Qui s'explique, s'excuse, et qui s'excuse s'accuse

Lucia hoche la tête quand Desmond lui dit qu'il lui ramène une caisse d'écrous à trier. Oh, ça ne l'enchante pas plus que ça, il y a de meilleures occupations, mais disons qu'elle lie l'utile à l'ennuie. La colombienne peut donc s'occuper les mains tout en rendant service au garagiste. Et puis, elle lui doit bien ça vu qu'il l'héberge en attendant qu'elle trouve autre chose.

Lucia garde le silence quand Desmond lui dit qu'il connait ses limites. Malheureusement, tous les drogués disent la même chose mais elle se garde bien de le lui dire. Il n'a clairement pas besoin d'une leçon de morale. Elle hoche la tête, effectivement, il n'a de comptes à rendre à personne. « Tant mieux alors, c'est juste nerveux... » La colombienne ne se pose pas plus de questions et passe à autre chose. Après tout, c'est son état de santé, et son addiction !

Le sourire sur le visage de Desmond disparait vite quand elle lui propose de baisser ses défenses. Elle l'observe, silencieuse, se demandant pourquoi il est autant sur la défensive. « Je ne fais pas de yoga. » affirme-t-elle. « Vas faire un tour dehors, prendre l'air, ça aide généralement à se calmer. Ou... bois un verre... » Elle lève une deuxième bière qu'elle vient ouvrir. Il faut déjà qu'il se change les esprits. « Crie un coup, tape dans un coussin ou le canapé, je ne sais pas... » Lucia hausse les épaules. Elle souffle un petit rire quand Desmond lui dit que c'est peut-être lui qui lui fait tourner la tête. « Peut-être » souffle-t-elle avec un petit sourire malicieux. Qui sait, c'est peut-être un mélange des deux ? « Je ne cherche pas à t'amadouer, je pense que ce n'est pas possible... Desmond sera toujours le grognon Desmond... » Elle écarte les bras. « On a déjà eu cette discussion. Quand je te dis quelque chose, je le fais réellement, mais oui, je suppose qu'il faut se méfier de tout et de tout le monde » Surtout dans cette ville. Lorsqu'il dit qu'il n'a pas peur d'elle, le visage de Lucia se fend d'un grand sourire. « Tu as bien raison, je manie très mal le couteau. » Elle grimace en évoquant le petit ami de Nina. Il s'en est tiré un peu trop facilement.

La colombienne l'observe une nouvelle fois en buvant une nouvelle gorgée de sa bière. Desmond l'intrigue toujours, elle n'arrive pas à le cerner. Bien qu'il nie que ce soit le cas, elle le trouve sur la défensive, comme s'il ne la laissait pas rentrer dans sa vie. Oh, elle n'en demande pas tant, elle sait pertinemment qu'une fois qu'elle aura un nouveau logement, ils ne feront plus que se croiser, mais elle aimerait bien partager une soirée sympa avec le garagiste. Ils sont colocataires pendant quelques temps alors ils peuvent bien apprendre à se connaitre. Malheureusement, il semblerait qu'il soit opposé à ce genre de choses, dommage.

Quand ils parlent d'un peut-être futur boulot comme médecin, elle affirme : « Je tenterais le coup » Elle n'a quasi rien à perdre mais tout à gagner au contraire. Sa voix est plus sûre, elle compte bien aller voir Sebastian ou un autre dirigeant du réseau de prostitution prochainement. Quant au job de strip-teaseuse, elle penche la tête, réfléchissant à ce qu'il lui explique. « Ce qu'elles font, c'est... de la séduction en gros ? » Lucia cherche à comprendre de quoi il parle exactement. Le petit jeu avec le client, lui faire croire qu'il est seul au monde, en serait-elle capable ? Desmond n'a pas tort, elle serait tentée de détourner le regard car elle n'assumerait pas ce qu'elle fait. En revanche, elle n'est pas stupide. « C'est un jeu aussi. Si la strip-teaseuse fuit le regard, se cache, ça n'a aucun intérêt pour ceux qui regardent. Si je suis obligée de danser, je saurais me débrouiller. » C'est certain, elle fera le nécessaire. Il parait bien sûre de lui et elle a bien envie de lui prouver qu'il se trompe. « Je suis sûre que j'y arriverais. » Oh, elle ne compte pas faire ce métier, comme il dit, elle est pudique, elle n'aimera pas, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'y arrivera pas.

Quand Desmond lui demande si ça lui arrive d'embrasser des clients, elle secoue la tête : « Non, en effet mais ne me dis pas que les strip-teaseuses font ça aussi ? » Elle fronce les sourcils, elle ne voit pas les filles faire ça... Justement, les clients ne sont pas censées les toucher, si ? De son côté, elle ne les embrasse pas et les vouvoie quand c'est possible. Elle tient à mettre des barrières entre eux et elle. « C'est important de poser des limites. » Tout comme il y a des pratique qu'elle n'accepte pas. Tant qu'elle le peut, elle travaille avec ses conditions et heureusement, personne ne l'embête avec ça. La colombienne fixe Desmond. « C'est le cas de tous les métiers, non ? » Tous ceux avec des clients en tout cas. « Il y a beaucoup de strip-teaseuses qui t'ont embrassé ? » demande-t-elle avec un petit sourire. « Et tu as réellement la sensation d'être LE client qui attire leur attention quand elles dansent pour toi ? » Parce que ce n'est qu'une illusion, aussi plaisante soit-elle.    

   

« Alors inscris-toi à la boxe. » Au moins, Desmond pourra taper sur un autre gars sans avoir d'ennuis. Elle se doute que ce n'est pas aussi simple et qu'il va trouver une autre parade. Lucia n'a fait que des propositions pour évacuer son trop-pleins de frustrations, il en fait bien ce qu'il veut. « Et bien trouve-toi un but, vas faire des courses ! » Si ce n'est que ça qui le motive à sortir... Pour La colombienne, il y a des solutions à tout !  

Quant à la fin de ses paroles, elle lève les yeux au ciel. Il prétend qu'elle n'a rien à gagner en cherchant à l'amadouer car il ne veut pas d'amis. « Oui, le message est clair. » Lucia pince ses lèvres, essaye de ne pas s'en offusquer. « Nous ne sommes pas amis. Je ne suis là uniquement que parce que tu ne veux pas d'ennuis avec les Devils Diciples » Il y a toujours ce qu'il s'est passé à l'extérieur qui vient la titiller où il est resté un peu trop vague sur ses réelles intentions lorsqu'il lui a sauvé la vie. Un bref instant, elle a cru qu'il l'appréciait un peu mais tout son comportement et ses paroles prouvent le contraire. C'est à se donner une bonne migraine tout ça. « Et dès que j'ai un autre logement, je m'en vais et tu vas espérer très fort que tu ne me croiseras plus. » Lucia détourne le regard pour s'intéresser à ce qu'il y a sur la table. Si c'est réellement ce qu'il veut, c'est ce qu'il se passera. La colombienne n'est pas du genre à gratter l'amitié quand les autres la rejettent. Là, elle a l'impression d'insister pour obtenir quelques paroles de l'homme en face d'elle, quelques détails sur sa vie, ce qu'il aime, bref, une conversation normale entre deux êtres humains. Finalement, Desmond a peut-être raison, Lucia n'a rien à gagner à continuer dans cette direction-là. Elle a du mal à le comprendre et sans explications supplémentaires, elle a juste tendance à croire que c'est elle le soucis. Le garagiste ne veut pas d'une amie prostituée, ce doit être aussi simple que ça. Et en même temps, peut-elle lui en vouloir ? Non, surtout au vue de sa réaction exagérée quand les autres membres des Devils Diciples l'ont taquiné à propos de leur colocation.

C'est peut-être pour cette raison que la conversation tourne autour des prostituées. Au moins, ils parlent d'un sujet où Desmond semble à l'aise et où il ne rechigne pas à discuter librement. Au moins, ils sont d'accord sur un point : il est normal de mettre quelques limites avec le client pour qu'il ne se sente pas trop à l'aise. Ils ne sont pas des petits-amis, juste des clients. Maintenant, pourquoi veut-elle à tout prix lui prouver qu'elle est capable de faire ce métier ? « Parce que tu as l'air convaincu que je n'en suis pas capable, que je suis une coincée, timide. » Est-ce le cas ? Non. Lucia n'est pas coincée, elle a sa pudeur, mais quelle femme ne l'aurait pas ? La majorité est comme elle, en tout cas. Toutes les femmes ne seraient pas capables de se déshabiller sur scène sans rougir ou en étant complètement à l'aise. « Je te dis juste que s'il le fallait, je le ferais » La raison est ridicule, elle en a conscience. Elle pourrait tout aussi bien laisser tomber cette discussion, mais elle s'obstine à essayer de le convaincre inutilement.

Elle balaye l'air de sa main. « Non, je ne dis pas que j'ai envie de le faire, mais que j'en serais capable. » C'est bien différent. Quand il évoque la plage où il en a un peu trop vu à son goût, elle attrape une olive dans un des bols posés sur la table et la lui lance dessus, faisant mine de faire les gros yeux. L'olive lui rebondit sur le torse. Puis, il lui dit que si elle se met au strip-tease, il viendra la soutenir : « Super, j'aurais déjà au moins un client ! » Elle lève les yeux au ciel. « Je poserais les mêmes limites que les autres filles : pas de contact physique ! » Et c'est tout probablement, mais ça ne sera pas le cas car elle ne fera rien de tout ça !

Quant à la suite, elle ne s'y attendait pas. Elle relève le regard vers lui. « Tu veux que je te fasse un show... là ? » Lucia esquisse un sourire, à la fois amusée et surprise par sa proposition. « Déjà, tu n'as pas de musique... » Elle hausse les épaules « Ensuite, tu as conscience que ça serait gênant pour tous les deux ? » Parce que si elle se déshabille en le regardant dans les yeux, elle n'est pas certaine d'être la seule à rougir.

   

« Avec plaisir » souffle-t-elle ironiquement. Visiblement aucune des activités proposées par Lucia ne trouve grâce aux yeux de Desmond. La colombienne s'en fiche, il fait bien ce qu'il veut. Tant qu'il ne sort pas pour casser la figure de l'homme, ça lui convient. Elle ne veut plus d'ennuis et elle en aura forcément s'il s'en va pour frapper l'autre Devil. Après tout, leur point commun c'est elle. Cest à cause d'elle et de son hébergement ici qu'ils se sont pris la tête alors hors de question que ça lui retombe dessus. Elle a déjà eu assez de soucis ces derniers temps.

À nouveau, Desmond lui demande si elle a ses règles. « On fait la paire on dirait.. » souffle-t-elle en roulant une nouvelle fois des yeux. Que peut-elle bien lui répondre ? Pourquoi est-elle de si mauvaise humeur soudainement ? Et puis comment pourrait-il comprendre si elle ne lui explique pas les raisons de son agacement ? Essayant de prendre une voix calme et non agacée, elle fait un essai : « C'est juste que je ne te comprends pas. Tu passes d'un mec sympa à un mec qui n'en a rien à faire... C'est bon, j'ai compris que je t'emmerdais, pas besoin de me redire encore et encore que tu préfères la solitude. C'est vexant et blessant. » Au moins, elle fait preuve d'honnêteté même si lui est honnête aussi en lui disant ce qu'il pense sans déformer la réalité. Il ne cherche pas à lui cacher a quel point sa présence est gênante et qu'il est mieux tout seul, ou du moins c'est comme ça que Lucia le ressent. C'est juste qu'il n'a pas besoin de le répéter tout le temps, non ? Elle a l'impression qu'ils rejouent la même scène éternellement. Ne devrait-elle pas laisser tomber et arrêter de prendre pour elle toutes ses remarques ? « Peut être qu'on peut juste passer un bon moment ? » propose-t-elle alors. « Sans prise de tête et sans que personne ne râle ? » Mais ce n'est pas aussi simple.

Desmond lui réplique ironiquement qu'elle lit dans ses pensées. « Parce que tu penses autre chose ? » demande-t-elle alors, légèrement provoquante. Oui, est-ce qu'il ne l'a pousse pas à bout parce qu'il la trouve coincée et timide ? Oh, elle ne lit pas dans ses pensées mais elle pense commencer à le connaître un peu. Bon en réalité, elle se trompe mais il est difficile à comprendre. Quand Desmond parle de Latinos et de la musique, elle secoue la tête. « On a peut être ça dans le sang, mais sans musique ce n'est pas de la danse. » fait-elle remarquer.

Visiblement, il y a quelque chose qu'elle a dit qui n'a pas plu à Desmond. Elle l'observe, oubliant brièvement cette histoire de strip tease. Il a réagit sur l'histoire de la musique et s'est contrarié juste après. Il s'agit donc probablement de sa deuxième phrase. Pourquoi ? Qu'y a-t-il de mal à être gêné ? Elle pince ses lèvres. « Je suis peut être aussi banale que les autres filles mais tu ne dors pas dans la même pièce qu'elles et tu ne partages pas leurs repas. » C'est uniquement pour ça qu'elle lui a dit ça. Non, se retrouver nue devant un autre homme n'a rien d'anodin à ses yeux.

Au changement de comportement de Desmond, elle n'a plus du tout envie de rentrer dans un pseudo flirt avec lui ou de lui montrer qu'elle n'est pas coincée. À son tour, elle se tend légèrement et se redresse. Qu'est-ce que ça lui apporterait après tout de lui montrer ce qu'elle sait faire ? Rien. Vraiment rien. Il se montre presque méprisant. « Je ne danse pas sans musique » affirme-t-elle simplement. Elle ne lui répond pas clairement. Ses lèvres viennent trouver le goulot de la bouteille et elle boit nerveusement quelques gorgées. Elle n'apprécie pas ces changements de comportement car ils la déstabilisent et la mettent mal à l'aise. « Tu as raison » souffle-t-elle finalement en le regardant dans les yeux. « Tu ne serais peut être pas gêné  mais moi je le serais car je ne veux pas que tu me regardes comme ces autres filles. » Parce qu'elle n'est pas une œuvre d'art qu'on peut admirer, ou une strip-teaseuse qu'on vient mâter. « Je veux que tu me regardes moi, juste moi. » Ses yeux le regardent de manière plus intense. « Tu en serais capable ? » De la regarder elle, juste elle pour qui elle est, comme il parle à Lucia, pas à la prostituée. C'est ce qu'elle apprecie chez lui, qu'il lui parle comme à un être humain, pas une chose, alors serait-il capable de poser le même regard sur elle ? Si elle se met nue devant lui, serait-il capable de la regarder autrement qu'avec un regard lourd de désirs comme ses clients la regardent ? Ou lui aussi ne la verra-t-il plus que comme une jolie chose à s'approprier ? Elle le pense car Desmond n'a rien d'un pervers, il a même certaine valeur. Il la respecte, lui au moins. C'est sûrement ridicule et la conversation prend une autre tournure, mais Lucia a besoin de ça : qu'on la regarde enfin différemment.

Qu'est-ce qu'elle aimerait ? Lucia se prend la tête entre les mains. « Juste passer un bon moment. » Elle laisse échapper un soupir. « Je ne te demande pas de me mentir, juste d'arrêter de le rappeler tous les trois mots. » Elle finit par balayer l'air de sa main. « Laisse tomber. » La colombienne se rend compte que toute cette conversation est stupide et inutile. « Je comprends le message, nous ne serons jamais amis, mais est-ce que ça doit nous empêche de passer une bonne soirée ? » Elle lève sa bière devant elle et boit une gorgée. Lucia passe ses journées toute seule, elle a seulement envie de profiter un peu ce soir.

A la suite, elle secoue la tête : « C'est différent avec les filles que tu abordes forcément, vous partagez un moment intime, encore heureux que ça soit clair dès le début, mais avec moi ? On ne partage rien d'autre qu'une pièce pour dormir. On a le droit de discuter ou de passer un moment sympa sans que tu doives forcément être sur la défensive en répétant que non, nous ne serons pas amis, dans quelques temps, on ne se reverra plus.... Blablabla... Je le sais déjà. » Elle roule des yeux. Elle hausse les épaules quand il lui demande si d'autres personnes passent ici pour lui rendre visite. Non, ce n'est pas le cas. Elle comprend que le soucis ne vient pas d'elle mais qu'il met un point d'honneur à être seul. La colombienne comprend aussi qu'elle ne pourra pas changer ce fait et qu'elle doit juste l'accepter. Elle l'observe quelques secondes, se demandant ce qui a pu lui arriver pour qu'il soit aussi solitaire. La colombienne ne pourrait vivre seule et c'est bien le soucis qui se pose ici, elle est trop sociable quand lui ne souhaite que la tranquilité. Alors forcément, oui, il y a des conflits et des incompréhensions.  

Et à sa dernière question, Lucia perçoit nettement le bug chez Desmond. Il ne comprend pas son interrogation, elle peut le voir sur son visage. Quand il lui dit clairement qu'il ne comprend pas ce qu'elle veut, elle hoche la tête « Oui, j'ai vu ça » Desmond lui donne enfin une explication qui tient la route. Elle hoche lentement la tête. C'est ce sur quoi elle voulait être rassurée. « Tu sais, je ne t'ai jamais considéré comme un pervers. Depuis le début, tu as été respectueux. » Il n'a jamais cherché à la voir sous la douche par exemple, alors que la paroi est totalement transparente. C'est un petit rien qui pour elle, veut dire beaucoup. « Tu n'as jamais profité de moi, ou tu n'as jamais exigé quoique ce soit. » Et c'est loin, très loin d'être le cas pour la majorité des hommes. « Je voulais être certaine que tu ne me regarderais pas comme une de ces filles. J'ai ma réponse. Merci » Est-ce qu'elle arriverait à faire une danse devant lui ? Pas sûre pour autant. « Mais même si je sais que tu ne me materas pas, je suis un peu gênée » finit-elle par avouer. Finalement, Lucia attrape son téléphone, elle doit avoir quelques musiques dessus. Elle voit ça comme un défi.

Alors qu'elle allait reprendre la parole, des coups se font entendre à la porte du garage. Elle tourne la tête, surprise. Une voix retentit. « Hé Desmond, tu m'ouvres ? Ou tu es en charmante compagnie ? » Un rire gras se fait entendre et la colombienne tourne son visage vers le garagiste. Cette voix lui est familière, c'est le Devil Diciple qui a probablement balancé aux autres que Lucia a emménagé ici. « J'ai vu ta moto... Je sais que tu es là. » Sa voix est fébrile, elle peut entendre depuis l'intérieur du garage qu'il a bu, surement beaucoup trop. La colombienne pose un doigt sur ses lèvres à l'intention de Desmond en espérant qu'il ne dise rien et surtout, qu'il ne fasse pas une bêtise.. « Laisse-le » chuchote-t-elle tandis que de nouveaux coups se font entendre sur la porte du garage. « S'il te plait... » Ses yeux le supplient. Il ne doit pas faire de bêtises. « Il va finir par partir... » Oui forcément, il ne peut pas rentrer de force...

Lucia lève brièvement les yeux au ciel quand Desmond dit que ça pourrait être pire que maintenant au niveau de son comportement. En réalité, elle a eu un bref aperçu tout à l'heure quand il s'est emporté. Il lui a fait peur, et désormais, elle connait aussi un peu plus son côté sombre.  « C'est vrai » finit-elle par avouer quand il parle de ses efforts « Je n'aurais jamais pensé que tu accepterais que je dorme chez toi. » C'est donc un vrai effort. Un petit rire lui échappe quand il évoque le fait qu'il soit irresistible et amical. « C'est donc ça ! Tu te sens obligé de repousser les autres car tu es trop irresistible. » Elle se moque gentiment elle aussi.

L'homme finit par partir pour le plus grand soulagement de Lucia. Tout le long, elle est restée sur le qui-vive, les yeux fixés sur la poignée de la porte, sursautant à chaque fois qu'il venait frapper dessus. Desmond lui, semble presque déçu que l'homme soit parti. « Il n'est pas question de se laisser marcher sur les pieds. Il était ivre, tu pourras toujours dire que tu étais parti acheter des cigarettes à pieds. Et oh ne t'en fais pas, tu le recroiseras et tu pourras lui mettre ton poing dans la tronche » Pourquoi l'en a-t-elle empêché ce soir ? Parce qu'ailleurs, il y aura sûrement des gens pour les arrêter, là, elle est seule, elle n'aurait rien pu faire si la bagarre avait dégénéré. Et si Desmond n'avait pas eu le dessus ? Nul doute qu'elle en aurait chèrement payer les conséquences.  « Je te l'ai dit, ce soir, j'ai juste envie de passer une bonne soirée, pas de faire des paris sur l'issue d'une baston » Elle ne dissimule qu'à moitié la vérité. Elle a seulement envie d'être un peu tranquille.

Quand Desmond continue en disant qu'elle un fan, la colombienne hausse les épaules. « Il est pitoyable. À chaque fois, il est tellement soûl qu'il ne peut rien faire et s'endort comme... comme une mierda » Oh, elle ne va pas s'en plaindre étant donné qu'à chaque fois, il l'utilise sans payer. C'est beaucoup mieux ainsi, surtout qu'il se vante de ses exploits le lendemain, perduadé qu'il a fait des choses incroyables. Pff pitoyable. Il abuse largement et elle ne sait pas si elle peut s'en plaindre. A-t-il une position influente sur les Devils Diciples ? Et s'il lui rend la vie encore pire ? L'homme la rend nerveuse. Elle aimerait bien en être débarrassée une bonne fois pour toute. Son pied vient à nouveau taper le sol nerveusement.« Je ne comprends pas pourquoi il s'obstine et insiste autant. Je ne suis pas la seule. Il a décidé de tout faire pour me pourrir la vie... » Elle se rectifie bien vite « Pour nous pourrir la vie. » Elle pince ses lèvres.

Desmond revient à la charge en lui reprochant de ne pas l'avoir laissé sortir. Lucia lève les yeux au ciel. « Je te l'ai dit, je ne cherche rien du tout et c'est évident qu'il s'en reprendra à toi ou à moi un autre jour. » Elle pince ses lèvres. « Il se serait passé quoi si tu avais ouvert ? Il nous aurait vu ensemble et ça l'aurait conforté dans ses idées. Et s'il avait été armé ? Tu aurais fait quoi ? Ou s'il avait eu le dessus sur toi ? Il m'aurait emmenée avec lui. » Elle secoue la tête. « Il s'est barré, c'est tout ce qui compte. » Elle boit une nouvelle gorgée de sa bière. L'alcool commence doucement à lui monter à la tête et une légère torpeur commence à envelopper ses sens.

Elle le regarde d'un petit air moqueur : « Puis, depuis quand tu m'écoutes ? Si tu avais tellement envie de lui rentrer dedans, il fallait sortir. » Oui, depuis quand son avis a de l'importance ? En tout cas, elle n'a pas fait ça pour elle comme il peut le prétendre. « Au moins, on est tranquille pour la nuit. » Elle pourra dormir sur ses deux oreilles. « J'espère qu'il ne repassera plus » En particulier la journée, quand Desmond n'est pas là. Elle n'a eu aucune visite hormis le médecin et ça lui va très bien. Elle se sent plus en sécurité ici que dans son ancien appartement.

Lucia fronce les sourcils .« Pourquoi un endroit où tu es censé vivre ?  » Desmond vit bien où il veut, non ? Après, ça ne l'étonne pas qu'il ne veuille pas habiter chez son pote, il est bien trop solitaire et indépendant. La vie ici lui convient bien mieux. Son regard fait le tour de l'endroit. « Tu loues le garage, non ? Donc c'est un peu chez toi aussi... » Par conséquent, la colombienne vit chez lui temporairement. Il n'y a pas à chipoter sur les mots.

Est-ce que l'autre imbécile ne l'oblige pas à faire des choses ? Elle détourne le regard. «Si... Bien sûre. » Mais heureusement, la plupart du temps, ce n'est pas le cas, il boit plus que de raison et est incapable de faire quoique ce soir hormis tomber ivre mort. « Mais comme tous les hommes qui boivent trop, il parle beaucoup mais n'est capable de rien après... » Elle lève les yeux au ciel. « Il n'est pas tendre aussi. » confie-t-elle. « À chaque fois, il veut me montrer qu'il est puissant ou une connerie comme ça.. » Elle avait quelques hématomes la dernière fois que Desmond l'a croisée à la supérette, mais ce n'était pas une exception. Elle en sort rarement sans quelques bleus. Elle ne le supporte pas, il fait partie des clients qu'elle apprécie le moins, bien qu'il n'y en est rarement qu'elle aime bien. « Et en effet, il me raccompagne rarement donc je suis obligée de rester chez lui pour la nuit. » Pourquoi lui raconter tout ça ? Aucune idée. Elle se tait rapidement, ne voulant pas rajouter des charges contre l'homme. Elle écoute avec attention son explication sur lui. Si le Devil Diciple agit comme ça c'est parce qu'elle lui plairait. « En même temps, je le comprends, je suis tellement amicale et irrésistible » Elle fait mine de papillonner des yeux en reprenant les propres paroles du garagiste un peu plus tôt. Oh elle ne se considère pas comme irrésistible, elle sourit rarement ces temps-ci, Desmond doit être le seul ironiquement, à avoir droit à quelques sourires ou même des rires.

Visiblement, d'après le garagiste,  Lucia ne joue pas dans la même catégorie que le Devil Diciple. « Il y a pas de catégorie.. » Elle hausse les épaules. « S'il se montrait plus intelligent et moins... con ? Il pourrait avoir n'importe quelle fille. Là... » Elle grimace, elle comprend sans peine qu'aucune fille ne s'intéresse à lui, dans le genre gros lourd, il se pose là. « Te ridiculiser oui » reprend-elle en levant les yeux au ciel. Visiblement, ça serait ridicule de tomber amoureux d'elle. C'est un peu contradictoire avec cette histoire de régulière dont il lui parlait il y a quelques temps. Apparemment les autres peuvent tomber amoureux d'une prostituée sans soucis, mais ce n'est pas son cas à lui. Elle préfère ne rien rajouter et se contente de l'observer en silence.

Quand ils évoquent la bagarre qu'ils ont évité, Lucia secoue la tête. « Je ne me faisais pas du soucis que pour moi. » glisse-t-elle. Pour Desmond aussi, elle ne veut pas qu'il ait des ennuis ou qu'il soit blessé, par sa faute. La colombienne sait qu'il existe une sorte de code entre gars des Devils Diciples et qu'ils ne se tueraient pas mais soûls ? Est ce la même chose ? Et s'il lui portait le coup de trop ? Lucia préfère ne pas qu'ils prennent ce genre de risques. « On ne sait jamais comment les choses peuvent finir... » glisse-t-elle simplement. « Moi aussi je vois suffisamment le doc ces jours-ci. Je n'avais pas vraiment envie de le rappeler parce que tu te serais fait casser la gueule... » se moque-t-elle légèrement.

« Oui, je pense que je fermerais derrière toi.. » souffle-t-elle. Lucia préfère ne prendre aucun risque même s'il lui affirme que le Devil ne reviendra pas. Visiblement, Desmond ne l'a pas écoutée, il voulait juste éviter qu'elle se prenne un mauvais coup. Elle rougit en entendant ce qu'il se serait passé, si le Devil était arrivé quelques minutes plus tard avant de laisser échapper un petit rire. « Oui, on a frôlé le pire... » Au moins, ils ont mis de côté cette histoire de strip tease, ce n'est pas plus mal. Il ne l'incite d'ailleurs pas à reprendre et ce n'est pas plus mal, elle s'évite ainsi une belle humiliation car elle n'aurait sûrement pas réussi à aller jusqu'au bout.

Lucia fronce le nez lorsqu'il lui demande si elle veut de la tisane. « Je ne suis pas soûle ! » proteste-t-elle. La brune est juste un peu joyeuse, non ? Elle secoue la tête. Elle n'a pas besoin de médicaments. La colombienne n'a pas touché aux anti-douleurs et n'en a pas repris non plus contre la fièvre. Lucia l'observe tandis qu'il lui propose de sortir. « Un emmerdeur ? Ou ça ? » se moque-t-elle. « Je viens ! » Ce sera l'occasion de prendre l'air. La colombienne attrape un pantalon qu'elle enfile tant bien que mal à cause de ses côtes, puis elle prend sa veste, enfile des baskets et est sur ses talons. L'air à l'extérieur est devenu plus frais et elle ressert les pans de sa veste autour d'elle. Là, habillée ainsi, elle n'a plus rien d'une prostituée, mais elle n'en est pas moins séduisante bien malgré elle. Ses longs cheveux lui tombent en cascade sur les épaules, sa démarche est souple, sa sillhouette fine. « On pourrait aussi manger dehors ? » propose-t-elle. « Il y a des petits restaurants sympas.. » Pas forcément le type de restaurants super classes mais suffisant pour manger à deux, entre... connaissances ? Puisqu'elle n'arrive toujours pas à définir le lien qui les unit. « Il y en a pour tous les goûts mais j'ai repéré un petit resto mexicain, ça serait l'occasion de voir si tes papilles sont toujours inexistantes... » Parce qu'ils peuvent servir de la nourriture particulièrement épicée !

« Oh, c'est vrai, j'avais oublié. » affirme Lucia en l'entendant parler de sa conditionnelle et de l'obligation d'avoir une adresse. « C'est toujours mieux d'avoir une adresse fixe que celle d'un garage, c'est sûre. » A ce propos, Desmond est resté assez mystérieux sur la prison mais elle se garde de lui poser plus de questions même si elles lui brûlent les lèvres. Elle en laisse passer juste une : « Tu as rendez-vous souvent avec ton agent pour leur rendre des comptes ? » Elle est assez méconnaissante du fonctionnement des prisons ici et elle n'a pas du tout envie de les connaître personnellement.

Est-ce qu'elle l'a trouvé con lors de leurs premiers rencontres ? Lucia l'observe. « Con, non. » Après tout, Desmond n'a rien dit ou fait qui laisserait penser ça. « Inamical par contre, oui. » Et il continue à l'être à bien des égards. La colombienne hausse les épaules, elle commence à s'y habituer. Elle comprend que ce n'est pas forcément dirigé contre elle. « Pourquoi pas.. Les inviter au restaurant ou être galant le ferait paraître moins stupide... » Même s'il n'a pas inventé l'eau chaude, c'est sûre. « Certaines filles sont sensibles à ça... » Est-ce son cas à elle ? Pas vraiment.

Desmond lui précise que le jour où une bagarre tournera mal, ce ne sera pas le médecin qu'elle devra appeler. Elle hoche la tête, comprenant le sous-entendu. « Je sais... » murmure-t-elle à propos du gang, elle sait que les choses peuvent mal tourner et que le danger est partout. « Mais quand on peut éviter les confrontations, il faut le faire » persiste-t-elle. Si elle n'avait pas séparé les deux hommes, qui sait ce qu'il se serait passé ? Même s'ils n'avaient pas été gravement blessé, Desmond et Lucia ne seraient certainement pas ici à ce moment-précis en train de chercher un restaurant où manger.

La brune hausse les épaules : « Ce n'est pas la même nourriture que celle de chez moi, non mais je n'ai trouvé aucun restaurant Colombien dans le coin ! Et ça se rapproche toujours plus que les fast-foods d'ici... » Bien qu'il y en ait aussi en Colombie malheureusement, la malbouffe est partout. Desmond accepte finalement sa proposition et un grand sourire vient soulever les lèvres de Lucia. « Promis ! » lance-t-elle à propos de l'endroit où ils finiront la soirée, là où d'après le garagiste, il y aura de l'alcool. Elle est curieuse de savoir où il compte les emmener. En tout cas, elle sent que cette petite soirée à l'extérieur du garage va lui faire le plus grand bien ! Loin de l'atmosphère confinée de la petite pièce, elle se sent mieux.

Ils arrivent au restaurant et juste après s'être installés, la serveuse vient leur parler. Apres avoir survolé rapidement la carte, Lucia constate qu'effectivement, tous les plats sont en espagnols. « Je m'occupe de lui traduire, oui ! » confirme Lucia à la jeune femme. « Et on parle bien espagnol » confirme Lucia, amusée. Son doigt survole le menu : « Alors, tu as des tacos, ce sont des galettes avec de la viande, c'est un peu pimenté mais pas trop, ça ce sont des tamales, c'est original parce que c'est servi dans sur une feuille de maïs et enrobé dans une feuille de bananier ici, ils sont aux épinards. Ce n'est pas mon plat préféré. Le ceviche est pas mal, c'est du poisson cuit dans une marinade de citron vert. » Elle énumère encore quelques recettes avant de conclure « Et ça, ce sont les enchiladas : ce sont des galettes garnies de viande et gratinées au four. C'est assez consistant si tu as faim. » Elle choisit ce dernier plat, c'est le plus rassasiant tout en étant de prix modeste. Elle laisse Desmond faire son choix.

Le regard de Lucia balaye les environs. Ses yeux se posent sur les décorations mexicaines. La serveuse revient avec une tequila pour le garagiste et un cocktail pour Lucia « Et voilà pour le petit couple ! » lance-t-elle avant de prendre leur commande. Une fois partie, la colombienne tend son verre vers celui de Desmond « Allez chéri, à ta santé » le taquine-t-elle en reprenant les propos de la serveuse.

Lucia comprend que le dialogue est fermé quand elle entend sa réplique concernant la prison. Elle hoche la tête sans poursuivre. De toute manière, ce ne sont pas ses affaires et il faut qu'elle arrête de vouloir creuser plus pour en savoir sur Desmond s'il ne veut pas. La case prison est sûrement assez douloureuse pour lui, ou il ne veut juste pas s'étendre sur les soucis qu'il a pu avoir là-bas. Après la colombienne aime bien s'intéresser aux autres peut être parce qu'égoïstement ça lui permet d'oublier un peu sa propre vie. Pourtant, il faut bien qu'elle se rende à l'évidence, elle ne pourra jamais l'oublier suffisamment longtemps pour alléger son cœur et son esprit. Les cauchemars seront toujours là pour la hanter encore et encore.

A l'idée qu'ils puissent être frère et sœur, un petit rire la secoue. « Ta sœur adoptive oui... » Parce qu'ils ne se ressemblent pas du tout. Physiquement, ils n'ont rien en commun. Mentalement il semblerait bien aussi. « Ce n'est pas la première serveuse à dire ça en plus » Lucia fait référence à l'autre femme, le jour où ils sont allés boire un verre dans cette cabane, au lac. « Et dire qu'elles se trompent sur toute la ligne, tu peux à peine me supporter » se moque-t-elle. Un petit sourire soulève le coin de ses lèvres à l'idée de Desmond se faisant prendre pour un couple avec un autre homme. Dire que c'est justement ce qu'elle pensait à son propos les premiers temps. « Je ne sais pas.. Essaye de te pointer avec un gars des Devils et tu verras bien ! » Elle lui fait un petit clin d'œil en buvant une gorgée de son verre. Oh, elle se doute fortement que ce n'est pas le genre d'endroits qu'il fréquente avec les autres Devils Diciples. La colombienne finit par lever le petit doigt : « Hé ! Je sais pourquoi elles nous prennent toutes pour un couple ! » Lucia esquisse un petit sourire, signe qu'elle va dire une bêtise : « C'est à cause de notre complicité évidente ! » Elle laisse échapper un nouveau petit rire. « On va si bien ensemble... » Elle secoue la tête, amusée. Ou peut être qu'ils sont juste normaux ? Ils prennent un verre sans chercher à se séduire, juste en discutant.. La confusion est possible, après tout. L'idée l'amuse en tout cas.

Quand Lucia le voit reposer son verre de tequila, elle lui demande : « Ça va, c'est assez fort pour toi ? » De son côté, son cocktail est alcoolisé aussi mais elle le boit avec parcimonie, elle ne tient pas à ce que Desmond soit obligé de la porter pour rentrer. Elle a rarement bu plus que de raison, peut être même jamais au point d'être malade et ce n'est pas ce soir que ça arrivera. Elle tient à garder les idées claires quoiqu'il arrive. Lucia a toujours été assez raisonnable même dans sa jeunesse.

La conversation redevient un peu trop sérieuse à son goût. « Tu as l'air de penser que j'ai le droit à plein de privilèges maintenant que j'ai soigné Sebastian. N'oublie pas que je ne suis qu'une prostituée... S'ils m'offrent un toit sur la tête, je devrais déjà m'estimer heureuse. » Elle pince ses lèvres. « Puis à quoi bon cuisiner si je ne peux le partager avec personne ? » Ça perd de son intérêt. Elle n'a pas de plaisir à cuisiner si elle ne peut pas en partager le résultat avec un autre. Elle hausse les épaules avant de se tendre légèrement quand il continue avec ses questions. Elle n'aime pas songer au futur, surtout qu'elle n'y voit aucun espoir, qu'elle ait soigné le grand manitou n'y change rien. C'est peut être encore pire d'avoir attiré son attention. Devra-t-elle logé avec d'autres filles ? Elle hausse les épaules. « Je n'en sais rien. Je suppose que oui. Une ou plusieurs filles. » Les studios qu'ils prêtent ne sont pas du luxe. Elle devra prendre ce qu'on lui donnera. « Je m'en fiche de toute manière. L'endroit où je serais importe peu  tant que j'y suis en sécurité et que j'ai un lit pour dormir. » Le reste, ce n'est que du détail, elle est tombée si bas qu'elle a revu ses exigences à la baisse.

Quant au rapport avec sa nourriture qu'il évoquait un peu plus tôt, Lucia hausse les épaules : « Je cherche des souvenirs là où je peux en trouver, c'est aussi simple que ça ! » Et surtout très triste finalement. Son regard englobe le décor autour d'eux. « Et ici, je me sens bien. » Même si ce n'est pas la Colombie, ça s'en rapproche un peu...