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 Maybe I can make your heart beat again | Jughead

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Èanna O'Donoghue
Èanna O'Donoghue
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Southwest, toujours près de la véritable famille, peu importe les conditions. Propriétaire d'une maison en piteuse état, un joli reflet de mon âme
ombres et névroses : Une jolie cicatrice au visage, sur la pommette droite, acquise le jour de la mort de mon frère. D'autres sur le corps, moins visibles, plus profondes. Homme brisé, torturé et qui a tendance à solutionner tous mes problèmes dans l'alcool. Fume trop, bois trop, c'est une manière d'affronter la réalité comme une autre non ?
cicatrices : 24
crédits : @irenegade & @endlesslove

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▬ Dim 14 Avr - 22:50 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Être face à la maison était une chose, y entrer en était une autre. Impossible de me rappeler la dernière fois que j’étais venu ici, ce qui me soutira une grimace de contrariété. J’avais peu d’estime pour moi-même, pour ce que j’étais devenu au fil des années surtout, mais en voyant cette baraque, j’avais comme un pincement au cœur. J’aurais pu habiter ici, c’était certainement cette pensée qui faisait le plus mal. J’aurais pu vivre ici, avec les gamins, avec Jug’ et avoir une vie en dehors de ce que je connaissais. Ce n’était pas vraiment mon style de ressasser ce qui était passé, ce qui avait été fait ou dit, mais lorsque les choses s’approchaient d’un peu trop près à ce que j’aimais, c’était difficile de rester neutre. J’avais foiré tellement de trucs dans ma vie que je ne tenais plus les comptes, j’en avais même oublié la plupart. Mais lorsque je mettais les choses en perspectives, lorsque je prenais un peu de recul -comme face à cette maison, j’avais envie de me coller mon propre poing en plein visage. J’allais frapper une nouvelle fois, même si j’étais persuadé que l’on m’avait parfaitement entendu la première fois, mais ma main fermée s’arrêta à quelques centimètres de l’épaisse porte. Est-ce que c’était vraiment une bonne idée ? Je n’arrivais pas vraiment à savoir et avant même que je puisse prendre le temps d’y réfléchir, la porte s’ouvrait.

▬ Salut gamin.

Un sourire naquit sur les lèvres d’Ambrose, mais il ne bougea pour autant pas. Campé dans l’encadrement de la porte, il me fixait, me dévisageait sans prononcer le moindre mot. Je n’avais pas espéré un autre accueil, surtout de la part d’un gosse qui ne me voyait presque pas et qui ne m’avait presque jamais vu. Ça ne l’avait jamais empêché de vouloir marcher dans mes pas, mais en termes de relationnel, disons qu’il y avait toujours une certaine distance entre lui et moi.

▬ Je peux entrer ? Ta mère est là ?

Pas un mot encore une fois, il se contenta de hocher négativement la tête en faisant un pas de côté. Il avait toujours le sourire aux lèvres, c’était donc une invitation à entrer. Ambrose semblait heureux -toutes proportions gardées, de me voir, mais c’était probablement sa manière de me faire payer mes absences à répétitions : le silence. Est-ce que j’étais en position de lui faire une remarque ? Non, pas vraiment. Je ravalais donc ma fierté car même si j’étais également heureux de voir sa sale tête d’adolescent boutonneux, je ne pouvais pas me permettre la moindre remarque, ni exprimer ce que j’éprouvais à chaque fois que je le voyais.
J’emboitais donc le pas à mon guide silencieux et alors qu’il m’emmenait vers l’aile ouest du bâtiment, des bruits de pas se firent entendre. Au détour d’un couloir, ce fut Eidric qui apparut en premier et la réaction fut assez similaire à celle de son frère. Tout dans la mesure. Il arrêta sa course rapidement, ses pas ralentirent à mesure qu’il s’approchait de moi, mais il fit l’effort de combler la distance pour venir contre moi. Sourire aux lèvres, je l’enserrais dans mes bras et passais une main calleuse dans ses cheveux.

▬ Tu restes combien de temps cette fois ?
▬ Wow. Bonjour papa ?
▬ T’as ramené des cadeaux ?
▬ Du whisky pour ta mère, une peluche pour la petite.
▬ Et nous ?

Sauvé, sur le fil. J’avais marqué un temps d’hésitation, parce que je n’avais pas su quoi dire. Pourquoi ? Parce que je ne connaissais pas suffisamment mes propres enfants pour savoir quoi leur acheter. Est-ce que c’était la bonne chose à dire à un gosse de onze ans ? Clairement pas, surtout lorsqu’il était aussi malin que l’était Eidric. Heureusement, c’était au tour d’Oriana de débouler dans le couloir. Je m’écartais donc d’un pas, m’accroupissais pour réceptionner la petite, lancée à pleine vitesse. Je passais mes bras dans son dos, la serrais contre moi et tout en plongeant mon visage dans ses cheveux, je prenais une profonde inspiration. Demander à un parent s’il avait un enfant préféré était un sujet sensible, j’aimais tous mes gosses, à ma manière. Mais la petite dernière, c’était autre chose. Difficile à décrire, mais en des termes simples, elle me faisait littéralement fondre. Je l’écartais doucement en posant mes mains sur ses épaules et venais déposer un baiser sur son front. Elle commença alors à signer, à exprimer ce qui lui passait par la tête, sauf que j’étais parfaitement incapable de suivre et mes sourcils se froncèrent alors que je tournais mon regard vers Eidric.

▬ Elle dit que tu lui as manqué. Et elle demande ce qu’il y a dans le sac.

Laissant échapper un « oh » retentissant, je posais le fameux sac à côté de moi, fourrais ma main dedans et en sortait une peluche. Un mouton, totalement blanc et dont la tête était habillée d’un chapeau vert, typique de l’Irlande. Elle l’attrapa sans que je n’ai besoin de lui tendre et le regarda un long moment, avant d’afficher un minuscule sourire et de signer de nouveau. Cette fois, il était inutile que je me tourne vers Eidric pour comprendre ce qu’elle me disait. Oui, c’était pas dingue comme cadeau et il était fort possible que j’ai acheté tout ça à l’aéroport avant de repartir, parce que j’avais oublié, parce que ma famille m’étais complètement sortie de la tête pendant mon séjour en Irlande. Je posais délicatement ma main sur la joue de la petite, caressait celle-ci avec mon pouce et lui fit un clin d’œil.

L’autre fois, nous aller Irlande tous pas ensemble, toi d’accord ?

C’était mon max. Elle s’en doutait. Point positif, son sourire venait de s’élargir et elle me prenait à présent par la main pour m’emmener dans cette espèce de grand salon, qui avait certainement bien changé depuis la dernière fois où j’avais mis les pieds ici.        
I was wrong, let you down again. But if you let me 'round again, I'll be your oxygen. I'll be the cure, be the medicine. You're my battlefield, you're sunbeams in a velvet dream
Pando

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Jughead McNulty
Jughead McNulty
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : MIDTOWN - Propriétaire de la maison d'höte « PurpleHouse », maison à la façade littéralement pourpre, sur plusieurs étages, beaucoup de monde vont et viennes
ombres et névroses : Daltonienne, une petite révélation qui a illuminé ma vie au moment de passer mon permis. Franchement, qui a besoin de reconnaître un feu "soi-disant" vert ? Oh, et je suis bilingue en langage des signes, tout ça grâce à mon adorable gamin qui semble avoir choisi la surdité comme mode de vie. Je cuisine divinement bien, à défaut de faire une division correctement. Au moins, j'ai mes priorités !
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crédits : LacYn

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▬ Lun 15 Avr - 0:09 ▬


Well here we go again

Jughead expira légèrement, tirant un billet froissé de son portefeuille pour régler le taxi. Le chauffeur lui offrit un sourire fatigué mais courtois, puis repartit. Un bref instant, elle demeura figée sur le trottoir, observant le véhicule s'éloigner dans la rue silencieuse, baignée par la lueur des réverbères. Ses yeux parcoururent lentement les maisons alignées, chacune murmurant une histoire différente dans l'obscurité. Quelques passants furtifs défilaient, tels des ombres fugaces, et parmi eux, elle ne put s'empêcher de fixer un couple s'embrassant tendrement, leur chien fouinant dans les parterres de fleurs. Une amertume sourde s'insinua en elle, la forçant à rouler les yeux pour dissimuler son agacement. Et elle se remémora cette soirée écoulée, une déception de plus à ajouter à sa liste.

Le rendez-vous s'était avéré bien en deçà de ses attentes. Patrick, pourtant, avait tous les atouts en main : un physique séduisant, des choix de vie intrigants et une conversation captivante. Après un mois d'échanges animés, elle avait nourri l'espoir d'une connexion réelle, d'une complicité naissante, espérant y trouver quelque chose d'exceptionnel, une étincelle. Mais après plusieurs cafés pris à la volée entre deux rendez-vous clients – qu'il avait réussi à espacer légèrement pour l'inviter à une courte promenade au parc – il était évident qu'ils avaient besoin de plus. Quelque chose de réel. Mais la réalité s'était avérée bien différente : le dîner avait manqué de cette magie qu'elle avait tant imaginée. Les mots sonnaient creux, les sourires étaient forcés, et le temps s'écoulait dans une lenteur oppressante.  
Pourquoi ? Cette question tournait en boucle dans sa tête. Qu'est-ce qui avait changé entre les deux boissons chaudes partagées quatre jours plus tôt et la bavette qu'il avait commandée ? Était-ce l'urgence, le manque de temps qui avaient rendu cela plus excitant ? C'était absurde, mais peut-être aussi logique. Elle secoua la tête pour chasser ces pensées désagréables, remontant finalement l'allée vers sa maison. Peut-être avait-elle simplement placé trop d'attentes dans cette rencontre, peut-être était-ce tout simplement un mauvais jour. Au moins, Patrick avait été honnête, ne prolongeant pas le supplice : les plats n'étaient même pas terminés qu'il réglait déjà l'addition. Et maintenant ? Maintenant, Jughead avait une boule au ventre et une faim de loup, et bon sang, il n'était même pas encore 22 heures !

La clé tourna dans la serrure, la porte s'ouvrit, et il ne lui restait plus qu'à se remettre à swiper sur les profils Tinder dès la première heure le lendemain. Rien que cette idée lui paraissait épuisante.

« Je suis de retour, commença-t-elle en retirant sa veste. C'était un rencard pourri, ajouta-t-elle en avançant dans le couloir, retirant une chaussure. J'espère que vous m'avez laissé de la glace, sinon... »  

Jug s'immobilisa dans l'encadrement de la porte, tenant son talon dans ses mains, son regard fixé sur une scène qu'elle n'aurait jamais imaginé voir, ses mots se perdant dans le silence. Un craquement inaudible résonna au plus profond de sa poitrine, puis son cœur se serra si fort qu'elle en perdit presque son souffle. Une seconde s'écoula, puis deux, sept, douze, avant qu'elle ne parvienne enfin à inspirer à nouveau. C’était quoi ce bordel ?  

« Maman j’ai un mouton ! »  

Elle avait remarqué les mains d’Oriana s'agitant vivement dans son champ de vision, mais son regard, passant de la surprise à un froncement de sourcils, resta rivé sur le visage grisonnant qui se dressait là, dans sa propre maison. Si les choses avaient été différentes – si seulement – un sourire aurait illuminé son visage et elle aurait trouvé le tableau de famille charmant. Mais une famille, ce n’était pas ce qu'ils étaient. Et ce n'était pas ce qu'ils allaient être un jour.

« M’man ? T’as l’air pâle, ça va ?
Je pensais vous avoir appris à ne pas laisser entrer n’importe qui dans la maison, surtout quand il n’y a personne ?
Je n’allais pas lui claquer la porte au nez...
L'intru aurait eu de la chance que ce ne soit qu’une porte. »


ÐVÆLING

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Èanna O'Donoghue
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▬ Lun 15 Avr - 11:08 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Inutile de mentir, la réaction d’Ambrose m’avait fait mal au cœur. Je ne pouvais cependant pas en vouloir au gamin. J’avais été beaucoup trop absent pour dire quoique ce soit, pour lui dire de venir dans mes bras et de faire un câlin à son père adoré. C’était un adolescent de dix-sept ans, un enfant que je n’avais pas vu grandir et quoiqu’on puisse penser, je m’en voulais. J’éprouvais de profonds regrets en sachant que j’aurais pu mieux faire, que j’aurais dû être présent et que si j’avais été capable de faire la part de choses, de prioriser, nous aurions été une véritable famille. Sauf qu’au fil des années, j’avais fait mes choix. J’avais sans cesse laissé Jug’ et les gosses derrière, je les avais tous relégués au second plan et putain, je m’en voulais. Dans ce salon, j’avais fait tout ce qu’un père absent était en mesure de faire pour se faire pardonner, pour montrer que malgré le fait que je n’étais pas là, je les aimais. Quoi de mieux que de payer des pizzas ? J’avais face à moi trois profils bien différents, mais manger un truc que l’on commandait, ça permettait souvent d’acheter quelques consciences, de délier des langues aussi.

Il y avait Ambrose qui était toujours aussi silencieux malgré la quatre fromages qu’il avait sous les yeux. Il ne m’avait lâché que quelques petits mots, fades, dénués d’un quelconque intérêt et excessivement froids. Eidric était plus mesuré, probablement parce que c’était le plus malin des trois. Ses premiers propos, à mon arrivée, avaient fait mouche et j’avais tenté de lui expliquer que cette fois, c’était la bonne. Évidemment –et c’était tout à son honneur, le petit ne croyait pas un mot de ce que je promettais. Parce que ce n’était pas la première fois que je tenais ces propos, que je disais que j’allais être présent et que j’allais arrêter de partir, du jour au lendemain. Et puis, il y avait Oriana. Le rayon de soleil, celle qui avait passé le plus clair de son temps sur mes genoux, contre moi, dans mes bras. J’aurais tout donné pour elle, pour revenir en arrière et être présent, rattraper ce que j’avais été incapable de faire avec ses frères.

Puis il y eu le bruit de cette porte que j’avais passé bien plus tôt. Et cette voix. Ce timbre qui me transperça, littéralement et qui fit que mon cœur manqua un battement. C’était la même chose à chaque fois, c’était la raison pour laquelle je n’avais jamais réussi à couper le lien, la raison pour laquelle je revenais sans cesse vers elle. Lorsqu’elle apparue dans l’encadrement de la porte, Oriana bondit de mes genoux pour aller agiter sa toute nouvelle peluche sous les yeux de sa mère, signant des mots que j’avais bien du mal à comprendre. En l’espace de quelques secondes passées avec sa mère, Ambrose avait multiplié par cent le nombre de mots qu’il avait prononcé en une heure avec moi.

- Je sais, j’aurais dû t’appeler. Mais si je l’avais fait, tu ne m’aurais jamais ouvert.

Triste réalité que j’avais voulu contourner. Car si l’ainé de la famille avait été excessivement distant, c’était encore pire avec Jug’. Comme pour les gamins, est-ce que j’étais en mesure de faire une quelconque remarque ? Putain non. Cela faisait six mois que je n’avais pas donné de nouvelles, que j’avais complètement disparu de la circulation comme je savais si bien le faire. Si j’avais appelé Jug’, il y avait déjà de très fortes chances pour qu’elle ait ignoré mes appels et si elle avait répondu, elle m’aurait gentiment demandé d’aller me faire foutre. Et puis, vu comment elle était habillée et comme elle l’avait si bien dit, elle était sortie pour un rencard. J’avais d’ailleurs grimacé lorsqu’elle avait dit cela. Imaginer un autre homme avec elle…Bordel, ça faisait mal. Je n’étais pas en position de l’ouvrir, de lui dire quoique ce soit concernant ces dates à répétition ou ce mariage foireux avec l’autre abruti.

J’avais bien du mal à détacher mon regard de Jug’. De cette robe noire qui me faisait me demander qui mettait le plus en valeur qui. De ses grands yeux en amandes, d’un bleu profond qui semblaient à même de me fusiller sur place. De ses lèvres charnues, magnifiquement sublimées par ce rouge mat. Malheureusement –et c’était compréhensible, il n’y avait pas l’ombre d’un sourire à l’horizon.

- Est-ce qu’il ne serait pas l’heure que tout le monde aille se coucher ? Comme ça, il n’y aura pas de témoin du meurtre que votre mère va commettre.

J’affichais un léger sourire, forcé tout du moins. Je me levais de ma chaise pour réunir les cartons de pizzas et attrapais ensuite le sac posé à mes pieds pour en sortir une bouteille de whisky. Je plaçais cette-dernière sur la table en levant les yeux vers Jug’, laissant échapper un soupir entre mes lèvres espacées. Bon Dieu que j’aurais aimé que les choses soient plus simples.

- C’est pour toi. Tu veux un verre ? J’ai l’impression que t’en as besoin après ce…rencard

Moi ? Jaloux ? Probablement oui, mais comme dit et répété, je n’étais absolument pas en position de me permettre la moindre remarque même si, dans le ton employé, elle pouvait aisément se douter que la savoir avec un autre homme m'impactait.

       
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▬ Lun 15 Avr - 13:50 ▬


Well here we go again

Ses paroles, aussi incisives et cinglantes soient-elles, lui semblaient encore trop tamisées après les avoir prononcées. Mais en présence de ses enfants, elle ne pouvait laisser transparaître la véritable étendue de ses pensées, lesquelles ne connaissaient ni la douceur ni la pitié.  
Six mois. Six mois et vingt jours s'étaient écoulés depuis la dernière fois qu'elle avait vu son visage, jusqu'à aujourd'hui. Six mois, elle les avait sentis passer, et pour une raison encore absurde, elle avait eu envie de croire que cette fois-ci serait différente, comme à chaque fois. Elle avait espéré qu'il cesserait de les abandonner. Des paroles douces, bien sûr, pour perpétuer ce cycle infernal, des paroles qu'elle avait laissé s'envoler après seulement deux mois, car il était évident que rien ne changerait jamais. Et pourtant, à chaque retour de Sully dans sa vie, son cœur se serrait si fort qu'il devenait insupportable de le supporter. Il ravivait dans le plus profond de son être une faible lueur, prête à se rallumer. Et la colère, semblable à celle qui émanait de ses yeux, grandissait un peu plus chaque jour, un venin qui finirait par l'emporter.

Jug eut du mal à détourner le regard, comme si le fait de ne plus le voir signifierait sa disparition. Pourtant, elle s'efforça, ne serait-ce que pour poser véritablement les yeux sur la peluche que tenait encore sa fille. Un mouton, sérieusement ? Quelle originalité. Elle aurait voulu sourire pour dire "c'est bien, c'est joli", mais c'était impossible. Ce ne serait qu'un mensonge de plus sur la liste, et elle n'en avait pas la force.

— Je sais, j’aurais dû t’appeler. Mais si je l’avais fait, tu ne m’aurais jamais ouvert.
Non, tu crois.

Ses yeux se tournèrent brièvement vers le ciel. Ah, quelle brillante déduction ! Bien sûr qu'elle n'aurait jamais ouvert la porte, et elle aurait sans doute bloqué le numéro dès sa réapparition. Changer le sien lui traversa l'esprit, mais, évidemment, elle était trop attachée à son précieux, source de ses affaires, pour le changer. Quelle belle merde ! Elle caressa distraitement le visage de sa fille, une maigre consolation dans ce désordre. Cependant, pour une fois, elle était d’accord avec lui : un meurtre était inévitable, mais autant éviter de traumatiser les enfants, pas vrai ? Expliquer ses motivations au psychologue ? Oh, une partie de plaisir en perspective, assurément, surtout pour justifier un acte aussi "légitime".
Son regard se posa sur la bouteille de whisky avec un mélange de soulagement et de regret. Partager ce précieux liquide avec ce spécimen vivant de déception n'était pas son idée du bonheur. Peut-être que cela adoucirait le coup, ou au moins, elle aurait de quoi étouffer ses frustrations pour les heures à venir. Silencieuse sur le désastre de sa soirée, Jug préféra se concentrer sur son aîné.

« Ambr', va coucher ton frère et ta sœur.
Est-ce qu'on pourrait rester un peu plus avec papa, s'il te plaît ?  Eid implora presque sa demande.
Il est tard.
Il n'est pas si tard que ça, et j’ai déjà fait mes devoirs, normalement j’ai droit à...
Eidric ! »

Un ton plus ferme, plus dur et certainement plus froid que d’ordinaire. Si elle n’appréciait pas spécialement élever la voix sur ses enfants, là ce n’était vraiment pas le moment de tenter de négocier quoi que ce soit. Elle ne disposait pas de la force nécessaire pour tous les gérer en même temps. Et encore moins l’envie. Et puis, ces trois-là n’avaient pas à être témoins de la déchirure de leurs parents. Ils n’avaient pas à voir à quel point leur père pouvait tant la troubler, l’exaspérer, l’énerver et quelque chose d’autre encore qu’elle préférât ne pas avouer. La petite tête brune n’insista pas, murmura entre ses dents mais se laissa entraîner avec sa sœur hors de la pièce. Pas même un simple "bonne nuit" ou une étreinte pour sa mère, juste quelques mots qu’elle entendit depuis le couloir.

« Tu penses qu'elle va vraiment le tuer ?
C’possible. Il va finir en petits morceaux.
C'était sympa d'avoir un père pour ce que ça a duré. Au moins la pizza était bonne. »

Un soupir échappé, la trentenaire retira son deuxième talon et jeta les chaussures dans un coin. Si elle devait effectivement lui prendre la vie, autant utiliser un couteau et être confortable sur ses appuis, c’était bien plus douloureux. Silencieuse, elle avança jusqu’à la cuisine où, après avoir sorti non pas deux, mais un seul verre, fit sauter le bouchon de la bouteille pour le remplir. Et toujours sans un mot, après avoir pris le pot de glace dans le fond du congélateur et y avoir versé une bonne dose d’alcool dans ce qui restait de la vanille, elle y planta une cuillère sans la moindre douceur. Le meilleur remède qu’elle ait pu trouver ces dernières années, probablement plus délicieux que de regarder en boucle “Orgueil et Préjugés”.

« T’as dix minutes avant que j’te fasse bouffer cette cuillère. »  

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▬ Lun 15 Avr - 15:06 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Trois mots. C’était uniquement ce à quoi j’avais droit et si Jug’ levait les yeux au ciel, visiblement excédée par ce constat, je plissais le nez en encaissant silencieusement. Le problème était beaucoup plus profond que cette simple histoire d’avoir débarqué ici à l’improviste, ou de ne pas l’avoir appelée avant. Cela remettait beaucoup de choses en perspectives, notamment ma présence ici. Parce que je m’imposais, je ne lui laissais pas d’autre choix que de m’accepter et dans le fond, ce n’était pas comme ça que j’avais souhaité faire. J’aurais aimé pouvoir lui passer un coup de fil, l’avoir au téléphone et agir normalement, comme si tout avait été on ne peut plus normal entre nous. Mais ça n’avait jamais été le cas. Depuis le début, depuis ce premier regard échangé un peu plus de dix-sept ans plus tôt, rien n’avait été fait dans les règles. Peut-être qu’en regardant bien et si l’on mettait notre différence d’âge de côté –bien que cela soit moins choquant aujourd’hui, il n’y avait peut-être que les premiers jours de notre histoire qui avaient été potables. Le reste n’était que chaos. Chaos et absences à répétitions. Ce qui me mettait encore plus dedans, c’était que j’étais l’unique responsable de ce merdier. C’était à cause de moi si nous en étions là, si elle m’adressait à peine la parole et me fusillait du regard.

Mais j’étais là pour une bonne raison et cette fois, contrairement à tout ce que j’avais pu lui dire un jour, je comptais aller au bout des choses. La seule inconnue de cette équation, c’était elle et ce qu’elle voulait. Je n’étais pas réellement prêt à essuyer un refus ou une autre confrontation, j’étais peut-être juste apte à respecter son choix, quel qu’il soit. Cependant, je ne voulais pas que cet affrontement ait lieu devant les enfants. Oui je n’avais quasiment jamais été là pour eux, oui j’avais laissé Jug’ trop souvent seule et oui, je regrettais absolument tous les choix que j’avais pu faire concernant ce que nous avions été l’un pour l’autre. Mais régler nos comptes devant les enfants ? Jamais. Même s’ils en avaient bavé à cause de mon absence, je ne voulais pas qu’ils soient des victimes collatérales de ce qui pourrait sortir entre Jug’ et moi. C’était certainement présomptueux de ma part de penser cela après tout ce que je n’avais pas fait pour eux, mais cela me semblait naturel. C’était une manière de les protéger de ce qui était sous-jacent entre Jug’ et moi.

- Il n’est pas si tard que ça, et j’ai déjà fait mes devoirs, normalement j’ai droit à…
- Écoutes ta mère, Eid’. On aura d’autres occasions de se voir, ok ? Je ne suis pas prêt de repartir cette fois.

Avais-je dit en passant la main dans les cheveux d’Oriana alors qu’elle passait à côté de moi pour rejoindre ses frères et aussitôt, un sourire apaisé naquit sur mes lèvres alors que la petite s’éloignait avec Ambrose et Eidric. Selon eux, j’allais venir en morceaux, ce qui était envisageable. Je me tournais ensuite vers Jug’ qui jetait ses talons dans un coin de la pièce et la suivait du regard, dans le plus grand des silences. Je la regardais déboucher la bouteille avec une certaine nonchalance, remplir un seul et unique verre…et en verser dans le pot de glace qu’elle venait de sortir. Ma bouche s’entrouvrit et je levais faiblement la main dans un signe de contestation silencieux. Même si la bouteille avait été achetée à l’aéroport, c’était quand même un putain de bon whisky qui ne méritait pas d’être traité de la sorte. Sans un mot, mes lèvres se joignirent à nouveau alors que je soupirais en encaissant cette nouvelle remarque.

- Fais-le maintenant, non ? T’en crèves d’envie Jug’. Tu me frappes et on parle après ?

Je haussais les épaules en disant cela et postais mes bras en croix, comme une invitation muette à ce qu’elle se rapproche pour venir me cogner. Je le méritais et j’étais actuellement prêt à passer outre beaucoup de choses pour avoir un peu de temps, pour pouvoir simplement lui parler et lui faire comprendre ma position. J’expirais bruyamment en prenant mon visage entre mes mains puis, relevais la tête afin de chercher son regard. Bon Dieu qu’elle était belle. Je n’arrivais toujours pas à comprendre comment est-ce que j’avais pu merder à ce point avec elle. Comment est-ce que j’avais pu la laisser alors…alors qu’elle représentait tout pour moi ? C’était certainement le cœur du problème, l’attachement. J’avais été élevé par un père excessivement strict, probablement trop dur avec moi. J’avais grandi dans une famille où montrer ses sentiments, exprimer ce que l’on ressentait était un signe de faiblesse. Pourtant, j’avais essayé de passer au-dessus de tout ça avec elle, mais je n’avais jamais vraiment réussi. Je m’étais laissé guider par mes besoins les plus primaires, par mes envies d’ailleurs et surtout, par la peur que les choses deviennent trop sérieuses, trop biens entre elle et moi.

- J’aurais dû te donner des nouvelles plus tôt, j’aurais dû te dire que je partais. Je sais. Si je te dis que tu m’as manqué, tu vas me croire ?

Demandais-je en allant m’asseoir sur le coin de la table afin de m’emparer de la bouteille de whisky. Je connaissais déjà la réponse à cette question, je savais déjà que tout ce que j’allais dire allait être le catalyseur d’un torrent de violence. La différence, c’était que cette fois je comptais aller au bout des choses. Est-ce que je me ramollissais sur mes vieux jours ? Peut-être. Est-ce que je perdais toute crédibilité lorsque j’étais face à elle ? Complètement. Elle avait toujours eu cette faculté à me faire sentir petit, insignifiant face à la beauté, la force qu’elle dégageait. Et j’avais toujours aimé cela. J’avais beau être le dernier des connards, la pire des saloperies lorsqu’il s’agissait de faire le sale boulot pour les Crows, face à elle, je n’étais pas grand-chose.

- J’étais en Irlande, avec mon père…entre autres. Bref. Écoutes je…Je sais que j’ai merdé sur toute la ligne et que si j’avais été moins égoïste, on en serait pas là toi et moi. Sauf que c’est toujours pareil avec toi, Jug’. Plus je m’éloigne de toi, plus j’ai envie d’être avec toi. Je sais ce que tu vas dire. C’est trop facile de dire ça après…après tout ça.

Je marquais une pause, passant la langue sur mes dents, cherchant mes mots alors que le goulot de la bouteille rejoignait mes lèvres et que je buvais une longue gorgée. Je passais une main dans ma barbe –mal rasée et, reportais mon regard sur elle. Elle qui méritait certainement mieux qu’un type comme moi, mais elle, qui était un véritable point d’accroche dans ma vie.

- Je ne vais pas te faire de promesse, parce que ça ne servirait à rien. Tu ne me croirais pas. Entends juste que…Je sais pas, je crois que je suis fatigué de cette situation. Fatigué que ça ne fonctionne pas entre nous, qu’on arrive pas à se poser. À être ce qu’on devrait être. Regarde. T’as vu combien de mecs depuis qu’on se connait ? Est-ce que ça a marché ? Non. Et tu sais que j’ai fait pareil de mon côté. Ça n’a jamais fonctionné.

       
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Jughead McNulty
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sanctuaire : MIDTOWN - Propriétaire de la maison d'höte « PurpleHouse », maison à la façade littéralement pourpre, sur plusieurs étages, beaucoup de monde vont et viennes
ombres et névroses : Daltonienne, une petite révélation qui a illuminé ma vie au moment de passer mon permis. Franchement, qui a besoin de reconnaître un feu "soi-disant" vert ? Oh, et je suis bilingue en langage des signes, tout ça grâce à mon adorable gamin qui semble avoir choisi la surdité comme mode de vie. Je cuisine divinement bien, à défaut de faire une division correctement. Au moins, j'ai mes priorités !
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▬ Lun 15 Avr - 18:24 ▬


Well here we go again

Admettons qu’elle s’en débarrasse ici et maintenant, avec cette cuillère, il lui suffirait de traîner le cadavre dans le jardin derrière, de le découper en petits morceaux et de disperser chaque bout sous les parcelles de fleurs pour leur donner un peu d’engrais. C'était parfait, idéal même, toutes ces heures passées à regarder des séries sur les criminels n'auraient pas été totalement inutiles, à un détail près ; elle n’avait pas de couteau suffisamment aiguisé pour l’achever correctement et, pour son plus grand malheur, elle ne savait pas utiliser une tronçonneuse. Alors, bien que l’idée lui plaisait grandement, il n’y avait d’autre choix que de le laisser en vie. Du moins, pour le moment. Car elle tenait bien à prendre en compte les dix minutes qui s’écoulaient lentement et aviserait de son sort une fois celui-ci écoulé. Et honnêtement, avoir du sang partout sur les mains n’était pas vraiment son plan pour finir la soirée. Mais il avait raison – une fois encore – sur un point, l’envie ne serait-ce que de le gifler au moins une fois était bien présente.
Mais pas un mot, juste un silence, juste un regard à le dévisager et la cuillère se portant à ses lèvres. Juste un instant à s’attarder sur les traits de son visage, à se demander s’il paraissait plus triste que la dernière fois et s’il y avait une nouvelle ride qui venait s’installer sur son front. Bordel, l’âge lui réussissait bien, même toute la haine du monde ne pouvait pas nier le charme qu’il avait et qui l’avait fait craquer la première fois.

« J’aurais dû te donner des nouvelles plus tôt, j’aurais dû te dire que je partais. Je sais. Si je te dis que tu m’as manqué, tu vas me croire ?
Essaie encore. »

Et puis quoi encore ? Pourquoi ne pas imaginer que les poules possédaient des dents et que les manchots étaient capables de voler ? Jug secoua la tête, la douceur de la vanille sur sa langue n'apaisait en rien l'amertume de la situation. À cet instant, elle aurait dû être en train de rire aux éclats à l'une des plaisanteries de Patrick et envisager le dessert à commander, mais non, elle se retrouvait là, face à un homme, un ex – ou peut-être autre chose encore - revenant la queue entre les jambes. Revenir avec les mêmes paroles qu'elle avait déjà trop entendues et que son cœur n'était plus prêt à supporter en vain. Impossible de laisser la porte s'ouvrir, c'était mauvais. C'était pitoyable. C'était pourtant ce qu'elle avait toujours voulu.

Jughead s'était tue, prenant le temps d'écouter son récit larmoyant, de vérifier s'il ne répétait pas les mêmes mots qu'il lui avait servis la dernière fois. De voir si l'arnaque était similaire ou si cette fois-ci, une lueur de regret pouvait être perçue. Y avait-il réellement des remords dans le ton de sa voix ? Ou était-elle devenue trop habituée pour discerner la différence ? Était-ce même envisageable ?
Elle laissa le pot de glace sur la table, s'emportant dans un petit rire - clairement nerveux - qui s'échappa de ses lèvres. Pourquoi rejoindre les Crows ? C'était presque comique. Il aurait fait fureur dans un cirque, sans aucun doute.

« Et tu ne t’es jamais posé la question de “pourquoi”, ça n’a jamais fonctionné ? J’sais pas, peut-être le fait de disparaître durant des mois, voire des années après avoir mis une femme enceinte, ça n'aide pas spécialement. Ou peut-être est-ce des promesses dans le vent que les choses iront mieux, que ce serait différent qui portent préjudice. Oh non mieux, je sais, prétendre tenir à quelqu’un. Ça s’est évident, ça pose forcément un problème. »

Ses doigts attrapèrent le verre pour en boire le contenu d’un trait. L'avantage de leur relation si particulière c’est qu’elle s’était habituée à prendre des verres bien trop rapidement, pour supporter le torrent qu’il laissait dans son sillage et ça c’était mauvais. Aussi néfaste que les mots qui s’échappaient de sa bouche.

« Six putains de longs mois. Et tu reviens la bouche en cœur avec l’envie de vouloir recoller les morceaux ? Encore. Tu t’attends à quoi ? À ce que je te dise oui et qu’on parte vivre Dieu sait où en se contentant d’amour et d’eau fraîche ! J’t’en prie, on a déjà eu cette conversation et tu sais ce que ça a donné ensuite ? Oriana. »

Doux petit ange, fruit d'une union qui n’avait rien de bien angélique. Le résultat d'une nuit, enfin, non, de plusieurs soirées à se laisser emporter sous les draps de soie. Et bien que le souvenir puisse avoir quelque chose de fortement plaisant, ça n’allait pas avec le reste de l’histoire.

« Pas besoin de te déplacer pour débiter un tas de conneries. »

Un simple appel aurait été amplement satisfaisant, même sans qu'elle ne décroche. Mais ces mots l’emmerdaient en réalité, elle détestait l'idée qu'il puisse avoir raison sur un point. Alors, croisant les bras, elle le toisât du regard.  

« Et tu sais quoi ? C'est faux, ça fonctionne de mon côté. D'ailleurs, j'ai très envie de recontacter Michel et de lui proposer de passer pour consommer quelque chose. »
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Èanna O'Donoghue
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Martyr

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sanctuaire : Southwest, toujours près de la véritable famille, peu importe les conditions. Propriétaire d'une maison en piteuse état, un joli reflet de mon âme
ombres et névroses : Une jolie cicatrice au visage, sur la pommette droite, acquise le jour de la mort de mon frère. D'autres sur le corps, moins visibles, plus profondes. Homme brisé, torturé et qui a tendance à solutionner tous mes problèmes dans l'alcool. Fume trop, bois trop, c'est une manière d'affronter la réalité comme une autre non ?
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▬ Lun 15 Avr - 22:58 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Oui, je m’étais déjà posé la question. Je l’avais même ressassé un nombre incalculable de fois et au-delà de ces apparences, au-delà de ce que j’étais pour la majorité des gens qui me connaissaient, j’étais anéanti par la réponse à cette question. En fait, je pouvais prendre ce problème dans n’importe quel sens, je ne parvenais toujours pas à comprendre comment j’avais fait. Si je revenais à la base, au tout début, je n’arrivais déjà pas à comprendre comment j’avais fait pour tomber amoureux d’une gamine. J’avais trente-ans, elle en avait dix-sept. Il y avait déjà un problème à ce moment ou peut-être que j’étais tellement paumé, que je me cherchais des excuses pour justifier mon comportement. Je n’arrivais pas à dépasser, à mettre de côté toutes ces pensées négatives qui n’avaient jamais eu de cesse de me torturer l’esprit lorsqu’il s’agissait de Jug’. C’était toujours la même chose. Quand je commençais à penser à elle, à ce que nous avions été, à ce que nous aurions pu être, je me perdais complètement dans un flux de pensées. C’était des images, son rire parfois, son visage souvent. Je voyais ces choses que nous aurions pu faire, ensemble. J’imaginais ces scénarios que j’avais rendu impossibles, parce que j’avais été trop con pour accepter ce que j’avais toujours ressenti pour elle. Même après trois enfants, même après toutes ces années, j’avais été incapable de regarder la vérité en face.

Je lui avais déjà dit que je tenais à elle, probablement même que je l’aimais, mais je n’avais jamais réussi à lui prouver et ça, c’était ce qui faisait le plus mal. Surtout quand je pouvais lire cette douleur dans ces yeux. J’encaissais sans prononcer le moindre mot, non pas parce que j’étais à même de supporter sa colère ou parce que je le méritais mais, car je savais que c’était une étape nécessaire. Jug’ avait besoin d’extérioriser, de mettre des mots sur ce qu’elle éprouvait, sur tout ce mal que je lui avais fait. Sur ce mal que je continuais sans doute à lui faire en étant ici, face à elle après c’est six longs mois. En toute franchise, il m’était difficile de choisir ce que j’aurais préféré en cet instant car les mots faisaient aussi mal que des coups.
Si Jug’ enfonçait le clou, j’avais déjà dérivé vers un endroit plus sombre de mon esprit. J’avais une pensée pour Ciarán, lui qui avait réussi à faire tenir son couple. Ce frère qui avait eu deux gosses et qui avait aimé sa femme. Ils s’étaient installés ensemble, ils avaient vécu ensemble et surtout, ils s’étaient aimés ensemble. Pourquoi est-ce que lui y était arrivé et pas moi ? Et si je voulais encore plus m’enfoncer dans cette noirceur qui ne me quittait plus, je pouvais même me demander pourquoi est-ce que c’était lui qui était mort et pas moi ?

- Mh. Je crois que j’aurais préféré que tu me frappes.

Avais-je grommelé dans un haussement de sourcils en portant de nouveau la bouteille à mes lèvres. Ça aussi c’était un problème. Depuis quelques temps, je passais le plus clair de mon temps libre avec un verre à la main. C’était une manière d’échapper à la réalité, une façon comme une autre de m’accrocher à quelque chose de palpable et qui me faisait du bien. Je buvais trop, je fumais sans doute trop aussi mais c’était tout ce que j’avais trouvé pour tenir. Tout ça parce que j’étais incapable de tenir loin de Jug’, mais que j’étais tout autant incapable de lui dire. Ce qui nous plaçait donc dans une impasse.

- Et c’est une mauvaise chose, d’avoir eu la petite ? Tu vas me dire que tu regrettes ? Je veux bien entendre qu’on aurait pu faire les choses différemment, ou même que tu regrettes de l’avoir eu avec moi. Mais ne me dis pas que tu la regrettes, elle.

Je secouais la tête en arrachant mon corps à la table sur laquelle j’étais assis…et je buvais une dernière gorgée. La seule chose que j’appréciais en ce moment, c’était la chaleur que provoquait le whisky lorsqu’il coulait dans ma gorge, ainsi que le goût qu’il laissait dans ma bouche. Ce n’était pas comme ça que les choses devaient se passer. J’allais reprendre la parole, tenir des propos qui allaient dépasser ma pensée mais, je me retins au dernier moment. Je restais ainsi, la main levée devant mon visage comme si j’avais voulu appuyer ce que j’allais dire. Ma bouche était entrouverte et mon regard était posé, aimanté, ancré sur elle. Mon poing se ferma, se retrouva bien vite entre mes dents serrées. Je secouais de nouveau la tête sans la quitter des yeux alors qu’elle était là, face à moi, bras croisés sous sa poitrine à me toiser comme si j’étais la dernière des merdes.

- Je suis désolé, Jug’. Tu veux que je te dise quoi de plus ? Je suis désolé, Jug’. Je l’ai déjà dit, je le redis et ça n’aura toujours pas plus de valeur à tes yeux que les autres fois. Et si je t’avais appelé pour te le dire, tu m’aurais raccroché à la gueule !

J’envoyais brutalement ma tête en arrière en laissant échapper un grognement de rage. Non pas parce que j’avais commencé à ouvrir quelques vannes en lui présentant des excuses, mais parce que la situation me rendait fou. Bien sûr que j’avais nourri certains espoirs, que j’avais imaginé que cela se passe d’une autre façon et putain, que j’avais été con de penser que ce serait facile. En fait, pour être tout à fait honnête, je ne l’avais pas vraiment espéré. Je m’étais juste dit que peut-être, éventuellement, on aurait pu discuter calmement. Comme je m’étais dit qu’elle se serait jetée sur moi pour me tuer. J’aurais préféré cette version.

- Sérieusement ? Tu vas sérieusement jouer cette carte ? Mais regarde-toi Jug’ ! Même toi tu n’y crois pas et…et putain, le type s’appelle Michel ! C’est qui ce mec ? Un putain de vendeur de fromages immigré de France ?! Bordel, pas à moi, Jug’. Pas à moi !

J’avais haussé le ton, je m’étais emporté et c’était exactement tout ce que je ne voulais pas faire. D’une parce que les gosses écoutaient sans doute notre conversation et j’étais entrain de donner à raison à leur mère en montrant une facette de moi qui n’était clairement pas la bonne. Et deux, parce que bon Dieu elle me rendait fou. Le moindre truc qu’elle faisait, qu’elle disait me prenait aux tripes et me faisait marcher, ça avait toujours été comme ça avec elle. Je l’avais dit, je n’étais strictement rien face à Jug’. Je laissais échapper un long soupir en faisant un geste de la main qui signifiait qu’elle n’avait pas besoin de répondre à ce que je venais dire et que oui, je m’excusais encore une fois. Je grognais, je me maudissais et marmonnais des mots dans ma barbe que moi seul était en mesure de comprendre. Ma mâchoire était crispée, mes dents crissaient et je passais nerveusement, vigoureusement la main sur mon visage.

- Écoutes, je ne peux pas te forcer à me croire. Et même si je le voulais, t’as la tête beaucoup trop dur pour que j’y arrive.

Avais-je commencé en avançant d’un pas dans sa direction, puis en faisant un autre pas afin de combler cette distance qui nous séparait. J’étais acculé, autant tenter le tout pour le tout. Doucement et non sans une certaine hésitation, car je me doutais qu’à tout moment, elle pouvait vraiment céder à une pulsion et me frapper, mes mains vinrent chercher les siennes. Je relevais alors la tête pour chercher son regard, pour planter mes yeux dans les siens.

- Je regrettes vraiment. Crois-moi, il n’y a pas un jour qui passe sans que je regrette ce que je n’ai pas fait pour toi, ou pour les gamins…Je ne te demande pas de m’accepter comme ça, maintenant, ici. Juste, laisse-moi une chance, Jug’. Laisse-moi, me faire une place avec les enfants. Je suis sûr que si je regardais ton téléphone, je trouverais un historique long comme le bras de mecs dégueulasses que t’as vu uniquement par dépit…On sait tous les deux que si on est pas ensemble, ce n’est pas pareil. Et si on est pas ensemble, c’est uniquement ma faute, je sais. Mais à chaque fois, je reviens pour toi Jug’. J’aimerais juste que là, ce soit différent parce que…parce que je suis vraiment fatigué, vieux et fatigué d’être loin de toi.  

   
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▬ Mar 16 Avr - 11:59 ▬


Well here we go again

Était-ce ignoble, était-ce perfide ? Assurément. Mais en cet instant, si elle pouvait lui infliger autant de souffrance qu'il lui en avait donnée, c'était un plaisir. Tordu, certes, mais des plus amer. Et dire que cette soirée aurait dû être différente, paisible. L'impossibilité de revenir en arrière et de ne pas rentrer était finalement très déprimante. Parce qu'elle aurait souhaité être n'importe où ailleurs qu'ici. Éviter tout ce tumulte, ces voix qui s'élèvent et les mots qui frôlent la limite du supportable. Comme l'idée d'imaginer qu'Oriana était une mauvaise chose, voilà qu'il lui faisait dire des choses qu'elle ne pensait pas et elle retint difficilement l'envie de l'insulter. Ce n'était pas qu'elle regrettait ses enfants en eux-mêmes, mais la manière dont ils étaient arrivés, dont ils avaient été conçus. Quelques rares nuits explosives sous les draps ne valaient pas 17, 11 et 6 ans de vie pour ces pauvres gamins. Mais elle les aimait, c'était certain, et bien que ce fût difficile, pour rien au monde elle ne voulait les échanger.

Pour rien au monde oui... C'était une pensée pas entièrement vraie, tant elle s'était demandé à la venue du deuxième pourquoi elle l'avait gardé alors qu'elle était seule à charge avec deux enfants et une situation financière précaire. Une pensée qui s'était à nouveau manifestée après la venue de la petite, qui s'était davantage ancrée parce qu'elle allait vivre dans un monde sans son père - ou partiellement - et ce n'était pas ce qu'elle lui souhaitait. Et puis finalement, elle s'était aussi demandé si elle ne les avait pas gardés plus égoïstement. Pour s'attacher à ce qu'elle n'aurait jamais avec lui, à ce qu'il ne représenterait jamais. Sauf que ça, toutes les idées noirs, jamais elle ne le lui avouerait.
Pensée désagréable rapidement écartée, les prunelles accrochées à cette violence qui transperçait. À cette violence probablement encore légère mais qui lui donnait un haut-le-cœur. Ils étaient destructeurs l’un pour l’autre, c’était d’une évidence même. « Il est avocat, pas fromager », précision inutile, mais puisqu’il s’emportait pour si peu, autant que ce soit avec les bonnes informations. Pourquoi elle ne l’avait pas recontacté avant d’ailleurs ? Ah oui, continuer à vivre chez sa mère, dans une vieille chambre d’adolescent donnait un certain frein à imaginer quoique ce soit. Mais ça, il n’avait pas besoin de le savoir.

— Écoutes, je ne peux pas te forcer à me croire. Et même si je le voulais, t’as la tête beaucoup trop dur pour que j’y arrive.
C'est censé être un compliment...

Jughead ne broncha pas lorsqu'il commença à se rapprocher. À quoi bon l'éviter ? Autant le mettre à la porte complètement. Mais elle doutait que rester aussi près l'un de l'autre soit une bonne idée. Sa colère était toujours là, prête à éclater, et elle craignait de céder à ses supplications, comme une faible femme incapable de résister. Elle avait besoin de cette colère, de ce poison qui grandissait en elle, besoin de déverser les mots qu'elle avait gardés trop longtemps. C'était tout ce qu'il méritait. C'était nécessaire, sinon elle n'arriverait jamais à tenir.

Son buste se souleva légèrement sous une inspiration faible et ses muscles se contractèrent avant de se relâcher timidement lorsqu'il prit ses mains. C'était cela qu'elle redoutait. Ce contact qui lui était difficile de repousser. Il suffisait de si peu pour raviver en elle le souvenir de ce que c'était d'être enveloppée dans ses bras. L'animosité ne s'atténuait pas pour autant, mais elle ressentait une envie irrépressible de la mettre en veilleuse, ne serait-ce que pour quelques instants.
Ses yeux en amandes étaient fixés sur les siens, et bien que son visage ne reflétât plus l'envie de meurtre à son égard, une légère trace de tristesse s'y lisait après les paroles qui lui écorchaient les oreilles. Voulait-elle y croire ? Peut-être, mais ce n'était pas encore certain.

«  Comment, demanda-t-elle après avoir laissé un temps de silence et pour une fois, ses mots étaient calmes. Comment peux-tu sérieusement penser qu'une telle absurdité pourrait fonctionner alors que ça n'a jamais été le cas ? Comment oses-tu espérer que je te fasse confiance alors que tu fuis à la première opportunité, que tu sacrifies tout pour les Crows et que tu laisses ta propre famille, ton propre sang, derrière toi ? Comment peux-tu imaginer que je dise oui alors que tu passes ton temps avec Marie, Joanna ou peu importe quelle autre greluche de je ne sais quel pays, pour ensuite revenir vers moi comme si de rien n'était ? Dis-moi, comment peux-tu te tenir ici et prétendre vouloir être avec moi alors que, au fond, tu n'as jamais vraiment été là ?   »

Une affirmation douloureuse à admettre. Aucun plaisir n'y était. Un soupir s'échappa, elle baissa les yeux sur leurs mains entrelacées, cela aurait pu être quelque chose de beau, cela aurait dû l'être. Mais jusqu'à présent, ce n'était qu'une déception. Deux êtres qui se perdaient lentement mais sûrement, et tout ça pour quoi ?

« Est-ce que tu te rends compte que ça fait dix-sept ans que je reste là à t'attendre ? reprit-elle. Ton fils va avoir 18 ans dans quelques mois, et moi... moi ça fera 18 ans que j'ai le cœur qui s'effrite, qui se brise en mille morceaux et qui se reconstruit à coup de fissures en attendant le prochain coup de massue que tu lui donneras. Et comme une pauvre idiote, j'ai un putain d'espoir qui s'accroche encore, alors que je sais pertinemment qu'il est vain. »  

Pourquoi nier l'évidence ? La vérité était là, sinon la première fois les choses auraient fonctionné et cette conversation ne serait pas revenue une énième fois sur le tapis. Il était peut-être vieux, mais il n'était pas le seul à être fatigué de tout ça. Elle pouvait lui en vouloir, néanmoins impossible de lui jeter entièrement la pierre. Jughead avait aussi sa part de responsabilité dans l'histoire, sûrement moindre, mais tout de même présente. Ultimatum qu'elle aurait probablement dû poser la première fois. Ou simplement assumer l'idée de le maintenir hors de sa vie.

«  Mais vas-y, crache le morceau. Comment ça va fonctionner cette fois-ci ? Par quelle illumination divine soudaine tu as réalisé qu'on comptait ? Combien de temps ça va durer cette fois, deux mois ? Soyons généreux, quatre peut-être. Avant que tu ne te sauves encore une fois.  Son regard remonta pour revenir dans le sien. Moi, je peux supporter et rester avec un cœur brisé en mille morceaux. Mais pas les enfants. »  
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▬ Mar 16 Avr - 14:26 ▬
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Michel était donc avocat. Est-ce que je devais me réjouir de sa situation ? Non, j’en avais rien à foutre de ce type. Il pouvait rester où il était et plus il était loin de Jug’, mieux c’était. C’était là tout le paradoxe de ma situation. Je n’avais jamais été là pour elle, j’avais passé le plus clair de mon temps à la fuir, à faire passer les Crows avant tout mais, dès qu’il était question d’un autre homme, je perdais le contrôle. Le simple fait de l’imaginer avec un autre me rendait fou et pourtant, j’avais presque à me résoudre à abandonner. L’idée m’avait plusieurs fois traversé l’esprit. Partir et ne jamais revenir. C’était même ce que Máiréad m’avait conseillé plusieurs fois. En fait, elle avait même été plutôt claire sur les possibilités qui s’offraient à moi –entre de nombreuses insultes liées à ce que je faisais subir à Jug’. Pour ma sœur, je devais mettre les choses à plat, mettre des mots sur ce que j’avais toujours ressenti pour Jug’ et tout simplement rester avec elle. Si j’étais incapable de faire cela, il fallait que je parte et que je la laisse vivre sa vie. Máiréad m’avait fait comprendre que je ne pouvais pas jouer avec Jug’, que je ne pouvais continuer à la faire espérer, à la faire souffrir. Et j’avais essayé putain. À chaque fois que j’étais revenu, je m’étais dit que c’était la bonne, que j’arriverais à dire ce que j’avais à dire et à chaque fois, j’avais recommencé.

Les yeux rivés sur nos mains liées, j’écoutais toutes ses questions. Toutes ces interrogations qui ravivaient plus de mauvais souvenirs que de bons. Même si sa voix s’étaient adoucie et même si je pouvais entendre toute la douleur que provoquait ma présence, mes mots, les siens étaient toujours aussi durs, violents. Elle me frappait de sa verve, de tous ces propos aux allures de gifles et je ne pouvais rien dire. Je ne quittais pas ses mains des yeux. Je les revoyais, les visualisais posées sur mon visage. Je sentais leur caresse invisible sur mes joues, ma barbe. Je devinais leur douceur, leur chaleur sur mon torse. J’étais dans ces moments, dans ces instants où nous n’étions qu’un, où je pouvais sentir son souffle tiède se glisser à la naissance de mon cou. À mesure que mon regard remontait, je repensais à ses lèvres, à leur légèreté, leur délicatesse lorsqu’elles avaient un jour épousées les miennes, ou les courbes de mon visage. Et ses yeux. Ses iris bleus-gris qui me donnaient l’impression d’observer la surface d’un lac plongé dans une brume matinale.

- Tu veux que je te dise quoi, Jug’ ? Je pourrais te faire un putain de beau discours, te faire les plus belles promesses qui soient, tu ne me croirais pas. Est-ce que t’aurais tort ? Bordel, non. Et les Crows ? Me parle pas de sacrifice, Jug’. J’ai été élevé pour être l’un d’eux. Je savais déjà ce que c’était d’en être avant de savoir marcher. J’ai perdu deux frères…putain, mes propres frères sont morts pour les Crows. Tu crois pas que je leur ai assez donné ?

Si elle baissait à son tour les yeux, je continuais à fixer son visage. Je détaillais ses traits anguleux et la manière dont ses cheveux détachés contrastaient avec la pâleur de sa peau. J’admirais ses pommettes un peu trop hautes, un peu trop saillantes que j’avais tant aimé caresser d’un revers de pouce. Je suivais les contours de ce nez bien trop droit, allongé, quelque peu camus, sur lequel j’avais déposé de si nombreux baisers. Ce visage était d’une douceur incomparable, elle était supposée dégager de la sérénité et ce côté espiègle qui lui allait si bien. Pas de la tristesse et de la douleur. Et elle revenait à la charge, me rappelant de cette voix calme et posée qu’au final, elle avait passé la moitié de sa vie à m’attendre. Cette remarque-là me percuta de plein fouet, me faucha littéralement et sous la violence, la vérité de ce propos, je sentis mon cœur chuter dans ma poitrine. C’était un retour à la réalité des plus brutaux et je laissais échapper un long soupir, comme si j’avais souhaité extérioriser cette peine soudaine qui venait secouer mes entrailles.

Je déglutissais avec ma peine, ravalant ma fierté autant que des propos acerbes qui auraient pu franchir la barrière de mes lèvres. Parce que j’aurais pu lui dire que rien ne l’avait forcé à m’attendre, que je ne l’avais jamais empêché de refaire sa vie et de s’éloigner définitivement de moi. J’aurais pu lui dire que je ne l’avais pas obligé à m’attendre, qu’elle avait fait ses propres choix et qu’à tout moment, elle aurait pu me dire d’aller me faire foutre. J’aurais pu continuer à être ce connard égocentrique que j’avais été durant toutes ces années, mais la différence était qu’aujourd’hui, j’étais là pour elle et non pour moi. Mon fils ainé allait avoir dix-huit ans et je n’avais rien vu venir. Je n’avais pas passé de temps avec lui, je n’avais eu aucun moment père-fils avec Ambrose, je ne l’avais pas vu grandir. Ce n’était pas la première fois que nous avions cette discussion, ce n’était pas non plus la première fois qu’elle me mettait en face de ces responsabilités que je n’avais jamais assumé. Sauf qu’en cet instant précis et contrairement à ces innombrables fois, cela me faisait mal. Je me rendais compte du mal que j’avais fait, du vide que j’avais laissé et des faux espoirs que j’avais pu donner à Jug’.

J’avais envie d’exploser. De laisser toute cette rage, toute cette douleur qui me consumait sortir. J’avais envie de frapper, de briser tout ce qui se trouvait dans cette pièce et d’avoir mal. Je voulais que la douleur physique surpasse celle qui me rongeait de l’intérieur. Je voulais envoyer mes poings dans les murs, y laisser des marques, autant sur le plâtre que sur ma peau. Je voulais que les choses soient différentes, je voulais que ce putain de sentiment d’impuissance parte, je voulais pouvoir réfléchir, aligner mes pensées et être enfin capable de lui montrer que cette fois, c’était la bonne. Je voulais qu’elle croie en moi, qu’elle puisse enfin se reposer sur moi et qu’elle puisse comprendre que j’étais là pour elle. Ma mâchoire n’avait de cesse de se contracter, mon souffle se faisait beaucoup plus court à mesure que j’encaissais tout ce qu’elle avait sur le cœur, tout ce que je lui avais fait. Sur le dos de ses mains fines, mes pouces dessinaient nerveusement des formes incompréhensibles et putain, que le contact de sa peau m’avait manqué.

- Peut-être que plus je vieillis, plus j’ai peur de finir comme mon père. Tu vas me dire que lui, au moins, a été présent pour nous, mais c’est faux. Il a juste voulu qu’on soit de bons petits soldats pour les Crows, c’était tout ce qui comptait. Et peut-être que ça me fait peur de reproduire la même chose avec les gosses, ou avec toi. Je sais pas, Jug’. Pendant longtemps je me suis caché derrière le fait que c’était mieux comme ça. Que plus j’étais loin de vous et mieux c’était. Quand j’ai vu ce qu’ils ont fait à Ciarán, ça m’a retourné…Je me suis dit que ça pouvait vous arriver aussi et…Je n’essaie pas de me cacher derrière ça, je sais ce que je t’ai fait.

Affronter son regard était une épreuve terrible. J’avais l’impression qu’elle sondait mon âme, qu’elle était capable de lire en moi et de savoir ce que j’allais dire, ce que je ressentais. Comme à l’accoutumé face à elle et lorsqu’elle me regardait de cette manière, je me sentais excessivement faible. Ce n’était plus ce sentiment d’impuissance, c’était autre chose. Quelque chose de paradoxalement plus fort, mais qui me démontait, qui me tordait les entrailles. Je sentais mon cœur marteler dans ma poitrine, comme s’il était après me hurler de dire ce que j’éprouvais, de mettre enfin des mots et de dire ces choses que j’avais toujours été incapable d’avouer. Ma main droite lâcha lentement la sienne et remonta le long de son bras, pour venir glisser une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de délicatement se poser sur sa joue.

- Je veux rester, Jug’. Pour toi, pour les enfants. Pour nous. Et si tu peux rester comme ça, si tu penses que tu n’as pas besoin de moi…Alors vas-y, fonce et oublie-moi. Moi, c’est toi que je veux et je t’ai toujours voulu, même quand t’étais mineure…c’est pour dire. S’il faut inverser les rôles, si je dois t’attendre, je le ferai. Ne crois pas que j’essaie de me faire passer pour une victime, ou que je minimise ce que j’ai fait. Je veux juste que tu saches que cette fois, moi aussi je peux supporter. Moi aussi je peux rester et attendre que tu reviennes.

Je m’arrêtais en laissant la fin de ma phrase disparaitre dans un pincement de lèvres. Mon pouce glissa sur sa pommette et plus je me perdais dans son regard, plus le mien s’adoucissait. Comblant le peu de distance qui nous séparait d’un petit pas, je passais ma main –précédemment sur son visage, dans ses cheveux, puis sur sa nuque. L’autre vint se glisser dans le creux de ses reins et comme je l’avais désiré depuis le moment où elle était entrée, je l’attirais contre moi afin de véritablement sentir sa présence, m’imprégner de son odeur, de son parfum. Je vins même enfouir mon visage dans ses cheveux pour prendre une profonde inspiration et y apposer mes lèvres dans un doux baiser.

- C’est toi que je veux, McNulty. Pas n’importe qui, pas une autre greluche qui t’arriverais jamais à la cheville.
 

   
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Jughead McNulty
Jughead McNulty
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sanctuaire : MIDTOWN - Propriétaire de la maison d'höte « PurpleHouse », maison à la façade littéralement pourpre, sur plusieurs étages, beaucoup de monde vont et viennes
ombres et névroses : Daltonienne, une petite révélation qui a illuminé ma vie au moment de passer mon permis. Franchement, qui a besoin de reconnaître un feu "soi-disant" vert ? Oh, et je suis bilingue en langage des signes, tout ça grâce à mon adorable gamin qui semble avoir choisi la surdité comme mode de vie. Je cuisine divinement bien, à défaut de faire une division correctement. Au moins, j'ai mes priorités !
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▬ Mar 16 Avr - 18:25 ▬


Well here we go again

Jughead pouvait supporter ça. Difficilement, douloureusement, mais elle le pouvait. Ce ne serait qu'une autre cicatrice sur son cœur déjà meurtri, mais elle le pouvait. Elle l'avait déjà fait tant de fois que c'était presque devenu une routine. Mais pour les enfants, ces petits êtres fragiles, c'était différent. C'était impensable de leur infliger ça. Et pourtant, elle voulait savoir comment, comment soudainement il avait eu cette révélation qu'il devait prendre soin de sa famille. Comment après tant d'allers-retours, il pensait qu'il valait mieux rester avec eux. Parce que ce genre de discours avait déjà été entendu, et le résultat ? Ils étaient toujours là, à regretter leurs décisions.
Ça aurait dû être différent, se dit-elle. Dès la première fois où ils avaient échangé un regard, ça n’aurait jamais dû se dérouler ainsi. Mais, hélas, le destin, ou le karma, se jouait bien de ses propres envies. Peut-être que leur route était déjà tracée depuis longtemps, peut-être étaient-ils destinés à continuer ce jeu du « fuis-moi je te suis et suis-moi je te fuis ». La liste aurait pu être longue et déprimante, mais elle préféra l’ignorer avant que son cœur ne souffre davantage.

Elle se mordit la lèvre, le regard fuyant. Quelques secondes à regarder par-delà une fenêtre, à imaginer ce qu’était la demeure du voisin. Est-ce que sa vie familiale était aussi chaotique que la sienne ? Est-ce que sous leurs airs de grands sourires forcés, ils avaient autant de problèmes, autant de peine ? Probablement pas, après tout, l'homme de la maison semblait être bien plus présent et tenir son rôle à merveille. C'était ça qu’elle désirait et qu’elle ne connaissait pas. Et puis ses yeux revinrent sur cet homme, sur cet amant, sur cet être aimé probablement.
Jug se souvenait de Ciarán quand il évoqua son nom, sa mort n’avait pas été facile. Comme aucun des frères qu’il avait perdus. Et c’était bien plus triste de réaliser qu’il fallait perdre quelqu’un pour voir ce qu’on risquait de perdre aussi, bien que finalement s’il était revenu pendant un temps avec de bonnes intentions, ça n’avait finalement pas duré. Comme toujours.

Et puis un frisson lui parcourut l’échine malgré elle alors que ses doigts se posèrent sur sa joue. Elle détestait autant qu’elle aimait sentir son épiderme rêche contre la sienne, qui faisait écho à ses paroles. Oh, mais colère, où es-tu ? Celle-ci semblait se noyer doucement mais sûrement au fond, laissant tout un tas d’autres émotions se battre pour la première place. Bordel, vraiment aussi faible que ça ? Pas étonnant qu'il ait réussi à lui faire trois enfants. La brune déglutit légèrement alors que la distance de sécurité qu’elle pensait garder disparut en une fraction de seconde. La douce accélération des battements de son cœur lui donna l’impression de manquer cruellement de salive, d’air et de vie. Avec cette maigre distance là, il était facile de se rappeler quel était le goût de ses lèvres, un mélange d’alcool et probablement de cigarette qu’il avait dû consommer avant d’entrer. Le genre de goût qu’elle n’aimait nulle part ailleurs que chez lui. Qui lui donnait toujours envie de plus. Bordel, colère, reviens ?

« J’aimerais y croire , murmura-t-elle. Mais si on doit être totalement honnête, je ne peux pas. Je ne sais pas comment c’est possible. Et je n’ai aucune envie de rester avec la boule aux ventres à me demander combien de temps ça va marcher avant d’éclater. »

Parce que c’était inévitable. Les premières croix pouvaient déjà être tracées sur le calendrier, les paris pouvaient être lancés. Jughead éloigna légèrement sa tête, cherchant à reprendre le contrôle de ses maigres mouvements avant qu’une autre émotion ne prenne le dessus. Assez pour pouvoir chercher ses yeux, mais pas assez pour lui laisser l’occasion de fuir réellement. Et elle se dit que c’était bien plus simple sous l’emprise de la colère, car il suffisait de laisser les mots sortir avec force et de se moquer des conséquences.

« Tu ne crois pas que si j’avais eu ne serait-ce qu’un soupçon de force pour t’oublier, je l'aurais fait depuis longtemps ? Si c'était le cas, je ne perdrais pas mon temps ici, à tourner en rond dans ce drame interminable. Mais non, je suis toujours là. À me demander si je devrais juste me secouer et passer à autre chose, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Ma tête et mon cœur se livrent un combat sans fin pour savoir qui devrait prendre le dessus. Et pendant ce temps, je reste là. À espérer que tu dises un jour quelque chose d'aussi vrai que ça. Et tu sais quoi ? C’est douloureux, putain, c’est douloureux à en crever. »  

Un soupir las s'échappa de ses lèvres, et son regard finit par éviter le sien à nouveau. Ses mains se posèrent doucement sur ses bras, tandis que son front se plissa légèrement. Trois minutes auparavant, l'envie de le tuer était irrépressible, mais maintenant... maintenant, elle n'était plus si sûre. Ou peut-être que si, mais c'était désagréable de l'admettre aussi facilement. C'était trop simple. La question persistait dans son esprit : avait-elle besoin de lui ? Non.

« Je ne veux pas d’excuse , dit-elle enfin, je n’en ai jamais voulu. Je ne veux pas de promesses dans le vent, elles ne tiennent pas en place. Je veux des faits. Une vérité. Je veux pouvoir ouvrir les yeux dans six mois et voir que tu es encore là. Je veux que mes enfants aient un putain de père qu’ils méritent, pas un vieux barbu qui ne connaît pas leur parfum de glace préféré et qui les amadoue avec une énième peluche – qui soit dit en passant est hideuse, s'exclama-t-elle en grimaçant. Je veux pouvoir hurler, taper du poing, me disputer pour une tasse mal rangée ou la lunette des toilettes relevée et voir que le lendemain tu es toujours là. J’ai besoin de pouvoir m’effondrer, pleurer et savoir que je ne suis pas seule. Je veux rentrer dans ce salon décidément trop grand et voir un père rire avec ses enfants, pas un intrus de passage. Je veux toutes ces choses. J’y ai droit. J’ai le droit d’avoir pour une fois un cœur qui se serre pour les bonnes raisons. Mais jusqu’à présent tu n’as pas été capable de le faire. »

La question résonna encore ; peut-être. Un peu. Légèrement. Faiblement. Probabilité médiocre qu’elle ait besoin de lui. Ouais, un truc comme ça ouais... Oui, putain de merde, mais pas comme ça. Jug ne demandait pas la lune, simplement une vie. Un bonheur qui ne soit pas éphémère. Mais bon, dans ce monde, même les étoiles finissent par s'éteindre.

« Tu veux rester ? Prouve-moi que tout ce baratin que tu as raconté à Eidric n'était pas juste du vent. Tu as des envies de famille soudaine ? Commence par être un parent digne de confiance pour tes enfants, surtout pour ton aîné. Tu me veux moi ? Montre-moi que je n'ai pas eu tort de ne pas te massacrer avec cette cuillère, parce que les dix minutes sont écoulés »

Parce que ce sera la dernière, mais ça, elle le garda pour elle.  
ÐVÆLING

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Èanna O'Donoghue
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▬ Mar 16 Avr - 23:14 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Quoique je puisse penser, il y avait un goût d’inachevé. Tous les regrets que je nourrissais sur ma vie, sur mes choix, n’étaient pas à la hauteur de cette nostalgie qui m’embrumait l’esprit lorsque je pensais à Jug’. Je revenais de six mois en Irlande, six putains de longs mois où j’avais dû me coltiner mon père et sa maladie de merde. Parce que les choses auraient été trop simples si tout avait fonctionné correctement, s’il avait vieilli comme n’importe quel vétéran de son époque. Mais non, mon père -Domhall O’Donogue, avait décidé de faire autrement et de succomber à une de ces saloperies qui rongeaient le cerveau. Ma sœur était restée là-bas, non pas pour s’occuper de lui, mais pour vivre la vie dont elle avait toujours rêvé : avec son mari et son gosse, loin de toute civilisation. Pourtant, elle n’avait pas eu d’autre choix que de revenir au domicile familial, pour prendre soin du vieux qui était après dépérir. Alors oui, j’avais été en Irlande pour les Crows, parce que j’avais ma propre branche de business à gérer à Cork, mais aussi parce que j’avais souhaité venir en aide à Máiréad. J’avais géré le côté professionnel rapidement, trop certainement et sans y porter une véritable attention, parce que je m’étais empressé de rentrer là où j’avais grandi.

Je n’aimais pas mon père. Tout du moins, je n’aimais plus mon père depuis bien longtemps. Sans doute depuis que j’étais parti de la maison pour rejoindre Detroit. Je l’avais aimé lorsque j’étais gamin, parce que j’avais cru à toutes les conneries qu’il m’avait enfoncé dans le crâne, parce que j’avais toujours tout fait pour lui plaire. J’étais jeune et tout ce que j’avais cherché, c’était son approbation, sa fierté. J’avais voulu le satisfaire pour voir un sourire sur son visage, pour entendre des mots bien précis de sa bouche -mots que je n’avais jamais entendu et, j’avais compris que l’amour que j’éprouvais à son égard, l’admiration que je lui portais ne seraient jamais réciproque. J’avais cessé d’aimer cet enfoiré, parce qu’à la base, c’était lui qui ne m’avait jamais aimé. Tout ce qu’il avait voulu, c’était faire de moi un successeur chez les Crows, une sorte de porte dérobée pour lui, de revenir dans le gang. Et contre toute attente, j’étais retourné auprès de lui, pour Máiréad, mais le voir dans cet état m’avait fait mal au cœur. D’une parce qu’il n’avait jamais eu autant de mal à me reconnaitre et de deux, parce que j’avais préféré passer du temps avec ce vieil enfoiré plutôt que de revenir auprès de Jug’.

En Irlande, cette nostalgie m’avait consumé beaucoup plus qu’à l’accoutumée, parce que j’avais passé le plus clair de mon temps à penser à elle. À me remémorer tout ce que nous avions vécu ensemble et surtout, tout ce que nous n’avions pas fait, tout ce que nous aurions pu faire. Je m’étais retrouvé face à une réalité qui m’avait littéralement coupé le souffle, une espèce d’étau avait enserré mon cœur et l’avait écrasé, faisant jaillir des sentiments, des émotions que je ne me pensais plus capable d’éprouver. J’avais évidemment pris une sale leçon par Máiréad, qui en avait peut-être profité pour me coller quelques coups de pieds bien sentis, pour faire rentrer la putain de réalité dans ma putain de tête de bite, de putain d’abruti égocentré, de putain de connard fini en ajoutant cette phrase, qui avait fini de m’achever : tu ne vaux pas mieux que papa.

Cette même nostalgie remuait mes entrailles et me rendait fébrile alors que je serrais dans mes bras cette femme que j’avais toujours aimé. Cette femme à qui je ne l’avais jamais vraiment dit, cette même femme qui n’avait jamais entendu ces mots de ma bouche. Parce que j’étais un connard. Sans doute aussi parce que j’avais eu cette éducation d’une autre époque, cette manière d’élever un enfant -un garçon, en lui interdisant d’exprimer des émotions qui pourraient soi-disant le faire passer pour un faible. Bien sûr qu’il y avait des situations dans lesquelles je n’avais pas pu retenir mes larmes, bien sûr que j’avais craqué, que je m’étais effondré quand j’avais trouvé Ciarán torturé à mort. Avais-je cependant versé une larme lorsque Rory s’était éteint dans mes bras ? Avais-je montré la moindre émotion face à mes propres enfants ? Face à Jug’ ? Voilà à quoi je pensais alors que mon visage disparaissait dans ses cheveux, que mon odorat se trouvait envoûté par les effluves de son parfum. Elle m’avait toujours manqué, plus que je n’avais été capable de lui dire.
Et l’entendre m’avouer à quel point elle n’y croyait plus, à quel point tout ce que j’avais pu faire était douloureux pour elle ; tout cela me secouait, ajoutait quelques tremblements incontrôlables à ma nervosité déjà bien installée. Le pire était cet aveu -alors que nos regards se croisaient de nouveau, de ne jamais eu la force de m’oublier, d’apprendre à vivre véritablement sans espérer que je revienne. Je pensais avoir eu le plus gros de ma prise de conscience auprès de ce qu’il restait de ma famille, bordel que je m’étais planté. Et Jug’ continuait et plus elle parlait, moins elle me regardait. Plus les mots s’alignaient dans cette bouche, plus je perdais pieds. Parce que je voyais -de nouveau, à quel point elle était forte et comme elle était à même de tout encaisser. De mon côté, je m’étais laissé aller, détruit car je n’avais jamais su comment rester avec elle. Du sien, elle était restée là où elle était en faisant preuve d’une résilience hors du commun.

- Je voudrais vraiment pouvoir t’offrir tout ça, Jug’. Je…

Je m’arrêtais brusquement en plein milieu de ma phrase. Si cette nostalgie avait fait remonter certains souvenirs à la surface, autant les utiliser à bon escient. Autant commencer, dès maintenant, à lui montrer que cette fois c’était la bonne et que j’étais déterminer à faire les choses correctement, à lui prouver que j’étais là pour elle et que je resterai. Quoiqu’il arrive, je resterai. Mes mains quittèrent alors sa nuque comme le creux de ses reins pour venir se poser de part et d’autre de son visage. Mes lèvres s’étirèrent lentement dans un sourire illuminé par l’idée qui venait de me traverser l’esprit. J’élevais alors le ton, sans la quitter des yeux.

- Ambrose ? … Je sais que vous écoutez … AMBROSE !
- Quoi ?

Je hochais doucement la tête, sans me départir de ce fin sourire qui barrait mon visage et venait déposer un baiser sur le front de Jug’, avant de la relâcher et m’écarter d’un pas.

- Mets tes chaussures et prends la bouteille, on va finir ton date comme il se doit.

Dis-je en m’éloignant d’elle afin de rejoindre le bas de l’escalier. Lorsque je levais la tête et comme je m’y attendais, mon regard s’arrêta sur Ambrose, Eidric et Oriana, tous les trois à genoux en haut des escaliers. Je pinçais les lèvres en signe de désapprobation et secouais la tête en affichant une expression plus détendue, apaisée.

- Tu gardes ton frère et ta sœur, ok ? Ta mère et moi on va sortir un peu.
- On allait se coucher en fait.
- Bien sûr. On va fermer derrière nous et vu qu’il n’y aura plus rien à écouter, vous pourrez vraiment aller vous coucher. En fait

J’adressais un clin d’œil et mon plus beau sourire à Oriana puis, je me détournais pour rejoindre Jug’. Sans un mot, je plaçais une main dans son dos pour la guider et nous traversions ainsi le couloir avant de nous retrouver dehors. Je lui laissais évidement le temps de refermer la porte, fourrais les mains dans mes poches et l’attendais. Lorsqu’elle fut à ma hauteur, je commençais à marcher en lui intimant, d’un mouvement du menton, à me suivre. Je gardais le silence sur plusieurs mètres, me contentant d’apprécier la brise fraiche de cette soirée sur mon visage avant de finalement tourner légèrement la tête sur le côté pour l’observer.

- Tu te souviens quand on s’est rencontrés ? Je veux dire, tu te souviens vraiment des circonstances ? Quand je suis sorti du bar et que je me suis vautré, que tu t’es presque précipitée pour te foutre de ma gueule en me demandant si ça allait, si j’étais bourré. Je l’étais pas. Enfin si, un peu, mais pas suffisamment pour tomber comme une merde.

Marquant une courte pause après ce début d’aveu, je passais mon bras autour des épaules de Jug’ pour me rapprocher d’elle, pour venir caresser la peau nue de son bras avec ma main.

- Je t’avais vu depuis un moment. Je savais que tu nous regardais sortir, quasiment chaque soir…Me casser la gueule était le meilleur moyen que j’ai trouvé pour attirer ton attention. Je savais pas trop à quoi tu ressemblais en fait. C’est quand je me suis retourné et que je t’ai dit que j’étais un poète, que je regardais les étoiles pour chercher l’inspiration que j’ai compris que c’était toi. C’est con hein ? Surtout quand on connait la suite de l’histoire, mais ça a toujours été toi, Jug’.

Avais-je dit en me positionnant alors en face d’elle, tout en continuant de marcher à reculons. Je saisissais alors la bouteille qu’elle tenait pour la porte à mes lèvres et boire une gorgée de whisky, avant de la lui tendre.

- Pas de promesse, pas d’excuse. Juste, imagine que je suis ton date de ce soir et que t’es pas rentrée trop tôt, déçue de Patrick ? Damien ? Charles ? T’as entièrement le droit d’être heureuse et d’avoir le cœur qui se serre pour les bonnes raisons, ok ? Et ça commence maintenant.  

   
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▬ Mer 17 Avr - 18:23 ▬


Well here we go again

Assez de paroles vides, de promesses négligées, d’excuses sans substance. Tout ça n’avait mené à rien jusqu’à présent. Les mots pansaient à peine son cœur, ne le réparant pas vraiment. Pour une fois, elle méritait bien plus que ça, même si elle n'essayait pas de le guérir. Elle avait besoin de plus, sinon elle devait avoir le courage de passer à autre chose. Et étrangement, cela semblait être pire que tout. Les enfants… Toujours les enfants à considérer. Impossible d’être totalement égoïste et de ne penser qu’à son propre bonheur. Parfois, elle aurait aimé être déchargée du poids de la culpabilité.
Jughead resta en suspens, essayant de comprendre ce qui pouvait bien traverser l’esprit de cette tête grisonnante. Quelle idée pouvait bien lui donner envie de sourire alors que leur situation était... non résolue, du moins selon elle ? L'étonnement passa sur son visage quand il prononça le nom de son fils, puis disparut rapidement quand ce dernier répondit. Bien sûr qu’il écoutait aux portes. Et décidément, il n’avait pas retenu la leçon concernant la discrétion de cet acte. Ce n’était pourtant pas faute de le lui avoir appris. À croire qu’il n’écoutait décidément rien celui-là.

Et puis, elle hésita. D'abord à protester – bien qu’elle se résignât à se taire -, puis à refuser cette demande qui ressemblait plus à un ordre. Mais elle se résolut à faire ce qu’il demandait. Elle qui passait de la colère à ... eh bien, elle n’était pas certaine du sentiment qui l’habitait présentement. De la curiosité, c’était certain, ne serait-ce que pour savoir ce qu’il avait derrière la tête. Du reste... ce n’était qu’un éternel enlisement dans leurs disputes. Est-ce que cela était une bonne chose ? Peut-être. Peut-être pour cette fois, il lui était possible de lui accorder plus que du mépris.
Ses talons martelèrent à nouveau le sol, elle jeta un léger regard noir à ses trois enfants dans les escaliers - bien qu’elle aurait fait la même chose si elle avait été encore une gamine – puis verrouilla la porte.


Let the children speak  


Silence dans la maison. Quelques pas résonnèrent de l’extérieur, puis rapidement se firent moindres jusqu’à complètement disparaître, laissant place au seul souffle de trois respirations. Quelques secondes s’écoulèrent, comme s’il fallait d’abord assimiler l’information, puis la situation. Puis, les trois gamins se dirigèrent vers la chambre d’Oriana sous la directive de l’aîné. La plus petite se glissa rapidement sous les draps, enlaça ce petit mouton devenu sa peluche favorite contre son cœur et sourit joyeusement à son frère.

« Est-ce qu'il va rester pour la vie ? signa-t-elle.
 Je ne sais pas, peut-être.
Ce serait bien en vrai, nan ? demanda Eidric depuis l'encadrement de la porte.
Ce serait super !
 Vous avez envie qu'il soit là tout le temps ?
Pas toi ?

Ambrose fixa son petit frère quelques instants alors qu'il se déplaçait dans la chambre pour venir s'asseoir sur le lit de sa sœur. Puis il posa ses yeux sur la petite qui continuait de sourire. Finalement, il n'en savait rien. Bien sûr, le gamin au plus profond de lui en rêvait et n'attendait que ça, depuis le premier jour où il était parti. Probablement comme sa mère, et sûrement comme son frère et sa sœur, il avait envie d'espérer encore un peu, juste assez pour goûter aux joies de la famille. Et puis il y avait l'autre partie, celle qui avait grandi, celle qui avait vu et connu la déception, la désillusion. Celle qui ne voulait plus croire en des mots usés trop de fois.

 Si. Bien sûr que si. Mais j’ai pas envie qu’il revienne pour faire souffrir maman, tu vois ? reprit-il en regardant son petit frère, sans prendre la peine de signer pour ne pas choquer la petite.  Parce que ça, j’lui pardonnerais pas. Elle pourrait très bien être heureuse avec… c’était quoi l’nom de son dernier date ?
Patrick.
 Ouais, voilà, un mec comme lui qui s’échappe pas.
Bah apparemment c’était pourri aussi.
 Mouais.
Je n’aime pas voir maman triste.
 Moi non plus.

Triste réalité. Eidric et Oriana étaient suffisamment lucides pour voir au-delà du masque de joie que leur mère arborait. Ils savaient qu'elle enfouissait sa peine, qu'elle se cachait pour pleurer quand ils ne la voyaient pas. Malgré leurs observations silencieuses, ils ne faisaient rien, conscients qu'elle nierait toute détresse. C'était leur triste routine, une danse où la souffrance était cachée sous des sourires forcés, une comédie que personne ne reconnaissait.

Peut-être que cette fois il a vraiment changé ? Ça pourrait être cool d’être tous les cinq à Noël pour une fois.
 Pour que tu aies plus de cadeaux ?
Évidemment. Mais pour voir sourire maman. Genre, un vrai sourire. »


again


La fraîcheur extérieure frappa sa peau, une sensation des plus agréables après la montée de tension dans son corps. Une main glissa dans ses cheveux alors qu'il évoquait leur première rencontre, suivie d'un léger hochement de tête. Oui, elle s'en souvenait, parfaitement. Une adolescente avide de grandir et de devenir adulte, cherchant à s'approcher des repères des corbeaux. Était-ce pour échapper aux cadavres de bouteilles accumulés par un parent et au syndrome de Diogène de l'autre ? Ou peut-être à cause de l'état délabré des caravanes dans lesquelles elle vivait, ou simplement pour suivre son frère aîné dans ses bêtises. Peu importe les raisons, elle avait besoin de quelque chose de différent. Elle cherchait à assouvir ce besoin d'ailleurs, ce désir de grandir, de ne plus être vue comme une simple adolescente, alors qu'elle ne l'avait jamais vraiment été.
Elle aurait pu choisir n'importe quel bar du coin, ou même n'importe où ailleurs. Mais elle avait jeté son dévolu sur celui-ci. Elle s'y sentait attirée bien avant même de le voir lui. Lui, avec ses cheveux blancs en moins autrefois. Lui, qui d'un simple regard lui avait donné envie d'en savoir plus, de découvrir davantage. De braver l'interdit. Damnée pour l'éternité en enfer, elle l'était, elle le savait dès que l'idée même de l'embrasser l'effleura. Et pourtant, si elle devait être honnête envers elle-même, malgré cette histoire qui ne cessait de se compliquer, elle ne la changerait pour rien au monde. Si elle devait le refaire, si elle devait l'approcher à nouveau, Jughead le ferait sans la moindre hésitation.

Un roulement des yeux accompagné de la saisie de la bouteille, qu'elle porta ensuite à ses propres lèvres. Contraste saisissant entre la brûlure du whisky et la fraîcheur de la nuit.

« Donc tu m'invites à un rendez-vous improvisé. Comme ça, sur un coup de tête, dans la rue. Pourquoi pas. Si ça se passe mal, au moins on n'aura pas à se disputer pour savoir qui va payer l'addition. Bien que je ne pourrais même pas prétendre devoir aller aux toilettes pour fuir par la fenêtre, dommage. »

À deux doigts d'en rire. Ce n'était pas le cas, néanmoins son visage s'était grandement adouci, les traits plissés s'étant estompés. Un rencard, avec lui, c’était étrange, absurde. Intéressant.

« Je suis censé faire comme si je ne te connaissais pas ? Comme si je ne savais pas quel était ta marque de cigarette préférée depuis le deuxième soir où on s’est vu, ou quel alcool tu préfères à un autre ? D'ailleurs, je ne comprends toujours pas comment tu peux fumer ça.  »

Est-ce qu’elle avait un dossier sur lui ? La question, elle l’entendait encore. Elle en avait rit aux éclats et pourtant, c’était faux. Elle avait juste observé, noté les petits détails sans vraiment s’en rendre compte. Stupide adolescente déjà accrochée.

«   Ou je te demande quelle est ta couleur préférée, qu’est-ce que tu fais dans la vie, est-ce que tu veux des enfants et si tu préfères avoir un chien ou un cheval ? Attention, y a une question piège sur la dernière   »
ÐVÆLING

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Èanna O'Donoghue
Èanna O'Donoghue
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sanctuaire : Southwest, toujours près de la véritable famille, peu importe les conditions. Propriétaire d'une maison en piteuse état, un joli reflet de mon âme
ombres et névroses : Une jolie cicatrice au visage, sur la pommette droite, acquise le jour de la mort de mon frère. D'autres sur le corps, moins visibles, plus profondes. Homme brisé, torturé et qui a tendance à solutionner tous mes problèmes dans l'alcool. Fume trop, bois trop, c'est une manière d'affronter la réalité comme une autre non ?
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▬ Mer 17 Avr - 22:08 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
J’étais nerveux, fébrile et probablement même tremblant. Ce n’était pas dû à la fraicheur ambiante. La lumière du jour n’était plus depuis quelques heures, elle avait cédé sa place au tombé de la nuit. Une obscurité bien fragile que les éclairages de la ville repoussaient vainement. Je haïssais Detroit, dès le premier jour, je n’avais rien apprécié ici. Au-delà de la vie qui y fourmillait, des innombrables activités qui y germaient et tout ce que les Crows avaient pu représenter pour moi, j’avais toujours haï cette ville. Elle était à des années lumières de ce que j’avais connu à An Daingean. Une petite bourgade de merde, un coin paumé, un autre trou du cul du monde comme tous ces minuscules villages paumés. Pourtant, malgré tout ce que j’avais pu vivre là-bas étant plus jeune, je m’y étais vraiment senti chez moi. Un sentiment que je n’avais jamais ressenti ailleurs, une sensation qui me manquait, qui avait laissé un vide incommensurable au fond de mon cœur. S’ajoutait à cela le fait que Detroit m’avait tout prit. Tout. Alors, la question était légitime, qu’est-ce que je foutais encore ici ? Pourquoi est-ce que j’étais revenu ici ?

La réponse était sous mes yeux. Elle était un peu plus grande qu’à l’accoutumé, avec ses talons qu’elle portait, qui lui donnait un autre port, une autre cambrure. La réponse était vêtue d’une robe qui n’apparaissait dans aucun de mes souvenirs, un atout sans pareil qui épousait à merveille chaque courbe et qui laissait une place sans pareil à l’imagination. Plus important encore, la réponse à ce pourquoi n’avait pas refusé mon invitation. Elle m’avait écouté, avait chaussé ses talons et m’avait emboité le pas sans négociation, sans rejet. Cela m’avait enlevé un poids, un énorme poids qui pesait lourdement sur mon pauvre cœur qui passait par beaucoup trop d’états depuis que j’avais de nouveau posé le regard sur elle. Jug’ était la seule et unique raison de ma présence à Detroit. Bien sûr qu’il y avait les Crows, je ne pouvais pas les mettre de côté, les oublier, les renier ou les chasser d’un vulgaire revers de main. Mais les Crows étaient un gang, ils étaient les cousins d’une famille pour laquelle je n’éprouvais strictement rien. Ils étaient une occupation, une vocation aussi, mais surtout un métier qui ne faisait pas mon bonheur. Jug’ ? Et bien parfois, se sentir chez soi, ce n’était pas être dans une famille ou une maison, c’était être avec une personne spéciale.

- Dommage ? On sait tous les deux que même si le restau’ s’était bien passé, tu te serais barrée par la fenêtre des toilettes…juste pour le fun.

J’avais laissé échapper un rire soufflé en prononçant cette phrase, parce que c’était son genre et putain, c’était pour ça que je l’avais toujours aimé. Quand bien même il y avait trop peu de souvenirs de moment réellement partagés, ensemble, il me restait quelques réminiscences des éclats de son rire. Est-ce que cela me manquait ? Beaucoup trop pour que je puisse l’avouer. C’était ce qui m’avait plus chez elle, dès le début, dès les premiers instants. Sa spontanéité, sa façon d’aborder n’importe quel sujet d’une manière qui lui était propre, un truc que je n’avais retrouvé chez personne et pourtant, j’en avais rencontré du monde.

- Ce n’est pas un rendez-vous, Jug’.

Non, ce n’était pas un rencard, loin de là. Ou peut-être que si ? Bordel, j’en savais rien. Ca aussi c’était une raison de cette distance que j’avais toujours imposé entre elle et moi, entre les gosses et moi. J’étais mauvais, incapable d’avoir des rapports humains. Je ne savais jamais comment aborder les choses, surtout lorsqu’il s’agissait d’elle. Il y avait évidement un aspect qui était lié à ce que j’avais vécu dans mon enfance, où mon père n’avait fait que m’apprendre que je serais toujours seul dans ce monde et que les autres n’étaient qu’un moyen de parvenir à mes fins. L’autre aspect, c’’était que même à l’époque, du haut des mes trente ans, j’avais été impressionné par cette fille. Je l’avais toujours été. Elle avait cette capacité à me pousser, à m’arracher de ma zone de confort. Et malgré tout ce que j’étais, malgré mon côté bourru, renfermé -sans oublier le fait d’être un connard fini, je ne m’étais jamais vraiment senti à la hauteur de ses attentes. Là où était l’énormité, c’était que j’avais passé mon temps à fuir plutôt qu’à prendre sur moi et lui montrer que je tenais à elle. Alors même s’il était trop tard, j’avais embrassé cette idée de sortir avec elle, de l’emmener faire un tour, ne serait-ce que dans la rue, pour avoir ce fameux instant ensemble, que nous n’avions jamais vraiment eu.

- Non, ne fais pas comme si tu ne me connaissais, ça te donnerait envie de fuir. Quoique vu que tu me connais…putain, quel bourbier de merde. Les clopes ? J’ai commencé pour faire comme tout le monde, c’est pas que je les apprécies, c’est que je suis incapable d’arrêter. Parfois ça me fait du bien d’en allumer une, surtout la nuit. Sans forcément la fumer, juste entendre le tabac crépiter à mesure qu’il se consume, c’est reposant.

Comme en Irlande, avec mon père. Lorsqu’il était devenu trop dur de le voir complètement délirer, d’être obligé de me coucher sur lui, de le maintenir puis de le contentionner pour éviter qu’il se fasse du mal. Ou l’entendre m’insulter de tous les noms, me prendre pour un flic et puis voir l’éclat dans ses yeux changer alors que l’espace d’une seconde, il me reconnaissait. J’avais énormément fumé là-bas, dans l’immense jardin. J’avais passé pas mal de temps assit sur les pierres, à greloter seul dans le froid, à écouter les crépitements de ce tabac qui brûlait parce qu’il m’était impossible de dormir. Parce que j’étais rongé de l’intérieur par un surplus d’émotions que j’étais incapable de faire sortir.

- On avait un chien, chez mes parents, quand j’étais gosse. Je crois qu’il s’appelait Chipsy, c’était une putain de pourriture. Il passait son temps à nous attaquer, Máiréad et moi. Ma mère l’avait fait piquer du jour où il avait choppé le bras de ma sœur…putain, il avait failli lui arracher les doigts. Alors franchement, avec le souvenir que j’en garde, je préfère les chevaux. Ils ont pas de canines…

Avais-je lancé dans un haussement d’épaules significatif alors qu’une lueur d’amusement pouvait se lire dans ce regard. Les souvenirs heureux de mon enfance étaient une denrée rare que j’avais la faculté de tourner en positif, afin de garder quelque chose d’à peu près heureux dans ma mémoire. Je répétais le procédé avec Jug’. Il n’y avait presque rien de joyeux dans ce que nous avions vécu et si ce soir devait être le dernier, si après ce rencard elle se décidait à ne plus vouloir me revoir, je voulais qu’elle garde le souvenir de quelque chose de bien. J’avais repris place à ces côtés depuis un petit moment et avais calqué mes pas sur les siens. Je me penchais légèrement en arrière pour passer une main dans son dos et prendre la bouteille de whisky de sa main. Je la portais à mes lèvres et pour le peu qu’il restait -merci le pot de glace hein, je la vidais en soufflant bruyamment alors que je sentais clairement le chemin qu’empruntait le liquide dans ma gorge. Et sans crier gare, je me détournais brièvement pour jeter la bouteille de toutes mes forces, au loin, quelque part où elle retomba et se brisa en mille morceaux. Peut-être dans un jardin, contre un mur ou sur une voiture, je m’en tapais. Je me contentais d’un haussement de sourcils en entendant le bruit puis, reportais mon attention sur Jug’.

- Je veux juste que tu passes un bon moment. Que ça commence ici et qu’on parte sur quelque chose de propre, de sain. Tu mérites beaucoup mieux que tout ce que j’ai pu te faire. Les gamins méritent mieux, Ambrose aura dix-huit ans dans trois mois et je veux être là pour lui souhaiter, pour passer du temps avec lui. T’as été formidable avec eux, Jug’…mais j’aurais dû être là pour t’aider, pour te soutenir.

En disant cela, j’étais de nouveau venu me positionner en face d’elle et avais repris cette marche à reculons. Comme dans cette maison, mes mains étaient venues chercher les siennes -avec un peu plus d’assurance cette fois et, je m’arrêtais brusquement. Mon regard était plongé dans le sien et je ne m’en serais détaché pour rien au monde. Il y avait un peu de bruit au loin, des véhicules qui roulaient, des discussions et pourtant, je n’entendais rien tant j’étais focalisé sur elle. C’était comme si le monde autour de nous s’était stoppé, comme si nous étions dans une sorte de bulle et qu’aucun son ne pouvait me parvenir. Cela avait toujours été elle.

- Si c’était à refaire, je referais la même chose. Entre le moment où je t’ai rencontré et aujourd’hui, je le referais. Si j’étais sûr que chaque choix, chaque décision me ramène là, maintenant, avec toi, je recommencerais encore et encore. Y a des centaines de trucs qu’on a jamais fait, à commencé par juste être ensemble. Et quand je te regarde Jug’, je me dis que tout ce que je vois n’est pas inaccessible.

Porté par cet élan, par ce besoin aussi soudain qu’inattendu d’ouvrir un peu plus les vannes et de lui dire ce que je ressentais, ce que je voulais vraiment, je crevais d’envie de lâcher ses mains pour poser les miennes de part et d’autre de son visage. Je crevais d’envie de l’embrasser, de retrouver ses lèvres et d’inspirer son parfum, encore. Je voulais me nourrir de son odeur, de la chaleur de son corps contre le mien, je voulais avoir la sensation de sentir son cœur marteler contre ma poitrine. Mais je n’en fis rien, car une nouvelle pensée, étrange et à retardement, venait à nouveau de traverser mon esprit. Je fronçais alors les sourcils et penchais légèrement la tête sur le côté, arborant une expression pour le moins perplexe.

- Attends, je reviens sur un truc. Pourquoi un chien ou un cheval ? Normalement, c’est un chien, ou un chat. Jug’ ? T’as un cheval c’est ça ? Non ?  

   
I was wrong, let you down again. But if you let me 'round again, I'll be your oxygen. I'll be the cure, be the medicine. You're my battlefield, you're sunbeams in a velvet dream
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Jughead McNulty
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▬ Jeu 18 Avr - 12:40 ▬
]

Well here we go again

Si seulement ils ne s'étaient pas disputés quelques minutes plus tôt, ou plutôt, si elle ne lui avait pas balancé quelques vérités bien méritées, cette sortie improvisée aurait été plus romantique. Ils se seraient peut-être tenus la main, comme la plupart des couples. Ils auraient ri et fait toutes ces petites choses typiques. Mais ce n'était pas le cas. Et même dans cette hypothèse, il aurait fallu qu'ils soient réellement ensemble pour cela.

— Dommage ? On sait tous les deux que même si le restau’ s’était bien passé, tu te serais barrée par la fenêtre des toilettes…juste pour le fun.
Je ne fais pas ce genre de choses.... Bon d’accord, c’est drôle je l’aurais fait »

Évidemment. Juste pour pouvoir voir un visage complètement incompréhensible et en rire aux éclats. Mais elle voulait bien accorder un point, ce n’était pas un rendez-vous. Ça ne pouvait l’être, même avec toute la bonne volonté du monde. Ce n’était rien de tout ça parce qu’ils ne savaient pas faire ce genre de choses entre eux. Puisque ça n’avait jamais été présent. Mais ça ne la dérangeait pas vraiment pour autant. C'était même mieux, moins de pression sur les épaules moins d’attentes - bien que les siennes soit plus que justifiées. Pas de questionnement sur le “est-ce qu’il me rappellera demain ?”, parce qu’elle ne voulait pas penser à demain. Elle ne voulait pas se dire que ceci était encore une fois éphémère et que sa poitrine s’était remis à respirer pour rien. Non, ce serait bien trop cruel.

Jughead resta tranquillement silencieuse, se contentant d’écouter les mots qui s’égrenaient au rythme de leurs pas. Elle le connaissait. Peut-être même trop bien. Et pourtant, était-ce vraiment le cas ? Comme cette information sur le chien, par exemple, c’était anodin et pourtant, le simple fait de l’entendre était comme découvrir une nouvelle facette de sa personne. Lui qui, finalement, ne s’était jamais réellement livré. Ce n’était pas faute d’avoir tenté de délier sa langue, de partager plus de choses, de ne pas être le seul à pouvoir lire en elle comme dans un livre.
Et le reste ? La brune aurait voulu hausser les épaules pour y répondre, pour signifier dans un silence « oui, bien sûr, c'est ce que tu dis maintenant, on en reparlera », mais elle s'abstint. Parce que c'était difficile d'y croire, même avec toute la bonne volonté qu'il semblait y mettre. Même en voulant passer outre tout le reste. Est-ce qu'elle recommencerait tout dans les moindres détails ? Peut-être pas à l'identique. Mais il y avait bien des faits qu'elle voulait revivre encore. Qu'elle souhaitait ressentir aussi passionnément que la première fois. Quelques montagnes russes qui seraient des plus agréables à redonner à son cœur.

Mais il aurait dû être là. Ou du moins, c'est ce qu'elle avait envie de croire. Là-dessus, elle hocha faiblement la tête, plus par habitude que par conviction. Il aurait dû être présent dans les moments où elle avait le plus besoin d'être épaulée, de lui. Il aurait dû être là à chaque naissance de ses enfants, ne pas en manquer une seule. Il aurait dû lui faire comprendre que les choses iraient bien, que ce n'était rien, qu'il y aurait une solution. Il aurait dû être là dans ses moments les plus sombres, quand ses pleurs étaient si violents qu'elle en manquait de respirer, que la douleur saisissait si brutalement sa poitrine qu'elle aurait voulu en mourir. Des détails qui n'étaient pas insignifiants, qu'elle aurait voulu lui dire, lui parler – ou hurler – mais elle n'en fit rien, comme à chaque fois. Elle laissa le silence enfouir tout ça pour rester accrochée au moment présent. À ses mains revenant dans les siennes. À son expression perplexe.

« Attends, je reviens sur un truc. Pourquoi un chien ou un cheval ? Normalement, c’est un chien, ou un chat. Jug’ ? T’as un cheval c’est ça ? Non ?  
Moi ? Non. »

Son ton de voix était si innocent, si faux que personne ne pouvait le prendre au sérieux. Elle passa innocemment une mèche derrière son oreille, réprimant un rire qui menaçait de surgir. C'était absurde, bien sûr. Il n'y avait ni chien ni chat dans leur maison, et le jardin était bien trop petit pour en accueillir un. Forcément, personne n'y croyait. Mais pour cette réaction inattendue, ça valait la peine de jouer le jeu.

«   Ok, tu te souviens de Chris ? Commença-t-elle. Le blond avec qui j’ai divorcé. Avec l’argent que j’ai récolté de sa guitare vendue, j’ai acheté un cheval aux enfants. Je ne saurais pas te dire pourquoi exactement... Juste je ne voulais pas m’occuper d’un chien, les gosses ne voulaient pas de chats. C'était comme évident. »

« Évident », oui un truc comme ça. L'évidence aurait été de prendre un lapin, un hamster ou quelque chose de similaire ; mais un cheval ? C'était insensé. Et c’était cette idée complétement loufoque qui lui avait plu, qui l’avait poussée à accepter. Personne n’irait se douter qu’ils en avaient un. Personne ne le verrait d’ailleurs, à moins de s’approcher des extérieurs de la ville pour se rendre à l’écurie. Est-ce qu’elle montait dessus ? Certainement pas. Étrangement, elle craignait le vide. Mais les trois moustiques prenaient plaisir, ça donnait une raison de sortir le dimanche.

« L’avantage de Chilli-Con-Carn, c’est qu’il ne mord pas. Ne pose pas de question sur son nom, c’est une sombre histoire que je préfère oublier. »

Un débat sans fin qui avait duré une semaine entière. Personne n’arrivait réellement à se mettre d’accord : l’un voulait un nom gourmand, l’autre un nom de jeu vidéo, et la dernière souhaitait un nom de princesse alors qu’il s’agissait plus d’un prince... Ce fut difficile de satisfaire tout le monde. Après quatre feuilles remplies de noms interminables, ce fut enfin une victoire. Elle n’ose imaginer ce que cela aurait été s’il avait été un chien, à sortir tous les jours. Un sourire s’étira doucement sur son visage au souvenir de ces heures interminables, où au moins ils avaient ri. Ils avaient tous ri de bon cœur, et ce fut tellement agréable, tellement bon, tellement réconfortant que cela lui donnait envie de revenir en arrière et d’écouter à nouveau ce débat. Un sourire qu’elle garda un peu plus longtemps, qui accompagna son regard venant se poser sur lui.

Et puis ses doigts vinrent se poser délicatement sur sa joue, frottant légèrement la peau avec douceur, non loin d’une caresse bien qu’il n’en fût rien. Pour se débarrasser de ce petit insecte qui s’était approché et qui faisait tache dans le décor. Pourtant, ses doigts restèrent plus longtemps que nécessaire, comme s’ils venaient de retrouver leur place depuis toujours. « Y avait une mouche… » murmura-t-elle sans réellement en être certaine finalement. Peut-être qu’il n’y avait rien, peut-être que son imagination avait joué des tours, juste pour la forcer à s’approcher, à le toucher. Peut-être qu’au fond, elle en avait envie et se cherchait des excuses pour le faire. C'était plus simple de le nier. Et elle resta là, quelques secondes de plus, à apprécier cette faible chaleur, à se demander si c’était aussi mal que ça ? Est-ce que ce serait terrible d’admettre que ça lui avait manqué ?
Une inspiration prise, Jughead s’efforça de reculer avant de laisser parler l’envie qui traversait tout son esprit, tout son être. Les yeux fuyant en espérant que le rouge ne lui monte pas aux joues. À se sentir comme une gamine qui avait le béguin pour quelqu’un sans vraiment oser l’avouer. Ses yeux préféraient observer tout et n’importe quoi autour que revenir se poser sur lui. Même ses mots cherchaient à se dérober sur autre chose.

« Et donc… Ambrose aura dix-huit ans dans trois mois. Pour son cadeau d’anniversaire, il hésite entre une moto, un tatouage ou un road trip entre potes de trois semaines. S’il pouvait déjà m’apporter une bonne note ce serait merveilleux. »
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Maybe I can make your heart beat again | Jughead  Empty
▬ Jeu 18 Avr - 22:14 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Le dicton n’avait jamais été aussi juste, ou tout du moins, il était ce qui se rapprochait le plus de ma réalité. On se rend compte de l’importance d’une personne dans notre vie, seulement lorsqu’on la perd. Le temps m’avait fait comprendre ce qu’était Jug’, ce qu’elle représentait à mes yeux et surtout, ce que je désirais vivre avec elle. Ce qui ne m’avait pas empêché de creuser un fossé entre elle et moi, d’imposer des distances qui n’avaient jamais eu lieu d’être. Mon cœur s’était serré à chaque fois que je l’avais abandonnée. Parce que je ne l’avais jamais quittée, je l’avais abandonnée. Je l’avais laissée comme ce pot de glace, qui n’avait d’autre choix que de se réchauffer et de perdre toute sa saveur, en attendant son retour. Il n’y avait pas vraiment de terme approprié pour ce que je lui avais fait, mais ce qui s’en rapprochait le plus était probablement, inhumain. Inconsciemment, j’avais utilisé ce qu’elle ressentait pour moi, cette accroche qu’elle avait eu dès les premiers instants, comme d’un matelas d’atterrissage. Un filet de secours, une sorte de sécurité qui m’avait toujours fait penser que quoique je fasse, elle serait là. Inhumain était sans doute le bon terme.

Mais à présent, je sentais que les choses étaient différentes, que quelque chose avait changé. Dans le comportement de Jug’ déjà. Elle ne m’avait jamais accueilli à bras ouverts à chacun de mes retours. C’était souvent pareil d’ailleurs, il y avait toujours cette crise, ce règlement de compte. Les éclats de voix, parfois des pleurs, souvent des menaces et à la fin, lorsque les pires saloperies avaient franchies la barrière des lèvres, tout se réglait. Comme si je n’étais jamais parti, comme si je ne l’avais jamais traité comme ce pot de glace. Aujourd’hui, je l’avais vu dans ce regard qu’elle m’avait lancé, entendu dans la froideur et le détachement de sa voix, c’était différent. Cette fois ressemblait à un ultimatum, à un avertissement. C’était la dernière, il n’y en aurait plus d’autre et peut-être même qu’après cette sortie, ce faux rencard, tout s’arrêterait.
Le couperet pouvait tomber à tout moment, l’épée de Damoclès planait dangereusement au-dessus de ma tête et cela me rendait nerveux. Le juste titre aurait plutôt été de dire que l’on ne se rend compte de l’importance d’une personne dans notre vie, que lorsque la fin approche. Il me semblait que je pouvais apercevoir cette fin, que je pouvais la distinguer et que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne prononce des mots que je refusais d’entendre. Je prenais enfin conscience de ce qu’était Jug’. Pas juste une femme comme une autre, pas juste la mère de mes enfants, ni cette gamine qui m’avait retourné au premier regard. Elle était la femme de ma vie, la femme d’une vie. Je l’avais toujours su mais j’avais volontairement fermé les yeux sur l’évidence, car j’étais trop con, trop égoïste et trop renfermé pour être en mesure de lui avouer que je l’aimais. Que je l’avais toujours aimé, que je l’avais toujours placée sur un piédestal. Qu’il y avait elle et les autres, loin derrière.

- Chris…

Le sourire que j’affichais jusqu’ici se fana quelque peu, perdit de son éclat. Était-ce une pointe de jalousie qui venait me serrer la gorge ? Une soudaine douleur venait de s’emparer de mon cœur, comme s’il avait été compressé, comme s’il se rétractait sur lui-même pour me rappeler à quel point tout cela était de ma faute. Encore fois, si j’étais resté, si j’avais eu ne serait-ce qu’une once de courage pour lui avouer comment je la voyais, comment je l’estimais, ce fils de pute n’aurait jamais eu aucune chance. Au loin, un grondement sourd se fit entendre, l’écho de ce roulement se perdit dans la rue dans laquelle nous nous trouvions. Le temps avait été particulier ces-derniers jours, trop froid le matin, trop chaud la journée, trop frais la nuit. Un orage s’annonçait, doucement, pour prévenir que la tension dans les nuages chargés qui se trouvaient au-dessus de nos têtes, que la pluie ne tarderait pas à suivre.

- Plug-man, c’est ça ? Ou Pegging-boy ? Mh. Tant mieux, il aura au moins servi à quelque chose. Mais c’était pas si évident que ça, Jug’. Généralement, quand les gens ne veulent pas d’un chien ou d’un chat, ils prennent un hamster, ou un lapin. Et dans le pire des cas, s’ils sont incapables de se décider, ils se rabattent sur un poisson. Pas un cheval.

Ma voix, bien que grave et rocailleuse, n’était nullement un signe de reproche. Il n’y avait pas la moindre résonnance d’une quelconque critique dans le ton que j’avais employé, bien au contraire. Mes lèvres s’étaient de nouveau étirées à mesure que je m’étais exprimé et la lueur amusée qui avait habitée mon regard était revenue. Dans le fond, je n’étais pas réellement surpris. Elle ne faisait rien comme personne, elle était tellement unique, elle volait tellement haut au-dessus des conventions qu’au final, cela ne me surprenait pas tant que ça. Et le plus important dans cette histoire de cheval, c’était que les gosses étaient heureux.

- Chilliconquoi ? Ok. Je veux même pas comprendre.

Avais-je dit en laissant échapper un léger rire, juste avant d’avoir un mouvement de recul. Un réflexe de ce besoin d’espace, de fuite que je n’avais jamais vraiment réussi à contrôler. Mon regard s’agrandit un peu trop, mes sourcils se haussèrent et ma bouche s’entrouvrit dans une inspiration silencieuse. La main de Jug’ venait de se poser sur ma joue, recouverte de ces poils drus qui un jour avait été bruns. Déglutissant avec une certaine difficulté, je fermais inconsciemment les yeux, cédant à cette pensée subite qui m’intimait de me reposer dans le creux de cette main. De laisser mon visage glisser et s’appuyer pleinement contre ces doigts d’une douceur sans pareille. J’entendis ce murmure, tout comme je sentis cette première goutte glisser sur mon front. Mais en cet instant, rien ne pouvait me faire quitter cette main, rien ne pouvait m’éloigner de cette soudaine chaleur venue inonder ma joue. J’étais ailleurs, il me semblait que toute cette noirceur qui m’habitait, que toute cette violence contre laquelle je luttais, que ces émotions dévastatrices n’étaient plus. Il n’y avait plus rien, juste cette sensation de ses doigts contre ma peau, juste ce murmure. Je me souvenais d’une époque où ce que je ressentais en cet instant précis aurait été un signal d’alarme, un avertissement qui m’aurait hurlé de fuir et de ne pas m’attacher plus que nécessaire. Là, il n’y avait rien. Juste un moment d’apaisement le plus total, juste cette impression soudaine de me sentir complet.

- Et donc, le cadeau d’anniversaire d’Ambrose…

J’avais répété cette phrase d’un air absent, dans un murmure à peine audible. J’ouvrais finalement les yeux alors que la pluie commençait à tomber. Ce n’était que quelques gouttes pour le moment, mais c’était suffisant pour que la différence de température me fasse frissonner, me sorte de cette torpeur dans laquelle j’étais plongé. Un autre roulement sourd se fit entendre, probablement plus proche que le précédent et si Jug’ semblait soudainement passionnée par les véhicules qui étaient garés le long du trottoir, ou les clôtures de jardins, je levais les yeux vers le ciel sombre. Les cadeaux potentiels qu’elle venait de citer ne m’étonnaient pas. Même si -et c’était horrible d’y penser, je ne connaissais presque pas mon propre fils, je savais ce à quoi il aspirait. Je m’en doutais, parce que j’avais pu le voir dans son comportement, dans sa manière de parler. Parfois, lorsque je posais mon regard sur lui, comme ce soir par exemple, j’avais l’impression de me voir à son âge. Je percevais cette envie de se montrer compétent, ce besoin de grandir trop vite, d’être un homme selon des principes dépassés, de prouver une quelconque valeur. Je ne voulais pas qu’il devienne comme moi, autant que je refusais de ressembler à mon propre père. Peut-être que j’aurais préféré qu’il me haïsse au plus haut point, pour s’éloigner de cette voie que j’avais pavé malgré moi…

- Et si on partait en Irlande ? Máiréad pourrait enfin rencontrer ses neveux. Te rencontrer, toi. Elle a une moto, Ambrose pourrait l’essayer et si ça lui plait, peut-être qu’on pourrait lui en acheter une. Je sais que c’est pas une destination de rêve mais, tu penses pas que ça ferait du bien à tout le monde ? À vous quatre ? De sortir de cette putain de ville, de voir la mer…

Non, An Daingean n’était pas une destination de rêve et ce n’était pas l’intérêt. C’était une proposition honnête avant tout et derrière, il y avait un goût de projet. C’était une manière de se projeter, ensemble, de mettre au point, d’envisager quelque chose que nous n’avions jamais. Je ne voulais pas laisser passer cette dernière chance, si c’en était une évidemment. Je voulais rester, je voulais pouvoir enfin ne serait-ce qu’effleurer du bout des doigts cette vie que je m’étais toujours efforcé de fuir. Mon regard quitta finalement le ciel sombre et je passais une main tremblante sur mon visage afin d’y essuyer les quelques gouttes qui y ruisselaient. Je penchais alors la tête sur le côté pour faire entrer Jug’ dans mon champ de vision ; on ne se rend compte de l’importance d’une personne dans notre vie, que lorsque la fin approche. Elle était tout pour moi, elle l’avait toujours été. Et je bataillais contre ce flot d’émotions qui me secouait, qui remuait mes entrailles. Je luttais contre cette sensation de brûlure qui s’emparait de mes yeux, contre ce cœur qui était remonté dans ma gorge. Cela ne pouvait pas être la fin. Alors que ma mâchoire s’était tassée, je reniflais brièvement tout en contrôlant maladroitement un spasme de ma bouche. Ma langue passa lentement sur mes dents, marquant cette terrible hésitation, cette part de moi-même contre laquelle je me battais. Puis ils sortirent, s’arrachèrent à mes lèvres faiblement espacées, s’échappèrent dans un murmure à peine audible alors que cette fois, le tonnerre grondait.

- Je t’aime Jug’.

Ce n’était pas une plainte, ni quelques mots prononcés dans la douleur. Ce n’était pas non plus un aveu, pas après toutes ces années. C’était une affirmation, une déclaration faite de certitude. Une sorte de point d’orgue, une suspension dans le temps et l’espace de mes erreurs, de mon égoïsme. Je ne cherchais pas le pardon, je ne cherchais pas non plus à acheter sa pitié en disant des mots que je n’avais jusqu’ici jamais prononcés. Que ce soit pour elle, pour une autre, pour ma mère, mon père, mes frères, ma sœur ou mes propres enfants. J’avais simplement ressenti le besoin de les laisser s’échapper, pour qu’ils deviennent le catalyseur de ce contre quoi je luttais. Et sans réellement lui laisser la liberté de répondre, de s’offusquer ou de me gifler pour avoir oser les prononcer après tout ce temps, je comblais ce faible espace qui nous séparait. Rapidement, comme si les secondes étaient comptées, comme si la fin du monde arrivait aussi vite que la pluie redoublait, j’apposais mes mains de part et d’autre de son visage. Et dans ce même élan, mes lèvres vinrent s’emparer des siennes sans la moindre douceur, sans une once de tendresse. Car cela aussi c’était une nécessité, de laisser transparaitre ce besoin vital de la retrouver. De lui montrer à travers ce baiser fougueux, presque hargneux, qu’elle m’avait manqué au plus haut point et que cette profonde inspiration que je prenais en l’embrassant, était uniquement faite pour imprimer son odeur au plus profond de moi. Comme si c'était la dernière fois, comme si c'était la première fois.  

Après quelques précieuses secondes de ce trop court baiser, nos lèvres se séparaient. J’avais le souffle court, grelottant. Ma bouche était désespérément sèche et alors que mes lippes remontaient à la pointe de son nez pour l’effleurer, je déglutissais avec une peine, tentant vainement de retrouver ma salive. J’inspirais avec autant de difficulté, j’avais un mal fou à retrouver une respiration normale et dans ma poitrine, mon cœur menaçait d’exploser. Je le sentais battre à mes tempes et alors que mes pouces caressaient ses pommettes un peu trop hautes, j’avais l’impression d’entendre les battements au fond de ma gorge. Je plongeais alors mon regard dans celui de cette femme qui était l’aimant de ma vie, le magnétisme certain auquel je n’étais jamais parvenu à échapper. Je cherchais quelque chose dans ses iris. Cette volonté de me repousser, de me dire que je ne pouvais plus rien faire pour l’avoir à mes côtés. Une lueur qui m’intimait de continuer, un désir dévorant. J’étais pantelant, noyé dans un flux de pensées toutes plus contradictoires les unes que les autres et mes sourcils froncés trahissaient sans doute ces tourments intérieurs. À la naissance de sa mâchoire, mes doigts se crispèrent subitement, assurant un peu plus leur prise sur ce visage d’une beauté sans égal. Était-ce nécessaire d’attendre si c’était réellement la fin ? Même si mon regard était rivé au sien, ancré dans ses nappes brumeuses, je vis sa bouche s’entrouvrir, comme si elle s’apprêtait à dire quelque chose.  

- Oh ferme-la McNulty !

Avais-je alors soupiré en m’emparant à nouveau de ses lèvres avec la même ferveur, le même désir incandescent que précédemment. Mais ce second baiser était plus marqué, plus habité par l’irrépressible envie que j’avais de renouer avec elle. Je tuais finalement les centimètres qui nous séparaient pour que mon torse vienne compresser sa poitrine, forçant Jug’ à reculer d’un peu, puis deux avant que son dos ne heurte la portière de ce SUV. Le coup de tonnerre qui éclata au-dessus de nos têtes ne parvint malheureusement pas à masquer l’alarme qui venait de se mettre en route. Peu importait. Ma main droite remonta sur sa tempe, puis dans ses cheveux avant de glisser sur sa nuque et de s’en emparer. La gauche suivit le tracé de son bras pour venir se poser sur sa hanche, s’en saisir avec une fermeté affirmée. Mes doigts se refermèrent sur cette robe, faisant crisser le tissu sous leur prise. Et j’étais incapable de me détacher d’elle, d’empêcher mes lèvres de capturer les siennes, de retenir mes doigts de se contracter sur sa peau comme sur la matière de sa hanche. Et quand bien même son dos était parfaitement appliqué contre cette pauvre portière, je ne pouvais m’empêcher de continuer à me presser un peu plus contre elle, afin d’épouser ses formes, afin de ressentir cette chaleur qui m’avait tant manqué. Afin de me laisser totalement enivrer par ce parfum comme par le goût si particulier de ses lèvres.
     
 
   
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