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 i know how to drive you insane (keira)

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Keira Thompson
Keira Thompson
b!tches be crazy

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
cicatrices : 217
crédits : Avatar: mercure retrograde; Signature: Astra

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▬ Lun 11 Mar - 0:59 ▬

I know how to drive you insane
Ils s'en vont. À reculons. Après avoir cherché, dubitatifs, la plaisanterie à tâtons. Les orgueils écorchés. La confiance, entaillée. Mutilée sur l’autel de votre obsession. Ténèbres de votre mutuelle dévotion, adoration du démon. Maléfice qu'il a ce soir invoqué, sang duquel il s’est d’avidité lié. Sacrifice de tout ce qui est contre tout ce qui pourrait en venir à se matérialiser. Religion dans laquelle ils craignent de ne l'avoir égaré. À raison. O'Connell, décroché du ciel pour se voir chuter vers les tréfonds. Franchir les portes domaniales d'une condamnable passion. Ils s'en vont. Sans manière, sans façon. Ils s'en vont que la masse éparse s'efface en arrière-fond, que l'arithmétique ne devient plus qu'une simple équation. Les pas qui s'engouffrent dans les corridors de la désolation, les murmures qui étouffent les accents d'une indéniable déception. Pièces éjectées peu à peu de l'échiquier tandis que dame noire – parmi les blanches – demeure inatteignable. Incapturée. Figée, muselée par l’incompréhension dans un recoin du damier. Monochromie dont on en vient à douter alors que les intentions sont avancées, les choix, empoignés, les pions, jetés. Double-face qu’on soupçonne sans l’avouer, comme cette pièce à l’envers dépareillé n’ayant ni réelle appartenance ni loyauté. L’albâtre qui n’est peut-être pas aussi céleste qu’on pourrait l’espérer. Le dévot que Dieu ne saura peut-être pas sauver. Palpable, notable, la réprobation de ses pairs, telle une gifle que tu te prends à la place de l’Irlandais lorsque les orbes passants viennent, en guise d’aurevoir, de promesse, à longuement te mépriser. Toi, la bâtarde basanée, l’infamie. L’objet de la discorde entre eux tous fièrement dressé, l’ennemie. Entêtée dont l’assurance, au tournant inattendu, semble avoir finalement perdu pied. Qui ne saurait prédire – ne s’y avance plus, chose est sûre – ce que la suite en viendra à dévoiler. Personnification même de l’indifférence feinte et manquée que tu es, tandis que tu maintiens en vain son regard inhospitalier. Te dérobes. Y reviens. Disciplines tes mèches rebelles d’un geste expéditif de la main. Attrapes ta lippe par réflexe lorsque le bois, dans l'agressivité annonciatrice d’un claquement, douloureusement se plaint.

Et ils s'en sont allés, les Crows. Le dernier d'entre eux violentant allègrement la porte. Leurs battements devenus cette protestation lointaine que l'instant emporte. Ne reste plus que lui, ne reste plus que toi, ce vous qui vous unit, mais qu'aucun des deux ne s'autorisera. À l'étroit dans ce salon de fortune, les pôles n'ayant jamais été aussi proches et distancées à la fois. Alors je te montrerai. Tout. Bouleversemen magnétique. Il y a cette pause, ce hiatus accusateur dont le canevas se tisse aux points cardinaux, du Nord au Sud perdus, de l'Est à l'Ouest disparus. Les reproches en ombres chinoises, les instincts éconduits par la boussole déchue. Et ces coups de pinceaux. Ce silence qui s'exprime d'une palette d'émotions pris en défaut. Peinture mariant si bien la froideur métallique de l'inimitié à la chaleur évanescente d'une connexion indomptée, portrait immortalisé d'une beauté complètement désaxée. L'indigo de la dissension, le parme de l'amertume. L'aurore des vices, l'ocre d'une éternelle langueur. Et le vermeil. Possessif. Addictif. Couleur de la luxure qui couvre ses mains, tache son linge, embrase le creux des reins malgré le dédain. Ils ont longé, les yeux, à la recherche de ce qui ne saurait être trouvé. Ils ont longé qu'ils se sont arrêtés sur les jointures éclatées, ils ne se sont guère faits discrets qu'il a indéniablement dû le remarquer. « ...Assieds-toi là. » Les seuls mots que tu craches. Docilité maintes et maintes fois encore réclamée. Comme si tu n'étais jamais lasse de le voir plier. Malléabilité, pour tout ce qu'il s'est permis d'arracher, tous ces interdits qu'il a profanés. Ce que tu vas lui concéder. Bien vite prise pour acquise, la nouvelle habitude de ces volontés qu'il exauce comme des commandements sacrés. Et si tu le quittes pour la pièce d'à côté, ce n'est pour qu'ensuite le retrouver exactement là où tu l'avais encore ordonné. À ses aises. Salop. Les bandages trouvés que tu lui lances sur les jambes, brute sans délicatesse accordée. La bière saisie que tu cales d'une traite pour t'anesthésier. La fébrilité, la haine, et tant de choses qui ne savent s'accorder. Puis, les cuisses entre lesquelles tu viens te loger, debout pour le rendre mal à l'aise dans sa désinvolture, l'avant-bras que tu agrippes pour ramener cette première main porteuse des stigmates d'une soirée d'usure. L'alcool que tu verses, les blessures de heurts et d'antagonismes que tu t'occupes à panser. Le silence toujours dans sa toile, pourtant tu jures t'entendre crier. Est-ce qu'il l'entend aussi? « Je me suis seulement engagée à te montrer. J'espère que t'as pas oublié. » Les pensées qui se font le film de cette scnène ensanglantée, les astres qui refusent de se lever sur ce visage renié, qui ne peuvent s'en empêcher alors que les doigts s'obligent à écraser, tirer sur les bandes pour éveiller les plaies et faire sombrer les possibles sourires qui pourraient s'être hissés. Un coup. Sec. Un coup duquel tu espères tirer une complainte méritée. « La prochaine fois, je te fous moi-même à terre. »

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Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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Lorcan O'Connell
Lorcan O'Connell
wreak havoc

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Southwest, avec le reste du nid. Nuages ombragés, quartier délabré, envolée de corbeaux enragés.
ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
cicatrices : 254
crédits : Moonsthetic (avatar) ; dooms day, prima luce, kaotika & vocivus (icons) ; solosands (sign).

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▬ Lun 11 Mar - 15:51 ▬

(I know how to drive you insane)
Et le silence s'abat dans le royaume. Votre royaume. Construit sur les fondations des corps qui ont été sacrifiés dans le processus de votre guerre éternelle et oisive. Des innocents sur qui les coups pleuvent pour asseoir un territoire pourtant déjà conquis. Des frères dont la déception devient entité et qui cherche à te dévorer à chaque fois que tu la croises dans leurs yeux. Des audacieux qui se sont imaginés pouvoir avoir un rôle à jouer dans la tragédie qui vous a été écrite et dont la vie a été arrachée en guise de représaille. Tant d'âmes qui ont essayé de mettre un terme à cette colonisation partagée, en vain. Et après tant d'années séparés, vous voilà enfin seuls dans ce purgatoire, où un trône vous a été offert en remerciement de vos méfaits. Mais de quoi Satan peut-il bien vous blâmer ? D'avoir laissé la passion dicter vos actes ? D'avoir embrassé de nombreux péchés à pleine bouche pour apaiser les afflictions ? Lui-même n'est-il pas votre propre reflet ? L'infernal se déchaîne, tandis que la porte se ferme sur ceux qui n'auront pas été assez blasphématoire pour y rester. Charon n'a pas besoin de vous faire traverser le fleuve, vous connaissez déjà le chemin par cœur, avec assez de pièces pour pouvoir y naviguer pendant l'éternité. Tu as visité mainte et mainte de fois  cette rive lubrique dans tes songes les plus mouvementés. Et si tu t'es d'abord senti coupable de jeter tes proches hors de ton empire, maintenant tu te prélasse dans le pouvoir que te confères un tel acte à son égard. Elle, qui s'imaginait peut-être pouvoir se jouer de toi, d'interpréter sa divine comédie pour défaire ton autorité sur les tiens. Elle a perdu, et voilà le temps de récolter la tempête des graines qu'elle a maladroitement semées. Un bagne que tu promets de rendre agréable si elle se plie aux volontés qui ont été exigées. Elle ne bouge plus, l'italienne qui a été choisie. Et l'ogre que tu es se nourri goulûment de son désarroi, de ce regard fuyant qui pourtant te revient à chaque fois. Si un jour cette folie devait prendre fin – et tu doutes que cela arrive un jour – son épitaphe serait sans doute : ils ont essayé de s'éloigner, mais ils n'ont fait que se rapprocher.

Pour cette fois encore, tu te plies à l'ordre qui t'a été dicté avec une aisance qui te donne l'envie de calmer quelques ardeurs. Si tu abdiques, tu le fais uniquement parce que tu as toi-même quelque chose à en tirer. Une docilité qui cache une envie pressante de la voir ensuite s'exécuter à ce que tu attends patiemment, sourire déjà conquis par la tournure des événements. T'as pris place sur le canapé pontifical, tandis qu'elle part et revient avec de quoi panser les plaies de ta crucifixion. Ces mêmes plaies qui ont été causées par la rudesse de la mâchoire que tu as brisé. Cet ami, lui aussi sacrifié ce soir pour que vous puissiez vous noyer dans cette concupiscence égoïste. Tu la regardes, Thompson, tandis qu'elle se dresse devant toi de toute sa hauteur, logée entre des jambes sûres d'elles et à leur aise dans cet acte de proximité nouvellement exacerbée. Elle veut t'écraser pour essayer de reprendre un contrôle qu'elle sent lui filer entre les doigts, comme le sable d'un sablier qui s'écoulerait trop rapidement. Et t'aimerais presque ça. L'alcool brûle, t'arrache une grimace silencieuse. Elle jubile de ta douleur, l'enfoirée. « Tu t'es engagée à me montrer, moi je me suis engagé à rien. » Prédateur au sourire carnassier qu'elle doit désespérer de faire disparaître dans les méandres des limbes. Canapé témoin de votre mécréance et du feu éternel qui ne semble plus vous brûler. Les bandes s'enroulent sans douceur autour des phalanges, elles cachent les blessures mais n'effacent pas tout ce qui s'est passé pour que vous en arriviez là. Tu cherches son regard, nouvel élan d'arrogance qu'elle va vouloir fustiger. Mais dont la plainte désagréable que tu n'arrives pas à faire taire ne manquera pas de consoler. « Y aura pas de prochaine fois. » Et tu laisses en suspend le sens de tes mots volontairement ambigus. Une interprétation qu'elle ne manquera sûrement pas de trouver, elle qui te connaît si bien. L'insolent estime ne plus avoir à écarter ses adversaires désormais. Pas après le fer chaud marqué de ton sceau que tu vas enfoncer sur son épiderme ce soir.

Ses émotions contradictoires s'entrechoquent avec les tiennes, elles font tellement de bruit dans cet appartement taiseux. Une valse damnée qui donne le vertige. Alors pour stopper le tournis, t'attrapes le bord de son pantalon pour l'attirer à toi. Ou plus justement, dans un coup sec et maîtrisé, l'attirer sur toi. Si vous régnez ensemble, vous allez régner à égalité, pas de jeu de pouvoir mal placé. « T'arrête pas. » Nouvelle ambiguïté savamment choisi pour déstabiliser. « J'ai une deuxième main. » Faire mal, faire du bien, les frontières n'existent plus. Tu t'es trompé, le tournis ne fait finalement que s'intensifier. Visages si proches et pourtant trop loin. Le bleu de tes yeux cherchent à la noyer, traîtres qu'elle n'aurait jamais dû trop approcher. Et la main abîmée aux traînées de sang pas toutes séchées qui attrape la sienne, comme pour guider la danse qui ne s'est pas encore arrêtée. Comme pour partager avec elle l'affront commis. Sceller dans cette dépravation le contrat qu'elle vient de passer avec toi. Un contrat qui vous lie jusqu'en enfer.

( Pando )

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▬ Jeu 14 Mar - 16:35 ▬

I know how to drive you insane
Lubie, dans les limbes du pandémonium, saillit. Aliénante, envoutante. Lueur provoquante qui émane de l'autre motiié tant haïe. Obsène tragédie. Phalène épris. Par la nuit, séduit, la lumière des indécences, ébloui. Le galbe choit, tiré, tiraillé par des écarts inadmis. Lent et conquis, malléable aux interdits. Il glisse vers le vice, tandis que les retenues frémissent. S'éclipsent. Pente dévalente qui t'entraîne droit sur lui. L'échancrure des cuisses épousant les hanches sans merci. Les mains se cherchent, immobiles, s'unissent lorsqu'il se livre d'autant plus au délit. Aberrante impression de déjà-vu. Vécu. Réfléchi. Mensonge d'une familiarité sans aucun précédent à condamner. Un développement qui te vient en bribes. Une scène dont l'alcool se plait à remplir les vides. Et dont la drogue, traitrise, imagine les sensations, en inflige de brefs aperçus à cette lubricité que l'on débride. Parfaitement éveillée dans ce cauchemar gravé, aggravé, maintes et maintes fois répété, où l'obstination se donnerait corps et âme à l'abandon. Mauvais rêve que tu crains de ne voir éventuellement s'acter. Peur qui, elle-même, tend à effrayer, pour ce qu'elle implique, pour cette possibilité qu'elle ne fait ainsi que confirmer. Fatalité. Fatalité, puisque malgré ce qui aurait pu être fait, rien n'en fut. Fatalité puisque malgré les prétentions, l'opposition se tut. Alors qu'il aurait pourtant été chose simple que de dire non. De le repousser, s'écarter. Ne pas saisir ces bandages pour terminer ce qui fut commencé. Il aurait été aisé comme il l'aurait été pour ce danaïné des jours éteints de s'envoler loin de la clarté. Mais le papillon danse ivrement avec les flammes que l'imprudente valse avec ses aguichants dangers. Quitte à s'en brûler les ailes, laisser sur ces pansements sa cendre dorée. « Et maintenant quoi? »

Tu lui demandes sans vraiment le faire. Peu convaincue, en fait, de vouloir lui laisser le loisir d'en déterminer la suite. Suspicieuse, aussi, qu'il pousserait volontiers au crime, un crime pour lequel tu n'aurais décidément aucun alibi. Ça te dégoûte. Ça t'incite. Et si tu admires le large de tes mauvaises décisions, les prunelles, de même, en contemplent silencieusement la raison. De cette gueule injustement épargnée à ces épaules carrées. Invisiblement affaissées. De cette cage oppressée à ce glock qui flirte avec la taille découpée. Suspens. Regard que tu le sens suivre, qui méprend. La remarque salace de laquelle il ne saura, voudra sans doute, t'épargner. Mais le fil que tu reprends pour lui voler l'opportunité. « T'arrêtes pas, que tu m'as dit. » Dissociée. Dévouée qui se cale, un brin trop naturelle, dans l'éternel du péché. La tête contre le creux du cou, le souffle réprimé. Les mains se baladent sur le torse pour défaire le peu qu'il reste de prévisible. Balayer le plausible. Désemparer. Elles explorent indécises, y récoltent le fruit des années cultivées. Fébrilité que tu entends éveiller, écran de fumée derrière lequel tu t'exerces pour mieux le duper, arracher ce flingue et en pointer le nez sous son menton levé. Sans bouger, sans se retirer de cette proximité prolongée. Juste un bruit, un seul, le déclic du cran de sureté, pour appuyer le sérieux d'un geste sous-estimé. « Alors que t'as butté mon pote. » Que dépose la langue frôlant l'accusé. Il ne pourrait y croire, le corbeau, à cette vendetta aux proportions démesurées. La relation entre vous deux bien trop compliquée, les antécédents, trop nombreux pour qu'un énième ne soit la goutte qui ne te fasse déborder. Vase de toute façon depuis longtemps cassé, morceaux desquels vous vous plaisez à vous blesser, vestige dont vous ne pourriez songer à vous débarrasser. Non, il ne pourrait y croire, mais sans doute en est-il moins certain lorsque l'arme se pose brusquement sur sa masculinité. Que la mâchoire est ceinte par ces doigts qui obligent à la confrontation des regards irrités.« Et que tu m'as laissée enchaînée au radiateur comme un putain de trophée. T'es sûr que c'est ce que tu veux, de me voir continuer? T'es sûr de vouloir savoir comment ça va se terminer? » Nymphe qui ne devrait courtiser aussi courageusement le feu du pilori auquel tu l'enchaînes, mais qui s'y livre sans gêne. Il y a de de la légèreté dans ce ton couvé par l'amusement d'une erreur qu'il ne se lasse jamais de répéter. Du ressentiment, aussi, l'humiliation n'étant qu'une figurante parmi tant d'autres dans la parade de vilénies infligées depuis des nuits, mais l'humiliation demeurant d'une bassesse surpassée, même pour lui. Est-ce que ce sont des excuses que tu cherches? Non, pas vraiment. Sa lividité suffira. Son déglutis peu serein que tu captes contentera. Ou pas.

Les doigts se relâchent, parcourent éhontément la gorge pour la cueillir à pleine paume. Sans serrer. Sans presser. Juste pour lui donner cette impression d'impuissance et d'écrasement qu'il t'a trop souvent imposée. Audace éternisée jusqu'à ce qu'autre chose ne capte l'attention de la dévoyée, un scintillement qu'il garde en secret autour du cou, qu'elle déterre du t-shirt sans demander. La religion qui lui colle à la peau, duquel il porte les chaînes d'acier. « Tu crois encore en Dieu, O'Connell? » Le rictus bataillé qui s'hisse au front. Entre la moquerie et l'hésitation. Blague que tu lui chapardes, la croix que tu lui retires doucement. Que tu observes. Sous tous ses angles, toutes ses faces, l'emblême du sacré que personne ne conteste. Dubitative. « Vraiment? » Suprenant, sachant qu'il est de ces âmes que la providence enverra pourrir dans les horreurs du néant. À moins qu'il ne s'accroche à l'idée du salut ou ces idioties de repentir? Et tu scrutes, longuement, ce collier que tu enroules en chapelet. T'es curieuse, et il va te faire le plaisir de répondre à tes questions déplacées. Pardon que tu ne comptes guère implorer pour tes méfaits. Le nom du Père et du Fils bafoué, basculé comme le crucifix tombé face aux avances du Maudit. Symbole de Saint-Pierre reproduit, descente vers les profondeurs du calvaire à laquelle la main invite, impie. « Qu'est-ce qu'il pense de tout ça, à ton avis?  » Tandis qu'elle entraîne avec elle dans sa chute la fermeture éclair de ton haut qu'elle agrippe. Que les dents des glissières se dévoilent, s'aiguisent, que la bouche des enfers lascivement lui sourit. Le Saint-Esprit forcé à longer ces courbes qui s'exhibent sous le regard de l'éconduit, traverser les contrées abdominales, porter la croix jusqu'à ce bouton, fidèle qu'il délivre. À cette seconde fermeture qui en vient à suivre. Pousser, encore et toujours plus loin. Quoique dissuadé, l'éphèbe, par la menace insistante ramenée sur sa poitrine, la frivolité de cet oiseau dont il en faudrait trop peu pour faire fuir, sentencié, celui qui ne saurait trop oser, à ainsi s'agiter dans son rôle de simple témoin. Chasteté exorcisée, entre les linges devenus modestes rideaux de daim et denim, la dentelle et la carne qui s'accordent dans un envers outrageusement malsain. La couleur du blé à perte de soi, à perte de vue. Et quelques bouquets de verveines qui fleurissent sur les plaines étendues. « Qu'est-ce que ça fait de moi?  » Tentatrice. Diablesse. Le pendentif qu'elle abandonne à son sort, échappe dans la lucarne du jean par volontaire maladresse.

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▬ Dim 17 Mar - 4:32 ▬

(I know how to drive you insane)
Et maintenant quoi ? Maintenant les corps s’emboîtent dans une déconcertante évidence, te laissant désemparé par cette sensation étourdissante que tu as toi-même initiée. Désinvolture envolée et arrogance ravalée face à cette femme à qui t'as donné beaucoup trop de clés. Maintenant le parfum t'englobe, l’envoûtement fait tellement effet que tu peines à garder l'esprit éveillé. Maintenant le toucher te transcende, te rend si vulnérable que tu ne voies pas le piège qui s'étend sous tes pieds. Ce piège à loup sur le point de se refermer, alors que la succube s'adonne à nouveau à des jeux fourbes pour te manipuler. Maintenant, tu ne sais plus rien. Et la tornade de sens qui t'emporte est elle aussi cruelle, elle te ramène brutalement sur terre quand l'arme est tirée de ton pantalon, sous ton menton effrontément plantée. L'enfoirée. Comment peux-tu te faire avoir à chaque fois. Éternelle erreur, un supplice de Tantale dont tu n'apprendrais jamais, toujours cette même bêtise et cette même vulnérabilité quand il s'agit de l'italienne aux tendances désordonnées. Des années se sont écoulée, et t'es toujours autant dévouée. Tragiquement dévouée. Protagoniste d'une pièce de Shakespeare à l'issue désabusée. « Tu joues à quoi là ? » La voix n'a rien de sereine, les tonalités tremblent sous l'effet de l'adrénaline et de l'angoisse qui frappent sans pitié. Tu peux pas croire qu'elle appuiera sur la détente. Elle peut laisser son doigt flirter autant qu'elle le veut sur la gâchette, jamais elle n'oserait. Pas vrai ? Voilà l'incertitude qui se pointe dans ce melting pot d'émotions chaotiques. Elle force le regard tandis que c'est ta virilité qui est désormais menacée. T'es pas fier. T'es pas certain de ses réactions quand elle est ainsi droguée et alcoolisée. « Thompson, si tu oses seulement... » Et la menace s'arrête là, conscient de ne pas être en position de prendre le rôle du chat peu effarouché. Les doigts agrippent ton cou dans un nouvel élan d'audace exacerbée. Qu'elle profite, parce qu'aucun crime ne restera impuni, comme un message que les éclairs dans tes iris tentent de lui faire passer. Tu lui feras payer ce moment de vulnérabilité qu'elle veut t'imposer – avec succès. Cette position de faiblesse à laquelle t'es pas accoutumée. Tu détestes ce qu'elle te fait ressentir. Mais quelque part, t'aimes ça aussi, parce que jamais vous n'avez partagez une aussi grande proximité.

Croix substituée. Foi arrachée. Elle se moque ouvertement de cette croyance assumée. C'est vrai, chaque dimanche les péchés sont débités au confessionnal, comme si les avouer allait te permettre de recommencer sans te soucier du courroux divin qui pourrait s'abattre sur ta carcasse effrontée. Hypocrisie que tu reconnais, toi qui n'es pas certain de croire encore au tout-puissant, mais qui se plaît de le faire pour soulager une conscience trop chargée. « Ferme-la » Non, continue. Questions auxquelles tu refuses de répondre, volonté de la priver de cette satisfaction bien trop envenimée. La croix, entre ses doigts, devient un objet qui empeste l'offense. Luxure qui transpire, qui devient contagieuse, alors que tes émois masculins commencent à se manifester. Coincée sur tes hanches, tu profites éhontément de ce rapprochement lascif, pomme d'un Eden qu'elle a empoisonné et dont tu récoltes le fruit défendu. Prix que tu t’accapares sans gêne, en réponse à toutes les injures qui t'ont été imposées. Le cœur est erratique. L'esprit complètement embrouillé. La respiration se fait saccader. L'épiderme qui se dévoile balance au feu ce qu'il te restait de foi. Tu pourrais parjurer pour l'inciter à continuer. Tu pourrais sacrifier tout ce qu'il te reste pour la pousser à plus en dévoiler. Pratiquant monothéique, tu abandonnes l'ancien dieu pour te vouer à celui qui te permettra de conquérir les courbes de la vile tentatrice. Elle te détourne de ton culte pour en créer un nouveau en son nom. Le corps se révèle avec une sensualité qui te ferait renoncer sans hésiter au paradis. Endoctriné par son impudicité, la prière n'aura que pour unique but de pouvoir toucher ce qui t'est montré. Pouvoir y laisser traîner les doigts sans crainte de la voir s'envoler. Mais rien n'est jamais simple entre vous, alors ce qui fait naître le désir enflamme également la jalousie. Les couleurs qui marquent sa peau serrent le palpitant dans un étau et muselle l'ego. D'autres hommes ont posé leurs mains sur elle pour y laisser leur trace. Un territoire qui ne leur appartient pas et qu'ils ont osé bafouer. Mercenaire en guerre pour récupérer son Élysée.

« Ça fait de toi mon blasphème préféré. » Tu te ferais crucifier pour elle. Tu porterais la croix pour elle. Tu deviendrais le Judas de n'importe qui pour elle. « Le péché pour lequel je brûlerais volontiers en enfer. » Tu capitules face à son excès de zèle. Et l'objet de ta croyance s'enfonce dans cette voie athéiste déjà entamée. Symbole qui s'effondre, doctrine qui s'étiole, qui ne laisse que le vice te hanter. Malgré l'affront, tu ne cherches pas tout de suite à récupérer ton bien outragé, et c'est sans aucune morale que tu le laisses s'échouer au creux de son avarice., au cœur de tout ce qui n'a de cesse de te tourmenter. Fébrile de par ses actes licencieux, t'es honteusement gonflé d'impiété, oubliant le moindre mot du livre sacré pour écrire le tien aux pages toutes controversées. Le haut à la fermeture dézippée est totalement enlevé, vêtement superflu et méprisé. Envoyé valser sur le plancher. « Et alors, qu'est-ce que ça fait de moi ? »  Les ongles frôlent la peau, partent du cou pour dessiner une ligne invisible qui descend toujours plus bas. Geste qui n'a rien de chaste mais qui ne peut pas se faire trop téméraire sous peine de la voir se raviser. Tu n'oses pas encore t'attarder sur les bleus qui font jaillir les étincelles de ton mépris, tu te contentes de découvrir les plaines qui te sont offertes non sans prix à payer. Tu n'oublies pas la menace qui plane, le revolver qui flirte avec ce que tu refuses de voir abimer. Elle a le dessus, c'est certain, mais rien ne t'empêche d'admirer. Et parfois, d'oser toucher. « Combien depuis moi ? » Combien d'hommes. Combien d'affronts. Combien de poignards dans le myocarde. Tu attrapes sa longue crinière brune par l'arrière de son crane. Ferme emprise pour la rapprocher. Pour qu'elle te regarde quand elle plongera ses griffes dans ce qui oublie de battre. Visages si proches. Tes lèvres qui viennent glisser sur les siennes sans s'y attarder. Sans embrasser malgré l'envie qui tenaille. Tu vas tous les retrouver, un par un, et leur faire passer l'envie de poser leurs mains sur elle. De salir ce qui t'appartient. « T'as aimé ça ? Plus qu'avec moi ? » Aucune trace d'insécurité, purement de la provocation. T'es persuadé de déjà connaître la réponse, tu veux juste l'entendre se l'avouer. Tu ne veux pas être le seul qui se complait dans la doléance et la luxure. Tu ne veux pas être le seul aux sens détraqués. Le brasier n'a jamais brûlé avec autant d'intensité et t'as aucune idée de comment l'arrêter.

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ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
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crédits : Avatar: mercure retrograde; Signature: Astra

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▬ Sam 20 Avr - 16:48 ▬

I know how to drive you insane

Ça fait de toi mon blasphème préféré.

Le silence, la surprise. Et la commotion des certitudes, sous les traits moqueurs, inhumée. La réplique séductivement amenée, puis d'une émotive indifférence brutalement balayée. « Préféré. ». Dans la masse profanatoire, le pittoresque. Dans le quelconque blasphématoire, la diversion grotesque. Préféré, sans plus bien que sans moins. L'une parmi, oui... Mais sinon rien. Comme un ambigu compliment dépecé de ses charmes qu'il t'adresse, l'Irlandais, tandis qu'il risque de reconstruire inconsciemment les fondations d'une forteresse en quelques paroles seulement. Décoration qu'il suppose manifestement flatteuse, qu'il croit parler d'elle-même, mais qui, étrangement, assombrit le faciès. Ambivalence, méfiance, entre ce que le palpitant crie et ce qu'il pourrait y avoir à comprendre, de quoi il voudrait chercher à se défendre. Elle est là, sournoise, la pensée pour cette évidence toute faite qui s'incruste dans un jeu plus sérieux que ce qui n'est avancé; Préféré, certes, favorite proclamée, mais faut-il alors qu'il y en ait nécessairement d'autres - bien sûr - de ces blasphèmes insinués, pour que préférence se vaille. Qu'il y en ait déjà eu. Et qu'il continue d'en avoir. Avant, après, comme un arrêt auquel s'attarderait brièvement l'intérêt le temps d'un soir. Entorses qui pourraient prendre maintes formes, nombre de visages, péchés qui n'ont pas été nommés et à qui, pourtant, tu associes sans mal des sonorités féminines, des doléances langoureuses et lascivement appuyées. Tu les dédaignes, ces étreintes qui se dissolvent l'aube venue, tu les dédaignes et tu les méprises tout autant que tu méprises cette âme en itinérance n'appartenant qu'à la rue. Vagabond qui se remet en route dès lors que la nuit s'endort, qui erre. Sans but. Destiné à toujours fuir, Lorcan, à esquiver les attaches comme on évite les pièges, comme tu les enjambes normalement toi aussi. Prudence de mise, prudence à l'affut. Prudence qui, ironie, bute sur les crocs d'acier pour ne pas les avoir vus. Arythmie. Irritante jalousie.

« Un condamné à la géhenne, faut croire. »

Pour un vice ou un autre, autant y brûler pour toi. Causer sa perte, être celle maudite passé les portes de l'au-delà. Quelque part, ça te plait. Ça te suffit. Mais pour lors, tu veux qu'il te regarde, non, qu'il t'admire. T'effleure de ses doigts. T'agrippe et te respire comme il s'en fait droit. Qu'il imprime sur le journal souillé de sa mémoire ce qui, à tout jamais, le suivra. Si près. Si loin. Les lèvres suspendues aux siennes, douloureuses de ne point vouloir s'y accrocher. Les myocardes à couverts, mais jamais à l'abris du trépas. « Combien? » L'interrogation qui tue, à défaut d'être celle attendue. Elle est soufflée, l'incrédulité sucrée, sur les maigres millimètres qui séparent les tranchées. Cannelle des coeurs brisés qui caresse l'imaginaire, laisse songer à ces arômes qu'il pourrait si facilement réclamer. « C'est tout? Combien, et non pas pourquoi? » Tu pourrais clamer l'étonnement, mais ce serait assumer à tort qu'il ait cette morbide envie de connaître l'envers du décor. De s'engouffrer dans ce trou noir duquel lorgnent tes démons, dont tu te tiens toi plus que quiconque à l'écart. De faire face à son propre reflet dans le miroir. Cette silhouette confuse et approximative qu'il ne reconnaîtrait plus, qui le dévisagerait à son tour. Pourquoi, la question qui lui brûle peut-être la langue, mais dont la réponse ne vaudrait guère le prix qu'il en coûterait de devoir inévitablement se la poser en retour. « Okay. Combien, tu penses? » Certainement pas assez pour oublier. Lui échapper. Encre qui imbibe le papier, a disparu en surface mais n'a su se dissiper en réalité. Les armes sont rendues, le flingue entre les coussins du canapé perdu. Qu'il ne s'y méprenne pas, parce que ce n'est pas une trève que tu lui proposes; c'est simplement de jouer sur des terrains plus tordus. « Un? Trois? Plus que ça? » Le désert et la mer, des mondes opposés qui ne demandent qu'à s'entrelier sur les plages maculées. Tu l'observes, te laisses couler dans le clair de ses eaux glacées. L'hypothermie glissant sur ta peau, poussant à frémir. Rien pour t'empêcher de sombrer, rien d'autre que ces mains que tu viens cueillir des tiennes pour t'en libérer. Guider sur les marques par d'autres laissés. « Qu'est-ce qui te rendrait le plus dingue? » L'une sur la hanche, l'autre qui épouse les clavicules. Au détour, sur le bras, et dans le dos à outrance. Extrémités baignées dans la palette licencieuse des bleus tandis que le regard pêche les aveux. Vas-y, découvre, qu'il lui dit presque. « Sans cesse des mains différentes... Ou toujours les mêmes empreintes? » Combien, qu'il t'a demandé. Combien, que tu aurais aussi voulu l'entendre avouer. Tous deux possessifs de quelque chose - quelqu'un - que vous n'avez jamais possédé. « Si tu tiens à savoir, je me suis cambrée jusqu'à la dernière seconde. J'ai pris mon pied jusqu'à la toute fin. Et même après. Même quand j'en ai redemandé encore... » Toujours. « Et encore... » Plus. « Et encore. » Loin. Insistance. Des mots, des gestes aussi souvent qu'ils reviennent à l'assaut. Chaque fois que les jointures blanchissaient davantage, se refermaient un peu plus sur ces doigts qu'elles intimaient de creuser. Sans le réaliser, certainement sans l'assumer, cette pensée: S'il ne les supporte pas, alors il n'a qu'à les effacer. Tout recommencer. Canevas qui se fait désirer, mais dont il pourrait voir aisément au travers maintenant que l'alcool a été renversé. Que le blanc, devenu translucide, révèle les couleurs de cette face cachée. « Mais te fais pas d'idées; j'ai absolument détesté cette soirée-là. Tu détruis vraiment tout ce que tu touches, en fait. » Et pourtant, la vérité, c'est que; « ...Ça me va. »

'Cause I wonder
If I let you break me
Would you finally fix me?

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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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Lorcan O'Connell
Lorcan O'Connell
wreak havoc

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Southwest, avec le reste du nid. Nuages ombragés, quartier délabré, envolée de corbeaux enragés.
ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
cicatrices : 254
crédits : Moonsthetic (avatar) ; dooms day, prima luce, kaotika & vocivus (icons) ; solosands (sign).

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▬ Lun 22 Avr - 3:29 ▬

(I know how to drive you insane)
Oui, préféré. Mot interprété de la plus mauvaise des manières, dévoilant des insécurités et des jalousies jusqu'à présent aussi bien enfouies qu'un précieux trésor dans le sable d'une île abandonnée. Alcool pour assommer ce qui refuse d'être muselé dans le coin le plus sombre de ton esprit déséquilibré. Whisky, bières, vodka, qu'importe ce qui glisse dans ton gosier, tant que tout est anesthésié. Drogue, compagne du premier vice, paire qui se complète, qui s'amplifie, et qui te détruit. Destruction voulue, coma parfois demandé pour avoir l'impression de ne plus rien ressentir. Adrénaline, kétamine. Tout ce qui est mauvais. Tout ce qui t'amène à flirter avec l'encagoulée à la faux levée. Tristement, overdose de tout. Tristement, overdose de rien. Mais elle est la seule. La seule femme qui parvient à égaler toutes ces saloperies qui te bousillent. Qui t'annihilent sans que tu ne puisses t'en passer. Elle pense qu'il y en a plusieurs, qu'elle n'est que le numéro le plus haut d'une interminable liste. Elle se trompe. Elle est non seulement ton blasphème préféré, mais aussi ton addiction la plus profonde.

Pourquoi. Question qui te hante depuis que tu sais. Depuis que tu as vu. Une vulnérabilité exposée dans la brutalité. Moment emprunt de violence, telle qu'elle a été demandée. Elle ignorait tout de celui qui tenait fermement le bâton, main tremblante pour tant de raisons différentes. Pourtant, tu ne t'es jamais senti aussi proche d'elle que quand tu lui faisais mal. Obsédé par tout ce qui a été brisé, syndrome de l'homme qui pense qu'en réparant ce qui l'autour tout aura plus de sens. Même si c'est en toi que quelque chose est définitivement éclaté. Mille morceaux d'un miroir. Mille morceaux d'un palpitant. Mille morceaux d'une vie que t'arrives pas à faire tourner à l'endroit. Né à l'envers, condamné à commencer par la fin, déjà mort sans même avoir été vivant. Et la vérité, admise aujourd'hui uniquement parce que ce qui se propage dans ton organisme rend tout plus facile, c'est que quand tu lui demanderas pourquoi, ces penchants déviants ne seront pas ce que tu voudras savoir en premier. Pourquoi t'es partie. Pourquoi t'es pas venue. Pourquoi t'es revenue. Le reste, ça n'a pas vraiment d'importance, parce que t'as décidé que c'en aurait pas. Elle peut dévoiler sa laideur la plus imparfaite, te montrer son myocarde noirci par les cendres, ça ne changera pas, ça ne changera rien.

Combien. Trop, à n'en pas douter. Goûter au péché c'est en vouloir plus, toujours plus. Les mains sont glissées sur des hématomes qui se répercutent sur toi. Bleus sur le corps. Bleus à l'âme. Vous êtes deux faces d'une même pièce. Bien sûr que c'est dur de voir, de deviner. Et peut-être que c'est parce que t'as l'impression qu'on te prend tout, avant même d'avoir pu en profiter. Tu redessines ce qui est paradoxalement toujours intact. Les doigts repassent sur les contours, et à défaut de pouvoir effacer, essayent de redessiner par-dessus. Tu te persuades que ce n'est qu'une feuille de brouillon, qu'une rature qu'il suffit de passer à la gomme. L'esprit assailli par des images. Les vôtres. Les leurs. Ces inconnus qui n'ont pas de visage mais à qui tu donnes le droit de t'atteindre. Droit que tu veux reprendre, mais qu'elle t'oblige à ne pas céder. Torture bien plus sévère que celle dans la cave. Tu savais qu'il n'y avait pas de bonne réponse à ta question, masochiste qui s'ignore, est-ce qu'elle aussi elle se fait mal pour ne pas se sentir morte ? Encore. Et encore. Tu t'abreuves de ces coups de poignards. Et encore. Vampire avide de cette douleur que tu penses mériter. Non, que t'es sûr de mériter. Et la dernière lame est plus douloureuse que les autres, parce qu'elle semble plus vraie que les autres. Quelle ironie. Vouloir désespérément tout fixer mais continuer de détruire malgré tout. Malédiction dont tu ne pourras jamais te détacher, cercle vicieux dans lequel t'es coincé pour l'éternité. La montre de ton père, celle que tu pensais avoir réparée, est à nouveau brisée. Les aiguilles ont cessé d'avancer. Bloquées dans un temps qui n'existe déjà plus. T'as essayé de recommencer, de reprendre à zéro. Mais quand t'as compris que c'était vain, que tout ce que tu touches est inévitablement destiné à se détruire, t'as juste décidé de tout envoyer valser. Les pièces ont volé, et certaines traînent sûrement encore sous des tapis, sous des meubles, oubliées. Et l'entendre te confronter à ces échecs, à te mettre face à tout ce que tu as pu briser en elle, ça t'empêche presque de respirer. Noyé parmi les vagues scélérates, incapable de remonter à la surface, étouffé par tes erreurs, par ces mauvais choix.

Jusqu'à ce que la main se tende pour t'aider à en réchapper. Ça lui va. Le regard interroge. Le cœur manque un battement. Vulnérable sous les coups. Mais plus vulnérable encore ce soir. Cadeau que t'ignores s'il est empoisonné. Jamais été aussi proches. Plus jamais tu n'arriveras à retourner en arrière. Plus tu sauras, plus elle te montrera, plus t'auras mal quand, inévitablement, elle repartira. Qu'est-ce qui la différencie de cette montre que tu essayes désespérément d'oublier mais dont l'échec n'a de cesse de te hanter ? « Tu veux que je te dise combien ? » Tu reviens à cette question laissée en suspend, cette question à laquelle elle semblait vouloir une réponse. « Aucun. » Non. Ce n'est pas cette désinvolture, cette arrogance, cette impétuosité. Ce n'est pas cet homme sûr de lui, impétueux et qui pense que le monde lui appartient. C'est ta vulnérabilité. « Ces traces, ça pourrait être les miennes. » Tu touches à nouveau, tente de te convaincre d'une vérité que vous savez tous les deux erronée. Mais ce soir, c'est ce que tu choisis de croire. Tu prétends que tu ne te souviens pas de chaque trace laissée sur elle. « Peut-être que ce genre de marques peuvent rester longtemps. » Est-ce qu'elle va jouer le jeu ? Est-ce qu'elle va t'accorder cette accalmie avant que la tempête ne reprenne bien assez vite ? « Je détruis tout ce que je touche, mais rassure-toi, tout ce que je touche me détruit. » Elle, comme tout le reste. Mais surtout elle. Gangrène mutuelle, un virus qui se transmet et qui ne laisse personne en réchapper. Mais ça lui va, pas vrai ? Alors quelle importance que vous soyez tous les deux touchés ? Que vous souffriez du même mal ? « Et maintenant, Thompson ? Si vraiment ça te va, jusqu'où tu penses me laisser aller ? » Une évidence que tu ne contestes plus, vous êtes bien au-delà de ça depuis longtemps. « Qu'est-ce que tu penses que je vais détruire en premier ? Ton corps ? » Parce que t'as le goût de recommencer, de reprendre aux autres ce que tu leur as trop longtemps laissé. Tu veux te nourrir de toutes ses vulnérabilités, qu'importe les formes qu'elle veut leur donner. « Ta vie ? » Tu l'as déjà fait. Un soir sur le ring. Une pluie de coups qui se sont abattus comme la foudre. Quelqu'un qu'elle avait choisi, comme jamais elle te choisira. « Ton cœur ? » Les iris d'acier cherchent les siennes, veulent les accrocher, veulent lire ce qu'elle n'aura pas besoin de dire. À quel point la nécrose est avancée. À quel point vous vous êtes condamnés.

( Pando )

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Keira Thompson
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▬ Sam 4 Mai - 1:35 ▬

I know how to drive you insane
Déni. Les murs sont bleus. Déni. Les esquisses appartiennent à l'artiste incompris, les marques sont celles de ses sévices. À lui, et à nul autre que lui. Trainées laissées dans la suie d'une peau qu'il a ignifiée, empreintes sur lesquelles le temps n'aurait soufflé depuis. Pas encore, pas complètement. Toujours fraîches d'un lointain fané. Elles, qui ont seulement tardé à s'envoler. Elles, qui attendaient simplement que la suite ne s'étende sur le lin présenté. Comme une promesse sous-cutanée, autant de cercles pour repousser ceux qui en seraient venus à s'approcher. Magie païenne, barrière d'infamie. Elles sont siennes, qu'il dit, Lorcan. Qu'il prie. Le vouloir suspendu aux espoirs illusoires d'un pouvoir. Elles pourraient l'être. Elles auraient pu. Elles auraient dû. Entre le voeu et l'aveu, le daltonisme. Le bleu. Le déni. Vénus en rétrograde, perdus dans une zone où tous les chats sont gris. Demain attendra. Le reste attendra. Si l'on te pose la question, cette nuit, tu leur répondras;

Que les murs ont la couleur de ses yeux.

Qu'il n'y a eu
Qu'il n'y a plus
Personne sinon lui.

« Qui sait. »

Toi. Lui. Ces autres qui n'existent pas, n'ont pas suivi. Sans s'expliquer, l'amnésie sélective, l'égarement volontaire. Souvenance renvoyée et concession passée sous le silence d'un sourire émacié. Rétracté. La ligne des lippes scellées vient compléter celle de votre trame entrecoupée, justifier de ces blancs les ecchymoses où les mains ne se sont guère aventurées. Parce que la mémoire est une faculté qui oublie. Parce que l'ignorance serait la condition nécessaire à la paix d'esprit. Parce qu'on dit aussi de la vérité qu'elle blesse alors que le mensonge anéantit, et qu'il vaut largement mieux l'autodestruction à la douleur d'une plaie à vif. Je détruis tout ce que je touche, mais rassure-toi, tout ce que je touche me détruit. Une prophétie qui d'elle-même s'écrit et se concrétise. Le sceau du chaos que vous portez comme des tatouages assortis. Les chefs se soutiennent, les pupilles dilatées se relèvent, s'avalent dans la noirceur qu'elles recèlent. Plongées, dans ces âmes dont ne restent que les fragments d'un monument tombé. L'ambivalence. La tristesse qui te frappe, puis, trouillarde, dédaignée, se terre. Indigeste, cette vulnérabilité partagée. Pesante sur l'estomac. Pesante, sur ce bas ventre surprenamment éveillé. Éros troublé. Romantisme détraqué. Il te ruine, mais il s'effrite à chaque fois lui aussi. Et rien que pour avoir les mains poussiéreuses de ce qu'il lui reste à sacrifier, posséder ainsi un peu plus de celui qui cherche à te posséder, tu le laisserais s'y acharner. Jusqu'où ça va aller? Qu'est-ce qui brisera en premier? Ton corps? Ta vie? Autant de points d'interrogation qui n'ont rien de l'horreur du dernier, et encore moins de sa réponse d'une tranchante évidence. Qu'est-ce qu'il en a foutre, de cet organe chez lui comme les autres méprisé? « Quoi. Ca te fait peur? » Diversion. Projection de ta propre affliction. Parce qu'il va loin, le corbeau. Qu'il survole le cimetière des secrets dont tu préfères que les tombes ne soient jamais découvertes. Et si tu restes un instant muette, d'apparence à attendre ce qu'il pourrait avoir à redire, c'est que t'es enterrée par ses paroles qui interminablement se répètent.  Jusqu'où ça va aller? Qu'est-ce qui brisera en premier? Ton corps? Ta vie? Ton c- « À toi de voir. » Voir jusqu'où il voudra aller. Ce qu'il convoite véritablement en réalité. Cassure. Le battement des cils qui éteint les feux du regard, quoique déchaîne les vents sur les tisons de la grivoiserie. Sans sourire, sinon avec la naissance d'un aux recoins, que tu attrapes la main qui s'était laissée libre cours à ses envies. Sans l'ombre d'une plaisanterie néanmoins que tu lèves sur les genoux, que tu te plaques et que tu la guides. « Je te donne le choix... » Lèvres à l'oreille, halos dorés posés sur le mur du fond sans voir tandis que les sens ne s'en tiennent qu'au toucher. Tu provoques, force la peau à s'écorcher contre le denim qui dessine l'échancrure refusée. Agace à t'attarder comme si la prétention n'était pas assumée, comme si l'intention de s'engouffrer dans le jean n'allait jamais être empoignée. Et pourtant, la pulpe qui frôle le satin, heurte la chaîne en chemin. « Tu peux reprendre ta croix... Ou. » Les poumons écrasés, les mots difficilement articulés. Est-ce qu'il l'entend dans ta voix, cette fébrilité incontrôlée? Est-ce qu'il la sent, cette poigne sur le poignet qui se resserre? Pour ensuite mieux lâcher-prise, abandonner à l'Irlandais cette liberté qui lui avait été arrachée. Sa main qui plus bas est laissée, alors que la tienne est ramenée sur son épaule où l'ancre de tes doigts est jetée. Le silence, pour rassembler les pensées. Le silence, pour faire durer ce qui est appréhendé. Avant que tout ne soit avancé. Lentement, pour qu'il comprenne. Le temps d'un long expir qui se couche sur le derme de son cou à portée.« Tu peux me prendre, moi. Sur ce canapé complètement défoncé, sur la table bancale, et encore dans tes draps. Te caler entre mes cuisses et me montrer c'que tu vaux. Tu peux m'entendre finalement anhéler combien j'en ai envie et depuis quand. Pour les quelques heures restantes, tu peux littéralement tout m'prendre. Et puis plus jamais m'revoir. » Qu'est-ce qu'il veut de toi, O'Connell? Et toi, qu'est-ce que t'attends de lui? « Touche-moi jusqu'à ce qu'il reste plus rien de nous deux à détruire. Ou demande-moi de partir. »

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▬ Dim 5 Mai - 1:46 ▬

(I know how to drive you insane)
Est-ce que t'as peur ? Non. T'es terrifié. Parce que tu collectionnes les mauvais choix. Chemin toujours sinueux quoi que tu fasses, fatalement attiré par le compliqué, destiné à toujours t'écorcher les genoux à force de tomber, mercurochrome sans ordonnance à volonté. Sous l'effet de l'ecstasy, il est d'autant plus facile de revivre cette solitude, cette noirceur, ce manque qui a si longtemps tabassé. Cette minuscule pièce entre quatre murs froids et épais, seul avec toi-même, la pire compagnie qui soit. Sans cesse à te demander si elle allait enfin se décider à venir ou à envoyer une lettre. Toujours à réécrire une histoire que tu savais ne pas pouvoir changer. Livre fantôme, encre invisible. Cœur qui saigne, âme qui se lamente, tourments devenus supplice de Tantale dans la cage de ton purgatoire. Ni père ni mère, et pas même cette autre âme oubliée qui semblait faire écho à la tienne. Que tu cherchais désespérément dans le même tunnel d’obscurité, persuadé qu'à deux vous auriez eu une chance de sortir du bourbier qui vous a été imposé dès ce tout premier cri poussé. Deux gamins perdus, abandonnés. Deux gamins perdus, qui s'abandonnent. T'as jamais dit qu'être dans ta tête c'était pire que leur sentence. T'as jamais dit que son absence c'était pire que l'abstinence. T'as jamais dit que la perdre c'était pire que cette liberté en berne. Tu l'as jamais dit, mais pourtant c'est évident. Trop pour toi, pas assez pour elle. Confession faite, c'est maintenant le choix qui s'en vient. Ta main devient instrument de ton martyr. Tout ce qui a toujours été ardemment désiré désormais à portée. Ce souffle contre ton oreille, cette poigne qui se resserre, ce corps qui s'accroche, et tant encore que tu pourrais réclamer et obtenir. Enfin. La croix ou elle. Dilemme insoutenable. La croix, symbole de ce que vous avez toujours été, si proche et si loin. Fusionnels mais étrangers. Jamais rien, mais jamais quelque chose. Comme un dieu et son sujet. Comme ces prières hurlées mais sans certitude qu'elles soient écoutées. Une malédiction que tu pourrais briser pour une nuit. Tout lui prendre, rattraper ce temps perdu en quelques heures, lui offrir tout ce que t'as gardé pour elle sans jamais le donner à qui que ce soit d'autres. Privilégiée qui s'ignore. Mais la choisir elle, ce serait renoncer à tout le reste. Tout ce que tu ne pensais pas vouloir, mais à quoi tu ne peux te résoudre d'abandonner. Un et après incertain, qui n'a aucune certitude de subsister si tu délaisses l'appel véhément de ton désir. Fièvre qui pourrait pousser à la combustion spontanée. Les doigts écorchent les deux convoitises, sans jamais vraiment s'attarder sur l'une ou l'autre. Et puis...

T'en peux plus. Parce que c'est tout ce que t'as toujours voulu. C'est ce que tu voulais quand elle est revenue, briser sa chair puis en finir avec elle. Pour qu'elle arrête de te hanter. Pour que l'obsession prenne fin. Parce qu'elle fait mal. Parce qu'elle t’aliène. Parce qu'elle t'enroule dans une camisole de luxure dont la soif ne s'étanche pas. Tu quittes le canapé pour soulever son corps comme s'il ne pesait rien, avide de toucher tout ce qu'elle t'a refusé, lui voler tout ce qu'elle n'a jamais voulu te donner. Mains sous ses cuisses pour la maintenir contre toi, tu n'as pas l'envie de la conduire plus loin que ce mur contre lequel tu plaques son dos. Putain. Tu pourrais hurler d'être ainsi déchiré. Deux lambeaux d'un même palpitant qu'elle tient entre ses griffes acérées. Laisser libre court à ce qui malmène vos bas ventres depuis l'éternité, deux amants maudits qui n'ont pas pu aller jusqu'au bout de cette attirance qui ressemble étroitement à de la démence. Le souffle convulse alors que les lèvres se rapprochent, intenable tentation, tu ne sais plus si c'est son air, le tien ou si les deux se mélangent. Une asphyxie que tu guéris en réduisant toujours plus la distance. « Et pourquoi pas contre ce mur ? » Pour exprimer la rage animale des années envolées et que vous cherchez à rattraper, cerf-volant dont le fil n'est presque plus à votre portée. Ses pieds ne touchent toujours pas terre quand tu hésites encore à choisir le ciel. Mais, il faut te rendre à l'évidence, aucun risque ne vaut d'être pris si le prix à payer est de ne plus la revoir. Et tu sais qu'elle le ferait, obstinée et trop fière dans cet ultimatum, parce que ce n'est pas ce qu'elle attend de toi. Ce n'est pas ce qu'elle veut que tu lui prouves ce soir. Elle vous pousse dans vos derniers retranchements, flirte dangereusement avec les limites, mais ce n'est pas ce qu'elle veut. Pas maintenant.

Sale gosse indocile qui pourtant se soumet, plie sous la menace de retourner dans cette prison de l'esprit soumis aux milles sévices dont tu t'es sorti quand elle est revenue dans ta vie. Mais non sans t'emparer d'une dernière offrande. Si un regard pouvait déshabiller, elle ne porterait plus rien. Corps dénudé, âme dévoilée, cœur ouvert. Vulnérabilité imposée, pour pouvoir la regarder dans son entièreté, même ce qu'elle n'a jamais osé te montrer. Et, non sans un déchirement d'avoir pu trouver les siennes, tes lèvres viennent trouver refuge contre son cou. Le bassin presse, arrache tout ce qu'il peut avant de renoncer à ce que tu crèves d'envie de posséder. Bleu. Bleu que tu prétends être tien mais qui ne l'est pas. Bleu que tu t'appropries à nouveau. Pas comme la dernière fois. Pas dans une violence lascive. Mais dans la même idée de marquer ton appartenance. Sa peau devient le territoire où tu laisses ta marque, nuque que tu dévores avec une avidité qui laisse des traces. Qu'elle se souvienne de cet acte manqué quand elle se regardera ce soir dans le miroir. Et pour les prochains jours à venir. Le ciel s'échappe, s'éloigne. Son cou reste sous ton emprise, étouffe un gémissement de regret, de douleur, de satisfaction, de tant de choses encore. Les pieds retrouvent le sol, mais les doigts ne laissent aucun répit, veulent eux aussi laisser leurs vestiges. Marquer au fer chaud ce à quoi tu renonces que pour mieux retrouver ce qu'elle te suppliera un jour de prendre. Ils glissent. Dérapent. S'attardent. Apprivoisent. Provoquent. Avant que la croix ne soit finalement retrouvée. Un Dieu qui lui-même rougirait par tant d'audacité. Et enfin, tu la libères. « C'est pas ton corps que je veux. Pas que. » Non, tu veux plus. Tellement plus. Le pendentif est plaquée contre sa poitrine, pour désigner précisément ce que tu convoites. Quand elle sera incapable de ne pas revenir, quand l'idée même de te sortir de sa vie lui sera insupportable, là, tu prendras tout. « Garde-la. » En souvenir de cette paix éphémère sur le champ de bataille, maculé de ceux qui ont osé, essayé de s'immiscer dans cette intimité jalousement gardée. Tant sont déjà tombés, tant tomberont encore, sur l'autel de ce jeu dérangé qui n'amuse que vous. « Et reviens-moi. » Encore. Toujours. Tu pianotes sur ton téléphone pour lui appeler un taxi. Cœur au bord de la falaise de la laisser ainsi partir. Voit-elle non seulement ce que ça te coûte ? Voit-elle non seulement, qu'au-delà de l'appartenance que tu lui imposes, tu lui appartiens tout autant ?

( Pando )

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irish blood ☩
We're all killers. We've all killed parts of ourselves to survive. We've all got blood on our hands. Something somewhere had to die so we could stay alive.

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Keira Thompson
Keira Thompson
b!tches be crazy

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
cicatrices : 217
crédits : Avatar: mercure retrograde; Signature: Astra

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▬ Ven 10 Mai - 18:45 ▬

I know how to drive you insane
3:27 AM

Quelque part
Et nulle part à la fois.

Loin de Détroit
Ailleurs qui n'existe pas.

Chambre étroite. Lit froid. Projecteurs des phares qui bien vite trépassent, les pensées en brèves ombres chinoises. Ce soir, t'es incapable de dormir. Morphée te fait la gueule. Le marchand de sable est depuis longtemps passé. À vrai dire, tu suis ses traces sans vraiment espérer le rattraper. Désert à n'en plus finir, la sécheresse à la gorge et la canicule au corps. Ce n'est pas l'alcool qui s'évapore en nausées. Ni la drogue qui se dissipe comme l'acide dissout les tripes retournées. Ce n'est pas non plus la lucidité qui revient te lapider des transgressions actées. Quoique peut-être. Quoiqu'un peu. Flashbacks en claques, grenade aveuglant l'ego dans l'obscurité de ton douze mètres carrés. Un ego mal placé. Un ego forcé de détourner le regard pour ne pas admettre ce qui ne saurait être nommé. Non. C'est le silence. La solitude. C'est l'absence. Une en particulier. Les lumières éteintes et les rideaux tirés. L'existence en latence. T'avais toujours affectionné ces heures pour ce qu'elles représentaient aux yeux des déprivés; une pause entre deux jours, entre deux temps. Entre deux mondes, presque, allongée sur la fine ligne distinguant l'éveil du sommeil sans les dissocier réellement. Elles étaient pour toi cette poignée d'indulgences que l'on recueillait dans l'anonymat de chaque nuit tombée, ces vécus et fabulés devenus miscibles, synonymes, ces réalités remodelées en ce qu'elles auraient pu être, mais n'ont jamais été. Des Et si parfois durs, et souvent tristes, des Et si à s'en voir nostalgique d'un hier tardant à arriver. Et tu les passais souvent, ces lapses, à combattre pour contempler un peu plus les fresques abstraites de ta conscience somnolente. Artiste intoxiquée en quête d'inspiration pour une histoire qu'elle ne couchera jamais sur papier. Avide de ressentir, avide de vivre. Ce soir, t'es incapable de dormir. Morphée te fait la gueule. Le marchand de sable est depuis longtemps passé. Et cette fois, tu regrettes de l'avoir manqué.

Reviens-moi.

Défibrillations. Les mots en battements saccadés. Intervention douloureuse s'entêtant à ranimer ce qui aurait déjà nécrosé. Dysrythmie pour un myocarde dysfonctionnel, à l'agonie. Il aurait pu tout avoir, l'enfoiré. Exorciser son mal devenu vôtre, en finir avec cette histoire décousue qui vous unit. Seule intention que tu lui prêtais, qui enfin se concrétisait alors qu'il t'avait plaquée contre ce mur avec la force des hommes tourmentés. La facilité, pour avoir trop lutté. La facilité, parce que naturelle, parce que depuis des lustres convoitée. Cette même facilité si étrangement accueillie lorsqu'il avait trouvé refuge contre ce cou, ce bassin que tu lui avais offert d'emblée. Le séisme du derme fendant ces lèvres desquelles un soupir s'en était échappé. Rien qui n'allait dans le schéma, et tout qui faisait sens. Le dénouement tel qu'il devait arriver, la fin telle qu'escomptée.

Qu'est-ce qui va briser en premier?

Les pieds avaient touché le sol avant que les esprits ne prennent leur envolée. Les étreintes s'étaient dissociées. Les sveltes, déchirées. T'avais pas compris. Tu comprenais toujours pas encore. Ça s'était vu dans le regard que tu lui avais jeté. Trop amusé, trop rutilant. Le rire transparent qu'on s'était hâté de déposer sur une amertume camouflée difficilement. Ça s'était senti, dans la docilité avec laquelle tu étais entrée dans ce taxi. Sans faire de vague ou chercher à célébrer cette énième manche remportée. Contrôle. Pouvoir. Victoire au goût de défaite. Seulement une lubricité insatisfaite, évidemment. Déception n'ayant rien à faire avec cette idée de boucler la soirée, moment que tu n'aurais de toute façon pas voulu voir perdurer. Fragilité hallucinée. Corbeau qui aura tôt fait de débarrasser des pensées. Torture entre les pattes qui sera rapidement chassée. Dès le premier arrêt. Ou le deuxième. Après quelques kilomètres. Sûrement d'ici la traversée d'un bout à l'autre du quartier.  

Mensonge.
Vérité qui lancine et s'impose qu'importe le nombre d'épouvantails dressés.

On y avait retrouvé cette capitulation des cités résignées dans la manière dont tu avais fini par faire tomber tes frusques au pied du lit. La pointe des pieds qui scindait en branle les continents, la main qui sculptait fiévreusement le relief des draps. Cratères dans le matelas. Couvertures montées en neige, agrippées en monts. Et la chaleur qui remaniait mers et rivières sur ton front. Est-ce qu'il t'aurait saisie avec la même brutalité? Passé ses doigts là où les tiens ont glissé? Calé son souffle sur toi, ramené ses lèvres sur cette peau en sevrage de son toucher? Est-ce qu'il aurait attendu que tu en demandes plus? Est-ce qu'il t'aurait préservée? Est-ce que vous vous seriez perdus, ou mieux retrouvés? Climat, climax au creux du bagne alors que tu t'étais imaginée refaire le monde à deux. Frissons. Tremblements. L'achèvement, comme une partition que l'on termine pour se sortir une pièce en tête. À bout de souffle, à bout de soi. De tout ce qui te travaillait, et voilà.

Pourtant, les notes qui reprennent du début.
Son nom qui ne s'efface - ne s'effacera - pas.

Reviens-moi.

Le sourire appréhensif.
Les doigts qui retrouvent cette croix.
Effleurent cette marque laissée sur le cou en émoi.
Et le rire. Le même. Ce rire tout aussi transparent.

« C'est mauvais signe. »

Assurément.

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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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