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 Even though I walk through the valley of the shadow of death...

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Clayton Banks
Clayton Banks
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Midtown
ombres et névroses : R.A.S
cicatrices : 136
crédits : @pandamalin

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▬ Mer 12 Aoû - 0:29 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...



Il fait vraiment chaud en ce mois d’Août, une chaleur écrasante qui vous épuise. En journée tout le monde est au ralenti, même les gangs, mais bon c’est plutôt logique quand on y pense. On sort d’une guerre de gang et les gars s’en sont donnés à cœur joie, relâchant leur bestialité et leur frustration, se faisant arrêter ou simplement en y laissant leur vie.
Les tensions sont retombées, nous ne sommes pas surchargés et notre travail se résume à enquêter, mettre sur écoute, faire de la paperasse et recommencer le lendemain.
Pourtant, en ce début de soirée où une légère fraîcheur salvatrice vient rendre l’atmosphère un peu plus respirable, un coup de fil au central nous alerte qu’un homme a été retrouvé mort près du Greektown casino hôtel.

Trévor Davis, le chef de brigade s’avance vers moi en s’essuyant le front

« Banks allez jeter un œil et prenez Jones avec vous, une voiture est déjà sur place. La victime serait un associé des Zerilli, ils crient déjà à la vengeance, ils accusent les Black Crows. Les consignes sont claires : pas de vague »

Tous les chefs de brigades sont les mêmes… Jeune agent de 25 ans, Marc Jones démarrait dans le métier et cela allait être à moi de faire le babysitting.

Un hochement de tête entendu plus tard nous nous retrouvions au volant de ma voiture en route pour le Casino des ritals.

A peine arriver la « comedia del arte » commence, la famille Zerilli est là, les capos en font des caisses. Des cris, des hurlements, des menaces jetées au ciel… la soirée s’annonce compliquée, pas de vague hein ? j’en ai déjà plein le cul.

Je me serai volontiers rendu directement à l’endroit où se trouvait le corps, mais les agents présents avaient du mal à contenir les hommes de mains. J'allais devoir m’y coller pour éviter un ulcère au patron ainsi que la trêve estivale ne se transforme en bain de sang. Faisant signe à Marc d’aller s’occuper de la scène du crime, je venais à l'encontre des volubiles gérants du casino.

« Bonsoir messieurs, lieutenant Clayton Banks, je … »

Sur ma gauche, un des Italiens poussa un agent qui essayait de le calmer et s’avança rapidement vers moi.

« Ce sont ces fils de putes de chiens d’irlandais qui ont fait ça… je l’ai vu s’enfuir, je l’ai déjà vu tourner autour du Casino » la rage aux lèvres et à moitié saoul, il jurait en italien entre deux postillons dont il me gratifiait.

« Ecoute moi bien lieutenant, ou tu le coffre ou on va leur faire payer ce qu’ils ont fait à Scattino, tu m’as bien compris ??? BOUM BOUM la distillerie ! »

Sans même que je ne puisse répondre, un homme d’une trentaine d’année, costume croisé, silhouette élancée, cheveux gominés s’avançait vers nous avec une arrogante décontraction. Par sa seule présence les esprits échauffés se calmèrent et tous parlèrent à voix basse, sauf le gorille avec qui je conversais qui ne l’avait pas vu arriver.

« Gino… Allons, calme-toi ! Comment t’adresses-tu à monsieur le lieutenant, ? Tu veux nous faire passer pour des malpolis ? »

« Mais Signore Vincenzo, c’est mon beau-frère qui est mort là ! Le mari de ma sœur ! C’est l’honneur de ma famille qui est en jeu-là ?? Vous me comprenez signore ? »

« TA famille Gino ?... Mais de quelle famille tu parles ? Celle de monsieur Zerilli, non ? Je n’en vois pas d’autre qui est insulté ce soir… je crains de mal comprendre, reprend toi tu t’égares »

Devant le dénommé Vincenzo, Gino ne ressemblait plus qu’à un gamin qui aurait été pris la main dans le pot de confiture. Le regard plongé dans le sien, l’intonation à la fois mielleuse et autoritaire de sa voix venait de lui clouer le bec.

« Va Gino, va … Occupe-toi de ta sœur, je vais parler au lieutenant. NOTRE famille prend en charge les obsèques, ne vous faites aucun souci, allez mon ami… » ajouta-t-il en lui claquant la joue comme on flatte un cheval.

Dans un sens cela me rendait service, les molosses étaient calmés et je venais de trouver quelqu’un à qui parler sans prendre le risque de déclencher un incident diplomatique, d’un autre côté j’allais devoir mesurer chacune de ses paroles à l’aune de sa position hiérarchique dans la famille Zerilli…

« Monsieur, je me présente, Vincenzo Ranieri, je suis un cousin de monsieur Zerilli, on va dire que je le représente au casino, vous voyez ce que je veux dire ? » Me dit-il tout en esquissant un sourire

« Croyiez en l’entière collaboration de notre famille afin de faire la lumière sur cette affaire qui, comme vous devez vous en douter, nous tiens très à cœur » ajouta-t-il calmement en feignant un regard bienveillant.

Il a tout de suite senti que j’étais nouveau et il va tenter un rapprochement, d’installer une sorte de relation privilégié. Dans un premier temps il me montre sa bonne foi, puis lorsque la confiance est établie, jouera de ses contacts, me rendra des services dont censément personne ne serait au courant… puis un second service est rendu et ainsi de suite jusqu’à ce que je devienne son obligé…

« Merci bien monsieur Ranieri, nous vous tiendrons au courant de l’avancée de l’enquête » lui dis-je brièvement sans m’attarder plus longtemps près de lui.

« Ça y est ils sont calmés les ritals patron ? » me dit Marc au moment où je m’approchais du corps.

« Oui le chef de meute est arrivé, ça va être plus calme… En revanche, on est observé, reste discret, deux personnes à la fenêtre en haut à droite »

Le corps se trouvait dans une ruelle obscure adjacente au casino, elle faisait le tour et donnait sur une impasse avec un grillage fermé par un cadenas. Derrière la grille, sur un parking, était stationnée une camionnette.

« Ils ont peur de quoi ? Qu’on maquille les preuves ? »

« Tout est une question de domination et de territoire, t’es pas seulement à Detroit ici, t’es chez eux Marc… Et chez eux, ils ont droit de regard sur tout » ajoutais-je, sans tourner la tête vers lui « Des nouvelles du gars qui s’est enfuit ? »

« Aucune patron, rien en dehors de la déposition des gars du Casino »

« Bon, assez perdu de temps… on a quoi ? »

« La victime s’appelle Antonio Scattino, 28 ans. Il est mort le cœur transpercé »

« Poignardé ? »

« Non patron, transpercé par un objet long et perforant d’après les premières observations des légistes »

Un objet long et perforant… Inhabituel pour le moins.

Les gangs organisés ont tous leur manière de faire, leurs procédés favoris, leurs signatures et pour les initiés il est facile d’en décrypter le vocabulaire.

La balle derrière l’oreille, propre et net, c’est destiné à des personnes pour qui leur honneur ne doit pas être entaché. Une exécution accompagnée d’une bouche mutilée et agrandie, c’est l’homme qui rit, celui qui parle trop ou qui a manqué de respect à quelqu’un. Une exécution au canon scié qui tourne à la boucherie veut faire passer un message au clan adverse du genre « on vous attend et voyez ce qui vous arrivera ». Égorgé, poignardé la mort n’est pas instantanée, le visage à le temps de se tordre et de se déformer, cela montre le mépris que l’on a pour la victime… passionnant non ?

Là on n’a rien de tout ça, rien de déjà vu, c’est suffisamment singulier pour écarter les Irlandais du coup, voir n’importe quel gang, mais si je n’ai rien d’autres pour les dédouaner, je ne calmerai pas les Zerillis… Parce que ne nous y trompons pas, le Vincenzo Ranieri n’est en rien comparable à ses gorilles, mais pour des raisons d’honneur, il n’hésitera pas une seule seconde à autoriser des représailles contre les Blacks Crows si je laisse le moindre doute sur la possibilité de leur implication.

En regardant attentivement, un détail me sauta aux yeux : la position du corps me semblait étrange.

Elle ne correspondait en rien à la position d’un corps qui s’écroulerait au sol après une mort soudaine. Dans ces cas-là les muscles se relâche et les corps ne se positionnent plus qu’en fonction de la gravité, or là il semblait avoir été disposé de cette manière à dessein.

« Le corps a été déplacé ? »

« Non patron on l’a laissé tel quel, pourquoi ?»

« Allongé la tête posée contre le mur, les bras le long du corps comme ça ?... Tu ne trouves pas que ça sent la mise en scène ? »

« Euh… peut être que l’agresseur a accompagné le corps pour qu’il ne s’écroule pas bruyamment ? »

« Donc, il aurait eu peur de faire du bruit dans une impasse ou quasiment personne ne traîne ? »

Une voix nous interrompit.

« Pardonnez-nous lieutenant, nous devons emporter le corps à la morgue, le légiste nous attend. On peut y aller ? »

La voix venait de derrière moi, c’était les ambulanciers. Au moment où ils prirent le corps, la tête du cadavre s’inclina vers l’arrière, libérant la bouche qui s’ouvrit instantanément… un éclat fugace attira mon regard.

« Hep une seconde ! »

J’arrêtais les ambulanciers avant qu’ils ne chargent le brancard.

« Quelque chose ne va pas ? »

Je regardais du coin de l’œil vers la vigie qui ne nous avait pas lâché des yeux…

« Non, non, tout va bien je vais monter avec vous dans l’ambulance… Marc tu nous rejoins au St John Hospital, prends la voiture »

« Entendu patron »

L’ambulance venait de quitter les abords du Casino… Je sortais alors une pochette plastique…

« Euh vous allez faire quoi ? » me dit un des infirmiers alors que je me penchais sur le corps

« Mon travail, ne vous inquiétez pas, il ne pourra pas être plus mort que ce qu’il l’est déjà … Basculez sa tête en arrière s’il vous plait, vous avez une pince ? »

Je plongeais la pince dans la bouche du mort…

« Mais vous foutez quoi bordel ? ... »

« J’ai vu un truc … Une seconde j’y suis presque » répondis-je en me mordant la langue

« eeeeeet voilaaaa … » ajoutais-je en sortant délicatement  la pince de sa gorge au bout de laquelle se trouvait une pièce d’un penny

« Une pièce ? Mais comment elle s’est retrouvée là ? »

« Bin on va dire que … » je mettais le penny dans la pochette plastique à pièce à conviction

« Ou cette personne voulait se lancer dans une carrière de tire-lire vivante, ou c’est son agresseur qui l’a disposé là… pour qu’on la trouve ».

Arrivé à l’hôpital je retrouvais Marc qui nous avait suivi.

« On rentre au central, Marc, on va faire notre rapport »

« Vous avez trouvé quelque chose ? »

« J’ai gagné un penny… allez en route »

Le chef de la brigade nous attendait avec une inquiétude à peine dissimulée. Les Zerillis avaient des contacts dans la politique, les finances, les avocats, les juges et bien entendu la police… Brigade antigang ou non, personne n’est intouchable, le chef le sait, je le sais. Moi je ne crains pas grand-choses, encore une mutation ? Et après ? Lui en revanche il est responsable, si on merde il risque sa place.
Je prenais le temps de lui exposer les faits, le fruit de mes observations et de ma réflexion, de lui donner mon sentiment sur cette mort qui ressemblait de plus en plus à un assassinat et non pas à un simple règlement de compte.

Visiblement il ne semblait pas porter un grand intérêt à mes déductions…

« Moué… Vous savez ici Banks on n’est pas là pour chercher le sensationnel, j’entends bien ce que vous m’avez dit, mais les Black Crows sont des personnes très croyantes, qui vous dit que ce n’est pas eux ? Peut-être qu’il se cache derrière ce meurtre un message destiné aux Zerilli, simplement » me dit-il comme si ce qu’il m’avançait était évident.

« Le sensationnel ? Je ne vous suis plus là… tant que nous n’avons aucune preuve on ne peut pas accuser les Irlandais, qu’attendez-vous de moi ? Je pensais qu’il ne fallait pas faire de vague et maintenant vous êtes prêt à faire une descente chez eux ? »

Le visage du Trevor devint subitement plus sombre…

« Et le suspect qui s’est enfuit alors vous en faites quoi ? Un témoin l’a officiellement désigné comme étant un des irlandais, ça ne vous suffit pas ? On apprend quoi à Chicago »

« A Chicago on m’a appris à juger sur des preuves, pas sur les propos d’un homme alcoolisé qui croit avoir reconnu une personne courir au milieu de la nuit au risque de déclencher une guerre »

« Méfiez-vous Banks vous êtes à deux doigts du blâme… je vous décharge de l’affaire »

« Vous plaisantez ? ... »

« J’ai l’air de plaisanter ? … vous pouvez rentrer chez vous »

Un silence pesant venait de s’installer dans le commissariat. On avait rarement dû tenir tête à Davis de la manière dont je l’avais fait et tout le monde me regardait comme si je venais d’échapper au pire.

« Ça va aller patron ? » me dit Marc d’un ton gêné.

« Ça va t’inquiète pas… » lui dis-je d’un clin d’œil avant d’ajouter « Mon grand, pour les semaines à venir je ne te cache pas qu’on va rester au placard »

La journée était finie, je rentrais chez moi à la fois fatigué et stupéfait par ce qu’il venait de se passer. Trevor défendait la thèse du règlement de compte par les Irlandais avec un tel zèle qu’il semblait avoir quelque chose à y gagner. Avait-il été corrompu par les Zerilli ? Tout cela était-il un piège pour légaliser une guerre ouverte contre les Crows ?... T’en as plus rien à foutre Clay, tu t’es fait lourder mon vieux.

Les jours qui suivirent se révélèrent aussi ennuyant que je l’avais prévu. Immanquablement Les échauffourées avaient éclaté entre les Zerillis et les irlandais et pourtant je n’étais plus que relégué à des filatures sans intérêts, des interrogatoires stériles et des descentes téléphonées histoire de laisser les petits trafiquants sous pressions. Davis me battait froids, les autres quant à eux avaient clairement choisis leur camp, seul Jones me restait fidèle.

Une semaine venait de s’écouler, je prenais mon café avec Jerry de l’intendance, lorsque j’interceptais les propos de deux gars de la criminelle. Ce que je venais d’entendre allait me sortir des banalités de notre conversation : Une victime retrouvée morte la veille, allongée sur le dos, les bras le long du corps…

Je ne résistais pas à l’envie d’intervenir…

« Pardonnez-moi mais c’est étonnant, on dirait une mise en scène non ? C’est tout ce que vous avez trouvé ? » leur dis-je en prenant mon plus bel air surpris

« Un quoi ? … haha, non juste un gars qui s’est fait régler, arrête de délirer. »

Je restais interloqué avec mon verre de café à la main. Je me retournais vers Jerry avant d’aller m’asseoir plus loin dans un fauteuil.

« Tu penses toujours à cette affaire Clay ? »

« Je pense que je suis au purgatoire de la connerie, je ne suis même pas surpris que les gangs soient aussi nombreux et fassent la pluie et le beau temps dans cette ville »

Jerry restait là, tournant son café, mal à l’aise par les propos que je venais de tenir.

« Non mais je ne dis pas ça pour toi Jerry… Je suis désolé, je suis con quand je suis aigri… Et je suis souvent aigri »

Il se mit à rire. Je l’aime bien Jerry, il est efficace et organisé, deux avantages indispensables pour son poste. Je sais qu’il aurait voulu être plus qu’un simple chargé de l’intendance… peut être pourra-t-il m’être utile.

« Il faudrait que je puisse avoir une accréditation pour accéder au rapport d’autopsie... »

« Pourquoi faire ? »

« Vérifier si cela concorde avec ce que nous avons trouvé au Casino… mais Jones et moi nous sommes surveillés, jamais on ne nous laissera approchés des dossiers de la criminelle et puis je ne souhaite pas trop l'impliquer»

Avec un enthousiasme non feint, Jerry me coupa la parole

« Moi je peux… je passe régulièrement à leur étage, je peux accéder aux dossiers. C’est l’avantage d’être une personne insignifiante, je sais passer inaperçu quand je le souhaite, tu as oublié notre première rencontre ? » me dit-il d’un sourire mesquin.

« Vraiment ?... Entendu, mais fait gaffe »

Le soir même je reçus un SMS.

« J’ai les nouveaux stylos, passent les prendre avant de partir »

Jerry… tu t’es fais ton film d’espionnage hein ? Allez, je ne me moquerai pas, t’as assuré. Quelques minutes plus tard je me trouvais dans son bureau.

« Voilà ton dossier Clay, tout est là »

« Tu es plein de ressource Jerry… »

Je parcourrai le dossier et tout concordait, le penny, le coup perforant… on a à faire au même meurtrier et cette fois la victime n’était en rien rattachée de près ou de loin à un gang ou un membre d’un gang.

Nous avions donc à faire à un tueur toujours en liberté qui poursuivait son œuvre tout en passant sous le radar des services de police.

Je m’asseyais, posant le dossier sur le bureau de Jerry tout en me tenant la tête.

« Alors ? ... » me demanda-t-il

« Alors, j’avais raison… Mais je suis seul, putain de seul »

« Y’a Jones puis y’a moi, on peut t’aider nous, tu n'es pas si seul que tu ne le crois… »

« Jones me sera plus utile ici que sur le terrain. Quant à toi, même si tu m’es d’une aide précieuse… je suis désolé, mais il me faut une personne qui n’a rien à perdre, quelqu’un capable de défier Davis sans avoir peur des conséquences »

Je marquais une pause avant de reprendre « Tu entends quoi par "pas si seul que tu ne le crois" ?»

« Tu me rappelles un gars, hmmm… tu connais Lestat Roseburry ? »


« De nom uniquement, mais je ne l’ai pas encore rencontré… Comment est-il ? »

« C’est une charogne » me dit-il en riant

« Il est lieutenant à l’antigang, mais également professeur à l’école de police. Tu ne le connais parce qu’il est un peu comme toi, black listé à cause de son franc parler et de son caractère impossible, mais sa vivacité d’esprit et sa droiture son remarquable… S’il décide de t’aider, tu as une chance »

« Peut-être bien… Tu crois que je pourrais le rencontrer à la fin d’un de ses cours ? On serait plus au calme qu’ici »

« Je peux toujours lui dire que tu vas passer le voir demain ça ne coûte de rien, après ça sera à toi d’être convainquant et ça ne sera pas la tâche la plus facile »

« T’es au top Jerry ne change rien »

Dès le lendemain je me retrouvais à l’académie de police, avec le dossier de la criminelle et tout ce que Jones avait pu me donner comme pièces complémentaires

« Lestat Roseburry amphithéâtre N°3 : La scène d’un crime »

…Je me dirigeais alors en tant qu’auditeur libre assister au cours de celui qui serait peut-être mon coéquipier.


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Lestat Roseburry
Lestat Roseburry
east wind

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown ; au beau milieu du seul intérêt qu'il se soit jamais trouvé. il s'est hissé en ces milieux inconnus, dans une petite maison qui borde mille et une avenues.
ombres et névroses : atteint d'asymbolie totale à la douleur. il en ignore les ressentis, ne peut éprouver la moindre douleur physique - un handicape qu'il passe régulièrement sous silence, agacé qu'il peut être par les préventions que chacun aurait à lui réciter vis à vis de ce qu'il est. arrogant et suffisant, incapable de se mettre à la place de qui que ce soit. les banalités lui échappent, autant que les sympathies de façade.
cicatrices : 211
crédits : chat.noir (c) astra (a)

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▬ Dim 16 Aoû - 18:00 ▬



Even though I walk through the
valley of the shadow of death...



you think you world is safe ? it is an illusion. a comforting lie told to protect you. enjoy these final moments of peace, here, before the strom is begin. for I have returned to have my vengeance. 'cause i'm not a hero and i'll never be.
(sarasvati)


Les pas n'ont de cesse à résonner. Il croit sentir cette névrose se lever, s'installer – elle corrompt jusqu'à l'âme qui n'aspire plus qu'à cette ancienne sérénité. Et lui, lui qui essaie à lire. Lui, lui qui se refuse à écouter les paroles qu'on vient lui donner, la possibilité de retrouver cet élan d'antan – de taire ce calme plat qu'on lui a imposé pour un temps. Il en sifflerait presque entre ses dents, Lestat. Il essaie à taire les paroles qui lui viennent, les éternelles belles paroles aux piques trop présentes, trop violentes. De celles qui heurtent, qui viennent s'abattre avec hargne contre les esprits à torturer de leur propre stupidité. Il en soupire, d'ailleurs, un peu plus agacé. Il n'a pas encore d'idée pour le faire partir, pour le laisser s'en remettre au mépris extérieur et à ces collègues que d'autres iraient appelés sauveurs. Le rictus est bref, sous cette pensée-ci, à peine dessiner. Ce ne sont pas des sauveurs, ce ne sont que des rats, pourriture infâme qui s'est affranchie de cette justice désormais discutable. Elle est là finalement, la raison de ce non insistant. Il ne tient pas à rencontrer cet ami, il ne tient pas à s'approcher de qui que ce soit – pas en ce moment, pas avec tout ce qui commence à se faire entendre, les rumeurs qui n'ont de cesse à s'élever. « Tu n'sais même pas encore qui il est. » Large est le soupire, le journal qui claque contre le bureau – il ne le lisait pas, de toute façon, il ne faisait qu'entendre les jérémiades de celui qui s'est risqué à venir le trouver. « Et je m'en tiendrais à cette version. Si l'étage au complet t'apprécie pour ton enthousiasme, c'est un fait mais en l'état, Jerry, tu es en train de tester ma patience et elle ne fait que s'amenuiser. » Il s'est levé, cette fois. Il s'est levé pour lui faire face, derniers mots, dernier point qu'il se risquera à lui faire entendre. « Non, je n'aiderais pas ton ami dans l'une de ses enquêtes si elle ne concerne pas mon unité. Non, je refuse de faire du bénévolat. Non, je ne risquerais pas le silence qu'on m'a demandé pour quelque-chose que tu appelles « intriguaaaant ». » Il a mimé les gestes, moquerie qu'il se doit de faire valoir devant celui qui, malgré tout, n'a pas bougé. Les sourcils se froncent, Lestat surpris par cet élan de détermination qu'il ne lui a jamais observé – si tant est qu'il s'en soit intéressé à un moment donné. Il va pour clôturer tout débat mais la voix s'élève, s'impose sous une pointe d'audace qui le surprend davantage et mène cet instant à cette espèce de trêve. « Clayton Banks. » Ô qu'ils interpellent, ces noms-là. Au centre de toutes rumeurs, de toutes conversations – odieux justicier qui croit que parler plus fort que l'émeutier peut inverser la tendance et tout apaiser. « Oui, et, pourquoi tu me parles de lui ? » Il le sait déjà, ne fait que tout retarder ; il aspire à le voir se démener. L'azur des prunelles qui se lève, qui revient se perdre sur cet homme qui est resté, qui tente tapis en cette partie tout juste commencée. Et lui, Roseburry, il s'en remet au fauteuil qu'il avait quitté. Il s'en remet à ce journal qu'il revient lever, les traits qu'il cache, cet autre qu'il ne voit plus mais pour qui l'attention est toute captivée. « Lestat, arrête de jouer au connard juste cinq minutes. Je te demande pas de te jeter sur cette affaire sans y réfléchir, je te demande simplement d'accepter qu'il vienne à ta rencontre. » Long soupire, patience épuisée. Long soupire et les lèvres qui viennent à se pincer. Silence qui perdure et il croit l'apercevoir, cette déception dans le regard de celui qui empiète encore sur cette espace qu'il aimerait voir balayer. Les songes qui y demeurent, qui s'y perdent un instant. Tentation levée, sortie de sa cage dorée. Tentation qui flirte avec l'encéphale qui s'apprête à y céder. Un peu d'animation, la possibilité de s'en remettre à ce qu'il ne peut éviter – quelques ennuis de plus, quelques caresses pour cette Grande Dame avide de tous les dangers. « Quand ? » Seule et unique question, curiosité amenée quant à tout ce qu'il doit déjà avoir en tête celui-là, trop insistant qu'il est devenu dès lors qu'il a vu changer en ses yeux ce dernier éclat. « Demain. » Les sourcils qui se froncent, troublé comme trop rarement par cette sûreté dont il s'était armé. « Jesus, Jerry. » Il a haussé les épaules, et lui, lui contrait désormais de devoir s'y plier. Parce qu'elle n'importe pas vraiment, sa réponse – demain, les pas résonneront qu'il ait dit « oui » ou « non ».

Il a tout écouté, la veille. Il a tout entendu, tous ces doutes qui s'étaient immiscés quant à tout ce qu'il a d'ors et déjà pu récupérer. Quelques ragots dissimulés ici et là, cette force de caractère qu'on a envoyé au placard pour quelques histoires, pour cette volonté de ne pas voir s'imposer le hasard. L'esprit n'a fait qu'y songer, l'esprit n'a fait que tout ressasser – il a tout arrangé. Et le voilà qui patiente, le voilà qui laisse les secondes s'écouler, se perdre en un temps qu'ils iraient dire gâché. Loin de là, les élèves renvoyés, l'amphithéâtre vidé. Il n'y a que lui, lui et toutes les possibilités qu'il a déjà énuméré. Lui et cette ombre qui daigne enfin s'avancer. « La réponse est non, Lieutenant Banks. » Il commence, joue les fanfarons comme pour ne rien changer – jamais. Prestance dont il aime à user, cette arrogance qui vient combattre en première ligne. « Les irlandais revendiquent leurs actes et cette mise en scène est bien trop méticuleuse pour être attribuée à l'un des gangs les plus sanguins. Sans parler de leur cupidité qui les retiendrait de laisser ne serait-ce que quelques cents sur un macchabée. » L'une des feuilles est arrachée, envoyée derrière le siège sur lequel il se tient – peut-être même trop fièrement. Il se donne en spectacle, Lestat. Il profite de cette opportunité qui lui est donné. Il profite de cette nouvelle animation qu'on lui proposer. S'il acceptera ? Bien-sûr, Roseburry n'y résistera pas. « Notons alors qu'une petite guerre dans nos magnifiques rues, c'est ironique, serait la bienvenue pour vos nouveaux amis italiens. Certains d'entre nous, et quand je dis nous, vous vous doutez que je parle de nos chers collègues, ironie une fois de plus. Certains d'entre nous y trouveraient peut-être leur compte. S'ils parviennent à faire entendre que les corbeaux qui veillent sur le Southwest sont à l'origine de ces petits shows, ils seront vivement récompensés. Commençons par là. Qui ? Qui irait vendre son serment contre quelques billets trop inutiles et volatiles ? » Il a tout laissé coulé, il a tout lancé. Cours qu'il met en pratique, suppositions qu'il émet et la route qui se dessine sous les paroles qu'il a fait lever. Enfin, le regard s'appose sur cette unique présence, sur cet être qu'il n'imaginait pas voir quémander de l'aide à la manière dont on lui a décrit cette solitude trop choyée. La même que la sienne, peut-être – bien qu'il se refuse encore à penser que quiconque puisse lui ressembler. « Vous n'êtes pas obligé de lever la main, vous êtes seul. » Et, finalement, il quitte l'estrade, dossier en main. Il quitte les projecteurs pour s'en remettre à celui qui est venu implorer – en vain. Ça l'a intrigué, ça l'a tenté. Avec ou sans lui, Lestat s'y perdra avec une bien trop grande volonté. Parce que cette enquête rejoint l'un des vieux combats qu'il continue de mener, parce que réside en cette affaire la possibilité de nettoyer un peu les rangs de ceux qui « travaillent » à leurs côtés. Il s'est approché, de toute sa hauteur, de toute cette grandeur qu'il aime à imposer. Quand bien même ce serait inutile, l'image perdure – il ne s'est que trop prêté à ce jeu d'arrogance qu'on lui a destiné. « Je vous l'offre, comme cadeau de bienvenue dans des emmerdes bien plus grosses que vous ne pouvez l'imaginer. » Paperasse qu'il lui tend, là où traînent quelques photographies, quelques études qu'il a lui-même mener. Entre ces doigts-là, pour la première fois, toute son œuvre est dévoilée. « Voici la liste de nos camarades dont les méfaits sont possiblement bien plus nombreux et bien plus secrets. Italiens, irlandais, afro-américains... tout y est. » Silence qu'il lui offre, la possibilité d'encaisser tout ce qu'il sait déjà – Lestat n'a finalement que toutes ces longues années en alliées depuis que cette obsession s'est imposée. Et voilà qu'une opportunité s'ouvre, voilà que le jeu se dessine en cette nouvelle porte qu'il entrouvre. « Quant à l'autre question, Lieutenant, la réponse est oui. Vous avez besoin de moi. »                                    





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no justice, no peace
I've let the sun set three hundred sixty five times with murder running deep in my heart. If I didn't directly pull the trigger, I sure as hell played my own part. Cause you know that it's a snake eat snake world. We slither and serpentine through. But we all took a bite and six thousand years later, this apple is getting harder to chew. Cause tonight, boys, we're eating like kings. Cause we've all tasted death too much it seems.
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▬ Sam 29 Aoû - 4:44 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...



Captiver un auditoire c’est un art, il n’est pas donné à tout le monde de parler longuement sans devenir ennuyeux. Savoir choisir ses mots, soigner sa diction ou encore donner du rythme, cela s’apprend et s’éprouve au fil des jours. L’orateur qui se trouve en bas de l’amphithéâtre, déploie une aisance peu commune à laquelle il associe une parfaite gestion de l’espace. L’assistance, totalement sous l’influence de son charisme, boit ses paroles tout en prenant des notes et tout cela dans un silence de cathédrale.
Toute l’assistance ? Non… Isolé au rang le plus haut, les bras croisés, j’essaie d’évaluer à qui j’ai à faire, car plus que le contenu du discours, c’est ce que vaut l’homme qui m’intéresse.

Il m’a remarqué, il suffit que je détourne les yeux pour sentir son regard se poser sur moi.
Pas étonnant, je n’ai plus l’allure d’un agent en formation depuis plusieurs années et, au vu de son pupitre, je dois détonner dans le décor.

Je ne cherche pas à me cacher et il ne cherche pas à rester discret, on se jauge mutuellement.
Je me remémore les paroles de Jerry :

« Un franc parler… Caractère impossible… Sa vivacité d’esprit et sa droiture son remarquables »

Il ne m’a pas menti. L’homme est brillant, son analyse et ses conseils judicieux. Il serait d’une grande aide au central…

Que lui a-t-il dit de moi ?

«C’est un emmerdeur qui ne lâche jamais le morceau, mais tu peux lui faire confiance»

Ça m’irait bien. Peut-être s’est-il seulement arrêté à la première partie… Non ce n’est pas le genre de Jerry, il trop correct pour ça, cela dit je ne prendrais pas le risque de le sous-estimer. Certes il pourrait passer pour un simple employé de bureau, mais il a plus de ressources et de compétences qu’il ne veut bien le laisser paraître. Il me l’a montré et je suis persuadé qu’il me réserve des surprises.

Le cours se termine enfin, les élèves se retirent progressivement tandis qu’un groupe d’acharnés se presse autour de lui pour l’inonder de questions. Je reste en retrait, attendant patiemment qu’il éconduise ses admirateurs, chose qu’il ne tarde pas à faire.

Les élèves s’éloignent, il me fixe, je reste en retrait, nous attendons que les derniers retardataires sortent. Ils se tient face à moi, la salle est vide et aucun de nous ne prend la parole, un court silence s’installe alors avant qu’il ne le brise :

« La réponse est non, Lieutenant Banks »

Formule lapidaire s’il en est, ses yeux acérés transpirant la suffisance… Sale caractère ? Franc parler ? Pas facile à convaincre ? C’est bien ça Jerry ? Merci pour les recommandations.

Je baisse la tête calmement tout en souriant, faisant quelques pas vers lui.

« On m’a fait un portrait de votre personne qui colle en tous points au personnage, enchanté de faire votre connaissance Monsieur Roseburry »

Un léger haussement de sourcils se manifeste... Il esquisse un sourire et attend la suite, comme un prédateur observant sa proie.

« Vous êtes en position de force, c’est moi qui aie besoin de vous, pas le contraire. Cependant, vous pouvez toujours essayer de feindre l’indifférence, je sais que cette histoire a stimulé votre curiosité ».

Son sourire s’est effacé, mais son regard me transperce comme s’il essayait de fouiller au plus profond de mon âme. Je lui renvoie la même politesse et j’enchaîne sans attendre.

« Nos réputations nous précèdent…. Vous savez qui je suis et je sais qui vous êtes. Nous sommes des électrons libres qui gravitent autour du système tout en sachant que nous en sommes partie prenante. On le condamne autant qu’on essaye de le sauver… Et pourquoi ? Parce qu’il nous donne une raison d’exister »

Son visage reste impassible.

« Voilà le dossier… »

Je lui dépose sur son pupitre.

« Lisez-le avant de refuser de m’aider… Si vous croyiez à ces conneries alors on en reste là, si vous pensez que les crows sont sur le coup alors je vous fous la paix »

Il fait le tour du pupitre, saisissant le dossier faisant mine de s’y intéresser lui donnant l’opportunité de faire son numéro, il ne lui manque alors plus que les projecteurs.

« Les Irlandais revendiquent leurs actes et cette mise en scène est bien trop méticuleuse pour être attribuée à l'un des gangs les plus sanguins. Sans parler de leur cupidité qui les retiendrait de laisser ne serait-ce que quelques cents sur un macchabée »

Il se lève avant de reprendre.

« Notons alors qu'une petite guerre dans nos magnifiques rues, c'est ironique, serait la bienvenue pour vos nouveaux amis italiens. Certains d'entre nous, et quand je dis « nous », vous vous doutez que je parle de nos chers collègues, ironie une fois de plus. Certains d'entre nous y trouveraient peut-être leur compte. S'ils parviennent à faire entendre que les corbeaux qui veillent sur le Southwest sont à l'origine de ces petits shows, ils seront vivement récompensés. Commençons par là. Qui ? Qui irait vendre son serment contre quelques billets trop inutiles et volatiles ? »

Donc, il pense la même chose que moi, le central serait noyauté par ceux qu’il essaie de combattre… En revanche, il fait quoi là ? Il me prend pour un de ses élèves ? Plutôt que de prendre la peine de répondre à sa question rhétorique je croise les bras faisant mine de mépriser son arrogance.

« Vous n'êtes pas obligé de lever la main, vous êtes seul. »

Je lui renvoie un sourire de situation, entre l’amusement et l’agacement

« … Et je m’en voudrais de vous interrompre en plein démonstration »

Hochant de la tête comme pour me remercier, il porte la main à la poche intérieure de son veston avant de me tendre un papier.

« Je vous l'offre, comme cadeau de bienvenue dans des emmerdes bien plus grosses que vous ne pouvez l'imaginer (…) Voici la liste de nos camarades dont les méfaits sont possiblement bien plus nombreux et bien plus secrets. Italiens, irlandais, afro-américains... tout y est »

Il vient de me donner une bombe à retardement. Je m’en saisis, déplie le document en le parcourant en diagonale. Effectivement les noms qui y figurent font bien partie de la police… Putain la liste est longue, depuis combien de temps les surveille-t-il ? Comment a-t-il pu collecter toutes ses informations sur tant de monde sans risquer de finir dans le fleuve avec de plus plomb dans le buffet que de marron dans le cul d’une dinde de thanks-giving.

Mon visage trahissant la stupéfaction provoque alors chez lui une légère hilarité toute contenue, lui dessinant un air satisfait, celui d’avoir réussi l’effet dramatique escompté.

« Je suis partagé entre le dégout et l’admiration… Je ne m’attendais pas à tant de noms, mais je salue votre travail d’enquêteur. Dans tous les cas, je vous remercie vivement … cela me sera très utile »

Je plie le papier et le range soigneusement avant de reprendre

« On ne rassemble pas autant d’informations sans se sentir investi d’une mission, sans une véritable envie de faire changer les choses… N’avez-vous jamais eu envie de faire tomber ce ramassis de connards ? J’ai tout donné à mon métier, ma vie, mes tripes, j’ai vu des collègues mourir et trop d’ordures s’en sortir… Dites-moi que cela ne vous a jamais donné envie de vomir ? Je ne vous croirais pas. Nous sommes différents, mais au fond de nous brule la même flamme. »

La carapace commencerait-elle à céder ? Je reconnais ce regard, j’ai le même en me levant le matin, enfin le vrai Lestat semble se dévoiler.

« Avec ce que vous aviez vous les teniez par les couilles ! Je pense que si vous n’avez jamais rien fait c’est parce que vous attendiez une étincelle pour mettre le feu aux poudres, laissez-moi jouer ce rôle ! Montons à la brèche ensemble et mettons le feu à la plaine ! Ceux qui pourrissent le système devront rendre des comptes… puis nous le devons aux innocents qui vont mourir des mains du tueur qui court toujours »

Un silence s’installa, il regardait au-dessus de mon épaule les yeux dans le vague. Les mots prononcés avaient-ils enfin résonné en lui ? Comme se réveillant d’un rêve il se tourna alors vers moi avant de prendre la parole.

« Quant à l'autre question, Lieutenant, la réponse est oui. Vous avez besoin de moi. »

Un « oui » ? Aurait-il réellement décidé de m’aider ? Ou convenait-il que sans son aide je n’y arriverai pas ?... J’avais abattu toutes mes cartes pour le convaincre, maintenant je devais lui laisser le temps de la réflexion. Il fallait que cela mûrisse en lui et fasse son chemin : la main était tendue, à lui de la saisir…

« Oui j’ai besoin de vous en effet, mais ce que j’attends comme réponse c’est un Oui je vais vous aider… Mais peut être avez-vous besoin de réfléchir davantage avant de me répondre. En attendant je vous remercie une nouvelle fois pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer et… pour le reste évidemment » dis-je en tapotant ma poche

« Je vous laisse une copie du dossier, tout y figure, tout ce que j’ai pu récolter, c’est à vous, faites-en ce que vous voulez »

Je m’éloignais vers la sortie du théâtre tout en le saluant poliment de la tête.

« Prenez votre décision en votre âme et conscience, vous savez comment et où me joindre »

La balle est désormais dans son camp.

De retour au central je croisais Jones sont le visage inquiet me fit rapidement comprendre que les nouvelles n’étaient pas bonnes.

« J’étais avec des gars de la criminelle ce matin patron, on se racontait notre soirée de la veille et un des gars qui étaient en garde nous a racontait une histoire qui devrait vous intéresser … »

S’approchant de mon oreille, il poursuivit à voix basse.

« On a trouvé une nouvelle personne morte comme la précédente, un homme, même perforation du cœur et un penny posé sur la langue »

« Un rital ? »

« Non, un homme des Devil’s cette fois »

« Tu connais les gars qui sont sur l’affaire ? »

« Pas vraiment, mais ce matin ils étaient dans le bureau du chef et depuis il est particulièrement à cran… Il se passe quelque chose ? »

L’affaire prend une tournure différente… Après m’avoir expliqué que ma théorie ne tenait pas la route, le chef s’intéresserait donc soudainement à la thèse du tueur en série ? Il faut que j’arrive à le confronter d’une manière ou d’un autre.

« Il se passe toujours quelque chose… A partir de maintenant tu ne fais plus confiance qu’à Jerry et à moi »

« Et nous on fait quoi ? »

« On va sortir de notre retraite forcée… »

« Et ce qu’a dit le chef ? On n’est pas censé être au placard ? »

« On a deux soucis… Un chef qui nous cache des choses et un tueur qui continu son œuvre, tu as vraiment envie de rester au placard ? »

« Non patron »

« Moi non plus ça tombe bien… Alors, la première chose que tu vas faire c’est de te rapprocher des mecs de la Crim, tout ce que tu peux savoir est bon à prendre, surtout s’ils sont déchargés de l’affaire et n’oublie pas de me dire qui a pris leur suite »

« Et vous ? Vous repartez tout de suite patron ? »

« Je vais passer voir Jerry… Je dois discuter avec lui du chef et d’autres choses »

Je faisais mine de partir avant de revenir sur mes pas …

« Si tu as le temps… Renseigne toi sur Lestat Roseburry mais n’en parle à personne »

Le temps de me rendre à l’intendance, plongé dans mes pensées je me repassais le film des événements de ces derniers jours… Un détail venait de me revenir, cette histoire de témoins sur la scène de crime du casino, peut-être faudrait-il s’y intéresser rapidement…



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Lestat Roseburry
Lestat Roseburry
east wind

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown ; au beau milieu du seul intérêt qu'il se soit jamais trouvé. il s'est hissé en ces milieux inconnus, dans une petite maison qui borde mille et une avenues.
ombres et névroses : atteint d'asymbolie totale à la douleur. il en ignore les ressentis, ne peut éprouver la moindre douleur physique - un handicape qu'il passe régulièrement sous silence, agacé qu'il peut être par les préventions que chacun aurait à lui réciter vis à vis de ce qu'il est. arrogant et suffisant, incapable de se mettre à la place de qui que ce soit. les banalités lui échappent, autant que les sympathies de façade.
cicatrices : 211
crédits : chat.noir (c) astra (a)

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▬ Mer 9 Sep - 16:01 ▬



Even though I walk through the
valley of the shadow of death...



you think you world is safe ? it is an illusion. a comforting lie told to protect you. enjoy these final moments of peace, here, before the strom is begin. for I have returned to have my vengeance. 'cause i'm not a hero and i'll never be.
(sarasvati)


Il a tout instauré, peut-être malgré lui. Caractère dévoilé, cette supériorité qu'il croit posséder – oh, ce n'est que le début de tout ce dont il peut user. Suffisance qui ne fait que s'échauffer, les paroles qu'il a laissé s'élever à mesure des mots qu'on lui donnait. Celui-là, il en a entendu parler sans jamais réellement s'y pencher ; mais l'intuition parle, délaisse ce sentiment de confiance sur lequel il pourrait si aisément s'arrêter. Ou presque. Le risque est à prendre, le bâton à tendre. Il est venu à lui, c'est un fait, une évidence qui ne se nie. Il est venu parce qu'il se devait de le faire, mensonges qu'il doit faire taire et qu'on lui a exposé, là, en une intéressante et drôle affaire. Pourquoi lui ? Parce que la réputation s'est hissée là où elle l'a porté, vers ces prises de tête qui finalement ont su se faire entendre et prôner. Non, ça aurait été une erreur que de ne pas le rencontrer. Ça aurait été une erreur que de ne pas s'y risquer – l'idiot qui s'est engouffré dans son bureau pour lui en parler n'a pas eu tort sur tout ce que celui-là vient animer. Oppressante et satisfaisante curiosité. Raison qui l'a poussé à tout donner, tout dévoiler, ces années de travail peut-être trop acharné. Cette liste de noms qu'il possède, c'est le seul atout de toute une carrière entière. Cette liste, c'est la plus belle et la plus grande des missions qui lui fut donnée et qu'il aspire à mettre au clair. Gangrène dont il n'a su s'enticher, méprisant pour ces âmes qui se sont vulgairement damnées. S'il a déjà eu envie d'en vomir, Lestat reste évasif mais le fait est là, l'idée toute tracée. Il n'a jamais fait qu'en être écœuré, les prunelles trop souvent braquées sur ces hommes qu'il surveille, qu'il essaie au mieux d'épier. Mais cette réaction, celle de l'homme qui lui fait face aujourd'hui, elle rappelle l'espoir au myocarde qui pensait être seul, désolé, un peu égaré. Enthousiasme qu'il ne peut nier, aide qu'il se devrait d'avoir mais qu'il a toujours refusé. C'est un premier pas qu'il vient d'oser, une première avancée dans tout cet engrenage loin de la rouille qu'il lui espérait. Clayton Banks, il n'aurait pu y croire – le choix d'un partenaire ne s'étant jamais arrêté sur celui-là, sur personne en vérité depuis qu'il s'est lancé sur cette pente-là. Réflexion qu'il se doit encore de faire travailler, la volonté qui réclame ce conseil d'état avec l'âme, l'esprit, la conscience si tant est qu'elle soit à même de pleinement raisonner. Dieu qu'il est tenté, en cet instant, de tout accepter – là, rien que dans l'espoir de faire tomber ceux qui barrent la route à cette justice qu'il s'était imaginé. Detroit et ses corridors trop embrumés. Detroit et cette pourriture qui n'a jamais fait que s’accroître dès que s'installaient ces ignobles obscurités. « Oui, j’ai besoin de vous en effet, mais ce que j’attends comme réponse c’est un « Oui, je vais vous aider »… Le rictus est léger, néanmoins ancré contre les lèvres abîmées. Il contemple, Lestat, il toise ce nouveau pion installé sur l'échiquier. Mais peut-être avez-vous besoin de réfléchir davantage avant de me répondre. En attendant, je vous remercie une nouvelle fois pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer et… pour le reste évidemment. » La poche qu'il a désigné, cette liste qu'il a choisit de garder, le reste du dossier rendu et délaissé. Nul doute qu'il saura faire ses recherches par lui-même, nul doute que cette idée toute donnée saura l'animer comme lui, fut un temps, quand les ennuis n'essayaient pas à le rattraper. Il avait dû se calmer, pour sa propre sécurité. Il avait dû taire certaines volontés, Lestat, pour continuer de prospérer. Mais la hargne s'est embrasée, ravivée d'une toute nouvelle étincelle qui se risque à pleinement flamboyer. Rien n'est perdu, certains angles peuvent être sauvés. Il veut y croire, Roseburry, et il s'y risquera probablement ; ce n'est plus qu'une question d'heures, qu'une malheureuse question de temps avant que ne revienne cette détermination, cet acharnement. « Je vous laisse une copie du dossier, tout y figure, tout ce que j’ai pu récolter, c’est à vous, faites-en ce que vous voulez. » Deux copies plutôt qu'une, ses informations à lui, celle du plus jeune qui s'était présenté à son bureau pour d'ors et déjà tout lui expliqué. Il l'accepte, ce présent échangé. Bien-sûr qu'il l'accepte, Lestat n'irait pas manquer une telle opportunité de pouvoir s'en prendre à ceux qui se croient cachés, ceux qu'il pourrait si aisément humilier. « Prenez votre décision en votre âme et conscience, vous savez comment et où me joindre. » Pas un mot, pas un mot pour lui. La fin n'est que murmure, que chuchotement délaissé. « À n'en pas douter. » Le sourire n'a pas décroît quand la solitude s'est réinstaurée. Énergie trop bien levée pour qu'il puisse ne pas y songer, ne pas ruminer. Qu'elles furent longues, les heures qui se sont ensuite écoulées. Qu'elles furent longues, ces minutes devenues éternités qu'il a laissé s'abattre, là, quand ses prunelles se sont abandonnées à ce dossier qui lui fut confié.

Trois jours. Trois jours à tout imprimer, tout ancré en cette mémoire parfois trop sollicitée. Trois jours, quelques vacances qu'il s'est octroyé. La maison silencieuse, défaite de cette once de vie qui a toujours manqué – davantage désormais, le séjour devenu salle de classe pour l'esprit qui doit comprendre, qui doit pouvoir s'élancer sur ce qu'il n'est pas encore à même de pouvoir nommer. Mais les nouvelles restent les mêmes, aussi certainement que la méthode du dernier meurtre n'a pas changé. Puzzle qu'il ne parvient pas encore à rassembler – Dieu qu'il a essayé, là, depuis les limbes de ce royaume qu'il n'a laissé personne fouler. Personne. Et pourtant. Décision fut prise. Décision assumée et décisive. Il l'a prévenu, en un message peut-être bref. Il l'a prévenu, cet autre qui était venu le trouver. Banks, qu'il le rejoigne. Qu'il ose une avancée dans les ténèbres de cette obsession rudement montée. Perfidie qu'il essaie à taire, perfidie qu'il essaie à classer aux côtés d'autres affaires. Au-dessus du canapé, sur le long pan de mur isolé, il a tout accroché, tout affiché, tout relié – maladie qui s'est dévoilée, le besoin de tout voir, de tout dévoiler, de tout rassembler. Il croit faire le lien, il croit parvenir à comprendre le cheminement qui commence à prendre forme. Bref est le sourire, bref est le rictus qui s'est installé contre les pulpeuses abîmées par la pression, cette absence de douleur qui ne peut l'en empêcher. Il les ronge de peu à ainsi ruminer. Il les ronge, à sang, sans même s'en rendre compte malgré l'état dans lequel il vient à les laisser. Le tableau est levé, tableau qui empiète sur la sérénité qu'il essayait à faire prospérer en ces lieux-là, loin des bureaux trop animés, loin des curiosités parfois trop mal placées. Invitation que Clayton a accepté, précisions qu'il pourrait avoir à lui apporter. Il l'espère, en un sens. Il l'espère, parce qu'il croit vriller sous l'absence de cohérence. Sommeil qui commence à manquer depuis quelques jours, sommeil sur lequel il a choisit de ne pas s'arrêter. Sursaut quand une présence se rappelle à la porte de la maison baignée d'obscurité, un sursaut en prenant conscience que bien des minutes, peut-être une heure, s'est écoulée entre son message et cette nouvelle arrivée. « Là, parfait. Venez. Installez-vous, soufflez deux secondes. On commence ensuite, très bien ? Parfait, commençons. » Il n'a rien laissé, les songes quelque-peu embrumés. Il n'a fait que réfléchir, qu'essayer de comprendre les motivations qui ont mené jusqu'à ces meurtres délaissés. Et il rumine déjà, en l'instant, sans lui donner l’occasion encore de pouvoir en placer une. « Du nouveau ? Quelques corps retrouvés ? Quelque-chose de plus qu'on pourrait ajouter à tout ce merveilleux merdier ? Dîtes moi que vous n'avez parlé à personne au central... »                                    





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no justice, no peace
I've let the sun set three hundred sixty five times with murder running deep in my heart. If I didn't directly pull the trigger, I sure as hell played my own part. Cause you know that it's a snake eat snake world. We slither and serpentine through. But we all took a bite and six thousand years later, this apple is getting harder to chew. Cause tonight, boys, we're eating like kings. Cause we've all tasted death too much it seems.
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Clayton Banks
Clayton Banks
Martyr

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▬ Mer 23 Sep - 2:28 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...



Quel merdier… Se faire jeter hors de Chicago pour avoir ouvert trop sa gueule, se retrouver ensuite en exil à Detroit et replonger dans le même schéma… La vie est un éternel recommencement.
A croire que tu n’apprendras jamais de tes erreurs mon pauvre Clayton., à croire que ça te plait ces situations inconfortables sous pression, où tu te retrouves seul contre tous…

Seul ? Non, plus tout à fait, désormais tu peux compter sur des personnes qui t’épaule : Jerry, Marc et … Roseburry. Vais-je pouvoir lui faire confiance ? Avait-il vraiment envie d'ajouter des problèmes à ceux qu’il avait déjà ? Est-il prêt à me suivre dans les enfers ? Il a déjà trop largement creusé la merde du central pour que l’idée ne lui ait jamais effleurée l’esprit, je lui ai dit … Il va réagir, il va bouger, il doit bouger, non c’est certain il bougera ce n’est qu’une question d’heures.

Je descends les escaliers, je croise des gens de la "maison" qui passent à côté de moi, ils me sortent de mes pensées, cet étrange sentiment de se sentir observé ne m’avait pas manqué. En même temps mon accrochage avec le boss a fait du bruit et tous les services doivent être au courant désormais. Bref je les emmerde, je défie du regard les plus insistants d’entre eux, continuant mon chemin jusqu’au bureau de Jerry.

Je cogne à la porte et entre comme à mon habitude.

« Jerry, c’est moi »

Assis derrière son bureau l’homme redresse la tête et son regard de geek s’éclaire.

« Oooh toi tu reviens de chez notre ami commun je me trompe ? Comment ça s'est passé ? Allez assis toi et raconte-moi tout !! » dit-il aussi excité et impatient qu’une groupie un soir de concert.

« Bien j’imagine… En tout cas aussi bien que cela pouvait se passer. Dans un premier temps peu réceptif et suffisant, puis visiblement il semblait plus intéressé qu’il n’y paraissait. J’aurai du mal à le jauger à le classer … »

« Tu n’y arriveras pas et même lorsque tu penseras avoir fait le tour du personnage il te surprendra encore… » me dit-il en me coupant la parole tout en laissant un rire s’échapper.

« Oui une personnalité complexe… Mais il m’a donné la preuve que nous sommes du même bord, nous avons les mêmes analyses sur le problème » dis-je en balayant du regard la pièce pour désigner le central « En revanche, à la différence de moi, il a eu le temps de faire un travail d’inventaire qui nous aidera énormément »


« Je le savais ! je savais qu’il surveillait tout le monde ! que t’a-t-il dit ?? »

J’étais tenté de lui sortir les documents que m’avait donné Roseburry mais cela représentait un trop grand risque, aussi bien pour lui, pour Lestat que pour moi… Je me devais les étudier avec attention, ensuite je jugerai de la pertinence de les partager avec lui ou Jones.

« C’est surtout moi qui ai parlé pour être honnête… Bref, il est de notre coté et il nous aidera, je le sens »

La déception se lisait sur son visage, il n’était pas dupe. J’avais éludé la question et Jerry n’était pas né de la dernière pluie. Pour autant un sourire se dessinait sur son visage.

« Ça aussi je le savais et je te l’avais dit ! C’est une tête de mule, un prétentieux indécrottable, mais c’est un homme bien qui partage les mêmes valeurs que toi »

Une fois de plus Jerry me surprenait mais je commençais à en prendre l’habitude. Je crois que ce poste à l’intendance lui convenait parfaitement en fin de compte : un poste au cœur des services, le nez partout et nulle part à la fois, insignifiant et pourtant omniprésent.

« C’est pas tout mais trêve de blabla… Qu’est ce qui t’amène ? T’es pas juste venu me voir pour me dire que Lestat ne t’a rien dit, non ? » La malice se lisait dans son regard.

« Non c’est vrai. Tu sais quoi sur le chef ? J’ai comme l’impression qu’il joue à un jeu dangereux. D’un coté il est tenu par quelqu’un ou quelque chose et nous écarte de la l’affaire pour mieux la gérer lui-même… Il y a un truc que je ne pige pas… »

« Pour le chef je ne sais pas. C’est un vieux de la vieille, il connait du monde, beaucoup de monde, on lui doit des services tout comme il en doit à d’autres personne, mais ce n’est pas un corrompu… en tout cas pas à ma connaissance » me dit il tout en prenant des pilules, avant d'enchaîner

« Quant à ce matin, oui il a retiré l’enquête aux gars de la Crim qui étaient sur le coup, ceux qui avaient découvert le corps du mec des Devil’s. De ce que j’ai pu en apprendre ce sont deux autres gars qui ont été placé sur coup, sont des gars de Confiance… Avec tout ce que cela sous entends »

« Malade ? tout va bien ? »

« Un problème aux reins, une connerie que je traine depuis des années, laisse tomber » la question semblait l’avoir agacé, je reprenais sans relever sa réaction.

« Des hommes de mains ou des hommes de confiance ? »

« Surement les deux, enfin probablement… Je n’en sais pas plus »

« Soit… » dis-je en tapant mes phalanges sur le bord du bureau « Je te remercie, j'y vais »

« De rien Clay, fait gaffe à toi »

« Garde ça pour moi tu veux ?» lui dis je en laissant sur son bureau les photocopies du rapport d'autopsie.

Je le quittais sobrement tout en lui faisant un clin d’œil d’approbation.

L’affaire se compliquait. En m’éloignant de son bureau je me disais que nous allions devoir être plus discret. Nos allez retour, nos rencontres étaient trop rapprochées et il ne fallait pas éveiller les soupçons.

De retour à l’étage, Jones me lança un regard entendu… Nous nous écartons à l’abris des regards indiscrets.

« J’ai parlé avec un des gars de la Crim, il l’a mauvaises, le chef leur a reproché de ne pas avoir respecté la procédure lors de la saisie des pièces à conviction sur les lieux du meurtre… Il les a traités d’amateurs et leur a retiré l’affaire avec effet immédiat. Le ton est monté, le pote du mec à qui je parlais s’est fait mettre à pieds pour le reste de la semaine… De mémoire les gars m’ont dit que c’est la première fois qu’il le voit dans cet état-là »

« Et les mecs qui ont pris la suite de l’affaire ? Tu en sais un peu plus ? »

« Vous allez rire… enfin je ne sais pas si cela va vous faire rire, mais bon » dit-il en toussotant
« Ce sont des gars de la brigade financière… Elle n’est pas bonne celle-là ?» Chuchota t-il en s’approchant de mon oreille.

« Ça n’a aucun sens non ? » ajout ’a-t-il

« Je ne sais pas… ça peut en avoir un… Le casino, les Zerillis, le chef qui ne voulait pas faire de vagues… On pourrait vite établir un lien »

« Tous dans le coup ? tous corrompus ? vraiment ?»

« De grés ou de force, je n’en sais rien Jones… il nous reste à le déterminer » lâchais-je en soupirant

Je tapais sur l’épaule de Jones tout en le félicitant

« Tu iras loin… mais ne t’expose pas trop, rappelle-toi qu’on bosse sans filet, ok ? Et pour Lestat Roseburry dès que tu en sais plus n’oublie pas de m’en parler »

Les vibrations de mon portable venaient interrompre notre discussion, un sms, numéro inconnu…

« Ce sera donc le OUI que vous attendiez tant, rejoignez-moi à mon domicile (…) » une adresse clôturait le sms.

« Il a bougé plus vite que je ne le pensais » je rangeai mon portable tout en prenant ma veste.

« Vous parlez de qui patron ? » s’étonnait Jones

« Viens avec moi tu verras bien, tu vas le rencontrer »

« Quoi ? on va chez lui ? »

« Oui et tout de suite, dépêche-toi »

Sans se précipiter mais sans perdre de temps, nous sortions du central pour rejoindre mon véhicule. Ni lui ni moi ne primes la peine de prendre la parole.

Jones était stressé, je le sentais… Je m’en voulais de l’avoir embarqué avec moi et pourtant il ne pouvait en être autrement. Maintenant je me devais le présenter à Lestat, le cacher serait une erreur.

« Il habite là ? » Dit-il alors que la voiture s’arrêtait devant son domicile, rue propre, plutôt tranquille, à son image.

« Faut croire… Tu vas rester à l’extérieur, sors de la voiture et reste en planque. Surveille la rue et la porte de sa piaule, je te ferai signe le cas échéant »

« Ok patron »

Je m’avançais vers la porte, je m’apprêtais à toquer lorsque la serrure se déverrouilla… la porte s’entrouvrit, laissant apparaitre un Lestat bien diffèrent que celui que j’avais pu laisser il y avait quelques heures.

Empressé, l’œil brillant il attendait de quoi étancher sa soif intellectuelle… le doute n’était plus permis, il mènerait le combat à mes côtés, un rapide coup d’œil sur un carte mentale disposé sur un panneau m’en donnait la preuve »

Me faisant signe de m’asseoir, les questions s’enchainaient avec rapidité ainsi qu'un appétit féroce.

« J’ai du nouveau oui… on a un nouveau cadavre, cette fois c’est un Devils, un second meurtre touchant à un gang, seul le second semble ne pas être lié à eux … chose à laquelle il faudra répondre »

Avant même que le professeur d’université ne me pose une nouvelle question, je reprenais mon exposé concernant le chef du central et ses amis de la financière.

« Donc pour moi… les Zerillis font pression sur le chef, ils n’en ont rien à foutre de leurs gars qui s’est fait buter à côté de chez eux, je dirai même que ça les arrange tant que la guerre avec les crows peut se faire tranquillement… D’ici à ce que les deux gars de la brigade financière soient à la botte des Zerillis également il n’y a qu’un pas. Contraint et forcé, le chef les auraient mis sur le coup pour maquiller l’affaire et faire porter le chapeau aux Irlandais une bonne fois pour toute… »

Soupirant calmement, je repris

« Pour ce qui est du Central, Jerry est au courant et là je ne vous apprends rien. En revanche je dois vous présenter quelqu’un, il est dans le même bateau que moi et il a toute ma confiance…Si nous devons bosser ensemble mon cher Roseburry, il va sans dire que je tiens à jouer franc jeu… Puis je aller chercher l’agent qui m’a accompagné ? Ne me dites pas que vous ne l’aviez pas remarqué, je ne vous croirais pas »


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sanctuaire : midtown ; au beau milieu du seul intérêt qu'il se soit jamais trouvé. il s'est hissé en ces milieux inconnus, dans une petite maison qui borde mille et une avenues.
ombres et névroses : atteint d'asymbolie totale à la douleur. il en ignore les ressentis, ne peut éprouver la moindre douleur physique - un handicape qu'il passe régulièrement sous silence, agacé qu'il peut être par les préventions que chacun aurait à lui réciter vis à vis de ce qu'il est. arrogant et suffisant, incapable de se mettre à la place de qui que ce soit. les banalités lui échappent, autant que les sympathies de façade.
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▬ Jeu 8 Oct - 23:24 ▬



Even though I walk through the
valley of the shadow of death...



you think you world is safe ? it is an illusion. a comforting lie told to protect you. enjoy these final moments of peace, here, before the strom is begin. for I have returned to have my vengeance. 'cause i'm not a hero and i'll never be.
(sarasvati)


« J’ai du nouveau oui… Le palpitant qui s'en enivre de cette mélodie-là, de ces mots énoncés. Et l'impatience qui flamboie, qui vient envenimer ce trop large brasier trop bien installé. La soif qu'on chatouille, la volonté qu'on vient attiser de quelques coups de bâton, de quelques syllabes savamment données. Du nouveau, pour taire un peu plus les doutes, les possibilités, toutes ces hypothèses qui n'ont cessé de s’enchaîner jusqu'à s'accaparer toute son attention sans ne rien plus en laisser. On a un nouveau cadavre, cette fois c’est un Devils, un second meurtre touchant à un gang, seul le second semble ne pas être lié à eux… chose à laquelle il faudra répondre. » Il acquiesce. Il acquiesce sans un mot, les prunelles qui s'abandonnent une fois de plus à tout ce qu'il a érigé, cette carte malmenée par les lignes qu'il a choisit d'y faire circuler. Tout, il a déjà tout fouillé – jusqu'à la vie de ceux qui sont tombés, qu'on a laissé pour mort comme dans l'espoir de le torturer. Lui, l'égocentrisme qui revient frapper l'encéphale qui y cherche un quelconque intérêt. Acculé, en l'instant. Il cherche, il lutte contre lui-même, contre ces mille scénarios qui se jouent à la seconde en cet esprit trop large, trop grand, trop travaillé. Ce qu'il cherche, c'est un point d'ancrage. Ce qu'il cherche, c'est un signe qui aurait échappé aux songes éparpillés – partout et nulle part, l'ultime paradoxe qu'il subit depuis bien des âges. Il tique, Lestat. Il tique sur ce qui lui échappe, jeu trop élaboré – partie trop bien lancée au cours de laquelle il n'a pas encore avancé. Rusé, le renard qui échappe aux filets. Rusé, l'animal qui parcoure les rues de ce théâtre décharné et qui sème ces quelques macchabées comme indice à cette chute qu'ils essaient de mettre en place, celle qu'il ne peut encore appréhender. Ô frustration que celle qui vient lentement le condamner à cette hargne qu'il pensait ne pas être à même d'ainsi s'élever. « Donc pour moi… les Zerillis font pression sur le chef, ils n’en ont rien à foutre de leur gars qui s’est fait buter à côté de chez eux, je dirai même que ça les arrange tant que la guerre avec les Crows peut se faire tranquillement… Point important, point qu'il ne doit négliger. Les paroles qu'il écoute quand le regard n'a de cesse de tout explorer, tout remettre à l'ordre de ses priorités. Quelque-chose leur échappe encore, depuis le début – une chose qu'il a probablement déjà su, par le passé, sous ces quelques recherches qu'il lui a confié. Par instinct, par nécessité. Celui qui se tient dans son dos, dès les premières secondes, s'est imposé en allié. D’ici à ce que les deux gars de la brigade financière soient à la botte des Zerillis également il n’y a qu’un pas. Contraint et forcé, le chef les auraient mis sur le coup pour maquiller l’affaire et faire porter le chapeau aux Irlandais une bonne fois pour toute… » Vérité qu'ils connaissent déjà, l'un comme l'autre – mais le réel problème est ailleurs, plus loin. C'est plus fourbe, plus travaillé. Et l'idée, l'idée qui se dessine peu à peu, portrait détaillé d'un fait intelligent mais risqué. Il sait, il croit savoir, Lestat. Il sait, et le myocarde pourrait presque s'en embraser sous cette adrénaline nouvelle qui s'est soulevée. « Pour ce qui est du Central, Jerry est au courant et là je ne vous apprends rien. En revanche je dois vous présenter quelqu’un, il est dans le même bateau que moi et il a toute ma confiance… Il pourrait refuser, Lestat. Il pourrait si l'esprit n'était pas à ce point concentrer sur ce petit détail qu'il ne parvient pas encore à nommer. Ce n'est qu'un point, une petite virgule qu'il ne parvient pas à matérialiser. Le cœur, le cœur qui pompe à toute allure sans qu'il ne puisse le réprimer. L'adrénaline qui s'embrase sous le jeu qui s'élance, qui s'impose, qui reprend. Les vieilles habitudes, tenaces. L'énergie de la traque, toujours aussi vivace. Si nous devons bosser ensemble mon cher Roseburry, il va sans dire que je tiens à jouer franc jeu… Puis-je aller chercher l’agent qui m’a accompagné ? Ne me dites pas que vous ne l’aviez pas remarqué, je ne vous croirais pas. » Et l'attention qui se détourne enfin de cette douce folie qu'il a laissé le happer. L'attention prise, concédée à celui qui se tient derrière lui et vers qui les prunelles claires reviennent se poser. Les sourcils froncés, les mots qu'il repasse en mémoire le temps d'une seconde, comme pour comprendre où ils en étaient. Un agent, celui qui l'a accompagné. Cette ombre, cette ombre qu'il a aperçu sans pleinement s'y attarder. Erreur. Grosse erreur de sa part et l'âme qui jure, l'âme qui se flagelle instinctivement d'avoir été si peu prévoyant. Il aurait dû être vigilent, il aurait dû appréhender ce nouvel instant. Et les doutes, et l'attention qu'il détourne de cet allié approprié. Le sang qui bouillonne, la chasse qui quémande sa présence pour complètement commencer. Et l'idée. L'idée qui résonne, qui rayonne.

La main qui se lève. La main qui le laisse s'animer comme bon lui semble tandis qu'il tient sa place, ce règne qu'il a instauré en ces lieux qui lui appartiennent. Grand bien lui fasse, il n'a pas besoin de plus, pas même de cette attention possiblement efficace. Qui sait, qui sait les dangers qui rôdent et qui menacent. Et pourtant, il laisse cette brève confiance accordée s'étaler, se perdre jusqu'à l'acceptation de cet être en ces lieux sacrés. Présence qu'il croit ressentir, frisson qui parcoure l'échine ; le dégoût pour cette humanité qui s'abaisse à défaut de s'élever. Les jugements déjà levés, l'arrogance qui gagne l'encéphale comme pour se remettre à régner. Pas un mot, de sa part. Pas un mot, il ne mérite même pas qu'il s'y attarde. Les paroles n'ont d'attention que pour celui qu'il a fait venir, que pour celui qu'il estime assez lucide pour que ses songes ne puissent s'offrir. « On ne regarde pas au bon endroit. Non, ils sont loin. Loin de la vérité, loin de voir ce qui pourrait finalement être une vérité. Et il ajoute, Lestat, à son tableau perfectionné – il l'ajoute cet écart qu'il a laissé s'imposer. Petite hypothèse silencieuse qui s'est immiscée jusqu'à tout éclairer, mettre des mots sur ce qu'ils ont manqué. D'abord l'un d'entre eux, ensuite un Devils. Mais les Crows, les Crows sont écartés. Pas un homme manquant, pas une âme qui se soit égarée. Cette guerre dont vous parliez... cette guerre, elle est commanditée. » Il pointe les lignes rouges qu'il a tendu entre chaque endroit répertorié, chaque dossier qu'il a épinglé contre le papier vieilli de ce séjour fatigué. Il désigne la raison, ce qui le pousse à raisonner. Il insiste, Lestat – parce qu'il croit avoir trouvé. « Ce n'est pas les Crows qu'il faut surveiller, ce sont eux. Les Zerillis. Ils l'attendaient, cette guerre. Ils l'attendaient mais elle ne venait pas... alors ils l'ont lancé. Peut-être. Ils ont la posture de victime, personne ne pourrait les soupçonner. » Ça l'amuse, ça l'intéresse un peu plus. Il veut avoir raison, Lestat, il veut pouvoir clamer qu'en quelques heures, à peine, il est parvenu à voir ce qui ne pouvait coïncider. L'entrain qu'il trouve en cette enquête offerte, plateau d'argent qu'il a pourtant failli refuser. Il s'en serait voulu, à n'en pas douter, si sa dernière décision avait été celle-ci plutôt que celle adoptée. « Parce qu'ils pourraient aisément aller jusqu'à tuer l'un de leurs hommes. Ils pourraient en sacrifier un, rien que dans l'espoir d'obtenir ce qu'ils attendaient avec autant d'impatience. » Les mots ne sont que murmures, constat qu'il répète comme pour s'en persuader, comme pour essayer d'y déceler ne serait-ce qu'un élément qui pourrait réfuter ce qu'il vient de démontrer. Et l'adrénaline, l'adrénaline qui n'a de cesse à corrompre jusqu'à cette âme ravivée. « Qu'est-ce que vous en pensez ? Pas vous, Banks, votre ami que vous avez laissé venir jusqu'ici sans savoir si vous pouvez réellement lui faire confiance ou non. » Et seulement là, il se tourne, Roseburry. Les mains qui se sont liées dans son dos, ces quelques pas qu'il est venu oser jusqu'à cette présence imposée. Il guette, les traits masqués de cette légendaire et effroyable neutralité. « Parce que tout ne résulte plus que d'une question de confiance en ces rangs abîmés. Je ne risquerais pas mon enquête sur l'amusement d'un homme qui n'aspire qu'à se hisser au plus près du danger – rien que dans l'espoir de pouvoir contourner les faits, défaire les quelques preuves qui pourraient être ramassées. Vous ne craignez pas que votre carrière en pâtisse finalement ? C'est le risque, vous savez, à vous risquer jusqu'ici avec cet homme-là. Nous ne sommes pas forcément dans les petits papiers de celui que vous continuez d'appeler « chef » quand il ne mérite que le titre de lâche. » Un haussement d'épaules, le débit de parole qui – pour ne rien changer – se dévoile aussi certainement que cette arrogance qu'il n'a jamais tenu à cacher. Spectacle sans fin qui ne fait que commencer et l'assurance qui suinte des pores de cette peau encore immuable, les sentiments tus et dissimulés.                                     





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no justice, no peace
I've let the sun set three hundred sixty five times with murder running deep in my heart. If I didn't directly pull the trigger, I sure as hell played my own part. Cause you know that it's a snake eat snake world. We slither and serpentine through. But we all took a bite and six thousand years later, this apple is getting harder to chew. Cause tonight, boys, we're eating like kings. Cause we've all tasted death too much it seems.
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Clayton Banks
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▬ Sam 16 Jan - 3:42 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...



J’observais, impuissant, Marc s’agitant comme un poisson accroché à l’hameçon de la ligne de Lestat. Certes je pourrais intervenir, hausser le ton en lui demandant de cesser de s’amuser avec lui, mais ce bizutage est salutaire, pour l’un comme pour l’autre.
Le professeur était méfiant, par nature et par nécessité. Il me tolérait comme partenaire, mais il n’aurait pas n’accepté que je lui en impose un supplémentaire sans s’être assurer de sa valeur, cela serait trop risqué.

Alors, se tenant à bonne distance de sa proie, tel un inquisiteur qui éprouverait la foi d’un païen comme on le fait pour l’or dans un creuset, il testât sa fiabilité en le marquant au fer rouge de ses questions acerbes entremêlées de sarcasmes.

Il encaissa chaque attaque, chaque mot sans broncher, le fixant d’un regard fébrile, refusant de laisser transparaitre la moindre faiblesse de caractère qui le mettrait sur la touche.

« Je ne cherche ni la gloire, ni les sensations fortes et je ne suis pas non plus l’un de vos étudiants M.Roseburry., Vous ne me faites pas confiance ? Très bien, testez-moi, vous ne m’appréciez pas ? Soit, alors limitons nos échanges… Mais que cela vous plaise ou non je suis dans le même bateau que l’inspecteur depuis le début et je ne me laisserai pas intimider »

Je laissais un sourire se dessiner sur mes lèvres avec un brin de fierté au vu du cran dont il venait de faire preuve.

Quant à Lestat, perché du haut de son arrogance, il continuait de le toiser au travers d’un regard bleu glacial qui ne laissait transparaitre aucunes émotions.

La tension était palpable, de longues secondes de silence s’écoulaient et la détermination de Marc montrait ses limites…

« Bien… je crois que les présentations son faites. Nous allons donc pouvoir continuer et le temps joue contre nous, vous en conviendrez »

Alors que Jones, reprenait son souffle, je me m’avançais vers son bourreau temporaire qui continuait quant à lui de le dévisager, à l’affut du moindre signe évocateur.

M’interposant entre les deux, je reprenais à son encontre.

« Nous sommes donc d’accord sur les grandes lignes, mais il nous manque quelque chose… Les Zerillis veulent la guerre, c’est un fait, mais toute cette mise en scène, les pièces retrouvées sur les cadavres, le cœur transpercé d’un seul coup net, tout cela ne colle pas. Celui ou celle qui est derrière tout ça veut laisser un message… mon sentiment c’est qu’il y a deux affaires en une et je n’arrive pas à faire le lien… A moins qu’il n’y est aucun lien ? »

« Possible » me disais-je à moi-même…

Je laissais mon regard se perdre une nouvelle fois dans cette pièce, son antre dans laquelle il tissait la toile de son raisonnement.

« Quoi qu’il en soit, il va falloir que nous agissions… Mais de manière, non officielle évidemment, nous n’avons plus le temps de nous perdre en conjecture »

Agir, bouger, c’était s’exposer et je n’avais aucune certitude que Roseburry m’emboiterait le pas, pourtant il fallait prendre le risque. L’heure était venue de se jeter dans l’arène et secouer la fourmilière, provoquer l’évènement et donc provoquer la faute.

Fixant Lestat du regard, je reprenais une nouvelle fois.

« Et quand je dis « Nous », je parle de vous et de moi ?... Sommes-nous bien d’accord ? Je n’ai pas votre talent en matière de psychologie meurtrière. Que ce soit pour empêcher cette guerre, serrer le meurtrier ou nettoyer cette ville, notre collaboration ne peut se limiter à de simples joutes verbales qui ne flattent que nos égaux » disais-je en lui faisant signe vers Jones.

« Le fait est que si comme je le pense le tueur veut nous faire passer un message, ne montrons pas que nous l’avons reçu, allons voir les Zerillis, il tentera quelque chose… Au pire nous en apprendrons un peu plus sur leurs intentions…Qu’en pensez-vous ? »

J’attendais la réponse de Lestat qui tardait à venir et sa décision serait déterminante sur la suite des événements. C’était un peu ma manière de le tester, de savoir ce qu’il avait en tête et où en était sa détermination.

Si comme je le pensais, c’était un prédateur, alors en bon prédateur il ne résisterait pas à l’appel de la chasse…

Pour Jones, s’il ne se faisait pas étriper psychologiquement dans les minutes qui allaient s’écouler c’est qu’il avait réussi son rite de passage, il ferait partie de l’équipe de manière officielle… pour le pire comme pour le meilleur, si tentait que le meilleur puisse encore advenir.

Je vous semble défaitiste ? Disons que je suis réaliste. Le nombre de nos ennemis s’allonge et je ne vois aucun signe annonciateur qui nous laisseraient entrevoir un dénouement favorable. Néanmoins la machine est lancée et je ne ferais pas marche arrière… je ne me coucherai plus.

« Et moi alors ? … Je vous accompagne ? » dit Marc, me sortant de ma réflexion.

Ce que j’allais lui répondre n’allais pas lui plaire… je comptais sur lui pour garder son calme au risque de voir Lestât lui sauter à la gorge.

« Non, je voudrais que tu prennes en filature les gars de la brigade financière à qui le Chef a refourgué l’affaire »

« C’est entendu… » lâcha-t-il d’un air résigné

« Marc tu dois être nos yeux et nos oreilles, on compte sur toi »

Je me tournais une nouvelle fois vers mon nouveau partenaire

« Mettons nous au travail tout de suite et allons-y, Jones prendra ma voiture, nous irons au casino des Zerillis avec la vôtre…Sommes-nous bien d’accord ? »

Suspendu à sa décision je le fixais dans l’attente d’une réponse positive de sa part qui viendrait fendre l’impassibilité de son visage.

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Lestat Roseburry
Lestat Roseburry
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ombres et névroses : atteint d'asymbolie totale à la douleur. il en ignore les ressentis, ne peut éprouver la moindre douleur physique - un handicape qu'il passe régulièrement sous silence, agacé qu'il peut être par les préventions que chacun aurait à lui réciter vis à vis de ce qu'il est. arrogant et suffisant, incapable de se mettre à la place de qui que ce soit. les banalités lui échappent, autant que les sympathies de façade.
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▬ Mar 2 Fév - 0:17 ▬



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Il guette, Lestat – vautour qui n'a pas quitté sa branche, qui joue sur son propre terrain. La torture immatérielle en seule alliée, les prunelles qui toisent sans pouvoir réellement s'en détacher. Oh, il essaie à tout voir, tout connaître, tout savoir. Il veut le lire, celui-là, intrus improbable qui s'est risqué à franchir la porte de son misérable fort d'ores et déjà trop remué. Les secrets qu'il veut percer, la détermination qu'il veut pouvoir y lire rien qu'en une fraction de seconde qu'il estime pourtant écoulée. Il tique, en silence. Il tique, s'apprête à enchaîner mais il en a déjà trop fait, parvient à le deviner à la manière dont ces traits-là se sont tirés. Mais les mots, enfin, s'élèvent. Ils percent l'instant, défont le silence du règne qu'il était venu imposer. Il ose, il répond, il se défend quant à tout ce qui fut délaissé. Le courage entre les deux mains, la volonté qui s'élève, drapeau blanc – quoi qu'entacher par son arrogance – qu'il vient à hisser. Mais ces prunelles claires, ces prunelles claires qui s'attardent sur cette nouvelle présence malgré cette autre voix qui vient à s'élever. Présentations faites, en amont. Elles ne sont encore que trop légères, confiance qu'il n'ira pas glisser dans les poches de l'audacieux qui pense pouvoir si aisément s'imposer. Dieu qu'il voudrait pouvoir tout entendre, la moindre des pensées que ce pitoyable esprit essaie à lever. Dieu qu'il voudrait pouvoir tout épier, jusqu'à la plus audacieuse image qui viendrait s'y ancrer. Soif de savoir qui se rappelle à l'encéphale accaparé, l'esprit concentré qu'on interpelle pourtant. Banks, lui-même. Banks qui s'en remet à ce qu'il a laissé entendre, qui revient sur des faits qui leur ont une fois de plus échappé. Il l'a dit, Lestat, l'a affirmé – il ne regarde pas au bon endroit, consciences éperdues qui s'éloignent du principal sentier. Peut-être que ce lien n'existe pas, c'est un fait – une possibilité qu'il a déjà sondé, quoi que de moitié. Rappel qu'il vient à ériger, celui-là, partenaire improvisé dans cette partie de chasse improvisée. « Quoi qu’il en soit, il va falloir que nous agissions… Mais de manière non officielle évidemment, nous n’avons plus le temps de nous perdre en conjecture. » Et les voilà, les paroles qui parviennent à faire dévier le regard qui s'était mis à juger. Les voilà, ces syllabes salvatrices pour celui qu'il continuait d'apprendre du mieux qu'il le pouvait – parce qu'il s'en défait. Parce qu'il en vient à écouter la proposition esquissée. Un aller simple dans la gueule du loup avec, en seule récompense, la possible faute qui jusqu'alors ne faisait que manquer. « Et quand je dis « nous », je parle de vous et de moi ?... Sommes-nous bien d’accord ? Je n’ai pas votre talent en matière de psychologie meurtrière. Que ce soit pour empêcher cette guerre, serrer le meurtrier ou nettoyer cette ville, notre collaboration ne peut se limiter à de simples joutes verbales qui ne flattent que nos égaux. » L'autre désigné, l'autre sur qui l'attention ne mérite plus d'être abandonnée. Parce qu'il a ravivé ce qui l'a toujours animé, l'ego qui roucoule sous ce qu'il a laissé lui échapper. Oh, il ne pourrait y résister, Lestat. Par nécessité pour cette enquête particulière, par volonté sous les compliments sur lesquels il s'est plus ou moins arrêté. « Le fait est que si, comme je le pense, le tueur veut nous faire passer un message, ne montrons pas que nous l’avons reçu, allons voir les Zerillis, il tentera quelque chose… Au pire, nous en apprendrons un peu plus sur leurs intentions... Qu’en pensez-vous ? » Un instant, rien qu'un instant, les esprits qui s'emmêlent, qui essaient à se trier. Un instant, rien qu'un dernier moment pour pouvoir s'en remettre à tout ce qu'il a déjà essayer d'élucider. Le regard trop clair qui s'attarde sur le tableau qu'il a constituait, répit qu'il offre à ceux qui attendaient probablement l'une de ses éternelles remarques peut-être trop violemment délaissée. Silence dont il s'abreuve, dont il s'enquiert pour tout remettre à sa place jusqu'à cette voix qu'il l'amène presque à soupirer. Syllabes qu'il voudrait ne jamais avoir attendu, pauvre petit chiot éperdu qui craint d'avoir à se tourner les pouces puisque sa hauteur, encore, ne peut égaler la leur. La sienne. Pauvre petite chose qu'il vient tout de même à éloigner, cet ami et allié. Mission dérisoire qu'il lui confie tout de même, mission qu'il accepte visiblement, peut-être peu friand des problèmes. Quoi qu'il en soit, il sait pouvoir réfléchir sans avoir à s'en préoccuper. L'attention qu'il n'a pas rendu mais qu'on revient quémander. « Mettons nous au travail tout de suite et allons-y, Jones prendra ma voiture, nous iront au casino des Zerillis avec la vôtre… Sommes-nous bien d’accord ? » Banks et cette soif de certitude. Banks et ce besoin inconditionnel de pouvoir être rassuré sur ce en quoi ils risquent de se lancer. Il le sait, Lestat n'a aucun doute là-dessus. Il le sait, qu'il ne saura pleinement résister à tout ce qui commence lentement à se tramer. Chasse ouverte dont il tient à profiter – pour satisfaire l'âme et cette quête impossible d'un semblant de sûreté. Pittoresque élan qui n'a fait que s'accroître à mesure que s'écoulaient toutes ces années.

Un dernier regard. C'est un dernier regard qu'il porte jusqu'à tout ce qu'il a emmêlé, tout ce qu'il a essayé de relier. Un dernier coup d’œil avant que les pas n'aient à s'enclencher, avant que l'air frais ne soit retrouvé. L'épicentre de toute cette affaire qu'ils rejoignent, les pensées qui se bousculent sans qu'il ne parvienne à trouver ce qui manque au dossier qu'ils constituent, peu à peu, bien qu'à une allure qui ne parvient pas à l'apaiser. Plus ils traînent, plus ils risquent d'avoir à ramer. Il ne le sait que trop bien, Lestat. Si l'erreur n'est pas commise, peut-être ne se présentera-t-elle jamais. Méticuleux sont ceux qui se risquent à ce genre de jeu – et lui, lui dans toute son arrogance, pense encore pouvoir l'être bien plus, dangereux audacieux. Parce qu'il n'a pas hésité, une fois de plus, à se risquer en plein cœur des emmerdes qui pourraient aisément le dépasser. Les dépasser. Clayton à ses côtés, fidèle Watson qui tient la laisse des réflexions hautaines qui pourraient aisément s'élever quand le moment n'est pas forcément bien décidé. Pensée qui l'amène à sourire, de peu. Bref rictus qui s'est ancré sur les lèvres immuables quand, finalement, ils se sont approchés de l'immense bâtiment. Lieu qu'ils commencent à connaître – malgré eux. Repère effroyable d'une famille en laquelle grouillent mille et une vermines, quoi qu'aujourd'hui si peu. C'est l'instinct, en soit, qui l'amène à demeurer derrière le volant. L'encéphale qui n'a pas cessé de travailler, quelques mots qu'il a cherché pour exposer la dernière de ses idées. Pourtant, il tient encore le silence – rien qu'un moment. Sa plaque qu'il a réajusté, l'heure qu'il a guetté avant que les pâles prunelles ne s'en remettent à cette trop excentrique entrée. « La gloire. » Les mots passent, flirtent avec les lèvres tandis qu'il songe, qu'il s'y perd. Sourire satisfait qu'il a laissé s'ancrer, l'attention toute donnée bien que le regard ne suive pas l'élan de cette dernière vers ce nouveau coéquipier. « C'est la gloire qui fait que tous ces corps sont mis en scène. Il veut l'attention, sait qu'il l'obtiendra tant qu'il parviendra à surprendre ceux qui viennent y déposer les yeux. » Le fil des songes qu'il expose, qu'il laisse s'installer en cet instant volé à la réalité. « Plus ce sera improbable, plus l'intérêt y demeurera. Ces gens-là, ils l'aiment, cette gloire. Est-ce que ça a un lien ? Je ne sais pas encore. Mais il faut y songer. » Il a haussé les épaules, Lestat. Finalement, ce ne sont que des suppositions, que des faits probablement imaginés. Peut-être se perd-t-il davantage, en un sens, à trop vouloir comprendre ce qui persiste encore à leur échapper. « Admettons que je dise vrai. Accuser un innocent, lui conférer tous les crimes commis jusqu'alors, encenser un peu cet espère de mauvais génie dont il serait doté mais qui ne lui appartient pas... celui ou ceux que l'on cherche ne pourraient qu'en être blessés. Et, croyez-moi, ils sont nombreux à partager cette folie des grandeurs... » Parce qu'il en a trop vu, au cours de sa carrière, des histoires qui y ressemblent, sur trop de points pleinement similaires. Parce qu'il a passé des années à étudier la question, à user d'éloquence en pleine conférence pour pouvoir en définir cette seule et dernière raison. La gloire, l'anonymat qu'ils ne supportent pas, ceux-là. « Songez-y, Banks, pendant notre entretien avec nos nouveaux amis. Le temps file et, ma foi, j'ai bien l'impression qu'ils nous ont d'ores et déjà remarqué. » Loin d'être ignorés, ces regards qui déjà, sur le véhicule, se sont posés. Trop attentifs, ces hommes que les ténèbres ont effleuré. « Et, en parlant d'amis, ne soyez pas prompt à confondre « amitié » et « utilité » ; davantage avec celui que vous avez conduit jusque chez moi tout à l'heure. Toute confiance est à travailler. » Et il l'a osé, cette main sur l'épaule à portée. Il l'a osé, comme pour appuyer les dires qui se sont dressés dans l'habitacle qu'il vient finalement à quitter. Grand plongeon qu'ils ont à faire au beau milieu de cet empire entaché. Ils étaient venus pour quelques détails de plus, pour une idée à se faire qui n'aurait pas encore pu être levée – il ne recule pas, Lestat, s'y risque puisque l'instinct le réclame, affamé de ces instants-là.                                      





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▬ Jeu 11 Fév - 2:19 ▬


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Nous nous mettons en route, Jones de son coté et nous du notre. Je m’arrête quelques secondes devant la voiture de Lestat.

« Pas d’actes héroïques hein, tu surveilles et tu observes, si y’a un problème tu nous appelles » Je ponctue ma phrase d’un clin d’œil paternel avant de m’engouffrer dans le carrosse clinquant de mon partenaire. Voiture de sport élégante, racée, avec un charme sophistiqué, rien ne dépasse d’un millimètre, tout est rangé brossé, lustré, la maniaquerie de Lestat suinte de tous les bords du véhicule

Tellement à l’image de son propriétaire

Me dis-je silencieusement, tout en parcourant du regard le véhicule, un discret sourire aux lèvres.

Le moteur démarre et nous partons. Nous parlons peu, c’est un euphémisme, mais n’est-ce pas normal après tout ? C’est la première fois que nous partons dans ce qui se rapproche le plus d’une mission.

Les rues et les maisons défilent dans un silence pesant, je jette un œil à mon portable…  15h00… je m’assure que la sonnerie est activée. Cela ne passe pas inaperçu, je sens son regard glacial ausculter mes gestes, disséquer mes habitudes. Les rues défilent et il me juge, comme si son cerveau de ne cessait d’être sur le qui-vive, boulimique de la moindre information dont il pourrait se repaitre. Je ne travaille pas avec un flic cette fois, je bosse avec un putain d’oiseau de proie.

Le casino des Zerillis se dessine, nous ne sommes plus qu’à quelques dizaines de mètres de notre objectif, Lestat réajuste sa plaque juste avant de lâcher nonchalamment un laconique « La gloire » avant de reprendre alors que notre véhicule s’immobilise.

« C'est la gloire qui fait que tous ces corps sont mis en scène. Il veut l'attention, sait qu'il l'obtiendra tant qu'il parviendra à surprendre ceux qui viennent y déposer les yeux. » un silence s’installe avant de reprendre « Plus ce sera improbable, plus l'intérêt y demeurera. Ces gens-là, ils l'aiment, cette gloire. Est-ce que ça a un lien ? Je ne sais pas encore. Mais il faut y songer. »

« Oui… La gloire… La gloire et l’orgueil. Ils transpirent aussi bien dans le décorum de ces crimes que sur la vitrine du Casino des rital, vous avez une idée derrière la tête ? »

Evidemment qu’il a une idée derrière la tête. Ces yeux brillent d’une lueur désormais familière, ses doigts battent la mesure sur le volant tels les tambours d’une armée qui s’avance sur le champ de bataille avant la charge… et elle ne tarde pas à venir.

« Admettons que je dise vrai. Accuser un innocent, lui conférer tous les crimes commis jusqu'alors, encenser un peu cette espèce de mauvais génie dont il serait doté mais qui ne lui appartient pas… celui ou ceux que l'on cherche ne pourraient qu'en être blessés. Et, croyez-moi, ils sont nombreux à partager cette folie des grandeurs… »

Alors il est prêt à aller jusque-là ? Je l’ai vraiment bien compris ? Merde je ne l’avais pas vu venir celle-ci. Je ne cache pas que l’idée m’a effleurée l’esprit, mais de là à la concrétiser… On jetterait donc un innocent en pâture, un montage fait de toute pièce… Soit.

J’approuve son idée, mais j’aurais préféré qu’il me mette au parfum avant de nous retrouver devant la gueule du vice-consul des Zerillis, drapé dans son costume de lin froissé, dressé comme une statue romaine sur le perron de son colisée avec sa garde prétorienne tout autour de lui.

« Et vous me dites ça maintenant ? Juste là maintenant ? … Vous êtes sérieux ? » Je m’attarde un moment mon regard dans le sien, dégoulinant de son flegme britannique digne d’une vieille rombière de Buckingham palace.

« Et merde… Vous êtes sérieux… » je me masse les arcades sourcilières « Sauf votre respect votre majesté… Vous me fatiguez déjà et cela ne fait même pas 24 heures que nous travaillons ensemble » mes mots s’accompagnent d’un rire nerveux qui me sort de la tension dans laquelle nous étions plongée.

« Songez-y, Banks, pendant notre entretien avec nos nouveaux amis. Le temps file et, ma foi, j'ai bien l'impression qu'ils nous ont d'ores et déjà remarqué. » relance t-il avec l’assurance qui le caractérise.

« Vous dites ça parce que cela doit bien faire 5 min que Jules César s’impatiente en nous regardant tailler le bout de gras ? Ok… Ok … On va la jouer comme ça, on improvisera et je compte sur vous pour rebondir s’ils nous prennent à défaut… Après tout c’est vous qui avez l’idée, alors me faite pas le coup de tourner les yeux quand je vous ferai la passe hein… Mon ami » je ponctue ma phrase en faisant cogner mes phalanges sur le tableau de bord et nous sortons du véhicule avant de nous diriger vers le Casino.

« Et, en parlant d'amis, ne soyez pas prompt à confondre « amitié » et « utilité » ; davantage avec celui que vous avez conduit jusque chez moi tout à l'heure. Toute confiance est à travailler. » me dit il comme s’il avait besoin de clarifier une situation ambiguë.

L’aurais-je piqué au vif ?

« Jones est honnête et loyal, on peut compter sur lui. Encore une fois, libre à vous de le battre froid. Rassurez-vous, il ne s’en formalisera pas et moi non plus. » répondis je sur un ton formel avant de reprendre avec une pointe d’ironie.
« Quant à l’amitié… Elle se gagne en effet, alors laissons cela aux orgueilleux qui s’imaginent que les gens se pressent autour d’eux pour leur mendier… Vous et moi, nous sommes au-dessus de ça non ? » je finissais sur un clin d’œil, petite pique destinée à son égo, lui dont la tirade sur la gloire et la vanité résonne encore sera certainement l’apprécier.

C’est que je vais finir par y prendre gout à le houspiller ce cher Roseburry ….

Vincenzo Ranieri, cousin du parrain Zerillis, le regard faussement souriant à la manière traditionnelle mafieuse ne tarda pas à nous accueillir

« Bonjour Monsieur Banks, comment allez-vous ? Je ne vous cache pas que mes hommes vous ont repéré vous garer et sont venus m’avertir de votre arrivée imminente… Si vous comptiez me faire une surprise c’est tombé à l’eau » dit-il en laissant échapper un rire mondain que ses sbires reprirent à leurs comptes.

Je ne pris pas la peine de tourner la tête vers Lestat… Son amour pour les mafieux n’était plus à prouver et je l’imaginais déjà cherchant la moindre faille dans la posture ostentatoire du caïd qui se trouvait devant lui.

« Eh bien je suis ravi que votre moral et celui de vos hommes aille mieux… La dernière fois que nous nous sommes quittés j’entendais des cris de vengeance et aujourd’hui l’humeur est au beau fixe, vous récupérez vite dites-moi… » répondis je sur le même ton ironique que mon interlocuteur.

Un sourire coincé se figea comme un vieux fond de sauce bolognaise sur le visage de Raniéri et de ses compères

« Bref… Cessons là les enfantillages, venez, entrons… » se retournant vers un de ses molosses il reprit « Tino va nous chercher des cafés et fait les monter dans mon bureau »

Je n’étais jamais rentré dans le Casino des Zerillis, si le mauvais gout rococo d’un décor italien dominait, on ne pouvait leur faire le reproche d’avoir lésiné sur le luxe, escalier en marbres, tenture de soie et dorures… le rouge et le doré se tailler la part du lion dans ce temple du jeu, petit Las Vegas de la Côte Est, véritable manne financière de toute la famille.

« Je vous en prie entrez et installez-vous » dit-il en désignant deux confortables sièges placés devant son luxueux bureau « Alors avez-vous du nouveau ? »

Nous y étions, il était temps d’ouvrir le piège.

« Nous en avons en effet, nous tenons un suspect potentiel et nous aurions besoin qu’un de vos hommes, un de ceux qui aurait vu la silhouette s’enfuir le soir du crime, vienne au poste pour l’identifier »

Je regardais attentivement la moindre de ses réactions, le moindre tic nerveux ou clignement de cils qui pourrait être la manifestation d’une éventuelle déstabilisation.

Un sourcil se dressa… Le signe tant attendu ? Possible …

« Ah ? … A la bonne heure, un Crow je suppose »

La phrase sonnait comme un aveu. Non pas qu’ils étaient à l’origine des meurtres, mais qu’ils voulaient faire porter le chapeau aux Crows, l’occasion qui fait le larron, la thèse de Lestat était donc validée…Mais il n’y avait pas que ça, je savais que les deux scalpels aiguisés que mon compagnon avait à la place des yeux l’avait remarqué.

Ce petit sursaut de sourcil trahissait la surprise, non pas celle d’apprendre une nouvelle inattendue mais celle de ne pas avoir été averti plus tôt par d’autres personnes, par ceux qui étaient à leur bottes … probablement ceux à qui le chef avait refilé l’affaire.

Les anglais sont bon au Rugby non ? … Je ne sais pas depuis combien de temps Lestat est au états unis, mais s’il lui reste encore quelques souvenirs de son sport national, j’espère vivement qu’il saura percevoir la passe aveugle que je viens de lui faire, dans le cas contraire notre artifice tombera à l’eau.

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Lestat Roseburry
Lestat Roseburry
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown ; au beau milieu du seul intérêt qu'il se soit jamais trouvé. il s'est hissé en ces milieux inconnus, dans une petite maison qui borde mille et une avenues.
ombres et névroses : atteint d'asymbolie totale à la douleur. il en ignore les ressentis, ne peut éprouver la moindre douleur physique - un handicape qu'il passe régulièrement sous silence, agacé qu'il peut être par les préventions que chacun aurait à lui réciter vis à vis de ce qu'il est. arrogant et suffisant, incapable de se mettre à la place de qui que ce soit. les banalités lui échappent, autant que les sympathies de façade.
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▬ Dim 7 Mar - 22:36 ▬



Even though I walk through the
valley of the shadow of death...



you think you world is safe ? it is an illusion. a comforting lie told to protect you. enjoy these final moments of peace, here, before the strom is begin. for I have returned to have my vengeance. 'cause i'm not a hero and i'll never be.
(sarasvati)


L'ambition qui gueule, dégueule sa foi. L'ambition qui réclame d'être encensée, qui cherche à faire place dans cet esprit trop enflammé ; quoi qu'en ce moment bien trop sollicité. Il voudrait pouvoir s'en défaire, Lestat, de ces quelques craintes qui se sont levées – imparables qu'elles se sont faites pour le cœur qui n'apprécie pas d'avoir ainsi à vaciller. Raison pour laquelle toute l'attention se porte sur les traits de ceux qui les ont remarqué, attendu ; chiens enragés qui n'hésiteront pas à leur sauter à la gorge dès que l'occasion sera à portée. Mais l'audace qui guide les pas, les quelques mots échangés qui résonnent encore dans l'encéphale tremblant mais déterminé. S'ils sont au-delà de tout ce que requiert la confiance pour être installée ? Évidemment. Lestat n'en doute même plus malgré les quelques temps qui se sont à peine écoulés. Parce que celui-là a su comprendre ses motivations, la volonté féroce de l'être qui cherche la vraie justice, celle qu'on ne cesse de ternir et de rabaisser. Parce qu'il a fait profil bas, aussi certainement que lui, face à la corruption que ni l'un ni l'autre n'aurait pu endiguer. Dans le même gouffre, les deux hommes qui se font accueillir comme le seraient quelques invités d'honneur en ces lieux trop dorés. Griefs qu'il écoute quand ils n'ont fait qu'avancer, la parole qu'il laisse à ce comparse improvisé. Pas un sourire, pas un rictus ; seulement l'azur qui tente à percer les défenses volatiles des hommes qui, devant eux, en mur, se sont dressés. Qu'importe les ronds de jambe, qu'importe les faux semblants, il saura voir au-delà du voile qu'ils essaient à faire régner. Le croit-il encore quand ils ont à avancer, à s'engouffrer dans le manoir des mille secrets. Parfait bureau en lequel on les somme de s'installer et lui qui jauge, qui ne fait que parader sans réellement s'installer. Grandeur qu'il préfère tenir, grandeur qu'il tient à faire prôner. L'arrogance qui suinte des traits fermés. Et les paroles qui tombent, qui ne font que s'installer. Les lourdes mailles métalliques que Clayton dépose déjà, l'hameçon qu'il s'apprête à tirer dès lors que la ligne viendra à se tendre avec fermeté. Et la surprise sur le faciès de celui qui ne s'y attendait pas. Fierté touchée, peut-être, ou l'outrance de ne pas avoir été le premier informé de cette hypothèse amenée. Non, en l'état, ces dires se doivent de venir faits, vérité. Et le voilà enfin, ce rictus tant attendu de la part du britannique qui se contentait jusqu'alors d'observer. Guerre qui ne fait que trembler, qui attend le dernier fracas pour être révélée. Prêts à tout, ceux-là, pour en venir à cette misérable finalité. Il lorgne, le prédateur. Il lorgne sur la proie qui ne sait plus réellement sur quel pied danser. Oh, il aime à y croire, Lestat, d'avoir vu juste dans la pathétique danse de ceux qui ont tout commandité. S'il savait. Loin de toute vérité, convaincu de ce qu'il peut percevoir, des mille idées qui se sont ravivées dès lors que la nouvelle fut annoncée. Le jeu qui ne fait que commencer, le cœur qui palpite sous la faim d'une chasse qui n'a fait jusqu'en l'instant que trop l'amuser. Il a laissé le personnel de côté, il a fait taire ce que le cœur persistait à porter. L'essence de l'âme seule qu'il laisse s'exprimer. Calcul mental en lequel l'esprit vient à se plonger – addiction toute décelée que celle qui l'anime devant les enjeux auxquels ils sont venus se confronter.

Pression levée, trop bien installée. Pression qui tangue, qui fracasse les environs, les murs aux nombreuses dorures mal conservées par les années. L'usure en maîtresse en ces lieux si bien cachés, qui pullule jusqu'aux esprits effarés. Moment mis en suspens, que la réalité vient abandonner. Lui, l'idiot qui se croit intouchable, au-delà de toute mortalité. Lui, l'arrogant qui se croit malin, qui délaisse bien trop d'âme en ces quelques coups montés. Assoiffé, Lestat, d'une justice parfaite qu'il ne pourra pourtant jamais faire régner. Ignorée, cette évidence toute connue, pas acceptée. Il sait mais s'y risque, s'engouffre dans la gueule du loup quand quelques pas sont osés. Il s'est avancé, le sourire qui s'est étiolé pour ne rien avoir à leur concéder. Pas à ceux-là, ceux qui ne méritent même pas de pouvoir prospérer. « Peut-être l'auriez-vous préféré mais, malheureusement, je me dois d'être honnête avec vous – bien qu'il soit étonnant que nul autre ne vous est encore prévenu. » Il a haussé les épaules, feint la surprise à son tour. Comédien de renom qui se planque dans les ombres les plus opaques, talent inné qu'il aime à user. Le voilà, dans toute sa splendeur, le Lestat qui se joue des esprits considérés comme faibles à côté de celui qu'il persiste à faire travailler. « Nous parlons d'un simple citoyen, aux rancœurs assez exacerbées. Convaincu que vous, d'autres également, soyez à l'origine de bien des maux qu'il a eu à endurer. » Il accuse, par nécessité. La grandeur qu'il doit faire trembler, la sérénité qu'il se doit d'entacher. Le contrôle qu'il veut posséder, l'idiot qui ne craint ni la mort ni les tortures qu'on pourrait lui promettre pour les paroles qu'il ose faire résonner. « Il est important de noter l'intelligence de ce dernier. Réussir à vous duper afin que vos hypothèses se portent ailleurs que sur la banalité qui jonche les façades de votre... empire. » Les sous-entendus, présents, distillés. Les sous-entendus qu'il aime à laisser s'ancrer, faille qu'il essaie à élargir, à creuser jusqu'à quérir quelques mots qui n'auraient peut-être jamais dû être échappés. Qu'elle vienne, l'erreur qu'il cherchait. Qu'elle s'appose, qu'elle vienne se planter telle une lame sur le bois trop bien verni où ces bras se sont posés. « Il a l'honneur de me surprendre mais soyez sans crainte, nous le tenons enfin et il faudra, évidemment, que votre homme vienne l'identifier. » L'assurance en parfum échappé, place qu'il est enfin venu prendre sur l'un des sièges qui fut, plus tôt, désigné. Il guette, Lestat. Il guette la petite bête qui pourrait, peut-être, se renfoncer dans ce trop grand siège qu'il semble enclin à vouloir protéger. Qu'il panique. Rien qu'un signe, rien qu'un geste suffirait – de quoi satisfaire l'ego de celui qui croit avoir vu juste dans la partie qu'il vient de lancer. « Nous étions pourtant sûrs que quelqu'un vous préviendrait... »                                       





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no justice, no peace
I've let the sun set three hundred sixty five times with murder running deep in my heart. If I didn't directly pull the trigger, I sure as hell played my own part. Cause you know that it's a snake eat snake world. We slither and serpentine through. But we all took a bite and six thousand years later, this apple is getting harder to chew. Cause tonight, boys, we're eating like kings. Cause we've all tasted death too much it seems.
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Clayton Banks
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▬ Mar 27 Juil - 1:28 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...



Mon assist était là, il saisit la balle et fila vers les lignes adverses …

« Nous parlons d'un simple citoyen, aux rancœurs assez exacerbées. Convaincu que vous, d'autres également, soyez à l'origine de bien des maux qu'il a eu à endurer. »

Premier raffut !

Le coup de boutoir enfonce la défense adverse… L’hypothèse est balayée d’un revers de main, l’italien accuse le coup, les narines frémissent, le sourire se fait plus crisper. L’anglais est en jambe et il ne laisse pas le temps à son adversaire de retrouver ses esprits.

« Il est important de noter l'intelligence de ce dernier. Réussir à vous duper afin que vos hypothèses se portent ailleurs que sur la banalité qui jonche les façades de votre... empire. »

Second raffut !

Les manches sont ajustées nerveusement… L’homme de main, arrive et pose les cafés sur le bureau avant …

« Les Cafés monsieur »

… de se faire éconduire avec agacement.

« Oui oui Tino ! Laisse ça là ! Tu ne vois pas que je discute avec nos amis là ?! Et fait attention aux documents ! Disgraziato ! Maléducato ! Via !»

Et sous les yeux ébahie - pas tant mais bon - de son seul et unique spectateur, l’ailier du quinze de la rose explosa le second rideau défensif.

« Il a l'honneur de me surprendre mais soyez sans crainte, nous le tenons enfin et il faudra, évidemment, que votre homme vienne l'identifier. »

Aurait-il tout donné ? Economisait-t-il ses forces ? Absolument pas ! Ce n’était qu’un décalage qui allait précéder le débordement d’une défense vacillante.

« Nous étions pourtant sûrs que quelqu'un vous préviendrait... »

La charge du fer de lance britannique, tel l’auguste Saint-Georges pourfendant le dragon dont la croix arbore leur drapeau, aura couté cher à la Squadra Azzurra.

Le café est repoussé et le regard se fait plus acéré.

Quittant sa confortable posture et s’inclinant sur la table, les bras posés, les mains nerveusement croisées, il s’approcha de Lestat.

La tête légèrement inclinée, il fixait l’officier le regard remplis d’un mépris vulgaire trahissant sa véritable ascendance qu’il ne pouvait plus désormais réprimer. Elle dégoulinait de derrière le mobilier baroque de son bureau tout comme de son costume trop cher payé et des pores de sa peau.

Tu insinue quoi hein ? T’as les couilles d’aller au bout de ton idée batard de flic ? Tu sais qui on est ? Tu sais où tu es là ? T’es chez nous ! Tu veux sortir vivant ou mort de ce putain de bureau fils de chien ?? Hein ?? Vas-y ! Parle !

Voilà ce qu’il aurait voulu lui dire, voilà ce que ses yeux lui criaient. Mais, comme dans les plus belles histoires d’amour, où parfois on ne se dit jamais je t’aime il se contint et nous servi un sobre :

« Qu’on me préviendrait ? ... »

Les murailles de la défense italiennes étaient en ruine, l’embut était ouvert, la voie dégagée… Il aurait pu finir le travail tout seul, mais avant que l’agacement de la commedia dell’arte fasse place à une colère ritale écumant de rage, il était venu pour moi le moment de récupérer la balle et de concrétiser les efforts de mon partenaire.

« Eh bien oui, qu’on vous préviendrait, pourquoi cela vous étonne-t-il ? Vu la panique qui règne au Central, nous n’aurions pas été surpris qu’on vous ait déjà convoqué »

Face à une défense qui réunit ces dernières forces, il me fallait ruser : la manœuvre n’était pas de mettre le feu au poudre… en tout cas pas avant d’avoir mouiller la mèche.

« Sommes-nous donc tous d’accord ? Vous êtes un homme occupé et nous ne souhaitons pas vous déranger plus longtemps » dis-je en finissant mon café tout en me levant de ma chaise.

Le duel de regard qui se jouait à côté de moi électrisait la pièce comme lorsque deux animaux sauvages s’apprêtent à se sauter à la gorge.

L’heure était venue de faire une dernière feinte.

« Votre café est excellent, vous féliciterez votre collaborateur, il honore la réputation de vos barista »

L’absurdité de la phrase, au vu des circonstances, fit détourner la tête du sicilien qui me regarda interloqué.

« Il est 16h00, hmmm mettons 18h00 au central ? Voyez-vous il est déjà aux arrêts depuis 24h00 et sans accusations valable nous devrons demander au juge de le garder au frais un peu plus longtemps… »

Je pris une pause avant de finir par

« … Ou le libérer, mais qui sait ce qui pourrait l’attendre dehors n’est-ce pas ? les rues ne sont plus sures avec ce tueur »

La mâchoire serrée, le regard froid, il nous lâcha un sobre :

« Oui faisons ça, je ne vous retiens pas, j’ai à faire en effet, des coups de fils à passer qui ne peuvent attendre… TIIIIINO !!! » hurla-t-il comme pour extérioriser sa colère.

« Raccompagne les officiers et débarrasse-moi tout ça là ! »

« Non je vous en prie Tino, nous connaissons le chemin… Vous permettez que je vous appelle Tino ? Nous serons appelle=é à nous revoir » lui dis-je en lui flattant l’épaule de la main sous les yeux de son patron qui nous fusillait du regard.

Nos deux silhouettes progressaient jusqu’à la sortie du repère des loups dans un silence que ne ponctuaient que les carillons des machines à sous.

Sans un regard l’un pour l’autre nous sortîmes, prenant notre plus bel air détaché, attendant quelques mètres avant que je me laisse aller à un sourire où se mêlait satisfaction et orgueil. Un sourire potache, le même sourire que l’on affiche lorsque l’on a baisé quelqu’un… Sourire qui ne fut que de courte durée car, alors que nous approchions de la voiture de Lestat, une voix retentie derrière nous.

Une voix d’un homme mûr, une voix pleine d’assurance, rassurante, avec un fond de bienveillance comme saurait le faire un grand-père

« Messieurs ?? Officiers ?? Attendez s’il vous plait !!»

Nous nous arrêtâmes quelques seconde pour nous retourner

« Je n’ai plus l’Age de vous courir après haha. Ce que c’est de vieillir ma parole ! Avant c’est après moi qu’il fallait courir et aujourd’hui si je n’avais pas mon chauffeur je me demande bien ce que je deviendrais ! » dit-il en regardant un homme d’une quarantaine d’année, débout près d’une magnifique Cadillac.« Attends-moi à l’intérieur Silvio, je n’en ai pas pour longtemps »

« Monsieur Valente, c’est un plaisir de vous rencontrer, que pouvons-nous pour vous ? »

« Oh vous me connaissez et nous ne sommes jamais rencontré ! Quelle époque on vit ?!  Mais moi aussi je vous connais Messieurs Banks et Rosebury, le fleuron de la police de notre belle ville … haha. Voyez-vous nous sommes à l’heure des médias, des réseaux sociaux, aujourd’hui comment préserver notre intimité je vous le demande ??! Peut-être me connaissez-vous également pour les dons que je fais chaque année à l’œuvre des orphelins de la police de Detroit j’imagine, la signature en bas du chèque c’est la mienne figurez-vous »

Autant Raniéri était un pauvre connard prétentieux et ce n'était un secret pour personne, autant nous ne savions que peu de choses sur ce Valente. Véritable homme de paille ? Eminence grise ? Rien ne filtrait de ce personnage atypique.

« Ahalala les temps changent et vous savez quoi ? Il ne faut jamais restez à la traine, c’est ce que me disait toujours mon père ! haha … ça et mise toujours sur le boxeur noir qu’il disait ! Un génie mon père… aaah paix à son âme » dit-il avant d’embrasser la croix qui pendait autour de son cou et de reprendre en manifestant une gêne toute feinte à mon encontre.

« Enfin, cela va sans dire officier, je n’ai pas dit ça dans l’intention de vous vexer bien évidemment !»

Enculé de bouffeur de pâte …

« Oui bien évidemment Monsieur Valente, mais sinon venons-en au fait voulez-vous… » Répondis je à mon tour avec une pointe d'agacement.

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Salvatore Valente
Salvatore Valente
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sanctuaire : midtown, dans les belles allées, là où toutes les haies sont taillées. dans les tréfonds de ruelles isolées, grande bâtisse qui dévoile le luxe d'une vie d'ores et déjà bien entamée.
ombres et névroses : un tatouage, une appartenance à une famille en laquelle s'est placée toute son allégeance. il est là, ancré contre la chair que les tissus onéreux habillent depuis des années. un œil de verre pour masquer les affres de bien des hostilités, couleur différente de cette prunelle qu'il lui reste pour l'instabilité que ce misérable détail parvient à insuffler.
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▬ Mer 4 Aoû - 0:22 ▬



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(sarasvati)


Pressant, ce message qui lui fut destiné. Pressant pour ce qui encombre les locaux sur lesquels il se doit de veiller. Fouines tenaces qui s'y sont risquées, qui se sont introduits là où nulle pauvre âme n'a le droit de se balader. Il a tiqué, juré même avant que la prunelle fonctionnelle n'ait à se lever. Puis un souffle, un soupire lassé qui s'est extirpé, arraché des lèvres que l'usure et le temps ont marqué. Il avait à faire, à gérer. Il avait quelques occupations à honorer avant que cette urgence ne parvienne à tout saccager. Alors il a cédé à la précipitation. Il s'est élancé jusqu'à cette voiture trop chérie, trop bichonnée. Rien qu'un mot à ce fils qui n'a pu que constater cette fuite, cet élan tout approprié pour rejoindre cet Empire menacé. Oh, il y tient à ce trône qui lui fut concédé. Il y tient, doit encore s'assurer que les murs tiendront pour ne pas devenir ruines émiettées. Et le voilà à ressasser tout ce qu'il a pu manquer, tout ce qui lui fut rapporté en quelques mots, quelques sous-entendus pas même expliqués. Fatigué, Salvatore, par ces incapables trop tendus que les ombres parviennent à corrompre depuis quelques temps, frayeurs qu'il ne sait plus comment endiguer. Froids sont les traits, perdu ce regard qui s'attarde sur les façades devant lesquelles ils ont à passer. Trop précieux, ce temps qui continue de filer. Il a tiqué, Valente. Il a tiqué jusqu'à maudire ces hommes que la stupidité semble gouverner. Ce sont ses terres qu'ils sont venus piétiner, l'équilibre de sa famille qu'ils sont venus faire vaciller. Déterminé, le vieil homme, à éloigner ces curieux de tout ce qu'il se doit de faire régner. Jusqu'à le récupérer, ce masque qu'il se plaît à offrir aux regards qui viennent s'y poser. Les ombres, ténèbres opaques qu'il laisse submerger la vérité derrière les traits souriants qu'il a arboré. Là, sous les lueurs étouffantes d'un soleil encore timide, il s'est risqué à les héler. Il a suivi les pas déterminés de ces deux spectres dérangeants pour ceux qui ont tant à cacher. La voix qui a porté, qui attire l'attention avant qu'il n'ordonne implicitement à ce chauffeur d'user d'un peu de patience – le choix qui n'est pas laissé. Il le sait, Silvio. Il sait ce qui pourrait s'abattre sur sa conscience si les ordres n'étaient pas respectés. Et, dans l'habitable de sa merveille, il s'enfonce. La paix pour ceux qu'il se doit de confronter, la paix pour lui-même qui se doit encore de jouer au vieillard que les années ne parviennent pas à faire tomber. Et les voilà qui s'imposent, qui offrent la possibilité d'une discussion. Les voilà qui s'avancent en plein dans ce piège qu'il s'est risqué à tendre – lui, l'arrogant, le prétentieux, le manipulateur des anciens temps qui ne craint que trop peu. Jusqu'à pleinement s'y engouffrer, là, dans ce jeu qu'il n'a plus à perfectionner. Il parle, parle et parle, détourne cette attention qu'il tient à faire vaciller. Jusqu'à trahir ces recherches que tout homme pourrait avoir entrepris. Jusqu'à nommer ces âmes qui se tiennent devant lui, ce sourire bienveillant, fier presque de pouvoir les rencontrer, sur lequel il insiste, il appuie. Jusqu'à continuer, encore, rien que dans ce pathétique tour qu'il aime à laisser contempler. Il s'emporte, s'éloigne du sujet initial puisque résonne cette certaine nécessité. Il s'éloigne, s'emporte jusqu'à ces maladresses qu'on ne peut blâmer de la part d'un vieil homme que l'esprit menace d'abandonner. Puis viennent les excuses, ces quelques attentions nécessaires pour ne pas froisser. « Oui, bien évidemment Monsieur Valente, mais sinon venons-en au fait, voulez-vous… » Le sourire naïf qu'il retrouve, cette grandeur qu'il feint voûtée. Parfait, Salvatore, parfait dans cet apparat pathétique qu'il aurait, il y a longtemps, tant méprisé.

« Oui, vous avez raison. Évidemment, vous avez raison, monsieur Banks... » Et le regard qui s'est éloigné, accaparé par une ombre – de ce qu'il laisse supposer. Là, le regard posé entre les deux silhouettes auxquelles il fait face désormais. Coupé dans son élan, comme déjà perdu dans des songes que lui seul est à même de pouvoir contrôler. « Excusez-moi, j'ai cru apercevoir mon fils... Il... Il devait me rejoindre mais, je ne sais plus vraiment ce qu'il m'a dit ce matin... Un mystère de plus que j'essaierai d'élucider. » Un haussement d'épaules tandis qu'il en revient à cette discussion qu'il s'amuse à retarder. Trop prompt à jouer avec la patience, à l'user jusqu'à ne plus rien en laisser que ces bribes fanées. « Bon, où en étions-nous déjà ? » Question qu'il lève, qu'il impose en ce temps volé. Question à laquelle il feint de réfléchir bien que l'esprit y soit pleinement accroché. Oh, il n'oublie pas, Salvatore, il n'oublie pas que cet Empire derrière lui est à protéger et qu'il fera tout, tout ce qui est en son pouvoir pour pouvoir le préserver. « Ah ! Oui. Pardon, je suis un peu dépassé en ce moment avec tout ce qu'il se passe autour de moi. C'est du travail, vous savez, que de gérer cet endroit qui semble en vérité... Et il s'approche, ose un pas de plus comme pour murmurer les mots qu'il s'apprête à leur délaisser. Corrompu, si vous voyez ce que je veux dire. » Il tapote même l'épaule de l'inspecteur Banks dans la foulée, jouant de cette pudeur que l'âge lui aurait altéré. Il sait déjà ce qu'il laisse s'implanter dans ces esprits avides d'une justice qui pourrit déjà depuis des années ; il sait tout ce qu'ils se mettront à penser, tout ce qu'ils pourraient désormais supposer quant aux murs qu'il a brièvement désigné. Et voilà le jeu de la crainte, la méfiance qu'il parvient à pleinement imiter. Il contemple les alentours, s'assure qu'aucune âme ne s'est approchée de leur petit trio à peine formé. « Vous n'avez pas idée du nombre de tricheurs qui passent la porte du casino, messieurs. » Premier tour qu'il instaure, le sujet qu'il éloigne encore. Première tentative de tout apaiser, de défaire les quelques doutes que ceux-là pourraient posséder à l'égard de sa pauvre carcasse fatiguée. « À croire qu'ils se passent le mot, tous ceux-là, cherchant à berner le personnel pour quelques dollars qu'ils ne parviennent pas à gagner et qu'ils cherchent tout de même à dépenser. » Il en soupire, secoue la tête de droite à gauche comme consterné. Exténué qu'il suppose être, celui-là, à blâmer ces pauvres hommes à l'espoir trop bien distillé. « C'est ce pourquoi vous êtes là ? Je me trompe ? L'un d'eux s'est encore fait attraper ? » La posture alarmée qu'il vient adopter. Intéressé qu'il se fait, Valente, à la réponse qui pourrait lui être donnée. Curieux, le vieil homme, curieux des pas qu'ils pourraient oser faire puisqu'il prétend ne pas être au courant de tout ce que cet immeuble cache de vices et de secrets. « Oh, c'est malheureux, vraiment. Quand on m'a proposé l'achat de cet endroit, croyez-moi, j'étais loin d'imaginer qu'autant de gens y viendraient avec la malhonnête intention de tricher pour mieux s'en aller. J'en parlais à mon fils, l'autre soir. Un jeune homme plein de ressources, plein de potentiel. Il m'a dit qu'il me rejoindrait d'ailleurs ! Je crois... Je... Je ne sais plus, il me semble qu'il m'ait dit ça. »                                        





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Heartless and left for dead.
close your eyes, so many days go by. easy to find what's wrong, harder to find what's right. i believe in you, i can show you that. i can see right through all your empty lies. i won't stay long in this world so wrong. because hell is my home, and home is all i got. »
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Clayton Banks
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▬ Jeu 5 Aoû - 1:56 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...



« La vieillesse est un naufrage », c’est un Français célèbre qui a dit ça parait-il, quelle belle image quand on y pense. On vogue toute notre vie aux grés des vicissitudes de l’existence, traversant d’interminables moments de tristesse pour de bref instant de joie. Tantôt évitant les récifs, tantôt rafistolant la coque, pour finalement finir échoué sur une plage isolée, recouvert de rouille, accompagné seulement de nos regrets, de nos remords et de nos trop rares victoires.

« Oui, vous avez raison. Évidemment, vous avez raison, monsieur Banks (…) Excusez-moi, j'ai cru apercevoir mon fils... Il... Il devait me rejoindre mais, je ne sais plus vraiment ce qu'il m'a dit ce matin... Un mystère de plus que j'essaierai d'élucider (…) Bon, où en étions-nous déjà ? »

Tel un glorieux navire ayant trop navigué, l’homme qui se tient devant moi illustre parfaitement cette métaphore. On y voit de l’élégance, un certain respect de sa personne, un savoir vivre également, ainsi qu’un esprit légèrement élimé par le passage du temps.

« Ah ! Oui. Pardon, je suis un peu dépassé en ce moment avec tout ce qu'il se passe autour de moi. C'est du travail, vous savez, que de gérer cet endroit qui semble en vérité… Corrompu, si vous voyez ce que je veux dire »

Vraiment élimé ? Qui sait ? Qui est-il vraiment ? Quel est son rôle dans tout ça ? Est-il un simple faire-valoir des siciliens ou a-t-il de véritables dons d’acteur ? Quoiqu’il en soit nous ne nous attendions pas à tomber sur lui, en tout cas pas moi.

« Vous n'avez pas idée du nombre de tricheurs qui passent la porte du casino, messieurs (…) À croire qu'ils se passent le mot, tous ceux-là, cherchant à berner le personnel pour quelques dollars qu'ils ne parviennent pas à gagner et qu'ils cherchent tout de même à dépenser »

Je me penche alors à mon tour pour lui répondre à voix basse, répondant à sa confession par une autre.

« Comme dans tous les Casino du monde Monsieur Valente. Ainsi va la vie, le jeu appelle l’argent et l’argent appelle l’escroquerie »

« C'est ce pourquoi vous êtes là ? Je me trompe ? L'un d'eux s'est encore fait attraper ?»

Je jette alors un rapide coup d'œil à Lestat.

« Nous ne sommes ni de la brigade mondaine ni de la financière. Les tricheurs n’ont rien à craindre de nous, c’est malheureux mais nous sommes sur une autre affaire… Bonne journée »

Et oui désolé mais n’avions pas le temps de faire la conversation à Pépé Macaroni, enfin du moins l’espérais-je…

Comme le ressac des vagues, vous éloignant de la plage, nous fîmes un pas de recul pour écouter une dernière fois sa sénile complainte.

« Oh, c'est malheureux, vraiment. Quand on m'a proposé l'achat de cet endroit, croyez-moi, j'étais loin d'imaginer qu'autant de gens y viendraient avec la malhonnête intention de tricher pour mieux s'en aller. J'en parlais à mon fils, l'autre soir. Un jeune homme plein de ressources, plein de potentiel. Il m'a dit qu'il me rejoindrait d'ailleurs ! Je crois... Je... Je ne sais plus, il me semble qu'il m'ait dit ça »

A quoi joue-t-il ? J’avais autant envie de lui taper tendrement sur l’épaule comme je l’aurais fait pour mon grand père que de lui dire d’arrêter de se foutre de moi… Et si je tentais quelque chose, après tout il valait mieux que je m’en occupe avant que mon partenaire ne l'inscrive à son tableau de chasse journalier.

« Vous êtes bien à plaindre mon brave, il semble en effet qu’on ne vous ait pas fait un cadeau avec cet établissement. Ecoutez, je vois bien que vous êtes un honnête homme, alors autant ne pas perdre de temps …

Je pris un faux-sourire de circonstance avant de reprendre calmement.

… Nous sommes de l’Antigang, Monsieur Valente et il y a quelques jours on nous a informé de la découverte d’un corps inanimé dans une ruelle à deux pas d’ici. Un collaborateur de Vincenzo Ranieri, j’imagine votre second dans la gestion des affaires du Casino, ne me dite pas que personne ne vous a tenu au courant tout même ? »

Enchainant sans lui laisser le temps de la moindre opportunité de réponse.

« Bref, j’imagine que Monsieur Ranieri dans sa grande bienveillance a souhaité vous éviter des contrariétés qu’il pouvait régler par lui-même, délicate attention par ailleurs »

Je me tournais de nouveau vers Roseburry « N'est ce pas ?» avant de reprendre.

« Nous avons un témoin voyez-vous, et nous sommes venus demander à un des membres du service d’ordres présent ce soir-là de venir l’identifier. »

Une manière comme une autre de rentrer dans son jeu, si tentait qu’il joue réellement un jeu… Si la proximité de Lestat m’a appris une chose ces derniers jours c’est bien la joute verbale.

Et pour ne pas m’arrêter en si bon chemin

« Monsieur Valente, j’imagine l’inquiétude que vous devez ressentir en ce moment même, alors permettez-moi d’être direct : j’ai peur qu’on ne vous ai roulé avec le rachat de ce Casino et qu’on ne vous prenne pour le dindon de la farce. Plusieurs personnes peu fréquentables vous entourent et je vous invite à la plus grande prudence, aussi, si quelque chose vous parait louche …

Je pris un morceau de papier qui trainait dans ma poche ainsi qu’un stylo pour y inscrire un numéro.

… Voici ma ligne directe au central » lui dis-je en prenant ma voix la plus rassurante « Demandez Mr Banks, si je ne suis pas là laissez-moi un numéro et on me fera suivre le message, entendu ? » Je concluais en lui serrant la main avant de prendre congé cette fois ci définitivement

Un long silence s’installa, la voiture de Lestat démarra et plusieurs rues défilèrent avant que je ne le rompe.

« Coté Ranieri, pas de doute vu son état d’excitation il va bouger, lui ou ses hommes, pour Valente je ne sais quoi en penser… Vous en dites quoi ? »

Je laissais mon regard se perdre dans le décor avant que les vibrations de mon téléphone ne me fassent sortir de mes rêveries.

« Monsieur Banks, nous avons une mauvaise nouvelle, il est arrivé quelque chose à l’agent Jones, il est à l’Hopital St John »

« Comment ça ?? Il lui est arrivé quoi ?! »

« Blessure à l’arme blanche dans la cage thoracique, il est en observation, on va l’opérer d’une minute à l’autre »

Blessure à l’arme blanche dans la cage thoracique… Blessure à l’arme blanche dans la cage thoracique… BLESSURE A L’ARME BLANCHE DANS LA CAGE THORACIQUE…

« PUTAIN DE MERDE ! »

Un coup dans le tableau de bord… Puis le téléphone heurte ma tête, je me cogne une fois, puis deux puis trois…

Pourquoi je l’ai entrainé là-dedans… POURQUOI ?!

« On change de programme Lestat, on va à StJohn tout de suite… Jones s’est fait avoir... blessure au thorax »

Nos regards se croisèrent sans le moindre mot, puis d'un coup de volant brutal nous changèrent notre itinéraire.

Les rues défilent et les questions se bousculent. Je lui avais dis de ne rien tenter. Qu’a-t-il vu ? Qu’a-t-il fait ?

Un rapide coup d’œil à mon téléphone me révèle alors quatre appels manqués… C’est le numéro de Jones…

Saloperie de Casino, ce sont les brouilleurs qui ont bloqués ses appels, il a essayé de me prévenir et je n’ai pas pu répondre, s’il lui arrive quelque chose je ne me le pardonnerai jamais… C’est moi qui l’ai entrainé là-dedans, tout est de ma faute…


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Lestat Roseburry
Lestat Roseburry
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sanctuaire : midtown ; au beau milieu du seul intérêt qu'il se soit jamais trouvé. il s'est hissé en ces milieux inconnus, dans une petite maison qui borde mille et une avenues.
ombres et névroses : atteint d'asymbolie totale à la douleur. il en ignore les ressentis, ne peut éprouver la moindre douleur physique - un handicape qu'il passe régulièrement sous silence, agacé qu'il peut être par les préventions que chacun aurait à lui réciter vis à vis de ce qu'il est. arrogant et suffisant, incapable de se mettre à la place de qui que ce soit. les banalités lui échappent, autant que les sympathies de façade.
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▬ Mer 11 Aoû - 23:41 ▬



Even though I walk through the
valley of the shadow of death...



you think you world is safe ? it is an illusion. a comforting lie told to protect you. enjoy these final moments of peace, here, before the strom is begin. for I have returned to have my vengeance. 'cause i'm not a hero and i'll never be.
(sarasvati)


Il a guetté, les mots qu'il a laissé en suspens puisque l'intérêt n'a pas encore été suscité. Jusqu'à maintenant, les prunelles croisées de celui qu'ils sont venus confronter. Jusqu'à maintenant, sous ces tensions qui se sont mises à éclater sans pourtant se faire entendre, ni même se montrer. Elles sont là, il croit pouvoir les empoigner. Et il contemple, désormais. Il contemple cet orage que cet autre semble vouloir provoquer. Oh, il pourrait en sourire, Lestat, si l'occasion lui était donnée. Et il reprend les mots. Il revient sur ce qu'il a supposé. Répartie qui se brise et dont les cendres s'étalent peu à peu à ses pieds. Élancé, Lestat, dans cette volonté de tout appuyer, de réduire à néant les remparts qu'ils cherchaient probablement à bâtir ; en vain. Et s'il va pour parler, c'est cet autre qui prend les devants, qui assure les dernières charges à apposer. Glas qu'il choisit de faire sonner, en partie, de moitié – les mots plus douloureux qu'il contient, qu'il retient de sa langue contre son palais. Déçu, Lestat, de ne pas avoir pu jouer avec ce feu qui semble pourtant prêt à plus encore s'embraser. Et il abrège, finalement. Il en termine avec cette entrevue qui lui a néanmoins assez donné. Au pied du mur, ces hommes-là. Prit de court, celui qu'ils sont venus toiser, puisque toutes les réponses ne suffiront pas à défaire ces traits qui se sont tirés. Et lui, Lestat, il continue de contempler l'effort pitoyable de celui qui essaie de ne pas flancher. Elle vient, manque de s'ancrer, cette courbe satisfaite sur les lèvres abîmées. Mais il détourne l'attention, cet autre bien avisé. Il s'accapare cette présence, fait fuir les orbes que le sang cherchait à infecter pour ce qu'il a osé faire entendre, ce qu'il a osé énoncer. Lui, il retient les commentaires, cette fâcheuse envie de tout accentuer. Lui, il se contente de ce silence pour finalement retrouver sa hauteur, cette arrogance chargée qui drape les épaules depuis des années. Il a gueulé, extériorisé cette frustration sur cette pauvre âme que lui n'a même pas daigné regarder. Il connaît la sortie, Lestat, s'affaire déjà même à la rejoindre pour ne pas perdre ce précieux temps qui leur fut donné. Le silence. Le silence qui en dit long sur ce qu'ils viennent de tenter, sur ce qu'ils viennent de provoquer. Le silence, le silence qu'une voix brise, de quelques syllabes, de ces noms qui interpellent puisqu'ils sont les leurs ; savamment énoncés. Et le voilà qui contemple, qui analyse cette avancée, cette âme qui vient rejoindre leurs côtés. Il tique, réfute un commentaire puisque la conversation est déjà engagée. Oh, il le connaît – petite marionnette que les médias se sont accaparés quand le casino derrière eux fut racheté. Figure discrète et misérable, pathétiquement ridicule jusqu'à, parfois, forcer la méfiance qui devrait, peut-être, ne pas avoir à s'élever. Oui, il a laissé faire cet autre, ce collègue improvisé que les sentiers se sont risqués à lui faire croiser. Il a laissé faire, Lestat, pour ne pas accroître ce jeu qu'il n'a pas su terminer quand les bureaux étaient arpentés. Il ne fait que constater, que contempler cette déchéance qui caresse l'âme de ce vieillard à l'audace mal gérée. Triste, la manière dont l'être semble s'être perdu en des méandres ingérables. Parce qu'il parle, il parle encore et encore sur des sujets anodins, loin de ce que pourrait être la vérité. Il parle encore, s'éloigne d'un sujet pour en suivre un autre avant de l'abandonner. Et la méfiance, la méfiance semble s'effriter. L'erreur qu'il ne peut pourtant appréhender. Intrigué, Lestat. Intrigué qui ne sait plus comment agir, qui ne sait plus sur quel tableau le marquer. Proie ou leurre, interrogation sans indice donné. Un soupire, alors. Un soupire tandis que Clayton se charge de s'approprier sa sympathie. Pauvre homme, pauvre vie. Un signe de tête avant qu'il ne rejoigne l'habitacle de la voiture, avant que Banks ne fasse finalement de même. Le silence, encore. L'absence de mots, l'absence de tout. La réflexion qui essaie de se faire, là, avant que cette voix n'ait à s'élever. Il en soupire presque, lui qui s'agace de ne pas réussir à pleinement se positionner sur celui qu'ils viennent de rencontrer. « Coté Ranieri, pas de doute vu son état d’excitation il va bouger, lui ou ses hommes, pour Valente je ne sais quoi en penser… Vous en dites quoi ? » Oh, il a beaucoup trop à dire. Il a beaucoup trop à supposer. Pas une réponse, néanmoins. Pas une réponse puisque l'esprit n'est pas encore stable quant à ce qu'il pourrait en tirer. Pas une réponse, finalement, puisque le téléphone de ce compère s'est mis à sonner. Il pense pouvoir en profiter, Roseburry, pour s'enfermer dans cet autre univers personnel. Il pense pouvoir s'y perdre, l'homme, dans ces songes qu'il se doit de trier. Mais la voix qui s'élève trahie cette détresse, cette mauvaise surprise qu'il cherche déjà à imaginer. Quelques secondes, une de plus. Une dernière avant que ces paroles-là n'aient à s'apposer. « On change de programme Lestat, on va à St-John tout de suite… Jones s’est fait avoir... blessure au thorax. » Ainsi vient la triste vérité. Ils n'étaient peut-être pas du bon côté. Les yeux rivés sur un danger qu'ils pensaient à portée quand il sévissait là où ils ne pouvaient surveiller.

Il l'a ignoré, la colère de celui qui fulminait côté passager. Nul mot levé, pas même un signe pour faire comprendre qu'il a entendu, qu'il a compris – seulement l'azur bloqué sur les routes menant à l’hôpital désigné. Il essaie de comprendre, Lestat. Il essaie de voir là où ils ont fauté, quand la cécité s'est imposée. Contrarié, Lestat, de ne pas avoir su regarder où il le fallait, là où s'était mise à luire cette nécessité. Ils sont baladés, de supposition en supposition. Ils sont menés sur des routes qu'ils ne parviennent pas encore à arpenter. Loin, loin d'arriver là où ils ont à se risquer. Il enrage, c'est un fait, mais demeure immuable puisque l'esprit s'est embrasé. Le cœur, le cœur qui pompe à ne plus savoir s'arrêter. Il craint l'erreur, Lestat – il craint la défaite, cet échec qui menace désormais sur la conscience puisqu'ils sont allés trop loin ; ou peut-être pas assez. L'horizon toujours chargé de ces quelques secrets qu'ils n'ont pas percé. Puis elle se dessine, l'ombre de cet énorme bâtiment. Silhouette plus détaillée qu'ils n'approchent peut-être pas à temps. La voiture qu'il délaisse déjà, Lestat, en quête de ces réponses qui n'ont de cesse de manquer. Les pas qu'il fait vers cet accueil, cette file qu'il dépasse même puisque le badge est déjà en main, levé, usé par nécessité. Le manteau qui virevolte jusqu'à cesser, le comptoir et cette femme-là, tous deux accaparés. L'insigne, il l'a collé à la petite vitre qui lui fait face afin de s'épargner les questions qui pourraient être levées, ces paroles qui derrière eux pourraient avoir à s'élever. « Cherchez le nom de Jones dans vos dossiers. J'ai besoin de savoir où il a été retrouvé et l'ampleur de sa blessure, ainsi que le nom de la personne qui a appelé les secours avant qu'il ne soit ramené. » Ferme, autoritaire, peut-être trop. Chasseur qu'il en devient, Lestat, puisque la proie s'est manifestée, puisqu'elle rôde, dépose encore quelques cartes sur cette scène qu'il ne tient pas à saccager. Il s'y refuse, Roseburry, à jouer quand les règles ne lui sont pas confiées. Il s'y refuse, à n'en plus douter, à s'enfoncer dans cette affaire s'il se sait perdant dès lors qu'il pensera gagner. Et elle cherche, l'idiote, petite sotte qui ne fait que son travail, qui fait de son mieux mais que les secondes dépassent avec trop d'aisance. Lui, ses prunelles ont dévié sur les alentours, cherchant cette possible présence qui pourrait se démarquer. Lui, il contemple, jusqu'à croiser ces quelques uniformes que l'attente semble harasser. « Banks, je vous les laisse. » Il désigne les trois hommes que le regard a capté. Il désigne ces trois « confrères » que le destin peut, peut-être, avoir posé sur leur chemin en quête de ces informations qui manquent pour pouvoir pleinement avancer. Quant à cette idiote, elle continue de le faire patienter. Sang-froid qu'il croit perdre, Lestat, pour la première fois depuis longtemps. Sang-froid mis à rude épreuve puisque le temps continue de s'écouler. Il s'étiole, se perd tout en sachant qu'ils ne seront pas à même de le rattraper. Et il s'agace, celui-là, délaissant finalement cette place qu'il s'était approprié, allant pour braver les couloirs à la recherche d'une âme qui saura potentiellement mieux le renseigner. Les renseigner, si Clayton suit la marche quand elle est enclenchée. Non, ce n'est pas par amitié ou par sympathie pour le blesser qu'il s'active – seul le jeu de cette traque l'anime, seul ce but final vient tout accentuer. Ils ne sont pas si loin de la vérité, ou peut-être que si. Il ne sait pas, ne sait plus, tient à pouvoir mieux se positionner. C'est ce manque de contrôle, ce manque de savoir qui fait que le marbre qu'il fut pendant longtemps soit ainsi transformé.                                        





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no justice, no peace
I've let the sun set three hundred sixty five times with murder running deep in my heart. If I didn't directly pull the trigger, I sure as hell played my own part. Cause you know that it's a snake eat snake world. We slither and serpentine through. But we all took a bite and six thousand years later, this apple is getting harder to chew. Cause tonight, boys, we're eating like kings. Cause we've all tasted death too much it seems.
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Clayton Banks
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▬ Lun 25 Oct - 1:37 ▬


Even though I walk through the valley of the shadow of death...




Les rues se succèdent, les pneus crissent. Lestat reste silencieux, mâchoires serrées, coup de volant nerveux, rapports de vitesse courts, mes yeux se perdent, je serre mon portable aussi fort que je peux, prêt à le faire éclater dans ma main.

Qu’est-ce que j’ai raté ? Qu’est-ce qu’on a raté ? La question me harcèle et je sais qu’il se pose la même

Cette phrase, cette phrase me hante :

Blessure à l’arme blanche dans la cage thoracique…

C’est signé, ça ne laisse aucune place au doute, c’est lui, c’est le tueur, c’est notre homme, ça ne peut être que lui. Qui d’autre ? Je le sais, il le sait, on s’est fait baiser et c’est Jones qui paie l’addition maintenant.

Mais qu’est-ce que j’ai raté ??...

« Putain ! » je tape une nouvelle fois sur le tableau de bord, je sens le regard de Roseburry se poser furtivement sur moi à chaque accès de colère. Ni dans l’agacement, encore moins dans le jugement, la statue du colonel à mes cotés ne laisse rien transparaitre, pourtant je pourrais y distinguer, si ce n’est de la peine, peut-être de la compassion ?... Ou serait ce simplement la frustration ?

Quand votre vie entière est une partie d’échec interminable, que chaque pièce sont soumises à votre seule volonté, quand le destin lui-même semble fléchir devant votre remarquable intelligence, comment vit-on de se faire déposséder de la victoire ?

Non il n’est dépossédé de rien, et sa frustration doit l’exciter, ce n’est pas une défaite, c’est la seconde manche. Son cerveau doit s’emballer, entrechoquant les hypothèses dans un sang-froid reptilien. Evidemment qu’il est excité, le prédateur est sur le qui-vive et tant mieux, un de nous deux se doit de rester maitre de ses émotions.
Pour ma part je n’ai plus l’esprit clair, sous le choc, ma tête cherchant de part et d’autre un mirage de réponse, ma colère ne fait que monter.

L’hôpital se dessine, la voiture de Lestat s’arrête brutalement devant les urgences. Sans se parler nous sortons, pressant le pas vers le bureau d’inscription.

Un vigil attiré par notre arrivée peu discrète nous bloque la route :

« Hey… Vous allez où là comme ça ?! Votre voiture ne peut rester… »

Je l’intercepte, sans lui laisser finir sa phrase. Les yeux exorbités, transcendés par la colère et l’inquiétude, je le repousse de la main, en le pointant du doigt pour le faire taire avant de lui coller ma plaque à quelques centimètres du visage. Sans même nous arrêter nous arrivons devant la vitre de l’accueil, d’un geste mon partenaire sort sa plaque à son tour et me devance. Froid et calme, il reprend à l’encontre d’une jeune femme prise de court par les évènements :

« Cherchez le nom de Jones dans vos dossiers. J'ai besoin de savoir où il a été retrouvé et l'ampleur de sa blessure, ainsi que le nom de la personne qui a appelé les secours avant qu'il ne soit ramené. »

Un dialogue s’engage, mais rien n’accède à mon cerveau, je cherche du regard les blessés, les patients, des ombres, des cris, des sirènes d’ambulance… Lorsque la voix de mon partenaire me ramène parmi les vivants.

« Banks, je vous les laisse »

D’un geste il cible des gars du central. Attend-il une réaction de ma part ? Me Jauge-t-il ? Les deux surement. Je durcis alors mon regard :

« C’est bon je gère, j’y vais, ne vous en faites pas »

Conneries… Evidemment qu’il s’en fait, évidemment qu’il ne sait plus s’il peut me faire confiance… Ses yeux inquisiteurs ne me trompent pas.

« Bonsoir messieurs, Inspecteur Banks » dis-je en tendant ma plaque « Je suis le coéquipier de l’agent Jones, c’est vous qui l’avez trouvé ? Dites-moi tout et n’oubliez rien, même le détail le plus insignifiant »

« Bonjour inspecteur agent Parson et Stones »
Deux hommes, la cinquantaine, pas les plus futés de leur congénère. Je ne récolte qu’un « Euh bin … » et un « Laissez moi voir une minute … » accompagné d’un frottage du crane plein de lassitude qui renvoi une casquette élimée vers l’arrière.

Je cligne des yeux, les plissant au coin, la tête légèrement inclinée sur la gauche… Ils se foutent de moi là c’est ça ?

« Les gars je me suis mal fait comprendre, mais il faudrait vous bouger aussi… » dis-je la tête baissée en me rapprochant d’eux.

« M’sieur l’inspecteur on l’a retrouvé dans une ruelle à l’angle de Farmer St et de John R St c’est les passants qui nous ont alertés. Il était couché sur le ventre, baignant dans son sang l’pauvre gars » fini par répondre un des gars.

« Mais il ne s’est pas fait agresser à l’endroit où on l’a retrouvé, il s’est trainé sur plusieurs mètres et avait laissé du sang derrière lui. »

Je me rejouais la scène en silence imaginant l’agonie de Jones.

« J’ai laissé Parson appelé les secours et j’ai tenté de remonter la piste. Elle s’enfonçait dans une sorte d’entrepôt à étage. En entrant j’ai suivi les traces vers une caisse brisée au sol et couverte de sang. Votr’gars a dû faire une sale chute » jugea-t-il bon d’ajouter d’un air gêné.

« Alors que je regardais vers le haut, j’entendis du bruit qui venait du fond de l’entrepôt et je vis deux ombres s’enfuir et … »

Deux gars ? Les mecs du Boss ? … ça serait eux qui seraient derrière tout ça ?

« Ils se sont enfuit par en haut les deux hommes ? Ou par le bas ? »

« Non, par le bas inspecteur »

Ok donc il est tombé sur la caisse après avoir reçu un coup dans le thorax et ces deux connards ne semblent rien avoir à faire avec son agression.

« Et donc la suite ? … »

« Bin… »

« Bin quoi bordel de merde ???  Parlez-vous avez vu quoi ??! »

« Bin rien de plus voyez-vous, j’ai plus vingt ans, j’ai essayé de la courir après mais ils m’ont semé … » dit-il la mine basse.

« Ok… » je soupire profondément « Les gars du labo s’y sont rendus ? »

« Parson s’est chargé de les contacté »

« Merci pour les infos les gars »

« Désolé m’sieur l’inspecteur j’aurais aimé faire plus pour votre amis »

« Ce qui est fait est fait, rentré faire rapport au central » je leur tape sur l’épaule avant de reprendre « Vous m’avez bien dit Farmer St et John R St, hein ? C’est bien ça ?? »

« Oui inspecteur, la boutique à qui appartient l’entrepôt donne sur Farmer St, c’est une épicerie, elle est fermée actuellement »

Je retourne vers Lestat pour entendre la réponse tant attendue de l’hôtesse d’accueil.

« Il est en bloc opératoire, monsieur l’inspecteur, il va falloir patienter »

Après avoir rapporté les circonstances de la découverte du corps de Jones, ce fut quatre longues heures d’attente. Quatre heures de silence, de café et de clopes, où la colère et l’inquiétude laissa place à la fatigue et la résignation.

Un docteur fini par se présenter, la mine sévère et visiblement fatigué

« Messieurs » fit-il sobrement d’un signe de la tête « L’opération s’est bien déroulée, mais j’ai la difficile tâche de vous dire que votre ami n’est pas sorti d’affaire, le cœur et le poumon droit ont été durement touchés : les heures à venir seront décisives : nous le gardons en observation »

« Merci … Pourrions-nous avoir accès à ses effets personnels ? C’est pour les besoins de l’enquête »

« Je vous envoie une interne avec ça »

Cinq minutes plus tard, une jeune femme nous apporté un sac plastique avec les affaires de Jones. Sans plus de cérémonie, la voiture de Lestat nous ramena vers le commissariat.

Est-ce le bon choix ? Devrions-nous nous rendre vers les lieux de l’agression ? Le labo est passé, ce qu’il n’a pas récupéré a été déplacé dans le meilleur des cas ou peut-être même détruit… Inutile d’y aller.

Je me m’y alors à fouiller le sac en quête de son portable. Première poche, son portefeuille, seconde poche rien, poche intérieure… C’est quoi cette connerie ? Une boite de pilule… Neuve.

Je reste là à fixer la boite. Jones était malade ? C’est une boite de quoi ? Lasilix… C’est pour les reins ça non ?

A côté de moi un regard acéré fait des va et vient entre moi et le remède.

« Jones n’été pas malade… »

Une nouvelle fois nos regards se croisent. C’était destiné à un proche ? Il a toujours été discret sur sa famille… Ou alors… Je vois bien qu’on a la même idée en tête… Le tueur ? On tient une piste ?...


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