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 street spirit | cesare

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Jade Lincoln
Jade Lincoln
siol na tine

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : l'antre de l'être aimé, une longère d'un blanc sale ; maison de fortune, ruines de bois rapiécées aux extensions pour loger cinq personnes et deux chiens
ombres et névroses : femme de courbes et de chair - succube - sexuelle déesse tatouée - possède de nombreux bleus et contusions causés par sa maladresse, ses soirs d'ivresse et ses pratiques charnelles - de longues cicatrices ornent ses avants bras, suivent le chemin de veines qu'elle a ouvertes - vice facile - soumission pour la violence, gout du sang dans la bouche avec ces vis dressés - damnation de l'être et perpétuelles provocations d'une enfant des corbeaux, black crows, pères, frères démons, vampirisme en oraison
cicatrices : 491
crédits : ava&gifs : chat.noir - sign : awona

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▬ Lun 8 Avr - 19:04 ▬


▬ street spirit ▬

...notre race humaine n'est qu'un incident trivial dans l'histoire de la création : l'humanité est peut être une erreur, une excroissance anormale, une maladie du système de la Nature. ▬ H.P Lovecraft


Vingt heure. Detroit. Downtown. Rue passante, boulevard bondé. Priorités à droite coupées et grosses bagnoles qui gueulent pour passer. Congress Street et ses devantures arborant air chicos et guindé. Fort Cass, quartier prêt à craquer ; riches produits proposés à la gueule quinteuse des pauvres et des clodos encore bourrés d'la veille. Vingt heure. Giboulée vient, s'annonce, détonne à la monocorde de gouttes sur le pavé troué. Detroit exalte, exulte ; derrière les vapeurs des bouches de métros se dégueule la confusion de la foule de travailleurs aux épaules voutées. Trottoirs pleins et humides où les putes n'osent pas encore s'aventurer car il est encore trop tôt. Mouvement de houle sous la pluie qui coule, silhouettes égarées au parcours linéaire régie par les lois d'une signalisation mal branlée. Lumières de galetas habités, de lampadaires de fer rouillé. Lumières, néons, tapent, percent au dessus des flaques butées par l'éclat safran des taxis garés. Vingt heure. Bouchons de centre ville. Aqueuse grisaille où les faciès fatigués s'écaillent. Inconnus bousculent, avancent, passent et grouillent tout autour de la fille des bas quartiers.
Vingt heure. Jade sort d'une boutique de fringues au rideau de métal déjà fermé. Superficielle, maquillée, coiffée, manucurée. Gonzesse tout droit sortie d'un film pulp avec sa fausse fourrure, sa frange et ses cuissardes dorées. Difficile de la louper la fille des bas quartiers. Femme de formes, sylphide informe, s'affirme, ronde, hors norme. Enceinte jusqu'au cou et pourtant perchée sur des talons qui feraient frémir les échassiers. Rendez-vous hebdomadaire qu'elle vient d'achever, claquage d'un pognon distillé en tissus, accessoires et autres frivolités. Consumérisme de l'extravagante habituée. Oisive entretenue par l'argent sale des crimes de son bien aimé. Vert, crade, sans odeur ; diapré entre doigts fins et dépensiers qui déplient un parapluie d'un rose élégamment poudré.
Vingt heure et deux minutes. Pas de l'engoncée enfin engagés sur les bordures d'asphalte niqué. Innocente, loin de se douter des phares et rétroviseurs qui la prennent depuis plusieurs heures dans leur collimateur. Fantoche naïve claudique sur la fange poisseuse des mégots et autres déchets que les salingues ont jeté. Talons claquent, foulent sous les diluviennes éclairées d'un soleil noir serpent. Derrière elle, Apophis siffle sous le vrombissement d'un moteur qui la suit sur des sentiers souillons au Ford Thunderbird abandonnées. Observée. Traquée jusqu'aux dédales sombres de cité. Jade chope un bus sans se douter. Detroit. Downtown quittée pour arpenter les lisières incertaines d'un Southwest crasseux. Arrêt non loin des usines désaffectées où suintent les alluvions d'huile et de pétrole; il faut encore faire un kilomètre avant de choper une correspondance pour pouvoir rentrer.
Vingt heure cinquante. La pluie persiste à tomber. La nuit l'a accompagnée ; gueule cassée de la lune sous laquelle blanchissent, au loin, les toits de taules abimées. Les corridors abandonnés semblent ce soir chargés plus qu'à l'accoutumée. Silencieuses influences planent dans l'air. Jade marche seule et n'entend pas la voiture qui l'a tracée.

.tetra



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the hands around my throat. It's all I can think about, the smell of sweat and blood.
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