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 Qui s'explique, s'excuse, et qui s'excuse s'accuse

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Desmond Pierce
Desmond Pierce
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
cicatrices : 251
crédits : moi

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▬ Dim 28 Avr - 5:22 ▬
J'en ai presque oublié la serveuse de l'autre fois, à croire que toutes les nanas qui servent dans des restaurants ou des pubs ressentent le besoin de mettre les gens en couple. Je roule une nouvelle fois des yeux, ne prenant pas la peine de nier lorsque Lucia prétend que je ne peux pas la supporter, puis je hausse les épaules quand elle parle de notre prétendue complicité.

« Ouais, ou c'tout simplement parce qu'tu peux pas t'empêcher d'sourire quand j'suis avec toi, hein ? On y croit tous. Je pense que je lui donne plutôt envie de faire la gueule. Ou p't'être qu'elles ont terminé leurs romans à l'eau d'rose alors elles doivent s'rabattre sur les clients pour imaginer des trucs nazes d'amour. Dans ma tête « amour » et « naze » sont synonymes du moment que ça concerne les sentiments. Ou alors ça les amuse juste d'faire parler les clients en prétendant qu'ils sont en couple. T'imagine l'malaise si j't'avais invitée ici dans l'espoir d'te draguer ? Ça foutrait un blanc. P't'être qu'elles espèrent ruiner notre soirée, va savoir. »

Oui, j'aime bien imaginer le pire ! Ou disons plutôt que je ne vois pas pourquoi on s'amuserait à imaginer que deux personnes sont en couple. Comme s'il y a forcément besoin de ça pour vivre heureux. Dans tous les cas de figure, je souhaite bien mieux à Lucia ! Le jour où elle décidera de se caser avec quelqu'un, j'espère pour elle qu'elle parviendra à trouver un mec plus fréquentable et plus attentionné que moi. En attendant, je préfère me concentrer sur le repas à venir, et quand Lucia semble s'inquiéter du goût de la tequila, je hausse les épaules.

Ouais, j'ai connu mieux, mais ça passe. »

Je crois que je n'ai jamais réussi à être pleinement satisfait d'un truc, que ce soit une boisson, un plat ou tout simplement un moment de ma vie. Je ne dirais pas que je suis défaitiste, mais l'optimisme ne me qualifie pas vraiment ! D'ailleurs, je remarque assez rapidement que mes questions semblent déranger Lucia, et au fond ça me fait un peu rire. Elle aime en poser, mais y répondre, c'est différent ! À moins que ce ne soit le fait que nous parlions de son boulot et de son quotidien qui est loin d'être idyllique ? Possible. D'un autre côté, je me vois mal lui parler de ses journées, de ses projets d'avenir ou d'autres conneries comme ça. Du coup, je l'écoute parler sans l'interrompre et je ne sors de mon silence qu'au moment où elle parle du restaurant.

« Mouais. Bah, évite juste d'foutre des piments partout dans l'garage, j'préfère ma déco. Ou plutôt son absence, on ne peut pas dire que le garage est très chaleureux. Tu t'compliques quand même la vie. Cuisiner c'cuisiner. Au pire t'inviteras l'clodo en bas d'ton immeuble, j'suis sûr qu'ça lui fera plaisir et tu t'feras plein d'amis. »

Je parle d'un ton légèrement moqueur, mais pas de mon habituel ton dédaigneux. Je pense qu'elle a appris à faire la différence, mais je ne me donne pas la peine de le préciser : je n'ai pas envie qu'on se lance dans une discussion sur notre relation, ou la serveuse finira vraiment par se poser des questions. Puisque le sujet semble l'ennuyer, je décide d'en changer, mais on ne peut pas dire que j'ai beaucoup d'inspiration en la matière.

« On va pas revenir là-dessus, mais arrête d'te contenter de c'qu'on veut t'donner, j'te l'ai déjà dit. »

Je pose un regard presque sérieux sur elle avant de le détourner pour observer les environs. Les gens bavardent joyeusement, ils ont l'air de mener une vie parfaitement normale et je trouve ça toujours aussi bizarre. J'ai l'impression de vivre une existence en marge de la société alors qu'à Detroit, les gangs sont une norme. Ce sont eux qui devraient se sentir étrangers à cette normalité, non ? Sauf que je n'ai pas envie de penser à tout ça. Un soupir m'échappe, je constate que je n'ai aucune idée de ce que deux connaissances peuvent discuter lors d'un repas parfaitement banal. Mes prunelles se reportent sur Lucia, et je manifeste une fois de plus ma tendance à la franchise.

« OK. J'fais jamais c'genre d'truc, j'sais pas d'quoi on discute quand on bouffe au restau, alors ; va falloir m'aider s'tu veux pas qu'on parle d'trucs aussi chiants que c'que j'viens d'te demander. C'pas ton premier restau quand même ? »

J'imagine que son mec avait dû l'inviter à manger avant de lui faire sa gosse, et même si ça remonte à quelques années, elle a tout de même plus d'expérience que moi en la matière. Pour une fois, c'est à elle de me dire quoi faire ! Enfin, dans le cadre de notre tentative de sociabilisation, bien entendu !

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I hurt myself today, to see if I still feel, I focus on the pain, the only thing that's real, the needle tears a hole, the old familiar sting, try to kill it all away, but I remember everything.
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Lucia Ortiz
Lucia Ortiz
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
ombres et névroses : Ni tatouage, ni cicatrice, son corps ne porte aucune séquelle ou marque corporelle. Elle parle couramment espagnol, mais l'anglais depuis l'année dernière seulement. Elle bute encore sur certains mots ou jure en espagnol.
cicatrices : 173
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▬ Dim 28 Avr - 9:41 ▬
« Je souris plus qu'avec d'autres c'est sûre... » .... Mais beaucoup moins qu'avant, c'est certain aussi. Ils essayent de trouver des raisons pour que les serveuses les pensent systématiquement en couple. Un besoin de romance ? Sont-elles en manque d'histoire à l'eau de rose ? Ou un besoin assez malsain de créer du malaise ? Lucia porte son regard sur la jeune femme qui évolue gracieusement entre les tables des clients, portant un plateau rempli de verres en équilibre. « Ou peut être juste qu'elles vivent dans la réalité elles... » Elle esquisse une petite moue « Et que la majorité des gens qu'elles voient ici ou au lac sont des couples.. pas des membres de gangs et des prostituées...  » En regardant autour d'eux, effectivement, elle repère quelques couples. Leurs gestes sont discrets mais elle remarque des échanges de regards complices, des mains qui se frôlent et parfois même un baiser volé. La colombienne hausse les épaules, tout cela lui semble bien loin de son côté. Désormais, elle n'a plus le droit à tout ça. L'amour dans son monde n'est qu'une illusion auquel elle ne croit plus. En tout cas, ce qui est sûre c'est qu'aucune mensonge ici n'a l'air d'appartenir à un gang. Les personnes ont l'air tout à fait normales.

Desmond lui demande d'éviter de mettre des piments partout dans son garage. Un instant, elle se demande de quoi il parle puis esquisse un grand sourire quand elle comprend. « Je n'avais pas de piments chez moi non plus, mais promis, je ne toucherais pas à ta magnifique décoration ! » Même si elle est totalement inexistante... De toute manière, Lucia lui avait fait la promesse de ne toucher à rien dans son garage et de ranger ses propres affaires. C'est une promesse qu'elle a tenu et qu'elle compte bien continuer à tenir ! Quand Desmond affirme qu'elle se complique la vie et qu'elle ferait bien d'inviter le clodo du coin pour profiter de son repas, elle hausse les épaules et répond d'un ton totalement sérieux : « Oui, pourquoi pas... » Après tout, ils ont aussi droit à un bon repas, les clodos.

Quand Desmond affirme qu'elle doit arrêter de se contenter de ce qu'on veut bien lui donner, elle le regarde avec un air sérieux : « C'est pas aussi simple, tu le sais... » Elle aurait l'impression de se prendre pour une princesse en exigeant un studio avec une cuisine correcte.  « Et si j'ai encore pire hein ? Si je suis obligée de rester dans un des squats des Devils parce que j'aurais trop demandé ? » Puis, elle ne veut pas attirer l'attention sur elle. Lucia a conscience que son humeur à ce propos est assez fluctuante. Un jour, elle se dit qu'elle va oser, le lendemain ou même quelques minutes après, elle va se dégonfler.

A son tour, son regard se porte autour d'eux tandis que le silence s'installe. Lorsque le garagiste reprend la parole, elle le regarde dans les yeux.  « Si, bien sûre que j'ai déjà mangé au restaurant. » Desmond veut donc avoir une conversation normale et c'est à elle de trouver les sujets. Soit. « Regarde le couple là-bas. Je pense qu'ils sont en train de se séparer. » murmure Lucia en attirant son regard vers un homme et une femme, au loin. Ils semblent tous les deux nerveux. « Dans 3 secondes, elle va se lever et quitter la table. » affirme-t-elle ensuite. « 3... 2... 1... » Et effectivement, l'inconnue se lève et quitte la table pour sortir du restaurant laissant l'homme désabusé. « Quant à eux, l'homme est marié. C'est sa maitresse. » Elle attire son attention sur un autre couple. « Il est mal à l'aise et il a une alliance qu'elle n'a pas... » Lucia hausse les épaules, un petit sourire au coin des lèvres.  « J'ai toujours été assez observatrice, c'est sûrement mon côté médecin. » Elle se penche pour lui glisser :  « Quant à la deuxième serveuse, la petite brune, elle n'arrête pas de te regarder, soit vous vous connaissez, soit elle a craqué pour toi... » Ils peuvent mener une discussion autour de choses totalement banales, sans devoir forcément parler d'eux....

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▬ Dim 28 Avr - 11:13 ▬
« Sauf qu'à Detroit, la réalité c'les gangs. »

Peut-être qu'elle va prétendre que je pense ça parce que je vis là-dedans, et pour être honnête, je ne sais pas si elle aurait raison ou non. Si ma réalité s'adapte à ma vie passée et présente, c'est certain qu'elle ne doit pas être très reluisante et que je ne m'y retrouverais jamais dans la vie « normale » d'une famille étasunienne. Mais je n'ai pas envie de m'aventurer sur ce terrain, c'est justement pour éviter de penser à tout ça que je m'occupe l'esprit différemment, alors autant éviter de se compliquer la tâche en bavardant bêtement. Lorsque Lucia parle de l'absence de piment chez elle, ça me donne l'occasion de changer de sujet et je la regarde d'un air peu convaincu.

« Alors, pourquoi ça pique vos plats s'y'a pas d'piment. Ça doit être une seconde nature chez vous d'tout compliquer. »

J'admets volontiers que je ne connais pas grand-chose aux pays d'Amérique du Sud, je croyais même que le Mexique était beaucoup plus proche que ça du Brésil et des autres pays de ce genre, autant dire que je ne suis pas le plus qualifié qui soit pour parler des autres cultures ! Oh, j'ai appris des choses avec Soledad, elle avait un côté tenace qui m'a poussé à apprendre quelques trucs qu'elle me répétait régulièrement, mais je préfère prétendre que ce n'est pas le cas. J'ai beau prétendre que j'assume les erreurs, en vérité je pense plutôt que je fuis mon passé, mais la psychologie à deux balles ne m'intéresse pas, je préfère largement passer Lucia sur le grill et la pousser à se rebeller. Est-ce par compassion ou par égoïsme ? Je ne saurais dire si je la conseille pour son propre bien ou simplement parce que j'en ai marre de la voir aussi gentille et conciliante.

« Ils le feront pas. T'es une gagneuse, s'ils t'laissaient dans un squat, t'prendrais trop d'risques. Regarde, t'es blessée, t'peux pas bosser, c'est une perte sèche pour l'gang. Ils sont pas stupides. Ils peuvent céder quelques fois s'ils savent qu'ils seront gagnants. Faut juste choisir tes combats. J'attrape à nouveau mon verre pour boire une gorgée avant de reprendre. Au pire, y'a des garages encore libres, et vu qu't'as l'air d'adorer l'endroit, t'pourras toujours en louer un pour t'faire ton petit studio rêvé. »

Je ne lui suggère pas de me demander de rester chez moi, tout simplement parce que je sais que ce serait une mauvaise idée. Je pourrais aussi lui proposer de trouver un endroit qu'on pourrait partager vu que je suis censé me trouver un appartement, mais ce serait encore pire que la première idée. Je ne suis pas fait pour vivre avec quelqu'un, encore moins quelqu'un comme Lucia. Ça finirait par mal tourner, comme ça a manqué de le faire ce soir, quand je suis rentré en colère.

Je chasse ces pensées de mon esprit pour me concentrer sur la petite démonstration de Lucia, et quand elle me parle d'un couple qui est en train de se séparer, je suis son regard sans trop savoir pourquoi. Au final, je ne suis pas très étonné qu'elle m'avoue être douée pour décrypter les gens : je l'ai déjà remarqué. C'est justement pour ça que j'évite de trop parler avec elle et que j'ignore la plupart de ses questions. Un bref sourire passe sur mes lèvres quand elle m'annonce que la deuxième serveuse m'observe souvent, et sans même lui accorder un regard pour vérifier si nous nous connaissons, je réponds à Lucia.

« Soit elle a vu mon cuir et elle l'a reconnu, du coup ça la fait p't'être flipper. Les Devils ont pas forcément bonne réputation. Les gens m'regardent souvent avec insistance, et c'pas parce qu'on s'connaît ou que j'leur plais. Je hausse les épaules. S't'avais grandi à Detroit, qu't'étais ici avec un mec et qu'j'm'installais à côté d'votre table, tu m'regarderais aussi. C'est l'effet secondaire d'avoir grandi dans une ville contrôlée par les gangs. »

Elle a aussi connu ça au vu de ce qu'elle m'a dit sur son enfance, mais c'est différent. Être un Devils à Detroit, c'est attirer l'attention et rarement pour de bonnes raisons. Je ne suis pas naïf, je suis juste réaliste et je sais parfaitement que la majorité des regards féminins que je récolte n'ont rien à voir avec un éventuel attrait physique. Les seules qui envisagent de me regarder comme ça sont celles que j'aborde en premier, et ça me convient très bien. Ce sujet étant réglé, je rebondis sur son talent.

« J'ai remarqué qu't'es douée pour capter c'que les gens cachent, même s'tu t'es plantée l'soir d'notre rencontre. Elle avait cru que j'étais battu par mes parents, ce qui était faux, bien entendu. Tu devrais faire gaffe, y'en a beaucoup qu'aiment pas ça. Mais t'pourrais t'en servir. Apprendre des trucs sur les gens sans qu'ils l'sachent, ça peut t'faciliter la vie. Je ne comprends simplement pas pour quelle raison elle gaspille son énergie sur moi quand elle est en phase d'interrogatrice. Et ça t'plaît d'analyser les gens comme ça, ou c'juste ton métier qui t'le fait faire ? »

La question n'est pas agressive ou moqueuse, elle est juste... Curieuse en fait. Je me demande ce qu'elle peut trouver d'intéressant à apprendre des trucs inutiles sur de parfaits inconnus. Il y a tellement plus intéressant à faire dans la vie ! Décidément, je crois qu'on ne se comprendra jamais. Plus on creuse et plus nos différences me sautent aux yeux. Au fond, je ne sais pas si ça doit me consoler ou me chagriner. Peut-être un peu des deux, allez savoir.

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Lucia Ortiz
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▬ Dim 28 Avr - 16:19 ▬
« C'est ta réalité... » rétorque Lucia. « .... Et la mienne. » Forcément, ils font partie du même gang à des niveaux différents. Desmond ne doit pas oublié qu'il y a également des gens normaux, la colombienne n'en demordra pas. Elle abandonne l'idée de le persuader du contraire, de toute manière, ça ne changera rien. Ses yeux se promènent vers les autres personnes installées dans le restaurant en train de manger tout à fait normalement. Un instant, elle les envie un peu. Oui, elle envie cette normalité qu'elle n'aura plus jamais.

À sa répartie, Lucia comprend sa méprise sur les piments. « Ah si ! il y en avait dans nos plats mais pas en décoration. » Lucia lève les yeux, amusée. « Tu parlais de décoration. Je pensais que tu imaginais des piments accrochés partout dans ma maison, pas dans mes assiettes... » Et ce n'est pas le cas mais Desmond semble avoir beaucoup de préjugés. « Du coup, effectivement, nos plats sont généralement assez pimentés, mais c'est une question d'habitude. » Et ici, les enchiladas qu'ils ont choisi ne sont pas particulièrement fortes. Desmond ne devrait pas trop souffrir.

Son regard observe la jeune serveuse qui jette de petits coups d'œil vers Desmond. Visiblement ce n'est pas une ancienne connaissance mais juste l'effet de son cuir qui doit l'inquiéter. « Dommage, j'aurais bien aimé que ça soit une de tes mysterieuses conquêtes » affirme-t-elle en le taquinant. « Pourquoi tu ne l'enlèves pas ? Ça ne te dérange pas ce genre de situation ? » Où on le reconnaît... « Ça ne peut pas t'attirer d'ennuis vis à vis d'autres gangs ? » S'ils le reconnaissent dans la rue alors qu'il est seul par exemple, il se met une cible sur le dos peut être inutilement ou par loyauté.

Quand à nouveau, ils évoquent sa situation, Lucia réfléchit, ce n'est pas la première fois que Desmond lui sort ce genre de choses. D'après lui, elle peut s'en sortir et demander plus. Ses doigts viennent enserrer son verre tandis que son regard se perd un instant sur la pièce autour d'eux avant de se reposer sur le garagiste. « Tu as plus confiance en moi que je ne l'ai moi-même » affirme-t-elle. Lucia ne se voit pas comme il la décrit. Pour elle, la colombienne n'a pas d'autres intérêts pour les Devils que celui d'ouvrir les jambes et surtout, elle est facilement remplaçable. Des pauvres filles comme elle, il y en a des tas. Si elle pense aussi cela, c'est sûrement pour se protéger, pour éviter de se faire de fausses illusions. Elle préfère se persuader qu'elle ne vaut rien pour ne pas tomber encore plus bas.

Il propose qu'elle loue un des garages. Elle ne saisit pas s'il dit ça pour se moquer ou s'il parle sérieusement.  « Je pourrais, oui. Ça implique qu'on serait voisins, tu en as conscience ? » Puis elle secoue la tête : « Et je t'ai déjà dit que l'endroit importait peu, tant que je suis en sécurité. » Alors un de ces garages ou un studio, peu importe. Elle ne veut juste pas revivre ce qu'elle a subi avec David le petit ami de Mina.

« Je ne suis pas stupide, je n'analyse pas la vie de n'importe qui. Chez certaines personnes, il y aurait sûrement beaucoup à découvrir mais ce serait dangereux. » Elle pense forcément à ceux qui sont responsables du réseau de prostitution. « Je ne sais pas. » avoue-t-elle à sa dernière question. Aime-t-elle analyser les gens ou est-ce dû à son ancien métier ? « Je n'aime pas forcément ça mais ça a un côté pratique comme tu disais. Ça me permet de mieux cerner les gens. » Et en l'occurrence de savoir à qui elle peut se confier ou vers qui se tourner en cas de difficultés. Est-ce que son instinct, qui lui a soufflé de venir trouver refuge chez Desmond, a eu raison ? Et bien, oui. Elle est toujours en vie et a un toit sur la tête de manière temporaire. « Et puis, il n'y a pas que de l'observation ou de la curiosité, il y a de l'intérêt aussi. Je trouve ça plus sympa de connaitre la personne qu'on fréquente. » Ses yeux le scrutent. « Mais toi, tu te caches, tu ne laisses rien passer sur toi... » Ou le minimum. Elle hausse les épaules pour ne pas s'attarder plus sur ça « C'est dommage. » Oui, Lucia est toujours persuadée qu'il a des choses intéressantes à raconter ou à dire.

La serveuse arrive à ce moment-là avec leurs deux plats. La colombienne peut déjà sentir les bonnes odeurs du plat lui titiller les narines. Elle la remercie d'un sourire avant de saisir son couteau et sa fourchette. Elle a une faim de loup ! « Bon appétit ! » lance-t-elle alors. À la première bouchée, elle ferme les yeux pour mieux savourer le plat qu'elle trouve délicieux. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas mangé un bon plat bien cuisiné et c'est un régal pour les papilles. Le silence s'installe et elle ne le trouve pas dérangeant, elle savoure son plat. Elle retrouve quelques saveurs de son passé et cela lui fait le plus grand bien.


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▬ Dim 28 Avr - 17:08 ▬
« Je parlais aussi en décoration. Genre vous en accrochez aux murs et vous les récupérez quand vous en avez besoin, un truc du genre. Je prends quelques secondes pour réfléchir. Y'a pas des trucs comme ça, pour repousser le mauvais esprit ou quelque chose dans ce style ? »

Je ne me souviens plus vraiment de quoi il était question, mais je me souviens que Soledad était croyante – trop à mon goût – et qu'elle prêtait aussi foi à des trucs débiles et pleins de superstition. Elle m'avait raconté des histoires au sujet de machins qui servaient à éloigner les mauvais esprits, et quand je lui avais souligné que les chrétiens brûlaient les sorcières ce qui rendait ses croyances débiles, elle m'avait rétorqué que c'était une question d'origine. Visiblement, la religion chez eux n'était pas la même que dans le reste du monde, encore une preuve que toutes ces histoires sont de belles conneries. Ça nous a plusieurs fois opposés, et je suis assez content que Lucia ne soit pas une bigote, je ne suis pas certain que j'aurais supporté ça ! Mais j'admets que ça nous éloigne des histoires de piments décoratifs, même si dans mon esprit ça a un lien.

Quand Lucia annonce sa déception de ne pas rencontrer une de mes anciennes conquêtes, je la regarde en haussant les sourcils, me demandant ce qui pourrait bien l'intéresser là-dedans, mais avant que j'ai eu le temps de répondre, elle me pose une question qui m'étonne un peu. Je pensais qu'elle avait compris d'elle-même. Après quelques secondes de silence, je réponds sans hésitation.

« J'suis un Devils, j'en ai pas honte et j'le cache pas. Les nouveaux des autres gangs m'connaissent p't'être pas, mais les plus anciens ont pas besoin d'voir mon cuir pour savoir qu'j'en suis un. Les recrues arrivées ces cinq dernières années n'ont pas le plaisir de m'avoir croisé, mais les autres... J'me fiche de c'que les autres pensent, t'as déjà oublié ? Si y'en a qu'on la trouille d'moi juste à cause d'ça, j'm'en fiche. C'leur souci, pas l'mien. D'toute manière, retirer son cuir ça s'fait pas. C'est une question d'respect vis-à-vis du gang. Puis j'peux pas retirer tout c'qui m'lie au gang. »

J'ai plusieurs tatouages qui font un lien avec le gang, comme notre blason tatoué à plusieurs reprises dont certains à des endroits parfaitement visibles. Je n'en ai pas honte, c'est grâce aux Devils que je suis devenu ce que je suis aujourd'hui et je ne le cacherais jamais, même si ça doit me coûter cher. Et tant pis si ça fait flipper les serveuses du coin, je m'en remettrais. Je soupire légèrement avant de revenir sur la remarque précédente de Lucia.

« Pourquoi t'aurais voulu voir une d'mes conquêtes ? T'as envie d'juger mes goûts, ou t'crois pas à mes histoires et t'as besoin d'un témoignage ? Si y'a qu'ça, la prochaine fois j'demande l'numéro d'la nana et j'te le refile si ça t'intéresse tellement, dis-je d'un ton moqueur. »

Je me doute bien que ça ne l'intéresse pas réellement, mais j'ai le droit de la taquiner, non ? De toute manière, si elle espérait se faire une idée de mes goûts en matière de femme, elle risque d'être déçue ! Je n'en ai pas vraiment, je décide sur le moment si la fille me plaît ou non, c'est aussi simple que ça. Je n'aime pas me compliquer la vie, et ça vaut pour tous les sujets, ce qui ne semble pas être le cas de Lucia qui a l'art et la manière de toujours chercher le plus difficile. Quand elle souligne que j'ai davantage confiance en elle qu'elle-même, je soupire.

« C'p'têtre ça l'souci. »

Je ne vais pas lui répéter sans cesse qu'elle doit s'imposer et prendre confiance en elle : c'est à elle de prendre les choses en main, moi j'ai d'autres choses à penser. De toute manière, elle n'a pas besoin de moi pour savoir tout ça, il suffit d'ouvrir un peu les yeux, sauf qu'elle le refuse. C'est sans doute une question de peur, mais je ne peux pas faire les choses à sa place, alors je me tais, laissant ce sujet glisser hors de la conversation. Je secoue légèrement la tête en l'entendant me parler de notre éventuel voisinage, puis je lui rappelle un détail d'importance.

« J'te rappelle qu'j'habite pas là-bas. J'y suis souvent parce qu't'es là, mais dès qu'tu rentreras chez toi, j'reprendrais mon rythme habituel. J'vis pas dans c'garage, l'canapé c'juste au cas où. »

Ne pas avoir d'endroit où vivre peut être angoissant pour certaines personnes, mais pour moi c'est une forme de liberté que j'apprécie à sa juste valeur, sauf que je n'ai pas spécialement envie de parler de ça, surtout maintenant que Lucia vient de souligner son talent pour décrypter les signaux qu'on peut lui envoyer. Je ne pense pas qu'elle se lancerait dans une psychanalyse au rabais avec moi, mais sait-on jamais. Je préfère être prudent, et même si elle ne semble pas chercher à obtenir de réponse de ma part, je souligne tout de même un point important.

« Parce qu'y'a rien à dire. »

C'est plus ou moins vrai. Je sais qu'elle serait probablement intéressée par l'idée d'expliquer pourquoi je suis devenu comme je suis, ce qui passera forcément par des conneries sur mon passé, mais à mes yeux, le passé est justement passé. Il n'existe plus et je ne m'en soucie pas. Elle devrait faire de même, mais je sais que ce n'est pas dans son caractère alors je préfère l'imiter en occultant le sujet et en posant les yeux sur le plat que nous apporte la serveuse. Ça ne m'inspire pas plus que ça, mais je joue le jeu en picorant dans mon assiette pour donner le change. Je n'ai pas trop faim, et même si je perçois parfois un peu de goût, ça reste trop aléatoire pour savoir si j'aime vraiment ou pas. Le silence s'installe sans que je n'y prête vraiment attention, je garde la tête baissée sur mon assiette même si je relève les yeux à chaque fois que quelqu'un entre dans le restaurant. Prudence est mère de sûreté, et même si je doute qu'un autre gang attaque un rival dans un endroit pareil, je ne suis sûr de rien. Après avoir fait l'effort de manger une partie de mon assiette, je finis par laisser tomber et je relève la tête pour observer les environs. Les gens bavardent entre eux, sans vraiment nous prêter attention, et j'en profite pour jeter un regard à la fameuse serveuse que je prends sur le fait : elle nous surveille bien ! Sa tête ne me dit rien, on ne se connaît pas, ce qui plaide en faveur de la nana méfiante. Je m'en désintéresse aussitôt et le porte mon attention sur Lucia avant de briser le silence que je n'ai pas vraiment remarqué.

« Y'a quoi comme différence entre ton pays et l'Mexique au juste ? »

Je sais que c'est une question débile, c'est comme de comparer le Canada aux États-Unis : il s'agit de deux pays différents, rien ne peut être pareil ! Mais ça reste un effort de ma part puisque je rappelle qu'à la base, je suis censé détester tout ce qui est hispanique. Au fond, c'est ma manière de me montrer curieux envers Lucia. Si elle s'intéresse aux gens eux-mêmes, moi, j'ai tendance à emprunter des chemins détournés. Comme pour tout en fait, certaines choses ne changent pas !

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▬ Lun 29 Avr - 16:16 ▬
« Accrocher des piments au mur ? Hmm ils le font probablement pour les faire sécher. Certains anciens les nouent entre eux et les suspendent pour les conserver plus longtemps.. mais pas en décoration.. » Lucia réfléchit. « En Colombie, beaucoup croit en la sorcellerie, malheureusement. » Ce n'est pas son cas à elle. « D'ailleurs, sur les marchés, il n'était pas rare de voir des produits dits magiques pour éloigner la mauvaise chance, les mauvais esprits pour soigner ou autre. » Un petit sourire soulève ses lèvres. « Sinon, fut un temps, il parait qu'on accrochait de l'ail pour faire fuir les vampires mais je n'ai pas connaissance de telles choses avec du piment.. » Lucia hausse les épaules. « Je n'ai toujours cru qu'en la médecine traditionnelle donc je connais assez mal tous ces rituels. » finit-elle par avouer. Elle croit en la science, aux faits avérés et prouvés, pas en une sorcellerie quelconque. « Alors peut être que ça existe mais je ne sais pas... » Elle pourrait se renseigner mais elle ne connaît aucun colombien dans le coin, et puis au final, elle est certaine que ça n'a pas une si grande importance que ça et que le garagiste s'en tirera très bien sans cette information.

Ils en viennent à évoquer les conquêtes de Desmond, puis juste après, son fameux cuir. Elle écoute avec attention. Que pense-t-elle réellement de cette histoire de loyauté vis à vis du gang ? Et bien, elle la trouve stupide. Si ça doit mettre quelqu'un en danger, autant renoncer à ces principes de loyauté. La fidélité doit se voir à travers les gestes, les paroles, pas les habits ou les tatouages. Pour autant, elle ne dit rien, son regard se pose sur les tatouages visibles sur sa peau dégagée. « Et tu n'as pas peur que ça te porte préjudice par rapport à ta liberté conditionnelle ? Ça te met une cible sur le dos pour la police... » Elle se doute que les policiers cherchent à coincer des Devils Diciples. Lucia n'a pas connaissance de pots de vin distribués aux forces de l'ordre et elle sait qu'il faut qu'elle reste discrète sur son activité de prostitution. Les rues où elle travaille sont choisies avec précaution et elles tournent régulièrement. « Enfin, je suppose que même ça, ça ne te fera pas renoncer à ton précieux cuir. » Le ton n'est pas moqueur, c'est juste une constatation. « C'est drôle, toi qui te fiches de tout et de tout le monde, que tu accordes autant d'importance au gang. Il est composé d'humains... » D'humains dont il dit ne rien avoir à faire justement... Elle lève les deux mains en signe d'apaisement si jamais il prend mal ses paroles. C'est juste une constatation, elle ne cherche pas à le comprendre ou autre.

À ses suggestions sur les raisons de ses questions sur ses anciennes conquêtes, Lucia hausse les épaules. « Rien de tout ça, je te taquinais juste. » Et puis, il y a un peu de curiosité pour être honnête. Il lui propose le numéro de sa prochaine conquête « Non merci, je ne veux surtout pas être mêlée à tes histoires de conquêtes de quelques minutes... » Elle lève les yeux au ciel, amusée. Parce que c'est bien de ça dont il s'agit, non ? Passer un bon moment entre adultes, puis se séparer sans rien demander de plus. Elle se demande si depuis qu'elle est ici, au garage, il a eu des conquêtes de ce style justement. Il rentre assez tôt, mais peut-être qu'il part du garage encore plus tôt. Elle finit par éloigner bien vite cette question de son esprit : ce ne sont pas ses affaires du tout.

Lucia relève le regard quand Desmond lâche que le soucis c'est qu'il a plus confiance en elle que elle ne l'a. Elle laisse passer un silence, ne voulant pas surenchérir sur un sujet qu'elle juge trop compliqué. Toutefois, la petite graine est plantée dans son esprit, nul doute qu'elle finira pas pousser pour peut être germer un jour... En attendant, la colombienne a du mal à penser autrement. Desmond rebondit sur le sujet du garage, précisant qu'il n'y dort que parce qu'elle est là. Lucia ne sait pas vraiment comment prendre cette affirmation. En quoi sa présence doit elle changer son quotidien ? Justement, il devrait en profiter pour fuir, non ? « Bah voilà, tu as qu'à me louer ton garage, alors » propose-t-elle. Oh, même s'il le faisait, elle ne le ferait sûrement pas. C'est son garage et elle a besoin d'avoir son chez-soi aussi. Elle ne se verrait pas loger chez quelqu'un sans pouvoir aménager l'intérieur comme elle le voudrait.

Desmond affirme qu'il n'y a rien à dire sur lui. « Il y a toujours à dire » rétorque-t-elle mais elle ne rajoute rien de plus, désormais consciente qu'il n'aime pas parler de lui et qu'il ne le fera pas de toute manière. Le silence s'installe tandis qu'ils mangent tous les deux. La colombienne savoure son plat mais remarque que ça ne semble pas être le cas de Desmond. Elle n'en est pas vraiment surprise au final, comme tout, il ne semble rien apprécier réellement. C'est triste comme vie. Elle garde ses commentaires pour elle-même et laisse environ un quart de son assiette. Oh elle s'est régalée mais elle n'en peut plus. Son estomac n'a plus l'habitude de manger de grosses quantités. « C'était très bon » commente-t-elle simplement.

Lorsque Desmond lui pose la question de la différence entre son pays et le Mexique, elle le regarde, indécise. Cherche-t-il à faire la conversation ? Ou s'intéresse-t-il réellement à son interrogation ? Et puis au fond, peu importe, il fait un effort alors elle s'empresse de répondre. « Hmm.. Et bien, ce sont deux pays différents, mais ils ont quand même quelques points communs. Ils font partie de l'Amérique hispanique et donc on retrouve quelques bases communes comme la langue, les paysages magnifiques, certaines traditions.. Mais ils sont différents par bien des égards. Il n'y a pas la même histoire, la même culture, la même dangerosité, le Mexique est beaucoup plus grand que la Colombie... Après... » Lucia hausse les épaules. « Je n'ai fait que traverser le Mexique cachée dans un camion, alors je ne suis pas la mieux placée pour te parler de ce pays... C'est comme si je te demandais la différence entre les Etats-Unis et le Canada alors que tu n'as jamais mis les pieds dans le deuxième. » Elle laisse passer quelques secondes avant de demander elle aussi : « C'est quoi les endroits où tu sors en général à Detroit ? » Des fois qu'elle est envie de sortir un peu elle aussi.

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Desmond Pierce
Desmond Pierce
Martyr

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sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
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▬ Lun 29 Avr - 17:20 ▬
Je ne suis pas franchement étonné d'apprendre que Lucia est du genre assez pragmatique et qu'elle ne croit pas à la sorcellerie et à toutes ces conneries. Ça me fait sourire, parce qu'elle ne voit rien d'illogique à croire à la bonté humaine, mais l'existence d'une quelconque magie lui semble improbable ! Pour moi, c'est du pareil au même, mais j'imagine que ce sont probablement sa formation médicale et son père médecin qui lui ont forgé cette opinion. Quoi qu'il en soit, je me fiche un peu de savoir s'il existe des rituels qui nécessitent d'accrocher des piments aux murs et je relève plutôt un autre point de détail.

« Bah finalement on a quand même un point commun on dirait. »

Ce qui est assez inhabituel pour être souligné, elle en conviendra ! Mais je crois que ces découvertes seront très rares et que nous serons plus souvent amenés à nous confronter. Nos modes de vie sont trop différents, tout comme notre manière de percevoir les choses et Lucia le démontre une fois de plus en soulevant des éléments qui ne sont que des détails à mes yeux. À sa question sur ma liberté conditionnelle, je hausse les épaules sans répondre. Ce n'est que quand elle aborde le sujet du gang et des gens qui le composent que je sors de mon mutisme. Je m'adresse à elle d'un ton étrangement posé, comme si sa remarque ne m'affectait pas... Et c'est le cas en vérité.

« C'pas pour les humains qu'j'lui accorde d'l'importance. C'est l'gang en lui-même. Les gens vont et viennent, y'a facilement la moitié des gars qui m'connaissent pas après mon passage à l'ombre et j'ai pas l'intention d'faire d'la sociabilisation. Je marque une pause, hésitant à lui expliquer mon point de vue ou à couper court à la conversation, puis je décide de faire un effort. J'sais pas comment ça s'est passé pour toi quand t'étais gamine, mais moi c'est l'gang qui m'a permis d'devenir c'que j'suis aujourd'hui. Alors, ouais, p't'être qu'pour toi c'pas glorieux, mais quand on a commencé comme moi, c'pas mal du tout comme finalité. Si j'tournais l'dos au gang maintenant, j'serais juste un connard qui crache sur c'qui l'a aidé. Et j'parle du gang, pas des gars qui l'composent. Je ne sais pas si elle comprend ce que je veux dire. C'est difficile à expliquer, moi-même je ne cerne pas tout ce que je ressens. Et franchement, mon appartenance au gang c'est l'dernier d'mes soucis si j'me fais arrêter. Je songe à en rester là, puis j'ajoute finalement quelques mots. J'suis censé être sobre. Et pas consommer d'drogues. Encore moins en vendre. »

Sauf que j'en ai toujours sur moi, je pense qu'elle s'en doute. Je secoue la tête pour indiquer que c'est sans importance, et je me doute que, futée comme elle est, Lucia va comprendre que j'ai effectivement plus à craindre de la police qu'un contrôle à cause de mon cuir. Si demain le gars qui s'occupe de mon dossier décide de me faire faire une prise de sang pour vérifier que je ne me drogue pas, je sais que je suis bon pour un retour direct en prison. Je ne vais pas arrêter de vivre, sinon, autant retourner en taule dès maintenant.

Mon esprit décide finalement de repousser toutes ces analyses ennuyeuses et je l’anesthésie d'une bonne gorgée de tequila. Mon verre est quasiment vide, mais j'essaye de le faire durer, juste pour le principe. Mes prunelles se reportent sur Lucia au moment où cette dernière réagit à ma proposition et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.

« D'quelques minutes ? T'es en train d'sous-entendre qu'j'sais pas tenir plus d'quelques secondes au pieu ? Note qu'ça colle bien avec mes compétences en la matière. J'vois qu't'as analysé l'sujet. »

Mon ton est volontairement provocateur et un tantinet moqueur. Je sais qu'elle ne m'insultait pas, et quand même bien penserait-elle que je suis un mec peu doué à l'horizontale, je m'en ficherais pas mal. Je n'ai jamais ressenti le besoin de faire étalage de mes compétences en la matière. Je préfère ennuyer Lucia qui semble s'être entichée de mon garage.

« Nan, parce qu'je pourrais plus y garer ma moto, et c'est l'principe d'un garage, t'es au courant ? S't'y tiens tellement, j'peux toujours parler au mec qui loue les autres garages, mais j'aurais pensé qu'tu préférerais un appart qu'a au moins des toilettes à proximité. »

Je sais qu'elle a un notion assez vague du confort, mais j'imagine que pour une nana, ça doit être un tantinet plus compliqué de vivre dans un endroit qui n'a même pas de toilettes privées. Évidemment, elle est assez grande pour réfléchir aux détails et si ça la branche autant de crécher dans un garage, je peux bien me donner la peine de filer son numéro au mec qui me loue mon garage. L'avoir comme voisine ne m'enchanterait pas plus que ça, mais je mentirais en prétendant que ça m'emmerderait. J'aurais juste peur qu'elle se mette en tête de continuer ses interrogations, même si le fait qu'elle n'insiste pas pour approfondir notre discussion actuelle me laisse à penser qu'elle a compris qu'elle perdait son temps avec moi. Tant mieux, ça va m'éviter de gaspiller ma salive. Je préfère la garder pour des choses plus intéressantes, même si je dois admettre que ma question sur son pays ne me sert pas vraiment. J'essaye de m'intéresser à elle à ma manière, mais c'est compliqué. Je ne connais pas grand-chose du Mexique, j'en sais juste ce qu'on m'en a raconté, mais ça reste plus proche de son pays natal que l'état où j'ai grandi, non ? Face à ses explications assez claires, je me contente d'une réponse plutôt vague.

« J'pensais qu'c'était des pays voisins. Je hausse les épaules. La géo, c'pas trop mon truc... Ni l'histoire. Ni les langues. Ni les mathématiques. Ni rien en fait, et je pense que ça s'entend et que ça se voit assez clairement. J'connais rien au Mexique non plus. À part les tacos. »

Et encore ! Je mens peut-être un peu, parce que j'en sais plus que ce que je veux bien prétendre, mais je n'ai pas envie de me lancer dans ce genre de discussion. Je suis bien plus intéressé par le sujet qui suit, et quand Lucia m'interroge sur les endroits que je fréquente, je prends quelques secondes pour réfléchir.

« Bah y'a l'Lickety Splitz, puis les endroits où les Devils ont leurs habitudes. Je hausse les épaules. Sinon, c'des bars du côté du garage où dans les quartiers pas trop friqués. J'pense pas qu'ce soit l'genre d'endroit qu'tu rêves d'fréquenter. J'suis pas exigeant, j'veux juste d'l'alcool et pas d'autres gangs. Je marque une pause avant de reprendre en confiant un détail que j'ai gardé pour moi jusqu'à présent. J'connais pas trop les coins qui valent la peine, j'redécouvre pas mal d'trucs. J'suis pas sorti depuis assez longtemps pour m'être refait des habitudes. »

Je suis toujours resté vague sur la durée de mon emprisonnement, tout comme sur la date de ma libération, maintenant Lucia pourra au moins savoir que c'est suffisamment récent pour que je n'ai pas encore exploré toute la ville, et assez long pour que des bars puissent avoir fermé depuis. Cela dit, vu la fréquence avec laquelle je sors, je suis certain que tout rentrera rapidement dans l'ordre ! Mais je ne suis pas convaincu par le fait que Lucia trouve son compte avec les établissements sur lesquels je jette mon dévolu.

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I hurt myself today, to see if I still feel, I focus on the pain, the only thing that's real, the needle tears a hole, the old familiar sting, try to kill it all away, but I remember everything.
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Lucia Ortiz
Lucia Ortiz
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ombres et névroses : Ni tatouage, ni cicatrice, son corps ne porte aucune séquelle ou marque corporelle. Elle parle couramment espagnol, mais l'anglais depuis l'année dernière seulement. Elle bute encore sur certains mots ou jure en espagnol.
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▬ Mer 1 Mai - 16:22 ▬
Lucia lui adresse un petit clin d’œil : « Tu ne crois pas à toute la sorcellerie ? » lui demande-t-elle. « ça ne m'étonne pas du tout, le contraire m'aurait bien surprise » Elle hoche la tête : « ça nous fait un point commun, en effet, mais je suis certaine qu'on en a d'autres. » La colombienne commence à compter sur ses doigts : « Si on omet la cuisine, la lecture, la bonne humeur, la drogue, l'intérêt pour les autres, le footing, les hispaniques... » La liste pourrait être encore plus longue ! S'ils regardent bien, effectivement, ils n'ont pas beaucoup de points en commun ou de centres d'intérêts identiques, mais là où Desmond a de la chance (ou de la malchance, selon le point de vue), c'est que Lucia est naturellement curieuse et ouverte aux nouvelles expériences. Alors ce fait est loin, très loin de la décourager.

Ils mangent, en silence et ce n'est que lorsqu'elle aborde le sujet des gangs, que Desmond sort de son mutisme et reprend la parole. Lucia l'écoute attentivement car ce qu'il lui dit est intéressant. Visiblement, c'est grâce au gang qu'il s'en est sorti, donc il leur est reconnaissant pour ça. La colombienne réfléchit, elle ne juge pas ce qu'il lui dit et ne trouve pas ça non-glorieux contrairement à ce qu'il pense. Le garagiste a du grandir comme il pouvait en se raccrochant à ce qui était là pour lui à ce moment-précis : en l’occurrence, le gang. C'est triste, mais c'est comme ça. Sans les Devils Diciples, il ne serait peut-être plus en vie. Oh, il y a bien la possibilité aussi que sans eux, il soit devenu quelqu'un de plus respectable mais avec des "si", on referait le monde, alors elle éloigne vite cette pensée de son esprit. « Je comprends » souffle-t-elle enfin. « Alors c'est tout à ton honneur de leur être fidèle. » Elle quitte bien vite son ton un peu grave pour retrouver une touche d'humour : « Bon, ça serait mieux s'ils ne baignaient pas dans la prostitution et la drogue, mais bon... » De toute, Desmond ne maitrise pas tout.

Quand ils évoquent la prison et la drogue, Lucia esquisse une grimace. Effectivement, s'il a un contrôle, il risque un retour direct à l'ombre. « Je croise les doigts pour toi que ça n'arrive pas alors. » Elle lève ses 4 doigts croisés devant elle. Oh, même si elle ne croit pas en ce genre de superstition, c'est plus une manière de parler. La colombienne se demande ce qu'il se passera s'il ne rentre pas un soir ou durant plusieurs soirs. Elle va craindre qu'il ne se soit fait arrêter justement. Elle devrait s'en ficher, mais en réalité, ce ne sera pas le cas, elle sait qu'elle sera affectée s'il retourne en prison.

Alors qu'elle est en train de boire la dernière gorgée de son cocktail, ils se retrouvent à discuter des performances sexuelles de Desmond. « Je n'ai pas dit ça ! » rétorque-t-elle à propos de son temps au lit. « J'ai parlé de minutes, pas de secondes » continue-t-elle sur un ton malicieux. « Et puis, c'est toi qui as dit que tu étais nul » Ils en ont parlé il y a quelques temps déjà. « Je ne me permettrais pas de juger tes performances sans les connaitre. » Elle secoue la tête, toujours aussi amusée, tout en appelant la serveuse pour commander un autre cocktail. Elle se sent d'humeur assez joyeuse ce soir. « Tu bois autre chose ? » lui demande-t-elle tandis que la femme se rapproche.

La commande passée, ils évoquent la location des garages. Lucia secoue la tête : « C'est gentil, mais je suis certaine qu'ils vont finir par me trouver quelque chose... Et au pire, il doit bien y avoir des chambres d'hôtel pas trop chères en attendant... » Si jamais la collocation devient trop insupportable pour Desmond. De son côté, malgré l'absence de toilettes, elle trouve que c'est supportable. Elle s'ennuie juste profondément, mais, elle trouvera toujours le moyen de s'occuper. « ça va, ça reste gérable » affirme-t-elle quand il évoque les toilettes qui ne sont pas à proximité. Les wcs publiques sont à  minutes de marche. « ça me force à mettre le nez dehors plusieurs fois par jour. » Ce qui n'est pas plus mal car avec la douleur de ses côtes, elle serait tentée de rester toute la journée, ou une bonne partie, allongée.

Elle secoue la tête quand Desmond glisse qu'il pensait que le Mexique et la Colombie étaient des pays voisins. « Non... » Elle attrape un crayon et dessine sur la nappe en papier. « Là, tu as le Mexique puis plus bas, le Guatemala, l'Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica, le Panama et enfin, la Colombie » Elle reste silencieuse, se disant qu'elle a quand même traversé chacun de ces pays à l'arrière d'un camion. Le voyage lui a semblé interminable et à le voir ainsi dessiné, elle se rend compte que son pays est loin, très loin. « Ils sont même loin d'être voisins. » Après, elle n'a fait que traverser les autres pays, elle ne les connait pas personnellement mais le voyage avait été interminable surtout que les conditions étaient inhumaines. Elle avait eu faim, chaud, soif, avait été blessée... Elle était terrifiée à l'idée de ce qui allait se passer une fois en Amérique et elle avait eu bien raison de s'inquiéter. Son regard reste fixé quelques secondes sur le dessin avant de finir par s'en détourner.

A nouveau, Lucia l'écoute, sans l'interrompre quand il parle des lieux qu'il fréquente. La colombienne apprend une nouvelle information : il n'est  pas sortir depuis si longtemps que ça de la prison. Même cette information, elle ne la connait pas. Quand le garagiste lui dit que ses endroits ne sont pas ceux qu'elle aimerait, la brune hausse les épaules. « Même si ce sont des endroits que je n'aurais pas forcément fréquenté avant, je vais bien être obligée de changer mes habitudes... » La serveuse revient avec leur commande, Lucia la remercie et trempe ses lèvres dans le nouveau cocktail. « Et... Tu as une idée pour après ? Ou tu veux découvrir un nouvel endroit ? » Elle ne compte pas rentrer tout de suite, l'alcool aide sa douleur aux côtes à s'estomper, et puis, elle n'est pas beaucoup sortie du garage depuis quelques jours alors cette soirée est une bouffée d'air frais.



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▬ Mer 1 Mai - 17:42 ▬
« T'as jamais songé au fait qu'y'a besoin d'gens comme moi pour qu'les gentils comme toi puissent l'être ? Réfléchis : s'tout l'monde était cool et sympa, c'serait quoi être sympa du coup ? »

Il y a besoin d'avoir de la méchanceté pour que la bonté puisse exister ! Je lui rends service en quelques sortes, même si je suis certain qu'elle ne voit pas les choses de la même manière. Dans le fond, je me fiche pas mal d'avoir la réputation du mec grognon, défaitiste et qui déteste tout... Parce que c'est la plus pure vérité en fait. Je ne me force pas à faire ou à apprécier des choses qui ne m'intéressent pas, et ça me facilite vraiment la vie. Je ne crois pas que Lucia puisse en dire autant, malheureusement pour elle.

Je me rends compte qu'elle ne peut pas vraiment comprendre mon point de vue parce qu'elle est probablement trop ancrée dans ses idéaux, mais c'est compréhensible : elle a été éduquée pour devenir comme ça. Pour peu, j'aurais pitié d'elle, mais ce n'est pas mon genre alors je me contente d'essayer de lui ouvrir les yeux à ma manière pas forcément très sympa. D’ailleurs, je n'hésite pas à le faire quand elle parle des activités du gang.

« Parce qu'tu crois qu'toutes les grosses boîtes connues qu'font d'écologie et toutes ces conneries elles sont devenues riches en faisant que des bonnes choses ? Au moins nous, on assume c'qu'on fait. Et puis si on l'faisait pas, un autre gang s'en chargerait. »

Je sais que c'est une justification un peu foireuse, mais elle ne peut pas le nier. Si un jour les Devils Diciples disparaissaient, un autre groupe prendrait la suite et s'approprierait les mêmes secteurs d'activité, et rien ne dit qu'ils traiteront les filles aussi bien que nous. Évidemment, cet argument doit sembler ridicule aux yeux de Lucia qui est aux premières loges, mais c'est pourtant la vérité. Quand elle semble s'inquiéter d'un éventuel retour en prison, je hausse les épaules avec indifférence. Si ça doit arriver, ça arrivera.

« Bah, si ça arrive, c'sera juste deux ans d'plus, j'suis pas à ça près. J'ai encore du temps devant moi. »

Et rien ne dit que je serai encore en vie dans deux ans si je reste dans les rues, alors ça pourrait même m'être profitable ! Mais je comprends que ça la tracasse : le jour où je me retrouve à nouveau à l'ombre, elle sera quitte pour se trouver un nouvel hébergement et elle devra s'amuser à sociabiliser avec d'autres gars des Devils pour pouvoir continuer ses petites sorties occasionnelles. Je suis sûr qu'un gars la prendre en pitié et s'en chargera, à moins qu'elle ne finisse par s'émanciper davantage, je n'en sais rien. Je chasse les questions de mon esprit, pas franchement intéressé par toute cette histoire, et je reste fidèle à moi-même quand Lucia me provoque involontairement avec sa défense bancale.

« J't'ai déjà dit d'faire gaffe, avec ce genre d'remarque j'vais finir par croire qu'tu m'fais des propositions. Je roule des yeux. Alors comme ça, t'es l'genre d'nana qu'a besoin d'voir pour y croire ? Un sourire goguenard ourle mes lèvres avant que je ne réfléchisse à sa proposition. Une autre tequila, même si ça n'vaut pas une vodka. »

Pour être franc, ce n'est pas si mauvais, mais c'est vrai que je suis habitué à un autre goût. Pourtant, je n'aime pas forcément plus les pays de l'est que ceux du sud des États-Unis, mais je ne peux pas me contenter de boire de l'alcool de Virginie, non ? Je suis la serveuse du regard lorsqu'elle s'éloigne avant de reporter mon attention sur la Colombienne qui prend sa vie actuelle avec une positivité qui ne manque pas de me surprendre. D'un autre côté, je prétends toujours qu'il faut savoir se satisfaire de ce qu'on a, alors je ne peux que la soutenir, n'est-ce pas ? Je choisis de ne pas répondre, portant simplement mon attention sur le dessin que mon professeur improvisé trace sur la nappe pour m'expliquer où se trouve son pays. Je note bien qu'elle a l'air troublée et même si je ne suis pas empathique pour un sou, je comprends ce qui provoque ça, alors je me fends d'une remarque ironique.

« Bah t'prendras l'avion quand t'rentreras chez toi, c'sera plus rapide et moins chiant j'pense ! Je secoue la tête en levant les yeux au ciel comme pour me moquer du fait qu'elle n'y ait pas songé la première fois. Tout c'que j'connais à la Colombie, c'est qu'vous faites pousser des bons trucs chez vous. Y'a pas mal d'ma marchandise qui vient d'chez toi. C'est ironique pour un gars qu'aime pas les hispaniques, t'trouves pas ? »

J'en héberge une chez moi, je vends de la marchandise qui vient de là-bas, et me voilà attablé dans un restaurant qui sert de la bouffe de là-bas ! S'il y a un mois quelqu'un m'avait dit que ça se passerait comme ça, je lui aurais ri au nez et je me serais tiré vite fait bien fait ! Comme quoi, l'avenir nous réserve parfois de drôles de surprises. Peut-être que j'aurais dû la refouler le soir où elle est venue pour la Saint Valentin, ça nous aurait évité tout ça. Mais d'un côté, est-ce que je n'aurais pas raté des moments sympas ? Peut-être. Une fois de plus, je préfère ne pas creuser ce sujet épineux. De toute manière, Lucia en soulève un bien plus intéressant. Quand elle se renseigne sur la suite de la soirée, je prends d’abord le temps d'avaler une bonne gorgée de ma toute nouvelle tequila, puis je réponds, un sourire aux lèvres.

« Oh, j'ai toujours plein d'idées sur la manière d'bien finir une soirée avec une nana. Bon, y'a la moitié qu'on peut laisser d'côté, et pour l'reste... Ça dépend c'que t'es prête à assumer. On peut toujours envisager d'te faire prendre des cours théoriques en allant dans un club de strip pour qu'tu vois comment ça s'passe, ou on peut aller découvrir tout un tas d'nouveaux alcools dans un bar du coin. Je laisse planer quelques instants de silence. Ou on laisse le hasard décider. On demande un endroit sympa à la serveuse et on y va, ou on pioche au hasard dans un annuaire téléphonique ou dans les affiches collées dehors. Sauf s't'as une meilleure idée. Je soupire. Note qu'l'idée d'la serveuse est celle qui m'séduit l'moins parce qu'on risque d'finir dans un club pour danser ta danse au nom de sauce, là, ou dans un autre endroit aussi craignos et respectable. »

Je sais que ce n'est pas forcément sympa de sous-entendre que l'idée de sa soirée danse était craignos, parce que ça n'a pas vraiment été le cas, mais c'est dans ma nature d'être désagréable. Sinon, comment pourra-t-elle être la gentille de l'histoire ? Pour le coup, je me montre tout de même tolérant en lui laissant voix au chapitre, parce qu'avec une autre nana que je n'envisagerais pas de mettre dans mon lit, je l'aurais purement et simplement emmenée au club de strip-tease le plus proche et je l'aurais plantée sur place si j'avais trouvé une prétendante. Comme quoi, je peux être galant à ma manière. Elle n'a juste pas besoin de le savoir !

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▬ Jeu 2 Mai - 10:17 ▬
« Non, je ne pense pas que le monde tourne comme ça... » affirme Lucia d'un ton franc. « Je n'ai pas besoin que tu sois méchant pour être gentille... » Elle prend une inspiration. « Et gentil ou méchant ne sont ni une qualité ni un défaut. Ça nous arrive à tous d'être méchant ou gentil à un moment de notre vie. » Ce n'est pas aussi simple et en aucun cas, ça ne décrit une personne dans sa globalité. « Tu peux parler d'une action gentille ou méchante, une parole.. mais pas d'un caractère » Ou du moins, c'est ainsi qu'elle pense. « L'être humain est beaucoup trop complexe pour être résumé ainsi et c'est ce qui fait sa richesse. » Elle secoue la tête : « Même toi, ça t'arrive d'être gentil. » Quand il l'a amené au lac ou lorsqu'il a accepté de l'accompagner au restaurant ce soir. « ... ou méchant. » Bon là, c'est un peu plus fréquent, elle n'ira pas jusqu'à le nier.

Lucia observe Desmond en silence tandis qu'il lui parle d'une manière peu sympathique. Elle finit par reprendre la parole sur un ton tout aussi sec.  « Oh, excuse moi d'être un peu aigrie mais les autres boîtes ne m'ont pas achetées comme une vulgaire marchandise et ils ne me forcent pas à me prostituer. » Elle hausse les épaules. Qu'il ne lui fasse pas de leçon de morale là dessus, elle se fiche des autres boîtes et de ce qu'ils font. La réalité la frappe de plein fouet : oh non, ils ne pourront jamais se comprendre. Ils ne sont pas du même côté de la barrière : lui fait pleinement parti des Devils Diciples, il les apprécie, les respecte et travaille pour eux par volonté. Elle, elle les déteste et se fait exploiter par eux. Elle détourne le regard pour survoler la pièce, agacée. Elle se fiche bien de savoir que si les Devils Diciples disparaissaient, un autre gang prendrait leur place mais que Desmond lui fasse une leçon de morale à ce sujet, a tendance a l'agacer fortement.

L'agacement peine à redescendre même lorsqu'il évoque la prison, et les deux ans qu'il risque. Le regard de Lucia reste obstinément braqué sur les autres couples. Ses lèvres viennent trouver son cocktail dont elle boit quelques gorgées. Où sera-t-elle dans deux ans ? Encore ici ? À se prostituer pour le compte des Devils Diciples ? Elle sera peut être morte, ou trop abimée pour rêver à un avenir agréable. Alors il a tort, deux ans, ce n'est pas rien. « Deux ans c'est beaucoup... » Deux ans d'une vie c'est précieux. Deux ans peuvent faire basculer toute une vie. Ils n'ont pas la même notion du temps. Dans 2 ans, Théa aura presque 4 ans. Est-ce qu'elle aura pu la retrouver ? Et s'il trouve que deux ans est une peine courte, combien a-t-il déjà fait par le passé ?

Le ton est heureusement plus léger lorsqu'ils parlent des performances sexuelles de Desmond. Elle hausse les épaules lorsqu'il dit qu'il risque de penser qu'elle lui fait des propositions. « Wow... Une prostituée qui te ferait des avances.. Une prostituée hispanique en plus... » souffle-t-elle d'un ton ironique. Lucia secoue la tete. « Et oui, je t'ai dit que j'étais terre à terre. Je ne crois que ce que je vois. » continue-t-elle, une petite lueur de provocation dans le regard. Oh elle ne parle pas forcément que pour ça évidemment ! Elle parle en général, elle est médecin et je jure que par les faits avérés. Elle aime bien pouvoir vérifier par elle même la véracité de certains propos. Elle se tourne vers la serveuse :  « Une tequila et un autre cocktail s'il vous plaît ! » lui demande-t-elle sans relever son commentaire sur la boisson.

À son tour, Lucia secoue la tête : « Bah oui tiens, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ? J'aurais dû demander à l'homme qui m'a vendue de prendre l'avion au lieu de me trimballer avec toutes ces autres filles à l'arrière de vieux camions...  » Elle roule des yeux et préfère garder le silence sur un retour potentiel en Colombie qui n'arrivera sûrement jamais. Desmond continue en parlant des produits de son pays. Il rajoute même à quel point c'est ironique de vendre de la drogue colombienne alors qu'il n'aime pas les hispaniques. « C'est ironique, oui. » souffle-t-elle avant de le regarder plus frontalement. « Et pourquoi tu ne nous aimes pas ? » demande-t-elle sans sourciller. « Tu es juste raciste ? Ou... » Elle guette ses réactions. « C'est en rapport avec une fille ? Une hispanique ? Comme moi ? » Soledad ? Le prénom qu'il a mystérieusement cité un jour ? Et finalement avant de lui laisser le temps de répondre, elle se recule et porte son verre de cocktail à ses lèvres. « En fait, je ne veux pas savoir pourquoi tu n'apprécies les filles comme moi. C'est juste dommage de juger une personne sur son origine. » Et puis, elle se fiche bien de son opinion, pas vrai ?

Lucia a envie de se changer les idées. Elle écoute ses propositions avec attention et finit par prendre la parole. « Garde ton idée de cours au club de strip tease de côté pour une prochaine fois, laisse-moi d'abord retrouver les pleines possessions de mon corps » Elle a encore mal aux côtes et même si l'alcool aide à oublier un peu la douleur, ce ne serait pas raisonnable de se trémousser sur une piste de danse. Lucia depose quelques billets sur la table, suffisamment pour payer les deux plats et leurs consommations. Comme promis, elle participe au loyer en comblant avec les repas. La colombienne ne réagit pas à l'histoire de la serveuse. « J'aime bien laisser la place au hasard. » admet-elle. « Allons dehors et voyons où nos pas peuvent nous mener. » Elle finit son verre d'une traite, sentant à nouveau la douce torpeur de l'alcool lui monter à la tête. Elle n'est pas raisonnable, non. Elle ferait bien mieux de rentrer se coucher.

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Desmond Pierce
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sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
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▬ Jeu 2 Mai - 12:16 ▬
Ça me tue qu'elle pense que tout le monde est capable de faire le bien ou le mal. Je suis convaincu que c'est faux et qu'on naît ou qu'on devient bon ou mauvais avec les expériences qu'on expérimente. Oh, je ne m'attends pas à ce qu'elle comprenne, elle a un caractère un peu trop optimiste pour envisager ça, mais je n'en démords pas.

« Être gentil, c'faire un truc sans y avoir d'intérêt. C'pas mon cas. À chaque fois qu'j'aide quelqu'un, c'parce qu'j'ai un truc à y gagner. C'pas d'la gentillesse, c'du profit. Elle ne va pas nier ça quand même, non ? L'côté positif à ton discours d'bisounours, c'est qu'ça veut dire qu't'as pas encore été assez loin pour voir qu'les gens peuvent être naturellement mauvais. J'te souhaite qu'ça reste l'cas. »

Il est vain et parfaitement inutile de chercher à la convaincre que l'être humain peut être mauvais et que certains individus sur cette planète ne sont pas capables de faire preuve de gentillesse. J'en ai souvent croisé dans le milieu des gangs, mais j'espère pour Lucia qu'elle gardera ses illusions encore longtemps. Une chose est certaine : elle est encore capable de mordre et elle le prouve en répondant avec rudesse à ma remarque sur les gangs et leur politique. Loin de me vexer, j'esquisse un sourire.

« T'as raison. Pour toi c'pas pareil, parce qu't'es dans l'mauvais rôle. Aucun d'nous peut avoir d'avis objectif sur la question. »

Je ne lui en veux pas de médire sur les Devils parce qu'elle a probablement raison en disant que nous ne sommes pas fréquentables et que l'univers se porterait mieux sans nous, mais pourtant, c'est ainsi. Des gangs, il y en aura toujours, des filles qui se font enlever et prostituer aussi. J'ignore ce que l'avenir réserve à Lucia, mais je me doute que ce n'est rien de très glorieux, sauf si elle réussit à prendre les choses en main et à s'imposer. Peut-être que je ne serai plus là pour le voir, je n'en sais rien. Je ne fais pas vraiment de projets sur le long terme, je vis au jour le jour, voilà tout. Mon regard se pose sur la Colombienne, un instant songeur et je me doute qu'elle pense à sa fille en parlant du temps qui passe.

« S't'as un objectif, sans doute, mais sinon c'est juste un claquement d'doigts. »

Je ne sais pas quel âge a sa gamine, mais avant dix ans les mioches grandissent vite, alors j'imagine qu'elle doit vouloir la retrouver avant qu'elle ne soit trop grande. Franchement, je lui souhaite de réussir, mais je m'abstiens de tout commentaire et je me contente d'observer nos assiettes encore partiellement remplies avant de hausser les sourcils quand elle se dénigre malgré elle. Je finis par secouer la tête avant de répondre d'un ton provocateur.

« J'croyais qu'j'te voyais pas comme ça, mais comme Lucia ? T'es difficile à suivre comme nana, on t'l'a jamais dit ? »

Pour autant, je n'insiste pas sur ce sujet, ne voulant pas que nos taquineries se transforment en moments pleins de malaise. Il ne manquerait plus qu'elle s'imagine que je tente ma chance avec elle et que je compte lui forcer la main ou une connerie comme ça. Je ne m'amuse pas souvent à flirter, mais les rares fois où je le fais, ça n'a rien de très subtil et je ne suis pas convaincu que c'est ce dont la Colombienne a besoin ! Je laisse donc le sujet s'étioler et disparaître de lui-même, l'observant alors qu'elle semble d'agacer toute seule. Je ne sais pas si ça la travaille que je n'aime pas sa culture, mais ça fait déjà plusieurs fois qu'elle me demande pourquoi. Cette fois-ci, elle ne semble pas attendre de réponse et ça me convient très bien ! Je m'efforce de conserver mon masque de neutralité tandis qu'elle s'offre un petit monologue, puis je récupère mon verre pour avaler quelques gorgées en m'enfonçant dans mon mutisme. J'espère bien que nous ne reviendrons pas là-dessus, parce que quelque chose me dit que ça risque de se finir en dispute. Je n'ai aucune envie de parler de ce pan de ma vie, et malheureusement pour Lucia, mon antipathie pour les hispaniques est liée à un élément douloureux de mon passé ! Comme beaucoup de choses en fait.

Lucia sonne finalement la fin du repas et je la suis avec entrain, pas fâché de quitter cette atmosphère bizarre qui me donne un peu trop l'impression d'être de retour dans le passé. Sans un regard pour qui que ce soit, je me glisse hors du restaurant avant de balayer les environs du regard, essayant de trouver un endroit où l'on vendrait des cigarettes. Il y a bien quelques distributeurs dans d'autres coins de la ville, mais ici je me doute qu'ils seraient rapidement défoncés et vidés de leur contenu ! Quand Lucia me rejoint, nous commençons à marcher en silence et je glisse mes mains dans les poches de mon sweat-shirt, triturant nerveusement mon briquet inutile. Après quelques instants, je brise le silence.

« OK, alors on dit qu'le premier bâtiment ou événement qu'on croise sera notre occupation d'la soirée. Et y'a pas l'droit d'refuser ou d'changer d'avis. »

Bordel, on est dans un quartier un peu craignos, il y aura forcément des bars et d'autres trucs qu'un mec comme moi apprécie, non ? Je suis certain de bien m'en tirer, et alors que mon regard cherche toujours une boutique capable de satisfaire mon besoin pressant de nicotine, nous tournons au coin d'une ruelle pour nous retrouver face à une jeune femme vêtue comme une hippie des années soixante et qui nous colle un bout de papier dans les mains.

« Vous aimez l'art ? Je suis sûre que ça vous intéressera ! »

Elle n'attend même pas notre réponse et s'éloigne déjà pour alpaguer d'autres personnes, nous laissant avec son fliers et à côté d'un panneau annonçant l'« art » en question : une exposition sur les pays latino-américains, photographies, peintures et tout ce qui peut exister d'aussi chiant.

« C'une blague ? Sérieusement ? J'arrache le bout de papier des mains de Lucia. On aurait dû changer d'quartier, c'est d'la triche. Oui, je suis plein de mauvaise foi, et toujours aussi mauvais perdant ! Hors d'question qu'je rentre là-dedans sans cigarettes à portée d'main. »

Parce que je crois que je vais probablement épuiser toute ma patience et que je vais rapidement avoir besoin de prendre l'air – ou des bouffée de nicotine ! L'art me barbe, les pays hispaniques au moins autant, inutile d'être un génie pour comprendre ce que cette exposition m'inspire. L'envie de partir dans la direction inverse et de planter Lucia ici ! Mais j'ai donné ma parole, et c'est bien la seule chose qui me pousse à ne pas prendre mes jambes à mon cou. Peut-être que le karma existe finalement ?

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Lucia Ortiz
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ombres et névroses : Ni tatouage, ni cicatrice, son corps ne porte aucune séquelle ou marque corporelle. Elle parle couramment espagnol, mais l'anglais depuis l'année dernière seulement. Elle bute encore sur certains mots ou jure en espagnol.
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▬ Ven 3 Mai - 19:05 ▬
« Pourquoi tu es là ce soir alors ? » rétorque Lucia quand Desmond lui dit qu'il ne fait rien par gentillesse et rien gratuitement. Il n'avait aucun intérêt à la suivre dans ce petit restaurant mexicain, surtout lui qui a une sainte horreur de tout ce qui touche à la culture latine. Le garagiste aurait pu tout simplement la laisser chez lui. Après, il n'a pas tort, certaines personnes sont peut-être foncièrement mauvaises. Elle a d'ailleurs une impression de déjà-vu, ils ont déjà probablement évoqué ce sujet lors de précédentes discussions. C'est une conversation sans fin de toute manière, ils resteront sur leurs positions respectives, alors inutile d'insister. « Tu penses que je n'ai pas côtoyé suffisamment la misère humaine parce que je garde ce raisonnement ? » demande-t-elle. « Même le pire des êtres humains a un cœur. » Elle hausse les épaules.

Lucia s'apprête à continuer à argumenter sur la position des devils diciples dans sa vie et reste méfiance, mais à sa plus grande surprise, Desmond lui donne raison. Elle fronce les sourcils, indécise et légèrement méfiante par ce revirement de situation. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'incline aussi vite. « On est d'accord » finit-elle par admettre elle aussi. « Personne n'a un avis objectif » parce qu'ils sont tous les deux dans des situations complètement opposées. « On est d'accord sur une deuxième chose, tu vois... » Youhou, un deuxième point commun.

Lucia hausse les épaules et tente de s'expliquer. « Tu me vois comme Lucia tant que nos relations restent au point mort, si je te drague, tu me verras forcément comme la prostituée, non ? » En réalité, elle n'en sait rien et elle ne fait que des suppositions, elle se doute seulement que si elle lui faisait des avances, il serait probablement offensé parce qu'elle est une prostituée et pas une de ses filles lambdas qu'il drague le soir. Une prostituée hispanique en plus. De toute façon, ils ne sont pas dans ce cas de figure. « Je ne suis pas difficile » rétorque-t-elle. La colombienne se pense plutôt comme quelqu'un de simple. « C'est toi qui dois mal analyser les gens » poursuit-elle avec une petite lueur malicieuse dans les yeux.

Ils finissent par quitter le restaurant et après quelques minutes de marche, Desmond propose un curieux deal. Au lieu de choisir un endroit où se poser, il veut vraiment laisser le hasard décider pour eux. Le prochain lieu qu'ils verront sera l'endroit où ils iront et ils n'auront pas le droit de refuser ou de changer d'avis. Avec une lueur amusée dans le regard, Lucia acquiesce. « Deal ! j'espère qu'on ne le regrettera pas... » Bon après tout, ils ne risquent pas grand chose non plus. Au pire, la soirée ne leur plait pas, ils y font un petit tour, mais ils ne sont pas obligés de s'éterniser, non ? La colombienne n'a absolument aucune idée du genre d'endroits ou de soirées présents dans les environs.

Au détour d'une rue, une femme interpelle Lucia et elle se retrouve avec un papier sur une exposition sur les pays latino-américains. « ça, c'est très drôle ! » Un petit rire, moqueur, lui échappe. « T'as pas le droit de refuser, c'est toi qui as dicté les règles ! » L'exposition en question est tout près, ils s'y rendent tous les deux et se retrouvent entourés de personnes semblant s'y connaitre. « Wow, t'as le don pour choisir tes soirées... » Un petit sourire soulève ses lèvres et son ton est clairement moqueur. Lucia se doute que le garagiste n'est pas du tout un fan de tout ce qui concerne l'art. Elle-même n'est pas très à l'aise dans ce milieu. Ses yeux se promènent tout autour d'eux. Elle finit par repérer quelques photographies au loin dont certains clichés lui sont familiers. « Viens » affirme-t-elle. Lucia attrape la main de Desmond pour qu'il la suive à travers la foule. Ils se faufilent tant bien que mal. L''exposition a attiré pas mal de monde visiblement. Elle lui montre quelques clichés : des grandes vallées, des plages et autres paysages surprenants. « c'est ça, la Colombie. » Son regard se perd un instant sur les différentes photographies qui lui rappellent son pays. Plusieurs autres expositions montrent le Mexique, le Guatemala. Il y a pas mal d’œuvres d'art qui ne parlent pas du tout à Lucia. « Je ne sais jamais ce qu'ils veulent représenter. on est d'accord que ça ne ressemble à... rien ? » Elle montre un tableau blanc avec trois traits bleus. Et le pire
c'est que ça semble attirer un paquet de clients ! « On s'en va ? » murmure-t-elle alors en surprenant plusieurs regards sur eux. Clairement, ils n'ont rien à faire ici. Ils ont bien  le droit à plusieurs chances, non ? Le prochain endroit sera le bon !






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Desmond Pierce
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▬ Sam 4 Mai - 4:36 ▬
« T'payes l'restau j'te signale. »

Je sais que l'argument n'est que moyennement valable puisque la nourriture ne m'intéresse pas spécialement, mais ça reste une motivation pécuniaire, non ? Ça a le mérite de clore notre échange, parce que sinon je sens qu'elle n'arrêtera pas d'argumenter pour me prouver que je peux être gentil si je le veux. Le truc, c'est justement que je ne le veux pas.

« Y'a pas forcément besoin d'misère pour être cruel. »

Je hausse les épaules. Dans mon boulot, bien que très rarement, il m'est arrivé à une ou deux reprises de croiser des grosses pointures, et en général, elles étaient largement pires que les clochards du coin. Non, je pense que plus on s'élève dans les hautes sphères, plus les gens sont infectes. Mais ça ne nous concerne pas vraiment, non ? Je doute que je recroise un jour quelqu'un de vraiment riche ou important.

Lorsque la brune se met à prédire ma réaction le jour où elle me draguerait, je la regarde sans répondre, un sourire flottant sur mes lèvres. Est-ce que c'est ce qu'elle imagine, ou ce qu'elle veut qui soit vrai ? Je ne sais pas si c'est utile de lui dire la vérité. Quelle est-il d'ailleurs ? Que je ne la verrais pas comme une prostituée, tout simplement. Quand nous ne sommes pas au sein des Devils, elle est juste Lucia, la Colombienne croisée avec un Bisounours. Comment me sentirais-je si elle me draguait ? Je trouverais probablement ça intéressant et je renchérirais. Mais je n'irais pas plus loin, parce que je sais qu'au fond d'elle, ce n'est pas ce qu'elle souhaite. La séduction peut être une sorte de compensation puisqu'on lui a volé son droit à l'intimité, elle flirterait à défaut de pouvoir espérer plus. Mais je suis certain que son enthousiasme s'envolerait à l'instant où je tenterais d'obtenir plus. Elle me l'a dit : elle est cassée, et on ne malmène pas un jouet abîmé. Qui plus est, je ne la vois pas comme ça, comme un divertissement, j'ai beau être un connard et ne m'intéresser qu'au sexe, je sais tout de même être respectueux sous mes couverts de misogynie. Si le fait de flirter lui remonte le moral, je suis tout à fait partant pour jouer à ça avec elle, mais je sais aussi qu'elle ne veut rien de plus, alors je veille à ne pas devenir malaisant. Elle a juste besoin de se changer les idées. Pour autant, je me vois mal lui servir toute cette analyse peut-être complètement fausse, alors je ne sers que la version très concise à Lucia.

« P't'être. Ou p't'être pas, va savoir. »

Ce n'est pas réellement une réponse, je le sais bien, mais je reste fidèle à moi-même. Nous quittons donc le restaurant pour marcher jusqu'à cette fameuse exposition, et j'en viens à me demander si le quartier ne s'est pas métamorphosé en repaire de latinos quand j'avais le dos tourné ! Je n'aime pas l'art, je n'y comprends rien et je n'y suis absolument pas sensible. J'ai un esprit pratique et cartésien, je ne vois pas l'intérêt de passer une heure pour prendre la photo idéale, ou de peindre le portrait d'une personne morte il y a des siècles. Mon expression dépitée doit parler pour moi, mais je suis tout de même la brune dans la fameuse exposition bourrée de gens qui semblent s'y connaître. Mon regard passe sur la foule, et même si je me fiche bien de ce qu'ils peuvent penser de moi, pour la première fois depuis longtemps, je me sens mal à l'aise, pas à ma place. Mes yeux finissent par s'attarder sur les photos qui représentent des lieux qui n'éveillent rien en moi, et je risque quelques coups d’œil du côté de Lucia, craignant qu'elle ne se sente comme un poisson dans l'eau. C'est un médecin, elle est forcément très intelligente, et je n'ai pas envie d'être le seul con à ne rien comprendre à tout ça. Je soupire, détaillant une photo qu'elle me désigne comme la Colombie.

« On dirait qu'c'est tiré du film où ils refont les dinos, là... Ou l'mec s'fait bouffer sur les chiottes. »

Mon analyse me vaut le regard désapprobateur d'un groupe posté à quelques mètres de nous, mais je les ignore et me contente de suivre Lucia dans sa promenade jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant un tableau qui ne représente rien du tout. Je hausse les sourcils, ayant déjà entendu parler de ventes de tableaux de ce genre qui affolaient les riches.

« P't'être qu'il a voulu représenter la Colombie un jour d'brouillard, ou p't'être qu'il a nettoyé son pinceau et qu'il a décidé d'rentabiliser. Je n'ai définitivement pas la fibre artistique, et quand Lucia me propose d'y aller, je réponds avec un entrain non dissimulé. Bordel, ouais. »

Nous quittons l'exposition, non sans attirer quelques nouveaux regards, et j'accueille l'air frais avec un soulagement non feint. Je n'aime pas me sentir comme un con, même si je sais que je le suis. Dès que Lucia m'a rejoint, je reprends la route et nous progressons sur le trottoir alors que j'en profite pour chercher un endroit où m'acheter du tabac. J'en localise finalement un, et je demande à Lucia de m'attendre quelques secondes le temps de filer me remplir les poches de nicotine, puis je la rejoins en lui jetant un regard méfiant pour la défier d'oser me parler de dépendance ! J'ai la bonne idée d'attendre de marcher quelques minutes avant de récupérer une cigarette dans ma poche et de l'allumer d'un air détendu, même si je ne le suis pas. Dès la première bouffée, je sens la tension quitter un peu mes épaules, et après quelques instants de marche, je suis presque reposé. Finalement, quand je commence à me demander si la rue n'a plus que des boutiques fermées, mon regard accroche une devanture pour le moins originale.

« Oh, j'crois qu'on a trouvé. »

Je me rapproche aussitôt d'une boutique d'ésotérisme qui promet la solution à tous nos problèmes, la reconquête du grand amour, mais aussi une consultation pour connaître son avenir. Je n'ai jamais fait ce genre de trucs, mais ça me fait bien sourire. Je n'y crois pas, Lucia non plus comme elle l'a annoncé un peu plus tôt, mais je suis curieux de savoir ce que ça peut donner. Un sourire flottant sur mes lèvres, je tourne la tête vers la jeune femme.

« On va lui demander d'lire ton avenir ! J'suis sûr qu'elle t'dira plein d'bonnes choses, t'verras. »

Sans lui laisser le temps de répondre, j'entre dans la boutique, l'obligeant à m'imiter, puis je balaye les environs du regard pour noter qu'il n'y a vraiment que des choses bizarres dans le coin. Une femme arrive alors de l'arrière boutique, plutôt jolie, la trentaine et vêtue comme une hippie des années soixante. Décidément. Désignant Lucia d'un geste de la tête, j'annonce la couleur.

« Mon amie veut s'faire prédire son avenir. »

J'ai dit ça d'un ton très sérieux, et visiblement la médium-vendeuse n'est pas du tout choquée par ma demande puisqu'elle invite Lucia à la suivre dans la pièce d'à côté. Moi, je les contemple d'un air goguenard, presque impatient de découvrir ce que son destin lui réserve !

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Lucia Ortiz
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▬ Sam 4 Mai - 14:00 ▬
« Tu aurais pu en profiter pour aller dans un endroit que tu aimerais toi. » rétorque Lucia. Que Desmond ne tente pas de l'embrouiller ! Elle est persuadée qu'il est ici uniquement pour lui faire plaisir. Pour autant, elle n'insiste pas elle non plus. Autant qu'elle se berce d'illusions sur les intentions de l'homme devant elle.

Par contre, le garagiste marque un point en disant qu'il n'y a pas besoin de côtoyer la misère pour être cruel. « Oui, quand je parlais de misère, je parlais de l'être humain dans ses pires conditions.. Pas seulement de la pauvreté. » Elle hausse les épaules, ils ne seront pas forcément d'accord sur tout, déjà qu'ils le sont sur peu de choses. « Parce que sinon, effectivement, les plus riches peuvent aussi se montrer cruels. » Par leurs actes, leurs paroles. Ils se montrent plus égoïstes aussi.

Quand Desmond ne répond pas vraiment à sa question sur la drague, elle lève les yeux au ciel. « Encore des mystères... » Au final, son absence de réponses lui convient aussi. Lucia ne serait pas certaine qu'elle prendrait bien une réponse positive. Si le garagiste lui sortait qu'effectivement, il serait offensé si elle le draguait car à ses yeux, elle redeviendrait la prostituée et non sa colocataire ou juste Lucia, elle risquerait bien de prendre la mouche. Ils changent de sujets, c'est peut-être mieux. De toute façon, elle ne compte pas le draguer. Il n'y a pas de jeu de séductions entre eux, elle l'a compris depuis le début.

Lorsque Desmond compare une des photos de la Colombie à une scène de Jurassic Park, elle hausse les épaules, amusée. « Pas faux ! » Elle ignore les regards désapprobateurs du groupe d'à côté, visiblement beaucoup plus sensible qu'eux à tout ce qui concerne l'art. « J'ai du regarder ce film des dizaines de fois, mon frère les adorait. » Elle hausse les épaules. « Mais je ne pense pas qu'ils aient tourné les films en Colombie, ça se saurait. » Un peu plus tard, ils se retrouvent devant un tableau représentant trois traits bleus. « Je devrais gribouiller sur une feuille et essayer de les vendre. » Un petit sourire soulève ses lèvres. Quand elle surprend à côté d'eux un commentaire désagréable à leur propos, elle propose de sen aller.

Une fois à l'extérieur, Lucia prend une grande inspiration, laissant l'air frais s'infiltrer dans ses poumons. « Ce n'est pas forcément les endroits où je suis le plus à l'aise. » avoue-t-elle. Même si ça représente une partie de son pays, ce n'est pas du tout le côté artistique dont elle se souvient le plus. Desmond lui demande de l'attendre quelques minutes pendant qu'il va acheter des cigarettes. Lorsqu'il revient, il semble la défier de faire un commentaire sur son addiction et elle hausse les épaules, sans rien dire. C'est son soucis s'il a besoin de se pourrir les poumons pour se sentir mieux. Elle n'a rien à lui dire.

Ils marchent en silence et Desmond finit par s'arrêter devant une boutique d'ésotérisme. Elle le regarde, curieuse, ne s'attendant pas à ce genre de sortie. Ainsi, il a envie qu'elle « Oook » Elle le suit à l'intérieur, se retrouvant entourées de centaines de babioles diverses rappelant un peu trop la magie : talismans, fioles remplies de liquides, petits chaudrons... Lucia observe la voyante que Desmond interroge, se demandant bien quelle mouche a piqué le garagiste. Elle est partagée entre l'amusement et le scepticisme.

Lorsque la femme demande à Lucia de la suivre, cette dernière attrape Desmond par la main pour l'obliger à les suivre. « Tu viens avec nous » Elle n'a pas particulièrement envie de se retrouver seule avec cette pseudo magicienne. lls pénètrent dans une chambre remplie d'encens. Lucia réprime un petit toussotement, légèrement dérangée par les vapeurs de fumée odorantes. La femme la fait assoir en face d'elle et lui demande de lui donner ses mains. La colombienne s'exécute, intriguée. La pseudo magicienne se concentre et semble rentrer dans une sorte de transe. Même sa voix change lorsqu'elle commence à parler, c'est un peu étrange. « Vous n'êtes pas d'ici » commence la femme. Jusque là, aucune surprise, Lucia parle avec un fort accent, laissant deviner des origines étrangères. « Et vous avez fait un très long voyage pour venir jusqu'ici » Bon, hasard surement et puis, la femme ne peut pas se tromper, le premier pays latino est le Mexique et il est effectivement situé très loin d'ici. La brune tente de garder un visage impassible. Le silence s'installe.

La voyante fronce alors les sourcils, comme si elle voyait des choses négatives dans les mains de Lucia. « Hmm, je vois beaucoup de zones sombres dans votre avenir. Vous êtes dans une situation très difficile actuellement » Le regard de la colombienne se tourne vers Desmond. « Et ça ne changera pas de si tôt. » poursuit la femme. « Je vois encore beaucoup d'obstacles. Votre chemin est semé d'embûches avant d'espérer trouver ce que vous cherchez. Il va falloir bien vous entourer et arriver à vous affirmer. » Ok, ça devient bizarre et Lucia résiste à l'envie de retirer ses mains. La femme lui sort à peu près ce que Desmond s'entête à lui dire depuis le début. La voyante enferme alors les mains de Lucia dans les siennes et porte un regard doux sur elle. « Vous êtes courageuse, je suis certaine que vous vous en sortirez. » La colombienne hoche la tête, légèrement troublée. « Oh, et vous ferez attention en sortant de la boutique. » Lucia fronce les sourcils.

La femme semble revenir à elle et leur annonce d'une voix neutre : « ça fera 15 dollars. » La colombienne ouvre son porte feuille, se remémorant ce que la voyante lui a dit. « Lui aussi, il aimerait connaitre son avenir » annonce alors Lucia en lui tendant l'argent. Autant qu'il en profite aussi, non ?


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Desmond Pierce
Desmond Pierce
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
cicatrices : 251
crédits : moi

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▬ Sam 4 Mai - 15:49 ▬
Je ne suis pas contre l'idée d'assister à ce petit spectacle et je me laisse donc entraîner sans protester avant de prendre appui contre le chambranle de la porte, bras croisés sur mon torse alors que la voyante nous fait son petit numéro. Je n'y crois absolument pas, et même si j'admets qu'elle est très bonne comédienne, je suis certain qu'elle nous fait du profilage ou une connerie comme ça. Ce qu'elle prétend deviner, moi aussi j'aurais pu le dire et je n'ai aucun don surnaturel ! Pourtant, je me contente d'écouter sans même lever les yeux au ciel ou soupirer pour manifester mon scepticisme ! Lorsque commence à parler d'avenir et à brosser un tableau plutôt noir de la situation, je commence à songer que c'était une mauvaise idée de venir ici, mais la fin se révèle légèrement plus positive. J'imagine que c'est pour fidéliser le client en lui promettant de bonnes choses ! Après tout, qui reviendrait voir une médium qui promet tous les maux ? Je commence à soupirer de dépit, mais quand la nana conseille Lucia, je ne résiste pas à l'envie de sourire franchement et j'y vais de mon petit commentaire au moment où le silence retombe.

« Tiens, j'crois avoir déjà entendu ça quelqu'part. »

Le ton est moqueur, je suis plutôt content que cette nana lui serve le même discours que moi, même si ça risque de le décrédibiliser un peu vu que Lucia n'est pas vraiment superstitieuse. Bah, ce n'est pas comme si elle s'intéresse réellement à mes conseils après tout, non ? Je ne sais pas vraiment quoi penser de tout ça, et même si je n'y crois absolument pas, j'ai l'impression que la Colombienne est troublée. Moi, j'ai plutôt envie de revenir sur un autre détail.

« 15 dollars pour quelques phrases bien présentées ? Moi j'prédis qu'vous aurez pas d'mal à payer votre loyer à la fin du mois. Le ton est provocateur, comme toujours, mais la femme n'a pas l'air de s'émouvoir.
Les gens sont prêts à payer pour ce genre de service. Je m'apprête à répondre que ce n'est pas mon cas lorsque Lucia prend l'initiative de décider à ma place.
J'y crois pas, je vais pas payer quinze dollars pour qu'on m'raconte des conneries.
Eh bien je vous propose un marché : si je n'arrive pas à dire quelque chose de vrai, je vous fais cadeau de la séance. Je suis certain que votre honnêteté vous empêchera de mentir, n'est-ce pas ? Je souris.
Ouais, bah si vous devez dire des trucs vrais, vous partez déjà mal. »

La femme ne se laisse pas troubler, mais j'accepte de jouer le jeu et je m'éloigne de la porte pour prendre la place de Lucia. Quand la voyante me présente ses mains pour que lui confie les miennes, je rechigne, comme toujours.

« J'aime pas qu'on m'tripote les mains, y'a pas moyen d'le faire à distance ? Sans se préoccuper de mes réticences, la femme m'attrape fermement les mains.
Non, je sais ce que je fais, alors laissez-vous faire et taisez-vous. »

J'ai l'impression d'être un gamin qui se fait sermonner, mais je ne dis rien de plus, et même si je n'aime pas du tout sentir la moiteur de ses paumes contre ma peau, je résiste à l'envie de récupérer mes mains pour les essuyer sur mon sweat-shirt. Après un temps qui me semble interminable au point que je me demande si elle s'est endormie avec les yeux ouverts, la femme prend enfin la parole.

« Vous avez eu une enfance difficile, peut-être même pas une vraie enfance si l'on considère que vous avez été livré à vous-même très jeune. Je vois beaucoup de déceptions et de rejets. Vous êtes souvent seul, et les rares fois où vous étiez accompagné, vous avez fait votre possible pour que ça s'arrête. Je vois aussi que vous espériez des choses, même si vous le niiez toujours pour éviter les déceptions. Je fronce les sourcils malgré moi, m'agitant sur ma chaise sans le remarquer. Ça n'a pas vraiment changé aujourd'hui. Je vois... Beaucoup de tristesse, de solitude, de méfiance. Votre avenir n'est pas très réjouissant. Je perçois la maladie, mais elle peut être psychologique, parce que vous vous interdisez de pouvoir vivre quelque chose de positif. Elle secoue la tête. On dirait que vous n'espérez rien, comme si vous avez arrêté de vivre il y a longtemps. Votre avenir est très obscurci, il faudra trouver un soleil si vous voulez vous en sortir. »

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je n'ai pas du tout apprécié son analyse qui touche pourtant parfaitement juste. Mon expression amusée et sceptique s'est métamorphosée malgré moi, et je me suis fermé comme à chaque fois qu'on s'amuse à me psychanalyser. La voyante semble prête à en remettre une couche, mais je refuse de la laisser faire et j'arrache brusquement mes mains des siennes.

« C'bon, ça suffit, j'ai pas envie d'écouter des conneries comme ça. Je me redresse un peu brusquement.
J'imagine que j'ai gagné mes 15 dollars au vu de votre réaction. »

Agacé par sa remarque et par le fait qu'elle ait compris qu'elle a touché juste, je tire mon porte-feuille de ma poche et prends quelques billets que je balance quasiment sur la table devant elle.

« J'ai pas d'monnaie, alors j'suis sûr qu'vous allez m'faire un petit cadeau en échange, hein ? C'pas super commercial d'balancer des conneries comme ça. »

La femme ne se vexe pas et se contente de sourire avant de se lever et d'aller fouiller dans une commode en sale état posée contre le mur, puis elle revient et me tend une sorte de collier avant d'ouvrir la bouche pour se lancer dans de nouveaux trucs de médium. Je lève la main pour l'arrêter avant qu'elle n'ait eu le temps de parler.

« C'bon, toute manière j'utiliserai pas, mais c'est pour compenser l'arnaque. J'attrape le truc et lui tourne le dos alors qu'elle me lance tout de même son explication.
C'est pour protéger des influences négatives, ça vous évitera d'attirer le mauvais œil sur vous. »

Sans la saluer, et sans vérifier si Lucia me suit, je file vers la sortie et ressens un profond soulagement au moment où je me retrouve dans la ruelle où la température est plus que clémente. La porte se fait finalement entendre et je me tourne vers Lucia, m'obligeant à retrouver mon expression moqueuse.

« S'tu décides d'te recycler, essaye d'être voyante, apparemment ça rapporte pas mal et t'as qu'à dire des conneries. Je me rapproche d'elle lui pour tendre le collier. T'en auras plus besoin qu'moi apparemment. Et puis, les filles ça aime les colliers, nan ? »

Ce n'est probablement pas le genre de cadeau auquel elle a dû être habituée à ses ex, mais on ne peut pas vraiment dire que je sois le genre de gars qui offre de beaux bijoux aux femmes de sa connaissance. En fait, je ne suis pas le genre de mec qui offre quoi que ce soit à qui que ce soit, elle peut se sentir privilégiée pour une fois !

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I hurt myself today, to see if I still feel, I focus on the pain, the only thing that's real, the needle tears a hole, the old familiar sting, try to kill it all away, but I remember everything.
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