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 If I should lose you | Kad & Erin

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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 338
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Dim 2 Oct - 0:44 ▬

if i should lose you

Seule au milieu de la foule, tout lui semble irréel. Flou qui s’installe, voile son regard alors qu’elle a l’impression de ne plus pouvoir bouger. Il s’est éloigné, l’a laissé là après avoir fait ruisseler ses menaces sur son esprit fragilisé par la violence. Erin veut pouvoir rejoindre l’arrêt de bus, mais son corps la force à s’appuyer contre le mur quand sa tête se laisse envahir de tout ce que l’homme lui a promis. La chaleur étouffante de l’été l’empêche de respirer, assèche ses lèvres qui veulent crier à l’aide. La violence revient, prend le contrôle de ses raisonnements, du rationnel. Les balles font exploser les miroirs du Mist dans lesquels se reflètent tour à tour les visages de sa fille et du père de cette dernière. Les éclats se logent dans sa poitrine avec une réalité brutale. L’esprit fabule, invente, embrume pour cacher la vérité. Le monde tourne autour d’elle alors qu’une de ses mains se crispe sur un immeuble au crépi imparfait. L’égoïsme de l’humanité la contourne alors que son regard agonise sur le sol de la ville. Les hommes et les femmes de la ville se sont fait à l’idée qu’ici, plus rien ne va. La détresse de cette femme n’étonne plus, habitude de ce monde qu’ils ne tiennent pas à côtoyer un peu plus. Le souffle de la jeune femme s’éteint derrière ses yeux qui se plissent de douleur, jusqu’à ce que le vacarme de ses tourments cesse enfin, laissant ainsi l’environnement grouillant reprendre vie autour d’elle.

Assise, les yeux emplis de vide, Erin surveille la rue de sa respiration irrégulière depuis le café où elle s’est réfugiée. Les mains jointes dans une prière qu’elle ne fait pas autour de son verre de bière, elle s’assure qu’il n’est plus là, celui qui est venu chanter sa vengeance sous une pluie d’intimidations. D’une main tremblante, elle a envoyé un message à Kadeuce pour qu’il la rejoigne, prétextant l’envie de prendre un verre, refusant de l’appeler pour éviter à sa voix de lui faire comprendre que quelque chose ne va pas. Rien ne va. Elle se souvient encore des paroles de l’homme qu’elle aime à l’automne dernier : I’m scared to take the risk of making you targets for those sons of bitches. Et elle se souvient encore de l’insouciance de sa réponse quand elle n’avait encore aucune idée de cette guerre qui divisait la ville. Mais plus que tout, elle s’inquiète d’avoir à le perdre. Erin s’est trop accrochée à l’espoir d’une vie à ses côtés pour accepter de le voir disparaître ainsi. Son corps s’est trop habitué à sa présence pour qu’il lui soit arraché. Elle a besoin de sentir son souffle pour pouvoir respirer à son tour. Ce qu’elle cherche, c’est le désir d’intensité, cette proximité avec le danger pour aimer complètement. C’est un tout. Elle le prend comme il est, sans se poser de question, refusant l’ennui des autres. Elle sait qu’avec lui, sa vie ne sera pas toujours sereine et ça lui va, elle l’accepte sans s’en plaindre. Elle l’accepte, car dans sa folie, elle a voulu l’aimer sans restrictions.

Lorsqu’elle le voit entrer dans l’établissement, le poids dans sa poitrine oscille entre soulagement et oppression nouvelle. Elle inspire pourtant en levant la main pour qu’il la voit. Elle en pleurerait presque de le voir, submergée par tant de contradictions qui tiennent son esprit éveillé. Et lorsqu’il arrive à sa hauteur, ses lèvres qui s’ancrent aux siennes et ses mains qui s’accrochent à ses bras trahissent l’instabilité dans laquelle elle se trouve. Dans une étreinte trop forte, elle prend le temps d’apaiser le fil de ses pensées avant de se rappeler des blessures récentes qui parcourent son corps. Un mois, à peine s’est écoulé, cicatrices qui peinent à se refermer de tous les côtés. “Sorry.” Erin tient pourtant tant à lui cacher son agitation alors qu’elle reprend place à la table à laquelle elle était assise. Elle lui cache tout depuis des semaines, refusant de s’ajouter au sentiment de culpabilité qu’elle voit passer dans ses silences. Erin s’est enfoncée dans le déni, en quittant son travail et achetant cette maison pour donner un semblant de raison à sa vie décousue. Elle donne l’illusion, ne change rien à ses habitudes en lui faisant croire qu’elle va travailler quand en réalité elle passe ses journées à ne rien faire. La solitude l’oppresse, s’abat sur elle lorsqu’il referme derrière lui la porte de l’appartement de sa sœur. Mais elle ne veut pas être ce poids qu’il porte en plus, ce nouveau fardeau qu’il endossera sans rien dire, pensant devoir mériter tout ce qu’il lui arrive.

Elle ne veut pas voir la colère et la vengeance animer son regard, alors elle ment. “My manager allowed me to quit early so I thought It would be a good idea !” Elle s’enfonce dans ses mensonges, regarde la rue à défaut de le regarder lui, guettant la moindre silhouette qu’elle voit passer trop près de la fenêtre. “And I missed my bus but don't worry, I'll get my license soon!” Des idées, des projets qu’elle lance et qu’elle ne fera probablement jamais, comme toujours, elle lui sourit brièvement avant de noyer son inquiétude dans sa bière. “I don’t wanna bother you everytime time a bus doesn't come !” Et à Detroit, c’est monnaie courante de voir le bus passer sans s’arrêter. Erin croise ses jambes, laissant la nervosité prendre toute sa place dans chacun de ses gestes, allant jusqu’à détourner la conversation pour ne pas avoir à parler trop longtemps des raisons de sa présence à Downtown. “How’s your day ?” Une larme se perd dans le sourire qu’elle lui renvoie, rapidement évacuée dans une longue expiration. “I’m happy to see you !”
(c) DΛNDELION


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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 404
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Mer 12 Oct - 23:51 ▬



If I should lose you
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words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Les phalanges se déchirent contre les ronces qui tentent de s'élever. La peau craque sous les épines embusquées. Il a juré, pourtant silencieux. À genoux, l'ancien blessé. À genoux malgré ces maux qui pèsent, qui torturent l'être jusqu'au plus profond des muscles crispés. Patience qu'il ne possède plus, nécessité que de respirer, que de s'éloigner de la fournaise qui commençait à le ronger. Il s'est abandonné dans les allées de graviers, dévoilant sa faiblesse à celui qu'il tient à préserver. Un nom que quelques feuilles manquaient de recouvrir, qu'un lierre inconscient cherchait à caresser. Stèle lorgnée chaque jour jusqu'à oser, jusqu'à prendre son courage à deux mains pour enfin le confronter. Il n'a pas su lui rendre cette justice dont il avait été privé, vengeance qui devra encore attendre puisque les portes d'un enfer commun ont encore été foulées. Il tique, n'ose rien dire. Il continue de s'abîmer les paumes jusqu'à finalement s'en redresser. À peine, de moitié. Genoux à terre, le dos droit tandis que la prunelle reste baissée. Doigt entaillé qui perle sa liqueur sacrée sur le marbre grisé. Il jure, de manière audible cette fois. Il jure et soupire, osant un rapide coup d’œil sur ces cieux dévoilés. Comme un signe, comme un avertissement – une taquinerie de cet esprit qu'il n'a pas su apaiser. Désolé, Kadeuce. Désolé de ne pas avoir pu faire plus, de ne pas avoir honoré ces promesses qu'il lui chuchotait. Il aurait dû en finir avec ce règne de tourments, avec ce spectre qui hante encore ces ruelles infectées, mais qu'il ne parvient pas à trouver. Désolé, Kadeuce, envers ce frère qu'il ne parvient pas à libérer – condamné qu'il est, le croit-il, à rendre son regard quand l'ancien se lamente en silence devant les fenêtres sales et fissurées de cette misérable demeure à peine éloignée. Il abdique alors, carcasse manque de s'effondrer ; à bout de force depuis des jours, des mois en vérité. À bout de souffle puisque tout pèse sur les épaules qui ne savent plus comment résister. Les craintes, les cauchemars, la culpabilité. Un tout qui implose, qui fracasse les chairs jusqu'à n'en plus rien laisser. Un tout qui oppresse le cœur, celui-là prêt à renoncer à cette chance qui lui avait été donné. Il a trop fait, Porter, sans réussite, sans succès. Il a tout fait, manquait encore d'offrir un nouveau deuil à cette mère épuisée, à cette sœur révoltée, tout comme à cette femme à peine retrouvée et cette gamine qui ne pourra peut-être pas s'en relever. Il a tiqué, les lèvres sont pincées et réalité s'étiole tandis qu'il songe à tout ce qu'il peut encore posséder – lui qui souhaitait pourtant défaire toutes les attaches qui lui seraient données. Il s'est risqué à tout s'approprier, quitte à en faire des proies pour ces guerres qui auront encore à éclater. Épuisé, Porter – mais la carcasse qui doit se relever, qui doit tenir cette prestance pour assurer un semblant de sécurité. Enveloppe de chairs martelées qu'il doit encore faire tenir pour quelques années. Un souffle, un dernier – et la paume maculée se risque jusqu'à cette stèle où de nouvelles promesses viennent se déposer. Il n'oublie pas, il n'oubliera pas ; n'attendant seulement de retrouver ces forces qui se sont mises à manquer depuis ce fameux soir-là.

Une heure.
Une heure s'est écoulée.
Fournaise est retrouvée le temps d'une douche, le temps d'un repos pourtant avorté.
Téléphone qu'il guette, l'appel de sa mère qu'il attendait.
Il pensait devoir aller récupérer cette gamine adorée.
Et le nom qui s'affiche, ce message réceptionné, parvient tout de même à l'éveiller.

Elle a réclamé sa présence, elle a quémandé un instant – une parcelle de sérénité pour contrer son effroyable silence. Celui qui rongeait, qui s'amusait à corrompre jusqu'aux volontés dans ce cimetière auquel il s'est lié. Une issue toute trouvée, la meilleure qu'il puisse alors posséder. Il n'a pas hésité, Kadeuce, jusqu'à pouvoir la rejoindre, jusqu'à cette étreinte qu'il est surpris de sentir ainsi se refermer. Rendue, celle-ci, malgré ces quelques douleurs qui persistent, qui lancinent. Rendue, cette dernière, avant que liberté ne soit rendue, avant que les excuses résonnent qu'il ignore dans la foulée. Intrigué, le regard qui lorgne sur ces traits adorés. Il essaie d'y voir ce qu'il aurait manqué, ce qui pourrait se perdre derrière les dires qu'elle se met à lui conter. Temps libre qu'on lui a laissé, une opportunité saisie pour pouvoir pleinement se retrouver. S'il savait. Et s'il acquiesce à tout ce qu'elle se risque à lui donner, ces projets et ces volontés toutes désignées, lui n'a d'attention désormais que pour ce qui reste éloigné. Les sourcils quelque-peu froncés, le sourire qui tient tout de même les pulpeuses – quoi que de moitié. « Could've be worst but it's all good. And... I'm happy to see ya too but ya know I would've be there tonight, right ? » Il aurait fait le déplacement, il serait resté – comme il a tendance à le faire depuis quelques jours, depuis que sa présence à ses côtés rassure les songes qui craignent tout ce qui pourrait encore arriver. L'attaque du Mist qu'il n'a pas oublié, ces répercutions qui pourraient encore frapper sans qu'il ne puisse l'appréhender. Il préfère être avec elles, ne pas trop s'éloigner. Il préfère être avec elles, craignant que le sort d’Isidore n'ait à de nouveau se jouer sur ces âmes trop innocentes, loin des ombres qu'il n'a pas cessé de côtoyer. « Ya sure ya're ok ? » Par curiosité, pour contrer tout ce que la paranoïa peut avoir à insuffler. Il voit le mal partout, Kadeuce. Il envisage les pires scénarios, créant parfois ces angoisses qu'il s'essaie à gérer, qui se transforme en colère brute que les poings ont à faire passer. « How was yar day ? Did those bastards ya work with bother ya ? » La plus minime des possibilités pour justifier ces légers étirements sur ses traits. La plus infime des suppositions sur laquelle il espère ne pas se tromper. Trop craintif, Porter, depuis que de nouvelles blessures ont fragilisé ce pilier déjà trop bien abîmé.                  





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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
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▬ Mer 19 Oct - 20:12 ▬

if i should lose you

Erin lui sourit et glisse ses doigts au creux des siens. Elle aime ses mains usées par une vie faite de survie. Larges, solides, blessées, elle aime l'empreinte du quartier sur lui, et en lui. Sa façon d’y vivre, de comprendre en silence et de se taire, parler si cela est nécessaire. Kad n’en a certainement pas conscience, mais il est comme une trêve avec le danger qu’il pense amener jusqu’à eux. Elle est amoureuse de lui, de ce qui l’entoure et de cette ombre avec laquelle elle a toujours oscillé. Avec lui, elle y est pleinement entrée, sans peur aucune. Erin n’a jamais eu peur en sa présence. C’est peut-être ça finalement être amoureux. Ne pas avoir peur. “Yes, I know.” Elle sait qu’il aurait été là, comme tous les soirs depuis qu’il est en capacité de se déplacer. Il semble décidé à ne plus vouloir s’éloigner d’elles, comme si la culpabilité de ne pas avoir été présent le soir de l’attaque du Mist l’empêchait de ne pas s’inquiéter. Dire qu’elle ne lui en a pas voulu, ne serait-ce que quelques heures serait mentir. Elle lui en a voulu, et terriblement même lorsqu’elle a appris les raisons de son absence. Ces mêmes raisons qu’elle a refusé d’admettre jusqu’à ce qu’elle allume sa télévision et découvre les images de l’incendie et les témoignages des personnes présentes aux alentours. Alors là, à cet instant précis, elle lui en a voulu d’avoir tenté de les abandonner. Mais Erin a rapidement compris. A son grand désarroi, elle a compris que le besoin de venger son frère sera intact et ne faiblira pas tant qu’il n’aura pas rendu justice à sa manière. Et tant qu’il n’ôtera pas la vie en représailles de celle qui lui a été arrachée, Kad n’accordera aucun répit à son âme tourmentée. C’est ancré en lui; dans ses rires et dans ses silences, des ses regards absents et ceux attentionnés envers Eunice. Alors, elle a pardonné, tout comme elle pardonnera les fois prochaines. Elle ne lui a jamais avoué cette rancœur passagère qu’elle gardera pour elle, honteuse d’avoir pu être aussi indifférente face au deuil qu’il n’a toujours pas fait. Erin aimerait compter plus que les liens avec lesquels elle ne peut rivaliser, ces disparus avec lesquels elle doit s’accorder si elle tient à rester dans sa vie. Elle apprend à faire avec, à se contenter, et même à se satisfaire de la place qu’il lui cède. Consciente qu’il transgresse les règles qu’il s’était imposées.

Elle n’arrive pourtant pas à croiser son regard lorsqu’il cherche à se rassurer. Non, rien ne va. Sa vie qu’elle pensait enfin être ce qu’elle a toujours voulu, cette précieuse vie qu’elle affectionne tant ; s’effondre. Les fragiles fondations qu’elle s’évertue à maintenir cèdent et elle ne peut que suivre cette descente, témoin impuissante de son propre naufrage. Elle se voit sombrer, prisonnière de ces vagues trop imposantes qui reviennent vers elle avec hâte. Erin n’a jamais été d’un grand optimisme quant à ses capacités à se sortir d’une situation qui la dépasse. Souvent, elle s’est reposée sur les autres, ou a pris la fuite pour ne pas avoir à affronter la réalité. Cette fuite si tentante à présent qu’elle ne voit pas d’autres issues possibles. Enfermée dans ses mensonges, incapable de remonter à la surface de peur de décevoir autour d’elle. Il lui est si tentant de ne pas faire face à ses responsabilités une nouvelle fois. Mais elle reste assise sur cette chaise qui devient inconfortable sous le poids de tout ce qu’elle ne peut plus supporter. Pourtant, elle force un rire, reculant sa tête de quelques centimètres en fronçant les sourcils pour souligner la légèreté qu’elle tient à lui faire croire. “Of course I am !”

Et l’homme cherche à nouveau, évoque ce travail qu’elle a quitté depuis de nombreuses semaines. Erin sent le sol se dérober sous ses pieds, une vague de chaleur étourdissante la force à poser le plat de sa main contre son front et à prendre quelques gorgées de bière pour étouffer ses mensonges.“ No,it was …” Un couple entre dans le bar, veste en cuir sur le dos de l’homme tenant la femme par la taille. Le regard de la jeune femme s’accroche à ce détail. Son cœur se durcit, elle le sent devenir un bloc compact et lourd. Et lorsque l’homme se retourne pour jeter un œil à la salle, ce même cœur explose, libérant des milliers d'éclats coupants qui entament la phrase qu’elle avait commencée. Erin touche sa poitrine, étonnée de ne pas voir le sang inonder ses mains. Elle se reprend, ose enfin lever les yeux vers lui. “Well, I mean, they always give me the boring stuff to do but...” Ses épaules se redressent, elle se perd elle-même dans ce qu’elle raconte. Elle n’y arrive pas. Ne parvient pas à affronter son regard, et lui parler d’histoires qu’elle n’a pas vécues. “You don’t want anything ?” Elle interroge, change de sujet, lève une main en direction d’un serveur qui se trouve à proximité.

Malgré cela, elle refuse de lui confier les déchirures de son esprit. Erin ne peut pas lui dire ce qu’il vient de se passer. Elle sait pertinemment que le silence viendra s’emparer de lui et finira par enterrer ses derniers espoirs de l’entendre rire à nouveau. Oui, changer de sujet pour ne pas lui laisser l’occasion de trop réfléchir, de remarquer les orages qu’elle pense pourtant bien dissimuler (piètre comédienne qu’elle fait). “Eunice is with your mother ?” Bien sûr qu’elle sait, la grand-mère de l’enfant lui a envoyé un message pour lui indiquer qu’elle avait bien récupéré la petite à la sortie de l’école. La jeune femme jette un nouveau coup d’œil au couple qui s’installe, elle s’assure que le cuir ne cache pas les menaces reçues auparavant, inquiétude tenace qui lui serre la gorge. “And …” L’inspiration qu’elle prend coupe les mots qu’elle n’arrive plus à réfléchir, emportée par l’affolement de son discernement. “I’m glad she loves her.” Seule vérité qu’elle amène. Erin a été soulagée de voir un sourire se dessiner sur le visage de madame Porter le jour où elle a appris qu’elle avait une petite fille. Elle qui s’attendait à des remontrances de la part d’une femme qu’elle redoutait plus qu’autre chose s’était retrouvée finalement surprise du lien qu’elle voulait absolument avoir avec l’enfant. Elle aussi, rattrapait ce temps volé.
(c) DΛNDELION

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Kadeuce Porter
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sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Dim 6 Nov - 2:50 ▬



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Les sourcils se sont froncés, assez pour lui faire oublier l'effervescence qui, autour, persiste à gronder. Prunelle concentrée sur cette demoiselle que le cœur n'a su chasser – parfaite petite lumière qu'il voudrait pouvoir pleinement préserver. Il abandonne un instant les tourments qui hantent, ceux qui s'affairent à tout nécroser. Il délaisse cette vengeance qui cherchait à s'installer, qui voulait tout contrôler. Un règne qu'il lui refuse pour quelques instants, pour ce moment réclamé par la demoiselle qui se tient à sa portée. Elle que le regard n'a pas lâché, qu'il essaie de comprendre maintenant qu'un semblant d'inquiétude parvient à se hisser. Il y a cet éclat qu'il ne reconnaît pas, comme un soupçon de crainte qu'il craint d'avoir à nommer – lui qui en tremble rien qu'à l'idée de pouvoir être l'auteur d'un tel sentiment contre cet endocarde adoré. Les lèvres scellées, la courbe un peu plus misérable sur les lippes quand elle affirme qu'elle va bien, en un mensonge presque savamment usé. Dubitatif, celui qui acquiesce sans pleinement y croire. Là, la raison pour laquelle il s'est risqué jusqu'à ce qu'elle n'évoque parfois que trop peu, parfois à outrance. Là, cette nécessité de continuer sur cette lancée, comme pour s'assurer que les peurs qui commencent à s'élever ne sont finalement qu'injustifiées. « No, it was... » Le silence. Cet arrêt, cette absence de tout, de rien ; ce manque de vie qui prend les traits, qui décolorent jusqu'aux joues que les paumes auraient à enserrer pour la rassurer. Il y a cette ombre qui s'approche, vieille compagne de bien des soirs – immatérielle, à peine réelle, humanisation de cette solitude brutale qu'il ne tient pas à de nouveau embrasser. Le silence, encore. Le silence qui perce jusqu'à assourdir, Kadeuce désormais plus inquiet. Parce qu'il l'a vu s'élever, cette main, jusqu'à ce cœur qu'il devait veiller. La respiration est maigre qui brave désormais la trachée encombrée. Le souffle est scindé en quelques filets éparses et discrets. Elle s'en remet à ce qu'il évoquait, mais les songes de l'homme sont ailleurs, à tenter de percer la vérité derrière les notes qui lui sont concédées. Tout et rien, un mélange de bien des choses que l'instinct, en l'instant, ne parvient pas encore à appréhender. Parce qu'elle s'élèverait presque, portée par un besoin soudain de s'en remettre à cette normalité qu'ils auraient pu empoigner. Une pause dans la réalité qu'ils ont à traverser, loin des rues sur lesquelles il peut avoir à siéger ; par souci de sécurité. Terrain neutre pour celui qui, ici, n'est pas soldat, mais bien amant volontaire et impliqué. Intrigué par cette légère brise qui manquerait presque de le faire frissonner. Elle échappe à l'attention, elle s'éloigne des rives sereines qu'ils auraient eu à parcourir si cette parcelle de ténèbres ne venait pas défaire la stabilité des prunelles toisées. « You don't want anything ? » Non, les traits qui se sont animés pour refuser, mais elle qui s'y enfonce, qui réclame la présence d'un serveur qu'il ne prend même pas la peine d'observer.

Le dos à rejoint le dossier de la chaise, les questions sont nombreuses qui flirtent avec le palais. Mais le silence, encore et toujours. Ce silence qu'il laisse planer, ce regard qui pèse sur les frêles épaules qu'il croit pouvoir imaginer en train de craquer. Il y a cette chose qui pèse, comme une épée sur l'âme adorée. « Eunice is with your mother ? » Un soupir, si bref, à peine marqué. Un soupir avant qu'il n'affirme ce qu'elle supposait – sûr qu'il est, Kadeuce, que l'information lui a forcément été reléguée. Et il va pour parler avant qu'elle ne s'en éloigne encore, les perles brunes qui s'affairent à balayer la salle du regard quand la sienne y reste bloquée, là, sur cette silhouette qu'il jurerait voir trembler. « And... » L'incompréhension qui ne fait que s'accentuer. L'incompréhension qui force enfin cette impatience et cette frayeur à naître derrière les côtes où le cœur s'est affolé. « I'm glad she loves her. » L'incompréhension. Conversation hors du temps, et le constat qui s'instaure sans qu'il ne puisse y parer – elle lui échappe, elle qu'il craint parfois de voir s'envoler, disparaître de cette vie qu'elle parvient si aisément à illuminer. Si elle savait.

Il y a cet arrière-goût d'échec qui gangrène la trachée, cette lave soudaine qui brûle jusqu'à déchirer l’œsophage et les chairs d'ores et déjà tuméfiées. Il y a cette pression qui comprime les poumons, cet air qu'il croit sentir manquer – il y a ces mots qui voudraient s'élever, mais que les obstacles dans la gorge persistent à retenir, à ravaler. « Ok. » C'est tout ce qu'il parvient à faire entendre, tout ce qu'il est en mesure de réciter. Ok. Pour conclure cette espèce de situation déréglée, loin de tout ce qu'il s'était imaginé. Une parcelle de paix dans ce quotidien qu'il peut parfois mépriser, dans ces terreurs qui n'ont de cesse à l'accompagner pour tenter de briser cet avenir qu'ils se sont risqués à vouloir provoquer. Eux. Eux qu'il craint de voir se dissocier. Là, paranoïa légère qui fait son entrée, qui lèche les corridors jusqu'à l'âme dérangée. « What's the fuck is that ? » Sans pour autant s'emporter, la voix est encore calme qui masque au mieux ces cafouillages qu'il ne parvient pas à réprimer. Quelques phalanges se sont mises à trembler qu'il cache dans la foulée, les mains qui rejoignent le dessous de table tandis qu'il se penche légèrement pour que l'attention soit captée, toute captivée. « Hey, I'm talking to ya, babe. What's wrong ? » Fardeaux qu'il tient à partager, tourments qu'il ne peut la laisser confronter sans essayer de l'en éloigner. Impliqué, Porter, plus que jamais. C'est cet instinct trop longtemps muselé qui s'est mis à régner, à grogner pour réellement s'éveiller. « Did I... did I do something to ya that I shoudn't have ? » Et ça expliquerait les lieux, cette espèce d'hésitation qu'il croit pouvoir affirmer voir sur ces traits qu'il n'essaie que trop bien d'encenser, un doute planté dans cette âme qu'il ne sait plus comment honorer puisqu'il sait, il sait Kadeuce, ne pas la mériter. C'est à son tour de contempler les alentours, d'y chercher ce lien qu'elle aurait pu avoir à accrocher. C'est à lui de s'inquiéter des regards qui auraient à les épier ; loin de ce qui pourrait les concerner, il craint que l'étau sur sa liberté n'ait finalement à se refermer. Et il ne l'en blâmerait pas, Kadeuce. Il accepterait, pour peu qu'il soit sûr qu'elles puissent, toutes deux, être enfin et réellement en sécurité. Prêt à tout accepter, Porter, pour les beaux yeux de cette femme qui aura tout renverser, jusqu'aux croyances qu'il avait si longuement louées par le passé. « Hey, I'm here for ya, always will. Ya know ya can talk to me, right ? » Une main qu'il a tendu, cette fois – lente et délicate, une attention offerte pour apaiser les étincelles néfastes qui croit percevoir dans le regard qu'il tente une fois encore de capter.                   





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▬ Sam 12 Nov - 0:48 ▬

if i should lose you

Les diversions de la jeune femme ne semblent pas fonctionner dans l’esprit trop concentré du père de sa fille. Alors il se tait et elle lui sourit. Un sourire uniquement de façade. Un sourire qui laisse ses yeux sans expression. C’est à son tour de rejoindre le dossier de sa chaise inconfortable lorsqu’il se penche vers elle. Distance à laquelle elle le contraint afin qu’il ne puisse approcher de près l’agitation présente dans ses yeux. Erin ignore cette première question, évitant de lui accorder l’attention qu’il demande et qu’elle devrait pourtant lui céder. Le serveur part rejoindre une autre table, laissant ainsi Erin seule avec les questions du gardien. “Nothing’s wrong.” Réponse sèche, vaine tentative pour tromper encore celui qui lui fait face et qu’elle n’ose pas regarder de peur de se trahir. Rien, il n’y a rien, qu’elle s’évertue à lui dire alors que son regard retourne se perdre sur les carreaux sales de la fenêtre à côté de laquelle elle se trouve. La trentenaire se rend bien compte qu’il n’y a rien de sérieux dans les maigres paroles qu’elle daigne lui adresser, mais son entêtement la pousse à ne pas réagir. Ses yeux fixent la rue qui s’anime en cette soirée, jeunes cadres cherchant à décompresser d’une longue journée enfermés dans les tours du business district. Ici, l’argent impose son règne contrastant ainsi avec le quartier d’où ils viennent. Dans ce quartier de la ville, les derniers modèles de Ford ou General Motors qui ont infligé tant de douleurs, de défaites et d’humiliations à leurs pères et à leurs mères paradent le long des boulevards quand eux se contentent de voitures d’occasion aux flans rouillés.Le couple n’a rien à faire ici, monde qui ne leur appartient pas et ne les acceptera jamais. Il n’y a rien pour eux ici, si ce n’est le danger auquel Erin a été confrontée et qui se permet de rôder dans les alentours. Les yeux de la brune s’abaissent alors et son ongle vient suivre les sillons du bois vernis de la table. Sous cette dernière, sa jambe droite se met à s’agiter, martelant le sol de coups réguliers. Elle semble réfléchir, dirige sa main vers son verre de bière qui se vide dangereusement. Dans les mensonges qu’elle construit, elle est tentée de saisir cette opportunité qu’il lui offre, porte de sortie qu’elle aperçoit à travers l’inquiétude qu’il lui confie à demi-mots. Provoquer une dispute pour ne pas avoir à lui livrer les terribles menaces énoncées et qui planent encore dans son esprit traumatisé par la violence d’un soir d’avril. Erin y renonce pourtant quand ses yeux croisent l’inquiétude présente sur les traits de celui qu’elle aime. “No.” Elle ne peut pas lui faire ça, honnêteté qui l’empêche de rajouter encore une histoire fausse pour tromper les certitudes. Erin secoue la tête, accentuant la négation dans une désolation certaine et tente de délayer le tout dans sa bière qu’elle termine.

Mais Kadeuce insiste, conscient que la femme qui se tient en face de lui n’est pas celle qu’il a l’habitude d’entendre parler avec excès. Les extravagances d’Erin se sont éteintes, laissant place à des silences mesurés dans le brouhaha ambiant. Il insiste, cherche à rassurer, mais ne fait qu’irriter et raviver les tensions de son âme. Ses bras se croisent et un léger soupir flirte avec ses lèvres. “Yes I know that ! “ Sa patience s’effrite sous la pression, elle en devient presque agressive pour qu’il n'ait plus à insister autant. Mais elle sait aussi que si la vérité parvient jusqu’à ses oreilles, ses désirs de vengeance ne feront que s’accroître et le murer encore un peu plus dans les silences qu’elle ne supporte plus d’entendre. Erin le regarde à nouveau, les larmes qui parviennent à se hisser jusqu’au bord de ses yeux serrent sa gorge prise en étau. “I’m sorry, I can’t.” Sa voix se brise, barrières qu’elle n’arrive plus à ériger et qui menacent de céder.

Elle ne tient plus, étouffe les sanglots qui s’apprêtent à secouer son corps en enfonçant sa tête entre ses mains pour ne pas affronter son regard et lui céder les vérités qu’elle ne veut pas lui faire entendre. “If I tell you, I …” Erin se refuse à lui parler des promesses faites par cet homme qu’elle ne connaissait pas quelques heures auparavant. Elle se refuse à perdre l’homme qu’elle a enfin retrouvé, celui qui se persuade toujours n’être pas assez bien pour elle, pour les autres et pour cette vie quand, à ses yeux, il est tout ce qu’elle a toujours espéré. Elle ne veut pas avoir à côtoyer la peur de ne pas le voir franchir le pas de la porte le soir. Elle ne veut pas vivre l’angoisse de cet appel qui lui annoncera sa disparition brutale. Elle ne veut pas prendre le risque d’une vie sans lui. Elle ne veut pas le perdre. “I’ll lose you.” Et c’est bien ce qui l’effraie le plus.

Les bruits de la salle deviennent insupportables, prennent le dessus sur la raison qu’elle n’arrive plus à garder. Les verres d’alcool qui se posent contre les tables en bois résonnent avec fracas dans son esprit effrayé. “It’s just my … my mind won’t stop moving and …” Sa tête se redresse enfin, et elle se rapproche, pose ses coudes contre la table et se met à murmurer en implorant du regard. “I wanna leave, I don’t like this place. I wanna go home.” Retrouver la sécurité de ce foyer dont elle ne veut plus avoir à sortir.
(c) DΛNDELION

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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 404
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Lun 14 Nov - 1:56 ▬



If I should lose you
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Défensive qui s'installe. Défensive qu'elle s'improvise, la demoiselle retrouvée. L'éclat se brise et les lueurs s'étiolent. S'en suit l'inquiétude, cette marée montante qui surplombe ces certitudes d'ores et déjà branlantes. Elle lui échappe, et il croit sentir le pauvre muscle sous les côtes s'affoler. Battements manqués qui se succèdent jusqu'à tout enrayer. Les mélodies sont dissonantes et ces brèves parcelles de joie qu'ils parvenaient à s'approprier malgré les maux s'arrachent des parois de la réalité. Elle lui échappe, et il craint le silence qui aurait à revenir le hanter. Parce qu'elle s'est faite vitalité, la demoiselle, au-delà de tout ce qu'il aurait pu espérer. Ancre et pilier. Stabilisation matérialisée qui préservait encore cette conscience des profondeurs qui n'aspirent qu'à la happer. Elle lui échappe, et il voudrait pouvoir gueuler. Pourtant, il s'est tu, contemplant seulement la chute qui s'enclenche, l'humidité aux prunelles adorées. Il y a cet orage qui gronde, ce fracas contre l'endocarde trop impliqué. Il a tiqué, les paroles bloquée à la trachée. Il a tiqué, oppressé par le mélange d'émotions qui s'est manifesté. « I’m sorry, I can’t. » Les fissures se révèlent, noirceur dévoilée dans le timbre qui s'est mis à trembler. Aussi aiguisé qu'une lame, ce coup qu'il croit recevoir en la voyant ainsi s'effriter. Elle lui échappe, et la conscience même en vient à paniquer. Il lutte contre lui-même, s'essaie à taire tout ce qui s'anime, tout ce qui s'active contre les côtes trop malmenées. Il y a cet air qui manque, la gorge nouée. Il y a cet air qu'il croit ne pas pouvoir inspirer, exténué de lutter contre l'imparable qu'il ne parvient plus à anticiper. Elle lui échappe, celle qu'il n'aurait jamais dû laisser s'approcher. Elle se brise et la culpabilité suinte d'ores et déjà cette implication qu'elle veut y trouver. Coupable, Kadeuce, d'une manière ou d'une autre. « If I tell you, I… » En apnée, les sourcils froncés. En apnée celui qui contemple ce qu'il ne peut apaiser – cette détresse expiée par ces mots étouffés. Impuissant qu'il en devient, lui qui pensait pouvoir tout porter. Ces poids qu'elle n'aurait jamais à supporter, ces tourments qu'il cherchait à lui épargner. Il veut pouvoir s'avancer, Porter, mais retenue beugle sa mise en garde. Il essaie de comprendre, s'y résigne dans la foulée. Il voudrait pouvoir tout entendre, craignant tout de même les confidences qui se sont mises à manquer. Le souffle est bref que celui qui franchit les pulpeuses, une amorce de paroles brisée sous ce qu'elle vient alors lui concéder. « I’ll lose you. » Elle lui échappe, Erin, néanmoins que de moitié. Elle lui échappe parce qu'elle ne peut supporter tout ce qu'il aurait à semer. Le croit-il, l'ignorant, si loin d'imaginer ô combien l'esprit fut molesté. Craintif des petites choses quand le danger rôde qui n'a de cesse de se rapprocher. Et si l'instinct quémande qu'il s'en éloigne, le cœur s'y oppose et refuse – déterminé à tout arranger. Assez pour le faire brièvement se pencher, murmurer quelques notes dans l'espoir de l'apaiser. Elle est effroyable, cette espèce de vanité. « It’s just my… my mind won’t stop moving and… » Impliqué, peut-être trop – la conscience terrassée par ce manque de moyen qui commence à régner. « I wanna leave, I don’t like this place. I wanna go home. » Il a acquiescé, n'a pas hésité.

Il a acquiescé, par nécessité, pour que ces prunelles puissent se remettre à briller.

Cette hauteur, il l'a récupéré. En une seconde avant que les mains ne l'invitent à le suivre, à se lever. Il n'a qu'à peine effleuré la silhouette approchée, il s'impose progressivement pour parfaire ce calme qu'elle s'est mise à réclamer. Ailleurs, loin d'ici. Ailleurs, malgré que la compréhension ne lui soit pas donnée. Qu'importe, elle avant cette curiosité effrayée. Elle avant tout ce qu'il aurait à s'approprier – du temps, ils en ont à s'approprier. Il veut s'en convaincre, cherche encore au mieux à s'en persuader. « Let's go home then, ok ? » Là, la main qu'il tend pour ne rien précipiter. À son rythme, il s'en tient à ses volontés. Il ignore les regards curieux, il ignore ces attentions qui auraient à venir les toiser. Il ignore, Kadeuce, jusqu'au monde qui, autour d'eux, continue de tourner. L'attention tremblante qui peine à s'écarter – parce qu'elle lui échappe, parce qu'elles deviennent bien trop nombreuses ces nausées. C'est l'air frais qu'il se met à chercher. C'est vers ces brises légères qu'il guide cette magnificence pour lui permettre de respirer. Une pause, devanture dont il les a éloigné, ombres saccagées par quelques lueurs imposées qu'il a rejoint pour brièvement l'enserrer. Cage qu'il n'impose pas, Porter – cherchant encore à tout imaginer, les maux et les tourments qui s'amusent à ainsi l'oppresser. Il sait la mémoire cruelle, tortionnaire par ces images qu'elle ne pourra très certainement pas oublier. Il sait les cauchemars qui hantent les nuits, qui rongent les songes petits à petits. Il sait le poids qu'elle porte sur ses frêles épaules depuis qu'elle lui est revenue, depuis qu'elle a osé remettre les pieds en ces lieux désolés. Il sait, et la culpabilité peine à supporter les mots qui trahissent tous ces jugements qu'il n'a de cesse de se porter. Ces même mots qui en l'instant se sont mis à manquer. Il voudrait faire plus, pourtant incapable de s'y risquer. Alors il attend, patience néanmoins élimée. Il attend, Kadeuce, avant d'enfin oser laisser ces notes résonner. « How do ya feel ? Can ya walk ? » La main qu'il a levé, par instinct, la hanche qu'il allait s'approprier avant de s'en raviser – liberté qu'il lui laisse, rejet qu'il anticipe si les frayeurs persistent à tout surplomber. « Ma car is not that far but I can go get it and ya wait here if ya want. » Basse, la voix qui continue de s'imposer. Basse pour ne pas la brusquer plus qu'il ne l'a déjà fait – abruti qui s'était laissé prendre au piège d'une peur si bien ancrée.                    





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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
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▬ Ven 25 Nov - 15:07 ▬

if i should lose you

Erin lui remet sa main comme si elle lui remettait sa vie, ultime espoir auquel elle s’accroche pour ne pas laisser l’angoisse se saisir de tout son être. Elle non plus, elle n’hésite pas. Avec lui à ses côtés, elle ne connaît pas la peur. Elle le suit, aveuglément, comme elle le fait depuis un certain temps, armée de cette confiance qu’elle a placée en lui. Son souffle court se fraye un chemin à travers les rires et les discussions animées d’une fin de journée harassante. Étouffante sensation qui l'oppresse et l’empêche de crier la douleur de ses tourments. Elle n’y arrive plus. Ce n’est qu’une fois dehors, une fois que l’air dont elle a manqué est retrouvé qu’elle laisse le désarroi prendre ses aises. Et alors qu’il lui pose cette simple question pour s’assurer qu’elle va bien, les larmes retenues ruissellent le long de ses joues qu’elle essuie grossièrement du plat de la main. “I’m so sorry.” Mauvaise boucle au rythme irrégulier qu’elle répète à l’infini, donnant l’impression de se parler à elle-même. Erin presse une main contre ses lèvres pour asphyxier ces excuses qui deviennent inaudibles avant de chercher à contenir sa nervosité incontrôlable. “No, no, no I come with you, just give me a minute.” Car en elle réside cette appréhension d’une solitude parmi la foule grouillante, insécurité qu’elle ressent loin du danger. La minute demandée s’étend sous la respiration qu’elle tente de reprendre pour apaiser ses craintes. Erin abuse de ce temps accordé au soulagement. Et quand le calme instable est enfin retrouvé sous la brise légère du soir, elle glisse un bras sous le sien pour avancer. C’est pourtant un maigre sourire qu'elle force et qui étire les traits fatigués, lassitude d’une journée trop étirée qu’elle veut à tout prix oublier. Et sur l’instant, Erin ne souhaite qu’une seule chose : partir et laisser derrière elle cet endroit qu’elle ne supporte déjà plus.

Les lumières de Downtown se reflètent avec régularité sur son visage usé par les luttes incessantes. La tête en appui contre la vitre, elle observe le paysage urbain défiler sous son regard absent, asthénie de ce corps trop sollicité. Ici, Détroit se fait belle et attrayante. Et pourtant, elle n’aspire qu’à retrouver les misérables immeubles qui se dressent à Eight Mile, sécurité qu’elle trouve derrière les tours gardiennes du monde auquel elle appartient. Ses yeux se perdent dans la nuit et elle s'éclaircit la gorge pour en revenir à celui qui se tient à ses côtés, celui qui a usé sa patience sur les non dits de la désespérée. “Guess I owe you an explanation.” Il ne mérite pas les tourments qu’elle lui inflige dans l’excès de ses peurs qu’elle a tant de mal à lui dissimuler. Discussion à laquelle elle ne pourra pas échapper, bien que l’idée d’ouvrir la portière de la voiture en marche et de s’enfuir lui effleure l’esprit et se matérialise avec précision pour éviter toute justification. Vide de toute volonté, Erin met du temps avant de briser le silence dont elle commençait à apprécier la mélodie presque réconfortante. “I was walkin’ on the street and a kid stole my bag and …” Elle se ravise dans un souffle et resserre l’étreinte de ses bras qui entourent son ventre. Elle jette pourtant un œil à ses côtés, avant de reprendre le cours de son récit décousu en reprenant sa place initiale, enfoncée dans ce siège avec lequel elle aimerait pouvoir ne faire qu’un. “And this guy comes and gives it back to me and he offers to walk with me to the bus station.” Protection qu’elle n’aurait jamais dû accepter, elle commence à imaginer la scène autrement, à mettre des hypothèses sur des réactions qu’elle aurait pu éviter. “He … God I’m so stupid.” Insouciance qu’elle blâme dans un souffle, sérieux qu’elle n’a jamais voulu accorder au danger représenté par l’allégeance portée à la flamme protectrice d’Eight Mile. “He has a knife and he forced me to ...” La fin de sa phrase s’éteint sous les souvenirs trop vivaces, sous ces attentions trop insistantes et les fausses tendresses élevées en menaces. Et alors que ces yeux quittent la route pour observer les astres, elle continue la gorge serrée par la pression trop importante que l’homme avait laissé planer sur elle. “I told him I know nothin’ but he insisted and asked me to tell you that … that …” Elle ferme les yeux à la recherche de ses mots pour effacer ceux prononcés par le désaxé. Un feu rouge force l’arrêt tant redouté du véhicule, marquant les limites du quartier où la sécurité est illusoire, territoire appartenant à ces hommes à moto qui répandent leur haine dans les arcanes oubliés des hommes d’affaires. Et ces révélations, elle lui murmure les yeux rivés sur les contours rassurants d’Eastern Market qui se dessinent à quelques mètres. “He’ll come back for you and for me.” Le silence que laisse planer Erin est de courte durée, temps qu’elle ne souhaite pas laisser à Kadeuce pour assimiler ce qu’elle vient de lui confesser. Elle n’ose pas le regarder, de peur de croiser ses traits trahis par les sentiments qu’elle refuse de voir. Ceux pour lesquels elle a tenté de retenir la vérité. Mais elle est bien incapable de lui cacher cette rencontre, goutte d’eau qui est venue faire déborder l’océan de ses pensées incertaines. Alors elle parle pour lui éviter d’avoir à penser trop longtemps. “I know you don't want to and it's personal for you, but please let me tell the police.” Inconsciente terrorisée qui n’a pas encore saisi tous les enjeux de cette guerre qu’ils se livrent depuis de trop nombreuses années. Erin se refuse à admettre cette réalité qui vient à elle depuis la fin du mois d’avril. Normalité qu’elle tient à mettre dans sa vie quand rien de tout cela n’est plus possible. A nouveau elle s’affole, perd pied parmi les reviviscences des scènes qui se succèdent dans son esprit. Toutes les conduites d’évitement mises en place pour fuir les certitudes qu’elle refusait de voir s’effondrent alors qu’elle reprend et s’évertue à retrouver la lucidité dont elle manque cruellement. “He’s a psycho ! The way he looked at me he’s … Please, I won’t talk ‘bout you or the gang I promise, he failed once but I swear I saw in his eyes this determination and his smile was …” Erin ne le laisse pas parler, enchaîne pour ne pas lui donner l’occasion de lui promettre une vengeance à laquelle elle ne tient pas. Et elle se détache de ce dossier pour se redresser et s’avancer. “And I know what you’re thinkin’ ‘bout and I disagree. It’s not what I want. Violence leads to violence and that's not what I want, he needs to go to jail for all the terrible things he did to you and your brother.” Elle semble se calmer enfin (seulement en apparence), se met à respirer plus posément quand tout l’intérieur de son corps tremble des frayeurs passées qu’il ne parvient pas à oublier. Alors elle le regarde et tente d’apaiser les tourments à venir derrière sa voix brisée d’avoir été trop opprimée. “Kad, please, take me to the police station.” Si éloignée de ce monde qu’elle a pourtant toujours connu. Naïve qu’elle est de croire que la justice se fera en leur faveur. Optimisme qu’elle se borne à étreindre afin de ne pas sombrer dans une folie parfois trop proche.
(c) DΛNDELION

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Kadeuce Porter
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sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Lun 5 Déc - 3:23 ▬



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Elle gueule, la détresse. Elle s'immisce en poison, elle corrompt jusqu'à la ruelle toute entière. Il y a cette détresse qui tambourine jusqu'à faire s'affoler l'encéphale qui ne sait pas, ne sait plus comment s'activer. La respiration est brève puisque les poumons se sont vidés. Il contemple les tourments sans pouvoir pleinement les appréhender. Il contemple cette déchéance amorcée qu'il ne sait pas comment endiguer. Impuissant, l'homme qui cherche les mots et qui hésite à s'animer – celui qui craint de s'avancer par peur de la brusquer. Petite chose effrayée dont les larmes s'écoulent, chacune devenant lame pour l'endocarde fissuré. Elles sont nombreuses, les questions. Elles s'implantent jusqu'à manquer de le faire parler ; de le faire s'exprimer. Les lèvres pincées, les mains levées comme pour essayer de la rassurer. Il attendra, Kadeuce. Patience dont il use alors, par nécessité – pour que ces terreurs puissent être chassées. L'incompréhension qui règne désormais en maître sur cet instant volé, dénué de toute temporalité. Usé et intrigué, apeuré en vérité celui qui s'est figé. Une paume avancée pour réconforter, pour essayer de taire les murmures qu'il ne peut entendre. La folie qui s'immisce, le venin qui longe les veines pour tout s'approprier. Il craint les profondeurs et ces tours qu'elles auraient encore à lui jouer. Il est resté, Porter, jusqu'à pouvoir remonter la rue à moitié vidée, jusqu'à quérir la sécurité d'une voiture enfin animée. Les longues allées qu'ils traversent et ce silence qui pèse, ces questions qui oppressent. Un nœud. Une corde tirée sur le palpitant qui persiste néanmoins à se débattre, à insister. Il veut vivre, il veut prospérer. Il veut encore lutter pour tout ce qu'ils auraient à construire, tout ce qu'ils auraient à perfectionner. Cette vie improbable qu'il a tout de même choisi d'embrasser. Pour elle. Pour elles. Pour tout ce qu'ils auraient à découvrir de ce semblant de sérénité enfin empoigné. Elle se déclare trop tôt, cette césure. Elle s'écarte trop brutalement, cette faille dans laquelle il craint voir s'élever les affres et l'usure. Un soupir, c'est tout ce qui lui a échappé pour cette partie de trajet. Rien qu'un souffle discret avant que le timbre n'ait à se rappeler. Des explications, il pourrait prier pour qu'elle continue sur sa lancée. Des explications à ce qu'il ne peut nommer, à ce que la mémoire ne peut décidément pas désigner. Et il s'est raidit, quoi qu'à peine en vérité. L'attention toute offerte à la demoiselle dont le récit débute, quoi que loin de tout ce qu'il aurait eu à imaginer. L'infection de la ville qui rattrape même ceux qui essaient discrètement de prospérer ; elle parmi ceux-là, elle qu'on a trop approché. S'il savait. Les sourcils sont haussés, Kadeuce captivé par ce tout qu'il essaie de ramifier. Une âme salvatrice qu'elle évoque, avant que les pensées n'aient à s'assombrir, à se dégrader. Le portrait sans trait qu'il se faisait de cette bonté, jusqu'à ces maux qui forcent les phalanges à blanchir sur le volant trop serré. « He has a knife and he forced me to... » Il a tiqué, mauvais. Les traits creusés de cette colère, la trachée obstruée d'un haut de cœur tout juste levé. « I told him I know nothin’ but he insisted and asked me to tell you that… that… » Figé, l'être. Figé dans l'appréhension, dans cette fureur et cette terreur qui se sont alliées.

Figé, Kadeuce qui essaie de ne pas sombrer.

Il croit savoir, il croit comprendre. L'attention portée sur lui, un message à délivrer. Le courage qui manquait à celui-là pour pleinement venir le confronter – la cruauté de ce dernier que d'oser apposer cette perdition sur l'âme adorée. L'unique prunelle qu'il n'ose pas dévier de cette route abîmée. Les lumières ne sont plus que lueurs, la vue obscurcie par tous ces songes qui se sont manifestés. Il croit s'y perdre, il croit se noyer en un océan si sombre – une mer perdue dans une immensité méconnue. Il croit savoir, il croit comprendre ; et les souvenirs rappellent un faciès à ce récit qu'elle s'est mise à lui confier. « He’ll come back for you and for me. » Une lame qui s'enfonce, qui creuse les chairs. L'acier acéré du poignard qu'on dirige droit vers cette parcelle d'humanité qu'elle avait sublimé. Rouge, le feu tricolore. Rouge, le sang qu'il n'aspire plus qu'à faire couler – ici plus que jamais. Vengeance grondait déjà ses litanies et elles n'ont fait que s'amplifier, détresse et détermination aggravées. Le silence en poison qui se distille jusqu'à l'esprit brisé. Le silence qui règne, carcasse n'a pas bougé. Il n'écoute qu'à peine, Porter, plongé dans un volcan prêt à imploser. Il n'écoute qu'à peine, la voix est lointaine sur laquelle il peine à se concentrer. Ravivée, la colère – plus démente qu'elle n'avait pu l'être. Des pulpeuses s'échappent un souffle empoisonné. Des lèvres s'étiolent une plainte discrète et soufflée. Un soupçon de conscience, à peine une retenue des mots qu'elle se risque à prononcer. Les doutes qu'elle écarte, le portrait acté. Il sait, croyait savoir – ne s'était pas trompé. Spectre qui revient hanter, qui s'acharne à tout scarifier des plaies qui semblaient panser. Sous les tissus portés, les marques rougeoient cette ancienne douleur pourtant surpassée. Détermination qu'elle y a perçu, aussi brûlante que celle qui manque de l'asphyxier. Il aurait dû savoir, il aurait dû prévoir – a failli à la promesse qu'il lui faisait. Il était censé les protéger, elles, contre tout ce qu'il continue de semer sur ses sentiers embrumés. Les paroles sont brisées, la sérénité décharnée. Cendres qui vont et viennent avant de s'envoler. Fantôme d'un ancien temps est parvenu à de nouveau le blesser – et il est violent, ce nouveau coup porté. « And I know what you’re thinkin’ ‘bout and I disagree. It’s not what I want. Violence leads to violence and that's not what I want, he needs to go to jail for all the terrible things he did to you and your brother. » Le souffle est court, contenu contre la gorge serrée. Le souffle est faible que les muscles sous les côtes ne parviennent plus à s'approprier. Figé. Paralysé dans cette torpeur que rien ne semble à même de faire passer. Son frère qu'elle évoque, cette perte qu'elle désigne – cette tragédie qu'il n'a pas su parer. Et dans l'esprit se jouent à nouveau les images d'un enterrement auquel il n'a pas assisté. Le sourire d'Izy hante, bouleverse, déchire jusqu'au plus profond de son être. « Kad, please, take me to the police station. » Un élan de la conscience pour batailler contre les démons qui se sont éveillés. Un sursaut de l'humanité qui geint que cette raison soit écoutée. Triste qu'elle est, puisque sachant pertinemment les prières comme vaines et vouées à être ignorées.

Figé, Kadeuce qui essaie de ne pas sombrer.

Il en a oublié la rue, les alentours, cette ville et son cœur qui bat encore. Il en a oublié que le monde tourne, que l'univers ne s'est pas arrêté. Tétanisé, charmé aux grondements de quelques grognements que les démons se sont mis à faire résonner. Et pourtant, l’œil s'y risque, apposé sur les traits. Il contemple les affres qui, vers elle, se sont avancées. Coupable, celui-là, de ne pas avoir su veiller autant qu'il l'avait promis, autant qu'il lui avait assuré. Cette dernière complainte résonne encore jusqu'à tout surplomber, jusqu'à faire trembler les paumes qui essaient de se desserrer. Brisé et embrasé. Il admire la manière dont tout ce qu'il pensait sauver ne fait qu'un peu plus s'abîmer – ses échecs, là, gravés sur les larmes qui se sont écoulées. « I'm so sorry. » C'est tout ce qu'il parvient à prononcer, tout ce qu'il est à même de lui concéder. Sincères syllabes qui emplissent cette espèce de bulle où brume s'est intensifiée. « I should have... » Avortée, cette phrase. Délaissée au silence, au néant qui cherche à l'attirer. Il tremble, Kadeuce. Il tremble à presque sentir ses os s'y briser. « I... » Mais on rappelle à l'ordre, les klaxonnes qui grondent à l'arrière – l'agacement nourrit, l'empressement qui menace de provoquer la supernova de moitié maîtrisée. Il a juré, celui-là, sans pour autant s'animer. Rien que l'élan récupéré, rien que ces rues à remonter. Mais ces lieux désignés qu'il évite, qu'il ne tient pas à approcher. Souhait qu'il ne peut exaucer, cet effort qu'elle ne peut lui réclamer pour tout ce qu'il a à taire, ce sentiment d'échec constant depuis que la pierre au-dessus de son frère s'est refermée. Non, il a continué – jusqu'à l'immeuble où sûreté devrait être donnée. Loin du cimetière, loin de cette zone désignée. Loin des dangers qu'il peut représenter, lui et lui seul en vérité. « Here. Let me help ya. » Devancée, l'avancée de la demoiselle. Devancée parce qu'il s'est élancé pour la récupérer, pour l'aider à s'extirper de la prison de tôle dans laquelle ils ont trop stagné. L'air frais qui essaie de briser la tornade qui, contre l'esprit, s'est formée. L'air frais qu'il essaie d'inspirer pour continuer de taire tout ce qu'elle ne pourrait pas entendre. Ces autres promesses que volonté tiendra à honorer. Ces paroles que Dieu devra enregistrer, les justifications qui iront avec pour expliquer cette folie qui menace d'encore ronger quelques parcelles d'humanité. Il n'a rien dit, Porter, sage qu'il reste pour ne rien aggraver des séquelles qui lui ont déjà été laissées. Hauteur grimpée, les murs dans lesquels il s'affaire à les enfermer. Cocon qu'elle mérite pour tout ce qui vient de se passer. Et lui qui ressasse, lui dont les paroles de la dulcinée persiste à errer dans les corridors de l'encéphale désœuvré. Colère. Colère qui saccage toute conscience malgré les armes qu'elle s'affaire à déployer. Les pas qu'il guide jusqu'au canapé, et qu'importe que ses projets soient tout autre maintenant qu'ils sont rentrés. Qu'importe tout ce qu'elle aurait à lui dire quant à ce refus qu'il n'a pas prononcé pour ce qu'elle réclamait. Qu'importe, il veillera à ce que rien ni personne ne puisse à nouveau l'atteindre pour le menacer. Elle ne sera pas cible, elle ne sera pas appât. Agenouillé, l'homme, la paume qui se veut délicate sur la joue qu'elle vient effleurer. « I'm with ya, ok ? Everything' gonna be fine. L'assurance usée qui vient s’exclamer. I promise. » Dieu qu'il lutte, en l'instant. Dieu qu'il essaie de taire les besoins qui veulent être entendus et apaisés – parce qu'il se voit partir, écumer la ville jusqu'à ce garage que les flammes n'ont pas su emporter. Il se voit s'y risquer, une dernière marche dans l'antre du Diable pour défaire la menace d'un spectre qui n'aurait pas dû se dévoiler. Parce qu'il pourrait mettre fin à tous ces tourments, Kadeuce, mais elle est priorité. Perfection qu'il se doit de sauver, de guérir avant que tout espoir ne soit dissipé.                     





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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 338
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Dim 11 Déc - 21:54 ▬

if i should lose you

Des excuses puis le silence. Erin s’attendait à ces excuses, à entendre la culpabilité derrière la voix qui peine à se faire entendre. “It’s not your fault.” Erin insiste, sachant pertinemment que ses paroles n’atteindront pas l’esprit déjà occupé à ruminer tout ce qu’elle lui a confié. Tout ce qu’elle aurait dû taire pour continuer à le laisser vivre dans l’ignorance de ses tourments. S’il y a bien une chose qui effraie la jeune mère plus que tout, c’est de voir s’effondrer la normalité qu’il lui apporte dans le chaos de ses souffrances internes. Elle ne supporte pas ses silences, moments durant lesquels elle sait qu’il laisse trop de place à la réflexion. Elle en vient à en redouter certains et celui qu’il impose dans cet habitacle qui devient étouffant en est un. Erin n’ose alors plus rien dire. Enfoncée dans ce siège avec lequel elle n’aimerait faire qu’un, elle garde les yeux rivés sur la route en portant une cigarette à ses lèvres. Elle guette la direction demandée, angle d’une rue volontairement évitée à l’entrée du quartier gardé par une flamme protectrice. Résignée, elle prend une longue inspiration et allume cette cigarette à la lueur d’un briquet en fin de vie. Fuck you. Mots retenus par le tabac inspiré, elle se contente de secouer doucement la tête face à l’entêtement de Kad. Nervosité inspirée, elle étouffe ses cris dans les longues bouffées qu’elle fait rougir le long de son mégot. Elle ne lui accorde pas un seul regard lorsqu’ils arrivent au pied de l’immeuble dans lequel elle loge provisoirement. Erin lâche son mégot sur le trottoir et se décide à mettre un pied à l’extérieur en évitant l’aide proposée. Elle ne supporte pas ses silences.

La jeune femme le suit pourtant dans une mauvaise volonté qu’elle ne cherche même pas à cacher. Mais elle a décidé de lui faire confiance, et cela, depuis le début, sa voix ayant toujours eu plus d’importance que celle des autres dans sa vie décousue. Il est devenu cet appui dont elle ne pourrait se défaire, cette stabilité qu’elle ne veut pas voir chanceler sous son caractère trop imprévisible. Et debout dans cette entrée bien trop épurée à son goût, elle le regarde fermer la porte à clé. Elle laisse la condamnation se faire, celle d’étouffer l’espoir de pouvoir aller à l’encontre de ses volontés en se rendant au commissariat comme elle le lui avait demandé. Elle devient à son tour prisonnière de ce gang qui retient l’homme qu’elle aime depuis bien trop longtemps maintenant. Les paupières se ferment un instant et ses yeux vides de toute expression, emplis de cette fatigue latente qui s’évertue à creuser son visage, restent à fixer cette porte dont le verrou a été fermé. Il n’a pas parlé, ne l’a pas écouté. Erin se laisse guider jusqu’au canapé, pantin désarticulé sans volonté aucune. Elle met du temps avant de rejoindre cette main rassurante qui est venue se poser contre sa joue. La promesse soufflée installe le regard fuyant vers l’homme qui se tient face à elle. Elle le regarde dans un silence pesant, observe de ses grands yeux noirs les traits qu’elle connaît maintenant par cœur. Erin reconnaît la fatigue, l’inquiétude et cette colère qu’il garde au fond des yeux quand elle ne voudrait y lire rien d’autre que les étincelles de joie qu’elle parvient parfois à déceler. Sa main se serre une dernière fois contre la sienne pour la laisser reposer contre le cuir du canapé immaculé.“I know it’s gonna be fine as long as you’re here with us.” Le sourire qu’elle aimerait forcer pour rassurer l’esprit silencieux qui se tient en face d’elle s’efface dans le soupir qui échappe à la retenue. “I don’t need that kind of promise.” Peut-être aurait-elle dû l’écouter, ce jour d’automne où il l’a pourtant mise en garde. Aveuglée par les sentiments qu’elle lui porte, Erin n’a rien vu venir, persuadée que ce qu’elle avait à lui offrir valait bien plus que l’attachement qu’il pouvait avoir à cette vengeance sans fin. Elle tente pourtant d’avancer ses maigres arguments, cette vie qui s’ouvre à lui et qu’il refuse pourtant d’adopter entièrement, traînant son passé avec force et entêtement. “Think about what you have now. Is it worth it ?” En cet instant, elle aimerait avoir plus de poids que toutes les âmes envolées qui accaparent l’esprit de l’être aimé. Combat qu’elle ne mènera pas, certaine de l’issue qu’elle aurait tant de mal à accepter. “Eunice needs you. I need you.” Les mains de la jeune femme viennent encadrer le visage abîmé dans une caresse. “Please.” Elle murmure cette détresse en venant appuyer son front contre le sien, yeux clos dans un baiser doucement délivré. “You know the promise I wanna hear.” Lui qui a déjà fait tant de compromis. Les bras de la jeune femme s’accrochent à son cou dans une étreinte qui devient une nécessité pour ne pas sombrer. Chaleur qu’elle cherche dans la froideur du temps. “And I know I won’t stop you because that’s what you need.” Et jamais elle n'ira s'interposer. La main posée derrière sa tête, Erin laisse reposer la sienne contre son épaule, poids inconscient qu’elle vient faire peser sur la conscience martyrisée.“But please don’t do something stupid. That’s what he wants.”
(c) DΛNDELION

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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 404
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Ven 23 Déc - 0:10 ▬



If I should lose you
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Dans l'esprit ne règne plus que cette ancienne et éternelle folie. Un poison infernal qui érige ses lois et son empire. Il s'immisce, lancine jusqu'à l'endocarde malmené. Il s'approprie jusqu'aux parcelles de bonheur qu'il chérissait – carcasse fissurée croit s'être mise à saigner. Il y a cette pointe douloureuse qui creuse les chairs, qui force les côtes à s'écarter. L'endocarde est mis à mal qui ne sait plus réellement comment pomper – toutes les notions de paix se sont envolées. Il n'y a plus que cette terreur, plus que cette inquiétude. Ne se soulèvent plus que ces braises incandescentes qui murmurent les litanies d'une fureur trop bien enfouie – mais éveillée, à même d'imploser si les remparts venaient à céder. Il craignait qu'elle ne devienne cible, appât pour ce qu'il peut être ; ce qu'il a toujours été. Il craignait les répercutions qui auraient à l'attraper elle dans ce monde ténébreux et saccagé. Oh, il ne s'était pas trompé, Kadeuce. Il savait, c'était écrit et sans appel. Les faits sont là qu'il ne peut plus nier – l'évidence du danger s'est manifestée, rappelée des enfers où il espérait le voir s'étioler. Il a tiqué, sans un mot, sans une syllabe à prononcer. Il a tiqué, s'abreuvant à la chaleur de cette main sur la sienne ; cette glorieuse once de réalité. L'entre deux mondes qu'elle lui permet de pouvoir fouler ; là où rien ne chante si ce n'est ce silence salvateur et presque oublié. Un soupir, un filet d'air expiré. Un soupir qu'il laisse lui échapper puisque les épaules parviennent à se défaire de cette tension réanimée. Il essaie, Porter. Dieu qu'il essaie de pouvoir réprimer les envies, ces volontés – cet instinct qui beugle que soit réparé l'affront qui fut fait. Mais l'ancien laisse ses propres paroles résonner ; il n'y a en cette quête qu'une vanité plus dévastatrice que tous les plans qu'il aurait à monter. La ligne est franchie, frontière s'est effacée. L'entre deux n'est plus et seules flamboient paradoxalement ces ténèbres opaques et oppressantes. Il craint pour elle. Il craint pour elles. L'inquiétude dépose son étendard contre les chairs marquées et l'ivresse de la colère tente cette ascension jusqu'à la conscience molestée. « I know it’s gonna be fine as long as you’re here with us. » Comme un choix, comme un dilemme qu'on viendrait lui murmurer. Comme une main tendue dans cette crevasse où il s'était condamné. Lueur qu'elle est, lueur qu'elle reste et devient davantage à chaque jour que le Seigneur fait. Bref, trop mince est le sourire qu'il lui concède. L'envie est là que d'affirmer qu'il restera, que cette démence ne viendra plus déranger les projets, ces promesses d'avenir qu'ils avaient pu se susurrer. Mais ce serait lui mentir, suriner cette confiance qu'ils ont à préserver. « I don’t need that kind of promise. » Là, ces promesses pointées du doigt puisqu'elles ne sont qu'éphémères. Une poudre magnifique qu'il lui suffirait de laisser virevolter, mais qui finirait par lentement se déposer – comme les cendres qu'un brasier trop virulent abandonnerait à leurs pieds. Il a soupiré, sans pour autant trop se faire remarquer. Ces promesses, celles sur lesquelles il n'a aucun contrôle, elles sont d'ores et déjà vouées à l'échec en vérité. Il le sait et elle le sait, les secrets sont depuis longtemps révélés. Il n'appartient pas à ce monde dans lequel elle aurait dû encore prospérer. Le sien est suintant d'immondice, de risques et de vies brisées.

« Think about what you have now. Is it worth it ? »
Là, cette énième balafre qui vient se dessiner.
Là, cette effroyable douleur que le pauvre palpitant tente de surmonter.
Les pensées s'égarent et se perdent sur ces souvenirs qu'ils se sont créés.
Sur l'image parfaite de cette famille qu'ils pourraient être s'il acceptait que les liens soient coupés.
Ceux qui le maintiennent aux enfers, aux profondeurs qu'il a plus que sondé.
« Eunice needs you. I need you. »
Et les paupières se sont fermées, l'instinct qui réclame le néant à ces yeux fatigués.
Même malgré l'emprise, malgré la chaleur, malgré ces paumes sur les traits creusés.
Malgré tout ce qu'elle représente déjà, l'inconnue devenue évidence pour l'avenir espéré.
« Please. »
Un énième coup, un énième battement.
Une note qui dénote.
« You know the promise I wanna hear. »
L'étreinte pour apaiser, l'étreinte pour tout accentuer.
Un baiser pour tout sceller, tout ce que les lèvres ne peut réciter.
« And I know I won’t stop you because that’s what you need. »
Et pourtant. Si elle savait.
Les certitudes sont devenus doutes. Les volontés sont tremblantes et emmêlées.
« But please don’t do something stupid. That’s what he wants. »
Et il a acquiescé, l'idiot. Il a acquiescé puisque tout son monde n'est plus qu'amas émietté.

Les morceaux se détachent, le cœur se fracasse. Les lambeaux de chair qui l'entouraient se sont calcinés. Il n'y a plus de note, plus de battement. Rien que ce silence, rien que ce vide – rien que les songes qui vont et viennent. Les pensées qui s'éloignent jusqu'à ces tombes qu'il n'a de cesse de veiller, ces ombres qui flirtent sur le marbre et qui attendent d'être libérées. Mais elles reviennent, volatiles. Elles s'apposent sur son épaule, aux côtés des traits de l'adorée. Elles se font lourdes sur la conscience, sur la carcasse – lourdes qu'elles sont devenues sur les besoins et volontés. Vengeance qu'on muselle. Colère qu'on panse, les flammes ne sont plus qu'étincelles. C'est la raison qui l'emporte, qui se soulève au-dessus de chacune des émotions emmêlées. La raison qui l'emporte grâce aux paroles qu'elle vient de lui délaisser. Elle a besoin de lui, elles ont besoin de lui – parce qu'elles sont là, parce qu'elles respirent encore cet air souillé, vicié des affres que les guerres et les tourments ont laissé. Parce qu'elles se tiennent au milieu des fournaises, en plein centre d'un chaos auquel lui s'est finalement habitué – mais qu'elles, elles parfaites pierres trop précieuses au cœur qui s'y est entiché – elles n'ont pas mérité. Rempart qu'il doit être, bouclier qu'il doit rester. Il lui avait promis, Kadeuce, qu'il veillerait à ce qu'aucun danger n'ait à venir l'effleurer. Il a failli, mais les paroles restent qu'il refuse d'effacer. Il se relèvera, ils se relèveront ; et s'il n'avance pas jusqu'à la fosse où ce démon s'est embusqué, il attendra au moins qu'il ne daigne se révéler. Don't do something stupid ; il ne peut qu'y céder, que lui offrir cette assurance pour que l'esprit n'est pas à être plus impacté. « I won't. » Les syllabes sont rocailles, le timbre est grave – pourtant léger, en un paradoxe que seul lui connaît. « Hey, I won't, ok ? » La paume y vient, cherche les traits. L'attention qu'il quémande pour que tout ce qu'il aurait à lui confier puisse avoir l'impact espéré. La prunelle  qui s'y attarde, qui s'abreuve à cette magnificence. Beauté éternelle qu'il lui imagine, ce temps qui ne pourra rien contre ce qu'elle est, ce qu'elle sera, ce qu'il en fait dans cet encéphale énamouré. « Look at me... Une pause, un baiser qu'il tient à s'approprier. Cette présence à faire valoir puisqu'il n'a pas su l'épargner des monstres qui peuvent encore errer. I won't do anything and that I promise 'cause ya're right. I should be there for ya and not for those I can't save anymore. Things are done and I can't do anything about it but ya, Eunice, that fuckin' life we were talking about, it's there and I can't risk it all. » Il s'y essaie, l'exercice est compliqué, mais les mots lui viennent qu'il se doit de prononcer. Pour apaiser les peurs, les craintes, l'inquiétude qu'elle peut d'ordinaire nourrir. Pour taire les murmures que les ténèbres s'amusent à faire chanter. Pour taire les mélopées tristes et funestes qui supposent un destin tragique pour celui qui peine encore à se pardonner. Mais elle est espoir, Erin. Elle est lueur, clarté splendide en ces tréfonds trop longtemps foulés. Elle est ce lien qui manquait, tout comme cette petite fille dont l'esprit rappelle immédiatement les traits. Bouclier, bouclier qu'il doit s'improviser plutôt que bélier. « Ya're right and I'm sorry I didn't listen the first time. »                      





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Erin Ward
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▬ Mar 3 Jan - 17:32 ▬

if i should lose you

Les mots qu’elle n’attendait pas s’échouent sur les rives de sa détresse alors qu’elle s’affaisse dans un soupir. “Come on.” Il y a cette angoisse qui joue avec ses nerfs, qui opprime chaque respiration qu’elle voudrait calme pour apaiser les souvenirs trop inscrits dans l’esprit, ces menaces qui reviennent en boucle. Elle ne parvient pas à le croire quand tout autour de lui résonne cet appel à une vengeance sans fin. Un maigre sourire auquel elle voudrait lui faire croire étire une partie de son visage. “You know it’s not true.” Paroles auxquelles elle ne veut pas croire, pour ne pas se donner trop d’espoirs quant à l’avenir qu’elle imagine avec lui car réside en elle l’idée que tout pourrait s’arrêter. Erin ne veut pas s’accrocher à ces paroles dont elle a pourtant tant besoin. Malgré tout, se loge en elle cette vieille rengaine qui la force à s'interdire tout espoir pour se préserver d’un éventuel départ. Son incohérence la pousse à croire qu’il pourrait ne plus vouloir d’elle à ses côtés pour avancer le cœur plus léger. Et il est certain qu’elle serait une pensée en moins dans cette vie trop incertaine. Mais quand il la regarde, c’est son cœur qui se met à se débattre à l’idée de ne plus sentir sa présence. “I know you can't help it. And I'm not mad at you. Really. But as long as you believe in revenge, as long as you believe that setting fire to these people's headquarters will bring peace to your brother, you're wrong.” Erin acceptera toujours. Par amour, par bêtise, ou tout simplement parce qu’elle est capable de comprendre ce qu’il s’inflige, ce qu’il laisse peser sur sa conscience.

“You're wrong 'cause it's your heart and your mind that need to be at peace, not your brother and believe me, I know what I am talkin' 'bout.” Pendant de longues années, l’ombre de ce frère arraché trop brutalement a plané au-dessus de cette famille privée de son entièreté. Ce frère qu’elle voit dans les yeux silencieux de son père et dans les rires emplis de tristesse de sa mère. Et aujourd’hui, alors qu’elle pensait être enfin parvenue à oublier la douleur de son absence, Deveron revient hanter ses nuits dans un fracas assourdissant. Souvent, elle le revoit au milieu des invités au Mist. Le sourire du cadet Ward illumine un coin de la pièce et elle l’observe, immobile, incapable d’aller vers lui. La musique se fait étourdissante et les corps s’emmêlent dans l’euphorie générale. L’esprit sait ce qu’il va se passer mais les corps se font masse, empêchent la jeune femme d’avancer jusqu’à son frère qu’elle voudrait protéger. Dans le chaos qui s’annonce, Erin hurle en vain. Elle hurle à s’en briser la voix. Elle hurle au disparu pour qu’il disparaisse, qu’il puisse être sauvé là où il est. Et les diables s’avancent qu’elle ne le voit plus, retranchée derrière ce bar le corps tremblant de cette peur irrationnelle qu’elle n’arrive pas à contrôler. Parfois, Kadeuce et Eunice viennent se mêler à ce mauvais rêve. Les coups s’abattent et le bruit des corps qui retombent avec lourdeur rythme sa respiration. Ils ne font plus barrage à Deveron et lorsque le calme revient enfin, le sourire que son frère affichait n’est plus. Le silence est lourd, seulement brisé par des pleurs sonnant comme une longue et terrible agonie.Il gît parmi les autres, défiguré par la haine qui s’est invitée à la soirée. Et elle ne peut que lui demander pardon pour un crime qu’elle n’a pas commis, submergé par un chagrin dont elle ne se voit pas s’en sortir. Et à chaque réveil, Erin est habitée par cette image qu’elle n’avait pourtant jamais eue auparavant : celle de ce frère auquel elle n’a jamais dit au revoir correctement. La voix trahit les émotions, cette faculté qu’elle a de ne pas cacher ses sentiments. “And 'til you understand that, you won't believe in what you say and you’ll jump on the next opportunity and it will never end and you perfectly know it !” Elle ne tient plus en place, étouffe sur ce canapé dans lequel elle ne voulait pas prendre place. Dans un sursaut, Erin se lève pour avancer jusqu’au comptoir de la cuisine, le cœur déjà lancé dans une course effrénée face à ces inquiétudes dont elle s’abreuve sans l’aide de personne. Un par un, elle ouvre et referme les placards, désordre qu’elle cherche à canaliser en occupant les divagations de son âme. Un verre est enfin attrapé qu’elle va remplir avant d’aller vers son sac délaissé dans l’entrée. “And I’m ok with all that gangsta shit, honestly I don’t care and I kinda like it I have to admit, but I'm not gonna take any lies, Kad. 'cause If you really meant it, you would have opened that fuckin’ door and said yeah ok babe I'll let you go to the police.” Et elle marque une pause pour le regarder et prendre ce comprimé dont elle n’arrive plus à se passer si elle veut éviter à son esprit d’aller là où bon lui semble. “But you didn’t.” Et elle ne lui en veut même pas lorsqu'elle le regarde dans un sourire.“I'll do what you tell me to do 'cause it's your world, your rules and I get it. But stop telling me what I wanna hear, that's not how it works.” Forte de ses contradictions, c’est pourtant ce qu’elle fait depuis des semaines. Elle ment, lui laisse entendre qu’elle va bien quand la réalité est toute autre. Elle ment en lui parlant de sa journée de travail qu’elle a quitté depuis plusieurs semaines déjà. Elle ment lorsqu’elle lui affirme qu’elle a déjà oublié la soirée du Mist quand parfois un simple claquement de porte la ramène dans un enfer dont elle ne pense jamais sortir. Elle ment pour qu’il croit ce qu’elle lui laisse entendre et endormir ainsi ses inquiétudes déjà trop nombreuses. Elle ment pour ne pas avoir à admettre qu’elle n’est pas aussi forte qu’elle le voudrait.

Cigarette tout juste allumée en main, elle s’avance à nouveau dans le salon et laisse reposer son épaule contre la baie vitrée laissée entrouverte. “You can’t tell me that and then almost die again ‘cause if you die, he... He will come to us.” Tout en essuyant ses yeux embués du plat de la main, Erin prend une longue inspiration qu’elle abandonne dans un rire nerveux. “And you better keep your mouth close if you wanna say that he’ll never come.”
(c) DΛNDELION

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Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 404
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Jeu 12 Jan - 22:53 ▬



If I should lose you
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




La trachée s'est serrée, l'air manque. Les paroles résonnent, piètres prières sur les murs dans lesquels ils se sont retranchés. Il lui semble que les démons ne soient pas loin, que les murmures parviennent encore à les trouver. Un souffle vicié sur les chairs qui frissonnent, qu'il croit sentir se nécroser. Il s'y essaie, pourtant, l'espoir offert aux mots qu'il lui concédait. Il l'a imaginé, parfois, cette vie qu'il s'est mis à lui souhaiter. Les images ancrées à l'âme, la mémoire qui voudrait en faire quelques vérités lointaines. Mais ces tableaux ne portent pas ses traits, lui qui ne suinte encore que ce souffre qu'elle vient dénoncer. Lucide, la demoiselle, malgré les larmes et les inspirations brisées. Lucide qui contre ce qu'il lui délaissait – ces syllabes sans sens puisque l'éclat à la prunelle trahie encore les réels desseins qu'il tient à acter. Les flammes de sa rage ne se sont pas apaisées, elles flirtent encore avec l'être dans son entièreté. Enveloppe déchirée dont les plaies pleurent cette culpabilité qui s'est trop installée. Le regard s'est baissé, il n'a pas bougé. Il ne fait plus qu'écouter, l'idiot qui n'a rien à ajouter. Parce qu'elle sait, parce qu'elle acceptait – parce qu'il voulait l'en protéger. Elle s'y plonge, davantage même, rien que par ces paroles offertes. L'attention captivée, le regard fuyant – il n'y a qu'un maigre soupir qui brave les pulpeuses qui n'ont plus rien à laisser passer. Les justifications vaines, les mensonges à réprimer. Elle mérite la vérité, pas ces espoirs tremblants qu'il aurait à lui distiller. Elle mérite le meilleur, le meilleur d'un monde néanmoins ruiné. Le sien, rempli de mille et un fantômes, de quelques foyers embrasés en l'honneur de ceux qu'il ne pourra plus sauver. Ce contrôle, il ne l'a plus depuis longtemps – et il refuse pourtant d'avoir à l'admettre pleinement. « You're wrong 'cause it's your heart and your mind that need to be at peace, not your brother and believe me, I know what I am talkin' 'bout. » Une lame s'enfonce, plus violente que toutes celles d'ores et déjà logées entre les côtes fatiguées. Il a tiqué, les lèvres pincées. Il a tiqué, ravalant ce fiel qui lui vient instinctivement et qu'il ne tient pas à lui attribuer. Parce qu'elle a raison, mais la fierté empêche le timbre de l'affirmer. Elle a raison, il n'agit plus que pour faire taire cette effroyable culpabilité qui lui reste puisque les choses ne pourront jamais être changées. Il le fait pour lui, en oubliant finalement tout ce qu'il aurait à préserver. Idiot ; aveuglé. Elle vibre, cette douleur intérieure que rien n'a su chasser. Elle s'agite jusqu'à défaire les piliers de cette fébrile stabilité. Lourd est le cœur, lourde devient la conscience. Partagée, cette dernière, entre ce besoin d'offrir une sécurité à ces âmes adorées, entre le besoin de taire l'accusation qu'il a choisit de se porter pour ce qui s'est passé. Partagé, Kadeuce, entre assouvir cette soif de vengeance qui grondait et d'enfin se pardonner en effaçant ce sang sur ses mains qu'il n'a pourtant pas fait couler. « And 'til you understand that, you won't believe in what you say and you’ll jump on the next opportunity and it will never end and you perfectly know it ! » Et elle lui échappe, et il s'est redressé. Hauteur glanée, les alentours guettés. Il a tant sacrifié pour ce qu'ils savent inutiles, ce qu'il refuse d'abandonner. Cette simple et putride petite idée. Un honneur à sauver quand le concerné n'est plus – si ce n'est un spectre que la conscience s'amuse à matérialiser. Ce n'est plus qu'un souffle voilé qu'il laisse s'échapper. Une inspiration fatiguée quand les mots continuent de pleuvoir pour accuser la bêtise dont il peut être doté. Là, sa première erreur, la première trahison de son être quant à ce qu'il voulait lui promettre. Elle a raison, sur toute la ligne. Elle a raison parce qu'il refuse encore qu'elle puisse s'y risquer, offrir à la justice la possibilité de mettre la main sur celui qu'il lui revient de tuer. « But you didn’t. » Non, il ne l'a pas fait – ne parviendra pas à réellement y céder. Elle a raison, et il ne peut qu'y trouver ce poids supplémentaire sur les tourments qu'il traînait déjà sur ses épaules affaissées.

Et quand elle s'avance, quand les pas se rapprochent pour rappeler la réalité des faits, il peine à confronter ce qui s'étiole, celle qui perd de sa splendeur depuis que les chemins se sont croisés. Il en oublie ces larmes, ces joies, ces avenirs supposés pour tout ce qu'ils auraient à rattraper. Il en oublie cette paix qu'ils parvenaient à trouver, parfois, quand crépuscule s'avançait, quand il délaissait quelques heures la cape de soldat trop longtemps endossée. « You can’t tell me that and then almost die again ‘cause if you die, he... He will come to us. » La tête s'est penchée, la réponse est là qui manque de s'imposer. Il hésite, le regard trahi rapidement le fond de ses pensées. Et pourtant, ces ultimes notes en viennent à tout fracasser. « And you better keep your mouth close if you wanna say that he’ll never come. » Malgré le rire à peine soufflé, malgré tout ce qu'elle tente finalement d'instaurer, cette confiance qu'il ne devrait pas encenser sans certitude à apporter – malgré tout, il y a ces maux qui restent, qui ne font qu'un peu plus s'accentuer. Parce qu'il échoue encore, parce qu'il ne fait que davantage s'enfoncer en des tréfonds qui finiront par l'avaler.

Les bras s'écartent enfin, là, théâtrale au possible avant qu'il n'ait à abdiquer. Son propre rire en vient à s'ajouter, une mélodie fracassée qui flirte avec le maigre silence qui fut invoqué. Il regarde cette silhouette oppressée, cette pauvre âme qu'il n'a pas su tenir assez loin des malins qui le chassait. Les esprits en ébullition, la perdition qui guette pour enfin effleurer son apogée. « So what ? What I'm supposed to do ? » Une alternative réclamée, une autre issue qu'il ne parvient pas à trouver. Il n'y a qu'un seul sentier pour cette voie dans laquelle il s'est lancé, rien qu'un seul chemin à suivre pour en finir avec ce maelstrom au cœur duquel, malgré elle, malgré lui, elle s'est ajoutée. « Ya want me so stay here with ya 'til he comes anyway ? That's what ya said, right ? No matter what I do, he will come. » Il pointe cette triste vérité, il l'appose malgré cette bulle dans laquelle ils auraient dû se préserver. Les remparts s'effondrent, laissent place à cet orage qu'aucun des deux n'ait à même de parer. Les tonnerres gueulent les notes des maléfices qu'ils auront encore à déjouer. « Tell me, Erin, I want to know what ya're waiting from me right now ! » Il s'anime, s'éveille sans pourtant encore s'avancer. Il tient cette place, conscience qui dégueule son appréhension quant à ce qu'il pourrait engendrer. Cette peur qu'il refuse de lire sur son regard et dont il serait responsable. Figé, bloqué dans sa position à guetter pour essayer de trouver par lui-même un signe qu'il aurait manqué, une autre voie qu'elle se serait mise à imaginer. Oh, il croit pouvoir la deviner, et elle impliquerait que les couleurs qui règnent à son bras aient à tomber. Ça impliquerait que le temps et l'usure ne parviennent enfin à en finir avec tout ce qu'il a pu construire au fil des années. Une image, un titre, un rôle qu'il aurait à enterrer ; rien que pour se reconstruire, pour lui offrir finalement tout ce qu'il devrait lui donner. Des buts à briser, des volontés à réprimer. Cette fameuse et lugubre vengeance qui serait alors à ignorer ; et le spectre de ce petit frère assassiné aurait alors à errer. « Ya're right, I can't just forget and move on. I need it to be done. Il insiste, rappelle les faits. Il insiste, lui donne raison sans pourtant s'arrêter dans cet élan empoigné. Il l'ose, cet unique pas. Il l'ose pour que les paroles puissent pleinement être assimilées. I was shot and left for dead. That fucker through I was but he came to Isy anyway. It was out of purpose but still, it was ma fuckin' fault. I owe him. I owe him that 'cause he died because of me. Can ya understand that too ? » Il toise, il guette, et les mots résonnent qu'il ne peut pas ignorer. Il se justifiait, Kadeuce, sans même prendre en compte ce qu'elle s'était mise à lui concéder. Ce pardon d'ores et déjà accordé pour tout ce qu'il aurait encore à tenter du moment que ses vaines promesses soient réprimées. Les demi-mensonges écartés. « 'Course ya understand. That's not about that but the things I try to say to ya. » Il a soupiré, les paumes qui s'attardent sur les traits pour essayer de parer à ce désarroi qui en vient à s'avancer. Il se répand comme un poison dans les veines gonflées. « I mean it. I really do. » Plus calme, cette fois, la voix qui s'est manifestée. Plus faible aussi, surtout. Il y a cette clarté qui s'en échappe, qui s'efface puisque les battements sont anémiés de ce palpitant exténué. « Just for us to be clear here, when I said I won't do anything, it was true. I won't. I won't unless I've the opportunity to finish what was started ; that's where ya're right. And I'm sorry for that. I can tell ya everything will be fine 'cause I trully believe in that, but it won't change that I've no control on what could happen despite all. I can't change what happened for us to be here right now. Even if somehow someone could have give me a chance to go back to tha' time and start over... I'll do it all over again. And I'll do it again, it's right. I just want... I want ya to be away from tha' shit, that's all. Thinking that this bastard came to ya, it makes me... I don't want ya to pay for ma bullshits. And if lies can ease yar mind... guess I'll use them then. I need ya to be safe, Erin. I need ya to be fine for me to find a strenght in all of that. » Décousu, le récit. Précipités sont les mots pour que tout puisse être donné. Le fond de ses songes, bien que ce ne soit qu'à peine une moitié. Une parcelle des ombres qui s'amusent encore à le consumer. Il s'y essaie, l'abruti. Il s'essaie en vain à parfaire ce qui ne pourra jamais complètement être protégé. Mais cette vérité qui gronde parmi tout ça, la seule qui puisse être retenue et qu'il peinait à nommer. Il a besoin d'elle. Il a besoin d'elle pour se retrouver et Solitude geint pour la fin de ce règne qui durait depuis des décennies et qu'elle pensait égoïstement éternel. « I need ya to trust me, babe... »                       





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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 338
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Jeu 19 Jan - 21:00 ▬

if i should lose you

Les bras se croisent entravent le reste de son corps qui semble être prêt à s’effondrer à la moindre parole trop élevée. Elle inspire, tire sur cette cigarette jusqu’à étrangler ses maigres protestations qu’elle n’entend même plus souffler. Et comme bien souvent lorsqu’elle sent cette lourde pression s’abattre sur elle, Erin prend la fuite. Elle fuit les réponses attendues, mutisme la gagne et elle échappe à ce regard qui cherche à accrocher le sien. Non, elle ne sait pas ce qu’il est supposé faire. Elle ne sait rien, perdue dans un monde qu’elle a toujours tenu à côtoyer de loin. Perdu dans ce monde qui lui a déjà arraché un membre de sa famille. Lui, il sait. Il doit savoir, car c’est sur lui que reposent tous ses espoirs. Les questions l’assaillent et étouffent son corps qu’elle jurerait sentir trembler. C’est la peur qui s’immisce à nouveau, qui s’amuse avec la raison pour prendre sa place dans l’esprit agité et semer la discorde. Oui, il viendra, et cela, peu importe ce qui pourra être fait, car les mots qu’elle n’a pas osé répéter affolent les pensées : bientôt, elle sera sienne, ce n’est qu’une question de temps. Oui, elle veut qu’il reste avec elle, qu’il soit là quand les promesses murmurées seront respectées et qu’il sera derrière la porte de cet appartement sans issue à attendre le moment opportun dans un calme insupportable. Qu’il soit là pour qu’elle puisse chasser ses préoccupations grandissantes. Mais il veut savoir ce qu’elle attend de lui, clame son incompréhension. Retentit alors dans son être tous les espoirs qu’elle nourrit depuis qu’il a laissé résonner en elle les promesses amoureuses. Elle tire sur cette cigarette qui arrive à la fin. La jeune femme ne sait pas ce qu’elle attend de lui, mais les promesses et les faux espoirs sont à exclure de cette liste qu’elle aimerait dresser. Erin ne veut pas vivre avec l’espoir pour seule ligne directrice. L’espoir l’angoisse. L’espoir gâcherait la vie qu’elle est déterminée à mener à ses côtés. Qu’il ne lui donne pas d’espoir, c’est peut-être là tout ce qu’elle lui demande. Qu’il ne la laisse pas espérer de meilleurs lendemains tant que la vengeance animera encore ses jours et ses nuits. Et enfin, il avoue ce qu’elle aurait tant aimé l’entendre réfuter. Ce pourquoi elle a laissé son impatience jaillir et effacer la maîtrise qu’elle s’efforce d’avoir. Il ne peut pas passer à autre chose, l’esprit coincé dans cette nuit terrible qu’il se met à lui conter. L’horreur qu’elle ne peut qu’imaginer. La douleur de cette perte qu’elle ne peut que comprendre. Elle écoute en silence le récit assombrir la sincérité de ses mots. Elle observe en silence les traits s’affaisser, perdus dans le souvenir d’un absent dont elle sent la présence oppressante jusque dans cette conversation. Mais les mensonges n'apaiseront pas l’esprit si prompt à errer au gré des tourments. Il en devient égoïste celui sur lequel elle n’aurait jamais dû laisser son attention s’égarer. La jeune femme s’avance sur la terrasse jusqu’à un cendrier qui doit être vidé depuis de nombreuses semaines. Comme toujours, elle laisse la vie suivre son cours quand elle ne veut pas avoir à affronter les événements auxquels elle devrait pourtant faire face. Elle aussi a besoin de savoir qu’il va bien.

“Ok.” Sa voix, presque écrasée par l’émotion, sonne comme une reddition. Les yeux se mettent à balayer le sol et elle ne trouve plus rien à dire pour tenter de le dissuader. Erin capitule, s’avance vers lui en relevant la tête pour à nouveau poser son regard sur ce visage qui a déjà tant souffert. Elle redécouvre la violence d’une vie derrière le regard éteint. Non, il ne cessera jamais cette quête qui le ramènera toujours au point de départ, trop écorché par cette rue qui lui reprend tout ce qu’elle donne, cruelle mère des enfants perdus. Erin préfère ne pas y croire afin de ne pas laisser une place à la déception. Elle l’a toujours accepté ainsi. Résignée, elle lui donnera l’illusion demandée, celle qu’elle continuera à lui donner quand la crainte de ne plus sentir sa présence se fera ressentir. Elle est si désolée lorsqu’elle prononce les mots qu’elle se met immédiatement à regretter. “I trust you.” Cela a toujours été le cas, il n’a jamais été question de ne pas lui faire confiance. Mais ce soir, oppressée dans cet appartement dont elle ne se voit plus sortir, elle lui accorde ce droit de se détourner de ce qu’ils tentent de reconstruire. Elle laisse les âmes perdues occuper ses pensées comme elles l’ont finalement toujours fait. Elle vient ajouter un poids à son fardeau, celle qui se voulait être une parenthèse heureuse et insouciante dans le quotidien tyran. Elle s’en veut tant de n’avoir pas su retenir la terreur qui s’était installée en elle. Un sourire se dessine au coin de ses yeux inquiets. “And I’m fine.” Prête à tout pour ne pas s’ajouter aux tourments qui le plongent dans le silence. Prête à tout jusqu’à taire ses propres tourments qui ne cessent de la ramener à cette soirée d’avril où l’angoisse est venue s’installer dans un coin reculé de son esprit. “It’s just that … well, y’know how excessive I can be I … I don’t know it’s …” Elle sourit quand il s’agit certainement de l’une des rares fois où les inquiétudes silencieuses n’ont rien d’excessif. La phrase qu’elle ne parvient pas à terminer se perd dans les mots qu’elle prononce dans la confusion. Une hésitation se fait entendre lorsqu’elle semble décider à enfin ordonner ses pensées et que ses mains s’emparent des siennes. Elle est si faible cette volonté qui lui manque bien souvent quand il s’agit de lui, d’eux, de cette famille qui se construit sur des fondations incertaines.“When you get this opportunity, make sure there won't be another one for him.” Erin cède, pour que sa fille puisse avoir une chance de connaître ce père dont elle l’a privé pendant tant d’années. “He deserves it.” Elle cède afin que cessent leurs tourments.


(c) DΛNDELION

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ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Mar 31 Jan - 1:07 ▬



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Instables pavés sur lesquels les pieds se sont aventurés. Il s'enfonce dans les méandres de quelques idées, les rêves qui se ternissent sous ce qu'il ose prononcer. Responsable, l'homme. Coupable de tout ce qui pourrait alors se jouer – les larmes et la mort, la peur et la solitude. Dessein qu'il en vient à lui promettre, Kadeuce, maladroitement et malgré lui en vérité. Sur une décision conne qu'il ne parvient pas à laisser tomber. La vengeance en étendard sur l'entièreté de cette existence trop avancée. Il saccage lui-même cet avenir qu'on s'est risqué à lui donner – la possibilité d'une normalité qui pourrait tout apaiser. Ou presque. Ne subsiste plus que les murmures derniers, cette attention qu'il lui réclamait. Rien qu'une réclamation, une force à trouver – une demande que l'air semble s'approprier. Brises légères qui vont et viennent, dansent jusqu'à disparaître pour tout éteindre, les flammes des espoirs brisées. « Ok. » Il a baissé le regard, les traits esquintés qui fuient enfin ce qu'elle ose faire teinter. La résignation qu'il ne peut qu'imaginer, ces mots qui viennent de tout accentuer. Il est faucheur, Kadeuce, de tout ce qu'ils ont pu se promettre. Stabilité maigrement acquise, à peine instaurée en ce quotidien qui tremble, qui se fracasse sous les phalanges usées. Sous la peau, les veines sont agitées et dans l'encéphale, les songes se sont emmêlés. Il ne sait plus quelle ligne suivre, vers quel horizon se dirigeait. Il y avait ces lueurs, ces clartés aveuglantes et effrayantes, le contraire des ténèbres qui stagnaient, ce monde d'ombre dans lequel il a tant prospéré. Mais les marques à l'endocarde s'était estompée, pansée par cette vitalité qu'elle-seule semble à même de lui insuffler. Il a soupiré. « I trust you. » Le sourire est faible, les lippes à peine animées. Il n'a pas avancé, l'air qu'il lui laisse encore malgré ce sens qu'elle semble prendre, un aller vers l'enfer dans lequel il n'a de cesse de s'enliser. Idiot, Kadeuce. Idiot qui ne mesure pas ô combien elle n'aspire qu'à lui rester, qui refuse d'admettre qu'elle pourrait potentiellement tout lui céder s'il le demandait. Idiot qui ne prend pas conscience des risques qu'elle serait à même de prendre pour des mots stupidement prononcés. Idiot, à n'en plus douter – trop loin d'une quelconque raison puisque les pensées sont fatiguées. Il tente, il ne fait plus que lutter, essayer de parfaire tout ce qui ronge l'âme, tout ce qui pourrait la sauver. Guerre sans merci persiste à faire rage sans qu'il ne soit à même de s'en écarter. Condamné volontaire, Porter, sans pour autant que le choix ait pu se faire. Damné, en vérité. Damné à ces tourments qui s'amusent à le ronger. Ce besoin d'offrir la vie méritée à la demoiselle contemplée, cette nécessaire de faire valoir une justice qu'on lui a trop longtemps refusé. Damné et partagé. Pauvre homme dont la prunelle peine à se lever. Elle va bien, qu'elle cite – et le cœur manque un énième battement. Mensonge acté, mensonge sur lequel il refuse de revenir pour ne rien accentuer. Mensonge sur lequel il reste, la voix qui persiste à s'élever et qu'il écoute, sur laquelle il pense pouvoir se reposer. Il cherche cette ancre à laquelle se lier, cette stabilité dans le faux pour tenter d'encore se relever. Elle est lumière, il est ténèbres – et pourtant, le voilà souvent prêt à s'y risquer. Là, en un contact de sa peau sur la sienne, des mains qui s'emmêlent pour rappeler les promesses d'éternel. « When you get this opportunity, make sure there won't be another one for him. » Le regard qu'il a levé, les traits observés. Il y a cette sonnette d'alarme contre l'âme qui s'est mis à gueuler, comme une tâche sombre sur l'incroyable soleil qu'elle représentait. Une ellipse marquée, un clair-obscur qui pourrait presque le faire trembler. « He deserves it. » Vérité. Vérité qu'elle prône en quelques syllabes qui parviennent tout de même à le troubler.

Mais il le fera, il a acquiescé.
Parce qu'il lui doit cette sécurité, cette magnificence qu'il tarde à lui concéder.

Les traits qui se sont brièvement animés, cette affirmation soufflée en un soupir égaré. Il a acquiescé pour que soient tues les pensées qui auraient à se nécroser, celles que la peur pourrait avoir à infecter. « Everything's gonna be fine. » Une parole qu'il inscrit parmi tout ce qu'ils ont déjà échangé. La seule et plus grande promesse sur laquelle il ne reviendra pas, déterminé. Il saura être ce bouclier, Kadeuce, quoi que ça puisse lui coûter. Sur ses mains, les siennes qu'il a resserré et elle est réclamée, rien que pour parfaire l'instant, cette étreinte qu'il vient orchestrer. Là, il s'abreuve à cette chaleur. Il s'enivre au parfum de cette présence qu'il croit ne pas mériter. Sous les paupières qui se sont fermées, l'imagination fait son œuvre et suppose ce destin qu'ils auraient à s'approprier. Un souffle plus léger, un soupçon de liberté pour apaiser le myocarde abîmé. Une issue dans les profondeurs qu'il a trop foulé, qu'il n'a jamais cessé de nourrir puisqu'il s'y croyait chez lui, songeant que sa place devrait être ici. Il s'est trompé, le sait, l'accepte enfin – bien que mission doive tout de même être terminée. « Despite all of that, I swear... Ya're my priority. Ya, Eunice, I love ya too much to risk it all. » Murmures abandonnés contre l'oreille à portée, là, en cette proximité affirmée. Il croit pouvoir s'y apaiser, enfin. Il croit pouvoir en gonfler ses poumons de cette espèce de trêve qu'elle parvient encore à faire régner. Comme une pause dans la douleur, comme un instant de repos dans cette lutte acharnée. Pour la première fois depuis longtemps, Kadeuce, il croit pouvoir réussir à tout honorer. Tout, sans oublier ce qu'il ne peut encore nommer, les liens à acter quand le temps lui sera laisser, quand l'occasion pourra être saisie sans être gâchée. Le nom qu'il refuse de la laisser porter tant qu'il n'est pas certain de pouvoir prospérer. Parce qu'elle est splendeur qu'il ne peut plus nier, parce qu'elle est ce tout qui a tant manqué. Cette partie d'âme qui s'était absentée, qu'il n'avait pas su percevoir quand, finalement, l'horizon de son médiocre et petit monde s'était ainsi voilé. « Ya're safe, I promise. » Il s'affirme, il renoue momentanément avec cette ancienne prestance qui commençait lentement à s'étioler. Persuadé qu'il est, en ce moment précis, que rien ne pourrait plus le faire ployer. S'il savait, pauvre être aveuglé. S'il savait que les tourments deviendront plus nombreux, plus lourds encore à porter. Le manque des défunts continuera de blesser, l'absence de justice persistera à l'appâter. Il s'enfoncera, Kadeuce, pourtant en l'instant sûr de pouvoir y parer. Parce qu'elle est là et qu'en cet instant ça lui suffit, que ça lui suffira. S'il savait, Porter, tout ce que l'âme aura à supporter de poids. « I survived that bastard, I'll again, right ? 'Cause I've ya by ma side. » Le sourire qu'il essaie de faire valoir, les traits qu'il a guidé pour les lever. Les prunelles que la sienne toise avant qu'un baiser ne soit donné – avant que ces promesses sous-entendues ne soient encore scellées.                        





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▬ Mer 15 Fév - 15:44 ▬

if i should lose you

Tout ira bien, à ses côtés. Le cœur freine sa course folle sous les murmures qui se veulent rassurants, ceux auquels il lui demande de croire. Elles restent sa priorité, et c’est tout ce qui lui importe en l’instant. Les bras de l’amoureuse étreignent les blessures infligées il y a peu, les craintes endormies sous l’effet du cachet avalé quelques instants plus tôt. Les yeux figés sur le visage de l’homme, elle se tait à la recherche des vérités cachées. Dans un soupir à peine dissimulé, elle abandonne toute vaine tentative en posant à son tour ses lèvres contre les siennes. “Yeah, you’re right.” Erin n’a plus la force de se battre contre la conscience trop éreintée du soldier. Il a raison. Si se tenir à ses côtés et accepter tout ce qu’il leur imposera lui apporte sérénité, alors elle s’y pliera dans une abnégation déraisonnable, peu importe ce qu’il en sera pour elle. La peur de le perdre surpasse toute raison qu’elle ne tente plus de retrouver. “You’re right.” Souffle la voix fatiguée dans un sourire alors qu’elle se laisse à nouveau reposer contre lui.

Le silence jette son dévolu sur le couple enlacé. Elle pourrait en oublier les menaces et les tourments qui semblent pourtant s'évertuer à tomber sur eux avec un rare acharnement. Un répit avant que ne lui reviennent les vérités cachées depuis quelques semaines maintenant. Les mensonges affirmés afin qu’il ne se doute de rien sur ce travail qu’elle n’a pas eu la force d’assumer, sur les frayeurs provoquées par les balles qu’elle entend encore frapper contre les vitres du Mist. Elle s'éclaircit la gorge, prête à briser les secrets qu’elle s’était promis de garder. “I quit my job two weeks ago.” Chaque journée sonne comme un supplice depuis la fin du mois d’avril. Jour et nuit, son esprit hanté par l’horreur de la tragédie lui fait revivre l’instant, comme s’il avait décidé de la condamner à un enfer de son vivant. Il s’amuse à instaurer l’angoisse dans les distractions qu’elle pourrait trouver pour oublier.Un simple livre reposé sans délicatesse sur une étagère suffisait à la faire suffoquer. Erin n’est pas convaincue par cette thérapie à peine entamée, mais qu’elle va pourtant devoir continuer si elle veut obtenir la seule chose qui lui permette quelques accalmies. Le médecin a été clair sur le sujet, préoccupé par la détresse évidente de la patiente qui lui faisait face. Elle élude cependant rapidement le sujet afin d’éviter de lui laisser trop l’occasion de réfléchir à cette décision prise à la hâte, comme beaucoup ces derniers temps. “And maybe I’ll need help with the house. Y’know there’s this wall between the kitchen and the living room that I tried to break and behind it there were lot of stuff like pipes and … “ Résultat d’une autre décision hâtive, cette maison en ruine qu’elle a acheté sur un coup de tête pour fausser compagnie aux tourments, occuper le vide qui l’envahit dès qu’elle se retrouve seule. Erin s’était convaincue qu’elle pourrait tout rénover seule. Malheureusement, les vidéos d’une chaîne YouTube spécialisée dans la rénovation de maisons n’avaient pas prévu que les canalisations se trouveraient derrière le mur qu’elle comptait abattre. “I think I’ve made a little mistake but nothing serious don’t worry.” Elle avait tout de même mis cinq bonnes minutes à chercher l’arrivée d’eau pour la couper et stopper le déluge qui menaçait d’arriver jusque dans la cuisine. Tout était à refaire dans cette maison, du sol au plancher en passant par l’électricité. Et Erin avait du mal à l’admettre, empêtrée dans un déni permanent concernant tout ce qui l’entoure. Cette maison est à ses yeux l’espoir d’un avenir meilleur pour sa fille, le toit permanent qu’elle n’a jamais connu, baladée de foyer en appartement miteux, habitat toujours temporaire que sa mère trouvait sans pour autant régler les dettes qu’elle cumulait avec le temps. Erin veut rattraper le temps perdu, faire oublier à sa fille le début d’enfance chaotique qu’elle lui a fait subir à cause de choix incertains dictés par son entêtement à ne pas affronter les obstacles présents sur sa route. Et elle s’en veut d’encore lui imposer cette incertitude derrière le semblant de stabilité qui s’instaure doucement. Gamine perturbée par l’arrivée soudaine d’une famille dont elle avait peu entendu parler auparavant. Mais la jeune fille semble pourtant s'accommoder à cette nouvelle vie qui s’offre à elle, entourée et attirant l’attention d’une famille endeuillée.

Erin relève enfin la tête pour lui sourire et se séparer de la chaleur réconfortante de ses bras. “But we’ll talk ‘bout this later, let’s go get Eunice, I don’t wanna see your mother’s judging face if we come too late.” Elle rit bien qu’elle n’en pense pas moins, trop intimidée par cette femme dont elle sent le regard peser sur elle à chaque fois qu’elle croise ce dernier. Sans raison apparente, Erin s’enfonce dans l’idée que la grand-mère paternelle de sa fille ne l’apprécie pas. Elle passe une main sur ses yeux anéantis de fatigue et cherche son sac pendant quelque temps lorsque ce dernier se trouve à quelques mètres d’elle seulement. Elle en a oublié les clés qu’il a en sa possession et qu’elle se met à chercher, retournant ce sac plein de flyers qu’elle glisse à l’intérieur à chaque endroit qu’elle visite. “Shit, I lost the key …” L’idée envahit l’esprit, occupe la place et revêt une importance cruciale. “Kad, help me to find them, we can’t be late !” Elle n’écoute déjà plus ce qu’il pourrait lui dire, paniquée pour un rien, tornade prête à retourner l’appartement, ouvrant chaque tiroir qui passe sous ses yeux. “Shit !” Elle cherche, perdue dans le tourbillon de ses pensées avec pour seule obsession l’idée de retrouver sa fille délaissée.
(c) DΛNDELION

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