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 Distant worlds | Cian

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Keira Thompson
Keira Thompson
b!tches be crazy

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
cicatrices : 216
crédits : Avatar: mercure retrograde; Signature: Astra

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▬ Sam 11 Nov - 16:50 ▬

Distant worlds
Silence. Vespéral. Automnal. Élégie des souffles, salto des lueurs fugitives, lucioles ballantes dans les hauts. Silence. Lento, malinconico. Caresses du givre sur les notes écorchées du piano. Une ode, un hymne, une ouate oraison susurrée au passage des saisons. Ce soir pleure en douceur la blancheur célestielle sur les tristes abîmes des bas-fonds. Embrasse les cieux l'immaculé, sans un bruit, sans un son. Se prélasse, volage. Aguiche, fugace, s'étale de tout son long. Frimas sur les têtes embrumées, les corps anesthésiés; Albe sur les rues malfamées et la toiture des modestes logis entassés. Voile de lin dissimulant l'odieux, le laid, le malheureux. Le temps d'une nuit, l'éphémère beauté condamnée à ne jamais perdurer. Ainsi, Détroit, chétive et échinée, s'assoupit-elle à la regarder délicatement tomber, recouvrir de jasmins la misère délétère de son funeste quartier. Tomber, valser, sombrer. Chuter jusqu'à s'y déposer. S'encrasser, se fondre dans la suie, s'y noyer. Rejoindre la marée noire de tous ces espoirs et ces rêves piétinés.

« On dit que la première neige est à la fois le linceul des beaux jours et l'héraut de ceux à venir. »

Silence. Des sourires placides, insipides. Des paroles qui ne veulent plus rien dire. Silence assourdissant d'insignifiance, bruyant de tout ce qu'il ne révèle déjà à vrai dire. Celui qui résonne dans le travail du couteau, le grésillement du lard. Le larsen du radio. Le sifflement d'une bouilloire. Prise au méfait, l'Italienne en cuisine, à cueillir d'un morne regard ces flocons du lointain en fuite. Distraitement, par la lucarne, comme elle avait pour habitude de le faire si souvent. Autrefois, et aujourd'hui encore, prisonnière de l'antan. Cette époque où l'innocence poussait l'oisillon à croire que demain serait peut-être différent. Avant que rejeton ne se réalise rejeté, que les ailes de la rébellion ne finissent par lui pousser. Une à une, une à la suite. Avant que l'oiseau au plumage de bronze finisse par ne plus espérer. Perdre son temps à, elle aussi, regarder la neige tomber. Pour vous, la vie n'ayant toujours été que ce qu'elle est; cette bordée, en fin de compte, rien de plus plus que les tisons de douloureux Ave ignorées.

Il faut un certain moment à la courbe des cils pour refermer la parenthèse de ton égarement. Quelques battements pour que les ambres ne roulent vers ta tante, finalement. Elle le sait très bien, ta mère d'office, que tu n'es plus la gamine qui gobait ses conneries goulûment. Pourtant, elle essaye. Malgré tout, envers et contre tous. Contre toi, surtout. Dure réalité dont elle a conscience mais à laquelle elle ne saurait se résoudre, par désespoir bien plus que par foi d'y parvenir, sans doute. C'est connu, les femmes de votre nid n'abandonnent pas. Jamais. En aucun cas. « ...Oh vraiment. » Simplement. Cynisme, sarcasme qui t'habite, le scepticisme pour étendard, l'insolence qui vous gifle. Tu laisses planer ton impertinence, incapable d'y mettre du tien même en ce jour sain. Submergée, dévorée, encore et toujours par cet éternel silence entre vos âmes éreintées. Ce silence roi, ce silence froid. Un silence, sans crier gare, alors pourfendu. Par les cloches surprise de la divine catastrophe, soudainement abattu. « J'y vais. » Plats déposés sur la table dans la volée, tu longes le corridor pour ouvrir la porte presto. Tempo. Levée du rideau. La svelte se fige, le faciès se déforme sans un mot.

« ...Qu'est-ce que tu fous ici? » Thompson. Cian. Les sourcils en chute libre, les lèvres qui se cousent, se plissent. Tu dévisages l'indésirable comme il t'a dévisagé la fois où tu t'es présentée sur le seuil de son entrée. Souvenir encore frais, toujours vif, où celui que tu considérais jadis comme un frère t'étais apparu comme un être complètement transformé. Goudronné. Changé, marqué par ce gang profondément méprisé. Quelque part, tu as déjà ton idée de sa réponse, mais tu préfères t'imaginer qu'elle n'aurait tout de même pas osé. « C'est un putain de miracle que tu te sois rappelé du chemin, n'empêche, faut décidément le voir pour le croire. » La langue se fourche, se courbe, pour cracher un venin longtemps macéré. Hôpital qui se fout de la charité, ironie risible qu'il vaudrait mieux pour toi ne pas soulever. T'avances pour qu'il recule, tu franchis le cadre pour qu'il s'en éloigne. Le sentiment qu'il t'adresse est mutuel; t'es pas joie au fait de le voir non plus. « C'est bientôt fini ces messes basses? » Polly, derrière, venue constater l'ampleur des dégâts. L'instigatrice qui s'adresse à l'invité sans le moindre tracas. « Cian... Et cette muscade, où est-elle? Dis-moi que tu ne l'as pas oubliée. » ...Bien sûr. « Tu savais. » Murmure, injure. Bien fucking sûr. « Oh par tous les ciels, ne soyez pas ridicules... » Le rire étouffé ne pouvant que s'échapper. Le regard agacé qui se détourne, se rapporte sur cette neige maudite. Détestée. L'héraut des beaux jours, décidément la connerie de l'année. « Vous croyez que vous supporter le temps d'un soir sera dur? Eh bien, sachez... Que ma botte l'est d'autant plus. Et que dieu en soit témoin, celui qui n'aura pas franchi cette porte d'ici les trois prochaines secondes se la prendra direct au cul. Je ne le tolérerai pas ce soir. »

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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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Cian Thompson
Cian Thompson
frozen solid

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Habitation modeste au sein du quartier Sud, encore et toujours, seul endroit où l'on veut bien de toi, havre d'une paix relative, nid tout de même accueillant, tu n'imagines pas trouver mieux ailleurs, jamais.
ombres et névroses : Une solide stature sculptée par des années de musculation salvatrice pour le corps et l'esprit, des mains abîmées, écorchées par le travail manuel, un corbeau d'ébène dévorant ton dos de ses ailes imposantes ... Ton identité de Crows ne saurait être plus ostentatoire. Tes névroses tu les compenses par une addiction prononcée pour l'alcool bon marché, paix passagère dont tu ne peux plus te passer.
cicatrices : 19

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▬ Mar 21 Nov - 18:19 ▬


Distant worlds ft. Keira Thompson

Le son de tes pas rapides vient à briser le silence religieux qui s’est installé dans le quartier des Crows. La neige, autrefois synonyme pour toi d’accalmie, de jeux d’enfants innocents, a imposé sa mélodie du silence dans les taudis du quartier Sud. Les nombreuses lumières des nids ponctuent ton voyage, tu discernes de nombreuses familles réunies comme si, le temps d’un soir, chacun avait trouvé son rôle dans une pièce de théâtre éphémère. Figurant malgré toi tu te prends à vouloir y croire, tu emplis tes poumons de l’air mordant du Novembre, tu cherches à oublier cette rage qui t’anime autant qu’elle te consume. Ton regard va et vient sur les modestes bâtisses du Nid, logis de fortune pour sans-le-sou, misère que tu as appris à chérir, tu perçois des éclats de rire à travers une cloison mal isolée, seul écho suffisamment insolent pour rompre le rythme tourmenté de ta marche.  

Ta destination en cette soirée de Thanksgiving, le nid de tes parents, du moins celui de ta génitrice, figure maternelle, dure mais juste, l’Incontournable du nid, Polly. Dieu seul savait ô combien tu avais pu la détester durant tes jeunes années, puis la Vie t’avait rappelé à l’ordre, t’avait enseigné l’humilité, t’avait fait comprendre à coup de trique que l’on pouvait faire de son mieux et quand même perdre, se perdre, être victime des circonstances. Polly tu l’avais maudite, haïe quand elle devait vendre ses charmes aux plus offrants, détestée quand tu entendais ces porcs profiter de sa détresse, puis tu avais compris quand la soupe que tu partageais avec Keira était moins liquide, quand vos fripes fatiguées et trouées étaient remplacées par de vrais vêtements qui sentaient bon la lessive. Polly tu lui avais pardonné, et cela justifiait ta présence en cette soirée de fête, même si les dîners de famille ce n’était pas franchement ton truc.

Perdu dans tes pensées tu arrives à destination plutôt rapidement, un coup d’œil rapide à ta montre te fait comprendre que tu es en retard, tu pestes en appuyant sur la sonnette d’un geste bref. Tu tapotes tes pieds contre la façade de la maison familiale pour te débarrasser de la neige qui s’est agglomérée sous tes semelles avant de te repositionner sur le perron en entendant des bruits de pas parcourir le couloir pour finalement t’ouvrir.  

Ton sourire s’évapore en un instant lorsque ton regard se pose sur Keira, extra insoupçonnée dans la pièce de ce soir, ton regard s’assombrit alors que tu cherches à comprendre la situation. Les invectives empoisonnées de la trouble-fête ne te parviennent que partiellement aux oreilles et ce n’est qu’en voyant Polly se presser derrière sa fille adoptive que tu comprends dans quel genre de soirée tu comptes t’engouffrer. Tes joues se creusent lorsque tu vois Keira te toiser de son regard noir, tu reprends le terrain qu’elle venait de gagner en profitant de ta brève surprise en avançant d’un pas, vos deux silhouettes ne se tenant plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre. Ton regard toujours planté dans le sien tu tires de ta poche un petit pot en verre contenant plusieurs noix de muscade, commande expresse de Polly avant ton départ.  

Tel un serpent tu contournes Keira sans même la toucher, votre joute vient à se briser quand tu décides de l’ignorer, ne lui ayant même pas adressé la parole jusqu’ici. Tu embrasses Polly tendrement alors qu’elle commente ton choix de marque pour la muscade, tes épaules se haussent d’un geste las avant de t’engager dans ce couloir lourdement décoré, antichambre d’une soirée de Thanksgiving qui s’avérait déjà inoubliable.

Une fois arrivé dans le salon tu décides de frapper fort, de frapper au cœur, Keira avait lancé les hostilités pendant ton moment de faiblesse, tu comptais lui faire comprendre que c’était toi qui battais la mesure de votre sordide valse des damnés. D’un geste nonchalant tu poses ta veste en pleather noir sur le canapé familial, lorsque tu entends Polly et Keira approcher tu tournes le dos à l’entrée du salon, dévoilant alors dans toute sa splendeur ton tatouage à travers le tissu bon marché de ton débardeur. Ton corps sculpté par la rue, par la Vie se révèle alors, tu fais légèrement rouler tes omoplates, suffisamment pour faire mouvoir l'encre qui a colonisé ta chair tout en restant assez subtil pour que ta mise en scène reste naturelle. Les pas provenant du couloir semblent s'être arrêtés nets, sans même accorder ne serait-ce qu'un regard à Keira tu l'abandonnes à sa réaction, tu ne comptes pas lui faire de cadeau ce soir.

Ton petit manège ayant eu l'effet escompté tu décides de visiter la cuisine, guidé par les effluves irrésistibles des repas de fêtes, tous tes sens en éveil tu tends l’oreille pour capter tant bien que mal des bribes de discussion, si tu avais perçu des chuchotements lorsque Polly et Keira parcouraient le couloir elles semblaient maintenant bien silencieuses... Changement de pièce, changement d’ambiance, le son parasité de la radio vient à t’accueillir lorsque tu rejoins les fourneaux familiaux, tu humes doucement le contenu frémissant des casseroles avant de porter ton attention sur la traditionnelle dinde qui dore au four. Entouré par cette ambiance chaleureuse et bienveillante ton visage se fend d’un rictus mauvais, cette soirée de Thanksgiving n’allait finalement pas être aussi insipide que prévue.
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Keira Thompson
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ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
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▬ Ven 24 Nov - 12:19 ▬

Distant worlds
De retour. Au silence. À l'absence. De vie, d'envie. De l'air qui s'éclipse pour ne laisser qu'une misérable salle sous-vide. Incapable d'y respirer maintenant que tension s'est proclamée seigneur de l'établi, d'y voir clair à présent que l'aigreur embrume les esprits. Effluves de romarin distillées dans le souffre de l'acrimonie, gazouillement des plats enterré par l'insonorité des invectives. Il s'invite à lui aussi franchir le portique, ce froid polaire de l'hiver à venir, au pas vous suit, s'annonce déjà dans les cuisines Thompsoniennes en étant premières victimes. Il souffle, que l'ambiance, aussitôt, refroidit. Que le mercure dégringole, que le verre du thermomètre, blanchi d'angoisse, frémit. Il souffle, endort les cœurs, crispe les mâchoires, tend les muscules. Il souffle, se déchaîne d'autant plus dès lors que l'homme en vient à se dévêtir. Sans prévenir, Cian, qu'il jette ce manteau d'hostilité comme un vainqueur jette sa main pour remporter la manche. Cartes sur table qu'ils s'amusent ainsi tous deux à dévoiler, théâtralement, impitoyablement, réactions des opposants desquelles ils entendent bien se complaire. La banquise emprisonne tes pieds que tes pas, brusquement, s'arrêtent dans leur lancée. Stalactites d'une mortifiante vérité écrasées sur tes épaules congelées, ambres glacés sur ce dos sans honte paradé. Tu contemples l'horreur avec dédain, soulignes à quel point noirceur de l'âme, de l'encre, contraste outrageusement à la pâleur de la carne. Comment les ailes se meuvent à la façon d'une seconde peau, d'une nouvelle identité parfaitement ancrée, combien il le fait exprès de s'afficher avec la fierté des écervelés. Tableau répugnant de tout ce qu'il exprime, ce qu'il implique. Tu t'excuses sans t'excuser pour gagner la salle de bain en bousculant au passage le frère égaré. « Nécessaire? »

Mauvaise idée qui t'aura coûté. Soirée qui tourne déjà au désastre avant même d'avoir commencé. Moment de calme qu'il te faut, pause dans le temps qui s'impose. Agrippés, les doigts, au lavabo pour ne pas sombrer, partageant la blancheur de la porcelaine à force de se resserrer. Cimentés, à l'image de la svelte contractée, refusant obstinément de bouger. Il te faut une force herculéenne pour ne serait-ce que détourner ce regard absorbé de la vitre à l'étagère de fortune à côté. Détachée, en quête d'un quelque chose qui saurait te distraire de l'enfer auquel t'es condamnée, tu valses sur la collection de pots aux étiquettes vieillies, au plastique jaunis, maladroitement entassée sur le bois écaillé. Acétaminophène, ibuprofène, paracétamol, antiémétiques... De quoi lutter contre une panoplie de symptômes, sinon ton agacement. L'index s'acharne pourtant, fouinant vers le fond de la réserve avant de s'arrêter. Citalopram. Perplexe, du pourquoi. Pourquoi un antidépresseur s'impose parmi les autres sur cette étagère. Pourquoi le nom de Polly s'y trouve en caractères gras. Pourquoi la prescription date d'il y a un mois.

« Tu as besoin de quelque chose? »

Sursaut, trouvaille de mauvaise augure poussée aussitôt. Tu feignes de continuer à chercher, tentes d'expressément dissimuler l'évident embarras au regard de la concernée. Jusqu'à finalement saisir le récipient convoité, jusqu'à rapidement t'éclipser. Regagner la cuisine, plutôt pressée. « C'est bon, j'ai trouvé. » Pas de quoi chasser ton mal, mais peut-être de quoi l'apaiser. L'écho de ta démarche résolue résonne entre les murs frigorifiés. Remède en main, remède que tu plaques sèchement sur le torse de Cian pour le forcer à prendre le contenant qui lui est obligé: Un laxatif, en majuscules clairement identifié. « Tiens. Pour te décoincer. » Plus calme, plus contenue, alors que tu retournes aux fourneaux sans même lui adresser la moindre œillade intéressée. Malgré l'énervement, malgré l'indignation, une expression de marbre que toi aussi tu arboreras donc. Énième montée à l'assaut. Guerres d'orgueil, batailles d'égo. Et votre mère, entêtée sur les champs, plantée au beau milieu des feux croisés, à vouloir vous réconcilier. Tu t'affaires à déposer les agapes sur la table que déjà, l'appel à la guérilla retentit de nouveau. « Cian, les couverts je te prie. » Argenterie qui lui est tendue, que tu prends au retour des mains de Polly toute honte bue. « Laisse, zia, il pourrait tout aussi bien te poignarder dans le dos avec. » Que tu déposes en cacophonie sans le calculer lui. « Il ne faudrait pas l'oublier; La volée avant le reste. Quitte à se faire castrer. Après tout, c'est beaucoup trop lourd de porter ses couilles quand on est un corbeau. » Sans une syllabe plus haute que l'autre, animosité non pas dans le volume, mais dans le ton. Il veut t'imposer le traitement du silence, soit. Ça ne te forcera pourtant pas à te taire. « Keira...! » De plus fort. « Et quand même; Voler avec un poids mort, jamais l'idéal. » De plus belle.

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▬ Mar 5 Déc - 16:35 ▬


Distant worlds ft. Keira Thompson

La Rage en étendard, la rage qui anime le quartier, celle qui toujours t’accompagne. C’est Elle que tu ne cesses d’invoquer quand ton regard se perd sur l’inox de l’évier familial, c’est Elle que tu implores silencieusement quand les effluves enivrants du nid Thompsonien te dépossèdent, c’est Elle qui se refuse à toi à la simple vue de ta sœur fugitive. Tu l’as pourtant maudite, cette silhouette qui s’en est allée un beau matin sans prévenir, cette présence arrachée à ton nid sacré, tu l’as pourtant maudite quand la douleur de la séparation te déchirait le ventre, quand tu hurlais ton chagrin dans ton oreiller miteux. Les larmes avaient coulé, en secret, puis s’étaient séchées, de force, parce qu’il fallait faire bonne figure, parce qu’il fallait être un Homme pour le Clan, parce qu’il n’y avait pas le choix pour survivre. Cette soirée, cette occasion de la revoir, de lui faire mal, tu l’avais maintes et maintes fois imaginée, un crescendo impitoyable jusqu’au coup de grâce, jusqu’à l’apothéose, toi, triomphant sur ton trône de fortune, Elle, à terre, brisée comme elle t’avait brisé jadis. Pourtant, passée l’adrénaline de ton entrée, tu perds de nouveau pied, tu redeviens le Cian que tu as voulu supprimer, celui qui, trop sensible, trop chétif, s’est laissé marcher dessus des années durant. Cet être que tu exècres tu le croyais pourtant exsangue, laissé pour mort dans un coin de ton esprit, cadavre bouffi, dépouille puante autrefois porteuse de tes rêves, de tes aspirations naïves, celles d’un nid partagé avec cette sœur devenue étrangère. Tes omoplates se creusent alors que tu te laisses aller au maelstrom d’émotions qui te domine, le Corbeau inscrit dans ta chair déploie ses ailes, s’anime de nouveau, il te rappelle qui tu es vraiment, pour quelle Cause ton cœur doit-il battre, quelle Famille sera toujours là, à tes côtés. Les pas de Keira rompent ta torpeur et tu n’as quelques secondes pour reprendre contenance avant qu’elle ne plaque sur ton torse un emballage en carton, tu attrapes d’une main ce cadeau empoisonné en la suivant du regard, les hostilités reprenaient de plus belle, que tu sois prêt ou non.  

Tu lèves les yeux au ciel en posant la boite de laxatifs “offerte” par ta sœur, ultime provocation qui te semblait bien puérile quand d’innommables horreurs venaient salir ce quartier pourri depuis votre plus tendre enfance, ultime provocation qui pourtant t’attendrissait sans que tu ne veuilles te l’avouer. D’un soupir las tu décides de rejoindre le reste des convives dans cette salle à manger à l’ambiance électrique, les couverts à peine tendus te sont subtilisés, refusés par une Keira déterminée à déverser son vitriol dix ans d’âge sur ta personne, ton identité et le Quartier tout entier. Sa diatribe, tu l’encaisses sans broncher, sous les vaines suppliques de ta mère qui tente de sauver cette soirée, sordide naufrage qu’elle redoutait depuis plusieurs semaines déjà. Tu attends patiemment que cette petite mise en scène prenne fin pour, toi aussi, t’avancer vers la table de la salle à manger, brisant enfin ton silence de ta voix grave. « Cette Volée que tu as l’air de détester, c’est Elle qui t’a nourri quand on était encore gosses, c’est Elle qui t’a permis de te vêtir, c’est Elle qui t’a offert un toit pour passer l’hiver... » Tu portes ton attention sur Polly, visiblement émue. « Ma mère faisait de son mieux, mais quand les fins de mois étaient trop difficiles, la Famille était là pour nous, sans qu’on s’en rende compte, parce que le Quartier œuvre dans l’ombre, parce qu’on a beau être pauvres, on reste fiers. » Doucement, délicatement, tu repositionnes les couverts posés par Keira en faisant le tour de la table, comme pour corriger ta sœur, fourchette après fourchette, couteau après couteau tu effaces son empreinte pour imposer la tienne. « Comment je le sais ? Cette entraide c’est la même qui aujourd’hui soutient les familles de ceux qui se sont fait lâchement buter par la Gorgo, seulement aujourd’hui je donne au Quartier au lieu de prendre. » Tu stoppes ton tour de table pour te planter devant ta sœur. « Toi Keira, tu n’as fait que prendre, toutes ces années, sans rien donner en retour. » Impassible, tu laisses s’imposer le silence en ouvrant une bouteille de mousseux, l’une des seules folies que se permettait Polly pour les grandes occasions. Tu remplis trois flutes en verre avant de te diriger vers ta mère pour lui offrir la première. « Tu me parles de trahison et pourtant … D’entre nous trois c’est toi qui t’en es allée, c’est toi qui as trahi la Famille, c’est toi qui as envoyé Lorcan en taule … » Napalm, en plein visage, personne n’est censé être au courant de cette affaire, pourtant Polly t’avait mis au fait de cet énième affront il y a quelques temps déjà. « Ce soir tu as l’occasion de te comporter comme il faut, les anciens, tout comme moi, on te tolère ici par respect pour Polly alors sois gentille et tiens-toi bien, parce que notre patience n’est pas infinie. » Tu te positionnes de nouveau face à Keira en lui tendant la dernière flute, un sourire narquois au visage. « Tu penses pouvoir faire ça pour moi ? »
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Keira Thompson
Keira Thompson
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▬ Dim 18 Fév - 20:46 ▬

Distant worlds
Divergence. Des idéologies. Des souvenirs gardés. Clivage de ce qui fut, pour lui, pour toi, de vos réalités dissociées, dispersées, distanciées, fragments d'un seul et unique passé désormais aux antipodes d'un monde entre vous dressé. Il clame haut et fort la vérité, Cian. La sienne, celle qu'on lui aura instillée à doses répétées. Matin, midi et soir, l'Aqua Tofana dilluée dans la soupe qu'ils lui servaient, la bière qu'ils lui tendaient.   Incolore, indolore, insipide. Un poison qui sillonnait les veines pour lentement se frayer un chemin jusqu'au myocarde à bout d'haleine, qui s'y accumulait sournoisement peine après peine. Couche après couche. Calcaire. Dépôts de la gangrène. Le communautarisme obsessionnel des célèbres Black Crows qu'il transpire, la haine pour autrui à la base d'un clanisme hautain, malsain, dont il empeste. L'Irlande pour seule patrie, l'Irlande pour seul repère dans la nuit, divine lumière au cœur des ténèbres du sombre territoire américain. Mais pas que. Puisque le sang vert ne sachant suffire, puisque l'allure devant aussi convenir pour appartenir. L'idéal de la carne. L'idéal du sexe. Du genre. L'idéal du male alpha, fort et droit. Idéal qui échappe certainement à une gamine. Certainement à une bâtarde. Qui t'échappait certainement à toi.  Il s'exténue en louanges, en éloges, à parler de la Volée, de la Famille, tel un dévot en odes à son dieu satanique, se ridiculise à t'imposer le sermon du dimanche comme si tu appartenais toi-même à leur église damnée. Alors qu'il sait. Alors qu'il devrait, aurait dû, s'il n'était pas aussi aveugle, déconnecté, s'il ne se voilait pas aussi docilement la face de son plumage goudronné: À aucun moment tu n'as fait partie de la portée. Malgré les efforts jadis, l'espoir naïf, malgré les années. Et tous ces élans de miséricordieuse générosité avec lesquels il tente aujourd'hui de pieusement te gaver, ils ne t'ont jamais été destinés.

Ainsi dansent-elles, les flammes d'une animosité nouvelle dans le sanctuaire désertique du regard acerbe, tandis que celui faisant office de frère s'évertue froidement à reprendre sur les lieux ses droits. Ballet incendiaire, valse ardente, elles qui s'animent au boléro de ses mots. Au rythme de ses insolentes manies. Au métronome déglingué de l'argenterie éhontément déplacée. Replacée. L'air se retourne dans les poumons qu'il refuse de quitter la cage, appelle le pouls à s'emballer, supplier. Tu le dardes, lui et la flûte qu'il tend, de ces éclats d'or à chaud, à vif, l'exécute d'un air énervé, difficilement réprimé, jusqu'à finalement céder. Capituler devant l'ultime provocation, pester en un souffle, en un rire outré que tu ne laisses qu'une seconde perdurer. « Si je peux bien me tenir. » Que tu craques, laisses retomber en réponse à son audace démesurée. « Bien me tenir... Pour toi. » Comme un écho. Comme un vent qui se lève, appelle à la tempête. Les doigts crispés. La joue tordue sous la morsure. S'il t'avait demandé la même chose douze ans plus tôt, tu te serais écrasée. T'aurais pris sur toi. Ou t'aurais essayé. Pour lui, oui. Pour cette complicité que tu veillais à entretenir malgré les différences, les désaccords, l'éloignement, pour ce lien farouchement protégé. Mais aujourd'hui? « ...Bien sûr que je le peux. » À peine articulée, enfin. Sans le quitter des yeux que tu saisis la promesse d'une guerre innocemment offerte, en porte le pétillant à tes lèvres qui s'en baignent. Tout juste assez pour goûter ses effluves, s'imaginer ses arômes, suffisamment pour regretter ce nectar que tu déverses lentement, savoureusement, sur sa crinière ébouriffée. Coulées d'ambre qui serpentinent tristement jusqu'à ses traits tirés, goutte rebelle qui fend sa joue et que tu viens récupérer du bout des doigts avant qu'elle s'écrase sur le plancher. Trêve que tu refuses décidément de conclure. Pas de cette façon. Pas au prix de ta propre dignité. « Mais n'y compte pas. » Au plus grand désespoir de ta tante, sans doute. Viendra un jour où elle te pardonnera, tu l'espères, comme à chaque fois. En attendant ses remontrances, tu déposes le corps vide sur le comptoir à portée. « Sauf que tu as raison, je te l'accorde. » La chaise que tu tires, sur laquelle tu te poses nonchalante. « La patience des Crows n'est pas infinie. Alors dis-moi, toi qui te ranges fièrement de leur côté; tu crois qu'ils te toléreraient aussi, qu'ils feraient preuve de clémence s'ils apprenaient que tu savais depuis tout ce temps? Dix ans durant? Qui a fait foirer ce deal, a foutu quelques-uns des leurs en taule? Je suis peut-être la seule qui soit partie, mais certainement pas l'unique qui ait trahi la volée. » Parce que quelque part, t'as la certitude que vous tous ici présents dans cet appartement, vous vous feriez flinguer. Par ta faute, oui, tu l'assumes, mais qu'il ne vienne pas ensuite te faire une morale de loyauté comme s'il était blanc comme neige de son côté. « Et ne mentionne pas O'Connell. N'ose surtout pas... » Point sensible, plaie ouverte sur laquelle il n'a pas intérêt à venir appuyer. Pas ce soir, pas devant Polly. « …Il a eu ce qu'il méritait. Il a tué un mec, t'as peut-être oublié? Ou est-ce que tu l'excuses encore comme tu l'as toujours excusé? Parce que du moment où ça concerne le gang, et lui tout particulièrement, c’est soudainement justifié, pas vrai? » Regard que tu lui renvoies histoire de voir où il en est maintenant avec son sale sourire narquois. « Les Crows tuent. Les Crows trafiquent de la drogue, vendent des armes, terrorisent le Southwest. Ils n'apportent strictement rien de bon à personne, alors évite de les dépeindre comme les victimes dans tout ça. Vous êtes tout aussi coupables que la Gorgo, vous avez tout autant de sang sur les mains. Il est temps que t'ouvres les yeux. Alors non, je ne suis certainement pas le héros, mais ça me va parfaitement d'être le vilain dans l'histoire. Et toi?  »

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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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