Foyer des lueurs pleines de promesses et d'espoir. Foyer de cette justice en laquelle on aime à croire mais qui, peu à peu, s'étiole au contact de verts billets. Entre ces pans de murs parfois fissurés, en ces locaux trop bondés, ils fourmillent, ces flics – droits pour certains, corrompus pour d'autres. Moyens qui manquent, murs troués, tapisserie jaunâtre qui rappelle bien des instants du passé fatigué ; tout autant que les âmes qui y résident, qui tentent encore tant bien que mal de changer les choses dans cette ville gangrénée. Pôle principal de la police de Detroit ; immense bâtisse accueillant les bureaux de l'anti-gang, de la criminelle ainsi que du s.w.a.t.

Comme un vent d'ancien, modernité qui peine à s'installer. Les fondations n'ont pas changées, à peine rénovées qu'elles sont ces installations branlantes. Murs salis par le temps, l'usure, les affres de ce manque de moyens qui punit ce personnel à bout de souffle - tout autant que ceux qui pensent venir y mourir. Ils font au mieux, ces êtres que les serments ont lié à ces locaux dégradés. Ils feront au mieux si FATE vous y envoie pour être sauvé. L'hôpital le plus grand et le plus vieux de la ville. À ses côtés se tiennent en une structure le centre de secours et la caserne principale dont dépend tout Detroit.

Anomalie temporelle qui se démarque par cette ambiance tamisée des sixties ; clairsemée d'ancienneté colorée. Il y a cet aspect calme qui contraste avec les soirées mouvementées que la musique n'aide en rien à calmer. Cosy et à la fois déchaînés, les lieux sont ce paradoxe qui intrigue et qui charme par son originalité. Celle qui surplombe finalement les ombres qui y règnent. Repère qui s'est improvisé, vermine qui règne en maître sur ces étages si souvent bondés. Joshua Moore en gérant, le big-bang-gang s'impose ici en géant.

Sous le manteau de la nuit, ces lieux n'ont rien d'accueillant. D'ordinaire grande étendue verdoyante aux souvenirs fleuris, le cimetière se transforme bien souvent en terrain de jeu « coupe-gorge ». Point de chute des quartiers nord, ceux qui prospèrent sous la bannière d'une flamme azure ont le contrôle sur ces allées de pierre et ces nombreuses stèles. Ces regards qui guettent les venues depuis les ombres ne sont pas anodins ; quand Detroit s'est endormie, ici, la drogue circule de main en main et ce même sous le regard du service funéraire de la ville. C'est en ces allées que se situe le plus gros point de deal, orchestré par le b-bang-gang.

Paysage grisonnant qui s'étend ; multitude de bâtiments qui cachent de petits appartements, nombre de maisons, sans étages, que les ouvriers de l'époque ont délaissé par le temps, par les crises. Modestes sont les rues, peut-être trop – demeures retapées qui font face aux vestiges du passé. Ruines que personne n'a osé raser, cachettes qu'elles sont devenues pour ces malfrats qui viennent y prospérer. Si les âmes pauvres sont nombreuses à y vivre, la majeure partie est issue de la communauté afro-américaine. Enfants qui rejoignent les membres du b-bang-gang.