Listen to your doctor or die † James Lindley

Listen to your doctor or die

Fight so dirty, but your love so sweet Talk so pretty, but your heart got teeth Late night devil, put your hands on me And never, never, never ever let go

ft. @Charlie Dacre

James l’observait du coin de l’œil, sans rien dire, quand il mentionnait ne pas vouloir que les gens meurent. Personne ne le voulait, pas quand il s’agissait des gens les plus proches de soi. Pourtant, Lindley en avait déjà fait l’expérience et il n’avait même pas eu être présent, il n’avait pas réussi à la sauver, comme il l’avait espéré après avoir tué son père, de ces propres mains. Si les personnes qu’il aimait, il s’en souciait, bien qu’il le fasse à sa façon, les autres êtres humains étaient loin d’être sa préoccupation : le ténébreux n’hésitait pas à tuer, à les torturer, quand c’était nécessaire. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il aimait ça. Un léger soupir s’échappait des lèvres du grognon, s’il pouvait comprendre ce qu’on ressentait à la perte d’un être cher, il avait tendance à ne rien ressentir, même pas une once de pitié pour les autres. “Tu t’en fais beaucoup trop, Dick.”

C’était assez perturbant pour James, de se dire qu’on se souciait de lui, de sa propre sécurité et il avait du mal à s’habituer à ce genre de choses. Parce que cela voulait clairement dire qu’il laissait approché ces personnes de sa zone de confort, de cette carapace qui forgeait sa nature première et qu’il acceptait de laisser paraître. Mais le fond de ce gars était bien différent de ce qu’il montrait et peu de personne pouvait le comprendre où s’en rendre compte.

Les pupilles bleues du ténébreux se posaient à nouveau sur le visage de Charlie, quand il en venait à lui dire qu’il était un tendre et loin d’être un fou. Le ténébreux se mit à rire, pour le coup. Il ne savait pas réellement pourquoi, mais il riait le bougre. James ne se moquait pas, mais c’était déroutant, de se dire que la pensée précédente qu’il avait eut, finissait par être marqué des paroles par le médecin. “Alors, ne le dit à personne. J’en ai fait une putain de réputation et j’y tiens.” Mais il espérait que ces personnes ne tenteraient pas de s’approcher encore plus de lui, qu’il ne les autorisait. Il avait déjà du mal quand Riley était adorable avec lui et qu’elle faisait de son mieux pour s’adapter à son humeur. Si tous ces proches s’y mettaient, le brun allait finir par ne pas savoir que faire d’une telle situation.

Le grincheux se mit à grogner, roulant du regard, alors qu’il se redressait, les avant-bras appuyés sur ces jambes. C’était assez compliqué pour lui d’accepter que le Doc refuse de trop lui dire ce qui le préoccupait. Mais est-ce qu’il ne faisait pas la même chose, dans le fond ? Après tout, ils avaient tous leurs secrets, ces problèmes qu’ils ne voulaient pas dévoiler et James avait un putain de problème. “D’accord. Alors, j’te fous la paix avec ça, mais sache que si tu as besoin, ma porte est ouverte.” Et James était un homme de parole, beaucoup plus qu’on ne pouvait le croire.

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@JamesLindley

Oui, il s’en faisait trop. Il avait toujours eu des difficultés à mettre de côté ses sentiments et émotions. Il était passablement sensible au bien-être des autres. Amis, famille, étrangers. Ça lui jouait grandement des tours. Il avait cette habitude à toujours se mettre dans des misères pas possibles, justement, parce qu’il s’attachait trop vite. C’était sa nature et rien ne pourrait changer cela. Et bien que James lui demandait de ne pas s’inquiéter, il ne pouvait faire que le contraire. Le voir souffrir de blessures au quotidien, ça devenait de plus en plus compliqué. Mais, il continuerait à faire ce qu’il a toujours fais, c’est-à-dire, l’aider. Pourtant, il viendrait un jour où cela ne sera plus possible. Il essayait de ne pas trop y penser. Il avait déjà trop d’idées noires qui se frayaient un chemin dans ses pensées.

« Et je continuerais à me faire du souci, crois-moi ! »

Il aurait préféré ne pas s’en faire parce que c’était fatiguant, mais ainsi était faite la vie. Et même si l’idiot avait un malin plaisir à s’attirer des ennuis, Charlie ne le voyait pas autrement. Il aimait la personnalité du buffle, assez contradictoire avec sa propre personnalité à lui. Ils n’avaient pas tant en commun, cependant, il ne voyait pas son quotidien sans les râlages de James. Il y avait pris goût. Et même s’il avait tendance à lever les yeux en l’air à chaque complainte de l’idiot, ça le faisait sourire intérieurement.

« Tout ce que je veux dire, c’est que tu n’es pas que violence, tu es plus que ça ! – il rit – T’inquiète pas, je n’irais pas crier sur les toits que tu es une personne agréable... quand tu le décides. »

Il comprenait que James voulait éloigner les gens de lui et honnêtement, Charlie aurait voulu être capable de faire de même. Être un crow, c’était aspiré ses proches dans une spirale infernale de rebondissement et de mort. Il détestait ça. C’est d’ailleurs ce pourquoi il détestait son père. L’avoir attiré dans ce gang notoire de corneilles sadiques, ça avait la pire erreur pour sa famille, mais aussi, sa plus belle revanche sur la vie. Et même si aujourd’hui, il ne se voyait pas ailleurs, il en voulait toujours à son géniteur pour ça.

« J’apprécie ton aide... vraiment ! Je n’hésiterais pas à passer le pas de ta porte alors. »

Et de toute façon, James savait que celle de Dicky serait toujours ouverte. Si jamais, il fallait lui enlever du plomb dans sa chair ou recoudre une énième blessure. C’était plus une question d’habitude désormais.

« Est-ce que tu penses que tu vas réussir à tenir plus d’une journée sans te blesser ou maintenant, c’est une excuse pour que je vienne te faire la discussion ? »

Pas que ça le gênait. Mais il préférait savourer une bonne bière avec James plutôt que d’accourir pour le soigner.  

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ft. @Charlie Dacre

Il y avait parfois des personnes qui arrivaient à marquer le monde des hommes d’une façon particulière. Même les personnes les plus horribles en ce monde ne pouvait nier ce genre de choses. Charlie était l’un de ces gamins, qui avait réussi à marquer la vie de James, sans même qu’il puisse faire quoi que ce soit. Mais malgré toutes les bonnes intentions du monde, Lindley restait quelqu’un de solitaire et avait tout de même du mal à laisser les gens se rapprocher de lui. Pourtant, ces quelques semaines, il y avait des choses qui changèrent. Rien ni personne n’aurait pu croire qu’il finirait en colocation avec une personne, qu’il accepterait que son nid, sa grotte, soit accessible aussi facilement.

Est-ce que même les hommes de la pire espèce pouvaient changer ? Est-ce que lui pouvait changer ? Peut-être que oui. Peut-être que non. Chaque détail de sa vie le faisait sombrer un peu plus et il accentuait tous ces malheurs par la drogue et l’alcool. Pourtant, il n’est pas aussi mauvais qu’il ne voudrait le faire croire, James. Il a un bon fond, il sait se tenir, mais uniquement selon les personnes qu’il avait autour de lui. Le ténébreux faisait ces propres choix, pour sa survie, mais surtout celle de ces proches. Il gardait bien secret qu’il les aimait bien plus qu’il ne le montrait. Parce que tout homme sur terre avait ces faiblesses et les siens était celles de James. Le brun ricanait aux paroles de Charlie. Forcément que ce gamin n’arrêterait pas de s’en faire pour lui, c’était dans sa nature profonde. “Ne t’en fais pas, je compte me tenir tranquille à partir de maintenant.”

Autant parce qu’il n’avait pas envie d’attirer le gourou de Charlie, mais il avait un petit bout de femme à la maison qui n’hésiterait pas à l’engueuler s’il en venait à continuer de faire n’importe quoi. Alors forcément, cette fois, il comptait se montrer raisonnable. Parce qu’il n’avait pas réellement le choix, il fallait bien l’avouer. “Tout va bien, Dick. Je te promets de ne pas faire de conneries pour ne pas aggraver mon cas. Je tiens à ma vie, un minimum.” Un minimum. Parce que si ce n’était pas le cas, le ténébreux ne serait déjà plus là aujourd’hui. Pour une raison qu’il ignorait, James avait envie de vivre, uniquement pour pouvoir protéger les siens et s’il devait mourir, c’était en ayant préservé leur vie. En ayant réussi à protéger les personnes qu’il aimait le plus en ce bas monde.

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@JamesLindley

16h30. Le temps filait. Rappelé par son devoir de médecin et ses autres patients qui l’attendaient impatiemment, il se devait de quitter l’antre de Lindley. Bien qu’il aurait préféré rester assis sur cette chaise à échanger avec l’idiot, il ne pouvait pas se permettre de faire ainsi. Dieu savait qu’il avait besoin de repos, mais la discussion avec James l’avait, tout de même, remis d’aplomb. La vie à Détroit était assez sombre, solitaire, presque trop lugubre, pourtant, quelques âmes qui l’habitaient, permettaient au jeune volatile de garder la tête au-dessus de l’eau. Comme un appel, un sentiment, un cri, qui vous maintennaient au-dessus de ces vagues déferlantes. Il y a bien longtemps que le médecin aurait dû être écrasé par ce chaos. Sans pouvoir vraiment l’expliquer, Lindley faisait partie de ceux qui tendaient leurs mains en direction des abysses pour mieux l’aider. Il flottait. Regard porté vers le ciel assombri, l’avenir n’était pas très glorieux, est-ce que les choses pourraient changer ? Le sentiment de culpabilité disparaîtrait-il bientôt ? Il lui suffisait de continuer à avancer pour le découvrir. En attendant, il avait profité des quelques heures passées en la compagnie de James. Toujours aussi ronchon, un peu bourru et râleur. Il l’appréciait ainsi.

Le médecin hocha la tête aux affirmations de l’idiot, un petit sourire aux lèvres. Il finit par se lever, repassa un peu sa chemise froissée, avant de commencer à ranger tout le matériel accumulé sur la table. Et même s’il avait envie de rester un peu plus, il ne pouvait pas laisser les prélèvements de sang se gâcher. Sinon, il devrait repasser et sûrement que le buffle n’avait pas envie d’être traité comme un cobaye.

« Tu sais que je t’apprécie beaucoup James, mais j’ai une septuagénaire qui m’attend pour ses soins. Probablement qu’elle râlera moins que toi ! »

Il fit un clin d’œil à James avant de récupérer son manteau. On était encore en septembre, mais le froid s’installait progressivement sur la ville. Puis, hors de question de sortir sans son manteau préféré. Paquet de cigarette récupéré dans sa poche droite, il sortit un bâton de nicotine avant de le mettre entre ses lèvres. Vieille habitude tenace. Il attendrait, toutefois, d’être dehors pour l’allumer par respect. Il s’avança vers la porte, une main sur la poignée, un doigt pointé vers Lindley, les pupilles qui soutennaient son regard. Il fit une brève pause, presque pour penser à ce qui allait sortir de sa bouche. Quelque part, il se retennait. De quoi ? Seul lui le savait.

« Tu m’appelles, Jamie ! »

Grand sourire aux lèvres, la cigarette presque sur le point de tomber, il s’avança à l’extérieur, respirant l’air pas si pur de la ville, refermant derrière lui la porte de la maison de James.

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