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 we don't get to hide | cian

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Elijah Haynes
Elijah Haynes
the king

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : southwest, dans une maison abandonnée et reculée qu'il a entièrement retapé, il y vit avec Jade, son chien, Judas, un terre-neuve noir de sept ans et Alfie, le chien de Jade. Sur ce même terrain, il a construit une dépendance pour Seamus et sa fille.
ombres et névroses : plusieurs cicatrices de balles. des cicatrices de coups de couteaux aux niveaux des épaules et des cuisses, maigre défense de ceux qui ont essayé de lui échapper. son dos est parsemé d'anciennes blessures infligées par sa mère, les cicatrices - malgré le temps - sont encore rosées et il refuse qu'elles ne soient même qu'à peine effleurées.
cicatrices : 371
crédits : chat.noir (c) astra (a)

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▬ Mar 21 Nov 2023 - 22:54 ▬


we don't get to hide
wolves asleep amidst the trees, bats all a swaying in the breeze. but one soul lies anxious wide awake, fearing no manner of ghouls, hags and wraiths. don't dare let her tremble alone for the butcher, heartless, cold, paid in coin of gold. he comes he'll go leave naught behind, but heartache and woe. birds are silent for the night. he'll chop and slice you, cut and dice you. eat you whole.

Lancine sous le perron le parfum des pins dérangés, le spectre odorant de la rouille qu'on déversait sur les pavés. Lancine sous le perron les fumées toxiques d'une cigarette de moitié consumée ; et l'azur des prunelles s'attarde sur les alentours silencieux. Un havre de paix, un semblant qui persuade assez l'esprit pour l'apaiser. Une accalmie nouvelle, qui dissimule mille et un fantômes, le souvenir des cris qui résonnaient. La mémoire s'en souvient encore, ressasse les actes, les faits, la brûlure des poudres qu'on embrasait, le bois qui se calcinait en essayant de ronger les corbeaux qui s'y retranchaient. Les paupières claquent, comme les volets sous la caresse des vents levés. Vision s'efface, n'offre que le néant dans lequel il plonge, quémandant un instant de paix. Dieu des Dieux s'oppresse par sa propre mémoire, la culpabilité venant faire flotter son drapeau sur les tours en ruines de l'encéphale molesté. Il y a les cris et la peur qui sévit. Il y a cette surprise accablante, puis les plaies qui ont fauché des vies. Il y a ces deuils qui marquent les parois de l'âme jusqu'à l'enserrer, insufflant cette asphyxie prolongée. Il y a ce tout qu'un rien vient remplacer. Puis un souffle accompagne le chant des brises discrètes, les lueurs sont maigres qui tapent la façade d'un vert pâle et fatigué. Il s'est installé dans le fauteuil à bascule près des escaliers, songeant à tout ce qu'il aurait pu faire – s'imaginant un ailleurs où ces terreurs n'auraient pas à se propager. Dans des landes secrètes, loin de la dynastie belliqueuse qu'ils peuvent alimenter. Loin des maux, au plus proche de la prospérité. Loin de cette terrible vie qui saccage à chaque jour les sentiers qui mènent à cette rédemption fantasmée. Un soupir. C'est tout ce qui brave les lippes de l'homme que la fatigue enlace, incessante et collante ; une étreinte d'amour qu'il méprise de tout son être. Il est las, Elijah. Las de tout ce qu'il ne peut contrôler, de cet avenir incertain qui continue de le narguer ; entre cauchemars répétés et rêves meurtriers. Il est las, Elijah. Las d'avoir à se battre contre lui-même, contre l'humanité qui réclame sa part du butin, contre l'immondice qui dans les tréfonds s'agitent pour encore un peu subsister. L'ombre et la lumière qui s'affrontent sur le front que devient alors l'esprit égaré. Un soupir, pour puiser les forces qui manquent dans le parfum moins pollué de ces quartiers reculés. Une inspiration brève, avant que le regard puisse revenir errer sur les bâtisses désolées qui entourent la maison et la dépendance qu'il a créé pour le frère et la gamine qu'ils ont à protéger. Derrière les paupières, encore, se manifestent les derniers événements, la mort qu'il invoquait de sa main, l'ultime balle pour en venger des dizaines d'autres. Rejeton des vautours qu'il abattait, leur Roi qu'il est parvenu à faire ployer. Puis cette once d'accalmie, comme une parcelle de paradis qu'on se risque à lui confier. Il en soupire, Elijah, parce qu'il songe aux faits qui ne peuvent être niés.

Il a pris une vie, il a maculé ses mains maudites et déjà souillées.
Et Dieu lui en a offert une à veiller, lui qui pensait avoir été abandonné.

Un frisson parcours les chairs du songeur, une tendresse apportée à l'humanité qui prospère encore sous la fourrure de l'animal que les légendes s'amusent à accentuer. Les crocs sont cachés derrière les lippes et l'allure a ployé, écrasé sous le poids des pensées qui s'emmêlent – des envies qui commencent à naître avec plus d'ardeur, plus de facilité. Elle est enceinte, la dulcinée. Elle est maîtresse de ce présent que les cieux ont choisi de leur concéder. La rédemption malgré la vilenie, malgré l'instabilité de la conscience fracassée. La magnificence pour l'envoyé des malins, le champion du spectre squelettique qui rôde dans la brume des champs morts et retournés. Sur ce trône boisé de fortune, Elijah Haynes règne sur l'entre-deux de sa propre vie, à essayer d'y percevoir le sentier le plus propice vers tout ce qu'il n'a jamais mérité. Il s'approprie le cœur des clartés quand il n'est finalement que l'étendard de cette noirceur qu'on souhaite annihiler. Tout et son contraire, un paradoxe à lui seul dont les prunelles s'égarent, s'éloignent des failles imaginées. L'ombre supposée qui s'avance, tente son approche sur ses terres. Il s'est redressé, le mégot écrasé entre les phalanges usées. Il guette, lorgne l'audacieux qui marche sur la petite allée devant laquelle il gouvernait. Il a tiqué, Dieu des Dieux, les traits creusés qui se révèlent – comme un tableau mensonger des récits pourtant inlassablement contés. Derrière la barbe hirsute et les cheveux détachés, l'homme scrute le frère ailé qui s'en vient jusqu'à ce nid qu'il veut sans risque et sans danger apporté. Ils sont trop rares, ceux qui prennent le risque de s'aventurer jusqu'au devant de cette demeure bien gardée ; frères ou non, ils savent pertinemment que le vieux loup tient au calme qu'il essaie d'y instaurer. Dix-huit heure a déjà sonné, soirée débute qu'il en vient à appréhender. Et dans le creux de la main calleuse, le verre est saisi qui vient y siéger – l'ambre danse, flirte avec les parois pour soulever ces embruns de contrées éloignées. « Ye're not with the others ? Fer they're all at the Shamrock tonight, some party I don't even know fer whom. » Un gosse voisin, le fils de machin. Un gosse quelconque, qu'on célèbre quand d'autres pleurent encore les pères qu'ils ont perdu, les frères qui ne reviendront pas puisqu'ils se sont tus. Il comprend, sans pour autant parvenir à s'y greffer – il songe à celui qui viendra au monde d'ici quelques mois, à tout ce qu'il aura alors à perdre puisqu'il n'a jamais su vivre qu'en plein cœur de cette voie. « Cian. » Pour finalement, le saluer, les marches descendues et l'approche orchestrée.

.tetra




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don't fear the reaper
❝ If only I had an enemy bigger than my apathy I could have won. wolves asleep amidst the trees, bats all a swaying in the breeze. but one soul lies anxious wide awake, fearing no manner of ghouls, hags and wraiths. don't dare let her tremble alone for the butcher, heartless, cold, paid in coin of gold. he comes he'll go leave naught behind, but heartache and woe. birds are silent for the night. he'll chop and slice you, cut and dice you. eat you whole.
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Cian Thompson
Cian Thompson
frozen solid

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Habitation modeste au sein du quartier Sud, encore et toujours, seul endroit où l'on veut bien de toi, havre d'une paix relative, nid tout de même accueillant, tu n'imagines pas trouver mieux ailleurs, jamais.
ombres et névroses : Une solide stature sculptée par des années de musculation salvatrice pour le corps et l'esprit, des mains abîmées, écorchées par le travail manuel, un corbeau d'ébène dévorant ton dos de ses ailes imposantes ... Ton identité de Crows ne saurait être plus ostentatoire. Tes névroses tu les compenses par une addiction prononcée pour l'alcool bon marché, paix passagère dont tu ne peux plus te passer.
cicatrices : 20

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▬ Dim 26 Nov 2023 - 18:41 ▬

We Don't Get To Hide ft. Elijah Haynes
Ta cigarette se consume lentement au bout de tes doigts noircis par le labeur, les yeux dans le vide tu peines à te concentrer en ce début de soirée. Ton établi s’est inlassablement remplit depuis plusieurs jours, plusieurs jours où tu as replongé dans l’incertitude, toi qui pensais t’être forgé une nouvelle carapace, paré de tes sombres atours de Corbeau, au-dessus des doutes, au-dessus de ces états d’âme qui jadis t’empoisonnaient... Tu contemples le retard que tu as pris dans tes commandes d’un soupir las, avachi sur ton tabouret de fortune tu tentes malgré toi d’ignorer la liesse qui s’est installée dans le quartier des Crows, celle qui vient de son insolence résonner entre les murs écaillés de ta bâtisse. Tu tires une puis deux bouffées de mort jusqu’à t’en faire cracher tes tripes, tout pour ne plus rien entendre, pour ne plus les entendre partager leur joie quand toi tu continues de sombrer dans les profondeurs d’un quotidien qui échappe à tout contrôle. Le mégot s’éteint dans ton cendrier improvisé, tes pas indécis, embrumés par la bouteille de whisky couchée sur ton plancher, emplissent ton couloir d’une mélodie erratique, celle du Corbeau qui s’abime, qui perd ses plumes à force de trop s’être oublié. Tu agrippes ta veste bon marché, seule défense contre les frimas de Novembre pour rejoindre le Corbeau qui, tu en es certain, ne participera pas à la mascarade de ce soir.

Tu remontes les rues du quartier à contresens, croisant bon nombre de tes frères et sœurs corvidés, avides de partager l’illusion du bonheur en communauté. Le regard vitreux parcourt ces hommes et ces femmes que tu croyais fidèles à la Cause, chaque visage souriant, chaque éclat de rire t’est insupportable - comment peuvent-il faire semblant ? Comment peuvent-ils oublier les horreurs qui s’abattent quotidiennement sur le quartier ? Quels traumatismes devront-ils encore endurer pour ne plus s’adonner à l’indécence du divertissement ? Ton incompréhension laisse peu à peu place à l’envie, toi aussi tu aimerais pouvoir te détacher de tes obligations, de tes convictions, mais tu n’y parviens pas. Tes convictions à toi elles te harcèlent, de jour comme de nuit, elles peuplent ton esprit torturé de douloureuses questions, de monologues interminables, de pulsions mortifères, elles entretiennent tes vices, elles te submergent pour mieux te noyer encore et encore dans un petit manège cruel dont tu es seul maître d’orchestre.  

Ta destination se profile rapidement alors que tu empreintes ce chemin que tu connais par cœur, ce n’est pas la première fois que tu comptes rendre visite à Elijah, figure d’autorité dans le Clan, meneur officieux d’une Volée meurtrie. Enfant, tu avais souvent pesté contre ce trouble-fête qui réprimandait votre petit Trio infernal quand le besoin s’en faisait sentir. Tu avais régulièrement eu affaire à ce Corbeau hirsute lorsque tu te positionnais en première ligne des mécontentements, lorsque tu protégeais encore le seul semblant de Famille que l’on t’avait accordé. Adulte, démuni des tiens, tu avais pu te réfugier sous l’aile protectrice de ce Père de substitution quand tout s’était dépeuplé, Elijah t’avait enseigné l’importance de la véritable Famille, du Clan, il t'avait ouvert les yeux sur Ceux qui ne t’abandonneraient jamais plus. Hypersensible en rémission tu étais assoiffé de reconnaissance au cœur d’un Clan impassible, Lui qui était souvent occupé t’avait pourtant toujours accordé le surplus d’attention dont tu avais terriblement besoin.

Le temps de saluer quelques retardataires à la soirée du Shamrock tu te positionnes face à l’entrée de cette bâtisse respectée, Sanctuaire défendu réservé aux initiés. Tu le savais pourtant, même si Elijah s'imposait d’être cette figure de proue, ce pilier charismatique pour le Clan, la solitude qui accompagnait cette responsabilité pouvait devenir une maîtresse encombrante pour quiconque - tes multiples visites surprises étaient ton moyen à toi de briser ce cercle vicieux que tu ne connaissais que trop bien.

Portique franchi, allée parcourue de quelques enjambées tu poses ton regard sur ce Mentor qui, sans surprise, ne participe pas aux festivités corrompues du quartier. D’une main tendue tu le salues chaleureusement avant de te perdre dans ses prunelles magnétiques.

-”Elijah.” Pause, le temps de sortir une énième cigarette que tu t’empresses d’allumer. “Je pense que tu connais déjà ma réponse, ta présence ici me conforte au moins dans ma décision...” Le silence des habitations vides aux alentours vient à s’imposer quand tu portes ta clope à tes lippes blafardes. “J’ai eu toute la journée l’impression d’avoir changé de quartier, à tous les entendre ricaner comme si de rien n’était.”  

Tu t’assoies sur l’une des marches du perron d’Elijah, à proximité de sa rocking chair gentiment chahutée par la brise de l’automne. Le froid s’est maintenant bien installé en cette fin de journée et tu joins tes mains dans une tentative désespérée de te réchauffer.

-”C’est une discussion que je voulais avoir avec toi depuis quelques temps, de toute façon.” souffles-tu, résigné.
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Elijah Haynes
Elijah Haynes
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : southwest, dans une maison abandonnée et reculée qu'il a entièrement retapé, il y vit avec Jade, son chien, Judas, un terre-neuve noir de sept ans et Alfie, le chien de Jade. Sur ce même terrain, il a construit une dépendance pour Seamus et sa fille.
ombres et névroses : plusieurs cicatrices de balles. des cicatrices de coups de couteaux aux niveaux des épaules et des cuisses, maigre défense de ceux qui ont essayé de lui échapper. son dos est parsemé d'anciennes blessures infligées par sa mère, les cicatrices - malgré le temps - sont encore rosées et il refuse qu'elles ne soient même qu'à peine effleurées.
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▬ Dim 28 Jan 2024 - 19:13 ▬


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Dans l'encéphale résonne encore les cris de celle qu'il a emprisonné. Ils deviennent litanies menaçantes au-dessus de cette étrange tranquillité ; une menace ancienne qui gronde depuis les lippes de la banshee enchaînée. Derrière les branchages qui craquent et le chant des vents isolés, il y a cette promesse meurtrière qui nargue l'homme qui croit pouvoir s'élever. Dans son dos, la chaleur se renferme sur elle-même : elle préserve le foyer qu'il a bâti, elle enveloppe le bois jusqu'à enserrer la dulcinée d'un doux brasier. Il redevient le gardien devant le royaume qu'il aurait dû commander. Un bouclier devant les joyaux de ces terres encrassées. Elijah qui ne fait qu'observer ces spectres qui marchent vers ces quelques parcelles de vie distillées. Ils vont vers les flammes du renouveau, vers l'acceptation des absences qu'ils ont eu à encaisser. Les traits se plissent en des sourires discrets, en quelques battements nouveaux sous les côtes qui s'étaient trop comprimées. Le poids se soustrait des condamnés ; mais eux... eux ne font que ruminer les instants, ces erreurs, ces inattentions. Ils n'ont pas appréhendé cette blessure qui se creuse contre l'esprit, ils n'ont pas eu le temps d'envisager l'avenir lorsque la mort rôdait. Elle dévastait les rêves et les espoirs, elle s'appropriait les fantasmes et l'image des mirages. Le titre résonne finalement, en un retour savamment posé. Il met fin aux songes emmêlés, aux suppositions qui tiraillent l'homme qui croit pourtant être à même de parfaire ce qui est à protéger. L'azur s'attarde sur ces alentours qui frétillent, dans les légères brises que les passants délaissent derrière eux. Ils s'en retournent vers les lueurs scintillantes d'un foyer dont on les a presque dépossédé. Ils marchent, un et entier, jusqu'à ces lieux où tous sont conviés – festivités, le nouveau chapitre de cette famille déchirée. Et eux, encore, toujours eux qui stagnent dans le passé. Il a raison, c'est comme si ces rues étaient en train de changer – comme si on effaçait le sang qui coulait, comme si on faisait taire l'écho des hurlements entre les battisses fatiguées. Comme s'ils n'étaient pas chez eux, bien qu'ils l'aient toujours été. Il en soupire, l'homme que l'imagination refuse de libérer. Derrière les iris qui se sont levées, il y a ces images qui se succèdent, ces mille et une possibilités qui font saigner l'endocarde tapit sous la barrière des chairs molestées. Il a tiqué, Haynes damné. Il a tiqué, parce qu'il croit pouvoir entendre la symphonie déformée qui se forme entre les lippes de celui qui s'est imposé. Il l'a connaît par cœur pour l'entendre chantonner depuis des heures, des jours, un temps étendu en une infinité. Les temps changent, mais eux se sont ancrés dans le passé. Dans la vision des mille horreurs, là où les corps se heurtent au sol sanguinaire devenu linceul. Les images qui restent sont des chaînes aux poignets, les cris encore en écho ne sont plus que des fardeaux à porter sur leur dos. Il en a soupiré une fois de plus, Haynes qui contemple la pénombre et son royaume délabré.

La vie n'est qu'éphémère, un soupçon de réel dans ce purgatoire isolé.

« Ye know there is not much to say, don't ye ? » Il devance, il prend place là où le trône patiente. L'assise en bois qui bascule, qui offre presque un balancier rassurant pour celui qui ne parvient plus réellement à se stabiliser. C'est un souffle bref qui brave les pulpeuses, une fumée épaisse qui se dégage des poumons infectés. Le sourire est las sur les traits, il tente cette lueur avenante quand il n'est finalement que brisé, craintif du monde et de tout ce qu'il aurait encore à leur imposer. Quel avenir. Quelle destinée. Elijah est fatigué, pourtant déterminé à faire valoir la tranquillité qui baigne la demeure devant laquelle il s'est installé. « What's bring ye there then, go on. I've plenty of time fer meself as she's sleeping may too deeply to wake her up. » Elle, l'adorée pour qui il ne tient plus à s'éloigner – les souvenirs encore trop vivaces, les cicatrices qu'il se doit d'observer chaque jour en rappel de ce qu'il aurait voulu éviter. La folie qui s'emparait de ces allées et ces pavés. La mort qui s’avançait, gouvernante, sur ses enfants désolés. Il tente de fuir tout ce qui persiste à le torturer, ces « et si » d'un autre temps que l'univers ne lui concédera jamais. Il tente de s'épargner l'impact qui pourrait encore se matérialiser, la réponse à l'infamie qu'il orchestre à l'ombre des consciences fraternelles, dans les corridors sales des entrepôts ignorés. La vengeance personnelle, ce besoin de creuser les plaies un peu plus profondément que celles qui lui ont été léguées. Comme un juste retour de monnaie suite aux atrocités qui cherchaient à les asphyxier. « We can't go after them, not after what happened, if it was what ye wanted to tell me... » Le timbre est las, honteux quant à la véracité des propos qu'il vient soulever. Il n'y a nulle émotion dans ce qu'il proclame, rien que ce vide qui oppresse avec hargne depuis que des stèles se sont fleuries dans ces cimetières trop bondés.  

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Cian Thompson
Cian Thompson
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▬ Sam 16 Mar 2024 - 1:41 ▬

We Don't Get To Hide ft. Elijah Haynes
Silencieux, tu écoutes Elijah parer à toutes ces interrogations que tu souhaites lui exposer, à toutes tes accroches maintes fois répétées avant ta visite en sa demeure. Silencieux, tu vois tes scénarios choir devant son assurance inébranlable, devant son charisme tranquille que tu admires depuis ton plus jeune âge. Silencieux, tu ne le quittes pas des yeux quand il te dresse le portrait d’un quartier que tu, que vous ne reconnaissez plus, d’un nid empoisonné par l’insouciance et les faux-semblants. Tu tires sur ta cigarette pour te donner du courage, tes lèvres laissent échapper une légère volute de fumée que tu rends au vent glacial de l’hiver, tu sais pertinemment que cette discussion ne sera pas une partie de plaisir ni pour toi ni pour lui.

-”À t’entendre parler, j’ai l’impression de ne pas être le premier à venir te voir à ce propos ... Je me trompe ?” Léger sourire, vite effacé par ton appréhension. “Je sais bien qu’on ne peut pas s’en prendre à Eux directement, on ne s’en relèverait pas...” Tes yeux se plantent dans le regard azur de ton vis-à-vis, la gorge serrée par les nerfs, tu respectes néanmoins trop Elijah pour tomber dans le mensonge ou dans la complaisance. “Mais quelle est notre solution aujourd’hui Elijah ? Je te pose la question en tant que Frère, je ne veux pas entendre la réponse toute faite du Leader, mais celle du Compagnon, du Mentor...”

Soupir, tu espères que ton audace de ce soir ne te portera pas préjudice, sans trop te bercer d’illusions.

-”Tu sais, depuis que je suis en âge de comprendre ce qui se passe ici, on m’a toujours fait comprendre qu’il fallait me contenter de notre position, pour la survie des nôtres, des Femmes et des enfants.” Ton regard se pose sur la porte d’entrée de ce sanctuaire farouchement défendu, sur la Dulcinée qui dort paisiblement entre ces murs sacrés. “Elijah, j’en ai plus qu’assez de me “contenter” de quoi que ce soit, les gens de mon âge et les plus jeunes encore, on a connu que ça.” Souffles-tu, agacé. “L’Âge d’Or des Crows c’est un vague concept qu’on nous a répété à l’envi, une espèce de mythe distillé au fil des ans pour nous convaincre de nous battre pour la Volée. Aujourd’hui tout le quartier court encore après cet Idéal, quitte à se mentir à lui-même, à mettre sur pied des soirées malsaines où les plus naïfs font la fête sur les cadavres encore chauds de nos frères et sœurs fauchés par ces bâtards de ritals...”

Tu écrases ta cigarette sur le béton humide sous tes pieds, un petit frémissement se fait entendre avant que le Silence ne reprenne ses droits, temps suspendu que tu brises de nouveau de ta voix maintenant fébrile.

-”Si je ne suis pas le premier à venir te voir, je dois sûrement faire partie d’une minorité qui n’en peut plus de baisser la tête, une minorité qui va s’amplifier quand les ritals continueront de nous humilier sans conséquences, quand les mascarades des soirées du quartier ne suffiront plus, quand les familles ne pourront plus fermer les yeux face à l’insupportable. Ne rien faire aujourd’hui n’est pas une solution ni même un répit, c’est tout simplement inenvisageable, mais je suis sûr que toi, Soan, Isaiah même, le savez déjà... Alors dis-moi, c’est quoi le plan ?” Lâches-tu sur un ton grave.

Tu sors tes mains moites de tes poches le temps d’attendre la réponse de ton Mentor, tu ne t’étais jamais autant livré à lui, tu avais toujours accepté de courber l’échine pour le bien du Clan mais tu sentais aujourd’hui le vent tourner, au Diable les conséquences si ton intervention de ce soir pouvait faire bouger les lignes ou du moins calmer tes angoisses nocturnes.

-”Je veux t’aider, je veux aider Isaiah et les Anciens.” Assènes-tu, mâchoire et poings serrés.
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Elijah Haynes
Elijah Haynes
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : southwest, dans une maison abandonnée et reculée qu'il a entièrement retapé, il y vit avec Jade, son chien, Judas, un terre-neuve noir de sept ans et Alfie, le chien de Jade. Sur ce même terrain, il a construit une dépendance pour Seamus et sa fille.
ombres et névroses : plusieurs cicatrices de balles. des cicatrices de coups de couteaux aux niveaux des épaules et des cuisses, maigre défense de ceux qui ont essayé de lui échapper. son dos est parsemé d'anciennes blessures infligées par sa mère, les cicatrices - malgré le temps - sont encore rosées et il refuse qu'elles ne soient même qu'à peine effleurées.
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▬ Lun 8 Avr 2024 - 23:52 ▬


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Dans l'air qu'on tente d'apaiser, les tensions crépitent comme des petites braises isolées. Elles patientent dans la nuit, luisent pour ceux qui savent observer. Elles attendent que les démons aient à s'en armer, jusqu'à se brûler les paumes pour perdre le droit d'être appelé Homme et Civilisé. Dans l'air qui transporte sur ses brises les rires timides des gosses qui s'avancent vers le repaire adoré, il y a ces cris qui résonnent encore dans l'esprit – des réminiscences de cette douleur qu'ils tentent de dissimuler. Une litanie enivrante et oppressante, le chant des banshees sur ceux qui ne parviennent pas encore à se relever. Un genou à terre, la nuée, la nuque offerte aux lames qui auraient à les embrasser. Vulnérables, oui, mais enragés. Vulnérables, ces corbeaux défaits, à chercher un soutien, un signe, une allée vers laquelle s'aventurer pour taire le vacarme des maux qu'il porte en fardeaux. Vulnérables, la détresse et la crainte qui suintent des rictus échangés. Les lippes se sont animées sans qu'une note ne vienne terrasser le stoïcisme adopté, il le laisse s'exprimer – défaire les lianes du cœur qui retiennent cette colère partagée. Et s'il tenait son regard jusqu'alors, il le laisse dévier vers ceux qui s'éloignent encore, ces familles déchirées qui tentent de se reconstruire avec le souvenir de ceux qui n'ont pas pu être sauvés. Il a tiqué, en silence, en secret. Il a tiqué, parce qu'ils ont tous trop à perdre – quoi que certains sont désormais démunis et fracassés. Cette solution qu'il cherche, il ne la possède pas. Ni l'ami qu'il a toujours été, ni le Mentor qu'il ne réclamait pas à devenir – moins encore le Leader qu'on l'imagine pouvoir devenir quand il n'aspire qu'à un semblant de paix.

Mais la paix est un concept également, autant que les légendes qu'il vient répéter ; ces histoires qui bercent les plus jeunes, celles qui ancrent dans l'esprit cette loyauté à posséder. Celle qui ne sauve ni les hommes, ni les familles, ni ceux qui y croyaient jusqu'à parfois en rêver. Lui en avait fantasmé, des après-midi à ne rien craindre que les pluies torrentielles de cette ville saccagée. Rien que les brises printanières qui feraient s'envoler les nappes sur les tables tirées – sans l'ombre menaçante au-dessus des âmes rassemblées. Sans la pénombre et les malins qui peuvent s'y cacher – sans la menace de ceux qu'il a nommé. Il a fantasmé cette vie, Haynes molesté, rien que pour taire la terreur qui prend au cœur quand la nuit en vient à trop tarder. Ce ne sont que des histoires, des mythes qu'on raconte pour panser les plaies qui subsistent et dégueulent encore leur fiel et soufre. Ce n'est qu'une cure momentanée, un remède miracle qui ne dure que quelques années avant que la conscience ne parvienne à les contrer. Cian s'en détache, parce qu'il a vu la vérité. Et il a raison dans le discours qu'il clame, parce que ces mots sont siens depuis des semaines désormais. Il a raison, et lui en soupire comme le regard s'abandonne une nouvelle fois vers l'entrée de cette demeure où sérénité s'est installée.

Dans l'air qu'on tente d'apaiser, les tensions crépitent comme des petites braises isolées ; elles commencent à se faire remarquer, à davantage fendre la noirceur de leur cachot. Les volutes de fumée s'éparpillent jusqu'à disparaître ; autant que ces images auxquelles il se berce quand panique tente son ascension. Sur les pulpeuses cachées, un rictus s'est marqué et carcasse ploie, prend place sur le rocking-chair qui trône au perron. Il est fatigué, exténué d'avoir à craindre pour tous quand lui-même s'oublie dans cette mission implicite. Veiller, gardien d'une nuée qu'il ne parvient plus à regarder sans honte et sans culpabilité. « Ye're right, ye're not the first to come. Ils ont été quelques uns à braver la misérable barrière de ce terrain, parfois en quête d'une idée, parfois d'un sentier sur lequel se risquer – en quête de vengeance bien souvent, en quête de justice pour ceux qu'ils ont enterré. Ils ont été quelques uns à venir le voir lui, pour ces histoires qu'on raconte, ces petits récits romancés quant à ce qu'il peut être, ce qu'il pourrait devenir s'il s'en donnait les moyens. Mais cette couronne qu'on lui suppose, il ne tient pas à la porter. But there is no plan fer now. » Il claque la vérité, il laisse l'instant se fracasser sous ce qu'il vient faire résonner. Il n'y a rien qui soit à envisager, ils ont déjà frappé fort – ils ont déjà manœuvré. Et si certains se contentent de ce fait, Cian l'a d'ores et déjà deviné en approchant l'antre et le Loup isolé – Elijah ne s'en contentera jamais. Pour ces images que la paix lui apportait, pour ces rires qu'il veut sincère et cette quiétude entrevue sous les paupières closes, le mal doit être réduit à néant – une poussière à balayer. « I've killed the son of one of them, someone big in their shit. » Pour la première fois depuis cette fameuse soirée, il annonce la sentence que tous ont tu. Il l'ose, cette confidence pour celui qui se tient à ses côtés. Il l'ose, parce qu'il doit savoir qu'il n'est pas resté à sagement attendre. « We've made a deal with the Chinese. They wanted some areas in Downtown, so they planned to met one of the big head of these bastard to speak to him, to threat him. Maddox told me, I went with them and then, I did what I've to do, right ? Fer all the families they broke in here, I killed this cunt' son. A small price fer all the ones we lost, but a price at least. » Il raconte, il l'intègre à tout ce qui s'est manifesté – il lui offre la possibilité de s'avancer dans le triste spectacle de cette vengeance sans finalité. « See ? I didn't wait fer ye all to come. Something was done. And I know it's not enough but we can't go futher knowing they're waiting fer os to try something else. I know ye want to help, I know that too well when I look at ye and ye will. » Une promesse implicite, la supposition d'un après qui ne saurait tarder. Mais conscience reprend ses droits, rappelle les faits – la réalité qui repose paisiblement entre les murs gardés. « But we can't take the rist to lose someone else. I can't take that risk right now. I want the same thing as ye but just... not now. » Patience qu'il en vient à supposer, patience qu'il lui intime d'user encore un peu – jusqu'à la prochaine balle à tirer, jusqu'au prochain sang à verser pour honorer ceux qu'ils sont encore parfois à nettoyer sur les pavés.   

.tetra




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don't fear the reaper
❝ If only I had an enemy bigger than my apathy I could have won. wolves asleep amidst the trees, bats all a swaying in the breeze. but one soul lies anxious wide awake, fearing no manner of ghouls, hags and wraiths. don't dare let her tremble alone for the butcher, heartless, cold, paid in coin of gold. he comes he'll go leave naught behind, but heartache and woe. birds are silent for the night. he'll chop and slice you, cut and dice you. eat you whole.
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