I do very bad things and I do them very well • ft. Lorcan O'Connell

I do very bad things and I do them very well

Fight so dirty, but your love so sweet Talk so pretty, but your heart got teeth Late night devil, put your hands on me And never, never, never ever let go

ft. @Lorcan O'Connell

Quelle heure était-il ? Aucune putain d’idée. Depuis combien de temps James était-il en train de bosser sur sa caisse ? Il n’en savait foutrement rien. Mais cela faisait plusieurs heures qu’il bossait dessus. S’il ne pouvait pas le faire tous les jours, comme il l’espérait, dès qu’il en avait l’occasion, Lindley faisait en sorte de profiter de son temps libre pour continuer les réparations de cette bagnole. Depuis qu’il l’avait acheté, pas très cher en vue de son état, il n’arrêtait pas et d’une certaine façon, il était plutôt fier de pouvoir bichonner cette beauté. Enfin, future beauté. Ce petit mustang allait rouler du tonnerre, dès qu’il pourrait la conduire. Tout du moins, il l’espérait.

C’était penché sur le moteur, avec ces mains dans le moteur, comme on dit, que le brun entendra quelque chose derrière lui. Il fronçait les sourcils, ce n’était pas tous les jours qu’il recevait de la visite. Clairement, il avait donné son adresse à peu de personne, la plupart du temps, on l’appelait où on lui envoyait un message et ils se donnaient rendez-vous en ville. Cette fois, c’était différent. Malgré tout, il continuait de bosser sur sa caisse, sans avoir l’air de réellement faire attention à ce qu’il se passât derrière lui, avant qu’une voix familière lui révèle l’identité du bougre qui osait venir le voir dans son antre. Lorcan, ce petit con. Il le connaissait depuis quelque temps maintenant et même s’il ne l’avouerait sans doute jamais, il faisait partie de son cercle d’ami qu’il affectionnait tout particulièrement. Mais à sa façon. Parce que James était ce genre de gars.

Le ténébreux en imposait, tout de même, avec sa gueule sévère, ce visage fermé et ce regard, ces yeux qui donnaient l’impression qu’il pouvait vous tuer sans aucune difficulté, sans une once de remords. Concrètement, c'était le cas. Il pouvait le faire. Mais, il y avait toujours une raison derrière. James se redressait, attrapant un bout de tissu pour essuyer ces mains, encore pleine de cambouis, avant de se retourner pour poser les yeux sur ce gars, esquissant un petit sourire en coin, alors qu’il se dirigeait vers cette petite table où étaient rangés ces outils. “Qu’est-ce qui t’amène, Lorcan ? Quel genre de connerie, tu m’as fait cette fois ?” Ce petit con avait besoin de se prendre des coups parfois et James était bien capable de lui en foutre, tant que cela l’aidait. Il attrapait une bière, pour boire une gorgée dedans, s’appuyant contre sa caisse, alors qu’il posait les yeux sur le jeune.

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James laissait rarement des personnes venir chez lui, les laisser empiéter dans son intimité. Cet endroit qui était son antre et où il tentait de retrouver le calme. Chose parfois compliqué, même pour un type comme lui. Quand il sentait, qu’il pouvait vriller, il venait se réfugier prêt de sa Mustang, à la bricoler en espérant que cela l’aide à préserver les autres d’une colère enfouit au plus profond de son âme. C’était encore ce qu’il se passait aujourd’hui. Beaucoup parlaient, sur un petit gars et la place qu’il avait dans le gang. C’était frustrant, il avait eu envie de tous les buter, rien que pour se permettre ce genre de paroles, pour ternir la réputation de ce gars, qui n’avait rien demander à personne. James avait tout de même fini par se contenter d’écouter, il n’agissait pas, parce qu’il ne connaissait pas l’histoire et que beaucoup parlaient pour ne rien dire, il attendait, gardant un œil sur Lorcan, plus qu’il ne voulait bien l’avouer. Ce n’était pas franchement étonnant venant de Lindley, il gardait toujours un regard protecteur sur les siens, ceux qu’il avait acceptés dans sa vie.

Les premiers mots qu’il avait prononcés, donnait cette sensation à James qu’il y avait un souci, que quelque chose le tracassait. Il plissait le regard en observant le plus jeune, comme s’il tentait de sonder son âme pour y voir toutes les cassures. Parfois, on reconnaissait les types brisés par la vie, avec des blessures plus profonde que ce qu’ils voulaient bien avouer. Mais c’était compliqué de réellement savoir ce qu’il y avait chez ces personnes.  La suite de ces mots fit sourire le ténébreux, alors qu’il attrapait une bière, lui ouvrant pour venir le lui tendre. “Aucun deal avec moi, Lorcan. Tu es ici chez toi, autant de temps que tu le voudras.” Et c’était le même genre de truc qu’il disait aux autres, à ces potes qu’il acceptait d’avoir et que même s’il n’avait rien, James n’était pas autant dérangé que ça par leur présence. Ces personnes étaient des exceptions, même si Lindley n’était pas le genre à vraiment parler de ses propres problèmes, il était prêt à être présent pour les siens.

James se tournait vers sa caisse, buvant sa propre bière, l’observant, une main dans les poches, en entendant les mots du plus jeune, qui se faisait chier, comme il le disait si bien. Le ténébreux esquissait un sourire en coin, parce qu’il avait un peu de mal à y croire. “Oh ? Vraiment ? Tu te fais chier où t’as besoin d’un vrai pote à qui parler ?” Le brun regardait le plus jeune du coin de l’œil, avant de lui voler sa clope, pour ensuite poser sa bière sur la table et retourner prêt de sa caisse, se mettant à nouveau à bricoler. “Reste pas là et vient m’aider, p’tit con. Tu me raconteras ce qui te pourrit l’esprit à ce point. Et ne me dis pas qu’il n’y a rien, je te connais depuis pas mal de temps maintenant.” Et on ne prenait pas Lindley pour un débile bien longtemps. Il était assez observateur pour savoir qu’il y avait quelque chose de différent, autant par son absence, que par les rares fois où il le voyait au bar. La clope entre les lèvres, le ténébreux bricolait cette bagnole comme si c’était sa gonzesse - et loin de lui l’idée de s’emmerder avec ce genre de connerie, d’ailleurs -, il savait qu’il aurait du boulot, mais il aimait ça.

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“Elle le sera encore plus une fois que je pourrais la conduire.” Dit-il un sourire aux lèvres, alors qu’il avait encore les mains dans le moteur, attrapant la courroie pour la retirer. Un soupir s’échappait de ses lèvres, c’est qu’il y avait encore des pièces en état, mais d’autres… C’était une véritable catastrophe et il se demandait encore comme le propriétaire précédent avait pu laisser une caisse pareil dans un tel état. Il posait un regard rapide sur Lorcan, esquissant un sourire en coin. “Dès que tu peux, ramène là. On l’installera ensemble. Et je te remercie pour l’aide. J’ai eu de la chance, le moteur est encore en état, c’est la merde à côté qui pose problèmes. Enfin, j’espère seulement que cette caisse ne me pétera pas à la gueule au premier démarrage.” Non pas que cela le dérangeait de bosser sur cette merveille tout seul, bien au contraire, ça avait un étrange moyen de le détendre, alors qu’il était une véritable boule de nerf, une colère qu’il avait du mal à extérioriser autrement qu’en cognant où torturant d’autres gars. Il se savait différent, à quel point ? Il ne se posait pas la question. Il était déjà foutu.

Le ténébreux haussait un sourcil à la mention d’une possible meuf dans sa vie, posant les yeux sur Lorcan avec une interrogation certaine. C’était quoi cette idée sortie tout droit du fion de Satan ? Il s’amusait déjà bien assez avec les gonzesses, il n’avait pas besoin d’avoir une meuf dans sa vie. James roulait du regard, niant de la tête, alors qu’il reportait toute son attention sur sa voiture, retirant les pièces qui étaient dans un sale état et qu’il allait devoir clairement remplacer. “Je n’ai pas besoin de gonzesse, Lorcan. Les putes et les histoires d’une nuit me sont largement suffisantes.” Il s’interdisait de s’impliquer de trop avec quelqu’un, ce genre de relation, il estimait ne pas la mériter, que personne n’était suffisamment solide pour le tenir et arriver à l’aider à contrôler ces démons. “Les gars comme moi ne mérite pas ce genre de conneries.” Parce qu’il avait l’intime conviction qu’il finirait par faire du mal autour de lui. Même ces amitiés, il gardait une distance, il évitait de trop s’impliquer dans le sentimental, dans l’unique but de ne pas les blesser d’une quelconque façon qui soit.

Peut-être qu’il s’était fait une fausse idée de tout ça, de sa propre situation, mais il avait fini par s’en convaincre, et ce, depuis plusieurs années. Il avait échoué avec sa mère, sa mort était uniquement sa faute et il se sentait responsable. À un point qu’il se punissait lui-même, en se sachant foutu pour foutu, que le pardon, même Dieu ne là ne lui accorderait pas et ce sur différent point.

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James haussait un sourcil face à ces questions, face aux paroles que Lorcan avait envers lui. C’était un peu difficile de se mettre à la place de Lindley, parce qu’il avait bien plus de secrets qu’il ne le faisait croire. Il assumait chacune de ces actions, chaque choix qu’il avait fait, était totalement assumé, quand bien même il considérait mériter le fait d’être seul et de ne pas avoir besoin de finir avec quelqu’un dans sa vie. Autant par crainte de sa propre personne, que par peur de souffrir. L’amour était quelque chose de particulier, elle pouvait anéantir un cœur sans aucune difficulté. Il l’avait connu une fois et depuis, il l’évitait comme la peste. Le ténébreux ne pouvait s’empêcher de rire aux premières interrogations du plus jeune. Estimait-il mérité son “malheur” ? Parce qu’il avait fait des conneries ? Rien que d’y penser, cela amusait étrangement James. “Je ne regrette pas ce que j’ai fait. Que ce soit de tabasser le premier connard qui passe où d’arracher la vie à un être-humain. Ce sont des choses pour lesquelles je ne ressens aucun regret, ni culpabilité.” Certaines personnes méritaient largement de mourir, peu importe comment on s’y prenait.

Lindley était peut-être l’un de ces gars qui méritait de mourir dans la pire des souffrances, mais ce n’était pas un sujet sur lequel il s’intéressait. Au contraire, il vivait tellement au jour le jour qu’il ne s'attendait à rien. Mais il vivait avec cette peur de perdre le contrôle et de faire du mal aux personnes qui lui sont chères -même s’il n’avouerait pas qu'elles étaient importantes pour lui- Cette crainte que les ténèbres finissent par le dévorer et qu’il n’arrive plus à rien. L’alcool, la drogue, le sexe, tout était un prétexte pour se défouler, cet exutoire qui lui permettait de se sentir encore humain, même un petit peu. Le ténébreux bu une gorgée de sa bière, alors que les dernières paroles de Lorcan le firent tiquer. Son regard se posait sur le plus jeune, avant qu’il ne laisse échapper un soupir las d’entre ses lèvres, niant lentement de la tête. “Non, Lorcan. Les femmes c’est différent. Si tu en veux une en particulier, tu ne peux pas seulement débarquer et dire qu’elle t’appartient. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.”

Un nouveau soupir s’échappait des lips du brun, alors qu’il réfléchissait à comment il pourrait expliquer tous ça à ce gamin. James savait qu’il avait reçu une éducation bien différente de certains jeunes, il avait des préceptes bien implantés dans son crâne et forcément que ce ne serait pas facile de lui faire comprendre qu’il y avait certaines choses sur lesquelles il se trompait. Mais c’était un bon gars, Lindley le savait, il n’était pas devenu son ami pour rien, c’était parce qu’il avait vu que ce gamin avait quelque chose. “Les femmes doivent être considérées tel qu’elles le sont, on ne peut contrôler leurs faits et gestes, ni leur imposer quoi que ce soit, Lorcan. Si tu veux une femme en particulier, ne le lui impose pas, mais montre lui plutot que tu tiens à elle. Toute la différence est là, dans ta façon d’agir avec elles.”

Le ténébreux avait beau être un célibataire endurçi, il avait eut des relations, dans sa jeunesse, et une l’avait marqué à vie, tel le fer chaud sur sa peau, cette brûlure constante qui ne le quittait pas. Il avait même fini par marquer sa peau à l’encre pour cette femelle. Mais les années étaient passées et tout avait fini par devenir que des souvenirs qui s’effaceront, peut-être, avec le temps. James était loin d’être l’homme qu’il était aujourd’hui, à cette époque. Il était beaucoup plus ouvert, quelqu’un d’un minimum joyeux quand il était en sa présence, comme une bouffée d’air frais. malgré une situation familiale qui n’en valait pas le coup. Et puis, cette lumière avait fini par disparaître, pour laisser un homme, seul, dans un monde rempli de noirceur et dans laquelle il avait fini par s’y enfoncer, petit à petit. Pour faire de lui, quelqu’un d’horrible.

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Est-ce que James avait un sommeil aussi léger ? Allez savoir. Il n’en parlait pas, comme beaucoup d’autres sujets. S’il avait des cauchemars, que ces nuits pouvaient se retrouver particulièrement agiter, cela n’avait jamais un rapport avec ces propres actions, mais bien ceux de son ennemi de toujours, qui même mort, continuait de le hanter d’une certaine façon. Pour quelle raison ? Il avait du mal à répondre à cette question. James ne comprenait pas toujours les messages que la vie lui envoyait, que ces rêves pouvaient évoquer. Même ces propres sentiments restaient quelque chose de mystérieux et il avait tendance à chercher à les effacer. Est-ce que cela marchait ? Si pour l’instant, c’était le cas. Il savait qu’à un moment donner, il allait perdre le contrôle.

Les paroles de Lorcan fit rire James, qui gardait le nez dans le moteur, son faciès exprimant un amusement certains par les paroles du plus jeune. Certes, c’était quelque chose qui pouvait en étonner beaucoup, de voir James parler de cette façon. Il avait beau avoir une réputation d’enfoiré, le brun était également un homme qui pouvait se montrer plus doux qu’on ne le pensait. Lindley n’était pas seulement un connard, il était bien plus que ça, et il s’efforçait à le cacher, parce qu’il voulait éviter de blesser les autres, de faire du mal à son entourage. “Mais la question est : t’en est fier de tes escapades nocturnes ? De ces agissements avec les femmes ?” Le brun rit doucement, avant de se redresser, pour poser les yeux sur son ami. “Peu importe la personne qu’on est tout homme a besoin d’un minimum d’amour.” Est-ce qu’il allait devoir s’ouvrir plus qu’il ne le voulait réellement ? James faisait son possible pour l’éviter, mais parfois, il fallait accepter qu’on découvre une facette bien différente de ce qu’on voulait montré aux autres. “Même les plus gros connards de ce pays en ont besoin. Mais la véritable question est de savoir si on le veut vraiment.”

James relevait les yeux vers Lorcan. Il souriait, le vieux, aucun de ces amis ne prenait la peine de lui rendre visite par simple plaisir de voir sa sale gueule de grognon. Lorcan était un bon gars, mais il y avait quelque chose dans ce gamin qui semblait brisé et Lindley avait envie d’être présent pour ce gamin. À défaut d’avoir eu, lui-même, les bonnes personnes à ces côtés, le ténébreux tenait à être présent pour les siens. Il s’allumait machinalement une cigarette, attrapant sa bière, pour en boire également une gorgée, alors qu’il jaugeait du regard le plus jeune. “Alors, il n’y a aucun problème. Ce n’est pas parce que tu te tapes toutes les nanas de la ville que tu en es forcément amoureux. Mais il y en faut une, pour sortir du lot et te rendre fébrile.” Il s’appuyait sur sa voiture, posant à nouveau les yeux sur Lorcan, un sourire insolent sur le visage. “Alors, dis-moi, gamin. Y a-t-il une femme qui te rend fébrile ? Qui te fait augmenter ton rythme cardiaque quand tu poses les yeux sur elle ? Qui a le pouvoir de faire te sentir bizarre en sa présence ?” L’amour, il l’avait déjà connu, ce cher James, mais il n’avait jamais parlé de ce genre de choses. Pourtant, il continuait de décrire chaque ressenti qu’on pouvait avoir en présence de la personne qu’on aimait. “Laquelle c’est ?”

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“Oh ? Vraiment ? Intéressant.” Cette réponse si cinglante de la part de Lorcan faisait sourire James, qui ne pouvait s’empêcher de ricaner. Ce petit ricanement si significatif chez lui, et qu’il fallait réussir à traduire. Parfois moqueur, parfois amusé. James était doué pour ne jamais réellement faire voir ce qu’il pensait en réalité. C’était la seule façon de se protéger des pièges de la vie. Même s’il s’entourait, il faisait en sorte d’éviter que ces proches ne se rapprochent trop de lui. Mais… Est-ce que cela marchait réellement ? Allez savoir. Lindley était le meilleur quand il s’agissait de ne pas s’avouer certaines choses, dans l’espoir que son esprit et son cœur finisse par oublier.

Le ténébreux haussait un sourcil à l’interrogation de ce petit con, qui était un ami, avant de se mettre à rire. Est-ce qu’il pensait précisément que James était tombé pour une femme ? Il y avait beaucoup trop de secret chez cet homme pour que ce soit l’un où l’autre et Lindley aimait que trop bien jouer là-dessus. “Personne, gamin. Cela fait bien trop longtemps que cette histoire est terminée. Un amour de jeunesse. Et je suis bien trop vieux pour ces conneries maintenant.” Oui, il avait connu l’amour dans sa jeunesse, avant même qu’il finisse en prison et abandonné à son sors. Mais James n’avait plus rien à faire de cette histoire et cela s’était terminé aussi vite que cela avait pu commencer.

Il n’avait pas cherché plus loin et préférait rester seul sans avoir à devoir gérer ce genre de sentiments. Qu’est-ce que cela pouvait lui apporter de toute façon ? Lui qui était aussi horrible que les monstres cachés sous le lit des petits enfants. Il se considérait comme quelqu’un de différent, parce qu’il aimait beaucoup trop frapper et la violence était dans son sang. Le ténébreux avait donc très rapidement fait la conclusion qu’il n’apporterait rien à personne, peu importe ce que ces propres émotions lui dirait. Peu importe pour qui son cœur pourrait chavirer, il faisait tout pour le cacher et ne pas avoir à devoir gérer ce genre de choses. Et passer la nuit avec des femmes et différents hommes étaient l’unique solution qu’il avait trouvé, en plus de l’alcool et de la drogue, pour lui faire oublier un passé qu’il n’avait plus envie de ce souvenir. “Tu pensais réellement qu’un gars comme moi tomberait amoureux ? Laisse-moi rire, Lorcan. J’suis un véritable iceberg à ce niveau-là et je pourrais faire couler le Titanic une seconde fois si je le voulais.” Ricanait-il, tout simplement.

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Est-ce que c’était pathétique ? Sûrement. C’était même, peut-être, une certitude. Mais James avait l’habitude de rester seule, de ne pas s’attacher à qui que ce soit et si c’était le cas, même lui ne chercherait pas à s’avouer que quelque chose se passait. Le ténébreux se contenter de hausser les épaules à cette phrase. “J’avoue, c’est totalement le cas. Mais qu’est-ce qu’on y peut ? La vie ne nous a pas fait de cadeau.” Le ténébreux ne pouvait qu’accepter le fait que tout cela était d’un pathétique hors norme. Mais il faisait tout de même son possible pour vivre une vie normal. Cela avait été compliqué, de s’intégrer à nouveau, à sa sortie de prison, mais il avait fait son possible et cela faisait bien dix ans, qu’il se battait contre ces propres démons.

James posait un regard sur le plus jeune, esquissant un sourire en coin face à cette fameuse question. Il ne se l’était jamais posé, parce qu’il avait pris l’habitude de tout simplement vivre chaque jour, l’un après l’autre, parce que beaucoup de choses pouvaient se produire très rapidement. “Je ne me projette jamais aussi loin. Déjà parce que ça ne sert à rien et parce que j’suis ancré dans une habitude : vivre un jour après l’autre, m’est bien plus important que le reste. Et puis, je suis déjà bien trop vieux pour ça. Dans dix ans, j’en aurais 57 et je serais proche de la retraite.” Et il ricanait le bougre, à ces propres mots, mais c’était évident. Lindley se faisait vieux, mais s’il devait réfléchir et répondre sincèrement, il savait déjà ce qu’il voulait. “Mais si tu veux vraiment une réponse : une vie tranquille, me suffit amplement.”

Le ténébreux attrapait une autre bouteille de bière, l’ouvrant pour boire une gorgée. Il sentait bien que Lorcan était pris par quelque chose qui le perturbait plus qu’il ne voulait l’avoué. Sinon, il ne serait pas là à vouloir discuter de ce genre de chose. Le brun l’observait doucement, avant de poser une main sur sa tête et lui ébouriffer les cheveux. “Finir seul, sera de mon propre choix. Les regrets, tout le monde en a, Lorcan. Il faut seulement apprendre à vivre avec, où se battre pour changer les choses.” Est-ce que James avait encore le temps pour changer les choses et avoir envie d’apaiser son âme ? Il n'en savait rien. “J’suis déjà vieux, mais toi… Tu es encore jeune, gamin. Tu as encore le temps de changer les choses, si c’est que tu veux vraiment. Et puis, tu n’es pas un mauvais gars, tu as un bon fond, mais t’es comme moi : cette carapace que tu t’es construite est dur à détruire même par soi-même.”

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Plus la conversation se poursuivait et plus James avait l’impression que Lorcan était un jeune homme qui souffrait, qu’il le cachait parfaitement bien et que la vie semblait bien plus difficile à ces yeux que ce qu’il pouvait faire paraître. Lindley se contenter de l’écouter, dans un premier temps, tout en réfléchissant à cette fameuse question. Qu’est-ce qui était une vie tranquille pour Lindley ? Pas grand-chose, en réalité. S’il avait ses problèmes, qu’il avait une carapace également, James faisait tout pour vivre et profiter du temps qui défilait. Il avait perdu assez de temps comme ça quand il était en prison. “Pour moi ? Et bien, disons que le simple fait d’avoir mon chez-moi, ma bécane, ma voiture et de savoir que je suis entouré des personnes essentielles à ma vie est le plus important. Le tout est de savoir qui ils sont, ces gars sur qui tu peux vraiment compter en cas de problèmes. Ceux qui t’écouteront, peu importe l’heure du jour et de la nuit.”

Parfois, il ne suffisait pas grand-chose pour avoir l’air d’être apaisé et plus tranquille dans la vie qu’on menait. Si James avait la réputation du mauvais gars, un peu taré dans certaine circonstance, disons qu’il jouait plutôt bien son jeu. Il tentait de faire en sorte qu’on ne l’approche pas, mais bizarrement, pour certaines personnes de son entourage, il subissait un échec et ne pouvait pas faire autrement que d’être entouré. Le ténébreux observait le plus jeune, avant de sourire doucement et d’aller ébouriffer ces cheveux, plutôt un geste fraternel, loin d’avoir l’envie de remplacer le père de Lorcan, mais il était certain que le plus vieux voulait être présent pour ce gamin qui semblait perdu dans sa vie. “Il n’y a aucune honte à ça, Lorcan. Je t’assure. Le tout est de savoir à qui tu veux montrer ce côté de toi et de choisir les bonnes personnes qui peuvent découvrir qui tu es en réalité. Cela ne nous rend pas faibles, je t’assure.”