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 How much a dollar cost | w/ kadeuce

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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Mar 22 Fév - 0:12 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

La nuit d’Erin se termine sur le canapé du salon des Ward qu’elle n’a pas quitté depuis qu’elle est revenue de l’école. Il est même rare que la directrice de l’école puisse apercevoir la mère et la fille arriver à l’heure pour l’ouverture des grilles. Elle avait d’ailleurs tenu à féliciter Erin qui s’était contentée d’un sourire de circonstance - bourré d’hypocrisie - en embrassant sa fille sur le front avant que cette dernière ne rejoigne ses camarades de classe. Contrairement à ses habitudes, elle est rapidement retournée chez elle au lieu de flâner dans les rues comme elle aime le faire à la fraîcheur du matin.

Plusieurs fois, elle a manqué de mettre le feu au canapé en tissu en manquant de s’endormir la cigarette au bord des lèvres. Mais le petit marteau en bois de la juge Judy qui martelait la télé la réveillait toujours à temps et en sursaut pour éviter un nouveau drame dans cette famille. Le cadet tué et l’aîné grande brûlée, Erin ne laisserait jamais une telle occasion à Mara de briller encore plus. Celle du milieu a déjà eu ses heures de gloire à New-York. La jeune femme avait encore du mal à digérer le retour de cette inconnue dans sa vie. Leur vie. Le comportement de Mara envers sa nièce l’agaçait particulièrement.

Alors, les vingt mille dollars trouvés ainsi, à même le sol, devant chez elle, l’esprit compliqué d’Erin avait du mal à y croire. Et quand bien même Kadeuce lui avait dit de dormir lors de leur conversation nocturne, elle n’avait pas réussi à trouver le sommeil, envahie par des pensées qu’elle n’arrivait pas à laisser partir. A quatre heures du matin, elle suivait une vidéo sur youtube qui expliquait les bienfaits de la respiration alternée, technique de yoga Pranayama qui doit normalement faciliter la venue des bras de Morphée. Mais rien. Les yeux d’Erin étaient restés désespérément grands ouverts, voyant défiler les heures au rythme du pincement alterné de ses narines.

Un nouveau coup de marteau vient la tirer de son demi-sommeil. La juge Judy rend son verdict au cours d’un procès qu’elle n’a absolument pas suivi. Se redressant, Erin rallume la fin de sa cigarette et attrape sa tasse de thé qui a refroidi depuis plus d’une heure. Le regard vide de fatigue, elle attrape son téléphone qui affiche un message non lu. Immédiatement, son cœur se met à battre contre sa poitrine, réanimant ainsi ses souvenirs pris dans le brouillard de son sommeil difficile. “Oh shit.” Un rapide coup d'œil autour d’elle pour se rendre compte de l’état du salon, submergé par un raz-de-marée de jouets pour enfants. Allant du déguisement de fée au circuit pour voitures passant sous le meuble de la télé. “Oh shit.” Sa cigarette fumante s'éteint dans son thé lorsqu’elle penche la tête sur sa tenue : un vieux pull accompagné d’un legging troué sur le haut du genou. Erin est au summum de son bon goût. “Shit !” La jeune femme se doit alors de faire un choix : une maison entretenue ou être présentable. Rapidement, la deuxième option lui apparaît comme une évidence.

Cendrillon - les tâches ménagères en moins à son sacerdoce - alors changée, et surtout lavée, attache ses cheveux qui refusent tout ordre. Un expert pourrait lire le chaos de sa vie en analysant celui présent dans ses cheveux. Elle songe d’ailleurs sérieusement à aller se faire tresser pour ne plus avoir à les entretenir aussi régulièrement. Mais l’idée même que la sœur de RJ touche à sa tête ne la tranquillise absolument pas. Elle sait à quel point les Kelly sont soudés entre eux. Et elle sait aussi à quel point Bennie peut avoir le sang chaud.

La télé tourne encore, fond sonore qui empêche Erin de sombrer dans la folie qui la guette depuis la veille. Mais en entendant frapper à la porte, un sourire se dresse sur son visage, et c’est son cœur qui s’anime toujours de la même façon lorsqu’elle le sait proche. Malgré ce qu’il a aisément deviné, Kadeuce leur a octroyé cette chance, désir de se connaître au-delà d’une nuit passée ensemble et d’un être maintenant partagé. Prudente, elle se garde de lui en montrer trop, refusant de laisser son cœur prêt à déborder la guider dans cette folle entreprise dans laquelle ils se sont lancés. Chaque chose en son temps, dicton qu’elle tente de s’appliquer pour ne pas l’effrayer. Nina Simone était déjà un peu exagérée. Mais ce jour, l’emprise de la panique est plus forte que tout ce qu’elle peut ressentir pour le père de sa fille. Son sourire disparaît rapidement sous l’angoisse lorsqu’elle ouvre la porte qui d’habitude est toujours ouverte. “Hey, come in.” Erin s’empresse de refermer la porte derrière lui, non sans jeter un regard à la rue inanimée à cette heure de la journée. Eight mile n’est pas un quartier connu pour son affluence. La plupart des maisons sont vides, ou squattées. “Don't look at the mess. My sister came back from New York and she doesn't know how to use a vacuum cleaner or even wash the dishes.” Elle non plus, n’était pas une grande adepte du ménage. Sur les nerfs, elle le regarde enfin en lui souriant, passant nerveusement sa main le long de son cou. “I … Just, sit on the couch, I’ll get something.” Et elle s'éclipse pour monter quatre à quatre marches qui la sépare de l’étage. Depuis sa chambre, elle continue. “I know, my call was weird but …” Dans un soupire, la jeune femme redescend une enveloppe à la main et une cigarette à la bouche. Prenant place près de lui sur le canapé, elle lui tend la source de ses tourments. “Yesterday, I found this. On the street, right in front of the house. It was there. Right on the ground. And you know, that's unusual.I mean who loses 20 000 dollars in the street in eight mile ?” A l’aide d’une bougie, Erin allume sa cigarette qui menaçait de tomber. “ It’s … 20 000 dollars.” Elle n’en revenait toujours pas. “ In eight mile.” Elle fume, rapidement, pour ne pas lui laisser le temps de répondre. Et puis, un rire nerveux lui échappe. “I know you think I'm crazy but... Imagine if the police knew we were seeing each other and gave me that money and wanted to trap me with it! Imagine it's just to get information about you! What if... I don't know. I don't know, I don't know.” Elle le regarde, perdue, débordante d’imagination surtout, Erin laisse aller sa tête contre le dossier du canapé en gémissant. “Go ahead and tell me I'm crazy and that it's just luck.” Un sursaut lui fait relever la tête, comme éclairée par une idée qui traverse son esprit. “Sorry, I didn't ask you if you wanted a drink ! Do you?”
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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
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▬ Jeu 24 Fév - 0:20 ▬



How much a dollar cost
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words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Les questions se sont emmêlées. Nombreuses et instables, elles voguent dans l'esprit comme pour essayer de se stabiliser – en vain. Les craintes sont là qu'il ne parvient pas à chasser, comme une légère frayeur qui s'est immiscée en poison contre l'endocarde déjà essoufflé. Oh, elle est vulgaire cette chance qu'on lui laisse. Elle est audacieuse, finalement, cette volonté de tenter cette parcelle de normalité qu'on s'est risqué à lui présenter. Mais il a plongé, il s'est laissé charmer par ce sourire qu'il craint de voir s'entacher quand les affres se rappelleront, quand les ténèbres s'avanceront. Hésitant, Kadeuce, dans cette ruelle qu'il a remonté. Ailleurs quand les pas persistent à fouler le sol humide jusqu'aux longues allées silencieuses et désertées. La demeure que les prunelles lorgnent. Cette présence qu'il espère y trouver, ce piège qu'il se met lentement à supposer. Ils sont nombreux, ces ennemis possédés. Ils peuvent être cruels, sanguinaires – son frère en a payé les frais. Faute qu'il persiste à porter, coupable tout désigné pour ce qu'il ne peut plus ignorer. Alors la peur réside, s'ancre avec fermeté contre le palpitant qui s'accule sous les hypothèses levées. Trop lourdes, les craintes. Trop oppressantes pour ces poumons qui semblent s'être figés. Plus encore quand les coups résonnent, quand la porte est dérangée. Là, le néant menace au-dessus des esprits tremblants et fissurés. Il craint le carmin qui pourrait avoir à s'écouler, il craint les images que peuvent cacher cette demeure qu'il aurait dû mieux veiller. Elles sont trop innocentes, les âmes qui s'y endorment, qui pensent pouvoir s'y reposer. Elles sont siennes, priorités toutes dévoilées qu'il aurait dû mieux assurer. Il gronde, l'endocarde. Il laisse les tambours de ses frayeurs et de sa rage se manifester. Le souffle coupé, l'impression que le sol se dérobe sous ses pieds – et pourtant. Mais c'est bien elle qui se dessine dans cet encadrement guetté. C'est bien elle qui se présente à cette hauteur qui manque de s'effondrer. « Hey, come in. » L'invitation donnée, celle qu'il ne comptait pas attendre en vérité. Il s'engouffre dans cet abri, il s'avance là où nul mal ne devrait avoir à se risquer. Panique qu'il retient, panique qu'il essaie de réprimer, la prunelle qui guette un instant cette demoiselle qu'elle prend pour habitude de couver. Le moindre mal qu'il cherche, comme un signe pour appuyer une culpabilité déjà trop étouffante pour l'esprit embrumé. Rien, rien ne se démarque de ce qu'il a déjà pu apprécier. Les alentours alors, ce saccage qui s'est installé. Comme un cataclysme qui se serait arrêté sous ce toit qu'il prend pour habitude de fouler. Pas un mot, néanmoins. Pas une remarque, l'attention aussitôt rappelée sur celle qui s'anime, celle qui s'excuse, celle qui explique.  « I… Just, sit on the couch, I’ll get something. » Il a acquiescé. Il n'a fait qu'à peine s'élancer, le séjour dans lequel il erre maigrement sans encore réussir à s'installer. Quelques secondes, une dizaine qui s'écoulent avant qu'il n'y cède, avant que la belle n'ait à lui revenir, à s'installer à ses côtés. Le regard qui questionne, l'enveloppe d'abord contemplée pour enfin être saisie, guettée. « Yesterday, I found this. On the street, right in front of the house. It was there. Right on the ground. And you know, that's unusual. I mean who loses 20 000 dollars in the street in eight mile ? » La surprise qui s'élève, qui s'installe sur les traits. La surprise qui prend, qui encercle le cœur aussi instantanément.

Et elle est enserrée, cette enveloppe, même pas encore ouverte entre ses phalanges usées.
« It’s… 20 000 dollars. »
Un souffle stupéfait qui s'extirpe d'entre les lèvres, le regard n'a pas dévié.
Il peine à y croire et pourtant, la largueur de ce qu'il tient est une preuve accablante.
Un instant à réfléchir, l'oreille encore tendue pour ce qu'elle vient ajouter.
Non, elle n'est pas folle – seulement trop prévoyante.
Non, elle n'a rien à se reprocher – elle ne fait qu'assurer ses arrières en sachant l'homme qu'elle souhaite fréquenter.
Lui, cible toute désignée.
Lui qu'on pourrait vouloir cibler.
Mais ils auraient déjà frappé.
Et les suppositions pourraient être bonnes que celles qu'elle se risque à énoncer.
Non, ça n'a aucun sens – la méthode aurait été toute autre.
Plus élaborée. Seule la chance est à blâmer.
« Go ahead and tell me I'm crazy and that it's just luck. »
Il tique, hausse les épaules. Il tique, ne sait plus vraiment quoi en penser.
« Sorry, I didn't ask you if you wanted a drink ! Do you ? »
Et elle est incroyable, Erin.

Non, il ne peut aisément renier ce sourire qui lui vient, cette espèce de rire qui brave la frontière des lèvres jusqu'alors serrées. Il s'en défait, de ce qu'elle vient de lui confier. Déposée, l'enveloppe, sur la table avant que les phalanges n'aient à quérir les siennes, à y instaurer cette présence qu'elle cherchait à retrouver. « Hey, ya listen to me just one sec, ok ? » Là, il s'affaire à pleinement s'offrir cette attention qui flamboie autant qu'elle virevolte. Qu'elle puisse s'ancrer sur cette chaleur qu'il est venu lui rappeler, qu'elle puisse y déposer cette confiance qu'il tient à faire valoir depuis qu'ils en sont à tout risquer, tout tenter pour ces années qu'ils ont déjà manqué. « We've to be rational, right ? Ya found that in the front of the house, fine. » Un haussement d'épaules, le ton calme qu'il essaie de faire falloir. Non, certaines idées restent, certaines suppositions ne parviennent pas à s'étioler. Et pourtant, c'est bien elle qu'il essaie d'apaiser. C'est bien elle qu'il veut voir se séparer des frayeurs qui semblent avoir installé leur joug sur ses songes emmêlés. « Yesterday ? Trust me, bae, if someone would've lost 20,000 dollars in here, ya would've hear them shot in the street already. » Le sourire qu'il laisse encore traîner – vérité qu'il tient à lui faire entendre, qu'elle puisse s'ancrer dans l'esprit déstabiliser. « For the cops now, if they wanted intels about me, they would've approach ya – money means nothin' for those bastards. » Non, les moyens auraient été différents ; la pression plus violente sur cette âme qu'il se doit désormais de mieux veiller. Ils s'en seraient pris à la petite âme qui partage ces deux sangs, ces parcelles d'elle et de lui depuis maintenant bien des années. L'horreur aurait été bien plus virulente qu'une liasse de billets isolée. Et pourtant, il sait ses pas comme étant surveillés. Il sait qu'ils ne tarderont pas à faire le lien avec la demoiselle qui s'est réinstallée dans les environs de ce quartier trop méprisé. Un souffle, alors, la main qu'il persiste à enserrer. Il fait de son mieux, Kadeuce. Dieu qu'il lutte en l'instant pour lui-même défaire le règne de terreur qui pourrait avoir à s'apposer. Non, ce n'est qu'un élan de chance. Rien qu'un signe offert à celle qui mérite plus de mille et une merveilles en ces bas-fonds qu'ils ont encore à arpenter. « Look, ya're not crazy. Ya scared for ya and Eunice 'cause it's not nothing and I get it. I understand, really... but for once, I guess it's just luck. » La pulpe des doigts qui s'élève, qui s'abandonne à cette joue qu'elle vient lentement caresser. Ce rouge embrasé qu'il se doit de chasser, les tensions à endormir puisqu'elles ne devraient pas être justifiées. Pas ici, pas en sachant que nulle âme ne s'est aventurée pour récupérer son dû. Et ils ne viendront pas, ils ne s'y risqueront pas – il veillera, Kadeuce. Le titre de gardien qui se verra affublé d'une nouvelle mission maintenant que tout cela lui a été confié. « Let's take this like a opportunity to move, to start a real thing here if ya want it. » Parce qu'elle ne partirait pas encore, si ? Le doute qui lui vient, les caresses qui restent mais l'appréhension qui gronde maintenant sous les tripes. Ça fait des mois qu'ils en sont là, à tenter. Des mois qu'il persiste à s'y accrocher – plus qu'il ne le devrait en vérité. Lui qui s'était tant fermé, elle parvient avec trop d'aisance à se frayer un chemin jusqu'au pauvre muscle oublié. « I can help ya if ya want but... I'm sure ya've nothing to worry about. »            









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
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▬ Ven 25 Fév - 22:11 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

Erin ne remarque pas la surprise qui se glisse sur le visage de Kadeuce, trop occupée à trouver une nouvelle provenance à tout cet argent retrouvé presque sur le pas de sa porte. Non, ce qu’elle remarque, c’est le rire qui vient détendre les traits de son visage, comme un soulagement face à cette maigre révélation. Elle lui avait pourtant bien dit qu’il n’y avait rien de grave. La jeune femme commence tout de même à vouloir se lever, son esprit s’étirant en mille pensées. Son humeur irritée, elle s’arrête cependant dans son élan lorsqu’il lui prend la main, parvenant à la clouer sur place quand elle ne rêve que de faire le tour du salon, prisonnière de son esprit bien trop fourni en imagination. Une seconde, juste une seconde d’attention demandée et qu’elle tente de lui accorder en lui répondant par l’affirmative d’un mouvement de tête. Son esprit semblable à un champ de bataille, elle écoute, fume parfois, et attrape quelques mots au vol pour les faire sombrer dans sa conscience. “Rational. Yes.” Lentement, elle hoche la tête en laissant sa cigarette s’éteindre dans le cendrier. La rationalité n’est certainement pas la qualité première d’Erin. Bien souvent, la jeune femme laisse son instinct guider ses choix de vie, bien plus que sa raison. Pour lui, elle veut faire un effort, mais déjà, elle s’attache à un autre détail qui fait naître un léger sourire qu’elle veut retenir. Ce nous qu’il prononce pour ne pas la laisser seule dans ses inquiétudes vaut bien plus que les billets tenus cachés par l’enveloppe reposant sur la table. Et alors, le reste est déjà loin, elle semble se perdre dans une rêvasserie éveillée dont elle est pourtant rapidement tirée. Retour à la réalité brutal, elle retrouve ses sens qui se remettent en alerte à l’évocation de coups de feu qu’elle n’a pas entendu. Bien qu’elle ne l’ai jamais vraiment su, c’est certainement pour une histoire similaire à celle qu’il lui conte que son frère a perdu la vie huit années auparavant. Marquée bien plus qu’elle ne l’admettra jamais, la panique qui afflue dans son corps n’est pas étrangère avec celle qu’elle a pu ressentir en apprenant les circonstances de la disparition de Deveron. Parce qu’ils ont tous eu peur, pendant des mois, hantés par les rires d’une âme perdue à jamais.

Et pourtant, elle persiste à vouloir laisser une chance à l’histoire de se reproduire à nouveau en laissant l’homme qui lui fait face entrer dans sa vie. Elle prend une nouvelle fois le risque de verser des larmes silencieuses quand elle pourrait tout simplement s’en éloigner. Mais ce n’est pas la raison qui dicte les choix d’Erin Ward. Ce ne sera probablement jamais le cas. Au fond d’elle, elle a cet espoir d’une vie calme que plus rien ne viendra compromettre, pas même des rancœurs qui la dépassent et qu’elle ne s’imagine même pas.

Avec une tranquillité déconcertante, il réfute toutes les idées qu’elle pourrait avoir, balayant les hypothèses les unes après les autres. “Ok.” C’est bien tout ce qu’elle peut dire là, lui accordant toute sa confiance concernant un système qu’elle ne connaît qu’à travers la fiction. Elle a bien eu affaire à la police lorsqu’elle a manifesté à Cleveland pour ses droits, ceux de ses frères et sœurs. Jamais elle n’a été inquiétée ou emmenée au commissariat. Elle le regarde et lui sourit, leurs mondes si proches et pourtant tant éloignés.

Elle n’est pas folle à ses yeux et c’est bien là le plus important. Ils sont rares, à la prendre au sérieux lorsque son esprit divague autant dans des pensées qu’elle ne parvient plus toujours à maîtriser. C’est dans ces moments qu’elle marche en équilibre sur un fil, et que l’envie de s’évader devient plus forte que tout le reste. Partir une nuit et oublier. Revenir à l’aube et reprendre là où elle en était. Les choses semblent pourtant différentes quand il est là. Ses sourcils froncés marquent une ride à leur croisement. Le doute s’installe quand un œil se plisse. “I’m not lucky.” Erin cherche ailleurs, une autre raison, une nouvelle possibilité qui viendrait justifier ses inquiétudes. Le vide prend pourtant place peu à peu dans ses idées qui s’estompent. “Guess I’ve seen too many movies.” Elle ne sait plus vraiment quoi en penser, quoi faire. Régler ses dettes, assurément. Elle a quelques mois de loyer impayés à Cleveland. C’est la promesse d’un avenir plus serein qui se dessine et à laquelle elle peine à croire. Ses yeux parcourent le séjour des Ward qu’elle ne supporte plus de retrouver tous les soirs et un rire traverse ses lèvres, douce euphorie qui s’empare d’elle. “I never imagined I could make a loan ! It’s …” Erin qui a toujours vécu au jour le jour, à se laisser porter par le vent, ses envies et son compte en banque toujours désespérément vide dès les début du mois. “I can have my own house.” Parce qu’il ne lui manquera presque rien à emprunter et à rembourser. Elle qui pensait ne jamais pouvoir rien posséder, la jeune femme s’était faite à cette idée. Erin avait accepté la fatalité d’une vie dans laquelle elle n’était pas favorisée. Elle n’avait rien fait pour. Et voilà que l’argent se mettait sur son chemin, par pur hasard. Un murmure franchit le silence dans lequel elle s’était laissé aller, comme si sa mère, sa sœur ou son père pouvaient arriver à tout moment - ce qui était absolument vrai -. “ I can't stay with them any longer. My sister’s acting like the queen she’s not and she’s overdoing it with Eunice. She's such a...” Mais elle ne termine pas sa phrase, refusant de s’abaisser à tout cela, Mara en serait bien trop heureuse. Elle en revient à cet homme à ses côtés, celui qu’elle n’aurait jamais imaginé ici, avec elle, cinq années auparavant. Il rattrape ses silences par une présence, et elle lui sourit. Elle n’aura plus l’impression d’être une adolescente surveillée par une mère trop curieuse. Madame Ward pose bien trop de questions à sa fille concernant le père d’Eunice. “ Whatever ! I know you're gonna say it's nothing but thank you for responding last night, and for coming this afternoon. It means a lot to me.” Il compte. Un regard et avec douceur, ses mains viennent encadrer son visage avant qu’elle ne s’avance pour l’embrasser. Mais déjà, son esprit l’emporte dans et son index se lève. “Ok, last time, I promise.What if the police did this on purpose and wanna accuse me of something to blackmail me ? You said money means nothing to them, but not to me, and maybe they know that.” C’est une légère grimace qui vient tordre sa bouche, refaisant poindre l’inquiétude qui avait pourtant disparu. “Do you think they can tell if... I have debts for example ? I mean, I don't have any of course, but... Y’know, things like that, just to know.” Ses yeux cherchent à échapper à son regard alors qu’elle lui sourit. “Beer maybe ?” Il ne lui avait pas répondu.

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sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Lun 28 Fév - 23:29 ▬



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« I’m not lucky. » Il n'a pas la force de la contredire – les faits sont encore trop frais dans l'esprit pour pouvoir y parer. Cette idée est là qu'il ne parvient pas à chasser ; non, la chance est faible quoi que bien présente. Pour cet argent, c'était une main tendue ; pour sa présence, c'est un test sur lequel elle échouera. Il n'est rien, Kadeuce, rien qu'un danger de plus dans cette vie qui aurait dû être préservée. Il le sait, ne parvient pas à chasser ces songes qui s'étaient si bien ancrés. Cible qu'il peut être, cibles qu'elles deviendront dès que les regards curieux et mauvais auront la possibilité de tout contempler. Frayeur silencieuse qui revient flirter avec l'endocarde et cette mélodie qui s'est mise à accélérer. Il craint pour elle, il craint pour elles. Pour cette vie qu'il a osé envisager, des jours plus tranquilles que ceux déjà bravés par cette existence trop entamée. Trop entachée de tout ce qui s'y est apposé. Les marques qui parlent d'elles-mêmes, qui rappellent cet autre monde dans lequel il s'est tant enfoncé. Et pourtant, il fait de son mieux, pour pleinement jouer ce rôle qui lui a été attribué. Attentif qu'il en devient pour cette demoiselle qu'il tient à apaiser. Les tendresses encore distillées, qui persistent à se perdre sur la peau que les phalanges sont à même de longer. Quelques attentions discrètes mais bien marquées, bien appuyées pour que le passage de cette humanité puisse s'y imprimer. Le sourire qu'il laisse pleinement lui revenir sous cette confession osée. Trop de films, c'est peut-être l'idée. Et ils sont effroyables, ceux-là, à détourner cette hideuse réalité dans laquelle ils n'ont de cesse à plonger. Il n'y a pas de bonne fin pour les hommes comme lui, pas d'happy ending pour ces carcasses qui errent dans un but précis, quoi qu'au péril de leur vie. Qu'importe, finalement, qu'importe puisqu'il a tout à lui apporter – ces quelques instants que rien ne saurait plus lui retirer. Il s'est mis à y tenir, Porter, abruti et inconscient qui voit en ce regard toisé toute l'immensité de cet univers vers lequel il ne s'était jamais retourné. Mais cet éclat qui lui vient, il éclaire à des miles. Elle a cette étincelle qui parvient à tout chasser, cette espèce de jovialité communicative qui s'impose contre le palpitant trop bien charmé. Le sourire est là qui s'ancre avec fermeté. « I can have my own house. » Ces projets, ces volontés – qu'ils puissent être sien puisqu'elle ne mérite que ce qu'il y a de mieux en ces bas-fonds auxquels ils sont condamnés. Mais qu'importe, encore, puisque son bonheur restera, parce qu'il y veillera. Petite chose qui ne semblait pas pouvoir s'élever davantage mais que le hasard parvient à cajoler. Fier, Kadeuce. Fier de pouvoir assister à cette espèce de renaissance qu'elle ne semblait pas enclin à accepter. Le rire qu'il ne retient pas, lui qui acquiesce simplement à ce qu'elle vient prononcer, l'enfer d'une maison qui n'est pas sienne et qu'elle voudrait pouvoir délaisser. À raison, il ne peut que le comprendre. Parce qu'il aurait pu abandonner cet antre dans lequel il s'est retranché, il aurait pu fuir jusqu'entre les murs de cette demeure familiale trop longtemps foulée – mais l'instinct, ce besoin de silence plus prenant que toute l'attention qu'avait à lui offrir cette mère dévouée. Non, ses longs mois de convalescence l'ont immunisé à cette possibilité. Ces souvenirs qu'il tient à chasser, cette joie levée à laquelle il souhaite s'abreuver. Ce baiser qu'il est prompt à accepter, auquel il n'aspire qu'à se damner... jusqu'à cette voix qui revient s'exprimer, ce timbre qui l'amuse plus qu'il ne l'inquiète désormais. « Ok, last time, I promise. » Mensonge, mais il n'en est pas à s'offusquer. Au contraire, il la laisse tout déverser, des frayeurs aux craintes injustifiées. Suppositions qu'elle énonce et qui force encore ce souffle teinté d'amusement braver les lèvres qui se sont descellées. « Beer maybe ? » Et lui, lui qui jure parce qu'elle étonne, parce qu'elle surprend – parce qu'elle est délicieusement improbable.

Surprenante et incroyable.
Parcelle magnifique de clarté violente.
Elle qui rend les mélodies plus accentuées sous les notes battantes.
L'y voilà presque damné, l'idiot, à cet éclat qui frappe, imparable.

« Fine, why not. » Qu'il répond pour la laisser s'activer, pour ne pas l'acculer plus encore au fond des peurs qui se sont manifestées. Il lui laisse l'occasion de s'élever, de rejoindre cette autre pièce tandis que la conscience s'active à chercher ses mots. Paroles salvatrices qu'il tient à lui concéder. Non, il ne partira pas avant d'être sûr qu'elle puisse mieux se reposer, dormir avec sérénité sans avoir à l'appeler puisque ronger des doutes qu'elle a nourrit en silence, derrière une appréhension trop exacerbée. Gardien qu'on l'appelait, gardien qu'il reste encore – même après tant d'années. L'attention rendue quand elle lui revient, quand elle semble encore fuir ce regard qu'il tient pourtant à accrocher. « Hey, let's suppose it's that, just for a sec, ok ? Là, il s'est redressé, cherchant un peu ce qu'elle s'est mise à craindre avec autant de férocité. Il retient ce rire qui pourrait lui échapper, la prunelle qui s'attarde sur les alentours, sur toutes ces cachettes potentielles dans cette maison à laquelle elle tient finalement à échapper. Et là, les songes se confondent à essayer d'envisager ces proches, ceux qui lui sont chers s'ils s'étaient fait surprendre par cette même chance, au beau milieu de la rue. Non, ils n'auraient rien dit. Ils auraient continué de vivre sans s'en soucier, jouissant simplement d'une aisance un peu plus accrue qu'à l'accoutumée. Ya know, ma mother wouldn't even have tried to understand where it could come from. Guess tha' anyone would've done that. » Vérité qu'il croit pouvoir affirmer. D'aussi profondément qu'il s'est mis à chercher, n'importe qui se serait contenté de ce hasard pour parfaire les jours à suivre, les semaines, les mois même. Sans qu'une question ne soit posée. Sans qu'un regard en arrière ne soit déposé. Ils auraient simplement continué de vivre, ceux-là, prétextant que rien a changé. « Are ya really worry about wha' they can find about maself or ya hiding something very carefully ? » Taquin qu'il en devient, l'attention rendue à la demoiselle. Un clin d’œil, une invitation à rejoindre cette espèce de légèreté qu'il cherchait à faire valoir avant que tout ne lui revienne, avant que quelques murmures n'aient encore à résonner. « 'cause, for sure, ya're very good. I've no idea what ya might have to hide. » Et il a acquiescé dans la foulée, sincérité dans cette ignorance qu'il n'a fait que laisser s'installer. Parce qu'elle est bien plus grande qu'on ne peut l'imaginer, déjà, cette confiance qu'il lui a donné. « Looks like I'm curious now. » Sans en perdre cette courbe qui illuminait les traits, lui qui s'avance pour venir quelque-peu la surplomber. Agenouillé, les bras de part et d'autre de la belle qu'il tenait avant tout à rassurer.             









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Dim 6 Mar - 17:42 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

L’approbation qu’il lui donne ne se fait pas attendre, avant qu’il ne termine sa phrase, Erin se lève déjà pour se rendre dans la cuisine familiale, lèvre mordue sous l’inquiétude. Les mains posées sur le plan de travail, la jeune femme prend une grande inspiration qu’elle retient en observant la rue. Le souffle discret de ses doutes franchit ses lèvres à mesure que ses poings se resserrent sur la faïence abîmée. Ce corps qui voudrait hurler sous la pression provoquée par ses pensées absurdes, elle l’étire, cherchant à chasser ce qui vient peu à peu l’envahir.

La porte du vieux réfrigérateur s’ouvre et se referme dans une complainte grinçante. La main d’Erin se saisit d’une bière, puis les tiroirs sont ouverts un à un à la recherche d’un décapsuleur qu’elle ne trouve pas. Ses mains retournent leur contenu débordant et un soupir trahit son exaspération lorsque le nom de sa sœur est murmuré. Elle prend tout Mara, sans jamais rien remettre en place. Et elle essaye maintenant de lui prendre aussi sa fille. C’est ainsi qu’elle interprète les choses, cherchant à légitimer la rancœur qui entoure les deux sœurs. C’est finalement son briquet qui apporte la délivrance aux bulles comprimées dans le houblon américain bon marché. Et, façade qu’elle veut tenir, son sourire se loge à nouveau sur son visage quand elle le retrouve pour lui donner ce qu’elle était partie chercher. Excuse qu’elle avait trouvé pour tenter de retrouver son esprit en perdition.

Comme il lui est aisé d’imaginer le pire, ne serait-ce que le temps d’un court instant. Pensive, déjà ailleurs, la scène lui vient à l’esprit avec facilité. Celle des lettres contenant les impayés mis sous son nez. Impayés dont elle se fichait bien en retournant à eight mile, puisqu’elle ne comptait absolument pas y remédier. Erin voulait simplement se faire oublier et tout recommencer. Heureusement, cette main qui s’attarde sur son visage empêche ses tourments de l’envahir, raisonnement qu’elle se force à avoir pour ne pas céder à la panique. Qu’elle se sent ridicule de se soumettre aussi facilement aux affres de son esprit trop faible. Avec trop de facilité, elle a laissé son imagination se fondre à la réalité qu’elle refuse pourtant d’affronter. Elle tente quand même une dernière fois de contester, fronçant les sourcils, faussement outrée. “Yeah, but I’m not your mother or anyone else. And what ‘bout you ? You find a lot of money on the street and you act normally ? As if it wasn’t important ?” Parce qu’elle en est convaincue ; on ne sait jamais réellement ce que l’on va faire tant que cela ne vient pas frapper notre réalité. Et quand bien même elle a pu, elle aussi imaginer ce qu’elle ferait avec une telle somme d’argent trouvée par hasard, il n’en est rien aujourd’hui. Une main enfoncée dans ses cheveux, elle n’arrête pourtant pas ses interrogations qui lui vrillent la tête encore un peu plus. “And what can I tell the bank huh? Oh yeah, I found this 20,000 dollars on the street, I don't know where it came from. I know I never had it in a year but now it's here, I wanna buy a house ! For sure they'll believe a black woman from eight miles. They'll never tell the police that's certain!” L’enveloppe désignée de la main, la contrariété franchit maintenant ses lèvres. “This isn’t a chance or an opportunity, this is a mountain of problems ! I mean, I was doing good without it.” Un rapide coup d'œil au salon familial lui fait marquer une pause afin de réfléchir silencieusement à ce qu’elle vient de dire. “Well, not exactly, but … Pretty good. I’m overdoing it. That’s too much.”

D’un geste de la main, elle chasse les idées qu’elle a pu avoir, frayant un chemin à l’insouciance que Kadeuce veut instaurer. “Okay, maybe I'm in debt. Maybe I haven't paid my last rent in Cleveland.” Pourtant, un léger rire lui fait secouer la tête après cet aveux. “But that’s not a big deal, ‘cause I’m gonna pay now. See, I can’t hide things.” Et à lui, elle ne peut rien lui cacher, peur qu’elle a de le perdre à nouveau alors qu’ils n’en sont qu’à l’ébauche chancelante de leurs volontés. Anxiété qui s’installe lorsqu’elle ne veut pas qu’il puisse deviner qu’elle n’a pas su gérer. Et pourtant, c’était bel et bien le cas. Sa tentative de fuite aura été vaine, vouée à l’échec au moment même où elle a quitté Détroit sans oser se retourner. Regrets qui viennent encore l’étreindre aujourd'hui. Mais son index se dresse entre eux alors qu’elle passe un bras autour de son cou, volonté assumée de réduire la distance qu’ils s’imposent. “But, I remember what you told me. I know I said these are my choices and I don't blame you for that. I... I know you don't just keep and eye on the graves. I'm not that smart, but I'm not stupid.” Et elle lui sourit, parce que pour elle, tout cela ne veut rien dire, loin d’une vie qui n’est pas la sienne. N’importe quelle personne qui côtoie de près ou de loin un membre du gang d’eight mile sait très bien ce qu’il en est. Erin sait que l’homme sur lequel elle s’est attardée cinq années auparavant n’est certainement pas de ceux qui se retrouvent à vendre de l’espoir aux carrefours où règne la misère. Et il est certain qu’elle ne veut absolument pas savoir le reste, mettant ainsi un voile sur tous les dangers qu’elle peut encourir, et qu’elle fait courir à sa fille, leur fille. Ignorer pour ne pas avoir à se heurter à la vérité. Ignorer pour ne pas voir les défauts et ne retenir que les nombreuses qualités qu’elle peut trouver dans le désir d’une vie à ses côtés. “For the rest, you’ll be surprised how ordinary my life is.” Le sourire qui se loge au coin de ses lèvres rejoint la confidence qu’elle lui fait. “But you should investigate, just in case.” Ses yeux se posent sur ce visage qui ne fait que la hanter et ses pensées s’apaisent enfin. Son autre bras se lie au premier, le rendant ainsi prisonnier sans barreaux lorsqu’elle souffle cette vérité : “She has your smile.” Impossible à oublier quand ses traits se mêlent à cet être qui égaye l’innocence de ses jeunes jours. Impossible à oublier quand le fond de son âme lui hurle de l’aimer.

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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Jeu 10 Mar - 0:59 ▬



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words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Certitudes qui s'étiolent, la peur de ne pas savoir comment s'y prendre. Il fait de son mieux, l'ancien. Il essaie de parer à tous les tourments qu'elle est prête à empoigner de ses petites mains. Là, le premier devoir qu'il tient à honorer – ce semblant de sérénité qu'il doit faire valoir dans le regard de cette princesse affolée. Concerné, Kadeuce – en partie responsable de tout ce qu'elle se risque à supposer. Ainsi la culpabilité lui revient, maigre étincelle que rien ne semble à même de chasser. Peut-être que les choses auraient pu être différentes ? Peut-être aurait-il dû prévoir ces folies qui viendraient la hanter. Peut-être. Tant de suppositions silencieuses qu'il ne parvient pas à trier. Tout est flou, tout est hors de contrôle et il ne peut qu'assister à la longue descente oppressante à laquelle elle est en train de céder. Même malgré le sourire, les attentions offertes. Même malgré tout ce qu'il met en œuvre pour que le cœur puisse chanter une mélodie plus simple, moins saccadée. Mais là, les arguments qu'elle a énuméré. Là, ces vérités qui font que bien des questions pourraient alors être posées. Situation délicate qu'il ne parvient pas à décanter. Il est bref, ce soupir qu'il laisse lui échapper. À peine audible au vu de la cacophonie que ce pauvre petit muscle sous les côtes féminines persistent à faire résonner. Non, nul répit pour l'âme qui se torture sous les scénarios qui se sont dessinés. Nul répit pour cette conscience qui devrait pourtant subsister en un halo clair, bienveillant – plus que doré. L'enveloppe qu'elle désigne, qu'elle accuse pour ses frayeurs soulevées. Il comprend, Kadeuce, plus qu'il ne pourrait l'avouer. Parce qu'elle a raison sur un point, personne n'irait fermer les yeux sur une telle somme si elle devait être déclarée du jour au lendemain, sans justification plus ancrée qu'une liasse de billet trouvée au beau milieu d'une grande allée. Il manque de répartie, il manque de mots. Les lèvres restent scellées tandis qu'il la toise, qu'il la contemple encore en train de s'égarer. Le séjour qu'il balaie avec elle du regard, les traits un peu plus fermés désormais puisqu'il voudrait, sincèrement, y remédier. Elle mérite une vie bien plus radieuse que celle qui lui a été donné – et bordel qu'il aimerait pouvoir honorer ce simple fait, qu'importe ce qu'il aurait à y laisser. Un nouveau but, une nouvelle bataille dans laquelle il s'élance avec volonté. Ainsi s'ancre le besoin de faire au mieux pour cette famille qu'il pensait ne jamais avoir à posséder. « Okay, maybe I'm in debt. Maybe I haven't paid my last rent in Cleveland. » La réponse qu'il n'espérait plus qui tombe, qui appose sa souveraineté sur l'instant. La prunelle s'est levée, le regard toise la magnificence de celle qu'il était venu trouver ; comme elle lui avait demandé. « But that’s not a big deal, ‘cause I’m gonna pay now. See, I can’t hide things. » Il acquiesce brièvement, sans davantage s'imposer. Il essaie de s'assurer quand à ce qu'elle pourrait encore avoir à dire – mais cette partie, cette parcelle d'endocarde qui s'y laisse d'ores et déjà charmer. La confiance est donnée, les recherches sont immédiatement abandonnées parce qu'elle l'a dit ; elle n'a rien à cacher, n'est même pas en mesure de s'y risquer. Et il y croit, c'est un fait.

Il y croit assez pour ne pas s'en être détourné, cette présence qui se rappelle avec plus d'enclin quand elle lui vient, ce bras qui enserre les épaules aussitôt réchauffées. « But, I remember what you told me. I know I said these are my choices and I don't blame you for that. I... I know you don't just keep and eye on the graves. I'm not that smart, but I'm not stupid. » Non, il n'ira pas nier. Loin d'être aveugle, loin d'être stupide. Elle sait, tout le monde possède ce savoir discret et inavoué. Il n'est pas seulement gardien des âmes, mais bien gardien des rues qu'ils ont à fouler. Fiers soldats aux mains souillées. Mais loin de la honte, il y a ce sentiment étrange qui s'immisce, qui perfore avec aisance les remparts autour du muscle trop longtemps atrophié. Là, il s'y laisse prendre, au piège de ce sourire qui lui est donné. Beauté qui s'impose et que plus rien ne semble pouvoir égaler. « For the rest, you’ll be surprised how ordinary my life is. » Plus légers deviennent les songes, plus apaisé devient le cœur. Il s'y laisse perdre, il s'abreuve à cette chaleur distillée, à cette splendeur réappropriée. S'il savait, pourtant. S'il savait tout ce que cet esprit peut encore caché en ce qui concerne sa propre existence ; tout ce qu'il serait en mesure de monter rien que dans l'espoir de l'emprisonner. Ignorant, Kadeuce, la finalité qui pourrait rapidement le rattraper si bien des choses ne se passaient pas comme elle pourrait avoir à le souhaiter. « But you should investigate, just in case. » Taquin, celui qui se laisse si aisément berner. Taquin à vouloir y voir bien des lignes derrières celles qui lui sont énoncées. Le sourire plus indépendant, plus marqué sur les lèvres qui s'étaient brièvement affaissées. « She has your smile. » And yar beauty for sure. Les songes qui s'activent, mais la trachée qui en l'instant refuse de se délier. Captivé, Porter, par cette proximité. Empoisonné, l'homme, aux souffles qu'il parvient à capturer.

Il en a abandonné la bouteille qui lui avait été donnée pour s'ancrer aux hanches à portée. Jusqu'à en ignorer les premières raisons qui l'avaient conduit jusque sous ce toit qu'il commence bien trop à arpenter. Ensorcelé, Kadeuce, au timbre magnifié par la conscience de cette présence qui s'est approchée, qui l'enserre des petits bras frêles qu'il ne tient pas à voir reculer. « Does she ? » Qu'il murmure avant de s'approprier les lèvres sur lesquelles il lorgnait. Un baiser, un élan qu'il s'affaire à prononcer – jusqu'à s'y enivrer, à trop s'y infecter. Là, ces nombreuses années à essayer de fuir ce simple fait qui s'émiettent à chaque souffle arraché. Elle est perfection ; et il n'a été que stupidité de ne pas avoir su pleinement le déceler quand lui était laissé l'opportunité. « It's probably the only thing she had from me, 'cause she's as beautiful as ya, trust me on that. » Lui qui n'a fait qu'un peu plus se l'approprier, lui qui use de cette force gardée pour la porter, pour pleinement s'abreuver à cette étreinte qu'il entend bien prolonger. Présence qu'il tient contre lui quand la place est volée, quand sur ses genoux il l'invite à s'installer. Si serein, cet instant. Si improbable, ce moment. Oh, il en avait rêvé par le passé – les songes étaient là, bien enterrés dans les méandres de cette conscience craintive et affolée. Et pourtant, tout lui semble ici si évident, trop à portée. Chance qu'il ne tient pas à gâcher ; et tant pis pour tout ce qu'il pouvait clamer. L'esprit s'est fait à l'idée qu'elles resteraient, le cœur l'a réclamé – et lui, lui s'est fait la promesse silencieuse de pouvoir pleinement les protéger du monde auquel il ne pourra échapper. Tout allier malgré les risques – parce qu'elle deviendrait presque besoin, nécessité. « Hey, look at me. » Tendre est la voix, posée et calme ; comme elle l'a toujours été. Il tient à lui insuffler cet apaisement qu'il parvient si aisément à partager. Il tient à lui offrir tout ce qu'il peut posséder, ces certitudes sur lesquelles il a tant pu se reposer. « Ya're right, ya can't go to the bank with that. But... ; et il insiste sur cette dernière syllabe. Il insiste dessus pour s'assurer qu'elle n'essaiera pas encore de trouver des suppositions à élucubrer. Ya can take yar time and deposit everything, small sum by small sum. If they ask where it came from, ya can claim it's a pension for Eunice from me. » Et l'esprit s'insurge dans la foulée, rappelant de ce fait qu'il aurait dû d'ores et déjà y penser. Plus encore quand le regard s'attarde sur les alentours, sur cette demeure qui n'est pas sienne et qu'elle tient à quitter. « Speaking of that... Maybe I should think about it, it could helps ya to get out of there. I... » Un rire, finalement. L'attention qu'il essaie de dévier, les traits qui s'abaissent sans que son emprise sur cette petite taille, néanmoins, n'ait à se desserrer. Non, il veut pouvoir encore prétendre à ces attentions qu'ils parviennent lentement à se donner. « I could suggest ya ma place but it's going to run out of space, that's for sure. » Déçu, en vérité. Déçu de ne pas pouvoir prétendre à cette main tendue comme il l'aurait souhaité, comme il s'est mis en l'instant à l'imaginer. La vision d'une parfaite fin d'existence avec ce présent délaissé par un hasard miséricordieux et clément envers celui qui ne tient qu'à prospérer. « Maybe... I don' know. » Le tintement du rire qui se rappelle, cette espèce de gêne qui s'installe sans qu'il ne puisse y parer. Pourtant, il s'y essaie encore, étreinte qu'il réclame avec plus de fermeté, un baiser qu'il vole encore pour essayer d'endiguer tout ce qu'il vient de supposer. « Ya should shut me up before I start to say something stupid again... »              









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Erin Ward
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▬ Dim 20 Mar - 16:58 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

Elle pourrait rester des heures à admirer un simple sourire de sa part. Chaque regard, chaque attention portée à son égard ne font qu’apaiser l’irrégularité de son cœur. Erin s’accroche à ces détails comme s’ils étaient éphémères. Et à chaque fois qu’il franchit la porte de cette maison, son cœur s’emballe à nouveau de le voir revenir quand il pourrait si aisément les abandonner à un avenir incertain auquel il ne voudrait pas appartenir. Le silence de Kadeuce vient suspendre le temps qu’ils n’ont que trop laissé filer pendant de nombreuses années. L’inquiétude revient s’immiscer au fond des yeux de la jeune femme, ébruitant dans son esprit les regrets d’une phrase qu’elle n’aurait peut-être pas dû prononcer. La jeune femme s’était pourtant juré de ne pas précipiter les choses avec Eunice, volonté de ne pas l’envahir, consciente du désordre provoqué dans une vie construite sans elles. Un murmure, un baiser sous lequel elle sourit, viennent couper court aux frayeurs qui s’écoulaient lentement dans l’esprit en alerte d’Erin Ward. Et surtout, les mots qui viennent rassurer le peu d’estime qu'elle porte à sa propre personne. Les compliments qu’elle vient détourner avec humour, car elle ne sait pas comment les recevoir. Elle s’est autorisée bien souvent à imaginer être ce qu’il vient lui dire, seulement sous son regard qui compte bien plus que le reste. “Yeah, try to do my best !” Le rire qui traverse ses lèvres lui fait oublier la raison première de sa présence ici. L’argent qui est venu semer la discorde dans son esprit est déjà loin de ses pensées. L’instant partagé, échanges qu’ils n’ont pas su s’accorder des années auparavant, Erin veut s’y accrocher à ces ruines qu’ils prennent le temps de reconstruire. Ainsi, elle prend le temps de le regarder, balayant son visage du revers de la main afin de s’assurer d’une réalité dans laquelle elle semble parfois se perdre. S’il savait, à quel point elle aimerait lui confier tant d’autres instants comme celui-ci.

C’est lui qui ramène l’attention de la jeune femme sur ces billets endormis, idée simple qu’il émet quand elle n’a même pas été capable d’y penser. “Yeah, you're right !”  Irrationnelle quand tout pouvait être pourtant si facile. Une pension qu’il se met à vouloir lui reverser. Elle le regarde, attendrie par son rire et le regard qu’il fuit à son tour. Elle aimerait pouvoir dire ce qu’il se passe à l’instant même dans son esprit qu’elle a toujours eu du mal à lire. Car il n’est pas de ces personnes à se trahir derrière une expression, défi qu’elle s’est lancé de toutes les connaître. Regard qu’il fuit à la recherche de son contact, Erin l’incite à lui faire face, index posé sous le menton afin de le relever. “Hey, you, look at me.” Elle en deviendrait presque sérieuse sans ce sourire qu’elle n’arrive pas à effacer de son visage. “I didn't say all this for that. You've accepted us into your life and that's more than I could've hoped for. And ... And you're here, that's all that matters to me. So don't think ‘bout it anymore, keep your money.” Bien sûr qu’elle a pu y penser en revenant, mais jamais elle n’a voulu lui demander quoique ce soit. Par fierté peut-être, mais bien plus par peur qu’il pense qu’elle est incapable d’élever leur fille correctement. Parce qu’il y en a eu des moments où la jeune mère a dû se priver pour faire manger sa fille. Incapable de garder un travail, Erin s’est retrouvée un trop grand nombre de fois sans rien, à devoir faire la queue avec d’autres familles pour avoir de quoi nourrir sa fille pour la semaine. Elles aussi, étaient de ces invisibles que personne ne prenait le temps de considérer. Rapidement, Erin s’était laissée entraîner dans un cercle sans fin. Sans travail, elle ne pouvait faire garder sa fille. Avec sa fille, elle ne pouvait trouver un travail. Alors, leurs derniers mois à Cleveland, la jeune mère avait abandonné. Bien trop de fois les services sociaux de l’Etat sont venus s’assurer qu’Eunice ne manquait de rien, prêts à l’arracher à sa mère au moindre faux pas. Erin vit avec la peur qu’ils puissent en faire de même ici, qu’ils viennent encore vouloir lui apprendre à être mère alors qu’elle a toujours su se débrouiller seule. “I don’t wanna complain. Like I always said, I have a roof over my head and a job.” Mais de tout cela, elle ne lui en parlera pas, gardant pour elle un choix de vie qu’elle regrette et dont la culpabilité l’envahit encore bien trop souvent. Cachée derrière son optimisme pour ne pas inquiéter autour d’elle, Erin n’avait jamais abordé les dettes qu’elle avait laissées à Cleveland. Si cinq années auparavant, elle s’était décidée à lui dire la vérité au lieu de fuir, elle n’en serait peut-être pas à devoir payer trois mois de loyers et à vivre chez ses parents. Peut-être aurait-il décidé de leur donner cette chance qu’il lui accorde aujourd’hui. Passé trop proche auquel elle ne veut plus avoir à penser, devant lequel elle dépose son sourire pour ne pas avoir à en parler. Et elle rit avec lui, à cette ébauche de vie à trois dans un endroit qu’elle a eu le temps d'apercevoir le temps d’une nuit, et dont elle a cependant gardé un souvenir intact. Proposition qu’il lance avant de se reprendre, mais qui reste pourtant coincée dans la tête de la jeune femme. Les espoirs qu’elle refusait de nourrir abondent son esprit bien malgré elle quand elle se risque à resserrer l’étreinte de ses bras. “ Oh no, no, no I'd love to hear about these stupid things.” Stupidités qui ne le sont certainement pas de son point de vue, ses yeux s’animent sur le seuil d’un avenir plus serein. Elle cède à son étreinte, se rapprochant de lui dans un sourire entendu, ses lèvres qu’elle presse contre les siennes dans un soupir. “So you said …” Avec une lenteur mesurée, sa main franchit la barrière de tissus qui les sépare quand son souffle s’échappe en murmures. “Maybe what ..?”

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ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Sam 26 Mar - 1:25 ▬



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words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




L'image reste, trop bien ancrée. Elle erre dans l'encéphale comme pour tout surplomber – et lui, il croit brièvement y céder. Il ne fait plus qu'y songer, à tout ce qui pourrait désormais se trouver à portée. Une vie simple, presque trop calme à laquelle il a parfois rêvé. Ce rire qui résonnerait, cet autre qui pourrait accentuer les battements d'un cœur qui réapprend à s'animer. Charmé, l'homme, par tout ce qu'il a laissé s'immiscer. Sa propre bêtise qui corrompt en l'instant l'âme et les espoirs qu'elle aurait pu avoir à cacher. Là, sa volonté de vouloir faire au mieux pour la demoiselle qu'il était venu trouver. Là, ce besoin de s'assurer qu'elle ne manquera de rien – tout autant que cette petite vie qu'ils ont su créer. Là, enfin, cette volonté de tout lui offrir, comme par nécessité, pour rattraper tout ce qui lui échappé ; ces dernières années à ne rien apprécier du présent qui lui avait pourtant été destiné. Elle, cet étrange amour qu'elle semble vouloir encore lui porter malgré la distance et ce comportement qu'il avait pu posséder. Elle qui semble vouloir rester, même malgré les risques, les dangers sous-entendus rien qu'aux cicatrices qu'il peut encore porter. Elle, elle qui transforme toutes ses certitudes en doute, elle qui lui offrirait presque la vision d'un tout autre monde que celui qu'il a toujours eu à fouler – celui sur lequel il s'était condamné à rester bien avant qu'elles n'aient à lui revenir, à pleinement s'imposer. Aussi, elle en deviendrait presque vitale, cette opportunité de le faire taire. Lui et tout ce que l'imagination s'amuse à dessiner. Lui et les quelques fantasmes silencieux qui lancinent pour pleinement s'imprimer. Le sourire ne s'est pas étiolé, encore tenu sur les pulpeuses qu'il effleurait des siennes, en un baiser volé. L'étreinte qu'il n'a pas voulu briser, celle qu'elle termine par resserrer et en laquelle il accepte volontiers de se faire prisonnier. Elle veut les entendre, ces stupidités qu'il espérait finalement ne pas avoir à prononcer. Proposition qui n'offrirait rien de bon à ces deux âmes qu'il se doit de chérir et non pas d'enfoncer dans les profondeurs qu'il s'est approprié. Mais ce léger rire, si parfait. Celui pour lequel il se damnerait puisqu'il devient mélodie salvatrice pour les plaies de l'endocarde exténué. Galvanisé, l'ancien, par tout ce qu'elle parvient à lui insuffler. « So you said… Il toise, prunelle avide de la beauté des traits qui se tiennent à portée. Il contemple cette nouvelle et étrange magnificence qui parvient si aisément à l’envoûter. Suspendu, Kadeuce, aux lèvres de la demoiselle qu'il se retient de pleinement embrasser – la peau qui frisonne sous ce contact tout juste instauré. Maybe what... ? » Si maline, si parfaite. Le cœur qui manque un battement puisque le sortilège parvient enfin à pleinement se l'approprier.

Parce qu'il s'y laisse perdre, Kadeuce, si bien happé.
Parce qu'il s'était persuadé ne jamais rien mériter.
Moins encore tout ce qu'elle pourrait avoir à lui donner.
Cette vie paisible que la solitude lui avait arraché.
Les espoirs effacés, un trait tiré sur tout ce que d'autres parviennent tout de même à s'octroyer.
Il voudrait pouvoir réellement y céder.

Instinctif alors, ce baiser qu'il vient pleinement appuyer. Les phalanges qui s'offrent un ancrage aux hanches qu'il a rapproché. La courbe des lèvres ne s'est pas effacée – flamboyante lueur d'un bonheur qu'il pensait ne jamais pouvoir effleurer. « Ya already know wha' I wanted to say... » Il s'en amuse, léger rire qu'il laisse lui échapper. Sans pour autant se défaire de cette étreinte qui ravive toutes les forces qui auraient pu lui manquer. Là, il croit respirer, il croit vivre, Kadeuce. Il croit apercevoir cet horizon qui s'était trop longtemps caché, dévoilé envers dans les prunelles que la sienne vient contempler. C'est sa peau à elle que les mains se mettent à chercher, cette chaleur particulière qui parvient aujourd'hui à tout sublimer. Elle, juste elle – puisque le cœur ne peut qu'y succomber. « But it ain't enough for ya two. Ya deserve better than ma home. If ya remember how it's like, ya know it. » Ce tout concédé, enfin. Cette vérité en plus d'une confession de ce qu'il s'était mis à imaginer, ces pensées qu'elle avait réclamé de pouvoir entendre, celle qu'elle souhaitait s'approprier. Qu'elles les prennent, même si elles n'étaient que suppositions stupides et improbables pour cette vie qu'il devrait pouvoir leur donner. « Eunice needs to have some confort after all and ya, bae, ya deserve a sweet cozy place. » Mielleux au possible mais sincère dans ce qu'il se risque à prononcer. Il s'en redresse même, Kadeuce. Place qu'il prend à ses côtés mais elle, elle qu'il se risque à guider jusqu'au-dessus des genoux sur lesquels il tient à l'installer. Les paumes qui retrouvent leur place sur la peau qu'elles s'étaient appropriées. « Fuck, I... I should've see the chance I had back then. » Parce qu'il n'aspire plus en l'instant qu'à s'y noyer, là, dans ce regard qui revient le couver – sérénité qui s'immisce jusqu'à tout infecter, au point de lui faire ignorer cette réalité alentours qui continue de tourner. « Yeah, it was just stupid... 'cause as much as I want to be with ya since ya came back to me, I just can't let ya come if that fucking cemetery. » Brève pause dans cette folie qui cherchait à s'immiscer. Tendresse qu'il vient instaurer en osant une caresse sur la joue de la demoiselle que le regard n'a pas lâché. « But hey, time's our now, doesn't it ? We could... think about it if ya want. » Un haussement d'épaules, petite crainte vient résonner dans l'esprit – une peur improbable qui s'élève depuis les profondeurs de son être. Celle qu'elle puisse repartir, à nouveau s'envoler. Celle que d'avoir à constater que tout n'était que mirage, un avant-goût de tout ce qu'il n'a jamais su réellement s'installer. Le temps, allié et ennemi en vérité. Lui qui s'est déjà trop écoulé et qu'il craint trop souvent de voir s'émietter. « 'cause ya want to stay, right ? » Pour se rassurer, pour taire les petites voix qui se sont manifestées. Le cœur qui pompe encore, qui gronde sous les côtes que le souffle léger parvient à soulever.              









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Dim 17 Avr - 23:22 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

Elle devine où il veut en venir, elle a su au moment même où il a certainement regretté les paroles dites sans trop y réfléchir. Mais le rire qu’elle lui arrache communique avec le sien, écho d’une idée folle qui traverse un instant leurs esprits perdus dans la chaleur de leur étreinte. Erin sait, et elle se prend même à imaginer à nouveau cette vie nouvelle qu’ils pourraient s’offrir avec un peu de volonté. Imagination débordante qui lui a souvent joué des tours par le passé. Vie simple à ses côtés à laquelle elle aspire pour ne plus avoir à gérer le chaos de la sienne. Cœur qui bat plus que de raison alors qu’il s’apprête à continuer, proposition qu’elle force à inventer, mais qui vient brutalement la ramener à la réalité. Les traits de la jeune femme se figent, expression lisible sur son visage,mauvaise actrice qu’elle en devient. Erin n’a jamais su mentir correctement. Ses espoirs s’effondrent, leçon qu’elle n’a pas retenue, elle a, une fois de plus, pressé son esprit dans des considérations trop faibles. Seulement, restent ses mains qu’il laisse à la rencontre de ses hanches, entêtement qu’elle interprète comme une envie de la garder près de lui. Du temps oui, ils en ont mais elle le considère comme un adversaire qui les a séparé bien trop longtemps. Défi qu’elle lui lance parfois, nuit qu’elle vient avaler pour repousser cette horloge infernale. Impatiente, elle aimerait l’avancer et initier cette vie à partager ensemble. Feu des étapes qu’elle se retient de brûler et déception qu’elle cache derrière un sourire qu’elle veut assuré. Car Erin est persuadée que s’il avait su saisir l’opportunité d’une vie à deux il y a de cela cinq ans, les choses en seraient bien différentes ce jour. “Of course I wanna stay !” Tant qu’il les acceptera dans sa vie. Elle ne partira pas comme elle a pu le faire auparavant, attachée à ce nouveau quotidien qu’ils sont en train de créer. Attachée à cette famille qu’elle ne veut pas voir s’éloigner. Elle se redresse, étend son dos pour pouvoir le regarder d’un peu plus haut, ses yeux se parant d’une étincelle nouvelle. “And If I try to leave, I hope you’ll hold me back.” Inconsciente, elle cherche elle aussi à se rassurer quant à cet avenir qu’elle n’arrive pas à deviner. Piégés dans le quartier d’une ville qui leur apportera certainement bien plus de peines que de joies, l’obstination de la jeune femme s’accorde en elle. Eight mile qui lui a ôté un frère, ruiné la santé de ses parents et causé la perte de bien du monde ici-bas. Eight mile qu’elle ne peut pas quitter à nouveau, investie de cette envie d’exister dans le regard de l’homme qui lui fait face. Folie douce qui encombre son âme déraisonnable. Erin ose ainsi une réflexion de pleine voix. “You know what ? You’re a pain in the ass ‘cause you’re right.” Raison qu’il vient à lui faire revenir à chaque fois. Eunice doit avoir un endroit où grandir sereinement, et certainement pas entourée des défunts de son quartier. Les graviers qui crissent sous les chaussures et la pelouse parfaitement entretenue de Woodlawn ne sont certainement pas un terrain de jeu pour une enfant. Cette foutue raison qui lui manque parfois. Un sourire qu’elle lui adresse avant de continuer, sincère bienveillance dans les mots qu’elle sait choisir. Sursaut qu’elle tient pourtant à donner, main qu’elle tend pour que les tourments qu’il lui cache viennent à s’effacer. “You should try to live.” Elle le voit quand, dans son regard passe l’inquiétude qui se dissipe dès que le rire de leur fille chante à ses oreilles. Et elle est bien loin de s’imaginer toute l’amertume qui l’enserre et se referme sur lui comme un étau. Toutes ces questions qui lui brûlent les lèvres mais qu’elle ne se risque pas à lui poser, consciente que cela l’amènerait à en savoir plus qu’elle ne le veut. Souvent, elle éteint sa curiosité pour préserver l’innocence d’une petite fille qui n’a pas à souffrir des maux de ceux qui se doivent de veiller sur elle. Ses yeux suivent son rire un en léger clin d'œil qu’elle lui offre et, à son tour, elle pose sa main sur sa joue usée. “You deserve it.”

Et encore une fois, sa mémoire lui revient dans cet esprit qui vagabonde bien trop. Erin se redresse à nouveau, brise leur union dans une exclamation. “ Oh ! I’ve something for you, I almost forgot with all that shit !” Baiser qu’elle lui vole avant de s’évader de l’étreinte qu’elle aime tant. Télévision qu’elle aperçoit et qui repasse maintenant en boucle les événements passés d’une période de fêtes gâchée par la colère. Et elle revient sur ses pas, comme pour s’assurer que le rouge du manteau qui a accroché son œil ne lui évoque rien. Et pourtant. Ses yeux naviguent entre l’écran et ce manteau accroché dans l’entrée de la maison des Ward. Son ventre se tord sous la vision qui laisse rapidement place à une nouvelle information sur la ville de tous les malheurs. Et elle se retourne pour faire face à Kadeuce, incompréhension qui s’imprime sur son visage. “ I …” Elle ne les a pas inventées les images qui se perdent dans son esprit. C’est bien sa fille qu’elle a vu seule au-dessus d’une foule déchaînée, confrontée à la radicalité de certains. C’est bien sa fille qu’elle a distinguée sur ces terribles informations. “You …” Rien ne parvient à se faire entendre, remettant les histoires de sa fille en ordre. Dans un souffle, Erin mord le bout de ses lèvres, fermant un instant les yeux pour reprendre l’assurance qu’elle perd. Quand il s’agit d’Eunice, elle a bien du mal à se mesurer, inquiétude qui altère l’air qui les entoure et fait trembler sa voix. “ You were supposed to be with her that night. Where were you? You're not on the video. You left my baby alone, then came back without telling me? And you thought I'd never find out? When were you goin’ to tell me?” La liasse de billets posée sur la table est déjà bien loin dans son esprit assailli de bien trop de questions. Erin ne bouge pas, les yeux rivés vers Kadeuce, colère froide qu’elle sent monter et qu’elle tente pourtant de maîtriser, pensées contradictoires qui l’envahissent. “Ok, no, sorry. Just …” Elle prend place en face de lui, assise sur la table basse, appuyant son front contre ses index réunis, elle reprend ses esprits. “ Explain. I need to understand.”

PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Jeu 21 Avr - 1:30 ▬



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words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




L'appréhension, garce qui s'est immiscée, qui s'amuse à tout déranger. L'appréhension, elle s'infiltre contre l'endocarde comme pour tout saccager ; cette espèce de sérénité qu'ils essaient encore d'apprivoiser. Lui le premier, lui volontaire déterminé puisque les tourments ne se sont que trop installés. Là, le souffle qu'il croit pouvoir retrouver. Là, cet élan de vie qui s'insuffle au palpitant qui se pensait encore trop asséché. Oh, Erin, si elle savait. Si elle savait tout ce qu'elle parvient à raviver, ces quelques flammes improbables qui lèchent les chairs pour tout apaiser. Clarté dans ces cieux d'ordinaire si couverts, si grisés. Lumière d'un enfer auquel il se savait pourtant condamné. L'appréhension, néanmoins. L'appréhension qui gronde encore, qui dégueule son fiel suite à cette question qu'il a osé – celle qui parvient à faire trembler toute la stabilité qu'il est en mesure d'effleurer. Celle qui s'amuse à tout déranger, celle qui force l'hypothèse de cette réponse qu'il s'est mis à craindre en vérité. Partir, elle pourrait encore avoir à s'éloigner. Partir, elle pourrait s'y risquer – rien que pour préserver cette existence qu'ils ont créé. Et il ne l'en blâmerait même pas, lui qui se tiendrait sur les frontières de la compréhension quant à ce qu'elle pourrait avoir à décider. Parce qu'il n'y a que malheurs et dangers pour régner sur ces rues dans lesquelles il s'est installé. Il n'y a que ce chaos qui impose son glas sur les esprits qui viennent s'y égarer. « Of course I wanna stay ! » Et pourtant, Dieu sait qu'elle devrait fuir, s'élever au-delà de cette misère à laquelle lui se sait damné. Et pourtant, c'est ce sourire qui lui vient sous ces syllabes prononcées, son regard qui s'abandonne aux traits qui en viennent à se relever. Il admire, il contemple, il s'abreuve de ces souvenirs qu'il sera en mesure de chérir si raison, là-haut, vient à sévir. « And If I try to leave, I hope you’ll hold me back. » Les gestes plus que les mots. Ces mains qui s'affermissent contre les hanches, ces traits qui acquiescent pour affirmer ce qu'elle vient d'énoncer. Il la retiendra, il fera de son mieux – même malgré tout ce qui pourrait avoir à l'en dissuader. Ce besoin de la savoir en sécurité, et qu'importe que ce soit loin de ses sentiers. Qu'importe, pour peu qu'elles puissent tendrement prospérer. Mais en attendant, il veillera – il restera. Parce qu'elles sont merveille, parce qu'elles sont perfection. Parce qu'elles sont devenues ces lueurs improbables dans le sillage macabre de cette existence trop usée – bien trop fatiguée. Là, le cœur qui s'emballe encore sous tout ce que l'esprit est à même d'imaginer ; entre ces futures années à périr en silence et isolé ou avec elles, à former cette famille qu'il s'était tant refusé. Ce bonheur qu'il tient entre ses mains, si magnifiquement matérialisé. Parcelle scintillante qui accroche l'être tout entier dans ce qu'elle se risque à faire entendre, ces quelques syllabes qui frappent avec violence l'encéphale qui s'était troublé. « You should try to live. » Une seconde volée à l'éternité, un instant qui se brise de la plus délicieuse des manières sous ce qu'elle en vient à supposer. Qu'il vive, il en a abandonné l'idée il y a bien longtemps – et pourtant les effets sont là, bienfaiteurs, salvateurs de surcroît. Par ce timbre, sous le charme de cette petite voix. De ces notes auxquelles il s'abreuve quand les rires ont à se croiser, quand ces présences s'enfoncent entre ses bras. « You deserve it. » Une tendresse, cette moue presque attristée qu'il essaie de masquer. Dieu qu'il aimerait pouvoir y croire, Kadeuce, de ce qu'elle croit pouvoir affirmer.

Mais il n'est pas méritant, les mains sont entachées.
Il n'a pas le droit à cette finalité, trop de vies ont été bafouées.
Il n'est pas méritant, Kadeuce, mais rien ne lui vient – pas même un mot.
Il tient le silence, il préserve cette âme adorée de ses trop nombreux fardeaux.

Sérénité. Sérénité qu'il essaie de faire tenir – au diable cette appréhension désormais étiolée. Il s'enivre à cette caresse qui lui a été attribuée. Il s'abreuve à cette parcelle de clarté qui lui est laissé ; plus vivant qu'il ne l'a jamais été. Si elle savait. Oh, Erin. Belle Erin, si elle ne pouvait qu'envisager tout ce qu'elle parvient à raviver en cette carcasse trop abîmée. Les blessures qu'elle panse rien que par ce sourire dessiné, rien que par l'éclat de quelques rires échappés. Elle est cette source de vitalité qui manquait à ce dessein si triste, si encrassé. Mais elle lui échappe, la demoiselle. Elle s'élève, s'éloigne – papillon lumineux qui déploie ses ailes pour tout éclairer. Il laisse faire, quoi qu'à contre cœur. Parce qu'il aurait voulu en profiter davantage, l'homme, de ce temps volé à une quelconque éternité. Il aurait voulu pouvoir davantage s'y engouffrer, Kadeuce, dans ce paradis trouvé. Le sourire qui tient sa place, qui force les lèvres à se courber – mais l'inquiétude, traître, qui imprègne ces traits adorés. Le cœur qui sursaute, les poumons qui se compressent ; l'explication qu'il se met à chercher. Il ne fait que suivre du regard, Porter. Il laisse les choses se trier d'elle-même, il laisse l'instant lui échappe – et tant pis pour cette flamboyante journée, elle s'estompe aussi certainement qu'elle s'était installée. Là, les images qu'il ne peut oublier. Ces cris, cette folie – cette apocalypse proclamée. Il avait tenu le silence, Kadeuce – il pensait pouvoir traverser les gouttes de ce torrent orageux qui aurait à tomber. En vain, bien-sûr. En vain, lui qui n'a fait que briser la moitié d'une promesse qu'il avait pu énoncer. Un soupir, filet d'air discret. Plus de sourire, plus de jovialité. Rien que cet esprit dépassé qui ne sait plus vraiment comment tout anticiper. L'hésitation, l'inquiétude – bon vent sérénité. Et cette question, ces accusations voilées – légitimes néanmoins, cette présence qu'il aurait dû faire valoir au lieu de jouer au héros au bout d'une rue qu'il aurait dû ignorer. Un élan improbable de racheter un peu sa conscience tout en bousillant le sérieux de ce titre qu'elle a accepté de lui concéder. Le regard s'est baissé, la prunelle en devient fuyante. Il n'a rien à dire, rien à plaider. Il n'a rien à se faire pardonner – il a agit comme un con et les tords sont siens qu'il ne risquera pas de laisser lui échapper. Pénitence qui se rappelle à l'âme qui aurait pu vouloir s'en relever.

Il savait, pourtant, que ce jour viendrait.
Il savait, Kadeuce, que cette absence de justification ne lui serait pas éternelle.
Il aurait dû le dire, prévoir cet instant bien avant qu'il n'ait à s'imposer.
Il aurait dû le dire, Porter, avant que ces frayeurs n'atteignent la belle.

« Ok, ya're right. » Il abdique, il baisse les bras – s'en défendre ne servirait à rien puisque la vérité démontrée est toute autre, plus différente que tout ce qu'il pourrait avoir à avancer. Il sait déjà que rien ne sera écouté, et il ne blâme pas, la réaction serait probablement la même si les rôles étaient inversés. Il n'a pas su pleinement veiller ; il pensait bien faire, celui-là, avant de se souvenir qu'il n'a fait que tout aggraver. « I should've keep an eye on her, ya're right – but in fact, I wasn't that far, I swear. » Non, plus de joie, seulement ce sérieux et cet air dépassé – lassé de ces obstacles que le hasard persiste à délaisser sur ses chemins déjà trop encombrés. Il y a toujours cette embûche, embuscade de quelques malins qui tiennent à tout lui rappeler, cette solitude qu'il a délaissé mais qui tient à ne pas être oubliée. Là, les responsabilités mises à mal par tout ce qu'il a risqué – quand bien même il s'était assuré qu'elle soit en sécurité. Elle, petit rayon de soleil qu'ils partagent et qu'il aurait simplement dû emporter. Loin, loin de ces terres désolées. Loin du maléfice qui persiste à frapper les pauvres êtres qui ont choisi de rester. Peut-être ferait-elle mieux de fuir, finalement, avant que la marque noire de cette misérable ville n'ait à trouver cette paume encore immaculée. « I did what I needed to do actually. All those asshole turn mad, screaming and running everywhere. If she wasn't upon tha' van, someone could have hurt her. » Catégorique enfin, nécessité qui revient, qui instaure sa souveraineté puisque les mots sont à entendre, à écouter. Sa vérité, puisqu'il y était. « I was there, Erin. I was where I could see her, trying to help a man to cover himself. » Qu'elle sache la vérité derrière ce qu'elle a pu voir, derrière ces images trop bien coupées. Qu'elle sache qu'il a veillé, même malgré cette brève distance qu'il a dû instaurer. Il n'a fait que la protéger, s'en convainc encore puisque nul mal ne lui a été fait. « Soon as I was able to check on her, I did it. » Là, il martèle encore ces faits, ces gestes. Là, il s'est redressé, les mains liées, les coudes sur les genoux, le dos courbé. Ce regard qu'il essaie d'accrocher, mais cette avancée sur laquelle il n'insiste pas pour ne rien brusquer. Tremblent déjà les phalanges de cette pression qui lui revient, cette tranquillité piétinée par ce qu'il n'a pu parer. Et finalement, c'est à son tour de retrouver sa hauteur. Misérable silhouette s'élève pour oser quelques pas, pression qu'il essaie d'étouffer, ces frayeurs qu'il se doit de noyer. « Tell me ya don't think I could let her somewhere without... » Il souffle, ne termine même pas cette phrase débutée. Qu'importe, qu'importe ce qu'elle peut avoir à penser – elle est mère, elle est inquiète, elle a ce lien bien plus important avec la petite chose qu'ils se sont mis à évoquer. Bien plus que lui-même, lui qui aurait pu être à l'origine de bien des maux qui auraient eu à l'approcher. Mais lui, lui qui a veillé. Putain qu'il a veillé, Kadeuce, ne songeant finalement qu'à sa sécurité avant d'envisager s'occuper de la sienne, la sienne qui en l'instant n'avait nulle importance tant qu'elle se tenait à ses côtés. « Fuck... » Le dos contre le mur, les paupières qui se sont closes. Sombre, désormais, ce séjour dans lequel il pensait pouvoir respirer. Si noir, corrompu par ces hypothèses implicites, mais tout de même supposées. « I... Yeah, I'm sorry. I should have tell ya tha' but... it was done, she was okay. » Un haussement d'épaules, pathétique défense qu'il essaie de dresser. La dernière, en vérité, puisque maintenant les mots ont à manquer. Indigne qu'il se sait, Porter, de ce présent qu'elles peuvent être dans ce monde où il s'est enlisé.                









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▬ Ven 29 Avr - 16:32 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

Assise sur cette table basse, elle écoute ses explications sans pour autant le regarder. Elle fuit ce regard qu’il tente d’accrocher, martelant le sol d’une jambe nerveuse, pouce entre les dents pour ne pas hurler. Erin tente de garder son calme pour ne pas céder à la colère qui gronde en son sein, en vain.“No. You should’ve run away with her.” Sourde aux justifications que Kadeuce peut lui faire, elle s’enferme à nouveau dans un mutisme froid, larmes qu’elle retient de monter, oreille attentive qu’elle lui porte pourtant. Et le cœur battant qu’elle n’arrive plus à retenir, éclat de peur et de colère qu’elle lance, cédant avec facilité à ce qu’on vient lui chanter. Etincelle qui ne demandait qu'à briller. “But I don’t care ‘bout this man Kadeuce ! I don’t care if he’s still alive thanks to you or not ! I don’t care’ ! I don’t fuckin’ care ‘bout that ! The only thing you needed to do was take your daughter and go back, that’s it ! And how …” L’élan dans lequel son inquiétude l’entraîne se coupe pourtant avant qu’elle n’aille trop loin. Remarque qu’elle brûle de lui faire. Question qu’elle aimerait lui poser quant à sa capacité à veiller sur leur fille tout en aidant un homme à s’échapper d’une foule en délire avec seulement un seul œil en état d’appréhender la scène. Enfin, elle se tourne vers lui, osant le regarder et croiser son regard.

“Yes, she was fine, so that's good enough for you ! And where was Clayton? He was supposed to be with you! You were two and you found a way to leave her alone ! Well done !” Ses bras retombent le long de son corps alors qu’elle fait quelques pas en sa direction, index accusateur qu’elle pointe, anxiété qu’elle traduit d’une bien triste manière face à celui qu’elle aime. “What were you thinkin’ ? She’s only five ! Do you know how many kids have been traumatized by something like this?” Erin n’en a évidemment absolument aucune idée. “Many !” A défaut d’avoir un chiffre précis, elle s’embourbe dans la peur, les yeux rivés sur le sol abîmé du salon des Ward, s’en remettant à ses mains dans lesquelles elle enfonce sa tête. “I can't lose her Kad, I can't. She’s all I have.” Le silence pèse alors, torturant la pièce qui se fait étau sur les parents imparfaits. Mauvais réflexe qu’elle a, Erin glisse une cigarette entre ses doigts et relève sa tête dans un soupir, compromis qu’elle fait à ses pensées envahissantes. Elle prend sur elle, pour ne pas avoir à l’accabler encore plus. Ses yeux se perdent sur cet homme qu’elle apprend encore à connaître et qu’elle voit faillir à l’évocation du lien qui les unis. Alors, elle se résigne, allume cette cigarette qu’elle coince entre ses lèvres et calme son esprit pour ne pas avoir à le perdre. Les regrets l'enserrent déjà lorsqu'elle parvient à se reprendre. “Listen, I know your doin’ good with her. She loves you and I trust you, it’s just that …” Difficile réalité qu’elle a du mal à avouer, Erin croise ses bras, grande inspiration qu’elle prend pour éteindre la honte qui l’étreint, main invisible qu’elle sent se resserrer sur sa gorge. Le cataclysme qu’elle a fait s’abattre sur le salon n’est rien d’autre que la réminiscence d’un passé construit dans la douleur. “I had CPS* on my back in Cleveland. They would come every month to make sure Eunice was okay ‘cause I had no money. And I was doing my best, but they kept comin’, to make sure they said, but she was okay, she always had everything! You’ve no idea how stressful it is to live with that. They would come in at any time, inspect my apartment, write down all of my answers to their fuckin’ questions. I don't want this happen again.” Pas ici, pas à la vue de tous, dans un quartier où le moindre ragot est colporté à la rue suivante. Pas quand sa vie retrouve enfin un sens, chemin qu’elle avait perdu des années auparavant. Erin ne tient pas à revivre l’attente interminable de ces visites pendant lesquelles la moindre de ses paroles était analysée. Le regard de ces deux femmes, cherchant à voir si la jeune mère mettait en danger la vie de sa fille, Erin pouvait sentir la détermination qu’elles avaient à vouloir lui retirer ce qui comptait le plus pour elle. Elle savait, cette envie qu’elles avaient de lui arracher la vie qu’elle tenait entre ses mains. De nombreuses fois, elle s’est emportée, jusqu’à ce qu’ils décident enfin de ne plus venir les importuner. “I never let them take her away from me.” Entendre le rire de sa fille lui importe finalement bien plus que le reste. Pourtant, c’est celui de la mère qui s’échappe avec la fin de sa cigarette, rire nerveux qu’elle tente de réprimer en levant ses yeux en direction du plafond jauni. “I’m sorry. I shouldn’t talk to you like that. God, you're gonna think I'm a bad mom now, but I swear I'm not. I'm not perfect, but I'm not what they were tryin’ to prove.”

*protection de l'enfance aux us
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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
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▬ Ven 20 Mai - 2:42 ▬



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words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Il pensait pouvoir tout apaiser. Il avait cet espoir imbécile de pouvoir taire les tourments qui semblent l'avoir gagné. Furie. Tempête qu'elle est devenue à chaque mot qu'il a osé prononcer. Lui, lui qui n'a pas agit comme elle l'aurait espéré ; ces paroles qu'il a gardé pour lui et qu'il entendait bien ne pas évoquer. Et pourtant. Il y a ce destin qui s'amuse à tout remuer. Il y a cette évidence qui se rappelle à l'âme sans qu'il ne puisse réellement y parer – nul mensonge, même par omission, n'est éternel en ces terres désolées. Eux, tous condamnés. Eux, tous éclairés par ces vérités qui ont, un jour ou l'autre, à trop bien tonner. Là, le premier feu qu'ils ont à braver. Là, la première faille qui s'est mise à craquer dans cette espèce de paradis qu'ils pensaient pouvoir consolider. Oh, il a soupiré, Kadeuce. Le cœur est déjà las de ces combats, de ces légères batailles quand d'autres menacent encore trop vivement ces sentiers sur lesquels ils ont à prospérer. Brisé, le souffle qui brave la frontière d'ivoire. Fatigué en vérité – d'ores et déjà exténué de savoir ces justifications inutiles pour cet esprit apeuré. Dépassé, loin de cette normalité. D'ordinaire trop seul, jusqu'alors peu apte à gérer tout ce qu'il n'avait pas imaginé. Elle allait bien, cette petite âme adorée, c'est là la seule conclusion qu'il avait su en tirer. Elle allait bien, il semblait racheter une partie de cette âme déchirée. Mais les doutes, les doutes qui lui viennent et qu'il ne parvient pas à chasser. L'hésitation dans ce pas qu'il est prêt à faire avant que ce timbre tremblant n'ait à résonner. Elle gueule, elle accable. Elle gueule, et Clayton qu'elle en vient à citer. Il a juré, Kadeuce, le souffle plus lourd – plus prononcé. Cette place qu'il a quitté, les bras qui se sont abandonnés au vide pour brièvement y balancer. Le regard qu'il abandonne un instant sur l'extérieur, comme si, d'ici, il pouvait en respirer cet air qui pourrait avoir à manquer. Parce que l'atmosphère est lourde, si viciée. Elle regorge de toute cette peur qu'il ne sait pas comment gérer. « I can't lose her Kad, I can't. She’s all I have. » Il a acquiescé, sans réellement s'en retourner. Il a acquiescé sans encore pleinement s'animer. Figé, prit dans cette torpeur que rien n'a su faire reculer. Il a tiqué, encore, le rictus est défait et à peine installé sur les lippes qui se sont mises à grimacer. Et il s'est mis à battre avec terreur, ce pauvre cœur. « I know. » C'est tout ce qu'il a pu murmurer, tout ce qu'il a pu faire s'élever. Il sait, n'en a pas douté – il prend seulement conscience de ce qu'il vient d'imposer, de ces erreurs qu'il continuera encore de faire pour un moment avant que les réflexes ne puissent être pleinement imprimés. Alors il fuit la confrontation, Porter. Carcasse qui reste tournée, qui s'en tient encore à ce pauvre paysage que la prunelle unique est en mesure d'admirer. Le silence qu'il laisse régner, cette absence de tout qui semble pourtant tout accentuer. « Listen, I know your doin’ good with her. She loves you and I trust you, it’s just that… » Pas un mot, pas une réaction encore. Mutique, paralysé dans cet instant volé aux tourments qu'ils auraient pourtant à évincer. Il laisse faire, lui dont l'endocarde parvient pour la première fois à se flageller.

Et s'il allait répondre, la voix s'est finalement bloquée.
Ces paroles qu'elle soulève parviennent à agiter ce sang qui s'est mis à bouillonner.
Passé auquel il n'a pas appartenu, qu'il aurait pu peut-être leur épargner.
Lui, lui qui n'a jamais fait merder.
Lui, lui qui se tenait là sans imaginer tout ce qui pouvait se jouer.
Détresse qu'elle se risque à confier, avec laquelle il pourrait presque s'étouffer.
En silence, Kadeuce. En silence, il n'a fait qu'écouter.
« I never let them take her away from me. »
Là, seulement là, il s'est retourné.
Là, il en vient à perdre sa contemplation sur la demoiselle qui se tenait à ses côtés.
L'esprit divague, réclame que justice puisse enfin être donnée.
Mais laquelle ? Laquelle puisqu'elle leur a épargné cette triste finalité.
She's okay. She'll always be okay 'cause ya're here.
Et il voudrait pouvoir le clamer, mais les mots ne sont ici qu'utiles pour cette âme molestée.
Dans sa peur, elle a rassuré l'endocarde qui, depuis des jours, ne savait plus comment subsister.
Elle qui s'active encore à faire résonner sa parfaite mélodie qu'il ne parvient pas à écouter.
Non, il y a ces songes qui se sont emmêlés.
Cette pression sur ce misérable palpitant qui s'est mise à tout déranger.
Saccage.
Carnage.
Troublé.
Rongé, alors. Rongé par cette nouvelle culpabilité.

« Ok. » Il s'est avancé, l'homme. Énergie qui lui revient enfin de pouvoir l'approcher. Il s'y risque, et qu'importe toutes les tempêtes qui auraient encore à gronder. Qu'importe, finalement, tout ce qu'elle pourrait encore avoir à lui reprocher. Il sait, Kadeuce, il sait ce qu'il est – mais elle, oh elle, elle ne mérite pas ces tortures silencieuses qu'elle pourrait avoir à ressasser. Erin qu'il voudrait pouvoir préserver de ces enfers dans lesquelles elle ne devrait pas avoir à traîner. Il a juré, l'homme, avant d'essayer de s'accaparer cette hauteur réduite. Les genoux qu'il a ployé, les phalanges encore fébriles qui se sont attardées sur la demoiselle qu'il est venu toiser. « Hey, look at me for a sec. » Il insiste, réclame cette attention qu'il se doit de capter. Là, il s'improvise gardien des maux, seul méritant de ce poids que les épaules ont à lui confier. « Let me tell ya something and don't try to argue with tha' ; ya're perfect for me. Ya're perfect for many people and if they think their normality is the best, ya've to know they're wrong. Ok ? » Il s'est risqué jusqu'à y apposer sa paume contre cette joue à portée. La peau usée qui y distille ces quelques tendresses fatiguées. Non, il ne cherche pas à fuir tout ce qui avait pu lui être reproché. Les mots sont là qu'il ne peut plus ignorer, bien ancrés contre l'âme qui tiendra ce souvenir pour ne pas le laisser lui échapper. Jamais. Parce qu'elle avait raison, en un sens. Il aurait pu ternir ce présent qui lui avait été révélé, cette petite vie qui n'avait rien demandé qu'un peu de fantaisie en ces périodes de festivités. Elle, petite chose qu'il n'aurait pas dû quitter. Elle, magnificence d'un hasard qui ne cherchait qu'à prouver qu'il n'est qu'erreur, que terreur pour ceux qui auraient à compter sur cette existence trop entamée. Vérité qu'il a accepté, les responsabilités qu'il n'essaiera pas de renier. Pas ici, pas maintenant, pas en sachant tout ce qu'il aurait pu avoir à risquer. « Listen, hey, ya did wha' was right and I'm sorry I wasn't there. I'm sorry. But now, that won't happen again. Ya've to trust me on that, I won't let that happen. » Il insiste, les syllabes qui ont à pleinement s'y ancrer. Il insiste, Kadeuce, pour être certain qu'elle saura entendre tout ce qu'il essaie de lui confier. Une sécurité, protection qu'il fera valoir sur ces deux parcelles de clarté – aussi longtemps qu'il lui sera permis de subsister. Jusqu'à ce que ces quelques démences silencieuses n'aient à le rattraper – jusqu'à ce que cette seconde chance ne lui soit finalement retiré. Parce qu'il y viendra, conscience le sait bien que muette sur le sujet. L'intérêt qui choisit de tout ignorer, offert seulement à cette présence qu'il tient à défaire des craintes qu'il a en partie contribuer à raviver. « Ya're right, in the end. I should've stay with her, took her away. Ya're right and, yeah, fuck, I'm sorry for that. I thought... well, it doesn't matter what I thought. I... » Mais les mots manquent enfin, la voix qui se brise aussi certainement qu'elle s'était mise à résonner. Rien, ce silence pesant qu'il voudrait pouvoir arracher à ces lieux qui ne devaient que rayonner. Si misérable, cette moue que les traits usés ont désormais à supporter. Ce regard ? Il n'ose plus vraiment le croiser, lui qui a encore failli à ces nouvelles promesses qu'il pensait pouvoir honorer. Si loin, si loin qu'il est de cette perfection qu'il parvient à lui trouver. Putain qu'il aimerait pourtant être celui qui aurait à la mériter – pour parfaire ces quelques rêves qu'il s'était mis à envisager. Les espoirs d'un esprit qui sait sa fin bien avancée, menaçante et patiente à chaque recoin où les pas ont à s'égarer. Exténué, Kadeuce. Exténué à vouloir pleinement s'y enfoncer quand il sait trop bien que ses ténèbres ne seront finalement que la seule compagnie qu'il parviendra à approcher. « I... I should go. » Bien qu'à contrecœur, mais l'humanité qui hisse ce drapeau de repli puisqu'elle prend conscience désormais d'ô combien ce nouveau rôle fut bâclé.                 









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Jeu 26 Mai - 22:51 ▬


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03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

Il est si long ce silence dans lequel il vient l’étouffer. Erin le sent peser entre eux, poids invisible et immobile qui s’impose alors que le regard de Kad s’attarde sur elle. Elle porte en elle le poids de la honte, des vérités qu’elle lui a donné l’occasion d’entendre. Celles qu’elle n’avait pas prévu de lui dire, puisque personne d’autre ne savait. Elle a si honte de ne pas avoir su faire face à sa solitude alors que de nombreuses autres femmes s’en sortaient. Cercle vicieux dans lequel elle s’est mise volontairement pour ne pas avoir à affronter autrefois le regard de celui qui se trouve maintenant en face d’elle. Peut-être que s’il l’avait rejeté lorsqu’elle était venue à lui avec Eunice, Erin n’aurait pas toute cette culpabilité grandissante en elle. Chaque jour un peu plus, car il ne lui donne aucune raison de justifier ce qu’elle a fait. Elle ne supporte pas le secret dans lequel il se plonge quand en elle tout n’est que vacarme insoutenable. Elle s’imagine qu’il n’a rien de plus à lui dire, qu’il lui en veut de n’avoir pas été à la hauteur du rôle qu’elle avait décidé d’endosser seule.

Erin ne pourrait pas lui donner tort s’il venait à l’accabler. Mais il ne fait rien de tout cela. Il brise le silence pour lui imposer son regard. Sa vue s’embrume des larmes qu’elle retient sous les mots qu’elle se convainc de ne pas mériter. Évidemment qu’à ses yeux, elle est parfaite. Elle fait tout pour lui cacher ses défauts, son impatience et ses faiblesses. Et s’il a remarqué tout ça, alors l’homme est simplement un inconscient pour rester ici auprès d’elle. Piètre estime qu’elle a d’elle-même quand on s’est toujours attaché à la faire passer pour folle. Et RJ Kelly y avait largement contribué, des années auparavant. Mais ce dernier avait peut-être raison, ce jour où il lui a dit qu’elle n'apporterait que des problèmes dans la vie de Kad. Elle hoche pourtant la tête, reposant l’inquiétude qu’elle portait seule sur une partie de ses épaules. Non, tout ça n’arrivera plus. Parce que lui non plus ne laissera pas une nouvelle fois des inconnus s’en prendre à sa fille. Erin le croit, car elle sait le souffle nouveau qu’Eunice lui a apporté. “I trust you, yes, I know you're there now, I really do. It's just that sometimes it's like... It's so easy for them to say what's right and what's wrong and take the kids away from their parents just because they decided to.” Ses larmes ravalées, la jeune femme pose sa main sur la sienne, rabâchant toujours la même chose, jusqu’à ce qu’il cesse de vouloir se faire pardonner de ce dont il n’est pas coupable. “And stop being sorry, I already told you it's not your fault. I made my choices at the time, you weren't there because of me.” Parce qu’elle avait décidé de se persuader qu’il ne voudrait pas entendre la vérité. Elle a déjà pardonné ce qu’il a tenté de justifier auparavant. Rancune qu’elle tient rarement bien longtemps, Erin hausse les épaules dans un maigre sourire. “It’s ok, I overreacted. She didn't even tell me about it.” Prise dans l’excès, dans tout ce qu’elle entreprend.

Mais le voilà qui cherche à s’enfuir, évitant de croiser le regard de la jeune mère.“Why ?” Dans un soupire, Erin se met à la recherche de la télécommande pour mettre un terme aux mauvaises nouvelles qui passent en boucle sur l’écran.“Kad, you can’t leave every time there’s a difficulty between us.” Et c’est elle qui ose lui dire ça, alors qu’elle a pris la fuite direction Cleveland dès qu’elle a su qu’elle était enceinte. Certes, car il n’avait jamais donné suite à leur nuit passée ensemble. Mais tout de même, Erin Ward n’est pas un exemple lorsqu’il s’agit de se retrouver devant le fait accompli ou d’affronter les difficultés de la vie. La jeune femme serait même plutôt du genre à baisser les bras au premier obstacle. C’est ce qu’elle pense tout du moins, incapable de se rendre compte du chemin qu’elle a pourtant parcouru seule jusque-là. Incapable de s’aimer quand elle ne voit que ce qui pourrait le pousser à prendre la fuite et ne plus jamais lui parler. Lui qui s’impose au sein de toute une communauté et qui semble pourtant si différent à ses côtés. Penchée contre le dossier du canapé, elle passe sa main sous les coussins, ressortant ainsi victorieuse avec l’objet recherché. Mais à peine a t’elle fini de parler, qu’Erin se rend compte du poids de ses mots, référence à leur passé qu’elle n’avait pas l’intention de faire ressurgir. Son visage se fige alors que ses yeux s’agrandissent de panique. “No ! It's not what you think ! It's not what I meant, although it sounds like it, I know, but it's not !” Elle tente de se rattraper, éteint la télévision et le regarde. “I mean, there will be others, for you and for me and … And … ” La jeune femme fini par souffler, agacée de sa propre incapacité à le rassurer. Erin cherche à se reprendre, fermant les yeux en y déposant ses deux premiers doigts. Puis, c’est la main de Kad qu’elle vient chercher et guide jusqu’à son dos, prétexte qu’elle prend pour se rapprocher de lui. “Come on, let's forget it, I don't wanna talk ‘bout it anymore. Don't go.” Elle le regarde et lui sourit, prête à le supplier de ne pas s’en aller. Peur du vide provoqué par un départ vécu comme un abandon. Complexité de ses pensées qui prennent bien trop souvent le dessus sur sa raison et ce qu’il en est réellement. “What happened to this man I used to see at the Mist, always in good company hm ? Since when does he say sorry and wanna run away like that right after ?” Erin se met alors à rire, doux tourments qu’elle cherche à lui infliger avec légèreté. “Thought he would be more … I don’t know, courageous ?” Elle lève alors la tête vers lui, sourire logé au coin des lèvres, provocation qu’elle s’amuse à engager, bien loin de sa colère passée et déjà oubliée.
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sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Ven 3 Juin - 1:39 ▬



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Bercé, Kadeuce. Il s'enivre aux paroles qui lui sont confiées, à ces quelques dires qu'elle laisse lui échapper. Justifications qu'il ne voulait pas, qu'il ne s'était même pas mis à espérer. Ailleurs, perdu dans cette culpabilité qui s'est remise à gronder. Elle est poison, elle est venin dans les veines affolées. Gangrène incertaine qui s'amuse à faire trembler jusqu'à l'endocarde exténué. Non, il n'est pas prêt à faire face aux conséquences des faux pas qu'il a pu orchestrer. Encore trop peu familier avec cette vie, cet au-delà qu'il n'aurait jamais dû effleurer. Paradis qu'on lui a accordé, mais qu'il craint désormais d'entacher. Penaud, Kadeuce, à quémander cet air dont il s'est privé ; les poumons compressés, saccagés par quelques flammes récemment soulevées. Il allait partir, souffler. Il allait franchir la porte, s'éloigner, s'arrêter pour essayer de se recentrer. Il allait, l'élan arraché. « Why ? » Il tique, le regard qu'il n'ose pas encore levé. Il craint les éclats dans ces prunelles qui ne devraient avoir qu'à briller. Il craint tout ce qu'il pourrait y trouver – cette déception qu'il a pourtant et pleinement mérité. Lui, vieux loup solitaire qui semble finalement trop rouillé pour tout ce qu'il s'était mis à espérer. Lui qui n'ose encore rien dire, lui qui tient cette place qu'il s'était approprié. Un souffle, un mince filet d'air pour passer la frontière d'ivoire scellée. « Kad, you can’t leave every time there’s a difficulty between us. » Coup bas qu'elle appose, qui heurte immédiatement l'endocarde – jusqu'à lui arracher ce soupir, cette espèce de rire étouffé. Désabusé. Il s'est reculé, à peine redressé. « Alright. » Sans insister, sans davantage s'élancer. Là, petite lame sournoise qui s'enfonce entre les chairs pour en faire couler cette liqueur trop sacrée, peut-être trop gâchée. Et il acquiesce, l'homme. Il acquiesce bien qu'en silence, le regard qui fuit plus qu'il n'avait pu le faire en vérité. « No ! It's not what you think ! Si maigre, ce sourire qu'il parvient à afficher. Mais là, l'errance qui se rappelle. Ces années de silence qu'il ne peut qu'encaisser, lui qui n'avait rien fait, lui qui ne s'en était plus approché. Bête, stupidité qui a tout saccagé – ce poids qui sur les épaules persiste à peser. It's not what I meant, although it sounds like it, I know, but it's not ! » L'hésitation, finalement. Cette espèce de doute qui lancine jusqu'à l'âme pour s'immiscer, pour ternir toutes les certitudes qui auraient pu avoir à s'y accrocher. Il acquiesce à peu, mouvement de tête que les muscles peinent à appuyer. Non, il ne blâme pas – n'en tient même pas rigueur. Il se laisse seulement porter puisque tout, tout lui échappe qu'il ne peut décemment plus contrôler. « I mean, there will be others, for you and for me and… And… » Si léger, ce mouvement qu'il vient oser. La paume qui s'élève pour lui faire sous-entendre qu'elle n'a rien à justifier. Pas ici, pas maintenant – certainement pas à lui. Lui qui sait avoir failli dans cette quête partagée, lui qui semble encore pouvoir entacher ce rôle qu'il se devrait de pleinement honorer. Con, Kadeuce – peut-être trop borné en plus d'être éborgné. Les années à accuser et la solitude en réelle coupable de tout ce qu'il ne peut plus chasser. En silence, l'homme qui ne tient pas à davantage s'imposer. En silence devant cette parcelle de clarté qu'il voudrait ne pas blesser. Jamais. Mais la main qu'elle récupère, ce contact qu'elle vient y apposer. Comme une chaleur d'un autre monde qui panse les chairs tuméfiées. « Come on, let's forget it, I don't wanna talk ‘bout it anymore. Don't go. » Elle change, elle s'épanouit, elle vient éclore. Grandiose rayon lumineux qui vient illuminer jusqu'aux tréfonds de l'âme saccagée.

Et il y a cette étreinte qu'elle fait valoir, cette proximité salutaire.
« What happened to this man I used to see at the Mist, always in good company hm ? »
La réponse est là, qui flirte avec les lèvres, qui manque de s'imposer.
Disparu, envolé, réduit à néant par ces affres qui se sont déposées.
« Since when does he say sorry and wanna run away like that right after ? »
Depuis qu'il a compris que les années n'avaient fait que passer.
Depuis qu'il croit percevoir cet avenir qu'il n'aurait jamais dû approcher.
« Thought he would be more… I don’t know, courageous ? »
Un rictus alors, et cette étrange sérénité dépose son pouvoir sur l'encéphale oppressé.

Ces phalanges qui furent guidées, il ne les a pas faites dévier. Elles restent, s'accrochent instinctivement à cette silhouette à proximité. Par besoin, par nécessité. Pour faire taire ces murmures qui cherchent encore à l'enivrer. « I know when I've to be courageous actually. I don't have to here. » Un maigre haussement d'épaules, assuré qu'il essaie d'être quand tout semble encore pouvoir se fissurer. Il y a cette peur ancrée, silencieuse mais à la fois si bruyante, déchirante. L'appréhension qui vient encore, qui s'amuse à faire résonner les tambours de son règne – une litanie infligée qu'il croit devoir porter à perpétuité. « 'Cause, ya know, no matter how I want to tell ya to go fuck yarself 'cause I'm convince I didn't do anything wrong, the only thing tha' matter to me right now is to be sure ya're fine. » Priorités qui ont changé, priorités qu'il parvient à moduler – sans réellement y faire attention, sans réellement pouvoir calculer les pas qu'il aurait fait. Il s'avance à l'aveugle, l'homme – il se laisse prendre par la luminosité qu'elle-seule, depuis longtemps, parvient à lui faire contempler. « Look, I said that 'cause I can't stand to see ya like this 'cause of me, 'cause of my actions. I can't, not yet. Everything's new for maself and... well... » Encore les épaules qui s'animent, la nuque tendue sous le poids de ce qu'il vient de confier. Lui qui pouvait tout cacher, tout garder pour lui, ici au pied du mur à devoir s'ouvrir pour que les tempêtes puissent s'apaiser. « Guess I... I'm afraid, in a way. » Et le rire, cette fois. Le rire qui s'installe sous l'absurdité des syllabes qu'il a laissé lui échapper. Le regard qui dévie, qui fuit tout ce qu'il pourrait avoir à lire sur les traits adorés. Réalisation qui lui vient, personnelle et gardée ; comme un secret qu'il ne peut pourtant pas caché. Il l'est, Kadeuce, effrayé. Il l'est puisque cette petite vie sur laquelle il se doit désormais de veiller, il craint que ses ombres n'aient à l'enlacer. Profonde inspiration qu'il abandonne enfin, elle à qui il s'en remet, elle sur qui la main libre s'est aventurée – la joue caressée. Phalanges qui ne méritent pas cette douceur, mais à laquelle elles ne peuvent qu'avancer, ne serait-ce que pour s'y brûler. Aimant qu'il ne peut pleinement maîtriser. « Not so courageous after all, hm ? Ya can laugh, I won't blame ya. » Un baiser qu'il tient à lui voler, pour calmer aussi les sursauts de l'endocarde qui s'était tellement affolé. Parce qu'il parvient à s'y résigner, la fuite qu'il essaie de retarder puisque tout est à construire, tout est à porter – l'entièreté même de ces nouvelles responsabilités. Il a cette chance qui lui a été donné. Il a cette chance qui persiste à vouloir le faire rester. Lui, pourtant loin de mériter tout ce qu'il pourrait avoir à s'approprier. Si loin, l'homme, si loin de pouvoir prétendre à cette magnificence qui rappelle cette vitalité dans la carcasse abîmée.                 









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Lun 6 Juin - 20:21 ▬


how much a dollar cost
03/02/2022 feat @Kadeuce Porter

Captivité qu’elle s’est imposée dans ses bras, elle le regarde alors, tendre sourire qui se loge sur ses lèvres quand son regard à lui tente de fuir face à sa propre vérité. Et quand bien même elle ne devrait pas, elle se permet d’être heureuse d’avoir enfin quelque chose à entendre de celui qui écoute bien plus qu’il ne parle. Et elle croit comprendre. Mal. Mais elle croit comprendre que c’est elle et que, encore une fois, elle manque de tout anéantir. Son sourire laisse place à sa prise de conscience avant qu’il ne l’embrasse, baiser auquel elle s’abandonne un court instant avant qu’elle ne le regarde à nouveau. “I won’t laugh at you.” Erin ne s’y risquera pas, loin d’elle l’idée de rire des rares confidences qu’elle parvient à obtenir. Elle, qui est prête à tout pour lui donner l’éternité dans leur courte vie, devient persuadée qu’il s’agit d’elle, et de sa précipitation, toujours. Elle s’emballe, comme lui avait dit RJ quelques semaines plus tôt. Elle s’emballe et ruine tout, cyclone qui vient ravager les espoirs qu’elle a pu fonder en lui présentant leur fille. Et tout cela n’est en rien de sa faute à lui qui n’a fait que subir les mauvaises décisions qu’elle a su prendre par le passé. Après un long silence dans lequel elle aurait pourtant pu rester encore longtemps à se donner tous les torts du monde, elle l’entraîne avec elle à l’étage de la maison des Ward. “Come with me, told you I had somethin’ for you.” L’escalier en bois remonté, elle ouvre la porte de sa chambre, repoussant les vêtements qu’elle a essayé sans les porter du bout du pied, bordel qu’elle ne se décide jamais à ranger. Elle l’invite alors à s’asseoir sur le bord du lit pendant qu’elle retourne plusieurs sacs. Elle était pourtant persuadée de l’avoir mis ici.

C’est finalement sur sa commode qu’elle retrouve ce qu’elle cherche. “Sorry, I didn't have time to wrap it, but let's say you've already opened it !” Prenant place à ses côtés, elle lui tend un album dans lequel elle a pris le temps d’ajouter les photos qu’elle a prises depuis cinq années à Cleveland, mais aussi à Détroit. Sélection qu’elle a faite avec attention. “It’s a way, a bad way I agree, to give you our memories, ‘cause you’ve always been in our life. You always say you’re sorry and … yeah it’s … I thought maybe with these photos, you could know us differently.” Erin se met alors à hausser les épaules en riant, vaine tentative d’échapper à sa nervosité qu'elle s'évertue à vouloir cacher en continuant à parler. “And, I add some I took recently, with you. When you’re not payin’ attention ‘cause, I think they’re better.” Et elle ne se lasse pas, de les voir réunis, partager un rire dans l’innocence de l’enfance et lire la sérénité avec laquelle sa fille le regarde. Elle capture ce dont il ne se rend sûrement pas compte. “I like this one for example ‘cause neither you or Eunice look at me it’s like … I don’t know, there’s somethin’ between you two.“Elle continue à tourner les pages, pour occuper l’impatience, combler les mots qu’elle prononce et ne pas avoir à lui faire face. “All of this ‘cause I really, really, really want you to try to forget the guilt that you have, and I'll try to do the same. Because you were there.” Erin revient en arrière, faisant défiler leur vie à grande vitesse pour s’arrêter finalement sur une photo de leur fille lorsqu’elle n’avait que deux ans. Ses yeux se perdent alors sur l'instant figé, plissés par ses traits qui s’étirent doucement. “Not physically but... I thought ‘bout you a lot wondering what my life would be like if I told you the truth. And when I was pregnant and talking to her ‘bout you, and even for the delivery, I insulted you as much as I could I swear !” Le souvenir lui arrache un rire, elle ne lui dira certainement pas qu’elle a maudit toute la famille Porter ce jour-là. Personne n’a à savoir ce qu’elle a dit sur cette mère qui a osé donner naissance à Kadeuce. Mais cela relevait très certainement du fait que cela avait été la pire idée qu’elle ai pu avoir dans sa vie. Personne ne saura jamais, ce sont de précieux souvenirs qu’Erin garde pour elle.Pour sa survie, essentiellement.“I know it's different but... She always knew she had a father, I never lied to her ‘bout that.”

A elle, tout lui semble si évident “Well, I know, it’s already a lot, so ...” La jeune femme prend alors une inspiration, forçant un sourire pour ne pas avoir à montrer ses tourments. “You said it’s new for you and I don’t wanna hurry you, your time will be mine.If all of this is too much for you, I can understand.” Incapable de continuer à soutenir son regard, elle décide de prendre la fuite en fixant la porte entrouverte, évasion qu’elle pourra mettre en place avec facilité, en cas de besoin.

“By all of this, I mean us. Whatever it is for you.” Prêt à lâcher, son cœur se débat dans sa poitrine sans qu’elle ne laisse au père de sa fille le temps de préciser quoique ce soit. “I don’t want it to be too much for you. I know I can react … excessively sometimes.” Certainement la plupart du temps. L’admettre relève pourtant de l’exploit chez la jeune femme. Erin ne supporte cependant pas l’idée qu’il puisse s’imaginer qu’il est la cause de ses excès. Agitation qu’elle soulève bien souvent seule. Et il lui en faut peu, pour perdre la patience qu’elle peine à trouver. “I talk too much, always, that's my problem, and I don't think enough before I speak, that's another one of my problems.” Parmi tant d’autres. “But, at least, let me be here for you. Just as you’re here for me. Ok ?” Décrochant enfin son regard de la porte, elle tend alors son poing fermé en direction de Kad, les yeux rivés sur ses mains, la gorge serrée par l’appréhension. Elle sait, au fond d'elle, elle se persuade qu'elle peut apaiser les tourments qui hantent son regard. Loin d'une réalité qui la dépasse. “You gotta check if we have a deal, that’s what I do with Eunice, and It pretty works.Please do it ‘cause if you don’t, it would be really humiliating. Or you can say ‘Erin, you’re fuckin’ crazy’ and I’ll say ‘oh yes I know, but only ‘bout you !’ …” Malaise palpable qui s’empare de son visage, elle lui sourit pourtant pour dissimuler sa gêne. “And that…that was too much.”
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