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 i miss the days | megane

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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Lun 9 Oct - 13:29 ▬


i miss the days
▬ now i began to understand... why God died ▬

Éternelle ronde. Comme une danse, un ballet au funeste final. L'errance dans l'infernal. Il va, vient, s'enquiert des âmes perdues, celles qu'ils ont à encenser. Il va, vient, rassure les esprits tourmentés quant aux jours nouveaux à venir, aux heures glorieuses qu'ils auront un jour à embrasser. Patience de mise. Patience qui se doit d'être usée, torturée jusqu'à ce que paix soit remise. Patience, pour que les maux puissent s'éteindre, au mieux brièvement s'effacer. Oh, l'espoir – il stagne et embaume l'endocarde, distille son poison bienveillant sur les plaies qui, pourtant, n'ont de cesse de saigner. Les cicatrices brûlent, et les chairs, et le cœur qui pulse sous les côtes fatiguées. Les cicatrices rappellent les sombres instants, pénitence maigre face à ce que l'imagination s'amuse à créer. Mieux vaut la douleur physique que ces marques noires sur les parois des éthers fragilisés. Alors l'unique prunelle s'est baissée, les paupières sont lourdes de regrets. Il va, vient, s'enfonce dans les profondeurs de ces quartiers, ruelles connues sur le bout des doigts où il s'oriente sans avoir à forcer. Guidé. Mené jusque là où se terre l'âme en peine qu'il persiste à veiller – par besoin, par nécessité. Parce qu'il était de son devoir de veiller, comme pour les autres, comme sur tous ces gamins qui s'entassent parfois dans les allées où défunts reposent sans faire de bruit – voués à s'envoler, là où les murmures sont paisibles, sans mauvaises nouvelles à encaisser. Il envie le silence, il envie l'inconscience. Un souffle alors, tandis que les pas persistent sur leur lancée, jusqu'à la demeure devant laquelle il ralentit. Il quémandait le silence, Kadeuce, et le voilà qui se met à peser sur la carcasse levée. Un poids mort que les épaules, comme une crevasse dont s'échappent les prières isolées, les pleurs étouffés d'une âme nourrie à la rage, à la haine – comme la sienne par cette immortelle culpabilité. Et il a hésité, idiot. Le pas lent, finalement arrêté. Les alentours guettés, les voitures passent sans s'arrêter, parfois s'élèvent quelques mains pour saluer. Le rictus aux lippes est lourd des non-dits qui n'ont jamais été prononcés, marqué des stigmates que les années lui ont laissé. Responsable qu'il était, responsable qu'il est encore maintenant qu'elle est revenue, maintenant que le nom reprend ses droits parmi les autres à honorer. Et il a tiqué, tirailler entre besoin et appréhension – l'esprit chantant le bon sens, l'endocarde quémandant une ultime élancée pour apaiser ce qu'il ne peut confier. Désolé qu'il est. Désolé pour tout ce qu'il ne pourra jamais contrôler. La demeure paraît sereine, presque défaite de la noirceur qui peut parfois venir y couver. Paraître, les apparences en remparts devant les suppliques que personne n'ose relever.

Mais les fantômes restent, spectres enchaînés.
Les souvenirs sont tenaces qu'on refuse bien souvent de laisser s'évaporer.

Il a osé, en un pas marqué. Il s'est avancé, Porter premier, jusqu'à la petite maison qu'il redoutait d'avoir à approcher. Traîtres furent les pas. Éternelle ronde qui vient de mener devant les portes d'un purgatoire qu'il ne pourra jamais braver. Contre le panneau qui sépare la furie et l'accusé, les coups claquent en une annonce macabre – et le pas recule, laisse l'air libre à celle qui aura à se présenter. Les mains aux poches, nonchalance feinte. Les mains aux poches, les phalanges crispées comme il craint l'amertume et les plaintes. Silencieux, jusqu'à ce que silhouette ne daigne se montrer. Brisée est la courbe aux pulpeuses scellées. Un instant, un battement. Une pause dans le temps, de quelques secondes à peine avant que reprenne le rythme étrange du palpitant. « Hey. » C'est misérable, court, presque emprunt d'une banalité qui n'a pas lieu d'ainsi s'imposer. Après tout, il n'a pas honoré ce titre de « gardien » que tous s'accordent à vouloir lui léguer. « Was around, I wanted to know if ya need anythin'. » Sans s'imposer, distance qu'il maintient encore – par respect. Parce qu'il force déjà le pardon par les actes et la présence répétée, parce qu'il essaie d'apaiser ces maux que rien ne saurait effacer. Parce qu'il sait, Kadeuce, qu'il n'est pas le bienvenu, mais qu'il tient à rappeler les faits : il fera au mieux pour qu'elle comprenne que, parfois, si les places étaient à échanger, il le ferait. Parce qu'il comprend, au final, ce vide qu'elle est contrainte d'endurer. Il le subit depuis des années, bourreau de son propre frère – même si la paume est lavée de toute implication, l'âme se sait responsable de cette tragique nuit où tout était emporté. Promesses et possibilités. Avenir et vie rêvée. Prestance tremble, mais l'attention lui reste toute concédée.

.tetra




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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Megane Brown
Megane Brown
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Retour à la case départ, Eight Mile Road. S'est construit un petit cocon dans les rues qui l'ont vue grandir.
ombres et névroses : Adepte des substances qui font rire, ou qui empêchent de pleurer. En quantité dé raisonnable. Oublier prend parfois quelques verres.
cicatrices : 41

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▬ Lun 16 Oct - 13:34 ▬
Face of my misfortune
I miss the days
ft Kadeuce Porter
La tête haute devant le cercueil de Yaheem, la première poignée de terre a fait un bruit mat quand elle a touché le bois. Un bois de bonne qualité, service payé par le BBG - comme tout le reste de la cérémonie. Megane est seule devant le caveau familial, elle n’a pas voulu qu’on l'accompagne, ni Erin ni personne - c’est son rôle de prendre cette charge. Cheveux tirés en arrière, le regard sombre, elle n’a pas pleuré, pas une larme. Ne pas offrir sa peine en spectacle aux regards curieux, prendre les mains des offreurs de condoléances - certaines vraies d’autres feintes. Peu importe. Serrer les dents face aux membres du gang venus la saluer avec toutes la déférence de ceux qui connaissent les règles de ce monde; qui savent qu’ils seront peut-être bientôt dans une boite dans le sol. Endurer, ne rien dire. Avaler sa haine à coup de grandes inspirations - sinon la rediriger contre qui ? L’enterrement avait été une épreuve d’endurance, Megane faisant le deuil d’un frère et d’une famille à la fois. Elle avait tenu, tout le long, digne et droite. C’est au moment de finir la cérémonie qu’elle l'avait vu. Lui. Kad. L’instant d’après, quatre personnes se jettent sur elle, retenant la furie qui a pris sa place. Bras et jambes fendant l’air à la recherche du contact - le massacrer, lui faire payer. Elle n’a eu le temps que de lui mettre une droite, se fracassant la main sur son visage. Elle aurait voulu plus, lui arracher les yeux, lui ouvrir la peau. On la retient, elle crache, hurle sur celui qu’elle tient pour responsable de la mort de la dernière personne qui lui restait ici. Sa haine, sa peine explosent - mordante, brutale.

Les jours passent, le temps coule. Déjà un an qu’elle est revenue au bercail, retour à la case départ. Réparer la maison familiale laissée à l’abandon, retaper les planchers, poncer les portes. Rendre à ce lieu un peu de sa chaleur d'antan, reprendre ses marques. Meg a gardé son ancienne chambre (initialement celle des parents), retiré les posters de son adolescence gâchée, lui a donné face adulte. La chambre de son frère, elle n’y a pas touché - sanctuaire étrange qu’elle se prend parfois à visiter pour une nuit, allongée sur le dos au milieu des affaires de celui qu’elle a l’impression d’avoir perdu il y a déjà de nombreuses années, un jour où elle a claqué la porte sans se retourner. Megane Brown est à nouveau en ville et petit à petit elle apprend à vivre à nouveau.

« Hey. Was around, I wanted to know if ya need anythin'. »

Elle cligne des yeux, serre son sweat trop large contre elle. Un instant, son esprit ne veut pas croire qu’il s’agit de la réalité. Son corps a un léger mouvement de recul, par réflexe. Une clope au bord des lèvres, ses traits deviennent terriblement durs. Une seconde passe, puis deux sans qu’elle ne daigne lui répondre autre chose qu’un nuage de fumée qui s’envole vers l’intérieur. Enfin, une réponse.

- I’m good. I don’ think I have other brother ya can kill.

Regard acide, elle écrase la fin de sa cigarette au sol, glisse le mégot dans la poche de son jean. La colère est moins vive qu’il y a un an mais reste sourde, dégoulinant dans sa voix glaciale. En travers de son entrée, elle le regarde droit dans les yeux, sans ciller. Rien à faire de sa position dans le gang, rien à faire de qui il est. Elle se sent trahie par un grand du quartier qu’elle connaît depuis gosse, trahie un des visages qui étaient venus les saluer quand ils ont  jeté la première poignée sur les cercueils de leurs parents. La douleur aveugle la raison. Si elle n’a plus levé la main sur lui depuis ce jour-là, ils ne se sont pas réellement parlé depuis l’incident. Ignorance froide. Coexistence silencieuse, à deux bouts du quartier. Kadeuce est le bouc-émissaire cristallisant tout ce qu’elle a voulu éviter à son frère et même si elle sait que les lois d'Eight sont bien plus complexes que ça il faut bien trouver une raison à son malheur.
cactus

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I know one thing : nothing is more important
than family.

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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Mer 8 Nov - 21:31 ▬


i miss the days
▬ now i began to understand... why God died ▬

Dans l'air s'ancre cette espèce de tension, un souvenir nauséabond d'un jour sans fin, d'une nuit sans lendemain. Les cieux perlent les larmes qui s'écrasaient, comme en mémoire d'un jeune homme dont la vie fut brutalement arrachée. Et culpabilité se rappelle, violente et insidieuse. Elle parcoure les chairs à la recherche des parcelles d'un cœur déjà défait, des restes de ce qui faisait autrefois sa fierté. Veilleur attentif, veilleur qui a tant failli ; mais le monde est cruel et hasardeux, parfois miséricordieux. Il offre en l'instant comme un soupçon de paix, comme une pause nécessaire à l'esprit qui ne sait plus comment vibrer. Devant cette silhouette ci, la mémoire s'agite qui peine à tout retenir ; les insultes, les coups qu'on aurait aimé lui porter, la détresse dans un timbre qui se déchirait. Il s'en souvient, Porter premier, il n'a rien oublié. Dans ces images qui défilent, ce sont différents faciès qui se superposent à celui de celle qu'il ose visiter. Sa sœur, sa mère, ces autres qui ont perdu des amants, des pères, des frères, des fils. Ces autres qui ne faisaient que baisser le regard, se souvenant probablement des promesses que les défunts récitaient. Il est responsable de cette loyauté qu'ils suivaient, mais il ne tenait pas les armes qui s'étaient mises à siffler. C'est lourd, c'est effroyable à admettre – et il s'y accroche, parfois, comme pour ne pas avoir à ployer. Elle est meurtrière, cette réalité. Elle l'est puisque la ligne est fine entre ces ressentis et la vérité. Il aurait voulu faire plus, il aurait échangé volontiers sa place avec certains d'entre eux – sans hésiter. Il l'avait dit, murmuré peut-être. Un chœur fébrile surplombé par la douleur qu'on lui dégueulait sous le poids des larmes et du vide qui s'instauraient. Le silence subsiste, les secondes sont étincelles d'éternité. Puis le brasier dans la glace, les flammes qui surgissent des frimas. « I’m good. I don’ think I have other brother ya can kill. » Le rictus est triste qui s'impose sur les lèvres, pénitence se remet à flamboyer – elle tient à être remémorée par cette âme qui s'armait d'audace jusqu'au devant de l'isolée. Gardien a échoué, malmenant quelques promesses que les nuits colportaient. Responsable qu'il fut, Kadeuce, responsable qui n'a pas su tenir ce rôle pleinement – parce qu'il se reposait sur cette détermination qui l'animait ; sur celle qu'il partageait avec son propre frère, lui aussi désormais enterré. Bien des jours se sont suivis, s'écoulant comme tombe la pluie sur les vitres fatiguées. Bien des jours sont passés, mais les maux restent. Des plaies béantes sur les éthers qui ne parviennent plus à irradier. Mais ils sont là, et ils ont encore à respirer. Eux, les condamnés. « Yeah... » Sans émotion, rien que cette pression qui obstrue la trachée, rien que cette peine qu'il n'a pas à feindre, plus sincère qu'on ne puisse l'imaginer.

Il porte sur ses épaules cette croix qu'il refuse de lâcher.

« For wha' it worth... ; l'hésitation enfin, les mots qu'il se met à chercher. Et l'unique prunelle erre sur les alentours, sur ces quartiers silencieux, sur cette absence d'animation qui parfois oppresse plus qu'elle n'apaise. Il supporte d'éventuels regards curieux, des oreilles qui auraient à traîner. Il suppose les malins à même de tout observer, guettant ce point de rupture, la fracture qui aurait encore à suinter son fiel et ses poisons. Carnassiers qu'il reste, même après tant d'années. I still don't want ya to forgive or wha' so ever. » Aucun pardon, aucune attention. Il l'accepte avec détermination, ce regard qui s'attarde sur ses chairs brisées, sur les restes de ce qui promettait de l'abattre avant de se raviser. Les cicatrices du passé. La caresse de la mort qui l'a damné à tout endurer. Encore et encore, même malgré les présents que la vie s'est risquée à lui concéder. « But me, coming here despite everything, it's because I want to. It's true. I owe ya, even if it won't bring him back. » Qu'elle l'entende, cette promesse soufflée – ces paroles sous-entendues derrière la retenue dont il essaie d'user. Les mains aux poches, les venins ignorés. Il contemple cette silhouette qui tient son royaume, le barrage entre tout ce qui aurait dû être, tout ce qui ne peut exister. Les visions entre les murs qu'elle revient animer, la vérité qui frappe l'encéphale quand solitude en vient à l'accompagner. « Ya have to trust me when I say I didn't want that. Any of it. I would've send him on an other path if I could, I tried at first. He did his own choices. » Comme tous, au final. Il en était responsable, mais il n'a pas forcé la main. Il essaie encore, Porter, rien que par nécessité – il tente d'en dissuader, avant que les ténèbres ne s'imposent jusqu'à pleinement drainer les volontés. « But ya're right, in a way. I didn't said it back then and I owe ya that at least... I'm sorry. » En un éclat solennel, porté par les brises qui se sont mises à souffler. Légères, encore, tendresses sur les peaux qui bouillonnent sous cette colère pour l'une, sous l'appréhension pour l'autre.

.tetra




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Megane Brown
Megane Brown
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
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▬ Mer 22 Nov - 21:48 ▬
Face of my misfortune
I miss the days
ft Kadeuce Porter
Sa colère est glacée, froide. Derrière les yeux fatigués de la jeune femme, une dureté sans pareille lui permet de rester digne. Ne jamais flancher. Megane Brown se tient droite de tout son orgueil devant celui qu’elle tient pour responsable de la mort de son frère. Les règles du quartier sont tacites, mais comme tout le monde elle les connaît. La fille de Eight Miles sait qu’elle ne suit pas ce qu’elle est censée faire; qu’ici on se sacrifie au gang et aux rues parce que c’est comme ça que ça fonctionne. Fuyarde, traîtresse, elle a fini par revenir au bercail après sa tentative d’en échapper. Pourtant, elle refuse de plier face aux injonctions du quartier. Cependant, malgré toute la fierté qu’elle peut porter en elle, Meg n’est pas totalement aveugle à certaines évidences. Haïr Kadeuce ne ramènera jamais son frère, ne guérira jamais son cœur. Elle sait qu’elle se détruit toute seule, s’impose une charge trop lourde pour une unique personne. Elle sait qu’elle a refusé d’avancer, restant dans le déni en se disant que si elle ne pardonnait pas et que la colère restait, peut-être que le souvenir de Yaheem ne la quitterait jamais. Elle sait. Pourtant maintenant qu’il est là, elle ne lui a pas sauté au visage, pas arraché les yeux comme elle a tant voulu le faire. Statue figée dans sa posture défensive. Megane Brown attend que Kadeuce parle. Attend qu’il fasse le premier pas qui permettra peut-être à l’orpheline de commencer à guérir.

Alors, doucement il trouve ses mots, butant dans les obstacles de ses propres émotions. Doucement il dessine un chemin : celui de ses excuses. Chaque intonation vient trouver Megane qui, même si elle ne le laisse pas paraître, n'est pas sourde à ce que l’homme avoue péniblement. Elle ne dit rien, le laisse finir. Sous les yeux des curieux du voisinage qui n’en perdent sans doute pas une miette - l’histoire de Meg et de sa famille a fait le tour du quartier, la p’tit Brown qui s’en est pris à Porter à l'enterrement de son frère, vous imaginez ? - , elle décroise les bras et ouvre sa porte en un peu plus grand devant le membre du BBG.

- Come in. I was making coffee. Put your gun on the cabinet in the hall. In ma house, if we have to talk, it's without a gun.

Sans attendre de réponse, elle se détourne et le laisse tacitement libre de pénétrer son royaume. L’entrée est sans grand chose de remarquable, similaire à toutes celles des maisons de cette époque, de cette classe sociale. Un porte manteau supporte le poids de quelques vestes - son cuir sur le dessus, fidèle ami hérité d’un père depuis longtemps enterré. Certains endroits sont rongés par les années, râpés aux coudes et au col. D’autres portent les vestiges des couleurs du gang, méthodiquement retirées par une Megane endeuillée assise dans le salon d’une maison devenue sienne et beaucoup trop grande. Beaucoup trop tôt, beaucoup trop mal. Le meuble dont elle parle est juste à côté, banal morceau de bois où sont posées clefs et objets qu’on ne sait jamais où mettre. Pas d’arme dans une discussion, on l’a éduqué comme ça.

- If ya don't come, just slam the door.

Sa voix s’éloigne quand elle se dirige vers son salon qui en vérité juste à côté - l’entrée étant ouverte sur cet espace. La maîtresse des lieux disparaît dans la cuisine, revient chargée de deux tasses fumantes et d’un peu de sucre. En silence, elle pose le tout sur sa table basse et se laisse tomber sur le canapé qui semble avoir déjà bien vécu - son long soupir est à lui seul le témoin de la profonde lassitude qui l’habite. Son paquet traîne sur la table, elle prend une cigarette. Noyer sa fatigue dans la nicotine, encore et toujours. Quand la braise s’enflamme, elle tire une longue bouffée qui lui offre le simili-détente dont elle a besoin. Pour guérir il faut commencer par arracher la longue épine qui s’enfonce toujours plus profondément dans sa peau. Tirer d’un coup sec, avec les dents s’il le faut - se libérer de sa douleur. S’il a pu mettre son orgueil de côté, Megane peut bien essayer. Entre donc Porter, entre dans la tanière.
cactus

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Kadeuce Porter
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▬ Jeu 4 Jan - 23:16 ▬


i miss the days
▬ now i began to understand... why God died ▬

Les mots claquent, à l'image d'un orage qui menaçait. Ils font trembler la terre, ils font chanceler les fondations même qui érigent le trône d'une conscience mise à mal. Les mots claquent, comme des coups imparables contre les chairs déjà abîmées – contre ces êtres qui essaient tant de tenir leur stabilité. Il se souvient d'un temps où le cœur n'avait pas à ainsi cracher sa douleur, ni même ses regrets. Il se souvient d'un temps où les sourires étaient légion, où le monde en lui-même semblait ne pas avoir pleinement sombrer. Une ère de presque sérénité, un semblant de liberté pour ceux qui se sont lentement enchaînés – aux maux, au deuil, aux atrocités. Ils se sont enivrés aux rêves, aux fantasmes, aux « et si » qui refont les temps passés. Les mots claquent, s'imposent d'eux-même jusqu'à la façade de la demeure silencieuse, jusqu'aux traits de cette femme que la vie persiste à asphyxier. Il a tant perdu, mais le cœur insiste pour ne pas trembler. Il réprime ses propres souffrances, s'abandonne sur l'idée de celles qui pourrissent l'oxygène que la jeune femme aurait à inspirer. Ce parfum de rien, cette odeur d'absence qui ronge jusqu'aux os. Ce silence pesant qui oppresse la raison, la conscience en berne et fracassée. Il croit pouvoir les entendre à son tour, Kadeuce, les échos des rires que les murs ont gardé pour tout accentuer. Pour que les failles n'aient nul repos, pour que les rêves soient humides des larmes qui ne peuvent plus couler. Pour que les années puissent encore porter avec elles le souvenir de ceux qu'ils n'ont pas pu sauver. Ce gosse là en priorité. Et il y a cette pause dans l'instant, une crevasse dans laquelle réalité s'empresse de plonger. Il y a ce rien qui entoure jusqu'aux silhouettes qui se jaugent, puis le timbre qui en vient à siffler. L'invitation implicite, ou presque. L'invitation que le blizzard drape, la voix froide et teintée de quelques insultes silenciées. Il a abandonné le titre qu'on peut lui concéder, ce rôle qu'il porte depuis bien longtemps pour ceux qu'il essaie de guider. L'humanité présente malgré les vices qui alimentent ce côté de la barrière, mais les habitudes plus qu'embrassées. Il appartient aux ombres, Kadeuce, malgré tout ce qu'il aurait pu accomplir, tout ce qu'il aurait pu devenir. Malgré les promesses que lui comptait l'avenir qu'il aurait dû s'approprier. Des années de paix, de sérénité. Des années calmes, à ne pas craindre pour cette famille qu'il peut enfin posséder – l'a-t-il seulement mérité ? Et elle s'éloigne, celle qu'il est venu confronter. Elle s'éloigne, s'enfonce dans cette espèce de mausolée à la poussière chassée. Linceul des souvenirs qui perdurent, et il ne peut pleinement la juger. Il a failli tout risquer, Porter premier, porté par une vengeance qui n'aurait rien arrangé. Il a failli tout risquer, abruti, parce qu'il laissait la mémoire tout ressasser – jusqu'à parfois s'y étouffer. C'est un soupir qui brave les lippes, les traits abaissés. Les épaules sont basses et l'hésitation en vient à gueuler ; figé, la torpeur imparable. Sous les côtes, il y a ce battement qui se manifeste, une ode au pardon qu'il venait exprimer. C'est l'humanité qui refait surface, qui tente de préserver l'homme de cette chute promise et méritée. C'est l'humanité, encore, qui tente de lui rappeler que les erreurs sont humaines et que la douleur est une faiblesse autant qu'une force à accepter.

Un pas dans la demeure, un autre qui le laisse pleinement s'imposer. Derrière lui, la porte masque la rue curieuse, chasse les bruits parasites des restes de vie qu'apporte l'heure plus ou moins avancée. Un rien qui sonne, un sifflement strident – conscience en vient à réclamer un peu de force, comme un élan de courage qui étrangement s'est mis à manquer. Il s'était avancé sans hésiter, l'ambition d'une rédemption pleinement empoignée – le voilà qui perd les certitudes qu'il pensait posséder. Un pas encore, avant que la pulpe des doigts ne flirte à ce que la ceinture dissimule ; la protection nécessaire pour ce mal qui rôde autour de lui depuis maintenant des années. Un démon embusqué, une âme aux souhaits nauséabonds, aux besoins démentiels de le voir ployer. Il hésite encore, Kadeuce, avant que l'arme ne soit déposée là où elle l'a réclamé. Il lui doit cet effort, il lui doit cette obéissance pour ce qu'il peut représenter – la faucheuse qui emportait ce frère qui lui fut arraché. Un pas dans la demeure, un pas dans le séjour où elle s'est installée. Le presque deux mètres jure dans cet espace sans joie, sans bonheur revendiqué. Il n'y a que cette solitude pour gouverner, que les souvenirs écrasés pour tenter de vibrer. « Thanks. » Pour cette tasse qu'il n'ose pas encore toucher, l'homme qui prend place malgré la gêne qui s'embrase. Les mains sont liées, dissimulent au mieux les traces du passé. Les maux, les plaies, les cicatrices qui rappellent tout ce qu'il confronte de conséquences à ce choix de vie. La raison même de cette tension qui ne cesse de gronder. « I... I don't, ya know. Hm. La pêche aux mots, les paroles qui manquent alors. Le regard a erré ici et là, instable, jusqu'à laisser cette unique prunelle venir la contempler. Il observe les traits, les mimiques, la colère qui aurait à s'embraser – une étoile en pleine implosion, crachant sa haine, son fiel. Comme fut un temps, comme lorsque le cercueil descendait, comme lorsque les hurlements perçaient les cieux pour que Dieu puisse tout observer et ainsi les juger. Le juger. I should've call but I wasn't sure ya would answer. Been a while but I... Yeah. I know it won't change anything about what happened, so... Here I am. » Des justifications, pour briser la glace, défaire le règne d'un silence pesant. Des justifications, parce qu'il n'a pas à fuir ses responsabilités, parce qu'il ne fait pas partie de ces lâches qui persistent à se cacher. Il était un exemple par le passé – il l'est encore, tient à honorer cette part du rôle qu'il a récupéré.  

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▬ Mar 6 Fév - 14:31 ▬
Face of my misfortune
I miss the days
ft Kadeuce Porter
Il entre, se plie à ses conditions. L’arme du mentor pèse lourd sur le meuble éraflé, mais moins lourd que sa simple présence dans ce salon qui est désormais vide de toute une famille. Plein de photos à la couleur passée, de rires oubliés. Megane vit dans un éternel souvenir d’une enfance massacrée, d’un amour enlevé. La maison, en perpétuels travaux, peine à redevenir foyer. Alors elle reste là, essaie d’en faire quelque chose. De boucher les trous, retaper les meubles branlants. Chaque clou qu’elle enfonce l’éloigne un peu plus de sa douleur, reconstruction lente d’une demeure à l’image de son esprit. Dans un coin, une photo de Camille et d’Aria. Ceux qu’elle a abandonnés pour revenir à son existence de devoirs. Ceux que personne ne connaît ici, qui ne sont même pas réels dans cet espace-temps. Elle invite rarement des gens à entrer, alors elle ne pense même pas à la cacher de la vue de l’homme qui partage la vie de sa meilleure amie et qui pourtant n’a rien de quelqu’un qu’elle apprécie. Ici, celle de Yaheem seul, avec elle, ses parents. Yaheem sourire, Yaheem enfant. Avant tout ça, avant que la vie ne l’arrache, ne le broie. D’abord résignée à tout jeter, la jeune femme a finit par reposer les cadres, accepter les regards morts qui certains soirs lui semblent écrasant.

Assise face à Kadeuce, elle le laisse parler, sa tasse à la main. Doucement, la silencieuse souffle sur le liquide brûlant qui dégage de la vapeur moite. Meg attend, patiente pendant qu’il essaye de trouver les mots qui sonneront le plus juste dans la situation actuelle. Marcher sur des œufs devient euphémisme tant la tension est gluante autour du duo improbable. Empâtés dans le passé qui ne dit rien sans vraiment se taire. Sur le fil, il hésite. Elle écoute, attentivement. Ses inspirations nicotines créent leur lot de fumée, elle la tapote dans le cendrier posé sur le coin de la table basse. Le visage creux, les yeux lisses, la maîtresse de maison attend son tour pour libérer ce qu’elle retient depuis des mois. Ces mots qui pourrissent dans sa gorge, mutant au gré de sa colère et de sa douleur. Tantôt durs, tantôt cléments. Son regard trouve celui de Kadeuce, scrute celui qu’elle connaît depuis si longtemps et qui est intimement lié à toute sa vie via Yaheem, via le quartier. Quand le son claque de la faïence sur le bois, ses lèvres s’ouvrent enfin.

- I know. I know and... Elle prend plusieurs secondes, tire encore sur la clope deux trois fois de manière presque hiératique avant de jeter le quasi-mégot dans la coupelle. Se donner une contenance, pousser sa voix vers la sortie. I also know it's not ya fault. That's how it works in Eighth, I'm not so stupid as to ignore our rules. Not so blind as not to see that all this is... It's bigger.

Ça tombe, un couperet assourdissant qui se plante dans l’épaisseur de la réalité. Adulte depuis longtemps, résignée à son destin, la fille Brown reconnaît pour la première fois à haute voix que tout n’est pas aussi monochrome que ce qu’elle a pu le croire durant un long moment. Pas encore un pardon, mais plus proche que jamais. Elle indique la tasse d’un coup de tête, croise les jambes en se redressant sur son canapé. L’air se décharge un peu de sa lourdeur, sa mâchoire se desserre et la haine froide reflue d’un pas dans ses prunelles. Un pas, rien qu’un peu.

- I think it's about time we talked about tha’. The weight of years weighs down the evils, and I have suffered enough. It's time I got rid of all tha’.

Une pause, une longue pause. Elle aussi cherche les bonnes phrases, repêche dans ce qu’elle s’est dit de nombreuses fois. Ressasser, hurler, pleurer. Les événements récents de sa vie la force à faire un bilan assez brutalement, à revoir ses priorités. Prendre du recul. L’envie de plus en plus pressante de lâcher du lest, le besoin quasi-impérieux que les choses changent. Comme si ces dernières années, elles avaient fait de l’apnée, coincée sous une chape qui pèse des tonnes.

- It's time we got rid of all tha’.
cactus

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I know one thing : nothing is more important
than family.

KoalaVolant
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Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Dim 3 Mar - 16:53 ▬


i miss the days
▬ now i began to understand... why God died ▬

Sur les murs courent encore les échos du passé, des rires et des hurlements enlacés. Sur les pans de cette baraque fatiguée, il y a les fantômes qui dansent, s'avancent, oppressent sans pour autant totalement s'imposer. Ils observent, curieux. Ils guettent ceux qui sont destinés à rester, ceux qui ne parviennent plus à s'observer sans rager, sans ressentir cette trop lourde culpabilité. Ils ont tous les deux perdus des parts d'eux, là, pour les rues tristes de ces larges quartiers. Ils ont payé le prix fort, le prix de la vie ; mais pas la leur. Ils ne sont plus qu'amas de souvenirs, des regrets pleins les poumons jusqu'à parfois les asphyxier. Ils ne son plus que des ombres, là, dans l'attente d'une justice pour ceux qui ne se relèveront pas. C'est un souffle léger qui passe les lippes, une attention volatile qui vogue entre l'hôte et les décors que poussière cherche à s'approprier. Dans la fumée, les images sont nettes de tout ce qui aurait pu advenir si clémence s'en était mêlée. Puis elle s'impose alors, bourreau qui se prononce, qui clame sa sentence sur celui qui venait tout confronter. Voix qui porte, voix qui s'impose jusqu'à faire trembler cette étrange bulle dans laquelle ils se sont terrés. Elle sait, qu'elle prétend. Elle sait, mais il connaît les effets de la colère – il sait la corruption dans laquelle elle peut largement s'être noyée. À raison, finalement ; et c'est en partie pour ça qu'il n'a jamais su la blâmer. Il était celui qui vantait l'appartenance à cette communauté, omettant parfois de parler des risques, des coûts d'une telle vie dans ces ombres insondées. Elle sait, qu'elle s'est mise à lui confier – il aurait souhaité qu'elle l'insulte, l'accuse, lui rappelle cette pénitence dont il ne peut se détourner. Et pourtant. « I also know it's not ya fault. » Ça porte jusqu'à l'âme, ça s'ancre sur ses parois. Un souffle nouveau, comme une brise salvatrice pour les fissures qui y saignaient. Ces syllabes deviennent baume sur la nécrose qui ne faisait que s'accentuer – le poison qui rongeait jusqu'aux volontés de l'ancien qui manque parfois de ployer. Il veut y croire, s'y accroche instinctivement. Il veut y croire, se berce à ce qu'elle vient avancer – raison qu'elle laisse gagner. Ces rues ont leur loi auxquelles nul ne peut échapper. Et il l'observe enfin, Porter premier. Il s'attarde sur les traits creusés, sur la tristesse et la lassitude qui pèsent sur le faciès de la jeune femme à ses côtés. Elle est aussi marquée que lui, sans les cicatrices pour tout accentuer. Mais elle a bravé la mort, à sa manière – dans une fuite qui lui aura tout coûté. Le silence devient allié alors que tout réverbère sur les alentours, jusqu'à déranger la possible paix que ces lieux auraient eu à quérir. Il observe, Kadeuce, une première once de gratitude dans l'unique prunelle fonctionnelle. « I think it's about time we talked about tha’. Un temps infini, une éternité. Les insultes presque devenues des chuchotements dans la mémoire qui ne parvient pas à les effacer. Elle a assez souffert ; ils en ont assez vu. It's time I got rid of all tha’. » Comme si c'était aisé, mais lui désormais presque apaisé. Comme si c'était aisé, mais cette pause qui s'étend offre sa force dans les esprits qui ont à se relever, les haches ensanglantées que la guerre à carminer dorénavant à enterrer.

« It's time we got rid of all tha’. »

Un répit dans la course du temps. Un instant précis, coupé des réalités. Il n'y a que le silence pour s'immiscer, des souvenirs invisibles qui passent et caressent ceux qui ont encore à prospérer. Il a acquiescé, Kadeuce, encore muet par peur de tout faire vaciller. Il a ces mots qui pourraient s'imposer, craint la manière dont ils auraient alors à être interprétés. Il n'y a que ce filet d'air pour braver les lippes, un énième mouvement du faciès pour confirmer ce qu'elle vient de clamer. Il est temps. Temps de braver les maux pour panser ce qui n'a eu de cesse de saigner. « Yeah... » Les mains se torturent entre elles, n'osent plus tellement se mouvoir. Sous les veines, quelques braises se sont remises à crépiter – portées par un semblant d'espoir, une once de prospérité pour cet avenir qu'il ne parvient pas pleinement à appréhender. Il veut croire en une éclaircie, en quelques rayons chaleureux sur les landes grisâtres où les tombes commencent à s'accumuler. Une éclaircie sur les fleurs qui couvrent les marbres, un parfum donné à l'air nauséabond qui régnait. De quoi les soigner. « I'll make it up to ya, girl. Ya know I will. » Une promesse implicite qu'il lui lègue finalement, comme une parole que rien ne saurait saccager. Il n'oublie pas pour autant, mais il sait tout ce qu'elle a enduré. C'est une promesse sur l'honneur qu'il vient de lui réciter, un besoin auquel il cède puisque le temps lui est désormais compté. Des années et des années à cultiver cette colère ; mais tout est encore à créer. Ils ont à avancer. Franchir les frontières des ombres, se rendre aux lumières qui veillent désormais sur eux à défaut de pouvoir les enlacer. « Ya're part of the family, ya've always been. » Il rappelle les faits, ces réalités que le temps et l'usure pourraient avoir terni. Il se doit de lui montrer les choses, Kadeuce, parce qu'il était venu avec la mission simple, et paradoxalement compliquée, de tout réparer. « Where were ya... ? » Avant que le courage n'ait à s'échapper, avant que l'accalmie ne soit irradiée. Il s'en était inquiété, Porter, songeant au pire quand les nuits se faisant trop noires et que les songes s'égaraient. Il y a pensé, avant que l'aube, à chaque jour nouveau, n'ait à le rattraper. Il a cette chance donnée de rattraper ce qui s'est brisé, alors l'instinct prend les devants – réclame tout ce qu'il a pu manquer.   

.tetra




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❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
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Megane Brown
Megane Brown
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Retour à la case départ, Eight Mile Road. S'est construit un petit cocon dans les rues qui l'ont vue grandir.
ombres et névroses : Adepte des substances qui font rire, ou qui empêchent de pleurer. En quantité dé raisonnable. Oublier prend parfois quelques verres.
cicatrices : 41

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▬ Sam 13 Avr - 14:09 ▬
Face of my misfortune
I miss the days
ft Kadeuce Porter
Un avant et un après. La nécessité d’avancer qui devient besoin impérieux de donner son pardon. Ou quelque chose qui y ressemble ; elle veut y croire. Elle répète la phrase une seconde fois, comme pour elle-même. It's time we got rid of all tha’. A voix basse, encore une fois. It's time we got rid of all tha’. Un mantra qui prend vie un peu plus à chaque fois qu’elle se le dit. Au bout de deux fois, elle arrête. Lève les yeux vers Kadeuce, et lui sourit. Un sourire, à la fois terriblement triste, et terriblement sincère. Soulagée de leur avoir donné à l’un et l’autre la possibilité de commencer à se libérer de leurs chaînes - rien qu’un peu. Comme une blessure qui se referme tout à coup, arrêtant de suinter toute la pourriture qui l’accompagne depuis des années.

Meg est consciente que Porter a aussi son lot de douleur. Qu’il porte sur son dos les destins de beaucoup des gamins perdus, et que les fantômes des défunts s'accrochent à ses épaules depuis longtemps. Si les enfants du quartier s’enrôlent dans l’aventure sans retour, ce n’est pas uniquement parce qu’on leur promet l’argent, le pouvoir. C’est bien souvent parce qu’ils n’ont pas le choix. Combien de famille vivent grâce au sang versé par les autres ? Combien encore ont rejoint le BBG parce que leurs pères en étaient membres ? Porter est peut-être responsable, mais il offre aussi une solution à beaucoup de désespérés. Porter est peut-être responsable, mais il est lui aussi un rouage dans ce système qui était avant lui et sera encore après. Meg sait qu’il se sent responsable de chacun d’entre eux. Elle sait qu’il paie déjà pour tout ça, qu’il paiera toujours. Elle sait qu’il finira comme les autres, mort pour le gang, pour la famille.

La famille. Depuis combien de temps ils se connaissent tous les deux ? L'impression qu’il a toujours été en fond dans sa vie, une ombre familière. Un inconnu au nom mille fois entendu. Un visage particulier parmi d’autres dans les étapes terribles de sa vie. Elle soupire et détourne les yeux. Il lui demande où elle était, elle sent la lassitude et la tristesse revenir de plus belle. Plus contre lui, plutôt contre elle-même. Éternelle pénitente, elle se flagelle encore de chaque erreur qu’elle a pu faire. Hantée par ses souvenirs. Réveillée en pleine nuit par ses cris, ses angoisses. Le visage de Camille qui danse dans le noir, la voix d’Aria qui l’appelle. En sueur, consciente que sa famille n’est plus là par sa faute, se répétant que c’est la malédiction de ce quartier qui l’a poussée à l’abandonner. Essayer de ne pas perdre pied.

Aujourd’hui Meg a l’impression de ne plus savoir qui est sa famille. De ne plus savoir à quel monde elle appartient. Partie de celui de Camille et Aria pour revenir à Eighth pleurer sa solitude. Chaque jour, elle se demande où est sa place. Chaque jour, elle se demande quel est son avenir avec son passé cassé et son procès pas si lointain.

- When Yaheem slammed the door I... I told myself that nothing was keeping me here any longer, that I had to run away and try to create something else. I tried to rebuild my life elsewhere. To be something otha’ than the Brown girl, a sister-mother who'd failed at everything, a girl without parents. To be just Megane, nothing else.

Et là, quelque chose éclate en elle. Un truc tout petit tout fragile qui maintient le reste de sa personne debout depuis toujours. Bien abimé par le temps, malmené par sa vie. La petite boîte qui contient sa Pandore explose purement et simplement dans sa poitrine. Megane pleure, Megane tremble. Elle se décompose devant celui qu’elle a haït si longtemps, comme si les vannes s’ouvraient d’un coup. Épuisée, les yeux ternes, elle reprend une cigarette pour se donner une contenance et rester digne dans sa peine. Au diable l’odeur, les murs sont déjà gorgés de tant de choses. Elle l’allume et tire une longue bouffée dans la foulée. Les sanglots maîtrisés soulèvent ses épaules, la traversent par vagues alors que sa voix tremble pour se justifier.

- I'm sorry, I'm tired and I'm lonely Kadeuce. So I'm cracking up, sorry. Elle secoue la tête, se concentre sur sa clope. I had another family there. But that's over and I'm back.

Les yeux fuyant, sa voix tombe comme une chose immuable. C’est fini, tout est fini. Meg s’entoure d’un de ses bras, tremble encore un peu. Elle essaie de se calmer, parce qu’à Eight on ne pleure pas, on avance. Elle essaie de se calmer, et pourtant ses joues sont de plus en plus humides de sa souffrance. Alors elle se lève, se soustrait à la prunelle de Kadeuce, dos à lui elle regarde un point invisible dans son salon.
cactus

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sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
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▬ Mer 8 Mai - 23:43 ▬


i miss the days
▬ now i began to understand... why God died ▬

Les murs réclament un semblant de pudeur, une once de tranquillité. Les murs pleurent la cacophonie qui n'est plus, crache sur cette tension qui lentement s'étiole. Les murs réclament que les secrets soient ce qu'ils devraient être, des non-dits, un savoir sur lequel il n'aurait pas à ruminer. Et pourtant, sa question résonne encore. Elle s'imprime sur les pans désertés de vitalité. Elle s'imprime dans l'espace qui pleure tout ce qui s'est passé, tout ce qui ne se passera plus jamais. L'effervescence d'un monde que la mort s'est appropriée. Pudeur tente son plaidoyer qu'il n'a pas écouté, Porter, réconfort qu'il cherche en s'imaginant qu'elle ait pu exister ailleurs que dans tout ce merdier. Grandiose, cet espoir qui s'est mis à régner – comme une perle sacrée qui tente de s'imposer là où mille et un joyaux sont déjà à trôner. Vain, pourtant, cet espoir. Parce qu'il guette ces prunelles croisées, le voile qui les consume et les tréfonds qui les habitent. Noirceur soudaine qui reflète presque cette détresse qu'il tente tant de masquer. Curieux, Kadeuce, de tout ce qu'elle pourrait être à même de lui enseigner sur la manière dont elle parvient à encore s'élever. Comment tenir debout quand mille tombes se mettent à peser sur des épaules déjà abîmées. Curieux, pourtant silencieux alors qu'il lui laisse ces instants nécessaires à respirer, alors que les mots claquent comme des lames sur des chairs déjà sanglantes. Des plaies nouvelles qui se creusent, d'autres qui s'ouvrent. L'histoire est triste de banalité, criante de vérité. Elle avait besoin de ce plus que ces quartiers ne sont plus à même de leur apporter – pas quand les cimetières se remplissent sans qu'ils ne puissent y parer. Fut un temps où les rires étaient légion, où accalmie pouvait gouverner sans craindre les vents violents d'un destin meurtrier. Fut un temps où rien de tout ceci ne se serait passé, où tout aurait été simple et parfait. Fut un temps ; mais tout est voué à changer. En bien ou en mal, et les maux alors ont été distribués. Il en a baissé les traits, Kadeuce. Les murs réclament un semblant de pudeur, autant que ces larmes qui se sont mises à perler. Des joyaux salés dans lesquels se perdent bien des souvenirs qui tiraillent la conscience et les volontés. Il a tiqué, tenu le silence. Les phalanges se cherchent et se torturent, tentent d'offrir un peu d'occupation pour celui qui ne parvient pas encore à s'exprimer. Les mots manquent, les instincts se sont multipliés. Et elle s'excuse, l'hôte défaite, exténuée. Elle s'excuse et il ne lève que la main pour refuser qu'elle ait à le faire – elle n'a pas à demander un pardon puisque les fautes sont siennes, responsabilités qu'il peut encaisser. Il était celui qui venait raviver les souffrances du passé, il est celui qui l'amène à ainsi s'isoler. Le calme cherché, l'invisible à observer pour mieux se redresser. Il en souffle, un filet d'air inaudible. Les mains se croisent, cessent leur danse tremblante. Les mains se croisent et trachée s'est libérée.

« Ya know... Il tente cette lancée, les mots encore hésitants. Il tente ce pas vers tout ce qui s'est mis à régner, la douleur qui lancine jusqu'à les enraciner au plancher. Kadeuce n'a pas changé, les blessures nouvelles n'ont rien infecté. L'élan reste le même, la volonté derrière avec lui. I was in yar shoes for a long time before all this. Just went out to jail, had to learn how to behave with people and shit. And I told maself that... as long as I was staying here, in all this shit, having a family couldn't be a possibility. » Il avait tord. Il avait raison. Demi-teinte qui s'impose dans les réflexions. Parce qu'il a perdu Isidor à cause des choix qui furent faits, parce qu'il a découvert la prospérité en laissant Erin et Eunice s'imposer dans tout ce qu'il avait créé. Avoir une famille dans un monde comme celui-ci, c'est prendre le risque de les perdre, autant que de devoir accepter que chaque instant vaut la douleur des finalités. « I lost ma lil' brother 'cause of a mistake I've done. But Erin's here, she have ma back. She could have left mutiple times since, she doesn't, even despite that shitty thing we live in. Ya know what I mean ? » Conteur que les années ont entraîné, veilleur qui étend sa garde pour apaiser les spectres égarés. L'ancre au beau milieu des océans, le phare sur les rives masquées. « Ya said ya had a family there. No, you have a other family here, means ya can go back, it's up to ya to know if ya want to or not. » Il s'y aventure, là, en plein sur ces sentiers sinueux, sur ces pavés mal ordonnés. Les pas fébriles sur cette voie dans laquelle il s'engage, mais une once de paix qu'il tient à faire régner. Comme une parcelle d'espoir à distiller, parce qu'il a choisi de s'y laisser drainer. Parce qu'il n'aurait pas honte d'avouer qu'il avait tord et que celle qu'il vient de citer est l'une des raisons pour lesquelles il n'a pas rendu les armes et ployé. « Ya can't say it's over when ya didn't even try, girl. » Il enterre complètement l'animosité qui s'estompait, les griefs qui subsistaient entre ces deux âmes opposées. Il s'affaire à tout défaire, pour tout recommencer – en débutant ce nouveau chapitre par cette main tendue, par ces paroles qu'il tient à lui faire écouter. Qu'elle entende raison, parce que chaque conscience nourrie en ces rues ne peut si aisément plier.    

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