But hold your nose 'cause here goes the cold water ~ Feat leaf

« No, thanks. I don’t smoke. » Haussement d'épaules pour conclure cette réponse. Haussement d'épaules qu'elle fait valoir comme pour trahir qu'il ne sait pas ce qu'il rate – parce qu'elle le sait, parce qu'elle y voit comme un apaisement pour les vortex qui, dans sa tête, se font incessants. Petite Leaf qui ignore encore que tous sont différents, que ce monde en lequel elle prospère n'est que l’œuvre de son imagination et de ses songes débordants. Petite chose par qui l'univers est perçu autrement. Elle persiste, elle, parce qu'elle n'y renoncera pas – parce qu'elle tient à cette nouvelle liberté, parce qu'elle se doit de profiter de tout ce à quoi elle n'avait pas forcément le droit. « My job is to stop fires, my lungs are probably already filded up with ashes, so… weed or tobaco, I don’t need to smoke. » Sourire qu'elle lui délaisse en notant ces quelques détails dans sa tête. Quelques détails qu'elle accumule à force de le faire rester, de s'éterniser. Elle en avait besoin, en vérité, de cette nouveauté – de cette âme qui diffère encore de celles qu'elle a déjà pu croiser. Nouveau souffle qui s'appose sur cet énième chapitre de vie qu'elle croit destinée à bien mieux se passer ; si elle savait. Mais l'ignorance des âmes qui sécurise la santé mentale. L'instant présent dont elle profite, oubliant de peu tout ce qui, ailleurs, se profile sous les mains d'un hasard à l'humour douteux. Et l'attention toute donnée à celui qu'elle a traîné avec elle jusqu'en cet antre de débauche, de perdition – tréfonds qu'elle croit pouvoir lumineux malgré tout ce qu'ils peuvent cacher. Ça a le parfum de la liberté, ça a l'odeur d'une vie défaite des contraintes du passé. « Do you think I’ll have that perfect voice if I did burn my pack each day ? » Rire qui s'élève, loin d'être moqueur, plutôt amusé. Les traits qui acquiescent comme pour confirmer ce qu'il vient d'oser prononcer. Non, elle n'ira pas dire le contraire – de ceux qu'elle a croisé, il est sûrement celui qui s'en sert le mieux de cette voix donnée. « About… about that rap battle, if you want to call it that way. I must admit it was a first for me. This is so far from the things I usually do. » Intriguée, la demoiselle qui en termine avec ce qu'elle roulait. Intriguée, la curiosité chatouillée qui mène ce regard à s'y poser. Qu'il en dise plus, qu'elle puisse en savoir davantage sur ce qu'il cache encore bien que plus pour longtemps. « Most of the time, it’s me and my guitare in a stupid bar. Most of the time I’m just playing Elvis songs. Oh don’t take this wrong, I love that, I’m quite proud of it even. But sometimes… sometimes I want more. This, right there, was so freaking good… so refreshing you know what I mean ? » Et la voilà de plus en plus intéressée par tout ce qu'il pourrait encore avoir à cacher. Curiosité qui réclamerait presque des preuves de ce qu'il avance mais la décence qui lui épargne cette audace. Non, elle n'ira pas plus l’embarrasser, pas plus qu'elle ne l'a déjà fait rien qu'en cette rencontre improbable mais si salvatrice pour la demoiselle plus ou moins paumée. « What ‘bout you ? How do you kill your free time ? Except from stealing cars to go to some crazy parties and find fake boyfriends of course. » Moue outrée qu'elle vient feindre. Petite chose qui, néanmoins, ne tient pas le masque bien longtemps, déjà à la recherche d'un briquet qu'elle finit par trouver. Fumée dont les effluves viennent déjà tout avaler, air frais qu'elle corrompt de ce à quoi, ce soir, elle ne souhaite pas résister.

« Elvis, you just broke my heart... even if you're right. But I'm not stealing just that, I'm pretty good to find credit cards... jewels too. » Confidence osée mais puisqu'il demande, elle se met à s'y risquer, les prunelles qui guettent les traits et les expressions qui pourraient s'y imprimer. Rictus qu'elle n'a pas perdu, Leaf, en continuant de faire aller quelques nuages après que ses poumons se soient empoisonnés. « Hey, these people don't know how to keep their things safety so... » Un haussement d'épaules, encore, maigre justification qu'elle vient donner. Les raisons plus profondes, l'avarice pour ces quelques billets verts qui manquent depuis qu'elle s'est aventurée jusqu'ici – elle qui pensait que ce serait simple, même trop aisée, davantage en ayant d'ors et déjà un toit sous lequel se cacher. Elle s'était trompée mais elle s'est persuadée qu'elle saura s'en sortir, se débrouiller. Elle croit déjà le faire, là, en cet instant précis où les choses auraient pu être bien moins aisées. Elle aurait pu tout risquer en cette folie de vouloir s'approprier une voiture qu'elle n'aurait probablement jamais su voler – elle aurait pu se tenir derrière des barreaux plutôt que tranquillement assise ici, avec cette impossible mais appréciée compagnie. « Anyway, no, I don't have much to tell about me. I just came from Ireland with my boyfriend, the real one I mean. I live at his house, searching my brother I never met. Nothing spectacular. » Et pourtant, théâtrale, elle écarte les bras comme pour présenter ce médiocre petit pan de vie tout dessiné, misérable à souhait. « Shame I don't have the voice to sing Elvis too, we would've been perfect. » Parole qu'elle fait valoir en s'imaginant un instant ces quelques moments qui n'arriveront jamais. Et ça l'amène à sourire, Leaf, en s'abandonnant sur le poison qu'elle s'est appropriée. Ça l'amène à passer le ridicule de tout ce qu'elle vient de confier – petite bout de femme sans le sou qui arpente des rues encore trop méconnues. « Anyway, don't care about all that shit. We need to enjoy that fucking night, right ? Hey ! You have to sing. Anywhere in the house. You sing and I robbe all of this motherfuckers like the fucking demon I can be for them. » Élan qu'elle n'a pas su retenir, petite feuille d'ors et déjà debout sur ses deux jambes, joint en main qu'elle termine peut-être trop vite. « No, no, you seem too kind for all of that. Sorry. »