Au-delà des immeubles, au-delà des pavillons, les étendues entretenues se révèlent et de détachent du centre ville ; parcs, stades, skate-parks neufs et bien présentés. Que ce soit pour les professionnels comme pour les jeunes bourges du quartier, ici, il y a de quoi se retrouver. Ces allées recensent le plus de complexes sportifs.

Sous les lanternes rouges et les marbrures d'obsidienne, la façade ouvragée inspire à la fois chaleur et méfiance. Derrière ses airs cossus, les effluves d'un pays plus lointain se font sentir. Les rumeurs vont et viennent, supposent ce restaurant comme dirigé par une branche étasunienne de la Triade ; et à raison. La famille Kwong tient son restaurant d'une main de fer, flirte avec l'exotisme, avec les clichés que les imbéciles d'américains affectionnent pour vendre, blanchir l'argent et dissimuler ces trafics en pleine expansion.

Entièrement rénové, les néons bleus et violets flirtent avec les murs argentés. Alu qui scintille et reflète le galbe des femmes qui, malgré elles, ne sont qu'objets. Club pour adultes où les regards se font tendancieux. Ici s'éveille les vices des pervers et de ces voyeurs qui cherchent la discrétion des ombres pour s'adonner aux plaisirs de la chair. Danses sensuelles, ici on ne tergiverse pas avec l'élégance. L'entrée est bien surveillée et il n'est pas rare de voir quelques cuirs traîner depuis son ouverture ; propriété des Devils Diciples la maison se garde bien de révéler les coulisses pourtant bien tangibles de la prostitution.

Sous une brise légère, la rivière Detroit longe les restaurants et les plages aménagées. Les quais accueillent la face blanche des petits voiliers de plaisanciers. Rives du lac Saint Clair. Ressac de flotte qui stagne, balayée à peine par les vents, par les rires des enfants. Bases nautiques, coin touristique. Déconnexion de Detroit l'infâme. Vue fausse sur un ailleurs ; le temps d'une promenade, d'une balade. Face à face avec Belle Isle et ses vérandas, ses parcs et ses serres-aquariums ; ici on injecte l'argent pour une image à redorer.

Allées infinies. Grandes villas, manoirs cossus qui bordent la rivière Detroit. Terrains parfaits, sublimes, les bagnoles hors de prix qui roulent, se garent avec la délicatesse des bourges. Pontons derrière les jardins, chemins direct vers les rives ; seuls les plus gros portefeuilles peuvent s'offrir une demeure dans ce quartier. Aucun immeuble, aucune grisaille, rien en béton. Il n'y a que les pierres, que les colonnes, que les rosiers et les glycines autour des parterres de fleurs qui gerbent leur richesse sur les plus défavorisés.