Mentir est le fait des faibles

Ces derniers temps, tout se passait bien pour Tatiana, elle avait passé pas mal de temps avec Milo et sa famille. D’ailleurs, ces parents étaient cool, malgré ce qu’elle aurait pu s’imaginer et qu’on lui avait dit. Mais, il semblerait que tout allait bien, aucun stresse à l’horizon. Sauf peut-être Chiara. Tia’ sentait bien qu’à chaque fois qu’elle posait les yeux sur elle, la petite sœur pourrait l’assassiner d’un seul regard, si ces yeux étaient des révolvers. Où une ogive nucléaire, afin d'être sûr qu’il ne reste plus rien de la brune. Mais, la petite brune faisait de son mieux pour que tout se passe bien à chaque moment passer avec eux, même si on ne pouvait pas le nier : Tatiana était loin d’être le genre de femme à se faire marcher sur les pieds et elle rétorquerait à chaque pic qu’on lui faisait.

Mais, ce n’était que des instants complexe à passer, et tant qu’elle était avec Milo, O’Conner se sentait bien, même si elle n’avait toujours pas croisé la route de cette mystérieuse fiancée. Parce que oui, cela lui était resté en tête depuis le repas de fin d’années. Et elle attendait… Quoi ? Que Milo lui en parle. Mais rien, ce bougre gardait le silence et ces deux-là continuèrent à passer de bons moments ensemble. Et plus ça allait, plus Tia s’attachait à cet italien trop charmant et adorable. Enfin, ça c’était jusqu’à ce qu’elle sente que quelque chose se passait. Elle était une femme, toute les dames avaient une sorte de sixième sens qui leur donner la sensation étrange que quelque chose se passait. Et elle avait appris à connaître Valentino, forcément qu’il avait des tics de gestuelles qui lui mettait la puce à l’oreille. Encore plus quand leur petit week-end finissait par être annulé.

Elle ne l’avait pas mal pris, en somme. Tatiana avait souhaité bonne chance à Milo pour ce moment remplit de boulot, elle pouvait bien comprendre que des imprévus se produisaient, après tout, même pour elle cela pourrait se passer avec son boulot. Et puis, elle restait étrangement patiente et compréhensive quand il s’agissait de Milo. Il n’était pas un grand bavard, ne parlait pas forcément de ce qu’il ressentait, mais ce gars était adorable et si Tia tentait de connaître chacune de ces petits tics de geste où de comportement pour apprendre à mieux le cerner, c’était parce qu’elle voulait qu’il se sente bien, que ce soit avec elle que dans la vie en général.

Enfin, elle avait fini par ronchonner un peu en regardant la tarte aux pommes qu’elle avait faites. Recette donnée par la nonna et qu’elle avait tellement aimée quand elle y avait goûté. Forcément qu’elle avait eu envie de s’y essayer et de voir si elle pouvait réellement apprendre à cuisiner. Et bien… La seule personnes qui pourraient juger son oeuvre où… son poison, c’était justement la grand-mère et vu que son week-end était annulée… Autant dire qu’elle sautait sur l’occasion pour rendre visite à mamie dans l’optique de lui ramener la tarte et la faire goutée pour avoir un jugement honnête. Mais c’était sans se douter de la suite des événements. Tia était à peine arriver les mains chargés de sa tarte, avec son plus beau sourire, qu’elle était parfaitement bien acceuilli par grand-mère.

- “Nonna~ J’ai besoin de toi et ton don de cuisine~”
- “Mais voilà notre petite Princesse préféré. Quelle plaisir de te voir, Tia, dit moi ce que je peux faire pour toi ?”
- “J’ai fait une tarte aux pommes, je ne peux pas me jugée toute seule, alors j’ai pensée à toi et grand-père.”

La mamie semblait amusée mais attendrie également. Forcément, cela lui faisait peut-être plaisir de savoir que Tatiana pensait à elle dès qu’elle avait envie d’un conseil. Mais c’était sûrement parce qu’elle savait aussi que la petite brune n’avait personne à Détroit et elle avait briévement aborder le sujet de sa famille, sans pour autant rentrer dans les détails. Mais mamie savait: Tatiana était une jeune femme sans réellement avoir de personnes sur qui compté, avec plus de difficulté qu’elle ne voulait le faire croire.

-Et bien, on va le manger pour le dessert, tu auras trois avis tranchés, comme ça.” Sur l’instant, Tatiana ne comprenait pas. À part grand-père, qui pouvait être cette troisième personne ? “Milo a passé la journée ici, ils sont occupés avec papi, mais ne tarderont pas à arriver. Va donc t’asseoir, ma puce, je te ramène de quoi boire.” Alors là… Pour une surprise… Tia haussait ne dit rien de plus, parce qu’elle était encore en train d’ingérer les informations dans sa tête, alors qu’elle ronchonnait dès que Nonna s’absentait pour lui ramener un verre d’eau. Sans aucun doute, elle venait de comprendre que Milo avait… mentit ? D’habitude, il précisait si son grand-père avait besoin de lui et même qu’il aurait fini par lui demander de l’accompagner. Mais là… C’était autre chose.

Mais qu’est-ce qu’il se passait ? Autant dire que là, elle ne comprenait pas du tout le petit jeu qu’il était en train de faire. Et si cela blesser Tatiana, forcément qu’elle ne montrait rien, à part, son éternel regard de tueuse dont elle avait le secret. Ces pupilles se posèrent sur Milo, dès l’instant où il entrait dans la pièce, et elle pourrait le foudroyer sur place, si elle en était capable. Et il arrivait encore à faire comme si de rien était, en lui demandant si elle allait bien. Tatiana avait envie de le frapper, de lui crier dessus. Mais elle n’en avait pas le droit, n’est-ce pas ? Parce qu’elle… était personne. Si son regard rentrait en contact avec celui de Milo, la jeune femme détournait aussitôt le regard. “Comme tu vois, je vais bien. Merci.” Il se passait quelque chose et forcément, Tia n’était pas la plus douée pour faire semblant, on pouvait bien le voir qu’elle était contrariée, dans le fond. “T’as eu fini ton boulot, plus tôt que prévu, finalement.” Allusion à ce qu’il lui avait dit, au téléphone. Lui qui disait être débordé et en avoir pour toute la journée. Voir peut-être même une partie de la nuit, le connaissant.

Comment la situation avait-elle pu finir de cette façon ? Elle sentait l’atmosphère devenir étrange, plutôt lourde, en plus de ces propres sentiments. Elle avait tellement envie de lui crier dessus et de le frapper face à ces paroles. Est-ce qu’il mentait encore ? Où il disait la vérité ? Tatiana finissait par avoir un soudain doute, parce que s’il arrivait à mentir aussi facilement, même à elle, même face à ces grand-parents, est-ce qu’il avait raconté d’autres mensonges ? Le doute envahissait son âme, et elle ne comprenait pas ce qu’il se passait réellement. Pour quelle raison faisait-il ce genre de choses ? Est-ce qu’il finirait par lui donner des explications, même si elle le lui demandait ? Peut-être pas. Milo était un homme assez discret et il y avait encore bons nombres de choses qu’elle ne savait pas à son sujet.

Le regard de la jeune femme se posait tout de même sur la grand-mère et Milo, notant quelque chose qui la faisait douter encore plus. Est-ce qu’il cachait ces fiançailles mystères à ces grand-parents ? Elle ne comprenait pas. N’arrivait plus à suivre quoi que ce soit au milieu de tout ce méli-mélo d’informations. Pourtant, elle gardait le silence, parce qu’elle n’avait aucun droit de se mêler de ce genre de choses. N’est-ce pas ? Ce n’était pas comme si elle était bien plus qu’une simple amie, alors qu’elle-même se rendait compte que son cœur pouvait craquer à tout instant pour l’italien. Si ce n’était pas déjà le cas. La brune sortit bien vite de ses pensées, quand papy arrivait et forcément, elle sourit doucement, le saluant d’un baiser sur la joue comme elle en avait l’habitude. “Bonjour, papy. Toujours aussi bien vêtue à ce que je vois, je te reconnais bien là.”

Parce que papy, c’était un grand homme, peut-être même un grand-père que Tatiana aurait voulu avoir, le sien, un ancien qui serait présent et qui l’aurait aimé pour ce qu’elle était et non pas pour ce qu’elle devait être. Cette idiote avait fini par s’attacher à ces deux personnes, ils l’avaient accepté dès leur rencontre et c’était toujours un plaisir de pouvoir discuter avec eux. Elle les aimait beaucoup plus qu’elle ne voulait bien l’avouer. La brune lui fit son plus beau sourire, avant de porter son attention sur mamie et ces sublimes paroles à l’encontre de Milo. Et cette fameuse question. “Hein ?” Quoi ? Comment ? Que dites-vous ? Les yeux bleus de la demoiselle passaient des grand-parents à Milo l’un après l’autre, croissant le regard de mamie, comme si elle attendait une réponse de la part de la jeune femme, avant qu’elle ne daigne, enfin, poser un regard sur Milo. Un regard bien moins en colère que quelques secondes plus tôt, mais ça c’était avant qu’elle ne s’en rende compte et que le rouge lui monte soudainement aux joues et qu’elle s’enfonce sur sa chaise. Qu’est-ce qu’elle était censée répondre à ça ? Sans que cela veuille mettre la puce à l’oreille des grand-parents, en tout cas. “Heu… Je… Bah… Les deux lui vont bien… Il est mignon, avec où sans…”

Dans tous les cas, Tatiana serait incapable de dire qu’ça ne lui irait pas, parce qu’elle le trouvait attirant à chaque instant. La brune tournait la tête légèrement sur le côté, faisant mine de se foutre pas mal de ce genre de question, alors que son visage en disait long sur ce qu’elle pouvait bien pensée de Milo. Mais heureusement, il ne comprenait pas ce genre de choses, hein ? N’est-ce pas ? Bon sang. C’était quoi, encore, ce genre de situation ? Elle clignait des yeux à l’interrogation de papy Valentino, se demandant bien pourquoi, cela semblait si évident qu’ils passent le week-end ensemble. Est-ce qu’il avait compris que ces deux-là passaient bien plus de temps entre eux qu’ils ne voulaient se l’avouer ? Des amis pouvaient faire des week-ends, non ? Pas autant qu’eux ? C’était étrangement compliquer soudainement et forcément, elle ne sut pas trop que répondre, à part une vérité simple : “Heu… Pour ma part, rien de spécial. Je resterais sûrement chez moi, où je sortirais avec des amis, pour boire un verre ou un truc comme ça.” Autant mettre la puce à l’oreille de grand-père : Il n’y avait rien ce week-end pour Valentino et O’Connor. Mais elle ne balançait pas pour autant, que ce grand idiot d’italien lui avait posé un lapin, également. Quelle gentillesse.

Tatiana ne pouvait s’empêcher de se dire que l’enthousiasme de papy était terriblement attendrissant et plus elle le connaissait, plus la jeune femme aimait le voir comme ça. Il était tellement adorable et d’aussi loin qu’elle se souvienne, elle n’avait jamais détesté de passer un moment avec les grand-parents, parce qu’elle avait fini par les aimés et s’y être attaché. Et plus le temps passait, plus elle préférait passer du temps avec eux, qu’avec d’autres personnes, tout simplement parce qu’ils partageaient tous quelque chose l’un avec l’autre et que ces deux personnes âgées arrivaient à lui faire connaître ce que c’était qu’être appréciée, comme s’ils l’avaient accepté dans leur famille, alors que rien n’indiquait que ce soit le cas.

La brune haussait, forcément, un sourcil aux paroles du trio, alors qu’elle se sentait mal à l’aise face à la situation, la jeune femme n’appréciait pas vraiment les paroles de Milo, ni celle de nonna. Alors, elle grognait légèrement, avant que sa voix finisse par claquer au milieu de leur conversation. “Nonna, je préfère mille fois passer ma vie avec vous, qu’avec d’autres personnes. Votre compagnie m’est bien plus agréable que celle, même, de mes amis.” Parce qu’elle avait l’impression d’être un peu comme “à la maison”. Son regard se posait sur le visage de Milo, fronçant les sourcils et la voilà qu’elle lui lançait un regard furieux. “Il n’y a que toi qui aies l’impression d’être un ingrat si tu devais refuser de passer du temps avec tes grand-parents où qui que ce soit d’autre, alors ne me mêle pas à ce genre de choses, quand ce n’est pas mon cas !  Sombre idiot…”

La jeune femme sentait cette frustration remplir son être et elle aimerait tellement le gifler à cet instant, pour lui remettre un peu les idées en place. Qu’est-ce qu’il faisait ? Qu’est-ce qu’il lui prenait, bon sang ? La brune soupirait lourdement, niant de la tête, alors qu’elle n’aurait sans doute jamais de réponses à ces questions. Qu’il n’essaierait même pas de s’expliquer face à ce qu’il était en train de faire. Elle sentait que quelque chose n’allait pas, une sensation étrange au fond de son cœur qui restait particulièrement douloureux. Et elle avait soudainement envie de cacher dans un trou de souris. “Désolée, je n’aurais pas dû m’emporter de cette façon..” Parce qu’elle n’était pas chez elle et qu’elle faisait toujours son possible pour que son mauvais caractère ne se voit pas trop. Tia’ posait les yeux sur Milo, comme si elle cherchait les réponses à ses propres questions en l’observant, mais cet idiot ne faisait rien paraître. Une véritable tombe.

Elle en venait à se demander si ça avait été une bonne idée d’être venu. Cette soirée risquait d’être longue et délicate, autant pour sa santé mentale que l’ambiance en général. La brune se raclait la gorge, alors que les assiettes se servaient devant eux, et elle n’avait soudainement pas très faim. Tatiana se contenter seulement de fondre le nez dans son assiette, picorant un peu en ne sachant pas vraiment quoi répondre face à cette proposition et elle préférait tellement disparaître soudainement. “C’est gentil d’avoir proposer grand-père, j’apprécie vraiment que tu penses à Angelo, mais il ne pourra pas. Il a une petite blessure à la patte depuis hier et il ne peut pas aller courir comme il aime le faire. Alors, il restera sagement à la maison.” Tia ne mentait pas, Angelo avait vraiment eut un petit incident la veille avec un autre chien et elle avait eu très peur pour lui sur le moment. Mais le vétérinaire avait été clair, tout irait bien, son gros bébé avait seulement besoin de ne pas trop aller courir pour ne pas aggraver sa blessure, alors la brune faisait uniquement ces balades pour ces besoins quotidiennes.

En voyant la tête de la grand-mère, qui allait dire quelque chose, Tia sourit doucement. “Ne t’en fait pas, il va bien, il doit seulement reposer la patte pour ne pas l’aggraver. Tout va bien.” Mais le fait de ne pas aller chercher Angelo, c’était aussi pour éviter un moment seul avec Milo, parce qu’il ne le voulait sûrement pas. Elle n’avait ni refuser, ni accepter la proposition, Tatiana restait particulièrement floue dans cette réponse. Parce qu’elle ne savait toujours pas si elle devait accepter ou non. Est-ce que ce serait raisonnable ? Allez savoir.

Si Tatiana faisait son possible pour participer à la conversation, en ayant l’air tout à fait normal et que rien ne la perturbait. C’était loin d’être quelque chose d’aisé, son cerveau ne cessait de se poser tout un tas de questions : Pourquoi avait-il menti ? Qu’est-ce qu’il lui cachait encore pour qu’il ait eu autant de facilité à lui raconter un mensonge ? Est-ce qu’il ne pouvait pas être clair et lui dire directement qu’il ne voulait plus la revoir ? Il la détestait à ce point ? Elle savait qu’elle n’était pas quelqu’un de facile à vivre tous les jours, qu’elle avait son petit caractère et une impulsivité qui pouvait lui faire défaut. Et elle se souvenait que trop bien des paroles de son géniteur quand elle était jeune, après la mort de sa mère et qu’il s’était mis si soudainement à la frapper. “Bonne à rien !” “qui m’a foutu une fille alors qu’un homme est tellement plus utile !” “tu ne vaux rien et jamais, tu vaudras quoi que ce soit !” “même un homme de la pire espèce ne voudrait pas d’une gosse avec un comportement pareil !” “si ta mère est morte, c'est ta faute, ingrate !”

Même si elle savait que son père aurait voulu éviter ce genre de mots, la blessure était présente et elle avait toujours cherché à faire de son mieux pour redorer son image, même avant ce tragique instant de sa vie. Pour la brune, sa vie toute entière était un mensonge, parce qu’elle avait parfois la sensation que sa propre famille ne lui disait pas tout. Un léger soupire intérieur, et la brune faisait au mieux pour manger. Tout du moins, assez pour ne pas attirer l’attention de papy et mamie. Mais c’était peut-être un échec, parce qu’ils avaient fini par la connaître et si pour cette fois, elle ne finissait pas son assiette, la jeune femme relevait le regard quand ce fut l’heure du dessert. Et c’est là que son petit cœur se serrait et qu’elle avait l’air de s’enfoncer un peu plus sur sa chaise. Cette tarte, à la base, c’était quelque chose qu’elle avait voulu faire pour Milo, parce qu’elle le considérait comme une personne importante dans sa vie et qu’il ne lui aurait pas menti si cela n’avait pas été bon. Tout comme elle avait pensée à ces grand-parents pour lui dire si elle avait raté quelque chose où non.

Ce petit bout de femme se raclait la gorge alors qu’elle posait les yeux sur la part de la tarte qu’elle avait reçue, avant que ces pupilles ne se posent sur les trois autres personnes présentent. Comme si elle attendait un verdict décisif pour sa petite vie. “Alors… ? Ce n'est pas bon ?” Pourquoi pensait-elle toujours au pire en premier ? Parce qu’elle avait eut l’habitude de se préparer à ce genre de choses et ainsi pouvoir profiter du positif quand ça lui tombait dessus. Elle clignait des yeux, mangeant un morceau de sa tarte, ne s’attendant pas à un goût particulier, avant que ce soit l’illumination de ces papilles gustatives. Comme si c’était la fête et elle fit une tête surprise en se rendant compte que ce n’était pas mauvais. Ho, ce n'était pas meilleure que lorsque Mamie cuisinait, pour elle, nonna était une Déesse. Mais pour quelqu’un qui ne cuisinait jamais, ce n'était pas si mal. Visiblement, la tête d’enfant surprise de Tia amusait fortement grand-père, qui rit un peu. “C’est que tu vas devenir bonne à marier, si tu continues sur ta lancée, Tatiana. C’est vraiment bon. Je te rassure. N’est-ce pas Milo ?”

La brune portrait son attention sur Milo, plissant un peu le regard en l’observant. “Ne ment pas.” Parce qu’elle voulait qu’il comprenne que c’était quelque chose de blessant, peu importe le sujet. Concrètement, Tia ne lui en aurait pas voulu s’il lui avait dit ne pas vouloir la voir, il devait avoir une raison. Tout le monde avait ces secrets, ne parlait pas forcément de tout et Tia n’était pas une exception, elle avait bon nombre de secrets et de choses dont elle ne parlait pas; Mais elle aurait pensé, qu’auprès de Milo, cela pouvait être différent. La jeune femme se pinçait un peu la lèvre, fit une petite moue, avant de regarder papy après sa fameuse question.

Voilà un sujet dont elle n’avait pas réellement pensé. Certes, pour une fois, elle avait vraiment fini par vouloir prendre des vacances pour avoir l’occasion de se reposer et passer du temps avec les gens qu’elle aimait. Mais, un voyage… C’était quelque chose qui lui plairait, dans un contexte différent des voyages obligatoire quand elle était à l’armée. La jeune femme fit mine de réfléchir. “J’ai prévu des vacances cet été, mais je ne sais pas encore si je vais partir quelque part où non. Je n’ai pas énormément voyager à part pour des missions quand j’étais à l’armée. Alors… C’est peut-être l’occasion de voir du paysage.” Où ? Excellente question. Elle n’y avait clairement pas pensée, et elle se disait qu’elle avait largement le temps pour ça. “Et vous ? Vous comptez aller en Sicile où ailleurs en Italie ? Il paraît que c’est joli.”

Au moins, Milo avait l’air d’apprécier. Tout du moins, c’est ce qu’elle tentait de se dire pour se convaincre. Parce qu’elle était soudainement prise de doutes sur ce qu’il pouvait bien lui dire. Autant dire qu’elle sentait que trop bien que ses insécurités refaisaient surface et que cela la gênait bien plus qu’elle ne voulait bien le croire. La jeune femme se contentait d’un sourire, avant que la suite de la conversation ne converge sur les vacances des grand-parents et elle rit légèrement à les entendre aimer autant leur pays d’origine, ces plans qu’ils avaient prévu, sans parler du fait que la brune tentait de s’imaginer ces magnifiques paysages d’une contrée dont elle ne savait rien. Elle les enviait, parfois, de cette vie à pouvoir aller avec plaisir rejoindre leur famille pendant les vacances, contrairement à elle, qui devait se contenter d’une famille plus qu’ennuyante et particulièrement mauvaise pour son état mental.

“Que de magnifiques plans pour des vacances qui s’annoncent parfaite, Papy. Profites-en pour te reposer aussi.” Il le méritait, ce vieil homme terriblement adorable. Comme Milo méritait bien des véritables vacances, sans se soucier de son travail. Mais ce garçon était comme ça et elle se disait que sa fiancée allait devoir se faire violence pour convaincre son futur mari de se tenir plus tranquille en ce qui concerne le travail pour profiter de véritables vacances.

Ils conversaient encore un moment, avant que papy ne signale l’heure d’aller se coucher, et elle souriait doucement, avant de se lever pour aller embrasser sur la joue les grand-parents pour leur souhaiter une bonne nuit. Bien qu’elle jetât un rapide coup d’œil vers Milo, quand le sujet de la raccompagner arrivait. Pour le coup, la jeune femme ne savait pas vraiment que faire, autant elle ne voulait pas inquiéter grand-père, mais elle n’était pas non plus une petite fille. Et de l’autre, elle avait encore une certaine rancune face à ce mensonge de la part du seul homme qui arrivait à l’apaiser quand elle avait des jours où elle ne sentait pas aussi en forme qu’elle ne voulait bien le faire croire. “Ça va aller, grand-père, ne t’en fait pas.” La situation était bien plus complexe qu’elle ne voulait le faire croire et Tatiana ne savait pas vraiment ce qu’elle devait faire dans ce genre de cas. Mais elle optait pour l’option de rentrer chez elle. C’était peut-être mieux comme ça et elle doutait que Milo veuille qu’elle soit présente, sinon… pourquoi aurait-il tout fait pour construire un mur entre eux hein ? C’est fou ce que tout ça lui faisait ressentir ce désagréable pincement au cœur. “Finissez la tarte demain, c’est cadeau et ça me fait plaisir. À plus tard, peut-être.”

La jeune femme n’avait plus qu’à récupérer ses affaires, souriant aux grand-parents, alors qu’elle prit le chemin de la sortie pour tout simplement se retrouver dehors. Elle avait dans l’idée de rentrer chez elle à pied, comme elle avait pris cette option pour venir et sûrement que ça lui ferait du bien de prendre l’air, qui sait ? Tatiana ne savait pas si elle devait exploser où non, mais en tout cas, elle sentait toute cette contrariété l’envahir, mêler à une certaine déception. Elle n’aurait jamais pensé que Milo puisse faire ce genre de choses : ne rien dire sur certains sujets était une chose, mentir délibérément en était une autre. Et le mensonge était quelque chose qu’elle avait en horreur. Plus elle réfléchissait et moins, elle arrivait à comprendre ce qu’il se passait avec l’italien. Il agissait étrangement, venait à mentir et la brune se posait toujours plus de questions sur ce qu’il se passait entre eux. Elle marchait quelques mètres dehors avant de laisser échapper un lourd soupire d’entre ses lèvres.

Tatiana ne savait pas vraiment quoi penser de toute cette histoire. C’était compliqué de rester à l’écart, quand son cœur avait seulement envie d’être près de lui. Elle ronchonnait intérieurement, faisant une tête de six pieds de long, comme on dit. Jusqu’à ce que la voix de Milo résonne à ses oreilles. Sur le moment, elle clignait des yeux, relevant la tête, plutôt interrogative sur cette soudaine arrivée de l’Italien. Qu’est-ce qu’il voulait ? La jeune femme plissait un peu les yeux en l’observant, avant de serrer la mâchoire, alors qu’il se mettait à s’excuser de ce qu’il s’était passé. Forcément qu’elle était énervée de ce genre de comportement. Bien sûr qu’elle pouvait lui en vouloir, d’un côté, alors qu’elle ne comprenait pas vraiment les raisons pour laquelle il agissait de cette façon.

La jeune femme baissait les yeux, le sol était soudainement la chose la plus intéressante à cet instant précis, alors qu’elle se gardait de répondre quoi que ce soit. De toute façon, il ne lui en laissait pas le temps, ayant, visiblement, envie de la raccompagner. Était-ce réellement parce qu’il voulait éviter qu’il lui arrive quoi que ce soit ? Parce qu’il l’appréciait ? Où c’était pour autre chose ? Un léger soupire s’échappait de ses lèvres, alors qu’elle détournait le regard. Même s’il s’excusait, cela l’avait blessé et elle sentait qu’il avait créé un mur entre eux, assez pour qu’elle ne sache pas vraiment comment il fallait réagir dans ce genre de situation. Surtout quand on se rendait compte, qu’il y avait peut-être plus qu’une simple amitié. Elle était… foutue. Littéralement. “Si t’es aussi content de me voir pourquoi tu as menti ? Pour quelles raisons tu t’amuses à prendre tes distances comme ça ?”

Elle avait envie de lui en foutre plein la gueule, comme on dit. Et pourtant, malgré son fort caractère, la brune restait stoïque, en gardant les yeux rivés sur le sol. Parce qu'elle savait, qu’un seul regard la troublerait. C’était Milo, pas n’importe quel gars du coin. Elle mit les mains dans les poches de sa petite veste, peut-être qu’elle aurait dû mettre quelque chose de plus chaud, mais il faut dire qu’elle ne s’était pas attendu à rester aussi tard. “Je ne sais pas ce qui te prends en ce moment, tu as sûrement tes raisons, mais… Tu aurais pu en parler, j’sais pas. J’pense pas être fermé à la communication. J’ai un caractère de merde, mais j’sais écouté quand il le faut.” Et là aussi, elle écoutait et se montrait raisonnable. Parce qu’elle aurait pu faire sa tête de mule et partir à pied chez elle, mais elle savait que Milo l’aurait suivi. Et bien entendu qu’elle ne voulait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit sur le chemin du retour. Alors… Elle le suivait jusqu’à la voiture, trainant un peu des pieds, ronchonnant un peu, alors qu’elle avait envie de lui faire un câlin, comme elle avait l’habitude de le faire.

Est-ce qu’elle avait trop réagi ? En avait-elle trop fait pour un mensonge de ce type ? Tatiana serrait les dents et semblait crispée, soudainement, quand bien même, elle tentait de le cacher. Elle cachait beaucoup de choses sur sa personnalité, parce qu’elle avait été habituée à devoir montrer qu’elle était une femme forte. La sensibilité n’avait pas à être présente dans sa vie. C’était comme ça qu’elle avait grandi et elle s’étonnait parfois à agir d’une façon, peut-être trop abrupte, quand elle montrait la plupart du temps une personnalité forte et beaucoup trop sauvage pour la plupart des gens qui l’entourait. On l’avait même qualifié comme indomptable. Un léger soupir s’échappait de ses lèvres, alors qu’elle se demandait ce qui lui arrivait à agir si impulsivement quand il s’agissait de Milo.

Ha. Mais oui. Une question bien idiote quand elle savait qu’elle craquait littéralement pour cet idiot. Et, marchant derrière lui jusqu’à sa voiture, elle passait une main sur son visage, se sentait tellement idiote. Elle n’avait toujours pas compris qu’il n’était pas fiancé, et que Chiara avait racontée un vilain mensonge. Comment pouvait-elle le deviner de toute façon ? En tout cas, elle gardait le silence, et dans le fond, c’était plutôt une bonne chose, parce que cela voulait dire qu’elle l’écoutait. Mais… Elle l’avait toujours écoutée, rien qu’il ne disait ne tombait dans l’oreille d’une sourde, comme on dit. Même quand ils étaient montés dans sa voiture, la jeune femme avait gardée le silence et l’avait écouté. Toutes ces responsabilités avaient-elles un rapport avec son mariage en devenir ? Elle mourrait d’envie de lui demander, parce qu’elle avait réellement envie de savoir. Mais… ne devait-il pas lui dire ce genre de choses de lui-même ? C’est ce que des amis faisaient non ?

“Personne n’est parfait. Mais tu aurais pu seulement m’expliquer la situation, plutôt que de mentir aussi facilement, non ? Cela me semble bien plus correct entre… ami. Non ?” Un nouveau soupir s’échappait des lèvres de la jeune femme, alors qu’elle roulait des yeux. Comme si c’était une évidence pour elle d’éviter le mensonge entre ami. “Milo… C’est parce que je tiens à toi et que j’t’aime bien que ça me fait autant chier.” Et elle l’aimait bien, bien plus que le simple “bien”. Elle ressentait tout un tas de choses qui lui avait été inconnue durant tellement d’année qu’encore aujourd’hui cela la troublait bien plus qu’elle ne voulait bien l’avouée.

C’est papillons dans le ventre, ces entrailles qui se tordaient quand il était proche d’elle, son cœur qui semblait se briser quand Chiara lui avait parlé de fiançailles. Et elle n’avait encore jamais ressenti autant de chose pour qui que ce soit par la passée. Forcément qu’elle finissait par agir d’une façon étrange quand elle était dans une situation qui la rendait anxieuse. La brune penchait la tête un peu contre le dossier du fauteuil passager où elle était installée, l’observant de coin de l’œil à sa question. Tout semblait si compliqué depuis qu’elle avait compris qu’elle ressentait bien plus qu’une simple amitié pour l’italien. Et pourtant… “Pourquoi ? Tu comptes me réchauffer d’un câlin si c’était le cas ?” Et elle pouffait de rire sur l’instant, avant de s’excuser. Ce n’était peut-être pas le moment de le taquiner de cette façon. Mais, avec ce type, elle n’arrivait pas à faire autre chose.

“Je n’ai pas froid, ta voiture a un bon chauffage.” Comment allait-elle faire pour se sortir de tout ce tourment de sentiments maintenant ? C’était sérieusement une question qu’elle se posait depuis un moment. Elle n’avait aucune idée de comment elle devait gérée la situation. Peut-être que sa mère saurait, si elle était encore là et plus ça allait, plus la date de son décès se rapprochait. Le temps passait beaucoup trop vite et si elle semblait sociable avec une facilité à se faire des amis, elle n’avait aucune idée à qui elle pouvait parler. Peut-être qu’elle devrait appelée son frère pour se confier. Mais elle craignait de le déranger à chaque fois.