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 you ain't gotta lie | Kadeuce & Erin

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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

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▬ Dim 14 Jan - 19:30 ▬

you ain't gotta lie

25 janvier 2024 - début de soirée
Les semaines sont longues, les journées s’étirent avec une lenteur singulière. Elle est assignée à résidence, celle qui avait l’habitude d’arpenter les rues de son quartier pour tenter de sauver les âmes perdues entre deux mondes. Elle a pris la peine à la légère, jusqu’à ce que le médecin insiste lourdement. Du repos, il avait exigé du repos de celle qui était infatigable. C’est cette vie qui grandissait en elle qui imposait ses règles, qui la freinait dans ses déplacements. À trop vouloir faire comme si rien de tout cela n’était réel, Erin s’est retrouvée mise au pied du mur. Elle passe ses journées à imaginer sa vie d’après.

Elle s’imagine libre de tout mouvement, libre de sortir comme bon lui semble, libre de pouvoir à nouveau danser au milieu de la foule citadine. Loin de voir les responsabilités venir, elle sait pourtant. Elle connaît les nuits entrecoupées des pleurs d’un enfant dépendant, les journées passées à rattraper le sommeil. Elles seront rapides, elle ne les verra pas passer. Et tout ça l’angoisse, elle préfère ne pas y penser.

Elle s’ennuie, n’a plus rien à raconter, la patience usée par une interminable journée. Elle ne supporte plus d’entendre Eunice débitée ses journées d’école à travers des récits toujours plus emportés. Elle devient presque jalouse des histoires de vol de crayon ou des chamailleries de la cour de récréation. Plus le temps passe, et plus elle a du mal à faire croire que cela l’intéresse réellement. Avant, c’était bien plus facile, elle en souriait même, elle avait appris à apprécier ces moments passés avec sa fille. Maintenant, elle avait simplement envie de lui dire de se taire. Et parfois, elle le faisait. Ça lui échappait aussi rapidement que cela traversait son esprit. Eunice se vexait, s’enfonçait alors encore plus dans la frustration d’une enfant qui ne supporte pas l’idée de ne bientôt plus être seule. Il était bien là leur problème commun : Eunice n’était elle non plus pas prête à accueillir un nouveau membre dans sa famille. Doucement, Erin tirait sur la corde de sa relation avec son aînée. Lentement, elle défaisait tout ce qu’elle avait mis du temps à reconstruire. Elle en était parfaitement consciente, et souvent, la culpabilité venait à l'étreindre. La jeune femme avait fini par se persuader qu’elle ferai subir la même chose à Ray, comme s’il y avait là une forme de fatalité.

Debout, l’épaule contre le chambranle de la porte de la salle de bain, Erin implore sa fille de se brosser les dents. “Eunice, please, brush your teeth and say good night to daddy, it’s late and I’m tired.” Elle souffle alors que la gosse se met à tartiner le dentifrice rose sur ses dents de lait. “Butch mom itch …” Le sourire de façade arboré par Erin s’efface, laissant place à une mine plus dure, accentuée par un fronçage de sourcil bien connu de l’autorité parentale. Alors, l’enfant se résigne à se brosser les dents en silence pendant que sa mère s’éloigne dans sa chambre. Erin prend un livre, le plus fin, le moins long, et s’installe sur le bord du lit en attendant qu’enfin, sa fille revienne pour s’endormir.

“You said goodnight to daddy ? Good.” Avec la brutalité caractéristique de son enfance, Eunice vient s’engouffrer dans les draps, serrant son corps contre celui de sa mère. Elle n’ose pas protester sur le choix du livre, bien trop heureuse des moments que Erin lui accorde depuis une petite année maintenant. L’histoire est quelconque, Eunice la connaît par cœur, Erin aussi. Mais elle garde toujours le même goût, celui de l’habitude lorsque la dernière page se referme. “Good night baby.” Un baiser sur le front, un sourire donné pour accompagner vers les rêves à imaginer. Elle pourrait être douée dans ce rôle de mère Erin. Si seulement elle pouvait s’y tenir.

Une main sous son ventre, elle descend les marches en soufflant à chaque effort fait. Il lui reste encore cinq semaines, cinq semaines de trop à son goût. Elle ne se souvient pas avoir été autant fatiguée pour Eunice, c’est comme si d’un coup, elle prenait dix ans dans son corps ankylosé. “After that, I need a big party with a lot of tequila. Something like : disco fever rebirth party get ready ! I deserve it.” Elle plaisante à moitié, bien que sa phrase s’accompagne d’un rire qu’elle éteint en plaçant une cigarette entre ses doigts. Poison allumé, elle vient prendre place auprès de l’être aimé, posant un instant ses lèvres au coin des siennes. Elle s'enivre de sa présence, a bien du mal à tolérer les absences. La télévision en fond sonore, elle étend ses jambes et se fait de la place en poussant les jouets de Eunice du bout du pied. Un plateau de jeu se renverse, faisant ainsi jurer la trentenaire. Elle lui a pourtant répété que la table n’était pas un endroit pour jouer. Mais elle ne sait pas se faire entendre. Lentement, elle se laisse glisser dans le fond du canapé, pose sa tête contre l’épaule de l’être aimé. “Anyway, how’s the outside world ?”
(c) DΛNDELION


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Let's all watch as the world goes to the devil.
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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Dim 3 Mar - 16:54 ▬


you ain't gotta lie
▬ now i began to understand... why God died ▬

Sur le bras, un trait de plus s'est imposé. Sur le bras, une nouvelle barre a été tatouée. Les lueurs sont sereines, tamisées. Elles vont et viennent, embrassent les murs colorés et les clichés qui s'y sont ajoutés. La mémoire de ceux qui sont tombés, ces instants immortalisés sur lesquels, parfois, il en vient à se perdre jusqu'à tout oublier. La carcasse enfoncée dans le canapé, des rêves plein la tête, mais la réalité affamée d'encore pouvoir frapper. Il cherche à s'y bercer, Kadeuce – une ode pour la paix que quelques nouvelles sont venues apporter. Il veut faire taire le vacarme de sa mémoire, les réminiscences d'un passé ensanglanté. Il veut pouvoir avancer, les risques à prendre sur cette voie de plus en plus éclairée ; c'est comme si les cieux se dégageaient pour enfin montrer l'horizon d'une étrange prospérité. Silencieux, l'homme que la sécurité vient baigner. Silencieux, les images qu'il regarde à peine sur l'écran à sa portée. Les mains occupées à rouler, les lippes déjà à embrasser le poison auquel il s'est lié. Fumée danse sous la prunelle concentrée ; fumée danse qui dépose quelques formes sous le regard qui s'y laisse captiver. Il l'imagine, cet autre monde où tout serait plus aisé. Sans danger derrière la porte d'entrée, sans ces craintes qui viennent corrompre les nuits longues et noires d'un hiver longuet. Presque assoupi, l'homme, avant que réalité ne revienne le bousculer ; personnifié en cette petite furie qui se précipite sur lui pour l'enlacer. Un battement singulier résonne, une symphonie glorieuse sous les côtes malmenées. Contre ces lettres tatouées aux épaules, la fille se presse pour quérir tout ce qu'il aurait à offrir ; la présence dont tous les deux ont tant manqué. Il n'y croyait pas, il était le premier à soupirer en y songeant. Cette vie, ces possibilités, elles n'étaient pas faites pour tout ce qu'il avait à accomplir. Et pourtant. Sur les pulpeuses, la courbe se dresse, plus que dessinée, instinctive qui tire sur les traits marqués. Il y hume la magnificence de la vie, il y retrouve cette volonté d'encore subsister. Pour elle. Pour elles. Pour tout ce qui est encore à honorer. « 'Night, Princess. » Un baiser sur le front, une dernière étreinte avant que tornade ne s'éloigne, les lourds pas dans l'escalier qui trahissent son élan jusqu'au lit – derrière les vitres, clarté s'est étiolée depuis plus longtemps qu'il n'y paraît. Le souffle lui revient lentement, lui qui s'accroche enfin à l'instant. Prunelle sur le téléviseur, l'attention rapidement détournée sur celle qui lui vient, sur le joyau inespéré. Erin et la vie qu'elle porte, Erin et le futur qu'ils se sont appropriés. « After that, ya'll need a real night of sleep, witch ya won't have 'til what ? Three or four months ? » Il moque un peu, s'apaise en partie. Il offre le confort de sa paresse, les bras qui enlacent la présence qui s'est installée. Il laisse faire, Kadeuce, comme pour encore profiter de ce qu'il aurait pu perdre par sa stupidité ; il essaie encore de se convaincre que sa vengeance ratée n'était qu'une mauvaise idée. Simple idée qui lui vient, assez pour guider la main jusqu'au ventre arrondi contre lui. « Anyway, how’s the outside world ? » Tendre, la courbe qui lui reste aux lèvres. Tendre, tandis qu'il l'enserre avec un peu plus fermeté.

« Still shitty as fuck for wha' I know. »
Parce que rien change, parce que tout stagne.
Mais eux, eux ils avancent.

« Ma' wants to take Eun' for the week end. She said we need it. » Il a haussé les épaules, Porter, cherchant d'ores et déjà comment profiter du silence, du calme, de ce moment qui pourrait être leur. Tout a changé, en vérité, rien ne fait plus écho à la nuit qui a tout déclenché. Ils ont changé, quoi qu'ils puissent en dire, lui le premier. Plus posé, plus raisonné. Soigné, presque, du deuil qu'il ne savait plus comment traîner. Il apprend à vivre, Kadeuce, après des années à errer. Il croyait jouir d'une liberté, en était loin, piégé par des principes et des idées futiles – des rêves éphémères que ces quartiers ne peuvent réaliser. Il apprend à composer avec ce qu'il refusait de voir, la manière dont les choses ont à se passer. « What do ya think 'bout that ? We could take some times, ya know, just the both of us before there's two of them to turn this house apart. » La voix est calme, teintée d'une impatience sans masque. Il n'a rien à cacher, Porter premier, la fierté qu'il porte en étendard sur ses épaules relevées. Et il appréhende encore tout ce qu'il aurait à orchestrer, les mille et une occasions qui auraient à se révéler pour lui permettre de tout sublimer. En un joyau sur un anneau, peut-être. L'idée qui germe, qui prend de plus en plus de place. L'idée qui reste, gangrène parfois jusqu'aux songes qui s'emmêlent pour ne plus gronder que cette nécessité. Et pourtant, doutes sont carnassiers, des tourments qu'il ressasse en imaginant les jours à venir s'il avait à tomber. Il rejoindrait le mur des défunts, un cliché de plus dans la demeure de sa mère, dans cet espace qu'ils sont à animer. Il ne serait plus que l'idiot qui a tout gâché ; parce qu'il refuse encore de raccrocher. La nouvelle barre tatouée à son bras en témoin aux ombres auxquelles il appartient. Derrière eux, le téléviseur qui crache les informations que plus personne n'écoute. Derrière eux, ce bruit de fond qui rappelle que le monde tourne encore – que tout s'acte sans qu'ils ne puissent réellement y parer. Mais ils avancent, ils ont à avancer. Un baiser, un autre. « What 'bout a restaurant ? Ya won't have to walk that much and I'll drive. » L'idée. L'idée qui refuse de se déloger.    

.tetra




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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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