Your weirdness needs structure. | Archie & Isaac

Something more special than a child. Il l'a dit – pourrait avoir à réellement le penser. Il s'en est convaincu, persuadé en vérité. Il s'est laissé drainer dans cette folie à mesure que s'imposer cette volonté de tout révolutionner. Corrompu, Isaac, à cette pathétique volonté qu'il a continué de choyer. Le sourire est resté, trop bien ancré. Il tient les pulpeuses qui se dessine sous son joug, damnées. Trop fier qu'il est, celui-là, de tout ce qu'il pense d'ores et déjà posséder. Pourtant, cette curiosité dissimulée derrière ce sarcasme rappelle l'attention qui virevoltait. Il a laissé ses prunelles y venir, curieuses de ce qu'il pourrait avoir à lire sur ces traits observés. Sans hostilité, sans méchanceté – rien que cet amusement qu'il ne peut définitivement pas cacher. Plus accentué, le sourire. Plus présent pour éclairer la folie de l'homme, celle qu'il continue de pleinement attiser. Oh, ce pourrait être une idée et il garde cette supposition dans un recoin de son esprit au cas où les mots seraient alors de son côté. « More seriously, l'épaule qui se défait de l'appui qu'elle s'était trouvée, ce plein regard qu'il lui délaisse alors en osant pleinement le confronter. Plus sérieusement, comme il l'a supposé. Sans toutes ces facéties qu'il aime d'ordinaire à y ajouter. What’s the big plan? I can hardly decide what to eat for breakfast. » Alors il a su l'intriguer. Oh, il aurait pu le deviner, il a dans le sang ce besoin de savoir tout ce qui ne se trouve pas encore à sa portée. Le scoop qui pourrait avoir à être rédigé. S'il savait.

Une main qu'il dépose sur l'épaule. Ce bref contact qu'il appose et qui vaut bien mille et un mots. « You'll see. » C'est tout ce qu'il parvient à faire entendre, tout ce qu'il accepte de concéder. Rien de plus, pas même un indice quant à ce grand projet qu'il tient à honorer – et qu'importe tout ce qu'il pourrait avoir à lui coûter. C'est l’œuvre de sa vie, son gamin en vérité. Et cette supposition parvient à l'amuser, constat qui se fait quand il disait pourtant que ce pourrait être bien plus important qu'une partie de son sang. « Cause you're Eliott's friend, you'll know what it is before anyone. » Pour sûr, il aura l'occasion d'en entendre parler. Cet ami qui l'a tant aidé à se démarquer sera le premier informé de ce qu'il continue encore de créer. Un nouveau tournant pour la littérature – le croit-il assez pour y mettre tout ce cœur, toute cette énergie, aussi souillée qu'elle puisse être par les ivresses qu'il continue de s'infliger. « For sure, you won't miss it. But, until this time, you'll have to be patient. Don't you worry, I'm sure I can find a great story for those fucking bed and chair. » Un clin d'oeil puisque la place est retrouvée, trône improvisé sur la chaise qui se tenait à côté. « Does he still drink as much as before ? » Il s'est déjà éloigné du sujet principal, revenant sur celui qu'il pensait pouvoir approcher. Partout et nulle part, ici et ailleurs. Tout et rien, les opposés qui en cet esprit ne sont que similarités. Loin d'imaginer qu'il pourrait pourtant déstabiliser. Sa normalité dans cette posture plus aisée qu'il s'est approprié, aventuré sur une toute autre conversation qui s'était pourtant conclue avant qu'il ne revienne la secouer.         

Le silence en seul allié, ces mystères qu'il s'amuse à faire traîner – par nécessité, remparts qu'ils sont devant l’œuvre de son existence, de son entièreté. Isaac a tenu ce calme, les lèvres scellées, les mots ravalés. L'envie est là, pourtant. Elle s'est mise à brûler, à calciner la trachée serrée de cette improbable volonté de tout divulguer. Mais rien, rien que ce stoïcisme inébranlable qu'il fait perdurer – cette question délaissée pour que lumière soit faite ailleurs désormais. Les pensées qui vont et viennent, qui s'entrechoquent pour en créer de nouvelles. Il s'égare, se retrouve, se perd à nouveau dans les méandres de son esprit embrumé. Ailleurs et nulle part – que ces mots soient l'épitaphe qu'on lui offrira. « Oh Eliott? Well, I mean I don’t know how much he drank before… » Un sourire, conscience qui tente de rappeler à elle ces souvenirs étiolés. Trop, peut-être. L'habitude que lui-même a conservé, pour survivre, pour pleinement exister. « But like he’s british, and they’re kinda known for their high tolerance right ? » Un haussement d'épaules, ces dires sur lesquels il ne s'arrête jamais vraiment. Le bénéfice du doute qu'il offre à ce qu'il vient de lui énoncer, ce titre que cet ami commun pourrait alors posséder par ces origines qui ne sont pas vraiment un secret. Peut-être, qui sait. « Oh but you know, his best friend just opened a club ! He gets free drinks. Wait. » Curieux, intrigué. La carcasse qui s'abandonne à ce plein intérêt. Il guette, il le laisse s'activer. Petite chose qui cherche de quoi appuyer cette révélation conférée. Il veut tout savoir, il veut tout entendre. Il veut pouvoir s'y retrouver, s'offrir quelques repères dans cette ville qu'il se doit désormais de pleinement apprendre à décortiquer. « Kit Jones ! Opened the Foxes. So maybe they do drink until the end of the night ! » Ce nom, oh ce nom.

Entre trouble et apaisement.
Entre hésitation et amusement.
La surprise qui s'immisce, qui s'offre une place dans les tourments.
Combien de jours se sont déchirés depuis la dernière fois que ce nom était prononcé ?
Combien de temps s'est écoulé depuis la dernière fois que ces chemins se sont croisés ?
Kit Jones, et il ne peut s'empêcher d'en rire, stupéfait.

« Who ? » Question inutile, les phalanges qui s'activent. Récupéré alors, cet article qui lui est confié. Là, les prunelles instables qui s'attardent sur ce qu'il a définitivement manqué. « Just for us to be clear, you just said that Kit Jones is here and he have a club ? » Parce qu'il peine encore à y croire, ces paroles qui n'osent encore s'avancer – l'âme qui se refuse à envisager cette pleine et entière possibilité. Et la mémoire tremble enfin de tout ce qu'elle semble avoir manqué – ces jours trop sombres que nulle image ne vient alimenter. Il ne fait qu'errer, tente à se convaincre qu'il ne fait que vivre quand, pourtant, tout est oublié. Enterré. Délaissé à des cachots vers lesquels il ne revient jamais. Il a confié cet immense pouvoir à l'usure, celui de pouvoir en finir avec tout ce qu'il a un jour possédé ; ces biens, ces amitiés. Il n'a fait que passer, Isaac, sans jamais réellement se retourner. « Sorry, what ? » Parce qu'il n'écoutait pas, parce qu'il ne faisait que lire. Parce qu'il pense l'avoir entendu, mais plus rien n'est sûr depuis que ces phrases ont été survolées, en vérité trop bien imprimées contre l'encéphale concerné. « Well, guess I need to see all of that by myself. » Il suppose – non, il le fera, à n'en pas douter. Enfant des troubles qui tient à se rappeler, qui se rappelle simplement du parfum que portait le chaos quand ces sentiers étaient partagés. « It's open, right ? If I want to go now, I can ? » Non, pas maintenant. Il a à faire, Eliott à attendre. Non, pas maintenant, les mots manquent puisque les croyances ne parviennent pas encore à s'unir pour discuter de ce qui vient d'être dévoilé. « Maybe later, I'll see. »         

Enregistrées pour un temps, ces informations. Gardées en mémoire jusqu'à ce que Morphée n'ait à l'enlever, jusqu'à dépérir sur ses draps défaits – ou ailleurs, qui sait. Il pourrait en trembler, n'a fait que s'y paralyser. Il y a ce nom, ce nom qui rappelle quelques souvenirs ; rien que des images mal triées, mal agencées. Et ce néant, profond, peut-être trop dense. Cette obscurité qui masque encore bien des choses qui se sont passées. Il s'y perd, se surprend à gratter un peu l'opercule qui bloque tous ces flashs et les condamne à cet oubli forcé. En vain, les forces manquent – et la volonté est moindre, il faut l'avouer. Curieux, mais pas téméraire. Curieux, mais pas assez pour risquer d'éveiller ce que l'âme a tenu à évincer. « How do you know Kit ? Non, il ne veut pas répondre. Non, les syllabes n'ont pas à être prononcées. L'idée est là qui flotte, simple possibilité. L'essence clamera qu'elle ne se souvient plus, le cœur réclame que se taisent ces espèces de mélopées qui se sont élevées. Le temps a passé. Les secondes se sont écoulées, les minutes se sont fracassées. Les années, les années se sont succédé. Through Eliott ? » Là, les traits qu'il rappelle à celui qui se tient à ses côtés. Là, ce regard qu'il vient y porter pour essayer de trouver une parade à tout ce qui fut soulevé. Si muet, d'ordinaire, ce pauvre palpitant qui semble s'être affolé. Si silencieux, d'habitude, incapable de chanter ces quelques notes fatiguées. Exténuées. Brisées même, c'est un fait. Elles le sont, devenues dérisoires – le croit-il, lui qui lutte contre lui-même pour ne pas y succomber. Non, il ne vient attendre, il ne veut pas y penser. Non, il ne tient pas à laisser ces quelques émotions s'insuffler contre tout ce qui ne doit plus fonctionner. Le silence. Il veut cette paix d'autrefois, il veut cette inconscience qu'il a tant prié. Que solitude ne l'abandonne pas, elle était de loin sa plus belle et sa plus glorieuse alliée. Ces autres ne sont rien, rien que des pions qui vont et viennent pour tout animer. Pantins malléables dont il peut disposer comme bon lui semble ; putain qu'il voudrait pouvoir pleinement s'en persuader.

Mais les faits sont tout autre.
Mais le cœur semble s'être mis à geindre, à pleurer.
Un temps ancien, un temps révolu.
Un temps où ceux qu'il côtoyait était apprécié, qu'il cherchait à ne pas perdre de vue.

« No, it wasn't Eliott who... leaded me to him. » Tremblante, cette courbe sur les pulpeuses qui se sont animées. Tremblante pour tout ce qu'elle pourrait avoir à cacher, ce qu'il peut encore ignorer. Là, cette notion de la durée qu'il essaie de calculer – depuis quand ces chemins se sont-ils séparés ? L'ignorance pour préserver l'esprit, l'égocentrique de cette folie qui menace à chaque jour que Dieu fait. « Guess it was long time ago so... I don't remember. » Un haussement d'épaules, les songes qui voudraient pouvoir clamer quelque-chose que les souvenirs ne parviennent pas encore à nommer. En vain, que ces choses ne reviennent pas – il veut que prospère cette étrange et misérable stabilité. Celle qui s'est construit sur ce rien qu'il s'est mis à aduler. « We were friends. » Ça, il en est sûr. Ça, il s'en souvient. Il y avait cette espèce de lien que rien ne semblait pouvoir défaire, comme un attachement dont les fondements se sont brisés, envolés. Et qu'importe, qu'importe puisqu'il persiste à s'élever. Convaincu, Isaac, de pouvoir subsister sans tout ce qu'il a perdu, tout ce qui s'est émietté. « And something happened, I don't know what, then... We took different path. » La prestance qu'il essaie de retrouver, ce trouble qu'il ne laisse pas davantage s'installer. « Mine seems to be better. » Plus pour lui-même que pour celui qui tenait à s'approprier quelques dires, quelques potins possibles à raconter. Pauvre de lui, il n'y a rien dans cette tête qui puisse être arraché puisque tout, tout est voué à être effacé. « I... I should go. You sure that Eliott won't come here tonight ? » Parce qu'il devait rester, parce qu'il comptait attendre. Mais la flasque se vide et ce besoin en vient à gueuler. Un verre, rien qu'un verre pour que lucidité ne puisse l'atteindre, garce qu'il ne tient pas à laisser s'implanter.