Middle of the night • Ronan Cavill

Encore une énième journée de passer, à travailler dur, comme elle le faisait à chaque fois. Les meilleurs temps avaient pointé le bout de leur nez et cela ravissait la jeune femme, qui allait pouvoir faire de plus belles photos encore. Même les lueurs de la lune lui semblait magnifique en cette saison de l’année. Pour preuve, la jeune femme avait fini par se rendre vers les docks, si ce n’était pas un endroit fréquentable dû à diverses rumeurs qu’elle pouvait entendre, cela ne semblait pas la tracasser plus que ça. Bon sang, ce n’était pas la première fois qu’elle passait par là pour prendre quelques photos ! Alors forcément, Garcia avait décidé de s’y rendre à nouveau, armer de son appareil photo, tout en se promenant comme si de rien était.

Tout semblait parfaitement bien se passer, comme à chaque fois qu’elle passait part là. Rien ne lui présageait que le monde avait voulu lui donner une leçon où qu’elle passât part là au pire moment. Peut-être qu’elle n’avait pas vu le temps passer et que les minuits passés faisait que les connards avaient décidé de sortir de leurs grottes. Et qu’est-ce qu’une femme, seule, foutait en pleine nuit dans ce genre d’endroit hein ? Dans le cas de Garcia : Rien. Elle prenait des photos, du paysage, les ports, ces bateaux, la lueur de la lune donnait un côté plutôt mystérieux à l’endroit et elle arrivait à avoir de jolis clichés, quand elle jetait quelques fois un œil sur l’écran de son appareil.

Cela s’était jusqu’à ce qu’elle sentît quelque chose de bizarre lui traverser le milieu du dos, un frisson désagréable, comme si on l’observait où qu’on la suivait depuis quelque temps. Et elle n’aimait pas ça, encore moins quand elle se retournait pour jeter un œil derrière elle et de constater deux types la suivre. Forcément qu’elle pestait intérieurement contre elle-même, alors qu’elle continuait sa route, dans le but de se sortir de ce pétrin le plus vite possible. Le tout était de trouver un endroit où il y avait des gens, personnes n’oseraient continuer à la suivre si elle était entourée. Pas de chance pour elle, les docks semblaient plus calmes que ce qu’on pouvait croire et le temps de se diriger de nouveau vers la ville… Elle entendait bien les sifflements des gars derrière, afin  d’attirer son attention, alors qu’elle continuait d’avancer, accélérant le pas. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu’elle sentait clairement son rythme cardiaque accélérer et l’adrénaline l’envahir. Putain. Foutue journée. Ce n’était pas censée se passer comme ça.

Elle avait beau avancer le plus vite possible, ces types avaient fini par arriver à sa hauteur et lui attraper le poignet, peu importe ce qu’ils lui disaient, la brune semblait chercher à se dégager. “Hey ! Lâchez-moi !” Ils n’écoutaient pas. Tout ce qu’ils lui demandaient, c'était des choses horribles, et forcément que la jeune femme finissait par gifler le type qui la tenait, avant de profiter de ce moment pour partir en courant. Les insultes fusaient à son encontre, mais elle n’y prêtait pas attention sur l’instant, bien plus préoccuper par sa propre survie, alors qu’elle se faisait poursuivre par ces deux enfoirés, qui étaient visiblement décidés à la rattraper. Combien de temps leur avaient-ils suffi pour arriver à sa hauteur, que l’un d’entre eux prenne un raccourci pour la contourner. Elle se prit le premier en pleine tronche au détour d’un tournant, qui l’attrapait par les poignets avec un sourire carnassier sur le visage. Elle en lâchait son appareil photo, qui se prendra un coup de pied. Ca allait couter bonbon à réparer.

Mais elle pensait surtout à se débattre. Un petit bout de femme qui faisait de son mieux pour fuir deux enfoirés, et elle n’avait même pas envie de savoir ce qu’ils pourraient lui faire. Même après qu’elle en ait griffé un au visage, cela ne semblait pas avoir plu à ce monsieur, qui en vint à littéralement lui mettre un coup de poing dans la figure. Elle avait beau criée de toutes ces forces, elle déchantera bien vite quand le pote du cogneur viendra poser sa main sur sa bouche pour la faire taire, en l’insultant de tous les noms possibles. Tout pouvait se passer très vite et elle avait beau taper dessus avec ces petits poings, cet enfoiré avait plus de force qu’elle et Bella semblait n’avoir aucun moyen de se libérer. Elle sentait la peur, littéralement, en pleure face à ces hommes, sans savoir si elle survivrait à cette nuit.

Isabella avait pensée réellement que s’en était fini d’elle. Pourtant l’instinct de survie prenait le dessus et elle se débâtait comme elle pouvait, tentant cet homme de lui faire plus de mal qu’il en était. Si elle l’avait mordu à la main, quand il l’avait mise sur sa bouche pour l’empêcher de crier, elle avait fini par avoir pour réponse que des insultes et un coup dans les côtes, qui la fit se tordre en deux, avant de finir violemment plaquer au sol. Elle sentait l’arrière de sa tête cogner contre le bitume, et c’est sûrement à ce moment-là, qu’elle avait eut de la chance. Si elle était étourdie par le coup, le corps lourd qui se trouvait sur elle finissait par dégager, comme par magie.

La jeune femme n’avait aucune idée qu’à ce moment-là, elle venait d’être sauvée in extremis. Encore sonner, la brune serrait les dents en se tournant sur le côté, faisant dos à ce qu’il se passait, avant d’entendre une voix, étrangement familière. Sur le moment, elle pensait qu’elle était en train d’halluciner, que le coup reçu lui faisait entendre que ce qu’elle voulait, et pourtant, elle se tournait un peu vers la voix, et son regard, noyer par les larmes, se posait sur cet homme, qu’elle connaissait. S’il y avait une chose qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait pas compris cette soudaine distance de sa part et forcément qu’elle le fixait avec de l’incompréhension dans le regard, mêler à toute cette crainte qu’elle ressentait actuellement.

Bella ne dit rien sur le moment, avant de le voir se retourner vers les deux hommes. Forcément qu’elle n’avait encore jamais vu cette image de Ronan. Cette colère qu’il avait dans le regard, elle ne l’avait jamais vu auparavant et si toute personne normale l’aurait craint, peut-être. Ce n’était pas le cas d’Isabella, qui avait bien plus peur pour lui que pour elle. La jeune femme n’arrivait pas à quitter la scène du regard, sentant un désagréable goût de fer dans sa bouche, ce liquide rouge qui coulait sur sa peau. Elle avait la lèvre en sang, mal aux côtes et elle détestait ça. Elle sentait son rythme cardiaque dans ces tempes, alors qu’elle cherchait son appareil photo du regard, comme si c’était l’unique chose qui la ramenait à la réalité et pour ne pas se mettre à ne rien faire. Elle le vit, pas très loin d’elle et tendit le bras pour l’attraper, tirant sur la sangle pour ramener le petit appareil contre elle, alors qu’elle reculait sur les fesses pour se coller contre un mur. “Ronan…”

Un simple murmure, il ne l’entendait sûrement pas dans son assaut sur les deux enfoirés qui s’en était pris à elle et pourtant, elle voudrait bien. Mais même en parlant, elle avait mal, alors qu’elle serrait ces bras contre elle, comme une sorte de protection invisible. Mais rien à faire, la jeune femme avait cette désagréable sensation de peur qui l’envahissait et ne savait pas vraiment ce qu’elle devait faire dans ce genre d’instant. C’était la première fois qu’elle finissait dans ce genre de situation. Elle entendit son nom, porter par la voix du policier et la demoiselle relevait les yeux vers lui, entre ouvrant la bouche, elle n'avait aucune idée de comment elle devait répondre à ce genre de situation. “Je… Je…” Comme un coup de massue qu’elle se prenait sur la tête, rien n’allait et elle n’arrivait pas à retenir ces larmes et les soubresauts de son petit corps recroquevillé sur elle-même. Comment pouvait-elle aller bien après ça ?

Isabella sentait chaque partie de son corps être douloureux, sûrement parce qu’elle s’était trop tendu en essayant de fuir ces malfrats. Tout lui faisait littéralement mal, elle eut presque un sursaut quand il posait sa veste autour d’elle, ne s’y attendait pas et c’était peut-être à cet unique moment qu’elle relevait le visage, pour poser son regard sur lui. Il était là. Mais pour combien de temps cette fois ? Après tout, elle avait passé de bons moments à ces côtés et forcément qu’elle avait fini par s’y attacher à cet idiot. Mais après, il l’avait laissé, sans même un mot et ça avait été particulièrement douloureux. Bien plus qu’elle ne l’aurait pensée. Il fallait bien qu’elle se l’avoue.

Le sujet de l’hôpital ne lui plaisait pas, parce qu’elle savait que ses parents allaient finir par avoir une crise de panique quand ils l’apprendront et ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait, alors elle niait de la tête machinalement. “Pas l’hôpital… S’il te plaît…” Les pupilles noisette de la jeune femme se posait sur son visage à nouveau, comme si elle essayait de croire à ce qu’il lui disait. Il avait disparu, l’avait laissé tomber et voilà qu’il lui disait qu’il resterait. Mais combien de temps ? Est-ce qu’il disparaîtrait à nouveau ? Comment pouvait-elle lui faire comprendre qu’elle n’avait pas envie qu’il s’en aille encore  ? Autant dire que c’était plus compliquer que ce qu’elle aurait pu croire que de s’être ouverte à lui, pour qu’il la jette aussi facilement. Si déjà, elle avait des craintes sur ces histoires sentimentales, après ça, elle craignait un peu plus que tout se passe mal.

La jeune femme baissait le regard, malgré l’étreinte, elle ne se sentait pas plus rassurer que ça face à la situation, évitant de regarder vers les deux types au sol. Bizarrement, si la brune était quelqu’un de plus gentille, aimante que ça, elle n’avait pas envie d’être compatissante avec ses agresseurs et comprenaient encore mieux ce que toutes femmes ressentaient après ce genre d’événements. “Rony… Pourquoi t’es parti…? ” C’était l’une de ses questions qu’elle avait toujours voulu demandé et même si la situation n’y prêtait pas, ces mots, elle n’avait pas pu les retenir, alors qu’elle continuait de pleurnicher dans ces bras, son visage enfouit contre lui, ces doigts se serraient instinctivement sur le tissu de son haut, comme si elle n’avait pas envie qu’il disparaisse encore une fois. “Ramène-moi à la maison…” Et elle espérait qu’il ne la laisse pas. Pas ce soir, parce qu’elle sentait bien que son coeur avait besoin de sa présence. Qu’elle se sentait bien plus en sécurité, soudainement, quand il était à proximité.

Miss Garcia grimaçait quand elle devait se lever, fort heureusement pour elle, Ronan était la pour la soutenir et il ne semblait pas vouloir la lâcher une seconde. Il avait même fini par la porter, et elle clignait un peu des yeux, assez surprise, alors qu’elle entourait ces bras autour de ces épaules, instinctivement. Bon sang, elle avait l’impression qu’elle pesait rien quand elle était dans ces bras et terriblement petite. Parcequ’elle l’était, dans un sens. Du haut de son 1,90 m, Rony la dominait en taille facilement, quand on voyait qu’elle faisait qu’un petit 1,65 m. Elle pourrait se cacher facilement derrière lui, sans aucune difficulté et c’était plutôt sécurisant, quand elle y pensait. Bien plus sécurisant que tout ce qu’elle pouvait connaître.

Un léger raclement de sa gorge, la jeune femme se permettait quand même d’enfouir son visage dans son cou. Elle avait beaucoup trop mal partout pour vouloir réfléchir à ce qu’elle faisait. Et c’était quand elle finissait dans la voiture, que lorsqu’il repartait pour une raison qu’elle ignorait encore, que Bella se mettait à s’agiter. Elle regardait autour d’elle, cherchant à le voir, mais elle remarquait bien vite que sa silhouette disparaissait dans l’ombre de la nuit. Qu’est-ce qu’il était partie faire ? Il n’allait pas… ? Non… Il était flic, il n’avait pas le droit de tuer qui que ce soit. Même si, les coups qu’il avait mis à ces types, auraient pu les finir. La jeune femme eut un léger sursaut quand la porter du côté conducteur s’ouvrit, avant de soupirer de soulagement quand elle vit à nouveau le visage de Ronan, et visiblement, il n’était pas seul, parce qu’il lui ramenait son appareil photo.

Elle avait dû le perdre quand il l’avait porté, et elle n'avait pas fait attention à ça. Ses yeux se posèrent sur le petit appareil, qui avait été terriblement malmené. Elle savait que ça lui coûterait de le réparer, mais c’était loin de la tracasser. “Merci…” Ce goût de fer dans la bouche, dû au sang, était horrible. Même quand elle ouvrait la bouche, elle sentait cette douleur dans la bouche, et elle se permettait pour la première fois de poser ses doigts sur ces lèvres, comme pour voir si saignait encore. Pas de chance pour elle, c’était encore le cas et ça avait même été douloureux, rien qu’au toucher. Assez pour la faire grimacer et voir le sang sur ses doigts. Cette nuit était épouvantable, et c’est certain qu’elle ne se serait attendu à ce que ça lui arrive. Si Ronan n’était pas arrivé, qu’est-ce qui lui serait arrivée ? Violée ? Tuée ? Peut-être les deux ? Rien que d’y pensée, la brune sentit son estomac se serrer, avant qu’elle soit rappelée à la réalité par la voix du policier. Son regard se levait vers lui, alors qu’il venait de poser une question, et la jeune femme hochait doucement la tête. “Oui, dans la salle de bain.”

Ce serait sûrement suffisant pour la soignée, non ? Du désinfectant, des compresses, quelques pansements. La trousse de secours de base, pour une civile tout à fait lambda. Et elle espérait que ce serait suffisant. Parce qu’elle n’avait pas franchement envie d’aller à l’hôpital. Il en était hors de question, cela inquiéterait beaucoup trop ses parents et elle savait qu’ils seraient encore plus protecteurs et désireux de la surveiller. La route ne prendrait pas si longtemps, Bella évitait même de toucher quoi que ce soit dans la voiture de peur de le salir avec son propre sang. Elle gardait le silence, parce qu’elle avait trop mal, serrant son appareil photo entre ses doigts. Pourtant, elle jetait quelques coups d’œil vers Ronan, vers les jointures de ces doigts qui avaient frappé si fort ces types et elle espérait qu’il n’était pas blessé pour autant. Qu’il n’avait pas trop mal. Elle s’en voudrait qu’il se soit blessé à cause d’elle et de ce qu’il s’était passé. Mais il devait sûrement s’en vouloir encore plus de la voir souffrir en silence. Si Isabella était une jeune femme pleine de vie, cette fois, elle était étrangement silencieuse, sans réellement savoir que faire.

En temps normal, ces soirées se passaient relativement bien. Bella n’avait encore jamais eu de problèmes, même en se rendant sur les docks pour quelques photos. Comme elle avait l’habitude de le faire dès que la lumière de la lune et des étoiles étaient magnifique. C’est certain que cette fois, tout ne s’était pas passé comme prévu. Mais fort heureusement pour elle, Ronan était arrivé au bon moment. Elle sera sûrement morte à l’heure qu’il est, s’il n’était pas intervenu. La jeune femme serrait les dents comme elle pouvait quand il fallait de nouveau se hisser hors de cette voiture. Elle sentait que trop bien chaque douleur, autant par ses muscles tendus que par les blessures qu’elle avait sur le corps. Elle se doutait parfaitement qu’elle devait avoir pas mal d'écorchure sur les bras et les jambes provoqués quand elle s’était d'ébattu pour sa propre vie. Mais elle sentait bien plus de douleur du côté de ces cotes et de sa bouche que le reste. Elle allait certainement passer un moment à sentir cette désagréable douleur.

Au moins, elle arrivait dans son appartement, accueillit par un chat, Guss, son bébé, forcément, qui se mit à miauler avant de partir à l’écart quand il sentit que la situation était bien plus tendu que ce qu’il aurait pensé. Amener dans le canapé, la brune suivit Ronan du regard, avant de se regarder, grimaçant quand elle touchait ces côtes douloureuses, elle aurait de la chance si elle n’avait rien de casser. C’est certain. Un léger soupir s’échappait de ses lèvres, grimaçant une énième fois en sentant la douleur à sa lèvre inférieure, alors que Ronan revint à ces côtés.  Elle aurait mal, c’est certain quand il commencera à la soigner, mais elle n’avait pas vraiment le choix de supporter chaque picotement provoqué par les produits appliquer sur ces blessures. “Ça va, ne t’en fait pas.” Était-ce réellement quelque chose qu’il saurait faire ? Bella avait cette sensation qu’il s’inquiétait, pour s’occuper autant d’elle. Mais elle se souvenait aussi qu’il avait décidé de partir et de sortir de sa vie sans même qu’elle puisse dire quoi que ce soit. Tout simplement parce qu’il n’avait plus donné signe de vie : même répondre au téléphone semblait avoir été impossible pour lui ces dernières semaines.

La jeune femme serrait les poings à chaque fois que les produits agissaient sur ces blessures, serrant les dents comme elle pouvait. Elle s’agitait presque. Avant que son regard finisse par se poser sur le visage de Ronan face à sa question. Elle plissait les yeux dans un premier temps, cherchant à savoir s’il était sérieux à lui poser cette question, avant de finalement détourner le regard. “Des photos, comme d’habitude. C’était la parfaite lueur pour de beaux clichés. Ce n’était pas la première fois que j’y allais.” Mais c’était la première fois qu’elle s’était faite agresser, forcément qu’elle aurait sûrement peur de s’y rendre à nouveau, même pour sa passion. Sortir quand il ferait noir serait sûrement la chose la plus difficile à faire après cette nuit. Parce qu’elle craindrait sûrement que ça se reproduise. Rester chez elle semblait, soudainement, l’endroit le plus sécurisé à l’heure actuelle et encore plus avec la présence du policier. “Et toi…? Qu’est-ce que tu pouvais bien faire là-bas ?” Pensait-il réellement échapper à la même question ? Si Bella était une jeune femme des plus adorable, elle avait aussi son petit caractère. Et si elle lui en voulait en partie d’être partie sans rien dire, il y avait ce côté d’elle qui restait attachée à cet idiot. Elle ferait bien ce qu’il faut pour ne rien montrer, parce qu’elle avait fini par se dire que c’était après s’être ouverte à lui, qu’il avait fini par s’en aller.

Forcément qu’elle se souvenait qu’il était flic. Son propre père avait même fini par révélé à sa fille, qu’il préférait mille fois qu’elle fréquente un policier, qu’un de ces petits voyoux avec qui elle avait déjà eu des petites histoires, sous prétexte, citons-le: “Je suis avocat de profession, forcément que je veux que ma fille finisse avec un homme bien et correct, plutôt qu’une petite merde des rues, drogué et bagarreur.. Son père était le genre terriblement franc et honnête, même si cela lui attirait des ennuis. Il était dur, et donnait l’impression de ne pas être quelqu’un de flexible, mais il était un bon gars, toujours présent. Et forcément, il avait fini par apprécié Ronan.

Elle n’avait jamais réellement poser de questions sur le travail de Ronan, parce qu’elle avait conscience que parfois cela pouvait être compliquer, pour chaque policier, mais elle ressentait toujours se soulagement quand elle le voyait arrivé en un seul morceau. C’était… Disons, le plus important pour elle. Même si elle avait conscience que Ronan avait également ces propres démons à combattre, elle l’avait compris, mais ne posait aucune question, sûrement parce qu’elle s’était dit que sa présence serait plus importante. Visiblement, quand il avait disparu, elle avait tout faux. C’était en tout cas ce qu’elle avait fini par se dire. La jeune femme détournait le regard quand il mentionnait le fait qu’il était content que son contact n’était pas venu et qu’il avait pu la sortir d’une situation dangereuse.

C’est certains que ce qu’il s’était passé aurait pu lui côté bien plus, voir pire, sa propre vie. Si elle avait été soulagée que quelqu’un soit intervenu pour la mettre en sécurité, elle sentait tout de même cette soudaine anxiété de devoir s’expliquer sur les agissement de Ronan ces dernières semaines. C’était sûrement plus compliquer que ce qu’elle pouvait pensée. “Merci… D’être intervenu.” Elle lui devait bien ça. Bien sûr qu’elle lui était reconnaissante pour être intervenue, et si elle avait remarqué toute cette rage dans son regard, cette petite lueur qui aurait pu faire reculer n’importe qui. Il semblait que Bella n’avait aucune crainte face à lui, elle savait… Il ne lui aurait pas fait de mal. Pas physiquement tout du moins.

Son regard se relevait de nouveau vers son visage quand elle l’entendit dire qu’il était prêt à entendre chaque questions qu’elle aurait à lui poser. Qu’il était prêt à y répondre. Est-ce que c’était vrai ? Forcément qu’elle se demandait combien de temps il prendrait avant de fuir à nouveau et de la laisser seule avec son coeur meurtri. Dans un sens, c’était normal, non ? La jeune femme se raclait un peu la gorge en observant le visage de Ronan, comme si elle cherchait à analyser chacune de ces expressions pour s’assurer qu’il ne partirait pas. “Alors… Dit-moi pourquoi tu es partis sans rien dire ? Tu ne répondais plus au téléphone, même pas au message. J’ai pensée l’espace d’un instant qu’il t’étais arrivé quelque chose à cause de ton boulot. Mais papa m’avait assuré que non. Alors…” La brune se mordit la lèvre inférieur, sentant la douleur la reprendre à cette blessure. “Est-ce que c’est parce que j’me suis ouverte à toi que tu as fini par t’en aller ? C’est de ma faute ?” Cela lui était arrivé dans la tête, que c’était de sa faute qu’elle avait fini part ne rien pouvoir faire et juste le regarder partir. Forcément qu’elle avait eu un gros coup de déprime, Bella avait fini par s’y attaché à cet idiot, bien plus qu’elle ne voulait bien l’avouer.

La jeune femme l’observait, essayant de comprendre chaque expression qu’il pouvait avoir sur le visage, d’essayer de lire dans son regard tout ce qu’il pouvait ressentir. La brune appuyait instinctivement sa joue contre sa main quand il venait à passer sa main sur son visage. Elle avait beau lui en vouloir d’être partie sans rien dire, elle ne pouvait rien faire face à ce que son cœur ressentait pour ce policier. “Tu y as droit, Ronan.” Un simple murmure alors qu’elle fermait un peu les yeux, profitant le plus possible de ce simple contact, alors qu’elle allait être particulièrement attentive à ce qu’il allait lui dire. Isabella était le genre de personne assez sensible, mais quelle artiste ne l’était pas de toute façon ? C’était ancré dans ses gènes, cette sensibilité qui lui donnait parfois l’air d’être naïve vis-à-vis des gens qui l’entouraient en cherchant à voir tout ce qu’il y avait de bon dans ce qui était autour d’elle.

Son regard se portait à nouveau sur le visage de Ronan, alors qu’elle sentait tout le trouble qui émanait de lui. Elle n’était pas le genre à forcer qui que ce soit à parler quand il ne le voulait pas, forcément qu’elle s’en faisait pour lui, même à cet instinct. Ses mains iront se poser instinctivement sur les siennes, comme pour l’aider à garder le contact avec ce qu’il se passait actuellement et qu’il ne se perde pas dans les méandres de ces pensées. Tout ça semblait tellement difficile pour lui, qu’elle avait envie de montrer que malgré la situation, Bella était présente, par un simple toucher, ces doigts qui caressaient doucement sa peau en gardant les yeux rivés sur son visage.  

Elle comprenait un peu mieux que cet homme avait des craintes, des peurs, un certain ressenti pour diverses raisons. Mais est-ce qu’il méritait d’être seul pour autant ? La brune avait toujours pensé qu’il fallait également bien s’entourer pour s’assurer de ne pas sombrer dans une sorte de dépression où quelque chose comme ça. “Tu sais, Ronny, tu ne seras jamais obligé de me parler de ton travail. Je sais qu’être policier est quelque chose de difficile et que vous voyez des choses qu’on ne peut pas supporter, nous, pauvres citoyens que nous sommes. Mais ça ne veut pas dire que tu dois rester seul pour autant et éloigner les autres.” La jeune femme baissait un peu les yeux sur ces mains sur les siennes, se pinçant un peu la lèvre inférieure. “Je sais que tu as peur pour ma sécurité, mais je ne suis pas plus en sécurité si tu n’es pas là.” Et rien que ce qu’il s’était passé, plus tôt, n'était qu’une preuve de l’insécurité de cette ville. “Je me sens bien plus en sécurité dans cette ville quand tu es là, que lorsque tu es absent…”

Et c’était une vérité aussi simple. À chaque fois qu’elle sentait sa présence, peu importe l’instant du jour ou de la nuit, Isabella se sentait tellement plus sécurisée quand il était présent. C’était dans ce genre de moment qu’elle avait cette sensation que rien ne pourrait lui arriver, uniquement parce que l’ombre de cet homme était sur elle. Et qui voudrait s’en prendre à un grand gars comme lui ? La jeune femme relevait les yeux vers ceux du policier, l’observant un peu avant de se racler la gorge. Est-ce qu’elle pouvait se permettre de lui poser des questions sur ce qu’il s’était passé avec sa mère ? Cela semblait le hanter bien plus qu’il ne le faisait paraître. “Tu n’es pas obligé d’en parler si tu ne le veux pas, mais... Qu’est-ce qui est arrivé à ta mère ?”  Isabella ne le forcerait pas à en parler s’il ne le voulait pas, c’est certain. Elle comprendrait sans aucun problème qu’il préférait garder ça pour lui. La brune était loin d’être quelqu’un d’intrusif et elle préférait laisser le temps à Ronan avant de parler de choses qui le touchaient bien plus qu’il ne le faisait paraître habituellement.