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 The sun always shines after the rain x Desmond

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Lucia Ortiz
Lucia Ortiz
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
ombres et névroses : Ni tatouage, ni cicatrice, son corps ne porte aucune séquelle ou marque corporelle. Elle parle couramment espagnol, mais l'anglais depuis l'année dernière seulement. Elle bute encore sur certains mots ou jure en espagnol.
cicatrices : 154
crédits : Fassylovergallery

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▬ Mer 10 Avr - 18:52 ▬
Durant la journée, Lucia a l'occasion de repenser longuement à sa fille et à un éventuel plan d'attaques. Plusieurs idées émergent de son esprit mais aucune ne lui semble abordable : trop coûteuse, trop compliquée, trop idéaliste. Un constat lui vient aussi : sans aide, elle n'ira pas bien loin. Elle songe aussi à ce qu'elle pourrait lui dire si Théa la retrouvait un jour et il lui semble évident que ses mots dépendront de sa situation du moment. Arrivera-t-elle à s'en sortir ? A rentrer en Colombie ou à avoir une vie convenable et honnête ici à Detroit ? Elle l'espère. Lucia ne tiendra pas des années en faisant ce métier. Et puis elle n'est pas naïve, pour le moment elle est jeune et attirante, qu'en sera-t-il dans 20 ans ? Le poids des années se feront ressentir et elle n'attirera plus autant que maintenant. Et sera-t-elle encore en vie à ce moment-là ? Aucune idée, son quotidien est trop instable et empli d'incertitudes.

C'est avec un soulagement évident qu'elle accueille le garagiste. La colombienne est surprise de voir qu'il ne revient pas les mains vides. Il a ramené de la soupe du repas de midi et un livre. Le fait qu'il ait pensé à elle ne la laisse pas indifférente et elle le remercie d'un signe de tête. Elle n'a pas ce genre de petites attentions tous les jours et même si ce sont des restes, elle apprécie fortement le geste. « Merci » souffle-t-elle. Lucia esquisse un sourire en l'entendant parler des médecins qui aiment la lecture. « Il n'y a pas que les médecins qui aiment ça.. Merci encore, je pourrais travailler un peu l'anglais écrit comme ca. » Si elle parle désormais couramment la langue, elle a encore trop rarement l'occasion de la lire.

Desmond file à la douche. Lucia attrape le plat de nouilles et commence à manger. Finalement, elle se rend compte qu'elle avait faim. La nourriture est plutôt bonne. Elle jette un regard au livre qu'il lui a ramené et sourit en constatant qu'il s'agit d'un roman plutôt en vogue ces temps-ci. Elle l'a deja vu en tête de rayon quand elle faisait ses courses. C'est un polar avec une histoire romantique. C'est étonnant que les hommes des Devils Diciples aient ce genre de lecture. Elle le repose sur le canapé à côté d'elle, ça lui fera une occupation pour la journée de demain.. Lucia se concentre à nouveau sur la nourriture. A chaque bouchée, ses côtés se manifestent désagréablement, mais elle n'en laisse rien paraître. Il va falloir qu'elle s'y habitue.

La brune évite consciencieusement de regarder vers la douche. Oh elle a l'habitude de la nudité mais avec le garagiste c'est différent. Ils n'ont pas le même rapport et elle se sent presque gênée de le savoir nu sous la douche non loin. Elle ne saurait décrire exactement ce qu'ils sont l'un pour l'autre. Des amis ? Non... Des connaissances ? Peut être. Dans tous les cas, elle fait attention à ne pas regarder en direction de l'eau qui coule. Desmond est un homme plutôt séduisant, il n'a pas le corps surmusclé comme ces body-builders qu'elle n'apprécie pas, il semble au contraire avoir tout ce qu'il faut là où il faut, comme elle a pu le constater au lac. Loin de Detroit et de ses emmerdes, elle l'aurait trouvé attirant  mais ils ne sont pas dans un quotidien normal, alors la question ne se pose pas, pas vrai ? Elle en est là de ses pensées lorsqu'elle entend la porte de la douche claquée. Craignant d'être surprise par Desmond en pleines pensées le concernant, Lucia plonge à nouveau le nez dans ses nouilles. Il s'installe face à elle, une cigarette aux lèvres.

Aux questions du garagiste, la colombienne sent le malaise pointer le bout de son nez. «  Non, je n'ai pas eu plus d'informations concernant un studio... » Lucia sent ses joues s'empourprer, son regard descend sur le plat de nouilles qu'elle tient et ses doigts jouent nerveusement avec l'emballage. Elle se doute fortement que ça ne va pas plaire à Desmond et elle aurait préféré lui annoncer une bonne nouvelle. « Je peux toujours aller au refuge si je te dérange » murmure-t-elle. La colombienne préférait éviter d'y aller car elle a peur d'avoir des questions concernant ses papiers ou son métier mais si elle n'a pas le choix, elle ira se réfugier là-bas. Après tout, elle est SDF elle aussi, SDF et prostituée, c'est de pire en pire. A-t-elle le choix ? Si le garagiste ne veut plus d'elle ici, il faudra bien que Lucia trouve une autre solution de logement.

Concernant le club, elle hoche la tête. «  Monsieur O'Malley m'a proposé de travailler uniquement là-bas. Certains soirs, je ferais serveuse, les autres soirs... » Lucia hausse les épaules et jette un regard vers Desmond. Il doit savoir ce qui se trame dans les sous-sols du club, non ? Il doit avoir connaissance des petits pièces aménagées pour permettre à certaines filles de travailler en toute discrétion. Les clients sont triés, obligé de garder le secret, mais pour les Devils Diciples, ce ne doit pas en être un. « Au moins, je ne serais plus obligée de travailler dans la rue... » Elle ne sait que penser de cette "promotion", elle a sauvé la vie de Sebastian et il semble lui accorder un peu plus d'attention depuis. En réalité, elle s'en serait bien passée. Il l'effraie, elle ne sait jamais sur quel pied danser avec lui et est persuadée qu'il vaut mieux rester loin de lui. Et puis ce "privilège" attire des jalousies de la part des autres filles, elle n'avait pas besoin de ça en plus. Le seul avantage c'est que les passes seront encadrées et elle travaillera au chaud, plus en sécurité. « Tu le connais bien ? » demande-t-elle à Desmond, concernant Sebastian. Elle est curieuse de savoir son avis et son ressenti vis à vis du gérant de la prostitution.



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Desmond Pierce
Desmond Pierce
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
cicatrices : 222
crédits : moi

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▬ Mer 10 Avr - 20:55 ▬
Je ne sais pas trop comment réagir quand Lucia m'annonce qu'elle n'a pas eu de nouvelles pour son logement, alors je me contente de la regarder avec neutralité, et elle ne tarde pas à me proposer une solution qui n'en est pas vraiment une. Je finis par secouer la tête pour répondre d'un ton neutre, ne voulant pas me mouiller.

« Mauvais idée. S'tu t'pointes là-bas avec tes blessures, j'te donne pas cinq minutes avant d'attirer toute l'attention et d'finir à l'hosto, puis p't'être bien chez les flics. Ce n'est pas difficile de deviner que les bénévoles du refuge penseront. C'bon, t'es déjà là, on va pas s'faire chier d'ici qu'ils t'trouvent un autre truc. Mais t'imagine pas qu'ça va être l'hôtel, t'as dû piger qu'c'est pas vraiment mieux qu'un squat. »

Est-ce que ça me dérange de dormir sur ma chaise ? Non. Je pense même pouvoir dénicher un matelas à ranger dans un coin et à poser à côté de ma moto le soir, mais ça ne presse pas vraiment. J'ai de très basses attentes en matière de confort et ça ne m'inquiète pas plus que ça de lui laisser le canapé. Ce qui m'embête le plus, c'est que je crains qu'elle s'imagine que je vais passer mes soirées avec elle à lui faire la discussion, parce que ce n'est pas du tout au programme ! Je dois admettre que ce soir déjà j'ai très envie de sortir pour aller boire plus que de raison, fumer beaucoup trop et draguer les mauvaises filles, mais je vais faire un effort. Cela dit, je ne compte pas sacrifier mon mode de vie, même provisoirement, juste pour lui faire plaisir. Je laisse toutefois ce sujet de côté pour le moment, m'intéressant aux remarques de Lucia au sujet de son mac. Ainsi donc, elle a eu le plaisir de rencontrer Sebastian ? Ça ne m'étonne pas trop, il a dû remarquer ce qu'elle vaut et y voir une chance de gagner plus... Ou de profiter d'elle, je n'en sais rien. Quand elle m'interroge à son sujet, je hausse les épaules avant de répondre avec franchise.

« Nan. J'l'ai vu, j'entends parler d'lui, mais j'traîne pas trop avec les mecs qui gèrent les histoires d'prostitution. Ni comme collègue, ni comme client. Je crois ne jamais lui avoir adressé la parole. J'sais juste c'qu'on en dit. C'est un mec bizarre, un peu timbré sur les bords, il aime les filles et j'crois qu'il est doué pour repérer les jolies filles. Il en a toujours à portée d'main s'tu vois c'que je veux dire. »

J'imagine que beaucoup de filles sont prêtes à exaucer ses souhaits dans l'espoir d'obtenir de meilleures conditions de vie. C'est une attitude qui me dégoûte, aussi bien du côté des filles que du mac, mais je garde mon avis pour moi. Le gang vit majoritairement de la prostitution, alors je serais bien malavisé de cracher sur notre principale source de revenus. Au fond, je pense que Lucia rapporte plus au gang en écartant les cuisses que moi en revendant ma drogue, mais chacun peut être utile à sa manière. J'en reviens à Sebastian.

« C'pas l'genre d'mec qu'je fréquente, t'en sais sans doute plus qu'moi à son sujet. Pourquoi, c'lui ton mac ? T'es chanceuse, habituellement il délègue, il garde juste les nanas qui lui plaisent sous sa responsabilité. À voir si c'est d'la poisse ou d'la chance. »

Je glisse une nouvelle fois ma cigarette entre mes lèvres pour fumer en silence. Je me fiche pas mal de savoir ce que Sebastian a en tête concernant Lucia : ce n'est pas ma régulière, ni même mon amie. Je sais simplement à qui je dois m'adresser pour dénoncer le connard qui la harcèle, et ça m’amène à parler de ça pour préparer le terrain.

« Vois l'avantage : l'autre connard va sans doute t'lâcher. J'suis sûr qu'Sebastian lui fout les boules, il prendra pas d'risques. Je hausse les épaules. Puis t'seras mieux au club qu'dans la rue. Ça reste toujours pas l'rêve, mais ça pourrait être pire. Même pour les autres soirs, les clients seront moins chiants. »

Et ils ne prendront pas le risque de la brutaliser tout en sachant qu'ils risquent de se faire choper s'ils le font ! Honnêtement, je pense que Lucia s'en tire plutôt bien, mais j'imagine qu'elle doit voir les choses sous un autre angle vu sa vie d'avant. Elle n'a pas grandi dans le gang, elle doit forcément voir ça comme un nouvel échec, mais elle finira par comprendre. Par contre, il y a un truc qu'elle a peut-être déjà compris, et je suis bien décidé à lui faire piger si ce n'est pas le cas.

« Au sujet d'ton séjour ici... Je prends quelques secondes pour réfléchir avant de continuer. J'te demande juste d'pas foutre l'bordel dans mes trucs. Puis d'pas laisser traîner tes trucs d'nana. Faut aussi qu'tu piges qu'j'vais pas rester ici tous les soirs pour t'tenir la main. J'ai mes habitudes et mes besoins, j'vais pas tout laisser tomber pour qu'on taille une bavette. C'soir j'suis crevé alors j'sors pas, mais t'es au courant pour plus tard. »

Je pense qu'elle a dû comprendre le message et comment je compte occuper mes soirées, alors je n'entre pas dans les détails. J'ignore si elle approuve mon mode de vie, mais je m'en contrefous complètement ! En fait, il n'y a qu'une chose qui la concerne et que je précise finalement :

« T'as pas d'bile à t'faire, j'ramène personne ici. »

Je préfère l'en informer avant qu'elle ne s'imagine que je compte ramener une fille au garage pour m'envoyer en l'air à quelques mètres d'elle. Après tout, on ne se connaît pas vraiment et je sais que la cohabitation à venir va probablement être plus difficile que je ne peux l'imaginer !

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I hurt myself today, to see if I still feel, I focus on the pain, the only thing that's real, the needle tears a hole, the old familiar sting, try to kill it all away, but I remember everything.
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▬ Jeu 11 Avr - 13:14 ▬
Malheureusement, Desmond n'a pas tort. Au refuge, avec ses blessures, Lucia risque d'avoir des ennuis et elle ne veut surtout pas attirer l'attention sur elle. À son affirmation sur son logement qui ne serait pas mieux qu'un squat, elle esquisse un sourire et secoue la tête. « Oh non, c'est parfait comme ça » Elle a connu pire. « Je peux dormir avec un toit sur la tête et en sécurité, c'est tout ce qui compte. » Si Desmond pense que c'est rudimentaire, il n'a pas fait le voyage depuis la Colombie à l'arrière d'un camion, si c'était le cas, il se rendrait compte qu'ici, il a tout ce qu'il faut. Il a même une douche avec l'eau chaude, le grand luxe pour Lucia. « C'est parfait » répète-t-elle plus fermement pour que Desmond comprenne bien que ses exigences en terme de confort ne sont pas hautes et que le garage lui va très bien. La seule chose qu'il manque c'est un peu plus de lumière mais ils sont dans un garage après tout.

Ils évoquent ensuite Sebastian. Si Lucia espérait que Desmond puisse l'éclairer un peu sur lui, elle constate rapidement qu'il ne sait rien de plus. Elle pince ses lèvres. Ce qu'il lui dit, elle le sait déjà. Elle a bien remarqué que Sebastian semblait parfois ne pas avoir toute sa tête mais elle se garde bien de confirmer ses paroles. Elle est tout de même prudente. « Je ne suis pas sûre que ce soit lui mon... mac » Elle a des contacts avec plusieurs Devils Diciples en terme de prostitution. « Mais je l'ai soigné alors j'ai eu un.. avantage ? » Elle ne sait pas si le mot est exacte pour décrire ça. Elle ne sait pas non plus sur quel pied danser dans toute cette histoire. La colombienne se mord la lèvre, doit-elle se considérer chanceuse de ce changement ? Parfois, mieux vaut rester dans l'ombre que d'attirer les mauvaises personnes. Habituellement, Lucia se contente de survivre sans se faire remarquer, alors se retrouver dans les "préférées" de Sebastian l'angoisse un peu.

Desmond reprend une cigarette et il évoque le club. « Oui, ce sera toujours mieux que la rue et je ne ferais pas que ça » Serveuse lui convient mille fois mieux. Quant à l'autre connard comme il dit, à nouveau, elle hoche la tête. « Il ne fera rien au club, c'est certain » Pas sur le terrain des Devils Diciples. Cette situation n'est toujours pas l'idéale pour elle mais elle doit reconnaître que c'est mieux. Finalement, ça lui redonne un peu d'espoir, peut être qu'elle pourrait s'en sortir elle aussi, qui sait ce que l'avenir lui réserve ? « Tu y vas souvent ? Au club » demande-t-elle, curieuse.

Desmond revient sur son séjour ici. Elle s'empresse de le rassurer : « Je n'ai quasiment pas d'affaires et je ne prends pas de place, ne t'en fais pas pour ça. » D'ailleurs, en parlant d'affaires, il faudra qu'elle récupère ses vêtements restés au studio. « J'ai juste une valise avec des vêtements mais c'est tout. » Et elle n'a jamais été bordélique. Son regard englobe le garage et se pose brièvement sur les affaires de Desmond. « Je ne toucherais à rien, promis. » Elle ne se permettrait jamais de fouiller ce qui ne lui appartient pas. Il peut être certain qu'elle le touchera ni à ses affaires, ni à sa moto.

Desmond lui fait comprendre que certains soirs, il risque de rentrer tard. Quand il évoque ses besoins, elle fronce les sourcils avant de soudainement comprendre. « Oh ! Oui, pas de soucis, je comprends. » Elle hoche la tête et lève les deux mains. « Pas de soucis, la solitude ne me dérange pas. » Elle peut passer ses soirées toute seule ici. Et puis, elle va surement devoir retravailler. Quand le garagiste affirme qu'il ne ramènera aucune fille ici, elle réplique : « J'espère bien ! Ou tu me préviens juste avant. » Elle hausse les épaules, ça serait assez malaisant mais si Desmond ramène quelqu'un ici, elle s'éclipsera de toute manière. Elle ira faire un tour ou se posera dans un parc. La question ne semble pas se poser de toute manière puisque Desmond affirme qu'il ne ramène personne dans son garage. « Tu n'ouvres ta porte qu'aux filles à moitié mortes qui sont sur le pas de ta porte... » souffle-t-elle, ironique. Elle est donc privilégiée.

La colombienne se mord la lèvre avant de parler à son tour. « J'ai deux conditions aussi pour que ça se passe bien » Lucia n'est pas en position d'exiger quoique ce soit évidemment, elle est là en tant qu'invitée indésirable, elle ne l'oublie pas. « Soit je dors par terre soit on se partage le canapé » Avec ses côtes cassées, elle risque de souffrir le martyre au sol mais il est hors de question qu'elle le laisse dormir inconfortablement par terre ou sur une chaise alors qu'il est chez lui. « Nous sommes deux adultes responsables, on peut partager un canapé » Sans qu'il y ait de malaise ou de mal entendu, de son côté, il n'y a pas de soucis. Ils l'ont déjà fait. « Et ensuite, je te paye un loyer » Oh qu'il ne s'attende pas à quelque chose d'énorme mais un petit quelque chose en dédommagement du dérangement. « Je n'ai pas grand chose, mais je tiens à participer, c'est normal. » Elle se sentira peut être moins intruse si c'est le cas. Lucia restera peut être quelques jours seulement mais même, elle n'a pas à abuser de l'hospitalité du garagiste.

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Desmond Pierce
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▬ Jeu 11 Avr - 16:18 ▬
Je ne suis pas étonné d'apprendre qu'elle est entrée dans ses bonnes grâces en soignant Sebastian, mais je pense que ça n'aurait été qu'une affaire de temps si elle ne l'avait pas rencontré pour ça. J'ai beau ne pas apprécier les prostituées, je dois admettre que Lucia est différente de celles que j'ai pu rencontrer auparavant. Elle a du plomb dans la tête, un caractère plutôt intéressant, et elle déborde de bonté. Je suis certain que pour un type aussi tordu que ce gars, Lucia doit être comme un petit bonbon sucré. Oh, je ne vais pas le mentionner à voix haute parce que je me rends bien compte qu'elle n'est pas très à l'aise avec l'idée d'être dans les bonnes grâces de Sebastian, mais ça ne m'empêche pas de le penser.

« S'en est un, débrouille-toi juste pour qu'ça en reste un. »

Les choses peuvent rapidement déraper, surtout lorsque le gars en face est un type pas forcément très équilibré. Mais j'imagine qu'elle doit l'avoir compris, et le fait qu'elle bosse avec des clients pas très stables doit d'ores et déjà l'avoir entraînée à faire face à ce genre de situation. Je pense que la vie de Lucia sera plus simple à l'avenir, même si je me doute qu’elle préférerait probablement se contenter d'occuper le poste de serveuse. Disons que c'est le mieux qu'elle puisse espérer compte tenu de sa situation ! J'en suis arrivé à cette conclusion au moment où elle m'interroge sur la fréquence à laquelle je me rends au club. Haussant légèrement les épaules, je réponds avec franchise.

« Plusieurs fois par semaine. On aime bien les clubs comme ça, autant en profiter pour ramener d'l'argent au gang. »

Pas que je sois très dépensier cela dit. Je consomme pas mal d'argent, mais je ne glisse pas beaucoup de billets dans les habits des filles, je préfère le garder pour un truc qui m'apportera réellement quelque chose. Pour autant, je n'ai pas l'intention de détailler toutes mes habitudes à Lucia, je laisse donc le sujet filer pour me concentrer sur son emménagement à venir. Ça me fait vraiment bizarre de dire qu'elle va s'installer ici, même quelques jours seulement, et je me demande encore ce qui m'a pris de la ramasser dans la rue au lieu de l'y laisser ! Évidemment, je sais que je l'aurais regretté, mais je risque aussi de le faire si elle se met en tête que nous sommes amis. Je n'ai pas d'amis et je n'en veux pas. Il n'y a rien de plus stupide que de s'attacher et j'aimerais bien qu'elle en prenne conscience pour son propre bien. On a vu le résultat avec sa colocataire qu'elle a voulu aider.... Je garde toutefois mes pensées pour moi, détournant le regard pour continuer à fumer tranquillement alors que mon aveu sur mes soirées à venir semble faire son chemin dans l'esprit de la brune. C'est une bonne chose qu'elle ne se mette pas à flipper à l'idée de rester seule, et comme elle fait preuve d'humour, j'imagine que ça doit vouloir dire qu'elle n'est pas contrariée par cette nouvelle. D'ailleurs, je réponds avec un sérieux parfaitement feint.

« En fait nan, c'aurait pas été toi, j'l'aurais probablement laissée devant ma porte. Je sais que ça peut sembler cruel, mais je préfère qu'elle comprenne à qui elle avait affaire. Mais j'me suis dit qu'pouvais bien faire un geste vu qu'on s'était vus quelqu'fois. J'imagine que ça va lui faire perdre son humour, mais je ne suis pas de bonne compagnie, elle a dû le comprendre à force. Enfin, t'bile pas, y'aura pas à t'prévenir. J'prévois pas en avance. Je vois comment les choses se présentent. D'ailleurs, j'rentre tous les soirs, alors évite d'fermer la porte et d't'endormir, ça m'mettrait certainement d'mauvaise humeur d'être à la porte d'mon garage. »

C'est peu de le dire, surtout si je rentre d'une soirée plutôt agréable. En général, j'ai tendance à pas mal boire et à pas mal consommer de drogue, ce qui ne me rend pas forcément très patient, je dois l'avouer. Fort heureusement, je n'ai pas l'alcool mauvais et je n'ai encore jamais été inutilement violent, encore moins avec une femme. J'ai beau être misogyne, je ne suis pas le genre de mec à frapper une nana. Je note toutefois que ce n'est pas l'inquiétude principale de Lucia, et lorsqu'elle ramène le sujet du partage du canapé sur le tapis, je sens que ça va devenir compliqué. J'ai l'impression d'être ridicule avec mes réticences, surtout que ça m'oblige à exprimer le fond de ma pensée et de mes sentiments, ce qui est probablement ce que je déteste faire le plus au monde. Pourtant, je ne peux pas lui demander de comprendre sans lui expliquer, alors pour une fois, je daigne être un peu plus clair.

« J'veux pas d'argent, t'as qu'à acheter à bouffer d'temps en temps ou des trucs comme ça, ça suffira largement. J'paye pas beaucoup pour l'garage. Je hausse les épaules. Mais pour l'canapé, c'pas une question d'être des adultes responsables... J'ai pas envie d'dormir sur l'même lit qu'toi. Ni qu'personne. Je ne sais pas si elle comprend, je la fixe pour essayer de le deviner, puis je finis par ajouter quelques précisions. J'reste jamais dormir chez les nanas qu'j'fréquente parce qu'pour moi c'plus intime que d'baiser avec elles. T'vois l'problème ? Je hausse les sourcils avant de conclure. J'sais où trouver un matelas, j'irai l'chercher demain. C'soir j'dors sur ma chaise. »

C'est sans appel. Je ne sais pas trop si elle comprend où je veux en venir, elle n'a pas l'air d'avoir la même approche que moi par rapport à tout ce qui est sentimental, mais ça ne doit pas être si inhabituel que ça, non ?

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▬ Jeu 11 Avr - 21:21 ▬
Aux paroles de Desmond, Lucia acquiesce, sans rien dire de plus. Effectivement, c'est un avantage et elle doit tout faire pour que la situation ne se retourne pas en sa défaveur. « Il le restera. » affirme-t-elle. Malgré ses craintes, Lucia n'est pas stupide. Elle ne veut pas retourner à la rue alors elle fera ce qu'on lui dira là-bas. Ainsi, Desmond et les autres membres du gang vont plusieurs fois par semaine au club. Ce n'est point étonnant vu l'ambiance, il y a de l'alcool et des jolies filles qui se trémoussent sur scène en se déshabillant pour quelques billets. La nouvelle la laisse de marbre. Ils se croiseront surement là-bas puisqu'elle doit y bosser en tant que serveuse aussi.

Quand Desmond lui dit de manière clair et net qu'il l'aurait laissé mourir dans la rue si elle n'avait pas été elle justement, la colombienne laisse passer quelques secondes de silence, accusant un peu le coup. Elle sait que l'homme en face d'elle n'est pas un saint, elle a plusieurs fois eu l'occasion de le constater. Ne l'a-t-il pas laissé partir avec un homme brutal la deuxième fois qu'ils se sont croisés ? Ne l'a-t-il pas malmené verbalement au supermarché ? Pour autant, il s'est aussi montré bienveillant. Définitivement, elle ne sait pas sur quel pied danser avec lui. « Ok, je suis vraiment une privilégiée alors » ironise-t-elle. Lucia ne s'en rend pas compte mais petit à petit, elle parvient à tirer son épingle du jeu maléfique qui se tient à Detroit. Elle évolue, passe d'une prostituée de rue à celle d'un club, s'attirant les bonnes "grâces" du leadeur de la prostitution, et elle arrive à se faire des liens, Desmond en est un exemple, même s'ils ne sont pas amis, il l'a accepté ici, chez lui. C'est déjà un grand pas.

Lucia parvient à saisir les intentions et les occupations de Desmond. Il n'a pas la vie la plus saine du coin, c'est certain. Entre la drogue, l'alcool et le sexe, son quotidien semble être guidé par de mauvais besoins. Ou du moins, elle voit les choses ainsi. « Je note : toujours laisser la porte du garage ouverte, mais au pire, j'ai le sommeil léger, il suffira de taper contre le métal... » Ses prunelles l'observent quelques secondes avant de se reposer sur le plat de nouilles entre ses mains. Ironiquement, le sexe tient une place importante dans leur vie à tous les deux, mais pas du tout au même niveau. Pour l'un c'est un plaisir, une manière de se détendre, pour l'autre, c'est une corvée, quelque chose de désagréable désormais. « Il y a tant de filles que ça qui couchent avec le premier mec rencontré ? » Lucia lève la main avant qu'il ne parle, regrettant déjà sa question : « Non, en fait, je ne veux pas savoir. » Elle préfère ne pas avoir de détails, ni savoir comment il les rencontre ou dans quels lieux. C'est clairement une partie de la vie de Desmond qui ne la regarde pas. Pourtant, elle a une multitude de questions, elle n'a jamais été de ces filles qui couchent avec le premier venu. L'amour dans le lit conjugale lui apportait du plaisir, forcément, mais elle ne se serait pas vu partager ce moment avec des inconnus. Ironiquement, c'est ce qu'elle fait au quotidien désormais, mais elle parvient à se détacher suffisamment de son propre corps pour ne plus considérer cela comme un moment de passion justement. « C'est juste que... » Ses doigts tripotent l'emballage du carton. « Je sais pas, je n'ai jamais vécu comme ça » Desmond va surement se moquer, mais, Lucia est jeune, Erik était son premier.

Desmond refuse qu'elle contribue au loyer mais trouve une autre option qu'elle juge satisfaisante. Elle s'occupera de ramener à manger de temps en temps et lui s'occupe du logement. « Très bien. » Elle n'est pas pénible et s'il refuse qu'elle paye, elle ne va pas insister. L'idée de ramener le repas de temps en temps lui va très bien. Le garagiste va surement avoir de bons petits plats de manière régulière. « Il y a des trucs que tu n'aimes pas ? Ou que tu aimes au contraire ? » Elle hausse les épaules : « Ou, laisse-moi deviner... Tu t'en fous et tu n'as toujours pas de goût ? » Ils n'ont jamais reparlé de ça d'ailleurs, elle ne sait pas s'il continue à prendre sa fichue drogue, celle qui lui bousille le goût.

Quand Desmond tente de lui expliquer pourquoi il ne partagera pas le canapé avec elle, Lucia garde le silence. Elle réfléchit. A son sens, il n'y a rien de plus intime qu'une relation sexuelle, non ? Et pourtant, rapidement, elle saisit ce qu'il cherche à lui dire. « Je pense que je comprends » Elle se mord la lèvre, pensive. Elle ne dormirait jamais avec ses clients, pourtant elle est bien obligée d'écarter les cuisses pour eux. Dormir implique forcément un lâcher prise qu'elle ne pourra jamais avoir avec ces personnes-là. « Les filles, tu partages juste un bon moment avec elles, mais dormir avec, implique forcément un autre stade de relations... ? » Devenir plus proche, forcément s'ouvrir et elle a remarqué que Desmond avait un réel soucis avec ça. « Je comprends ton point de vue, je ne dormirais pas avec des clients » S'il faut comparer « mais là, je ne le partage pas... C'est juste un canapé, suffisamment grands pour deux personnes qui ne risquent pas de partager autre chose que... ce canapé... » Elle ne saisit pas vraiment les craintes de Desmond concernant sa personne. Le comportement du garagiste la pousse à croire qu'ils ne seront jamais amis. Il semble tout juste la tolérer. « Ok pour le deuxième matelas alors. » Une fois de plus, une solution est trouvée, Lucia voulait simplement que Desmond ne dorme pas sur le sol ou sur sa chaise.



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Desmond Pierce
Desmond Pierce
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
cicatrices : 222
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▬ Jeu 11 Avr - 22:02 ▬
Je ne suis pas vraiment étonné que Lucia ait du mal à concevoir qu'il y ait autant de filles qui soient prêtes à coucher sans même connaître le gars en face d'elle. Je pense qu'elle s'étoufferait probablement si je lui annonçais que certaines d'entre elles ne connaissent même pas mon prénom et je suis convaincu qu'elle verrait ça comme un comportement illogique. Pourtant, de mon point de vue, c'est beaucoup plus personnel de donner son prénom plutôt que de partager un bon moment au lit. Avec un prénom, on peut faire énormément de choses, on peut enquêter sur la personne et même lui nuire. Avec un simple coup d'un soir, le pire qu'on puisse faire est de se moquer des performances du type en face et c'est vraiment quelque chose dont je me fiche éperdument ! Quoi qu'il en soit, je suis vraiment amusé de voir que Lucia prend les choses avec autant de... Gêne ? Je ne sais pas quel est le mot le plus adapté, mais je ne me moque pas d'elle, je la trouve juste amusante. Un sourire ourle mes lèvres alors que je réponds à sa confession.

« C'pas une tare. S't'as pas envie d'coucher avec l'premier venu, c'ton droit. L'essentiel, c'est qu'tu t'y retrouves et si ça t'va d'te contenter d'un seul mec, tu t'en fiches d'c'que les autres peuvent penser. Je hausse les épaules. Je n'ai rien contre les filles qui ne sont pas ouvertes aux plans d'un soir. Mais faut qu't'arrêtes d'penser qu'le sexe c'est forcément un truc honteux ou important. J'pige bien qu't'as pas la même vision des choses qu'moi, mais dis-toi simplement qu'pour pas mal d'nanas, le sexe c'est juste un moyen d's'amuser. Y'en a qui prennent leur pied en allant sauter en parachute, ils risquent leur vie pour ça, pourtant plein de gens trouvent ça normal. Pourquoi ça devrait être honteux d'aimer baiser ? Je parle de la chose très librement, je n'ai jamais vraiment été embarrassé par ce sujet. S'tu veux tout savoir, la plupart des filles pensent pas à ça, mais quand tu leur en parles, l'idée les amuse. Y'en a qu'ont l'habitude, et y'en a qui s'disent pourquoi pas après tout? l'essentiel c'est qu'elles fassent c'qu'elles ont envie. »

Je n'ai jamais cherché à tromper les filles que j'aborde, je ne fais même pas l'effort d'essayer de les draguer : je me contente de les aborder en leur disant que je cherche quelqu'un avec qui passer un bon moment et qu'elle me plairait bien. Certaines se vexent face à une approche aussi frontale, mais la majorité d'entre elles trouvent ça amusant. Évidemment, ça ne veut pas dire qu'elles acceptent forcément ! Je dirais que je m'en sors moyennement, mais j'ai toujours réussi à tomber sur une volontaire, même si je devais m'y reprendre à plusieurs fois. Maintenant que j'y songe, je pense que si j'avais abordé Lucia dans un bar, elle m'aurait probablement envoyé paître bien comme il faut ! D'un autre côté, c'est peu probable que je l'aie fait. Elle ressemble trop à Soledad. Physiquement du moins, parce que la Mexicaine était bien trop vaniteuse pour se rapprocher du caractère de santa Lucia. Par contre, elles ont un point commun : la nourriture ! C'est vraiment un truc qui ne m'intéresse pas, autant dire que la tâche de la Colombienne ne sera pas trop difficile et je confirme ses supputations.

« T'as tout compris. T'emmerde pas pour moi, t'peux ramener des restes avec un goût d'carton, ça m'conviendra parfaitement. »

Même quand j'avais encore du goût, je ne prenais pas soin de mes papilles gustatives. Je crois que je n'ai jamais mangé de vrai plat cuisiné hormis les rares fois où la femme de Jack avait insisté pour que je vienne manger chez eux, mais ça remonte à tellement longtemps que s'en est flou dans mon esprit. Plus nous discutons avec Lucia et plus je me rends compte du fait que non seulement nous n'avons pas eu la même enfance, mais qu'en prime nous ne nous comprendrons jamais sur un grand nombre de choses. D'un autre côté, je ne lui facilite pas la tâche en parlant de moi, mais je ne le fais avec personne. En fait, je pense qu'elle a eu droit à plus d'informations que certains de mes collègues du gang. Je crois qu'ils ne sont pas nombreux à savoir pour ma situation familiale, sans doute parce qu'ils s'en foutent me direz-vous. D'ailleurs, je ne pige toujours pas ce besoin que Lucia a de me questionner autant. Ça m'irrite tout en me faisant bizarre. Et ça m'agace quand je suis incapable de me faire comprendre, comme c'est encore une fois le cas.

« Nan, c'pas qu'ça l'problème. Je suis un peu contrarié de ne pas réussir à lui faire comprendre mon point de vue. T'avais pas envie d'dormir dans l'squat l'autre fois, nan ? »

Au moment où je dis ça, je réalise qu'elle va penser que je la compare aux drogués qui peuvent traîner là-bas et donc en déduire que je ne lui fais pas confiance. Est-ce que c'est ça ? Non, justement, et c'est bien le souci. Je crois que ça ne m’inquiéterait pas de dormir à proximité d'elle parce que je me doute qu'elle ne cherchera pas à me nuire, mais ça veut aussi dire que je me sens à peu près en confiance en sa présence, et ça me fait chier. Un soupir m'échappe. Si je pourrais accepter l'idée de dormir à un bout du canapé et elle à l'autre, je crois que je crains un peu trop qu'elle ne recommence à se coller à moi. Je n'ai pas apprécié ça, mais je ne vois pas comment le dire sans avoir l'air d'un abruti. Je fronce légèrement les sourcils avant d'écraser la cigarette consumée sur le sol à côté de moi, puis je finis par reprendre la parole d'un ton un peu agacé.

« Quand t'dormais l'autre soir, t'es venue t'coller contre moi. J'fais pas c'genre d'trucs, j'aime pas qu'on empiète sur mon espace vital. J'sais qu'tu dormais et j'te l'reproche pas, mais j'veux pas qu'ça recommence. »

Je me sens ridicule, je sais que ça peut avoir l'air bizarre d'être aussi coincé sur les contacts physiques alors que je n'ai aucune difficulté à en faire quand je suis occupé avec une fille, mais dans mon esprit c'est clair et logique. Je finis par décider de changer de sujet et d'aller récupérer le matelas ce soir finalement. J'en profite pour opérer un changement de sujet plus que bienvenu.

« Finalement j'vais l'chercher tout d'suite. T'as qu'à finir d'manger, j'en ai pas pour longtemps. »

J'évite de la regarder, même si je sais que c'est stupide, et je me redresse avant de récupérer mon téléphone dans ma poche pour passer un coup de fil au propriétaire du fameux matelas. Avec un peu de chance, il va me proposer de rester boire une bière et Lucia sera endormie quand je rentrerai ?

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I hurt myself today, to see if I still feel, I focus on the pain, the only thing that's real, the needle tears a hole, the old familiar sting, try to kill it all away, but I remember everything.
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Lucia Ortiz
Lucia Ortiz
Martyr

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ombres et névroses : Ni tatouage, ni cicatrice, son corps ne porte aucune séquelle ou marque corporelle. Elle parle couramment espagnol, mais l'anglais depuis l'année dernière seulement. Elle bute encore sur certains mots ou jure en espagnol.
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▬ Jeu 11 Avr - 23:09 ▬
La conversation l'intrigue autant qu'elle la met mal à l'aise. Lucia écoute toujours ses explications avec attention. « Non, ce n'est pas ça, je ne trouve pas honteux d'aimer le sexe... » Elle-même aimait bien ça, avant. Elle peut comprendre, mais pas avec des inconnus. « C'est même normal d'apprécier... » Cependant, à ses yeux, il y a une différence entre faire l'amour avec son conjoint, et le faire comme ça, avec des inconnus sur un coup de tête. Maintenant, c'est différent, c'est son travail, une source de revenus où elle ne prend désormais plus aucun plaisir. Son raisonnement est donc surement faussé par tout ça. Parce que si on prend un peu de recul, y-a-t-il vraiment une différence entre les hommes et les femmes ? Elle ne côtoie que les envies et besoins des premiers mais les deuxièmes aussi doivent parfois avoir envie de se faire plaisir. Cette conversation ne la met pas vraiment à l'aise, comparée à Desmond. Elle hoche la tête. « Oui, je vois. » Il a raison, l'essentiel est de faire ce qu'elles ont envie. « Et tu en rencontres souvent des femmes... ? » Il n'y a vraiment aucun jugement de sa part dans sa voix, elle est juste curieuse. « Donc, si je comprends bien... Tu les abordes et elles te disent... Pourquoi pas ? » Elle fronce les sourcils, ça fait un peu pervers sexuel dis comme ça. Elle découvre une autre facette de Desmond. Il serait donc plutôt séducteur ? C'est un bel homme c'est vrai, mais son côté antipathique cache cette facette de sa personnalité. Elle a du mal à le voir avenant et dragueur.

Ses yeux le scrutent, pensive, tandis qu'une multitude de questions lui viennent à l'esprit et elle les détournent, rougissant quand elle se rend compte qu'elle le fixe autant. « J'aimais bien ça, moi aussi, avant... » souffle-t-elle. Qu'il ne croit pas qu'elle est coincée ou peu charnelle. Lucia n'avait aucun problème concernant sa sexualité avant. Elle était même une bonne amante, malicieuse et féline dans l'intimité des draps. A-t-elle besoin de préciser pourquoi désormais elle n'apprécie pas ? Dans les mains de ses clients, elle ne devient qu'un objet, qu'une chose dont les désirs et les envies sont ignorés. Oh, certains essayent parfois de lui donner du plaisir, mais ça ne marche pas. Elle ne veut pas. Ils sont et resteront des clients. « Maintenant, je ne ressens plus rien. » Elle hausse les épaules, un peu mal à l'aise de cette confession.

Lucia hoche la tête quand il parle de la nourriture. « Ok, je prendrais ce qui me tente moi alors. » Et comme pour tout le reste, la colombienne n'est pas bien difficile. Elle s'adapte à tout, y compris à la nourriture. Oh, elle sait reconnaitre un bon plat et a de très bonnes papilles gustatives comparé à Desmond, mais elle s’accommode d'un repas très simple aussi. Si le garagiste rentre tard tous les soirs, les repas en commun risquent d'être assez rares, mais tant pis, il mangera à son retour ou ce sera elle qui consommera les restes le lendemain. Elle a bien compris qu'elle devait faire preuve d'adaptabilité et ne pas se poser de questions. « Même très épicé ? Tu ne crains pas ? » La question est légitime, elle a l'habitude de manger épicé. Elle ne voudrait pas qu'il soit malade à cause d'elle.

Quand il parle du squat, Lucia fronce les sourcils, elle ne voit pas vraiment où Desmond veut en venir. « Non... » Effectivement, elle ne voulait pas dormir là-bas, parce qu'elle ne s'y sentait pas en sécurité et parce que l'hygiène laissait à désirer. Pour autant, elle a du mal à voir le rapport avec sa propre situation. Elle n'est pas sale, c'est certain et elle ne représente pas une menace pour la sécurité de Desmond. Même si elle l'attaquait durant son sommeil, il reprendrait le dessus sans mal. « Je ne vois pas le rapport avec le squat ? » Et elle craint un peu ce qu'il peut lui dire.

La suite la laisse complètement abasourdie. Elle ne s'attendait pas à ça. Ainsi, elle se serait collée à Desmond pendant qu'il dormait. « Oh » Lucia n'a aucun souvenir de s'être collée à lui justement. Elle pique un fard et ses yeux descendent vers le plat de nouilles, gênée. Elle qui lui fait un grand discours sur le fait qu'ils sont deux adultes raisonnables, se colle à lui pendant qu'elle dort. Mon dieu, la gênance, elle n'ose même plus le regarder en face. « Je comprends... Je comprends mieux... Je suis vraiment désolée... Je ne fais pas ça d'habitude, je te le promets... » La colombienne se mord la lèvre. « Je ne comprends pas pourquoi j'ai fait ça... » Elle comprend mieux la réaction de Desmond par contre, effectivement, il y a de quoi ne plus vouloir partager le canapé avec elle. Lucia se mord la lèvre vraiment mal à l'aise et quand le garagiste annonce qu'il va chercher le matelas tout de suite, elle hoche la tête en gardant le silence.  

Desmond quitte donc le garage sans qu'elle ne cherche à le retenir. Lucia finit par reposer le plat de nouilles sur la petite table. Elle a bien mangé et cette conversation lui a coupé l’appétit. Elle sent que ses joues sont encore toutes rouges. Tout est gênant dans cette situation : elle qui se colle à lui dans la nuit et lui qui ne veut revivre ça sous aucun prétexte, préférant même dormir assis sur une chaise. Pourquoi cette aversion ? Lucia est séduisante, elle le sait, et elle a une hygiène plus que rigoureuse. Alors elle ne voit qu'une seule possibilité : c'est parce qu'elle est une prostituée. Desmond a bien précisé qu'il ne les aimait pas. Elle doit probablement le dégouter. Elle pince ses lèvres. La brune se sent sale et se retient de ne pas prendre une autre douche, mais elle a suffisamment gaspillé d'eau chaude pour la journée. Lucia finit par s'allonger. Ses côtes la font à nouveau souffrir et ses yeux se posent sur les antidouleurs toujours sur la table. Elle finit par leur tourner le dos et tente de trouver le sommeil. Malheureusement, ses pensées tourbillonnent dans son cerveau et ne lui laissent aucun répit. Elle repense à ces femmes qui se perdent le temps d'une nuit dans les bras de Desmond, puis à elle-même qui semble en manque de contact au point où elle se colle à lui la nuit. Elle finit par se couvrir avec la couverture, oh si elle pouvait disparaitre ainsi, ce serait un soulagement. Elle a tellement honte !

Lucia ne parvient pas à s'assoupir et le temps s'écoule. Elle ne sait pas exactement combien de temps passe avant le retour de Desmond. Comme elle a dormi une partie de la journée, le sommeil la fuit. Elle finit par attraper le bouquin et lit son livre. Finalement, elle se prend dans l'intrigue et dévore une bonne partie du roman.


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▬ Ven 12 Avr - 11:00 ▬
Ça m'amuse qu'elle soit aussi curieuse sur ce point alors qu'elle n'a pas l'air d'approuver. Contrairement aux questions plus personnelles, celles-ci ne me gênent pas pour la bonne et simple raison que je n'ai rien à cacher. Je finis par hausser les épaules avant de répondre posément.

« Ca dépend c'que t'entends par là. Parfois trois ou quatre fois par semaine, parfois seulement une, ça dépend. Ma sortie de prison m'a poussé à compenser cinq années de chasteté forcée, alors j'admets abuser un peu, mais je sais que ça va finir par redevenir moins fréquent dès que les choses se seront tassées. J'vois une fille qui m'plaît, j'l'aborde si elle est libre et j'lui dis qu'je cherche juste à passer un bon moment. Soit elle m'dégage, soit elle est intéressée, c'est pas plus compliqué. Ça évite les quiproquos. »

Comme le fait qu'une nana pense que je suis en train de la draguer parce que j'ai dans l'idée d'en faire la future mère de mes enfants. Ça m'est arrivé au début, quand j'ai commencé à m'intéresser aux femmes, et ça a été plus de complications qu'autre chose ! Alors maintenant, je me montre honnête et direct, et tant pis si ça ne plaît pas. J'ai tendance à me dire que les filles qui n'aiment pas ça ne sont pas intéressées par ce que je propose, alors, je ne perds rien. Pour autant, je ne considère pas que ce sont des coincées. On peut aimer le sexe et ne pas vouloir en faire avec le premier venu. Lucia a visiblement l'air d'être de cette catégorie-là, et je ne peux pas lui reprocher. Je finis par répondre à sa remarque après l'avoir observée quelques instants.

« Ouais, enfin ça c'serait valable même pour une nana qu'aime les plans. Tes partenaires tu les choisis dans tous les cas, pas quand t'es une prostituée. C'sera toujours le cas pour toi du moment qu'tu l'feras pour ça. »

Peut-être que si un jour elle rencontre un gars pendant ses heures de libre, qu'il ignore qui elle est et ce qu'elle fait et qu'il ne la voit que comme la jolie Lucia, peut-être qu'à ce moment elle pourra envisager de passer un bon moment. Mais je doute que ça arrive. Je ne veux pas être défaitiste, mais la majorité des mecs qu'elle rencontre débarquent dans sa vie à cause de son boulot, et même si elle a probablement quelques clients sympas, ça reste des clients. Ils payent pour coucher avec elle et se fichent donc de ce qu'elle veut, même s'ils prétendent le contraire. Cela dit, je n'ai pas envie de m'embarquer dans ce genre de pensées, je secoue donc la tête pour les chasser de mon esprit avant de répondre à la question de la Colombienne.

« Pas qu'je sache. T'embête pas avec ça. »

J'ai goûté la bouffe mexicaine, ça m'a plusieurs fois arraché la langue et la gorge, mais je n'ai pas forcément trouvé ça désagréable. En tous les cas, je n'ai pas été malade et c'est tout ce qui compte ! Au fond, je pense que cette histoire de nourriture est le cadet de nos soucis, et lorsque je lui avoue ce qui s'est passé quand elle était fiévreuse, je constate aussitôt qu'elle est mortifiée. Tant mieux, parce que j'ai vraiment cru que c'était un truc normal pour elle ! Je suis content qu'elle ne soit pas du genre à sauter au cou de tous les gens qu'elle connaît, mais ça n'enlève rien au malaise que je ressens à l'idée de recommencer. Le pire a sans doute été quand elle m'a appelé par le prénom de son mec et qu'elle m'a parlé comme si j'étais lui. Ça m'a plongé dans sa vie privée et j'ai détesté ça. Évidemment, je ne compte pas lui en parler parce que ça m'obligerait à avouer ce qu'elle a dit et fait et que je n'en ai aucune envie ! Je la plante donc sur place après avoir eu mon collègue au téléphone, lequel me dit de passer chez lui. J'y vais à pied comme ce n'est pas très loin et que j'aurais du mal à transporter un matelas par moto, et il ne me faut pas longtemps avant d'arriver chez lui. Il me taquine aussitôt, se demandant pour quelle raison j'ai soudainement besoin d'un matelas supplémentaire, mais je ne satisfais pas sa curiosité et on se contente de fumer quelques joints tout en buvant une ou deux bières. Après un bon moment à deviser sur des choses sans intérêt, j'embarque le matelas un peu crasseux avant de reprendre la route de mon garage. Lorsque j'arrive sur place et que j'y entre, je constate que Lucia ne dort pas et qu'elle semble prise dans le bouquin que je lui ai ramené. Bon, au moins il aura servi ! Sans un mot, je vais jeter le matelas dans le coin près de la moto, puis je le positionne à peu près correctement du bout du pied avant de rester debout comme un con. Un malaise s'est installé et je ne sais pas comment le faire disparaître. Ça m'emmerde et ça va compliquer notre cohabitation. Je décide donc de crever l’abcès avant qu'il ne soit trop tard.

« Faut qu't'arrêtes d'toujours t'excuser. Bon, ça commence un peu mal. Je me tourne pour la regarder. J't'ai dit qu'j'avais pigé qu'tu l'as pas fait exprès, t'aurais juste dû hausser les épaules et passer à autre chose. Tu t'compliques la vie en t'excusant. »

Bon, ce qui était censé être une explication visant à la détendre se transforme en leçon de morale. Pourquoi est-ce que je n'arrive jamais à avoir une discussion normale avec quelqu'un ? Un soupir m'échappe et je lève la main avant de la laisser retomber dans un geste d'indifférence feinte.

« Laisse tomber, j'veux juste pas qu'ça foute un malaise, sinon bonjour l'ambiance. »

Je mets toujours les pieds dans le plat, mais j'ignore si c'est une bonne chose cette fois-ci. Je finis par tirer une nouvelle cigarette de ma poche pour l'allumer aussitôt sans me soucier de savoir si Lucia a envie de s'intoxiquer avec les vapeurs de tabac. Oui, je suis égoïste, je pense qu'elle l'a compris depuis notre première rencontre !

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Lucia Ortiz
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▬ Ven 12 Avr - 22:09 ▬
Trois ou quatre fois par semaines.... Lucia ne commente pas mais écarquille les yeux en entendant le nombre qui lui semble bien important. « T'es un vrai séducteur en fait » le taquine-t-elle. C'est bien loin de l'image qu'elle a de lui en tout cas. Desmond lui donne plus l'impression d'être un ours qu'un charmeur, mais il faut croire qu'il sait s'y prendre avec les filles pour avoir autant de succès. Après Lucia n'a jamais cotoyé cette partie là de sa personnalité. Dès le début, il a su qu'elle était une prostituée, il ne s'est pas montré sous son meilleur jour. Pour lui, les choses étaient claires dès leur rencontre, et comme il n'aime pas les prostituées en plus, il ne risquait pas de sortir son côté séducteur. « Et donc... Tu ne vas jamais avec la même fille deux fois de suite ? » Peut être pour qu'il n'y ait pas de risque d'attachement ? Elle hoche la tête lorsqu'il continue de parler, effectivement la manière de faire de Desmond ne laisse pas de place aux quiproquos. « Il n'y a jamais de femmes qui veulent quand même... plus ? » Elle supposerait que si. Même si c'est clair et net dès le début, il y en a forcément qui veulent gratter un peu plus, non ? « Je ne sais pas, que tu restes dormir toute la nuit, que vous partagiez une discussion, des câlins... » Toute cette discussion l'intrigue fortement. Ils sont encore bien différents sur ce niveau là aussi. Elle a toujours préféré les relations longues durées, quand lui les préfère éphémère, mais est-ce que ça a toujours été le cas ? Elle n'ose lui poser la question pour le moment.

A la réflexion de Desmond sur sa propre sexualité, elle hausse les épaules. « Peut être, oui » Elle n'est pas forcément convaincue. Elle ne ressent plus rien quand elle doit coucher avec un homme, elle est comme anesthésiée, déconnectée de son corps et elle doute qu'un homme puisse lui faire retrouver ses sensations d'avant. Alors oui, peut être que si la colombienne rencontre un homme qui prend soin d'elle, qui attise son désir, peut être que le plaisir reviendra mais pour le moment, elle est bloquée dans un métier bien trop contraignant. Elle n'a pas l'impression que le plaisir ait encore une place dans sa vie. « Je suis peut être cassée à ce niveau-là » souffle-t-elle sur un ton qui se veut léger et plaisant mais, en réalité, elle craint vraiment que ça soit le cas. Si ses lèvres esquissent un sourire, son regard n'est pas aussi enjoué. La brune balaye l'air de sa main. « Et puis, quelle importance ? » C'est vrai, ce n'est pas comme si ça pouvait alléger son quotidien.

Desmond finit par revenir et elle l'observe du coin de l'œil en train de poser son matelas dans un coin. La brune ne fait aucun commentaire et continue sa lecture. Quand elle remarque que le garagiste est debout, Lucia pose son livre sur le canapé à côté d'elle et l'écoute. Il n'y va pas par 4 chemins comme à chaque fois. « Ok, c'est compris » Elle s'excusera moins. Ils en ont déjà parlé, mais c'est plus fort qu'elle. « Je ne me complique rien, je m'excuse juste. J'étais gênée, c'est rien. » Au pire il n'a qu'à l'ignorer ! Là, c'est juste qu'elle est gênée d'avoir eu un comportement si peu habituel. Lucia a toujours été une de ces personnes voulant gêner le moins possible et savoir qu'elle a rendu Desmond mal à l'aise, l'embête. «  Il n'y a pas de malaise, ne t'en fais pas. » Lucia esquisse un sourire rassurant. Bon en réalité, il y en a forcément un de malaise, mais elle s'efforce de ne plus y penser.

« Tu as traversé la ville avec ton matelas ? » s'amuse-t-elle, évoquant son absence un peu trop prolongée. Un instant, elle se demande bien où il a pu aller le chercher son fameux matelas. Son regard se pose sur le lit improvisé et une question lui vient en tête. Elle s'allonge et fixe le plafond. Elle hésite à la poser, sachant que le sujet risque d'être délicat. « Tu n'as jamais eu de relation stable ? » Elle se retient de prononcer le prénom de Soledad, persuadée que ce n'est pas une bonne idée. Elle se demande qui elle est et quelle rôle elle a pu jouer dans l'histoire du garagiste. La brune est persuadée que ce n'est pas anodin d'enchaîner les relations d'un soir, ça traduit sûrement quelque chose dans le passé, une mauvaise relation, un souvenir difficile... « Tu as le droit de ne pas répondre si je suis pénible... » lui glisse-t-elle avec un regard malicieux. « Je sais que tu n'aimes pas parler de toi » Enfin presque... « Sauf pour évoquer tes performances sexuelles » Elle a un petit sourire amusée, taquine.

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▬ Ven 12 Avr - 22:42 ▬
« Nan. J'séduis rien. »

C'est vrai. Je ne drague pas, je présente juste les faits et j'ai de la chance ou pas. Je ne pense même pas que mon physique entre en ligne de compte, sauf si j'ai une tête qui n'inspire pas à la méfiance peut-être. Je suis surpris que Lucia se montre aussi curieuse, et un peu intrigué aussi. Pourquoi ça la préoccupe tellement ? Est-ce que c'est si inhabituel pour elle ?

« Si, y'a des filles qu'j'revois, mais c'pas la majorité. Difficile de le faire quand on ne connaît même pas le prénom de l'autre. Et si, y'en a qui veulent, mais j'tolère qu'elles veuillent pas faire certains trucs, alors c'est réciproque. J'fais pas ça. »

Certaines n'aiment pas d'autres choses et je n'ai jamais essayé de forcer quelqu'un pour obtenir ce qui m'intéresse, j'attends donc la même compréhension de leur côté. Évidemment, je me doute que Lucia doit voir les choses différemment et que pour elle, c'est plus logique de refuser certaines choses qu'une post-partie câline. Mais chacun son truc. De toute manière, je crois qu'on aura toujours du mal à se comprendre à ce niveau, et ses réflexions le prouvent bien. Je hausse les épaules.

« L'importance qu'n'importe quel humain aime prendre du plaisir. Surtout si t'as aimé ça. Si c'est cassé, ça peut s'réparer. »

J'agite légèrement la main pour signifier qu'elle est assez grande pour décider seule de ce qui est important ou non pour elle. Mais je crois fermement au fait que personne n'est condamné et que tout le monde peut évoluer. Je sais que moi-même je pourrais travailler sur mon caractère pour devenir plus fréquentable et plus agréable, mais c'est juste que je n'en ai pas envie. Pour que Lucia envisage à nouveau de s'épanouir en tant que femme, il faudra trouver quelqu'un ou quelque chose qui la motive dans ce sens-là, et elle est la seule à pouvoir le décider.

Cette situation est vraiment bizarre, tout comme celle qui me pousse à mettre les pieds dans le plat et à placer Lucia devant les faits. Je suis content de voir qu'elle est d'accord avec l'idée de moins s'excuser, mais encore faut-il qu'elle s'y tienne. On a déjà eu cette discussion, et quelque chose me dit qu'on l'aura encore plusieurs fois. Un soupir m'échappe comme si je ne la croyais pas, et je détourne le regard tout en fumant en silence. Mes prunelles effleurent le matelas qui ne vaut probablement pas beaucoup mieux que ceux du squat, mais ça me suffit amplement. Je ne compte pas me foutre à poil dessus après tout, ça limite les risques de contagion. La voix de la Colombienne me tire de mes pensées, et il me faut quelques secondes pour comprendre de quoi elle parle. Fidèle à moi-même, j'esquisse la question pourtant simple.

« En fait j'me disais qu'ce serait cool d'trouver une nana à mettre dessus pour m'consoler d'passer la soirée seul, mais j'en ai pas trouvé, alors j'suis rentré. »

Est-ce qu'elle va piquer un fard comme avant ? J'en doute, mais je dois admettre que ça m'amuserait bien. Sauf qu'au lieu de rougir de gêne, Lucia me balance une question sortie de nulle part. Enfin, pas tellement. Ça lui ressemble bien du peu que je connais d'elle, mais au moins elle sait qu'elle est chiante. Ça m'arrache un soupir, mais sa touche d'humour mérite bien que je m'y attarde.

« T'as songé au fait qu'j'suis p't'être tellement nul au pieu qu'j'suis obligé d'enchaîner les coups d'un soir avec des inconnues ? C'pas parce qu'on fait souvent un truc qu'on est forcément bon dedans. »

Je me fiche bien qu'elle pense que je sois nul dans ce domaine, je ne me considère pas comme un cador, et à dire vrai je n'ai jamais cherché à savoir ce que les filles en pensent. Du moment qu'elles ne se plaignent pas, j'en déduis que ça doit être supportable. Mais ça ne répond pas à la question de Lucia, et j'ignore toujours si j'ai envie de le faire.

« S'tu sais qu'j'aime pas parler d'moi et qu't'es pénible avec tes questions, pourtant t'en poses toujours autant ? Cette fois-ci, le ton n'est pas agressif, il est juste curieux, et un peu amusé. D'tout manière, ça dépend c'que t'entends par stable. J'ai jamais eu d'nana officielle si c'est ça ta question. »

Peut-être qu'elle va trouver ça ridicule, je n'en sais rien, mais ça ne me touche pas. Je ne vois pas l'intérêt de me caser avec une personne et d'avoir une relation suivie. Je préfère multiplier les expériences et ne pas m'attacher. Je finis par me laisser tomber sur la chaise avant de dévisager la brune, réfléchissant à la question, puis je lâche quelques mots.

« Pourquoi c'est si important pour toi t'avoir ton mec et ta gamine ? La vie est plus simple quand t'as personne qui dépend d'toi. Regarde c'qui t'es arrivé : t'as perdu le père et la fille et ça t'a valu d'te retrouver dans un garage pourri avec un connard qu'tu supportes juste par intérêt. S't'étais restée seule, t'serais médecin et tu boirais d'la tequila en bouffant des tacos dans ton appart de bourge. »

Je sais que je remue des sujets douloureux, mais elle aussi. On ne peut pas s'attendre à se montrer indiscret sans avoir un retour de manivelle. C'est comme dans la vie au fond.

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Lucia Ortiz
Lucia Ortiz
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
ombres et névroses : Ni tatouage, ni cicatrice, son corps ne porte aucune séquelle ou marque corporelle. Elle parle couramment espagnol, mais l'anglais depuis l'année dernière seulement. Elle bute encore sur certains mots ou jure en espagnol.
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▬ Sam 13 Avr - 9:30 ▬
« Tu séduis forcément, sinon les filles ne viendraient pas avec toi. » Lucia fronce le nez, ou alors elle ne comprend rien. Comment une femme pourrait-elle avoir envie de coucher avec un homme sans le connaître ? Sans se laisser séduire ? Juste en échangeant 2/3 mots ? Son regard exprime clairement son incompréhension. Ce n'est pas son monde.

Lucia se renfrogne légèrement quand il parle du plaisir et que tout le monde aime ça.« Moui.. » Elle hausse les épaules, un peu mal à l'aise. Si elle a aimé ça, c'était dans une autre vie, sa vie d'avant, maintenant, c'est une corvée et elle doute que ça puisse redevenir un plaisir. Elle en est même pas du tout convaincue !« Parfois, les choses sont trop cassées pour pouvoir être réparées.. Mieux vaut les jeter. » Oui, mieux vaut qu'elle mette définitivement sa sexualité de côté. Et puis, ce n'est pas indispensable pour vivre. Elle s'en passe très bien. C'est difficile pour elle de se projeter à ce niveau là, elle ne voit que le présent, sombre et compliqué. À chaque fois qu'elle doit ouvrir les jambes pour un client, elle se perd un peu plus.

Lucia fait mine de rouler des yeux lorsqu'il prétend qu'il a cherché une fille pour son matelas mais qu'il est rentré parce qu'il n'en a pas trouvé. « Dommage pour toi. C'est sûrement parce que ton matelas ne respire pas la propreté. » Effectivement, ça se voit d'ici qu'il n'est pas propre. La colombienne ne sait pas où il est allé le trouver mais il risque de se choper des maladies à dormir dessus. Et sans drap en plus ! « Ne me dis pas que tes conquêtes d'un soir accepte de coucher avec toi sur... ça » Elle ouvre de grands yeux. Décidément, elle ne comprend rien à ce type de relations ! Même elle, avec ses clients, elle s'arrange pour trouver un endroit convenable, une chambre d'hôtel, chez eux parfois, mais jamais dans un coin sordide.

Desmond lui glisse qu'il enchaîne peut être les relations car il est nul au lit. Lucia hausse les épaules et le regarde, surprise. « Non, je n'y avais pas pensé » souffle-t-elle, honnête. « T'es vraiment nul ? » lui demande-t-elle alors, curieuse. Elle aurait juré le contraire. Desmond a l'air sûre de lui à ce niveau-là. Elle aurait même parié qu'il était doué. « T'inquiète pas, si tu es nul, tu peux toujours apprendre, suffit d'avoir un bon prof » Elle le taquine en reprenant ses termes à propos du fait qu'elle peut être réparée si elle est cassée. « T'es nul et je suis cassée ? Finalement on a un point commun » ironise-t-elle.

Pourquoi pose-t-elle des questions ? « Je ne peux pas m'en empêcher » affirme-t-elle malicieusement. « Tu es beaucoup trop mystérieux, ça titille ma curiosité... » Et elle arrive à obtenir des petites informations par-ci ou par-là. Ce n'est pas simple, mais elle y parvient. Lucia lui a déjà repondu : elle aime connaître les gens qu'elle fréquente.  Chaque être humain a une histoire, une personnalité unique et elle a toujours apprécié de connaitre les autres. Ce n'est pas de la curiosité malsaine, loin de là juste un intérêt pour les autres.

La vie serait-elle réellement plus simple si Erik et Théa n'avaient jamais fait partis de sa vie ? « Elle serait plus simple mais beaucoup moins belle... » Lucia hausse les épaules. « Je n'ai plus personne, ma vie n'en est pas mieux. » Au contraire, bien au contraire. « Et ce n'est pas à cause d'eux que je suis ici. » C'est surtout par la faute de sa mère. Et puis la vie n'a pas été simple, Lucia n'a pas été épargnée par les épreuves, entre la mort de son père, de son compagnon, l'adiction de sa mère, la disparition de sa fille... Et pourtant, la colombienne est toujours là, debout. Elle encaisse, se relève. Elle a toujours été résiliente, c'est une de ses forces.

« Tu penses que je te supporte juste par intérêts ? » demande-t-elle surprise. Est-ce le cas ? Elle l'observe quelques secondes. « Tu te trompes. » lâche-t-elle tout simplement. « Je ne me lie pas aux gens par intérêts » Ou du moins, elle se borne à le croire. Alors pourquoi est-elle ici ? Pourquoi s'obstine-t-elle à fréquenter Desmond ? Parce qu'il est le seul ici à la voir comme Lucia, pas comme une prostituée, et puis, malgré son caractère de cochon, elle le trouve supportable. À plusieurs reprises, il s'est montré gentil, même s'il ne le reconnaîtra pas. « T'es le seul à ne pas vouloir coucher avec moi.. » Elle en plaisante, mais il y a un fond de vérité. Et puis ce n'est pas que ça évidemment. « Avec toi, je suis... moi » Elle ne sait pas s'il peut comprendre mais avec lui, elle ne joue aucun rôle, elle peut parler librement, sans peur.

À ses paroles, Lucia secoue fermement la tête. « Je ne regrette rien. Ma fille est ce qu'il m'est arrivé de plus beau. » C'est sûrement difficile à comprendre pour lui qui est seul, mais c'est la vérité. Théa restera sa plus belle réussite. « Erik était... mon premier amour. » Le seul ? Sûrement. « Boire de la tequila en habitant un appartement de bourge n'est pas ma vision d'une vie réussie » affirme-t-elle. « Quoique tu en dises, je te souhaite de connaître ça un jour : la sérénité d'une relation, le bonheur simple de se lever à côté de quelqu'un le matin, de partager le quotidien d'une vie... Ressentir des papillons dans le ventre, se sentir aimé... Tu disais que tout le monde aime le plaisir et bien, tout le monde a besoin d'être aimé et entouré aussi.» Oh Desmond va lui prétendre le contraire mais elle est certaine que c'est parce qu'il n'a jamais connu ça. Elle ne parle pas seulement d'amour, d'amitié aussi. L'être humain est sociable, il n'est pas fait pour être seul.


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Desmond Pierce
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Martyr

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sanctuaire : officiellement hébergé par un membre des DD, officieusement dans des squats
ombres et névroses : 1m80 pour 75kg. Assez musclé. Yeux bleus clairs, cheveux châtains un peu négligés. Porte toujours une casquette. Fume et boit beaucoup trop. De nombreux tatouages (phalanges, dos de la main, bras, dos, cou...). Gaucher. Enfant de l'aide sociale, très distant sentimentalement parlant. Ne se lie pas facilement. Fraîchement sorti de prison
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▬ Sam 13 Avr - 11:27 ▬
Je ne sais pas si je dois me sentir amusé ou vexé que Lucia s'imagine réellement que je propose à mes conquêtes d'un soir de coucher sur un vieux matelas discutable. Fidèle à moi-même, je décide de jouer le jeu du connard et de lui laisser croire ce que bon lui semble.

« T'crois quand même pas qu'j'vais payer une chambre d'hôtel juste pour ça ? »

Je parle d'un ton presque sérieux, et je suis certain qu'elle va tomber dans le panneau. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Probablement parce que ça m'amuse de cultiver l'image du mec qui craint et qui ne sait pas se montrer attentionné avec les autres. Peut-être que si Lucia gobe tout ce que je lui raconte, elle finira par se dire que mon cas est désespéré ? Possible. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas décidé à lui avouer que je peux me montrer suffisamment respectueux pour payer la chambre de motel si une fille accepte l'invitation, même s'il arrive parfois qu'elle m'invite chez elle. Ça reste plus rare, toutes les nanas ne sont pas prêtes à laisser entrer un inconnu chez elle, ce qui est assez amusant en y réfléchissant : je vois des choses bien plus intimes que la couleur de ses draps.

Lucia me laisse une nouvelle occasion de lui mentir, et je commence à me demander si elle ne le fait pas exprès. Est-ce que ça me vexe qu'elle puisse penser que je suis un mauvais coup ? Non. L'avis des autres ne me préoccupe pas, et je ne ressens pas le besoin de me faire passer pour le mec idéal.

« Pourquoi j'le dirais si c'était pas l'cas ? Elle peut bien penser ce qu'elle veut. Mais j'retiens l'conseil, j'vais publier une annonce dans l'journal pour en trouver une bonne. Ce qui me ferait surtout passer pour un détraqué sexuel, je crois. M'enfin, si moi j'peux m'améliorer, p't'être qu'tu peux aussi changer les choses. »

Je n'insiste pas, mais c'est elle qui revient sur le sujet, alors je ne me gêne pas pour rebondir dessus. Bien évidemment, elle a parfaitement le droit de ne pas en avoir envie et je n'ai rien à gagner à la pousser à reprendre sa vie intime en main. Contrairement à elle, je ne ressens pas le besoin de l'interroger ou encore de me mêler de ses affaires, et le fait qu'elle me taxe de mec mystérieux ne manque pas de me faire sourire.

« J'suis pas mystérieux, t'es juste trop curieuse ou trop habituée aux gens qui balancent tout au premier venu. »

Ce qui n'est pas rare, malheureusement pour mes oreilles. Parfois, les gens se confient à vous sans la moindre raison et en général, ça a le don de m'agacer. Je me fiche de leurs vies, de leurs souffrances et de tout ce bordel, mais ça ne les empêche pas d'en parler. Ils ne se rendent pas compte qu'ils fournissent des armes aux gens qui les écoutent. Pourtant, ça ne m'empêche pas d'écouter la réponse de Lucia, même si je trouve qu'elle se ment à elle-même. C'est son amour pour les siens qui l'a menée ici, point barre. Et c'est la même chose avec cette histoire d'intérêts, elle en a bel et bien, mais peut-être pas comme elle l'entend. Je reste silencieux, terminant ma énième cigarette qui finit par terre comme toutes les autres, puis je reporte mon regard sur elle au moment où elle me sort une conclusion digne d'un dessin animé Disney.

« Nan, y'a des gens qu'en ont pas besoin, comme y'a des gens qu'aiment pas l'plaisir. M'dis pas qu't'as jamais croisé ces personnes qu'ont besoin d'toujours aller mal pour s'faire plaindre. Bah, y'a des gens qui sont bien tous seuls. Je l'ai toujours été, sauf à Roanoke, et on a vu ce que ça a donné. Aucune relation est sereine, t'as peut-être pas vécu la tienne assez longtemps pour qu'ça tourne au vinaigre, c'tout. P't'être qu't'aurais fini par bosser tellement qu'ton mec en aurait eu marre et s'serait trouvé une amante, puis t'l'aurais découvert et ça aurait brisé votre famille. On peut pas dire comment on réagira à un truc avant d'être devant l'fait accompli. Je détourne le regard avant de poursuivre. Et s'tous les parents pensaient comme toi, y'aurait pas d'orphelinats. T'as p't'être grandi dans un milieu où les gens s'respectent, mais ça arrive pas si souvent qu'ça. Surtout ici. Je m'obstine à ne pas repenser à notre discussion précédente et je poursuis d'un ton neutre. Quand tu deviens pote avec quelqu'un, t'ouvre juste une porte à la trahison. Les gens pensent qu'à eux, et s'ils le font pas, ils s'font bouffer. C'est comme ça qu'ça marche ici. T'essayes d'voir les choses comme tu l'veux parce qu'ça t'tient à flot, mais c'est juste un filtre pour dissimuler la vérité. Je marque une pause avant de conclure. T'as quand même un intérêt à m'fréquenter : t'peux être toi-même, ça t'fait du bien et ça t'change les idées d'ton quotidien. C'est égoïste, mais c'normal. S'tu l'faisais pas, t'serais vraiment un cas désespéré. »

C'est probablement une conclusion qui ne lui plaira pas, mais pour moi c'est juste la vérité. D'ailleurs, je crois qu'elle se voile bien plus la face qu'elle ne le pense.

« Et crois pas qu'j'fais quelqu'chose pour qu'tu sentes toi-même. C'juste toi qu'agis autrement avec moi, t'pourrais l'faire avec n'importe qui qu'est pas ton client. »

Sauf que c'est sans doute plus simple de se dire que c'est moi qui influence sa vie : ça lui permet de se laisser porter et de ne pas avoir à prendre sa vie en main. Je note qu'une fois de plus, on s'est engagés dans une discussion trop sérieuse à mon goût, à croire qu'elle me pousse perpétuellement dans mes retranchements !

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Lucia Ortiz
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▬ Dim 14 Avr - 9:29 ▬
« Un vrai gentleman » ironise-t-elle quand Desmond rétorque qu'il ne payera pas de chambre d'hôtel pour les filles qu'il fréquente. Lucia se demande de plus en plus comment il fait pour réussir à attirer des filles et à coucher avec elles. Ses yeux l'observent, cherchant à comprendre ses méthodes. « Tu te moques de moi, c'est ça ? » demande-t-elle, soupçonneuse. « Tu ne les invites pas dans ton garage, ni à l'hôtel... » Elle n'ose pas lui demander où ils le font du coup, ayant peur de depasser les limites. Et en même temps, est-ce si étonnant ? Elle a pu constater depuis qu'elle le connaît, que le confort n'était pas sa priorité, en est-il de même pour ses relations d'un soir ? Elle pince ses lèvres, hésitante, est ce qu'il se moque d'elle ou est-il réellement ainsi ? Ce n'est pas important et à vrai dire, ça ne changera pas sa vie mais elle n'a rien de mieux à faire alors...

Desmond affirme qu'il devrait passer une annonce. Un léger sourire vient soulever les lèvres de la colombienne. « Trentenaire cherche professeur sexuelle pour améliorer ses performances. » Elle laisse échapper un petit rire. « Prends une prostituée dans ce cas... Elles t'enseigneront tout ce que tu veux savoir pour moins cher je suis certaine. » Lucia lève les yeux au ciel. Quand au fait qu'elle, elle peut changer, elle hausse les épaules. Peut être, peut être pas, seul l'avenir le lui dira. « Pour ça, il faudrait déjà que je rencontre un homme qui ne me voit pas comme une prostituée. » Et malheuresement, pour le moment, la gente masculine ne s'intéresse pas vraiment à sa personnalité. Ça ne risque pas de changer dans les semaines voir mois à venir.

Desmond conteste tout ce qu'elle dit sur les relations amoureuses. Lucia l'écoute, toujours intéressée par les avis, même differents du sien. « Comment tu peux être aussi sûre de ce que tu avances si tu n'as jamais eu de relation stable ? Tu m'avais dit que ton ancien patron avait eu une belle histoire, non ? » Lucia soutient son regard, elle se pose des questions. Il se contredit, et elle veut mettre à mal ses certitudes car il se trompe forcément. Les belles histoires existent. « C'est triste de ne pas y croire » Elle ne conçoit pas une vie heureuse quand on a aucune attache ni amicale, ni familiale ou amoureuse. Ils sont encore différents sur ce point là. « Tu as raison, on ne peut pas savoir ce que la vie nous réserve. Peut être que Erik et moi, ça n'aurait pas marché mais nous aurions essayé au moins et ça nous aura apporté quelques années de bonheur. » Et rien que pour ça, elle serait prête à tomber amoureuse à nouveau. Enfin, dans une autre vie.

Quand il évoque les orphelinats, Lucia pince ses lèvres. Une fois de plus, elle n'est pas d'accord. « Tu sais, en Colombie, beaucoup d'enfants ne sont même pas déposés à l'orphelinat. Ils sont laissés dans la rue et la plupart en meurent. » Elle hausse les épaules. « Il y a une multitude de raisons qui peuvent pousser une mère à confier son enfant à l'orphelinat. Si elle n'a rien à lui offrir, si elle ne peut pas l'élever.. Elle peut aussi le confier à un orphelinat pour espérer qu'il soit adopté et ait une meilleure vie » Bien évidemment, ce n'est pas le cas de tous les enfants mais d'une bonne partie. Elle a déjà aidé des mères à déposer leur enfant dans un orphelinat parce qu'elles-même n'avaient rien pour vivre. Lucia voit aussi ça comme un acte d'amour de leur part. Par contre, il n'a pas tort. La colombienne a grandi dans un village aussi mené par des gangs mais elle a pu connaître l'amour d'un foyer. Son père l'aimait et lui a transmis tout son amour et sa bienveillance.

Desmond la contredit à nouveau en affirmant qu'elle agit aussi par intérêt en le fréquentant. « Tu n'as pas tort » souffle-t-elle finalement. Elle reconnait que ça l'arrange aussi qu'il l'héberge. « J'y trouve aussi mon intérêt. » Est-ce qu'il dit la vérité ? Est-ce que c'est elle qui lui parle différemment ? Ou est-ce qu'il l'encourage dans ce sens ? Lucia le scrute quelques secondes. « Peut être... » Elle ne le contredit pas parce qu'elle n'en sait rien. « Et toi ? Qu'est-ce que ça t'apporte de m'accepter chez toi ? » Elle le regarde, curieuse. Il prétend ne pas être un bon samaritain mais elle est toujours là, empiétant sur son espace vital. Il a beau prétendre que les Devils lui en voudraient s'ils la retrouvent dehors, elle n'en est pas certaine. Il aurait pu la forcer à retourner dans son ancien studio. Elle n'y est pas en danger ça sera juste inconfortable pour elle car Mina risque de lui en vouloir. Au fond, Lucia cherche juste à se persuader que Desmond l'apprécie un peu pour l'accepter chez lui. C'est une pathétique tentative pour avoir l'impression d'être moins seule et d'avoir la sensation qu'une personne au moins l'apprécie pour qui elle est, ici à Detroit.




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Desmond Pierce
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▬ Dim 14 Avr - 10:46 ▬
Lucia fait une fois de plus preuve de son esprit éveillé quand elle comprend enfin que je suis en train de me moquer d'elle. Un léger sourire ourle mes lèvres tandis que je joins mes mains devant moi pour éviter la tentation d'une nouvelle – et trop fréquente – cigarette.

« P't'être. P't'être pas. Va savoir. J'vois pas c'que ça t'change d'savoir ça, sauf s't'as en projet d'tester les plans d'un soir. »

Elle a l'air suffisamment gênée par cette idée pour éviter de revenir sur le sujet si je sous-entends qu'elle peut vouloir s'envoyer en l'air avec moi. Je ne suis pas naïf, contrairement à elle, et je ne crois pas une seule seconde au fait que mes amabilités et provocations la pousseront à renier tous ses blocages juste pour se glisser entre mes draps. Est-ce que ça me gênerait qu'elle le fasse ? Non. Lucia est une jolie fille, et je suis certain qu'elle pourrait me surprendre, mais ça impliquerait le fait que nous nous fréquentions en dehors du cercle des Devils et je sais que c'est une mauvaise idée. Qui plus est, j'ai beau prétendre le contraire, je ne sais pas si Lucia pourra à nouveau se sentir comme une femme et non une prostituée un de ces jours. Quand bien même y parviendrait-elle, ça ne serait pas avec moi : elle aura besoin d'un gars attentionné et probablement extérieur au gang. Avoir un lien avec les Devils la ramènera toujours à son statut de prostituée. Pour autant, je n'aborde pas ce sujet, d'une part parce que c'est ridicule d'y penser, et d'autre part parce que ça ne m'intéresse pas tant que ça. Mais ça ne m'empêche pas de titiller une nouvelle fois Lucia quand elle parle des cours que je devrais prendre.

« Fais gaffe, à t'entendre parler comme ça, j'pourrais croire qu'tu m'fais des avances. J'suis sûr qu't'as un côté très pédagogue, dis-je d'un ton goguenard, peut-être qu'tu pourrais t'recycler là-dedans. Je soupire avant de reprendre. T'auras qu'à retourner dans ton club de danse, là. Les mecs ont eu l'air d'bien accrocher. En plus ils pourront t'amener danser. »

Me voilà en train de la conseiller pour se trouver un mec, à croire que j'ai avalé un truc pas clair ! Je finis par secouer la tête pour me changer les idées et cesser d'y penser. Mon regard s'égare sur les murs lézardés, mais ça ne m'empêche pas de l'entendre parler et réagir à mes remarques sur les relations de couple. Je hausse les épaules avant de répondre avec toute la mauvaise foi dont je peux faire preuve.

« J'me suis jamais fait arracher une dent et pourtant j'sais qu'j'aimerais pas. Y'a des trucs qu't'as pas besoin d'expérimenter pour savoir qu'tu vas pas aimer. La comparaison est étrange, mais ça ne m'empêche pas de la faire. Jack a eu une histoire potable, mais ils ont eu leur lot d'emmerdes. S'il s'était contenté d'fréquenter des strip-teaseuses, il aurait pas eu tout ça. »

Je sais que sa femme était stérile et qu'ils auraient aimé avoir des gamins, mais ça n'a jamais marché et ça les a toujours fait souffrir. À leur place, j'aurais laissé tomber et je ne me serais pas obstiné comme eux. Les gens peuvent être idiots quand ils sont amoureux et qu'ils veulent impérativement un truc. Je soupire, préférant ne pas relever la remarque de Lucia qui me donne l'impression d'être un raté. En quoi c'est triste de penser comme ça ? Sa remarque m'agace un peu, mais je ne relève pas parce que je sais que c'est juste à cause de mon caractère que je réagis comme ça, et pas à cause de ce qu'elle dit. Pourtant, je n'arrive pas à rester aussi neutre quand Lucia plaide la cause des mères qui abandonnent leurs enfants pour leur bien.

« C'est des conneries ça ! Je lui jette un regard agacé. T'dis ça juste parce qu'tu t'mets à leur place et qu't'essaye d'leur donner l'beau rôle. La vérité c'est qu'c'est égoïste d'filer son gosse à quelqu'un d'autre, même pour lui donner une meilleure vie. Qu'est-ce qu'elles en savent ? P't'être qu'leur mioche va tomber dans un orphelinat d'connard, ou dans une famille qu'adopte juste pour gagner du fric. S'tu peux pas assumer ton gosse, t'arrête ça avant qu'il naisse, c'pas égoïste ça. Au moins tu lui évites d'vivre avec c'que t'as décidé toi. Je me renfrogne avant de conclure d'un ton rogue. Jouer la vie d'ton mioche à pile ou face, c'pas d'l'amour, c'juste s'débarrasser d'un truc qui t'emmerde. »

Je n'en démordrais pas. Elle a beau utiliser tous les arguments qu'elle veut, je n'y croirais pas. Aucune mère n'abandonne son gosse sans être sûr qu'il va effectivement avoir une meilleure vie. Lucia en est la preuve en y réfléchissant bien, et je comprends qu'elle va faire le rapprochement. Je sens que le sujet devient trop personnel et qu'il va falloir en changer avant que je m'énerve pour de bon. Mes nerfs sont en pelote, et malgré mon intention de ne plus en allumer ce soir, je finis par récupérer une énième cigarette dans ma poche, notant que c'est presque la dernière. Super. Avant de l'allumer, je la tapote nerveusement contre ma cuisse, posant un regard neutre sur le visage de la Colombienne au moment où elle me demande pourquoi je l'ai acceptée ici.

« Des emmerdes. Des maux d'tête aussi. Je commence à en sentir un débarquer d'ailleurs. J'te l'ai déjà dit : j'veux pas d'emmerdes. T'es une nana du gang, si j'te laisse crever, ça va retomber sur les Devils, ça compliquera la vie d'tout l'monde, la mienne en premier. »

Mais ça me la complique encore plus de l'avoir ici. Je pourrais appeler les mecs et leur demander de la chercher pour la caser quelque part loin de mon garage, mais je ne le fais pas. Pourquoi ? Je préfère éviter de me questionner à ce sujet : c'est plus simple de me réfugier derrière des excuses foireuses, ça m'épargne une introspection probablement pleine de contrariétés.

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▬ Dim 14 Avr - 15:55 ▬
Lucia secoue la tête. Effectivement, elle ne compte pas tester les coups d'un soir, ça ne l'intéresse pas et elle ne comprend pas ce principe. « Oui, tu as raison » souffle-t-elle. «  Peu importe, puis ce sont tes affaires. » Ça ne la regarde pas qu'il couche avec des filles dans la rue, sur un matelas crade ou à l'hôtel. C'est son soucis et celui des filles qu'il drague.

Lucia laisse échapper un petit rire. « Même si c'étaient des avances, je te rappelle que je suis toute cassée » souffle-t-elle d'un ton mutin, le regard malicieux. Elle ne sait pas pourquoi elle rentre dans son petit jeu. Il faut croire que ça l'amuse finalement, elle aussi. Elle a l'impression de retrouver un semblant de normalité et c'est loin d'être désagréable. « Professeure de sexe, oui. » Elle lève les yeux au ciel, amusée.  « Mais tu n'as pas faux, je suis très pédagogue et j'ai beaucoup de patience, mais si je dois me reconvertir, je ne choisirais pas un métier en rapport avec le sexe. » Oh non, surtout pas. Si elle le pouvait, elle reprendrait son métier de médecin. Par contre, elle ne cherche pas de petit ami, contrairement à ce qu'il peut penser. « Je ne cherche pas à me caser, pas dans ma situation, mais merci pour les conseils » Elle lui glisse un clin d'œil. Lucia ne se voit pas rencontrer quelqu'un alors qu'elle doit se prostituer avec d'autres hommes. Elle ne renonce pas à l'amour, non, mais disons que ce n'est pas à l'ordre du jour.

Lorsque Desmond compare l'amour à un arrachage de dents, elle laisse échapper un petit rire franc. « Ce n'est pas comparable ! » Elle finit par hausser les épaules. Il a son avis sur la question et elle ne pourra pas le faire changer. Ce n'est pas grave, peut être qu'un jour l'amour lui tombera dessus et il se rendra compte de l'absurdité de ses propos tout seul. Elle rebondit juste sur ce fameux Jack dans une derniere tentative de lui ouvrir les yeux. « Et s'il est resté avec elle malgré son lot d'emmerdes comme tu dis, tu crois pas que c'est parce qu'elle le rendait heureux ? » Quant au fait que si Jack était resté avec ses strip teaseuses, rien de tout ça n'était arrivé, elle hausse les épaules, à nouveau. « Sans prise de risque, on ne peut rien avoir » affirme-t-elle. Et ça vaut pour tout, si on ne sort pas de sa zone de confort, la vie ne peut pas évoluer.

Lucia l'écoute sans l'interrompre quand il parle des orphelinats. Elle comprend qu'il évoque sans aucun doute sa propre situation. Elle ne pourra pas le faire changer d'avis, le sujet est trop sensible. « Je suis d'accord  » finit-elle par dire. « Si on ne peut pas assumer un enfant, alors on doit pouvoir avorter. Si ça m'arrivait maintenant, c'est ce que je ferais. » Sans aucun doute. Elle partage ce point de vue avec Desmond. « Mais parfois, ça n'est pas possible. » Dans le cas d'une découverte de grossesse tardive par exemple ou quand les moyens médicaux sont trop chers ou inaccessibles. La colombienne ne rajoute rien de plus. Elle comprend que le sujet est sensible. Desmond semble agacé, il rallume même une cigarette alors qu'il les avait rangé.

Lorsque Desmond réplique qu'elle ne lui apporte que des emmerdes et des maux de tête,  Lucia pince ses lèvres. « Je vois... » Elle hausse les épaules. Elle lui tend le bâton pour se faire battre. Il va falloir qu'elle arrête de se faire des idées, Desmond ne l'accueille que par intérêt ici, il n'y a pas d'amitié possible, ni rien d'autre. « Je vais essayer de t'emmerder le moins de temps possible, ne t'en fais pas. Et j'irais t'acheter des antidouleurs pour les maux de tête. » La colombienne est un peu vexée mais tâche de ne rien laisser paraître. « Je suis fatiguée » murmure-t-elle alors. Lucia se tourne sur le côté. « Bonne nuit ! » Plus vite, ils arrêteront cette conversation et moins le garagiste aura de maux de tête. Et puis, elle accuse un peu le coup de ces derniers jours, assez intenses. Allongée, elle a du mal à trouver une position qui soulage ses côtes. Elle souffre, sans antidouleurs, la douleur est forte.


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