ryder · just call my name, i'm yours to tame

nom m i t c h e l l une banalité américaine originaire de détroit. fier dans sa médiocrité, le père revendique le patronyme sous le couvert de la bannière étoilée et du cuir endiablé. le nom est pourtant presque doux à l'oreille. mitchell. il glisse sur la langue mais ne percute pas, il ne laisse pas d'empreinte mémorielle. un nom comme cent autres qui naviguent dans ce melting pot qui ose aujourd'hui se targuer d'amérique et revendiquer une pureté mal placée.

prénom(s) r y d e rmasculinité retranscrite afin de palier à la banalité de sa suite. il s'imaginait original, le paternel et finalement, la violence du pseudonyme a consciemment guidé sa vie. ryder. rares sont les fois où il y a eu ne serait-ce qu'un peu de douceur associée à ces deux syllabes. souvent gueulées, hurlées, moquées, l'écoute de son prénom n'a sur lui qu'un effet malsain, un frisson désagréable. sa mère, elle, l'appelle jin roh. mais c'est un secret qu'aujourd'hui eux seuls partagent.

âge 3 7 . a n s fatigué de lutter mais pas prêt de laisser tomber ses guerres personnelles. la quarantaine qui approche ne l'effarouche pas, le palmarès de sa vie est construit sur l'embrouille, les vices et la violence, si bien qu'il n'en est plus à ses premières fois. il n'a pas eu cette crise de se dire que sa vie était fichue avant trente ans, s'il n'avait pas accompli telle ou telle chose, trop occupé à essayer de la conserver en ce bas monde.

origines d é t r o i t elle l'a vu naître, grandir, souffrir, se transformer. il l'a rarement quittée, accroché à cette ville et à cette identité comme une tique obstinée. son père est né ici lui aussi. sa mère, elle, vient d'une corée du sud mystérieuse dans laquelle elle est repartie, abandonnant son enfant à son sort de batard. métissage brimé malgré les années à prouver sa dévotion, il a appris à mordre pour se faire respecter et à s'incliner pour prêter allégeance.

nationalité a m é r i c a i n e elle est à lui et il la revendique, même s'il n'a jamais eu le choix. la double nationalité n'était pas accordée à l'époque de sa venue au monde, et son père ne l'aurait jamais souhaitée. il l'a pourtant détestée, il y a longtemps. elle est la raison pour laquelle sa mère ne l'a pas emmené. enfant abandonné, il a fini par la chérir, parce que c'est tout ce qu'il lui reste et qu'il l'a durement défendue.

metier d e v i l s . d i s c i p l e il est né diable, qu'ils le veuillent ou non. à demi, certes. mis au monde aux forceps, la tête dans l'mauvais sens, l'cordon autour de la gueule, à moitié mort, étouffé par sa propre existence, personne n'a réussi à le dissuader de marcher dans les traces de pas du père. jamais encouragé, il a pourtant suivi la voie que son aîné aurait souhaité s'il n'avait pas ce racisme bien encré. aujourd'hui, il a son cuir tatoué sur le dos, et si vous voulez le lui enlever, c'est d'son cadavre qu'il faudra l'arracher.

cerberus, depuis le temps, il a obtenu son statut dans la sueur et la douleur. il a prouvé sa valeur en tant que rabatteur à l'international, profitant de sa belle gueule et de sa maîtrise absolument imparfaite d'un coréen maternel pour flouer ces minois qui ressemblent beaucoup trop au sien. vengeance amère qu'il substitue probablement envers sa mère. le reste du temps, il se complait dans la mécanique des harley's au fin fond du ddmc lorsqu'il ne participe pas aux missions du club.

orientation sexuelle b i s e x u e l sexualité découverte mais bridée, il a déjà bien assez de tares comme ça pour en rajouter. rares sont les fois où il a perdu pied, où il a dérappé à cause de ces substances qu'il s'était parfois autorisées pour déconnecter. il évite aujourd'hui, se plaît simplement dans les bras des femmes. amant maudit, animal passionnel, il donne autant qu'il prend. dominant sans violence, il honore ces corps qui s'abandonnent à lui comme si elles étaient reines, princesses et maîtresses de ses nuits.

statut c é l i b a t a i r e l'amour terrifie. il mène indubitablement à cette voie infernale d'une phobie qui l'habite depuis tout petit. alors il ne cesse de reproduire le schéma d'une vie, abandonner avant de l'être. banalité, stéréotype, il n'en est pas à sa première évaluation psy par une de ses conquêtes. ça crie, ça gueule, ça blesse. les mots sont vrais, la réalité est comprise et avalée mais ça n'changera rien.

groupe f a t i d i q u e il vend le corps des femmes qui tombent sous le joug des diables, sans aucun remord. pourtant, il se refuse de les acheter, ces chairs d'occasion. il se croit peut-être trop digne pour ça, le bougre. mais c'est dans la violence et le sang qu'il a perdu son âme depuis longtemps. berserker imprévisible, aussi faciné par la douleur que par le plaisir qu'il réussit à insufler à autrui, jamais ensemble cela dit. il a cette fâcheuse tendance à frapper trop fort, trop vite, trop longtemps. à tuer avant l'heure, il a gagné sa place en enfer et il ne cherche pas à la revendre.

faceclaim lee dong wook