Let the fire burn between us • pv Desmond Pierce

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TIMELINE 15.03.2024

LET THE FIRE BURN BETWEEN US

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Le temps était plutôt pluvieux ces derniers temps et le soleil avait un peu de mal à sortir le bout de son nez. C’était un temps à déprimer, mais ce n’était pas le genre de notre petite Johanna, hein ? Où elle se donnait des airs que tout allait bien, qui sait ? Personne ne savait réellement ce qu’elle avait en tête de toute façon. Il commençait à se faire tard et si quelques gouttes tombaient, la petite rouquine avait quand même fait en sorte de bien se coiffer et se maquiller avant de se rendre au club. Autant dire que c’était un gain de temps, avant de devoir finir sur scène et la jeune femme s’était pomponnée spécialement pour l’occasion. Un peu plus de maquillage que d’habitude parce qu’il fallait être parfaite pour le show. Enfin, elle arrivait au club après s’être battue avec les transports en commun.

Johanna saluait quelques filles chargées de servir les clients en petite tenue, avant de voir le vieux Billy, propriétaire de l’établissement, qui était déjà bien occupé à faire son boulot : il tenait à rester au bar et malgré son âge avancé, le vieil homme semblait toujours en bonne forme. La demoiselle le saluait avant d’être rappelé à l’ordre par le vieillard, renfrogné de nature. “Tu n’oublie rien, Jo’ ?” La petite rousse roulait des yeux, il tenait à cette habitude et si elle faisait mine de bouder, un petit sourire se dessinait sur ses lèvres avant qu’elle se dirige vers le bar pour se pencher dessus. Littéralement les fesses en l’air et appuyer sur le bar, elle fit un bisou sur la joue de Billy, lui laissant une jolie marque de rouge à lèvre. “Bonsoir, tonton. Tu prends trop de plaisir à vouloir que j’te dise bonjour, alors que j’suis pressée.” Le vieil homme sourit en coin. “C’est la règle, petite Princesse. Tu es en retard de dix minutes. Encore le bus qui fait chier ?”

La jeune femme hochait la tête vivement, ce n’était pas facile d’arriver de chez elle avec les transports en commun et parfois, il n'y avait pas mal de retard. Johanna agitait ses petites fesses, alors qu’elle était toujours appuyée sur le bar, sous le regard jugeant de Billy. “Tiens-toi, bon sang. Va donc te préparer, tu as trente minutes.” La rousse rit doucement et, forcément, partie en montrant la langue à son propriétaire pour aller se préparer tout naturellement. Elle savait que Billy allait surveiller, comme il le faisait d’habitude. Alors, elle ne craignait rien. Le temps qu’elle se prépare et qu’elle réajuste son maquillage, la jeune femme avait le temps de discuter avec ses collègues qu’elle croisait dans les loges et le couloir vers la scène.

Le temps passait assez rapidement, avant que ce ne soit son tour et la jeune femme montait sur scène, pour se mettre à son travaille. Chaque geste était calculé, elle savait parfaitement jouer de ses charmes et de son corps pour attiser le feu chez les clients présents. La musique l’entraînait dans son show et elle n’avait que faire de ce que certains hommes pouvaient dire à son sujet. Elle savait, mais ne réagissait jamais. Pas quand elle se déhanchait sur scène en tout cas. Johanna s’amusait à regarder certains clients, jouant de ses courbes et charmants la gent masculine pour quelques billets de plus, au fur et à mesure que ses vêtements atterrissaient sur le sol.

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Johanna talk in #a36274

En général, je ne suis pas du genre à faire des infidélités aux Devils, même lorsqu'il s'agit simplement de passer une bonne soirée dans un club digne de ce nom. Après tout, le gang a ce qu'il faut et nos filles sont aussi agréables à regarder que les autres – si ce n'est plus – alors pour quelle raison devrais-je aller voir ailleurs ? Peut-être parce que je me suis pris la tête avec un abruti qui s'est cru plus malin que moi. Je n'ai pas pour habitude d'entrer dans ce genre de petite guerre interne, encore mois pour des idioties, mais ce jour-là, j'étais déjà d'assez mauvaise humeur, alors j'admets que ça ne m'a pas aidé à me montrer compréhensif. Par conséquent, quand l'abruti m'a pointé du doigt en prétextant le fait que j'ai fini en taule parce que je me suis planté sur une mission, j'ai senti la moutarde me monter au nez, mais quand il m'a accusé d'avoir manqué de condamner d'autres gars du gang, j'ai vu rouge. Oh, je ne me suis pas justifié, je ne le fais jamais puisque je me fiche pas mal de son avis, mais je n'ai pas résisté à l'envie de lui coller mon poing dans la tronche sans autre forme de procès. Évidemment, ça a vite dérapé : on a dû nous séparer pour éviter les emmerdes et ça s'est terminé sur ces entre-faits, mais je n'ai pas totalement digéré l'affront.

C'est pour cette raison que j'ai rechigné quand les gars ont voulu qu'on aille s'amuser au club du gang, histoire de joindre l'utile à l'agréable en buvant plus que de raison et en reluquant de jolies filles. Sur le coup, j'ai cru qu'ils allaient me fausser compagnie et faire leur soirée entre eux, mais ils se sont montrés étrangement compréhensifs et ont proposé qu'on aille dans un autre club où les filles sont au moins aussi jolies que chez nous. J'ai donc accepté sans hésiter, parce que j'admets que je ne suis jamais contre ce genre de spectacle.

Nous sommes donc arrivés sur place et nous nous sommes installés pour consommer plus que de raison et pour acclamer le spectacle des filles qui se déhanchent sur scène. Fidèle à moi-même, je suis resté en retrait en me contentant de boire et de regarder en silence, m'autorisant des fois un sifflement approbateur quand une fille s'intéresse à notre groupe. Il faut bien encourager convenablement, non ? Évidemment, les gars se sont plusieurs fois levés pour aller glisser des billets dans les « vêtements » des filles et je crois pouvoir dire que nous avons été des clients plutôt généreux et surtout très respectueux. On a beau appartenir à un gang, on sait comment ça se passe et on respecte les règles de la même manière qu'on le ferait chez nous.

Les filles se sont succédé les verres et les cigarettes aussi et une certaine torpeur a fini par s'installer. Mon cerveau semble pris dans du coton et je regarde le spectacle sans vraiment le voir, du moins jusqu'à ce que Kevin enfonce son coude dans mes côtes, m'arrachant à ma rêverie passagère.

« Matte la nouvelle. »

Il me désigne la danseuse d'un geste du menton et je tourne machinalement la tête de ce côté pour observer l'objet de tous les intérêts. C'est une jolie rouquine avec ce qu'il faut là où il faut, et je dois admettre qu'elle est pas mal du tout. Évidemment, les gars ne ratent pas l'occasion de faire des remarques graveleuses.

« Vous pensez que c'est une vraie rousse ?
— Bah, on va bientôt le savoir, hein ? »

Des rires gras accueillent cette remarque qui, je dois l'admettre, manque de subtilité, mais je n'y prête guère attention. Mon regard reste posé sur la fille, en partie parce que je suis un peu trop pompette pour me concentrer sur autre chose, et en partie parce que je dois admettre qu'elle se débrouille très bien. Alors que la cigarette entre mes lèvres se consume sans que je ne le réalise, Kevin me tire une nouvelle fois de mes pensées.

« Bah dis donc, elle te fait de l'effet, t'es hypnotisé ou quoi ?
— J'suis bourré... Remarque qui ne manque pas de faire rire les gars.
— Tiens, va donc lui filer un pourboire, t'as rien donné de la soirée ! »

Joignant le geste à la parole, le gars me fourre une poignée de dollars froissés dans la main avant de me pousser au niveau de l'épaule. Soit ! Pas farouche pour un sou, je prends tout de même la peine de déplier les billets avant de me redresser pour m'approcher de la scène et montrer les dollars à la fille dès que son regard se pose sur moi. J'attends qu'elle se rapproche et s'accroupisse pour glisser les billets derrière la fine lanière qui passe autour de son ventre plus que charmant. Évidemment, je n'en profite pas pour la tripoter, je me montre aussi poli qu'on peut l'être dans de telles circonstances, puis je recule pour me laisser retomber sur mon siège.

« T'aurais pu en profiter pour lui demander son numéro. »

Ou pas. J'ai beau draguer dès que j'en ai l'occasion, je sais que ces filles doivent enchaîner les demandes de ce genre et je n'ai aucune envie d'entrer dans la catégorie du mec craignos qui les emmerde au boulot. Et puis de toute manière, je crois que mon cerveau est trop entamé pour penser à des détails de ce genre !

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La soirée semblait bien se passer autant pour les filles que les clients. Sans aucun doute, Billy veillait au grain, que ce soit du côté de Johanna que les autres filles qui se chargeaient de servir les clients en petite tenue. Autant dire qu’il avait fait sa marque de fabrique, le grand-père, entre les stripteaseuses et les serveuses en tenue affriolante, il y avait de quoi regarder et surtout consommer. Johanna s’amusait sur la scène, ce déhanchement appliqué avec brio et aguichant les clients plus que de raisons, dans l’unique but d’avoir quelques billets en plus, mais aussi parce qu’elle aimait qu’on la regarde. Pourquoi se tuerait-elle à prendre autant soin d’elle si ce n’était pas le cas hein ? Tout le monde aime les jolies filles, encore plus quand elles ont des airs d’empotées.

Les pupilles de la jeune femme se posaient sur un client, qu’elle n’avait encore jamais vu, esquissant son plus beau sourire alors qu’il mettait quelques billets dans cette fine ceinture traversant son petit ventre. La rouquine lui fit un clin d’œil. “Merci, beau gosse.” S’il n’avait pas entendu, autant dire qu’avec un peu de logique, la rousse venait de lui faire un compliment, en plus de le remercier. Et elle repartait tout simplement à l’assaut des billets et de sa dance endiablé. Elle prenait son temps, aguichant les clients, un vêtement tombait puis un second. Forcément que ces hommes appréciaient le spectacle plus que de raison. Johanna notait tout de même l’endroit où se trouvait le beau gosse aux yeux bleus, autant dire qu’elle savait mettre l’ambiance dans l’établissement. Au grand malheur du propriétaire qui avait du mal à contrôler cette petite extravagante.

Le spectacle arrivait presque à sa fin, forcément, rien ne durait éternellement et c’était la dernière pièce du peu de vêtement qu’elle avait déjà sur elle, qui quittait son corps pour se retrouver à nu face à plusieurs clients, visiblement en extase. La rousse faisait tourner son petit string au-dessus de sa tête, dans un déhanché sensuel, avant qu’elle finisse par le lancer sur le visage du nouveau aux yeux bleus. Le geste était calculé et précis, parce que ce n’était pas un geste qu’elle faisait rarement. Quand elle trouvait quelqu’un à son goût, forcément qu’elle faisait ce qu’elle voulait pour attiser un certain intérêt. La jeune femme souriait, avant de ramasser les quelques billets sur la scène, et de tout simplement finir par retourner dans les loges, sous le regard de ses collègues qui ne tardaient pas à la rejoindre dans le petit couloir qui donnait vers sa petite loge privée. “Johanna, tu trouves toujours un beau garçon qui t’intéresse, tu pourrais en laisser pour les autres.”

La rousse rit doucement, jouant sur son innocent petit minois. “Il fallait être plus rapide et j’ai besoin de distraction.~” Les filles riaient de bon cœur, alors qu’elles se préparaient pour la suite de la soirée, alors que la douce Johanna se dirigeait vers sa loge pour aller retirer le surplus de maquillage, après avoir enfilé un peignoir. Au cas où quelqu’un en dehors des filles n’arrivent.

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Les gars sont enthousiasmés par le spectacle de la rouquine et je dois admettre que j'y suis moi-même particulièrement sensible. Ça se voit qu'elle sait ce qu'elle fait, et l'attrait de la nouveauté a tôt fait de nous faire oublier les danseuses du club où nous avons nos habitudes. Évidemment, je sais bien que dès que nous y retournerons, la jolie rousse appartiendra au passé, mais on s'en fiche, non ? Mon regard oscille donc entre mon verre, la scène où la danseuse se trémousse, et ma cigarette qui se consume beaucoup trop rapidement à mon goût. Je me sens un peu l'esprit vaporeux et je ne remarque pas particulièrement les coups d’œil de la jeune femme, du moins jusqu'à ce que je lève les yeux au moment où elle se débarrasse du dernier bout de tissu qui la recouvre et qu'elle me le lance. Mon cerveau bloque pendant quelques secondes tandis que les autres gars se mettent à hurler de satisfaction comme si c'était eux qui venaient de recevoir le sous-vêtement, puis je le récupère avant qu'il ne tombe par terre. Ce serait dommage, non ? J'en oublie ma cigarette dont la cendre tombe sur mon pantalon, m'obligeant à détourner les yeux quelques secondes le temps de vérifier que rien ne brûle, puis je redresse la tête au moment où la rouquine quitte la scène. Dommage, j'aurais bien profité du paysage encore quelques instants, mais c'est la vie !
À mes côtés, Kevin me gratifie d'une bourrade dans l'épaule.

« Bah mon cochon, t'es un chanceux toi ! Pourquoi c'est toi qui as droit aux strings d'ailleurs ? T'as même pas payé avec ton fric ! Ça aurait dû être pour nous. Je hausse les épaules.
— J'en sais rien, p't'être parce qu'j'ai pas ta sale gueule ? Pourquoi, tu l'veux ? dis-je en levant le bout de tissu.
— En fait, ouais ! Au moment où il tente de l'attraper, je le retire en secouant la tête.
— J'vais lui rendre après. P't'être qu'c'est pour causer, ou p't'être qu'c'est pour m'dire qu'j'ai pas filé assez quand je lui ai glissé les billets, va savoir. Kevin ricane.
— Mouais, n'espère pas trop te la faire, elle doit balancer des strings tous les jours, t'es ni le premier, ni le dernier ! »

Je hausse les épaules parce que ça ne me préoccupe pas franchement. Je n'ai pas envisagé de l'inviter à un extra après son service, parce que je sais que c'est une danseuse et pas une prostituée et qu'elle ne vient pas ici pour trouver un partenaire pour la soirée, mais bel et bien pour bosser. Je pense simplement que ça risque de lui coûter cher si tous les gars à qui elle envoie ses sous-vêtements décident de les garder ! Et puis... à quoi ça me servirait ? J'ai beau avoir apprécié le geste, je ne fais pas la collection des sous-vêtements de femmes, alors je compte bien lui rendre sa possession.

Mon regard se glisse vers la zone d'où les filles ressortent, vêtues plus normalement. J'imagine qu'elle est allée se démaquiller, alors il ne me reste qu'à attendre le bon moment ! Et si jamais elle file à l'anglaise, je rendrai le « cadeau » au propriétaire des lieux. En attendant que la jolie rousse sorte, je passe le temps en fumant, buvant et en regardant les autres danseuses qui viennent occuper la scène. Elles se débrouillent toutes très bien, mais aucune n'a un ventre aussi agréable à regarder que celui de la propriétaire de ma trouvaille du soir ! Finalement, après un certain temps Kevin me donne un énième coup de coup avant de me désigner le lieu d'apparition des danseuses. Je me retourne pour constater que la rousse vient d'apparaître et qu'elle est seule. Sans attendre davantage, je me relève, récupère le bout de tissu qui patiente sur la table, puis je traverse la salle pour rejoindre la fille au moment où elle s'avance parmi les clients. Je me glisse devant elle et une fois que son regard croise le mien, je lève le bout de tissu pour lui présenter, pendant au bout de mon doigt.

« J'crois qu't'as perdu ça. »

Rien de plus, rien de moins. J'attends de voir si elle va le récupérer et s'en aller, ou si elle va appeler la sécurité parce qu'un malade s'est imaginé qu'elle avait envie de taper la discute avec lui. À moins qu'elle n'ait simplement envie d'avoir une critique sur sa performance de la soirée ? Avec ce genre de fille, plus rien ne m'étonne !

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La petite rouquine avait pris le temps de retirer le surplus de maquillage sur son visage et de se refaire une petite beauté. Elle aimait bien plus avoir l’air naturel qu’un foutu pot de peinture. Mais il fallait bien avoir l’air d’une déesse lors de son show, n’est-ce pas ? La rousse se rhabillera tranquillement, enfilant sa petite jupe et son haut, sans oublier ces petits talons, avant de prendre le chemin pour sortir des loges, en grignotant un Kit Kat au Macha. Heureusement que tonton Billy faisait en sorte de commander ces petites merveilles pour qu’elle puisse profiter des différents goûts existants, même si ça devait lui couter bonbons, il ne fallait pas le nier.

La jeune femme replaçait sa longue chevelure, alors qu’elle entrait à nouveau dans la salle principale du club, un peu amusée par sa discussion avec les autres filles. C’était certain qu’elle ne ratait pas une occasion pour porter son révolu sur un client, en le faisant passer pour un mouvement dans son petit show. Au moins, Billy ne pouvait pas se douter qu’elle s’amusait aussi de son côté, sinon, c’était certain qu’elle se ferait enguirlander par le vieillard. Johanna ne remarquait pas que quelqu’un se mettait face à elle et c’était quand elle relevait le regard vers le visage de ce monsieur, que la rousse le reconnu aussitôt. Elle esquissait un mince sourire sur son visage, posant une main sur sa hanche, sa main libre récupérant le bout de tissu. “Mais qui a dit que je l’avais perdu ? Peut-être que c’était fait exprès, qui sait ?~”

Jo’ rit doucement, plutôt amusée pour l’instant. Il est vrai que ça pouvait tout simplement être pris comme un simple petit mouvement de son show, alors qu’elle aimait particulièrement attirer la gent masculine. Surtout quand elle était d’humeur particulière. “Le spectacle t'a plu ? Où tu veux une performance privée ?” Au moins, elle n’avait pas sa langue dans sa poche et parlait comme elle pensait. Jo’ n’était pas le genre à se cacher le moins du monde, même si elle avait l’air un peu empoter quand elle s’y mettait, et c’était sûrement mieux d’avoir l’air d’une idiote, que trop intelligente. Elle savait que ça faisait fuir les gens, où d’attirer les moqueries, et franchement, elle avait autre chose à faire que de supporter ce genre de choses.

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Je lâche un léger rire quand elle émet l'hypothèse que son lancer de string ait été volontaire. J'espère pour elle que c'est le cas, sinon elle serait drôlement maladroite !

« Si ça l'était pas, t'es sacrément pas douée pour t'déshabiller. »

Et j'ai tendance à penser que quand on est strip-teaseuse, c'est qu'on sait plutôt bien le faire, ou alors ils choisissent leurs danseuses sur des critères qui m'échappent. Quoi qu'il en soit, celle-là a l'air plutôt rentre-dedans comme nana, même si je dois avouer que ça ne m'étonne pas particulièrement. Elle doit sans doute avoir l'habitude d'être abordée par des gros relous et bien souvent le meilleur moyen pour les apaiser est d'entrer dans leur jeu. Sauf que je ne suis pas ici pour payer des suppléments et que je n'ai aucune envie de me ruiner juste pour regarder une fille danser, aussi jolie soit-elle. Un sourire amusé ourle mes lèvres tandis qu'elle me fait sa proposition, puis je secoue la tête en signe de dénégation avant de lui répondre franchement.

« Nan. T'es jolie comme un cœur, t'as tout c'qui faut là où il faut et j'serais ravi d'te revoir à l’œuvre, mais j'ai jamais payé plus qu'un joli pourboire pour une danse et ça va pas commencer maintenant. »

Je ne suis pas idiot, j'ai l'habitude des clubs de strip-tease et je sais comment ça fonctionne : si on veut obtenir une danse en tête-à-tête, on doit d'abord débourser. Or, j'ai beau aimer les jolies filles et apprécier d'admirer un joli ventre en pleine action, je ne vais pas utiliser mon fric pour obtenir ce genre de faveur. Je préfère le garder pour me payer quelques verres ou encore pour acheter de quoi me divertir – que ce soit en fumant, en sniffant ou autrement.

Mes mains étant libres, je les glisse dans mes poches sans quitter la rousse du regard. Elle est plus petite que moi comme bien souvent avec les filles, mais elle n'a pas l'air du genre à avoir sa langue dans sa poche pour autant. Je suis curieux de savoir ce qu'elle a en tête, mais je compte bien lui faire comprendre qu'elle n'a pas trouvé un pigeon à déplumer ce soir. Arborant mon habituelle expression amusée, je reprends la parole d'un ton légèrement provocateur.

« J'sais c'que t'as en tête : t'as envoyé ton string pour qu'j'te l'ramène, et maintenant qu'on discute, tu m'fais croire qu'je suis p't'être l'élu d'la soirée. Enfin d'ta soirée. Mais pour ça, va falloir qu'je dépense un peu d'fric pour qu'on passe un moment en tête-à-tête, parce qu'il faut qu'je comprenne : tu bosses pas gratos et ton temps c'est d'l'argent. Je laisse passer quelques instants de silence. C'ça l'idée ? J'préfère t'éviter d'perdre ton temps : t'embête pas, j'payerais pour aucun supplément. L'fric qu'j't'ai filé avant c'était même pas l'mien. Je hausse les épaules. Mais c'était quand même futé d'tenter l'coup, c'serait con d'passer à côté d'un paquet d'fric. Sans rancune, j'vais pas t'faire perdre ton temps plus longtemps. »

Je détourne la tête, désignant le reste du club pour l'inviter à aller trouver un gars au porte-monnaie plus rempli que le mien. Je sais que je pourrais la laisser ici et m'éloigner en premier, mais ce n'est pas parce que j'ai décliné son offre que je n'ai pas le droit de la regarder s'éloigner en roulant du popotin sur ses hauts talons, non ?

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Johanna ne put s’empêcher de sourire aux mots de ce cher monsieur. Qu’il était mignon, de croire qu’elle allait lui faire payer quoi que ce soit, alors qu’elle n’avait pas du tout ce genre de choses en tête. La rousse avait seulement envie d’une distraction pour la soirée et qui d’autre qu’un gars pour ça, hein ? La jeune femme penchait la tête légèrement sur le côté, faisant mine d’être perplexe face aux paroles de Desmond. Bon sang, s’il savait… Une femme pouvait être particulièrement fourbe quand elle le voulait et Johanna n’était pas une exception. Elle aimait beaucoup trop jouer de ces charmes, au grand malheur de ces proches qui avaient du mal à la tenir en laisse, si on peut le dire ainsi.

La rouquine esquissait un petit sourire en coin, alors qu’elle observait Desmond, tout en écoutant ce qu’il disait. Il était amusant, de croire qu’elle aurait pu lui faire payer une performance plus en privée, surtout qu’elle était habillée en “civil”, ce qui annonçait bien la fin de son boulot, non ? Elle avait beau faire ce boulot, Billy l’autorisait à faire qu’une seule dance parfois, notamment quand il savait parfaitement qu’elle avait un contrôle dans peu de temps et qu’elle allait devoir réviser pour le réussir. Comme quoi ce vieil homme faisait en sorte de faire partie intégrante de la vie de la rousse et de garder un œil sur ces études. Parce que c’est ce qu’aurait voulu son ami défunt. “Qui a dit que je cherchais à me faire un peu plus de fric ?”

La jeune femme se mit sur la pointe des pieds pour arriver à sa hauteur, se penchant sur son oreille en posant une main sur son épaule et le forcer un peu à se pencher vers elle, pour qu'elle n'ait pas l’air totalement ridicule avec sa taille de moucheron, alors qu’elle irait lui murmurer quelques mots sensuels au creux de l’oreille. Autant dire qu’elle avait envie d’être claire sur l’instant, tout comme elle avait envie de voir quel genre de réaction il aurait, en sachant ce que la rousse avait réellement en tête : Passer une nuit avec le premier venu. Johanna passait sa langue sur son oreille, mordillant un peu le lobe, avant de lui faire son plus beau sourire, feignant l’innocence dans une telle situation. “Je n'aime pas perdre mon temps et celui des autres, tu l’auras vite compris.~”

Et pas qu’un peu ! Johanna n’était pas ce genre de femme et préférait être honnête sur ce qu’elle voulait que de tourner autour du pot pendant des heures. C’était… moins drôle ? Tout du moins, selon les situations, parfois, elle savait s’amusée et jouer la provocation pour attirer quelqu’un. La jeune femme sourit, un petit mouvement de cheveux, en lui lançant un regard qui en disait long et qui n’avait aucun besoin de traduction, alors qu’elle s’éloignait, un sourire aux lèvres, alors qu’elle dandinait ces petites fesses, se permettait un clin d’œil aguicheur vers son petit groupe de pote ainsi que le beau gosse aux yeux bleus. C’est qu’il lui avait tapé dans l’œil, ce bougre. Autant dire qu’avec tout ça, elle fit une salutation de la main à Billy, avant de sortir dehors. Elle avait bien besoin de prendre un peu l’air, entre deux gorgées dans une bouteille d’eau sortie de son sac, ronchonnant intérieurement de devoir peut-être, finalement, quand même prendre les transports en commun. Ce n’était pas vraiment très sécurisé pour une jeune femme de traînée tard la nuit, n’est-ce pas ? Est-ce que son petit plan pour attirer le beau gosse fonctionnerait ? Allez savoir, elle se laissait quelques minutes pour s’en assurer.

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« T'bosses ici, pas besoin d'être un génie. »

Je sais comment ça fonctionne dans le milieu, et je sais que ces filles empochent un joli bonus sur ce qu'elles font, elles ont donc tout intérêt à décrocher des danses privées et ce genre de choses. Je ne suis pas naïf, et je n'ai pas un ego surdimensionné : j'ai beau savoir que j'arrive assez aisément à aborder les filles, je ne suis pas vaniteux au point de penser qu'elle reniera toutes ses habitudes juste pour mes beaux yeux ! Alors, certes, j'ai remarqué qu'elle avait enfilé des vêtements plus basiques, mais pourquoi pas après tout ? Certaines filles préfèrent la simplicité, et je n'ai encore jamais été dans ce club avant aujourd'hui, alors qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas la norme ?

Probablement l'attitude de la rousse quand elle glisse sa main sur mon épaule pour m'obliger à me pencher vers elle, ce que je fais docilement vu que c'est demandé si gentiment... Je me demande ce qu'elle a en tête, et quand elle commence à annoncer la couleur, je dois admettre que ça me fait sourire. On peut dire qu'elle n'a pas froid aux yeux celle-là ! Est-ce que ça me déplaît ? Non. Je ne suis pas le genre d'homme à avoir peur des filles qui savent ce qu'elles veulent, et j'irais même jusqu'à dire que c'est ce que je préfère. Ça ne laisse aucune place à l’ambiguïté et je sais à quoi m'attendre pour la suite, même si cette fille fait fort en se montrant largement plus tactile et convaincante que les filles que je croise habituellement dans les bars. Quand elle s'écarte en adoptant un air innocent, je hausse légèrement les sourcils avant de répondre d'un ton badin à sa réflexion.

« Ouais, j'vois ça. »

J'ai beau avoir une idée arrêtée sur les habitudes des filles qui bossent dans ce genre d'endroits, je ne suis pas du genre à persister dans ma vision des choses quand on m'envoie des signaux contradictoires. Visiblement, cette fille a autre chose en tête et comme je la vois filer jusqu'à la porte d'entrée en se dandinant, j'imagine que ça doit vouloir dire qu'elle a fini son boulot. Alors pourquoi pas ? Je la suis du regard quelques instants, imité par les gars du groupe qui sont toujours installés à table, puis je finis par les rejoindre au moment où la rouquine passe la porte pour disparaître à l'extérieur. Quand je me laisse retomber sur mon siège, Kevin me regarde d'un air ahuri.

« Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
— J'crois qu'elle cherche un mec pour la nuit.
— Et ? T'y vas ou pas ? Parce que sinon moi j'y vais ! Je hausse les épaules.
— J'sais pas. Elle sait c'qu'elle veut....
— Et depuis quand c'est un souci pour toi.
— Bah, depuis jamais. J'en sais rien. Il me bourre l'épaule en secouant la tête.
— Si t'y vas pas, t'es un con. C'est exactement pareil que quand tu en ramasses une dans un bar.
— Ouais, t'as raison. »

Je me penche pour récupérer un verre intact qui trône au milieu de la table, puis je le vide d'un coup en ignorant les protestations de son propriétaire. Tout en me levant, je récupère mon porte-feuille afin d'en tirer quelques billets que je lance sur la table pour régler ma note, puis je m’éclipse en direction de la porte par laquelle la rousse a filé un peu plus tôt. J'ignore si elle sera encore là ou si elle est déjà retournée à son véhicule, mais dans le cas de la deuxième option, ça voudra dire que l'invitation n'était pas celle que je croyais ! Lorsque je sors, mon regard balaye rapidement les environs et je ne repère aucune silhouette, mais je finis par remarquer la rouquine debout un peu plus loin. Elle a l'air seule, visiblement en train d'attendre quelque chose ou quelqu'un. Le bus ? Moi ? Un éventuel petit copain qui viendrait la récupérer ? Je décide d'aller vérifier par moi-même. Tout en cherchant une nouvelle cigarette dans mes poches, je me rapproche d'elle et je me poste à ses côtés au moment où je colle le tube de nicotine entre mes lèvres, ce qui ne m'empêche pas de parler pour autant.

« T'es toujours aussi directe avec les clients, ou j'dois m'sentir privilégié ? »

Quelque chose me dit qu'elle n'en est pas à sa première tentative : elle est beaucoup trop à l'aise pour ça, et je parle en connaissance de cause !

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Qu’est-ce qu’elle pouvait bien attendre, debout, totalement paisible avec ce petit sourire aux lèvres ? Peut-être son divertissement du jour ? Qui sait ? Johanna n'était pas le genre à tourner autour du pot quand elle cherchait une distraction, même pour qu’une seule nuit. Elle avait tendance à beaucoup trop jouer de ses charmes pour arriver à ces fins et si des habitués du Club avaient déjà pu avoir ce “plaisir”, la rouquine s’amusait de voir leur tête, parfois, quand elle s’en rendait compte, quand elle ne choisissait pas l’un d’entre eux. N’était-ce pas naturelle d’aimer quand on la regardait ? Surtout quand elle savait qu’elle était attirante et plutôt jolie ? Bien sûr que si. Elle avait beau se faire passer pour la première des idiotes, la rouquine avait conscience de sa beauté et de l’attrait qu’elle pouvait susciter chez la gent masculine. Alors, il était normal qu’elle s’en servait quand elle n’avait pas envie de finir la soirée toute seule.

C’est comme ça que le beau gosse aux yeux bleus avait fini dans son collimateur et qu’elle avait décidée qu’il serait sa distraction en ce jour. Dans un premier temps, elle faisait mine d’attendre quelqu’un où quelque chose. Si franchement ce gars n’avait pas envie, il ne viendrait pas et c’était à ce moment-là qu’elle saurait si elle devrait rentrer seule ou non. Et finalement, ce cher monsieur avait fini par décider de la rejoindre dehors et la rouquine ne pu s’empêcher de sourire doucement sur l’instant, posant ces yeux sur lui, en l’observant. Johanna rit légèrement, avant d’afficher une petite moue des plus adorable, faisant mine de réfléchir en penchant la tête légèrement sur le côté. “Hmm… Tu peux penser être privilégié si ça fait du bien à ton égo.” Et les hommes aimaient qu’on flatte leur égo, n’est-ce pas ?

En tout cas, elle n’en avait pas encore rencontrée un qui n’aimait pas ça. Et si c’était le cas avec celui-ci et bien… Sans aucun doute, la rouquine s’adapterait pour jouer de ses charmes. Elle n’était pas non plus totalement idiote et savait ce que pouvait plaire aux hommes, et ne pas tourner autour du pot pendant des heures, pour ce genre de gars, c’était le summum de la satisfaction. Non ? “Alors, beau gosse, comment comptes-tu nous ramenés chez moi ? hmn?” Elle ne semblait pas le genre de femme à craindre de ramener qui que ce soit chez elle. Peut-être parce qu’elle ne se rendait pas compte du danger ? Serait-elle inconsciente ? Allez savoir. Dans une ville comme Détroit, ça pouvait être compliquer. Mais Johanna n’était pas vraiment le genre à se tracasser pour x où y raisons.

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Johanna talk in #a36274

J'aime les femmes qui savent ce qu'elles veulent, mais j'aime aussi embêter les gens, je dirais même que ça fait partie intégrante de ma personnalité. Autant dire que lorsque la rousse m'offre la possibilité de la raccompagner chez elle sur un plateau d'argent, je songe sérieusement à accepter parce que ça colle tout à fait à mes habitudes... Mais j'ai aussi très envie de la faire mariner un peu, au risque qu'elle se braque et revienne sur sa proposition. Est-ce que ça me chagrinerait ? Pas vraiment. Des filles, il y en a des paquets en ville et même si celle-ci est adorable avec sa cascade de cheveux roux, je suis certain qu'il doit y en avoir d'autres du même genre dans les bars de Detroit. Cette conclusion me décide à jouer un peu avec elle, histoire de lui montrer que c'est moi qui tiens les rênes et pas elle. Je ne suis pas vaniteux et je me fiche totalement d'être le premier ou le centième mec qu'elle lève dans son club, mais j'aime malgré tout garder le contrôle. En général, c'est moi qui instigue les rencontres que je fais, pas les filles.

La cigarette toujours plantée entre mes lèvres, j'esquisse un vague sourire tout en haussant les sourcils et en la dévisageant. Je fouille mes poches à la recherche d'un briquet avant de répondre.

« Ah, parce qu'tu penses qu'j'suis sorti pour t'raccompagner chez toi ? Pourquoi, y'a pas d'bus à cette heure-ci ? »

Je finis par trouver le briquet emprunté à Kevin plus tôt dans la soirée et je m'en serre pour allumer ma cigarette avant de le faire à nouveau disparaître dans ma poche. Mon regard se détourne de la rouquine et je prends le temps d'aspirer une bouffée de fumée avant de reprendre la parole.

« Là j'suis sorti fumer, et vu qu't'étais là, j'suis venu t'tenir compagnie. J'ai tout du mec galant, c'est l'évidence même. D'ailleurs pour ta gouverne, j'm'en fiche qu'tu fasses c'numéro à tous tes clients, j'vois pas pourquoi ça m'rendrait fier qu'j'sois l'premier. Je ne tire aucune fierté pour quelque chose qui n'est pas de mon fait. Puis franchement, vu ta manière d't'y prendre, faudrait être con ou aveugle pour pas s'douter qu't'as l'habitude. »

Je ne la traite pas de fille facile, je constate simplement les faits. J'ai beau être misogyne sur les bords, je ne considère pas qu'une fille qui couche facile vaille moins qu’un mec qui fait pareil, et au vu de mes habitudes à ce niveau, je serais sacrément hypocrite de lui reprocher d'aborder les mecs qu'elle croise. Je prends à nouveau quelques bouffées, profitant de la fraîcheur agréable de la nuit, puis je reporte mon attention sur la jeune femme. Je ne sais pas si elle est très patiente ou si elle va se vexer du fait que je n'ai pas aussitôt sauté sur l'occasion de l'accompagner chez elle, mais ça me renseignera un peu sur son caractère ! J'ai beau chercher des partenaires d'un soir, il m'arrive de prêter un peu attention à leur mental. Parfois, ça évite de se retrouver avec une tarée qui s'imagine que c'est la femme de votre vie. Bon, je ne pense pas que ce soit le cas de celle-ci, mais ça ne m'empêche pas de la faire mariner un peu !

« Et t'avais prévu d'rentrer comment s'tu trouvais personne ? »

Ce serait une manière assez originale de rentrer chez elle sans avoir à payer le bus ou le taxi, j'avoue ! Je ne suis pas certain qu'elle soit gagnante sur le long terme, mais elle aurait le mérite d'avoir une approche originale de la chose.

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Johanna penchait la tête légèrement sur le côté, avant de rire doucement. Alors, il ne la rejoignait pas pour passer du bon temps ? Dommage. Elle était sûre qu’ils se seraient terriblement bien amusé. Ou alors, ce bougre la faisait languir ? C’était parfois difficile de vraiment savoir ce que les hommes pensaient, que ce soit dans leurs actions que dans leurs paroles. La rouquine ne cherchait pas réellement à comprendre la gent masculine, parce qu’elle n’avait jamais rien cherchée de plus qu’une soirée ou une nuit. Des plans culs, comme on dit, elle en avait eu pas mal depuis qu’elle était en âge d’avoir des relations. Même si elle n’était pas une accro au sexe, elle aimait ça, tout simplement. Et n’être qu’une femme facile aux yeux des autres ne la dérangeait pas plus que ça. Tout simplement parce que ça valait sûrement plus que d’être “la fille trop intelligente”. Et les mauvaises expériences dus à ça avaient été nombreuses.

Enfin, la jeune femme se contentait de lui offrir son plus beau sourire, une petite moue adorable. Peut-être même que ça pouvait lui donner un air innocent. Dans le fond, elle l’était. Après tout, dans une ville telle que Détroit, on ne savait jamais réellement sur qui on pouvait tomber et si ces petites affaires inquiétaient ses proches, dont son patron, qui était plus un oncle par adoption qu’un réel patron, c’était un enfer de la voir partir avec un homme différent tous les trois jours. “Il n’y a pas des bus toute la nuit, tu sais ? Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir son propre moyen de locomotion.” Parce que ça coûte cher ! Et si Jo’ savait parfaitement conduire -une voiture-, la seule qu’elle avait était bloquée dans son garage depuis un peu plus d’un an.

La rousse l’observait du coin de l’œil, si elle n’aimait pas la cigarette, ce n’était pas quelque chose qui la gênait particulièrement. Disons qu’elle en avait l’habitude avec son boulot et ces fréquentations. La jeune femme n’y avait clairement jamais touché et elle n’avait aucune envie de le faire. Johanna était bien plus “healthy” que tout le reste. La demoiselle sourit, haussant les épaules doucement. “Me tenir compagnie, hein ? Quel genre de gars perdrait son temps à tenir compagnie à la femme qui lui a fait du rentre-dedans sans arrière-pensée, hein ?” C’était bien la première fois qu’on lui ferait ce genre de choses, en tout cas. Et cela semblait bien plus amusée Johanna que de la vexer d’une quelconque façon. De toute façon, il fallait y aller pour qu’elle se mette en colère où qu’elle soit vexée. Il aurait fallu que ça la touche personnellement, bien plus profondément qu’on ne pourrait l’imaginer. “Il y a toujours quelqu’un qui acceptera de me reconduire chez moi. Il n’y a pas que de mauvaises âmes dans cette ville.”

Et si Détroit était pourri jusqu’à la moelle, Johanna avait appris, avec le temps, que les apparences pouvaient être trompeuses. “Tu veux bien me raccompagner et faire une bonne action ? Si franchement, tu venais uniquement pour me tenir compagnie. Bien sûr.” Et la voilà qui lui souriait de nouveau, de la plus adorable des façon. Elle savait parfaitement quoi faire dans ce genre de moment. Et dans le pire des cas, elle savait que Tonton la conduirait chez elle, si franchement personne ne la raccompagnerait. Où elle irait tout simplement à pied, ça faisait du bien parfois.

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« J'en sais rien, j'prends pas le bus dis-je sobrement. »

Je n'ai jamais pris le bus de ma vie et je ne compte pas le faire un jour. Mais je conçois que ce soir plus facile de se déplacer de la sorte qu'à pied, surtout quand on est une nana et qu'on met des talons beaucoup trop hauts ! Oh, je ne m'en plains pas : j'aime bien la courbure d'une jambe féminine perchée sur un talon vertigineux, mais j'admets volontiers que ce n'est vraiment pas pratique à porter.

Sauf que je ne suis pas ici pour deviser sur la mode féminine, mais pour ennuyer un peu la rouquine. Vais-je donner suite à ses avances ? Je ne sais pas. L'idée est alléchante, bien évidemment, mais j'aime bien jouer de temps en ce temps. Ce soir je suis venu dans l'idée de passer un bon moment à boire et à regarder des jolies filles, mais je n'avais pas forcément prévu de terminer la nuit dans les bras d'une nana. Évidemment, ça ne me contrarierait pas que ça s'achève comme ça, mais ce n'est pas une obligation, je ne ressentirais aucune frustration à l'idée de passer à côté de ça. Encore moins si je peux faire mariner une nana trop sûre d'elle ! Mais peut-on être trop sûr de soi ? Je ne crois pas. C'est juste que je n'aime pas laisser les autres mener la barque : je préfère que la démarche vienne de moi.

Un léger rire m'échappe quand elle me provoque un peu avant de sous-entendre qu'elle trouvera facilement un remplaçant si elle le souhaite. Qu'est-ce qu'elle espère ? Que ça va m'inquiéter et que je vais décider de sauter sur l'occasion ? Ce serait mal me connaître.

« Vraiment ? T'crois p't'être qu'ce quelqu'un t'raccompagnera par pure bonté d'âme, sans rien attendre en retour ? Je hausse les sourcils avant de reprendre. C'est pas commun qu'une fille m'fasse du rentre-dedans comme ça, alors j'me méfie. J'ai pas envie d'me retrouver sur une table d'opération avec quelques organes en moins. »

Peut-être qu'elle s'imagine qu'il y a des tas de bonnes âmes en ville, pour ma part je suis plutôt partisan de la thèse opposée. Cette fille a peut-être un joli minois, ça reste une habitante de Detroit, et qui plus est, une strip-teaseuse qui gagne sans vie dans un milieu sans pitié. Rien ne me dit qu'elle est aussi innocente qu'elle en a l'air. Et puis, Soledad aussi avait un joli visage à qui on aurait donné le bon dieu sans confession, pourtant elle a réussi à ruiner ma vie. Non, plus aucune femme ne me mènera par le bout du nez ! Quitte à ce que je passe à côté d'une bonne occasion. Fidèle à moi-même, je ne me laisse pas impressionner par le répondant de la rouquine et je réagis bientôt à sa proposition prétendument innocente.

« Faire une bonne action ? T'm'as pris pour un scout ou quoi ? J'sais pas dans quel monde t'vis ma jolie, mais dans l'mien on fait rien sans rien. La bonté, c'est juste pour les cons, et s'tu crois le contraire, t'es moins futée qu'je l'pensais. »

Ce n'est pas forcément une très bonne idée d'être aussi rude avec une fille qui serait partante pour une petite danse à l'horizontale, mais je ne vais pas changer ma personnalité juste pour entrer dans son lit. Si ça ne lui plaît pas, j'imagine que ça voudra dire que nous n'étions pas destinés à passer un peu de temps ensemble. Plutôt que de marcher dans son jeu, je décide de la provoquer un peu et de voir comment elle va réagir. Est-ce qu'elle a un gros ego ? Est-ce qu'elle est du genre à vite lâcher l'affaire ? Je vais bientôt le savoir.

« S't'as pas d'bus, j'peux p't'être t'raccompagner chez toi, mais j'le fais pas à l'oeil. Après tout, t'payes l'bus, non ? Donc j'vois pas pourquoi j'te l'ferais gratos. Je hausse les épaules en aspirant une nouvelle bouffée de tabac. Sinon t'peux toujours aller voir dedans si personne veut t'raccompagner. Mais à ta place j'me dépêcherais avant qu'ils aient vidé tout l'bar. »

Bon, je ne suis pas un exemple de sobriété, j'ai sans doute trop bu pour conduire, mais on s'en fiche un peu, non ? Je doute qu'elle soit flic sur ses heures de libre, et personne ne viendra nous arrêter au milieu de la nuit.

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Qu’est-ce qu’il dit ? Johanna haussait un sourcil, plutôt décontenancer parce que ce type venait de dire. Est-ce qu’il pensait réellement qu’un petit bout de femme comme elle chercherait à lui retirer un rein ? Le cœur ? Le foie ? Bon, à moins d’être avec des gars plus fort que lui, pour le tabasser un peu, d’accord. Mais elle était toute seule… Cela risquerait d’être bien compliqué, non ? La jeune femme roulait des yeux, est-ce qu’il était sérieux ? Un léger soupir s’échappait des lèvres de Johanna, se retrouvant décontenancer par ce que lui disait ce type. Et la suite n’était pas plus agréable sur le moment.

Johanna semblait soudainement jugée ce gars d’un seul regard. Elle estimait que tout le monde pouvait être sympa, même le pire des crétins. Où des connards. Parce qu’elle en avait croisé dans sa vie, des salauds et pourtant, elle avait détecté certains traits de leurs personnalités qui se retrouvait être plus “cool” que ce qu’ils voulaient bien faire paraître. Et ce type se permettait de vouloir être payé pour la reconduire chez elle ? Sérieusement ? Double dose de jugement de la part de la rouquine. Un lourd soupir s’échappait des lèvres de Johanna, mêler à un roulement des yeux presque surjouer. Décidément… Elle en avait croisé des cons où des gars chiant dans sa vie, mais alors, pour le coup, celui-là gagnait la palme d’or. “C’est dommage que t’as que ta gueule pour être sympa, parce qu’t’es un sacré crétin pour le coup. Tu crois sérieusement que je n'ai que ça à foutre de perdre mon temps ?”

C’est qu’elle commençait à s’impatienter la petite rousse et à force ça aller l’ennuyer, la pauvre fille. “Quand je fais du rentre-dedans à un gars, c’est pour m’envoyer en l’air, pas pour avoir un gars chiant qui m’fait le discours du looser.” Forcément, aussi mignonne qu’elle pouvait l’être, Johanna avait aussi son petit caractère et elle se foutait pas mal d’attirer les foudres du beau gosse. Elle roulait des yeux, niant de la tête littéralement. “Je paye que dalle, l’invitation de baiser te suffit pas ? Je peux rentrée toute seule s’il n’y a personne, c’pas des talons qui vont faire de moins une petite princesse.” Et elle avait l’habitude aussi.

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Je note que la nana finit par s'énerver, à croire qu'elle n'a aucune patience ou aucun humour. Est-ce que ça me chagrine de me faire traiter de crétin ? Non. Je me suis tellement souvent coltiné ce surnom que c'est presque mon deuxième prénom ! Un léger sourire commence à ourler mes lèvres avant que je n'y colle à nouveau ma cigarette qui se consume petit à petit. Elle ne va pas tenir encore longtemps, mais quelque chose me dit que la rouquine non plus. Elle a beau dire que ses talons ne font pas d'elle une princesse, il n'empêche que son attitude si ! J'ai l'impression de faire face à une gamine qui s'énerve parce qu'elle n'a pas eu ce qu'elle voulait, et en général c'est un trait de caractère très représentatif des petites princesses ou des filles à papa. D'un côté, ça m'étonnerait qu'une fille à papa bosse dans un endroit pareil, alors, elle a peut-être simplement l'habitude d'obtenir tout ce qu'elle veut.
Je finis par retirer la cigarette d'entre mes lèvres, puis je souffle la fumée avant de lui répondre d'un ton amusé.

« Les talons p't'être pas, mais l'attitude si. J'suis surpris qu'tu bosses dans un club comme ça, t'as plutôt l'style d'la fille à papa qu'aime pas qu'on lui refuse qu'elle veut. »

Mon sourire s'accentue. Je me doute que ça va l'énerver d'autant plus, mais c'est un peu le but recherché, je l'avoue. Elle m'amuse, pas forcément dans le bon sens du terme, parce que c'est à ses dépens. Pour autant, je n'ai pas l'intention de la laisser me mener par le bout du nez ! Son attitude me rappelle un peu trop celle de Soledad, et quand je me souviens du bordel qu'elle a mis dans ma vie, je me méfie d'autant plus. Cette nana est une belle catégorie trois : une jolie fille, mais qui va m'attirer plus d'emmerdes que de satisfaction.

Ma cigarette se consume entre mes doigts, et je finis par la porter à nouveau à mes lèvres alors que mes yeux détaillent le visage de la rouquine. Je pense que pour ce soir c'est mort, mais ça ne m'empêche pas de la titiller encore un peu. Peut-être qu'elle va changer d'attitude aussi soudainement qu'elle vient de le faire et que ça va se solder par un super moment au lit ? Certaines filles deviennent très inventives quand elles ont été un peu titillées, reste à voir si c'est le cas de celle-là.... Et si j'aurai envie de le vérifier une fois notre discussion terminée. Parce qu'elle a beau être jolie, si elle est complètement tarée, je ne vais certainement pas partir avec elle !

« L'discours du loser, j'dois comprendre quoi ? Qu't'aimes pas qu'on t'obéisse pas direct, donc qu'je deviens direct un raté parce qu'je l'fais pas ? Je hausse les sourcils. Mais fais-toi plaisir, s't'as envie d'rentrer seule ou d'aller voir si un gars veut t'raccompagner, t'embête pas moi. »

Je plante la cigarette entre mes lèvres afin de libérer ma main, puis je l'invite à retourner dans le bar d'un geste du bras presque similaire à une pseudo-révérence. Je ne serais pas surpris qu'elle décide de m'en coller une, c'est un truc typiquement féminin ! Au moins ne pourra-t-elle pas nier que je lui ai fait d'effet.

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La fille à papa ? Il venait bien de dire ça, hein ? Johanna haussait un sourcil sur le moment, si elle aurait pu s’énerver et balancer le fait qu’elle n’avait pas autant connu son père que ce qu’elle aurait voulu, elle ne le fit pas. Parce qu’elle était loin d’être le genre de nana à révéler des événements de sa vie au premier type qui passait sur son chemin. Elle gardait le silence face à ces paroles, en se contentant de l’observer de ces grands yeux noisette. Qu’est-ce qu’il cherchait à faire, cet idiot ? Si Johanna ne cherchait pas forcément à comprendre les personnes qui l’entouraient, surtout quand le but, c'était de ne pas finir seul cette nuit, et bien… Pour le coup, ce gars-là… C’était une énigme à lui tout seul.

La jeune femme roulait des yeux, presque désabusé par la situation qui ne tournait pas du tout à son avantage et c’était… pas vraiment dans ces habitudes. Elle n’avait qu’à jouer de ces charmes, ramener le gars à la maison, passer la nuit avec, pour qu’elle passe très vite à autre chose. Lui… C’était différent. Il lui faisait la discussion et en plus avait ce côté qui l’énervait facilement. Ce n’était pas franchement le moment de perdre ces moyens, elle qui était si sûr d’elle d’habitude. La rouquine passait une main dans sa longue chevelure, pour placer quelques petites mèches rebelles, avant de croiser les bras sous sa poitrine, penchant un peu la tête sur le côté. Autant dire qu’elle avait envie de l’écouter qu’à moitié, mais ces yeux bleus magnifiques semblait plus intéressant que l’ignorance totale. “Ho non. Que là, tu es particulièrement ennuyeux. De beaux yeux, mais ennuyeux. C’est bien ma veine, tiens, d’avoir voulu t’avoir dans mon lit, seulement pour tes jolies petits yeux.” Mais monsieur paraissait faire le difficile. Alors… Autant dire que Johanna n’avait pas franchement envie de perdre plus de temps.

Johanna haussait les épaules, en ayant l’air de se foutre pas mal de ce qu’il se passait autour d’elle, et franchement… C’était le cas. Elle n’avait aucune envie de rentrer dans le Club à la recherche d’une proie pour la nuit, tout simplement parce qu’elle voulait rentrer chez elle et être au chaud. Disons qu’être accompagnée lui aurait permis de ne pas être totalement seule ce soir et forcément, la jeune femme tournait les talons, pour se mettre à marcher. Elle ne craignait pas de faire quelques minutes où même une heure de route, à pied, pour rentrer chez elle, qu’elle soit en talon où non. D’ailleurs, elle se foutait surtout de marcher pied nue sur le bitume. Elle avait beau donner l’impression d’être superficielle, une fois qu’on la connaissait, la jeune femme était loin d’être ce genre de demoiselle.

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‡ ▬ BEYOND THE VEIL ▬ ⚖