And that's how we got rid of a dead body | Sienna & Sandro

have a nice evening

Demeure, grande demeure. Certains voisins prétendraient que c'était trop grand pour une seule personne, mais nul ne lui avait laissé le choix de la taille du terrain. Désormais, avec son nom ornant fièrement le bail en tant que nouvelle propriétaire, elle avait appris à s'accommoder de l'ampleur de son domaine sans la moindre complainte. Une résidence d'une envergure qui avait suscité la jalousie de quelques-uns, et Calliope n'avait pu s'empêcher d'en tirer une certaine satisfaction au fil des années. La bâtisse respirait le luxe, bien que la modestie fût sa vertu de prédilection. Pourtant, de temps à autre, elle se plaisait à s'autoriser cette petite touche de vantardise. Cette demeure était son havre de paix, son cocon, et elle reflétait désormais son âme.

Calliope se déplaça pieds nus dans sa cuisine, patientant, attendant l'arrivée de son invitée pour une soirée bien méritée. La semaine s'était avérée éreintante, une succession de deuils, de peine et de moments tendus au funérarium où elle travaillait. Certaines personnes, submergées par leur chagrin, avaient déversé leur colère sur elle, l'accusant à tort, rejetant la douleur de la perte de leurs proches sur sa personne. La trentenaire comprenait la nature humaine et l'effet dévastateur de la mort, mais cette semaine-là avait mis à l'épreuve ses nerfs. Elle avait dû puiser dans les dernières réserves de cette patience pour rester courtoise, même si elle compatissait et comprenait la peine de ces personnes.

Pourtant, la moitié de son épuisement ne provenait que de ce travail. L'autre partie lui hérissait les poils chaque fois qu'elle y repensait. Les souvenirs de Monsieur Lombardi, sa rencontre avec cet homme au caractère détestable, tournoyaient dans sa tête, et elle ne pouvait s'empêcher de frissonner de dégoût. Elle peinait à croire qu'il faisait partie de la Gorgo. Comment un homme aussi odieux et méprisable pouvait-il avoir sa place ? L'idée la révoltait. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que, dans un monde dirigé par des hommes misogynes et patriarcaux, ce genre d'individu avait sa place. C'était un constat amer, mais il était réaliste.
La blonde s'était juré de laisser tous ces soucis derrière elle ce soir. La perspective d'une soirée en bonne compagnie lui avait redonné de l'énergie. Elle s'était décidée à préparer une pizza maison, délicieusement parfumée, dont l'odeur réconfortante emplissait la pièce. L'anticipation d’une ambiance plus joyeuse, agrémentée d'un peu d'alcool, lui procurait un sentiment de bien-être. Elle avait décidé que rien ni personne ne viendrait troubler cette oasis de paix. Rien.

Le minuteur sonna. Calliope sortit la délicieuse création fumante du four. La croûte était croustillante, les ingrédients fondants, et le fromage légèrement doré. C'était un chef-d'œuvre culinaire. Elle se dirigea vers le placard pour attraper deux verres à vin. Alors que la porte d'entrée retentit, La jeune femme se hâta d'aller ouvrir, un sourire radieux aux lèvres.

« Dis-moi que tu as pris une bouteille de vin rouge dans ton sac, car malheureusement, je n’en ai plus. S'écria-t-elle, une pointe d'ironie dans la voix. »

design ϟ vocivus

Have a nice evening

Sienna Faustini & @Calliope Belladona

Fin septembre 2023
Son mois de Septembre avait été très différent du précédent... l'année précédente, elle entamait sa probable dernière année d'étude, mais surtout, une année placée sous le signe de la liberté et du soleil. Bon, elle n'avait quand même pas trop abusé de la dite liberté, mais c'était plus simple de rentrer bourrée à son propre appartement que chez Papa et c'est bien pour ça que désormais, elle avait son propre appartement ici aussi... Elle le partageait, certes, mais c'était avec un ami d'enfance, pas son père... Du coup, elle pouvait aussi ne plus se justifier quand elle décidait de faire une soirée chez une amie. Elle avait d'ailleurs manqué d'arriver en retard, pas merci le tableau excel qui l'avait retenue au bureau, mais elle avait décidé qu'elle n'avait pas besoin de refaire un ravalement de facade après la douche pour une soirée entre filles et que le jeans serait son meilleur allié. Un petit mot à Raf pour lui signaler qu'elle serait pas la ce soir, qu'elle avait ramené du tiramisu et qu'ils se croiseraient surement plus longuement demain, épinglé sur le frigo et elle était repartie. Parfois, elle avait l'impression que ses journées allaient à 200 à l'heure, puis elle se rappelait que c'était aussi parce qu'elle était souvent infoutue de rester tranquille... Mais bon, quand elle écrasait le canapé, elle faisait pas semblant non plus... C'est juste que depuis qu'elle avait pris ses fonctions auprès de son père et signer son contrat de travail officiel, elle arrêtait pas... C'était ça aussi, de vouloir faire les choses à sa façon... Par contre, elle allait franchir la porte de l'immeuble quand elle se rendit compte qu'elle avait oublié la bouteille de vin qu'elle avait acheté... Elle rala dans son italien le plus fleuri en retournant prendre l'ascenceur pour récupérer le gage de bonne soirée qu'elle voulait amener. Elle appuya peut être un peu trop sur le champignon, mais l'horloge du tableau de bord lui indiqua qu'elle était tout juste à l'heure. Elle embarqua son sac et la bouteille avant d'aller sonner, deux coups brefs, parce qu'un long coup, ça l'agaçait prodigieusement... Elle sourit à la blonde qui lui ouvrit et leva la bouteille.

"Une image vaut mieux que mille mots! Ca sent super bon, tu m'as encore gâtée!"

Elle attendit que la jeune femme la laisse entrer, lui faisant la bise au passage pour abandonner ses escarpins vers l'entrée et aller vers la cuisine pour y poser la bouteille.

"Comment vas tu? T'as l'air fatiguée..."

Elle devait pas avoir meilleure mine, surtout qu'elle n'avait même pas remis d'anti cernes avant de partir, donc bon... Elle avait pas grand chose à dire sur la question, mais elle était contente d'être là.

_________________
.

have a nice evening

La soirée nécessitait du vin, beaucoup de vin de préférence de qualité pour oublier les soucis quotidiens et rire insouciante. Une fois la jeune femme franchit le seuil de l'entrée, Calliope se sentit détendue. Elle espérait que cette soirée entre amies apaiserait les tensions qui pesaient sur leurs épaules. Elle la suivit gentiment, commentant entre deux pas, « Oh, ce n'est rien, juste une petite pizza, loin de la grande cuisine gastronomique », avec un rire. Pas question de se fatiguer en cuisine aujourd'hui, simplicité était de mise. Elle attrapa un tire-bouchon dans le tiroir, ouvrit la bouteille et remplit généreusement les deux verres, en tendant l'un à son amie.

« On peut dire ça, les morts n'ont jamais de repos. »

Les funérailles des défunts prenaient souvent du temps, parfois trop, et même avec l'expérience, ce n'était pas toujours plaisant. D'une certaine manière, elle aimait ça, mais d'un autre côté, elle était bien consciente des raisons pour lesquelles cela pouvait être épuisant. Parfois, elle avait l'impression de ramener les morts chez elle, comme s'ils s'accrochaient à ses épaules. Elle évita de s'attarder sur ce détail, laissant ses pensées vagabonder. Après tout, ce n'était pas seulement le travail qui l'épuisait ces derniers temps.

« Enfin, c'est davantage des choses qui m'exaspèrent et m'épuisent que le travail en soi. J'ai fait la connaissance d'un homme que j'espère ne jamais recroiser. Il a le don d'irriter à mort en moins de trois minutes. Si tu croises la route de monsieur Lombardi, fuis aussi vite que possible. »

Elle prononça le nom de Lombardi d'un ton dramatique, mais cela reflétait sa véritable opinion sur cet homme. Mieux valait l'éviter autant que possible. Il était aussi collant et insupportable qu'une sangsue. Quoique, cette dernière finissait par se détacher, mais la trace qu'elle laissait n'en était pas moins gênante. Tout comme lui finalement. Calliope soupira et prit un couteau pour commencer à découper quelques parts de pizza.

« Bon alors, et toi ? Quoi de neuf de ton côté ? Tu as trouvé ta propre Némésis ? »

Les parts prêtes, elle attrapa l'assiette d'une main, son verre de l'autre et avança pour se rendre dans le salon.

« Ou bien le grand amour peut-être ? Donne moi des potins »

design ϟ vocivus

Have a nice evening

Sienna Faustini & @Calliope Belladona

Fin septembre 2023
Elle suivit le mouvement vers la cuisine, sentant son estomac se serrer pour lui rappeler qu'elle n'avait pas assez mangé aujourd'hui et que la bonne odeur réveillait grandement son appétit. Un parfait timing, avant qu'elle fasse un malaise quoi...

"Oui, mais de la pizza maison! Et j'en mange pas si souvent, crois moi bien! Accepte les compliments d'une femme affamée!"

Elle prit son verre et hocha légèrement la tête avant de le faire tinter contre celui de la blonde pour trinquer avant une gorgée qu'elle jugeait bien méritée.

"Je bois à cette réalité, enfin, note qu'une fois qu'ils sont morts, ils s'en foutent eux..."

Très philosophique comme reflexion, mais soit... Elle, c'était plutot les vivants et leurs conneries qui ne la laissaient pas dormir ces derniers temps. Parce que gérer un fond immobilier, c'était chouette, mais le nombre d'heures qu'elle passait au téléphone avec les agences de location, les banques et tout autre organisme à leur business était très fatiguant, surtout quand les gens n'étaient pas capables de s'exprimer correctement. Tiens, apparemment, il y avait une histoire de vivant de ce coté là aussi. Elle fronça légèrement le nez.

"Je note... S'il t'agace, je vais probablement avoir envie de le tuer... Donc, je vais éviter de même le rencontrer... Et comment t'es tu retrouvée en présence de ce détestable individu?"

Si elle pouvait éviter de perdre son temps avec des nuisibles, elle prendrait le conseil et si elle devait se rendre compte qu'elle se trompait, ça arriverait. C'était pas le sujet du soir. Elle but une nouvelle gorgée en voyant la pizza se faire découper et réfléchit à quoi répondre à la question. Elle sentait le besoin de potins qui sous tendait sous ses questions et elle ne répondit pas assez vite qu'elle en remettait une couche. Elle rit doucement en attrapant la bouteille pour la suivre.

"J'ai pas le temps de me trouver une Némésis ou un grand amour, tu sais ça? Jvois plus mon ordi et mon coloc que n'importe qui d'autre... Mais j'avoue qu'il y a peut être eu une rencontre pendant mes vacances... Pas le grand amour, de toute façon..."

Nan, juste un crush qui était resté en Sicile... Elle allait le recroiser, mais les vacances et la vie de tous les jours, c'était pas réellement pareil... Sans compter que, pour de bon, elle avait réellement pas le temps pour ça. Si le bon dieu était généreux, elle trouverait l'amour avant le mariage et sinon... Elle penserait à trouver un bon parti avant ses 30 ans, histoire d'être tranquille... Pas que le père s'agite beaucoup pour l'instant sur la question, mais elle aurait pas aussi facile à trouver quelqu'un dans dix ans, c'était certain.

_________________
.

have a nice evening

Elle avait soif de potins, de ragots, de rumeurs, ou de tout ce qui pourrait satisfaire sa curiosité vorace. Calli était persuadée qu'il y avait une histoire prête à être dévoilée ; peut-être l'adoption d'un chat, d'un chien, ou même le sauvetage d'une veuve et d'un orphelin, qui sait. Et si ce n'était pas le cas, elle se consolerait en noyant sa déception dans un verre de vin. Toutefois, elle mit de côté cette absurdité pour le moment, déposant l'assiette sur la table en entrant dans le salon et s'installant sur le canapé. Elle n'oublia pas de répondre à la question délicate :

« Il est venu au boulot lâcha-t-elle avec exaspération, avec le besoin de remettre en main propre une invitation à Cesare. Il m’a fait tout un flan parce que je ne voulais pas le déranger de son rendez-vous. »

Les manières n’étaient vraiment pas son point fort. Si elle avait pu le jeter à coup de pied au derrière de son bureau, elle aurait été la plus heureuse des femmes. Rien que d’y repenser, cela fit grincer les traits de son visage. Il avait tout pour être insupportable. Enfin, elle chassa tout cela au plus loin, pour rester sur le moment présent.

« Une rencontre, vraiment ? C’est à dire ? Est-ce qu’on parle d’un type du style grand blond surfeur à ses heures perdues. Ou bien du barman ténébreux qui fait des rabais. Ou non, mieux, du roux au regard de braise du rayon confiserie ? »

Oui, parfois son imagination pouvait déborder. Mais il s'agissait de types totalement classiques et inévitables pendant les vacances.

« Aller crache le morceau, ma main a coupé qu’il était bien plus mignon que ton colocataire. »

design ϟ vocivus

Have a nice evening

Sienna Faustini & @Calliope Belladona

Fin septembre 2023
Elle haussa un sourcil en entendant la description des actes du "charmant" personnage qui agaçait son amie. Encore un qui se donnait des prérogatives et des airs importants. Elle haïssait ça... Réellement. Elle donna un rageux coup de dents dans le premier morceau de pizza qu'elle venait d'attraper, son corps se rappelant à son bon souvenir niveau faim. Cependant, c'était aussi pour passer sa frustration que des gens pareils existent dans le monde.

"Prochaine fois, tu m'appelles, un croche pattes et hop dans le four... Ni vu, ni connu"

Pas son genre de se salir les mains, mais ce genre de raclures, ça faisait jamais de mal quand il y en avait moins qui se baladait... et elle décida de changer le mood de la soirée en laissant filer l'information d'une rencontre pendant ses vacances. Pas réellement une rencontre... Plutôt quelqu'un qu'elle avait re croisé la bas quoi... Elle continua de manger en la laissant énumérer, s'amusant de l'esprit particulièrement fertile de la blonde quand il était question d'imaginer des choses. Elle se demandait si c'était l'image qu'elle renvoyait aussi, de potentiellement s'interesser à des mecs comme ça... Parce qu'elle était pas tout à fait l'image de la frivolité, fallait bien l'avouer... Elle attrapa son verre et en but une gorgée en la laissant mariner encore un peu jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.

"Hé bien, ça a l'air charmant toutes ces perspectives, mais rien de tout ça. Plutôt un gars de chez nous. Littéralement d'ailleurs. A croire que la Sicile, c'est une extension de Détroit... Et Raf est très mignon, mais c'est clairement pas le même genre."

C'était peu de le dire... D'ailleurs, elle avait pas réellement dit qui c'était, mais elle avait l'intuition que Callioppe connaissait surement Sandro et elle voulait pas vendre la mèche trop vite non plus. Elle termina son verre et reprit une part avant de froncer les sourcils.

"T'attends quelqu'un? J'crois qu'il y a une voiture qui vient d'entrer dans ton allée."

Ca l'empêcha pas de mordre de nouveau dans la nourriture. Vu qu'elle avait bloqué la soirée pour elle, c'était surement rien, mais on savait jamais, un dossier qu'on venait lui apporter ou n'importe quoi d'autre... Elle s'alarmait pas plus que ça.

_________________
.

have a nice evening

Le coup de trop, la patience qui a quitté l'esprit et le corps de l'italien.
Coup de crosse bien placé, la tempe qui cède, les gémissements qui remplacent les suppliques. Il a pas que ça à foutre, Sandro, écouter les prières d'un moins que rien, d'une pauvre âme qui tel le Ycare qu'il pensait être s'est brulé trop prêt du Soleil. Il a voulu voler auprès d'eux, il a été aveuglé, s'est emparé du diamant qui n'avait rien d'innocent, quand on lui avait dit de ne toucher qu'à la lampe, Aladdin, fallait tenir ton singe...
Un regard à sa main, à la marque sur son annuaire, l'alliance qu'il ne porte que rarement, que pour aller à l'Église, lien spirituel avec sa défunte épouse qu'il ne met que pour aller confesser les pêchés commis avec d'autres... ou pour d'autres. Le corps inanimé qu'il balance dans le coffre de la berline, après y avoir foutu des sacs plastiques. Faudrait pas tout salire, pas vrai ? La respiration qu'il n'entend plus, et l'obscurité qui recouvre le pauvre malheureux.
Y a qu'une destination, à cette heure-ci. Il n'allait quand même pas se trimballer un maccabé pendant toute la journée. Il conduit jusqu'au funérarium. S'il n'était pas mort encore, il finirait par crâmer dans les flammes de l'enfer, deux fois. Téléphone en main, cigarette à la bouche arrêté sur le parking, Falconi appelle celle qui avait les clés, le Saint Graal, l'accès à ce qui règlerait tous ses problèmes ce soir. D'habitude il prévoit, d'habitude il parle à Vinnye d'abord. Pas ce soir.
L'impatience en entendant les sonneries rester sans suite. oh come on... take off the phone, Suzanne... You got this phone in your hand all fucking day and now what? too busy to answer it? Dans sa frustration - et probablement aidé par son grand âge, il a sursauté au votre message a bien été enregistré, vous pouvez raccrocher Quelques insultes de plus en italien. Il tape sur le volant et ressaye d'appeler... trois fois. Rien.

Pris au dépourvu, Sandro se décide à redémarrer sa caisse pour se diriger vers chez la jolie blonde. Elle peut bien lui rendre un service, non?
Garé devant, il descend après avoir retiré sa veste, et cette tache de sang sur la manche qu'il venait de remarquer. T-shirt noir, pantalon sombre, loin de la classe habituelle... plus simple, il passait inaperçu.
Et on pouvait très bien l'ignorer, tout comme l'avait fait la jeune femme. Pourtant, il voit de la lumière chez elle... et entend plusieurs voix. Il frappe à la porte, patience légendaire qu'il avait laissé à la maison. Bonsoir S...Calliope. As tu perdu ton téléphone? J'aurai besoin d'un service... assez urgement Tu peux me passer les clés du crématorium? Il a bien sur, posé toutes ces questions une fois à l'intérieur, on va éviter d'avoir des voisins curieux, pas vrai? Et c'est justement à l'entrée qu'il apperçoit l'autrice de la deuxième voix. Une petite pause mentale, un regard vers... Sienna. Et un simple bonsoir qui sort de sa bouche, cerveau en berne. vous passez une bonne soirée mesdemoiselles? Il insiste surtout pour fixer Calliope, attendant son dû. Les clés. Son Saint Graal pour la nuit.

design ϟ vocivus

have a nice evening

Calliope soupira presque tristement. Pas de bel surfeur ou d'agréable barman pour égayer sa soirée, ni de belle histoire à partager. Pourtant, ce mystérieux "gars de chez nous" titillait sa curiosité. S'agissait-il d'une histoire de bureau ou de voisinage ? Elle imaginait déjà les contours d'une intrigue digne d'un roman, mais loin d'une romance à l'eau de rose. Et une multitude de questions lui traversa l'esprit à cet instant : à quoi ressemblait-il exactement ? Avaient-ils simplement échangé sur la pluie et le beau temps, agrémenté de quelques sujets professionnels, ou avait-il été difficile pour elle de s'exprimer avec sa langue enroulée à la sienne ? Ces questions restèrent sans réponse, interrompues par l'arrivée d'une voiture se garant devant chez elle. Personne n'était prévu dans son emploi du temps du soir, hormis Sienna. Mais visiblement, quelqu'un avait décidé autrement.

Un verre de vin à la main, elle abandonna le canapé sans enthousiasme, traînant presque des pieds, agacée. Une fois la porte ouverte, un soupir las s'échappa de ses lèvres. Non pas qu'elle n'était pas ravie de le voir en général, mais là... eh bien... là oui, elle ne l'était pas.

« Mon téléphone...? »

Elle chercha instinctivement son mobile, ignorant le regard insistant qu'il portait sur elle, et le trouva posé sur un rebord d'un meuble. En l'allumant, elle vit les appels manqués et le message laissé. Évidemment, elle prit la peine de l'écouter, bien qu'elle le regrettât immédiatement. Autant pour le nom qu'il avait utilisé que pour l'empressement et le ton employé. Elle était censée être en paix ce soir, alors pourquoi venir l'importuner maintenant ? Ses yeux roulèrent vers le ciel tandis qu'elle supprimait le message.

« Parce que tu crois vraiment que je vais te laisser les clés de mon travail comme ça ? Sei solo un povero stupido*. »

Et puis quoi encore ? Pourquoi pas lui donner la combinaison du coffre et lui dire exactement ce qu’il y avait dedans. Non pas qu’elle n'avait pas confiance, mais il y avait mieux. Si une merde arrivait, c’était sur sa pomme que les choses retombaient, pas sur lui. Lui n’avait qu’à remonter dans sa voiture et faire vrombir le moteur pour passer autre chose. Et prendre les foudres de Cesare ne lui plaisait que très peu.

« C'est fermé à cette heure-ci. Tu peux attendre lundi comme tout le monde ? Y’a quoi de si urgent, un cadavre dans ton coffre ? »

Un ton légèrement moqueur en portant son verre à ses lèvres. Puis, après avoir réfléchi pendant deux secondes supplémentaires tout en repensant à son empressement et son impatience, la remarque n’était peut-être pas si mauvaise. Elle fit deux pas en avant pour l’observer plus sérieusement cette fois-ci. Il n’aurait tout de même pas transporté...

« Sandro Falconi, c'è un cadavere che aspetta nel suo bagagliaio ?** »

_______
*Tu n’es qu’un pauvre idiot
**Sandro Falconi, est-ce qu'il y a un cadavre qui attend dans ton coffre ?

design ϟ vocivus

Have a nice evening

Sienna Faustini & @Calliope Belladona & @Sandro Falconi

Fin septembre 2023
Elle laissa sa comparse aller ouvrir, comprenant parfaitement l'air ennuyé qu'elle portait sur son visage. Se faire déranger dans une soirée de détente, c'était toujours un enfer qu'il fallait traverser avec plus ou moins de composition... En général, elle, elle composait pas, elle envoyait chier. Elle reprit une part de pizza pendant qu'elle allait ouvrir et bien grand mal lui en prit. Elle entendit la porte se refermer, puis la voix. SA voix. Oh l'étrange ironie. Il s'était senti invoqué par le fait qu'elle l'avait évoqué de manière sibylline? Parce qu'elle n'avait pas donné suffisamment d'indices a Calliope pour qu'elle se doute que c'était le nouvel occupant de son salon dont elle parlait... Par contre, le fait qu'elle s'etouffe en avalant et qu'elle tousse comme une perdue pour éviter de mourir dans le canapé était peut être plus indicateur. Elle troqua le mets pour son verre dont elle avala une grande partie pour retrouver une respiration claire et une trachée dégagée. Paye ta représentation quoi... Et il se décidait à la saluer entre deux phrases incisives à son amie... Elle se tourna légèrement pour poser son regard sur lui, haussant un sourcil, pas habituée à le voir comme ça... Il y avait deux possibilités dans son esprit... Soit il était là pour le "travail", soit il venait pour la sauter... Et si elle n'était pas naïve sur le potentiel attractif d'une Calliope sur un homme comme Sandro, cette possibilité l'irrita grandement. Elle plaqua un joli sourire sur sa face avant de répondre.

"Bonsoir Sandro. Elle était bonne, jusqu'à maintenant, merci de demander."

Parce qu'il était certain qu'elle était interrompue au moins pour un moment. Calliope n'allait pas lacher les clés et Sandro semblait déterminé par sa quête... Elle but une autre gorgée de vin en les regardant, qu'elle manqua de recracher à la suggestion de la blonde. Elle n'était pas sérieuse, de prime abord, mais Sienna baignait dans le jus depuis suffisamment longtemps pour savoir que tout corroborait plutôt bien cette version... Et la secrétaire le comprit également. Elle soupira en posant son verre, désormais vide.

"Le terme légalement admis, c'est "Viande froide avariée" Calliope... Et je doute que son petit plaisir coupable soit d'aller dormir dans un cercueil d'expo."

Elle aurait pu en rire, si ça ne la saoulait pas quand même beaucoup que pour une fois qu'elle prenait une soirée pour ne pas penser travail et organisation, ça débarquait. Pire, que ce qui débarquait soit aussi parfois au centre d'autres pensées. Les hommes, tous les mêmes, à casser les pieds quand on en avait le moins besoin.

_________________
.

have a nice evening

tant mieux, il en faut. Des bonnes soirées. Réponse faite à Sienna, sans trop s’attarder sur elle, sur ses lèvres, sur son visage. Sur le fait qu’elle soit ici.Les nerfs sont mis à rude épreuve.

Quand les si bien nommés Innocentis sont aux commandes, il arrive - à peu près - à négocier ce dont il a besoin. Y a des accords implicites, des tâches qui les relient professionnellement, entre frères, entre membres de la même grande famille… Pourquoi faut il que la blonde rende tout plus difficile? Ou c’est lui qui a très peu de patience vu le colis piégé qui attend dans le fond de sa caisse. Calliope. Seule réponse apportée à l’insulte. Voix posée, ferme, et le regard qui lui fait dire, “réfléchis un peu, ma grande”. Regard qui s’intensifie à sa question posée.
Deux fois.
Les mots lui manquent presque tellement l’évidence est là, et il faut que ce soit Faustini qui le souligne, et … allez savoir pourquoi mais elle arrive à lui tirer un rictus léger. c’est ça. Et vous savez très bien, la viande avariée, ça donne rien de bon même jeté à la poubelle. À part… attirer les mouches. Il a repris son sérieux très vite… Ouaip. Non, pas encore, il n’a pas envie d’aller dormir dans des cerceuils vide. Et ce même si c’est devenu un rêve récurrent, un cauchemar qui lui triture la tête depuis des mois. Lui qui se réveille dans un cercueil, sous terre, impossible de s’en sortir…

L’heure est pas à la psychanalyse. ... ouvre moi. Si tu veux pas me prêter les clés, pourrais tu s’il te plait m’ouvrir? La politesse revenue, le besoin de la faire bouger vers son lieu de travail. et vous inquiétez pas les filles, je vous ferais livrer un carton de bon vin chacune, comme ça vous pourrez continuer vos petites soirées…à parler de… ce que vous voulez. Le regard se pose sur Sienna. Il ne sait pas s’il y a quelque chose à dire sur sa présence mais l’été à beau être loin, ça en a laissé des traces dans l’inconscient de l’italien. j’attends dehors
Et d’ailleurs, il sort de la maison pour rejoindre sa voiture, le volant de celle ci, en attendant qu’elle prenne sa décision. Il n’a pas tout le temps du monde et si elle ne sort pas dans les trois minutes il ira trouver une autre solution. Y a bien des chantiers en cours dans le coin. Un coin de la marina sans trop de passage… bref, ça ne manque pas mais vous voyez, quand on a ce qui a de plus efficace, pourquoi chercher ailleurs?

design ϟ vocivus

‡ ▬ BEYOND THE VEIL ▬ ⚖