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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans une maison aisée d'un quartier résidentiel calme et serein. la faute - ou grâce - à ces nouvelles âmes qui se sont ajoutées au portrait de famille. il trouve toujours quelque-chose à refaire pour s'occuper.
ombres et névroses : quelques cicatrices ici et là, les restes des guerres menées, de son précédent métier.
cicatrices : 229
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Mar 8 Aoû - 19:15 ▬



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Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




Porte claque, un coup de tonnerre qui résonne. Porte claque tandis qu'il s'élance dans les couloirs, ignorant les regards et les conversations, délaissant les curiosités aux rumeurs qui auront à se monter. Porte claque tandis que l'écho s'échappe dans les espaces ouverts où tous se sont redressés. Qu'il aille se faire enculer, ce supérieur qui ignore jusqu'à la crise dans laquelle ils s'enfoncent peu à peu. Qu'ils aillent crever, lui et ses idées de perfection quand la ville est déjà ruinée, saccagée par la faiblesse d'esprit de ceux qui ici sont retranchés. Ils n'ont pas les moyens, qu'il dit. Ils n'ont pas de quoi parfaire les rangs qu'il s'échine à solidifier. Ils sont seuls, de son côté ; lui et ses hommes déjà bien abîmés. Il a claqué la porte, puis une seconde dans la foulée. Son propre bureau au cœur duquel il s'enferme pour pouvoir gueuler, défaire la tension qui contre le cœur s'était mise à bouillonner. Un coup contre le bureau, un coup contre le bois déjà élimé. Un coup pour essayer d'étancher cette colère qui n'a de cesse de s'accentuer. Parce qu'il ne pense pas qu'à lui, Jake, moins encore à cette ville maudite et saccagée. Il songe à l'avenir de ces jeunes âmes qui sont sous sa protection, ces gosses adorés qu'il craint de voir vriller sous la noirceur étouffante qui continue de stagner. L'oppression par l'inutilité. Strangulation imparable puisque chaque geste se voit réprimé. Les uniformes qui maintenaient la paix, autrefois, sont en train de se cacher – étouffés par la peur et la facilité. Ils se ternissent, de poussière et de soufre. Il a juré, alors. Il a pesté, aboiement presque qui résonne dans le petit espace qu'il s'est approprié. Ils continueront d'être les premiers appâts, parce qu'ils refusent plus haut de mettre un terme au règne de terreur qui s'est installé. Un souffle alors, le cœur qui continue sa litanie triste et monotone. Ils ne changeront rien à l'ère entamée. Ils ne changeront rien et les noms ne seront que syllabes effacées. Les efforts seront vains, et seul lui sera à même de préserver cette famille pour laquelle il aurait voulu tant s'activer.

Plusieurs minutes, c'est ce qu'il lui faut prendre pour calmer les élans et les colères relevées. Plusieurs minutes, un quart d'heure à errer dans ses quartiers jusqu'à enfin s'en défaire, une fois encore s'exposer aux regards qui se tournent et lorgnent sur l'homme moins crispé. Le silence tenu, la prestance que rien n'affaisse. Le silence jusqu'à cette salle où tous viennent s'échouer, cafetière empoignée avant que l'évier ne soit guetté. Tous les tasses délaissées, encrassées. « Oh come on ! Y'all are just fuckin' lazy bitches, aren't ya ? » Il gueule à qui veut l'entendre. Son bien aussitôt abandonné, le dos tourné jusqu'à percevoir cette silhouette, ces traits bien plus cernés que les siens malgré la vie qu'il se doit de mener. Ça lui arrache enfin un sourire, taquin qu'il reste – même quand les nerfs sont à vif et chatouillés. « Look at that. So, they were right... apocalypse's here and ya already turn in one of those zombie shit. » La main à serrer, cette espèce d'apaisement qu'il tient à s'approprier, mais qu'il ne rechigne pas à distiller. Il a à souffler, et celui-là semble trop profondément enfoncé dans des songes moins joyeux encore que les portraits des idiots dans les couloirs mal éclairés. « Don't hope for a coffee. C'mon, let's find something else. » Et le choix n'est pas laissé, ces corridors à déserter. Pour une heure, tout au plus – pour la fin de journée comme le courage manque d'encore prétendre à ces rôles qui ne signifient plus rien. L'air polué à quérir, les poumons à sacrifier. L'air libre qu'il vient humer, Jake, poussant Camille à suivre les pas déjà orchestrés. « So, what's up, man ? Did ya see yar face this morning ? What the fuck happened ? » Il fait l'impasse sur ses propres tourments, sur ces fardeaux que les épaules peinent à soulever. Il fait l'impasse sur les regrets et les rancœurs, sur ces craintes qui souillent la sérénité d'un endocarde malmené. Il s'en remet à celui-là, Jake, parce qu'il n'a jamais cessé d'être de ceux qui relèvent ; même prêt à ployer.      





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“You've nothing but war inside you” ; they said. And I spoke to God today, and she said that she's ashamed and I feel the same. Arms wide open, I stand alone. I'm on the wrong side of heaven, and the righteous side of hell. »
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Camille Bakker
Camille Bakker
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : DOWNTOWN - Maison dans la zone résidentiel, pas d'étage, mais une cave pour ranger ses armes et un petit jardin pour les soir de barbecue, pour voir sa gamine et ses copies s'amuser a construire une cabane de feuilles tombées; Pas d'animaux qui les accompagne, même si elle le tanne à vouloir un chien, un jour peut-être
ombres et névroses : Plutôt adepte de la barbe de trois jours // hanté par les cauchemars, prend des somnifère qui à force ne font plus d'effet // Pas un grand parleur, parle davantage avec ses poings, un sourire rarement facile avec ceux qu'il ne côtoie pas // Porté sur la bouteille depuis quelques années, souvent ça l'aide à s'endormir, même s'il veille toujours à ne pas trop l'être en présence de sa petite // Aria, sa princesse, l'amour de sa vie, sa fille, fut amputé de son bras à l'âge de 4 ans (2015) suite a un accident de voiture dont son père est responsable
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▬ Dim 13 Aoû - 1:06 ▬


W E L L


    C’est de ta faute ! J’te déteste !
Ça résonne. Ça cogne. Ça frappe. Ça s'accroche, arrachant un soupire partagé entre la colère et la peine. Il suffisait de quelques mots, d'un regard et d'une porte claquée pour hanter les pensées. Pour sentir la culpabilité s'attacher et se fondre sur son âme déjà bien abimé. Écho qui revient de plein fouet s'immiscer dans ses souvenirs, qui rappel d'où vient la faute. Et elle avait raison.
Main plaqué sur son visage, elle glissa vers le haut pour ramener quelques mèches blanches en arrière. Un soupir s'éclipsa entre ses lèvres et le palpitant se serra fortement. Douloureux poing se refermant dans la poitrine et s'amusant à le faire souffrir. Il le méritait. Tout comme il méritait ses reproches de bons matins. Cette envie qu'il s'en aille au loin, ce besoin de la laisser tranquille. Il méritait sa colère qu'elle dissimulait avec ardeur, mais qui finissait par exploser quand le verre débordait. Il s'en voulait, mais n'avait pas les mots ni les actes pour le lui faire comprendre. Pour qu'elle lui accorde réellement son pardon. Pour qu'il le mérite tout simplement  

Un juron transperça le bâillon de ses lèvres, ses doigts refermèrent avec virulence le dossier ouvert sur son bureau. Des feuilles à peine consultées, à peine comprise tant son esprit était ailleurs. Mauvaise journée pour venir s’enfermer dans un bureau. Mais il s’y sentait bien, à sa place, à défaut de pouvoir ressentir la même chose dans sa demeure. Ici il pouvait se fondre dans la masse, laisser sa carcasse s’enterrer avec les décombres. En ces lieux la culpabilité qu’il ressentait n’était guère la même.  
Les poings serrés à s’en faire craquer les phalanges, prêtant que très attention au brouhaha extérieur, il s’extirpa de sa chaise. Le besoin de caféine avec l’idée fausse qu’elle permettrait de remettre ses pensées en place se faisant sentir. Les heures à trimer à cet étage s’était écoulé vive allure qu’il en avait oublié quand est-ce qu’il avait passé le seuil de la porte. Si encore il l’avait fait.

Il se faufila entre les quelques âmes errantes du couloir, évitant soigneusement ceux qui souhaitaient l'arrêter pour discuter. Il n'avait ni la patience, ni la fois, ni quoique ce soit d'autres pour supporter les jérémiades des subalternes en manque cruel d'attention. Il avait passé l'âge de ses conneries, passé l'âge de lécher les bottes à autrui pour qu'on daigne lui donner un tant soit peu de respect. Pas de temps a accordé à ceux qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam.
Mais Camille s'arrêta dans sa lancé. L'émeraude de son regard posé sur la pille de tasse abandonné, glissant avec exaspération sur la voix grave l'ayant piqué. Grognement étouffé faisant taire la remarque qu'il aurait laissé s'évaporer, voyant le reflet de ses traits étirés entre dépit et froideur. Un zombie aurait eu plus d'expression. Pris soudainement au piège avec cette incapacité à prendre la fuite, le trentenaire se laissa emporter vers un endroit “meilleur”, pour ledit café qu'il espérait tant gouter. Il engouffra les mains dans ses poches et grinça des dents.

« Rien. »  

Un simple mot arraché avec violence. Détestable sensation de devoir répondre à une question banale. À quelque chose qu'il entendait bien trop souvent assis sur le canapé de sa psychologue et qu'il haïssait à mesure du temps.

« Vraiment rien. C'est ma gueule de tous les jours tu sais. »

Sa bouche s'efforça de paraitre plus aimable que ne l'était son visage, son corps, ses nerfs à rude épreuve. Camille n'était pas l'homme dont on décrochait un sourire aisément. Il n'était pas de celui qui parlait aisément. Facilité déconcertant de compter sur les doigts d'une main ceux qui y arrivaient. Mais il n'était pas encore certain de compter cette tête aussi épuisée que la sienne.

« Encore en train de brailler après tout le monde. Pourquoi cette fois ? »

Ce n'était pas qu'une simple histoire de tasse de café. Il l'avait entendu sa voix s'élever jusqu'à cogner contre son bureau. Il l'avait senti le timbre menaçant, ce petit détail qui rendait les choses compliquées.

« La secrétaire a volé ton dernier donut ? »

 
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Your fire is burning my mind. Is it love or is it lust?. Something that I just can't describe. Am I the one and only? 'Cause you're the only one. It felt so long and lonely. Waiting for you to come. It's looking bright and early. I'm willing to close my eyes
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▬ Mar 15 Aoû - 23:03 ▬



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Similaires, pourtant si différents. Les voies qui se rejoignent, sans jamais pleinement se croiser. De l'action à la recherche, mais les notes sont éternelles qui parviendront tous les deux à les accabler. Similaires, pourtant si éloignés. Il a guetté les traits, rien qu'un instant ; profitant d'une brise pour prétendre le vent dans le nez. Observé, celui qu'il a entraîné à sa suite. Guetté, les mimiques et les traits creusés, les cernes qui se dévoilent en lueurs bleutées. Mauvais, le caractère de celui à qui le choix n'a pas été laissé. Mauvais, et pourtant, ça ne réprime en rien les instincts de celui que beaucoup peuvent parfois maudire pour sa ténacité. Nothing. C'est tout ce qu'il finit par lui conter. Un rien convenu, un silence allié. Nothing. Et lui, il n'a pu qu'acquiescer, l'ironie dans cet élan saisi. Un sourire amusé sur les lippes, semblant d'air frais qui condamne de moitié l'agacement qu'il portait. Préoccupé, enfin, pour celui qu'il a choisi de pleinement déranger. Nothing ; mais les étincelles ternes aux prunelles ne font que confirmer les doutes et les inquiétudes. Froides et fermées, défaites de ces quelques éclats parfois dévoilés. Il y a cette lourdeur qui suinte sans pour autant se nommer. « Alright. » Sans pour autant abandonner. Les bras qu'il ne baisse pas quant à ce savoir qu'il souhaite s'approprier. Curiosité hors de cause, valeurs plutôt à blâmer. Trop fidèle envers ceux qui lui sont proches, trop insistants parce qu'il tient à tous les préserver des maux qui, ici, sur ces pavés, peuvent lanciner jusqu'à parfois les asphyxier. Trop fidèle, encore, l'homme qui détourne son attention de la grande allée en l'entendant s'aventurer sur ce chemin qu'il cherchait à éviter. Les inepties de cette matinée supposée, les possibles raisons qu'il conte déjà à l'âme intriguée. Oh, il gueulait, Jake, mais pour des conneries qui ne méritent pas l'attention captivée. Moins encore quand pique est lancée, cliché donné – un coup bref sur l'épaule comme il croit désormais pouvoir expliquer ce regard qu'il sentait sur lui quand il pillait les sucreries de la salle commune. « It was ya, son of a bitch ! » Les écarts qu'il ne parvient pas à arrêter, le silence néanmoins tenu quant à cela quand l'historique de ses journées est donné à la dulcinée. « I was wondering who was the fucker looking at me. » Coupable trouvé, coupable qui s'est vendu sans qu'il n'ait à trop insister. Coupable qu'il pardonne dans la foulée, espérant ses lèvres bien scellées au cas où la femme adorée ne viendrait se présenter. « Not a word to ma wife, ya hear me ? » Les pas qui continuent. Les pas qu'il persiste à guider jusqu'à ces cafés quelque peu éloignés. Environs connus par cœur. Environs familiers que ses jeunes années ont tant exploré. Gosse du quartier, gosse des alentours qu'on imagine seul repenti des maux qui frappent ici bas, dans les profondeurs condamnées.

Ce sont pourtant ces ombres qui l'ont aidé à s'élever.

« Na, it was nothing. That's what I do everyday, right ? Yelling at everyone. » Les mots qu'il reprend, le regard en coin pour jauger les réactions. Rictus appuyé, taquin qu'il ne cesse d'être – chiant, à n'en plus douter. Pourtant, il proclame cette étrange vérité – Jakob ne cesse de gueuler. Pour un peu d'aide, pour que tout soit plus droit que bancal, pour que cette justice qu'il a juré de service n'est pas à flancher. Il ne cesse de gueuler, Hanson, parce qu'il craint de voir ses espoirs peu  à peu se ternir jusqu'à se briser. « C'mon, smart ass. » La devanture qu'il désigne dans la foulée, la porte qu'il pousse jusqu'à trouver une banquette sur laquelle s'installer. Un souffle, les aises reprises aussitôt comme les habitudes deviennent tenaces dans ce business d'ordinaire esquivé. Trop petit, médiocre pour les premières impressions. Calme, sans encombre – un silence de plomb en ces heures avancées, lorsque l'aube peine à se lever. Un havre de paix invisible pour les âmes pressées et dispersées. « How's yar girl, man ? Did ya give her what I found the other day ? » Les cartons qu'il avait choisi de trier, vieux CD auxquels il fait référence comme il lui confiait cette culture musicale à lui transmettre.       





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Camille Bakker
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▬ Mer 30 Aoû - 2:04 ▬


W E L L


    Il avait entendu et pourtant, il ne cherchait pas réellement à en connaître les raisons. D'une part, cela ne le concernait pas vraiment, et d'autre part, il ne souhaitait pas s'immiscer dans les affaires qui ne le regardaient pas. Surtout à l'heure actuelle où il avait déjà suffisamment de problèmes personnels à gérer. La requête était formulée de manière indirecte, probablement pour ne pas mettre son collègue dans l'embarras en exigeant une réponse directe. Camille haussa simplement les épaules face aux insultes qui lui parvinrent. Par moments, ses yeux se posaient sur lui, mais jamais il ne s'attardait vraiment. Après tout, si ce dernier souhaitait saturer son organisme de sucre en s'accordant au cliché du donut pour flic, c'était son affaire. Et quand ce dernier lui demanda de maintenir le secret vis-à-vis de sa femme, il murmura vaguement un « Je ne promets rien », comme s'il s'agissait d'une arme qu'il fallait garder à portée de main pour l'utiliser au bon moment.

L'inspecteur se laissa emporter vers l'extérieur, renouant avec l'air chaud qui s'engouffrait dans ses poumons, pour ensuite être expulsé avec toute l'exaspération qu'il renfermait. Une part de mécontentement le rongeait profondément, car il avait tenté avec soin d'éviter ses collègues dans les couloirs, n'étant pas d'humeur à la sociabilité – comme c'était souvent le cas – et il finissait par se retrouver assis sur un banc, dans un petit café du coin, en compagnie de l'un d'eux. Comme si le karma se payait le luxe de retourner la situation ironique contre lui.
Il passa commande pour un café et attendit son breuvage dans un silence presque solennel, si son homologue ne s’évertuait pas à vouloir maintenir une conversation. Camille croisa les mains, son regard se perdant à travers la vitre vers l'extérieur, sur les passants qui arpentaient la rue à cette heure-ci. Puis il observa distraitement la salle, la serveuse affairée derrière le comptoir, préparant les commandes avec des gestes machinaux et habituels, ravivant en lui un maigre souvenir de son ancienne compagne qu'il aimait observer dans ses préparations, avec douceur et légèreté, et dont il aimait subtiliser un baiser. Un sourire presque imperceptible naquit sur ses lèvres, vite refoulé en reportant son attention sur son collègue.

Il commanda son café, l’attendant dans un silence religieux. Camille joignit les mains entres elles, laissa son regard planer sur l’extérieur, sur les quelques passants à cette heure. Puis ses yeux observèrent la salle, la serveuse derrière son comptoir a préparer les commandes dans des gestes mécaniques et habituels, laissant s’installer un maigre souvenir hypnotique d'une femme qu’il aimait observer les préparer, avec grâce et douceur, avec un baisé qu’il venait lui voler. Ses bras l'enlaçant et son doux parfum qui l'envoûtait à chaque instant. Il en aurait presque souris si la pensée n'était pas aussi douloureuse qu'un coup de poignard dans la poitrine, si la haine n'était pas aussi viscéral. Reportant plutôt l' attention sur son collègue.  

« Ouais. Elle a carrément adoré, je cite : "Vos goûts ne sont pas si dégueulasses pour des trucs rétro, à condition d'oublier les coiffures complètement kitsch.". »  

Les vieilles chansons sur des vieux CD ne rajeunissaient personne. Elles lui rappelaient inlassablement que le temps s'échappait peu à peu, creusant chaque jour un peu plus sa propre tombe.

« J'entends en boucle ces vieux CD dans sa chambre. Enfin, je préfère ça à la daube qu'on nous sert aujourd'hui. »

Au moins, dans le passé, la musique avait du goût. Elle possédait une cadence. Les paroles avaient du sens et touchaient durement la triste réalité du monde. Aujourd'hui... ce n'était plus de la musique, mais simplement du vacarme, une cacophonie sans queue ni tête. Des mots qui peinaient à former des phrases cohérentes, et bien trop d'injures pour composer un énoncé correct. Tout ce qu'il ne voulait pas que sa fille entende résonner dans ses fragiles oreilles, car il la voyait encore comme un nourrisson.

« Ton idée était bonne. Au moins... au moins elle apprécie les cadeaux venant des autres. »  

Un soupir las s'échappa de ses lèvres. Il adressa un sourire léger de gratitude à la serveuse lorsqu'elle leur apporta leurs boissons. Il aurait presque été tenté d'y ajouter quelque chose de plus fort, de plus réconfortant, mais il s'abstint, car il s'efforçait de se persuader qu'il n'avait pas encore touché le fond. Ou peut-être l'avait-il atteint, mais il préférait se bercer d'illusions. Il écarta cette pensée, reportant son attention vers son interlocuteur en faisant l'effort surhumain de jouer le collègue sympathique, de montrer de l'intérêt pour quelqu'un d'autre.

« Comment va ta petite famille ? »  

 
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Jakob Hanson
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▬ Mer 13 Sep - 19:44 ▬



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Les aises acquises, les aises rapidement prises. Il ne fait que continuer sur sa lancée, inarrêtable comme il espère pouvoir contrôler tout ce qui s'agite dans les tréfonds de son être. La haine, la colère, cette peur trop bien enfouie qui parfois geint jusqu'à résonner – jusqu'à faire trembler les remparts épais qu'on imagine bien dressés. Jake et cette force vantée. Jake et ses valeurs qu'on ne peut dissocier ; à en omettre les secrets, les étincelles de soufre qui parfois virevolte dans son regard. Trop terre à terre, peu enclin à penser, à s'imaginer l'avenir puisque l'instant présent prime sur tout ce qui pourrait encore arriver. Il sait Detroit maudite, salie par l'infection qui prospère et s'étend. Il ne rêve pas, Hanson, il anticipe ; et ça l'amène à avoir ce rictus, au final, quand il voit celui-là s'aventurer en quelques songes égarés. Le regard déviant, perdu sur des immensités qui n'appartiennent qu'à lui. Las et fatigué, les poids qu'il croit pouvoir observer sur les épaules écrasées. La vie s'acharne, elle heurte et instaure sa gouvernance nécrosée. Lui refuse de ployer, Camille s'y laisse malmener. Conclusion hâtive, mais c'est celle qu'il retient en continuant de le toiser. Attentif, un sourire abruti qui lui vient en l'écoutant conter les mots de la gamine ; la fibre familiale qui bat son plein. Ou presque, brisée de moitié. Saccagée par la manière dont celui-là s'enfonce dans ses réminiscences, comme en cherchant une ancre sur laquelle compter. Il tique, retient ses questions. Il tique, siffle sous ce qu'il vient faire entendre – l'actuel et son manque d'originalité. L'actuel et ce monde qui diffère tant de celui dans lequel ils ont évolué. « Yeah, we don't talk 'bout that shit. » Parce qu'il craint parfois de voir le fils adopté se perdre dans les entrailles de cette génération fragilisée. Parce qu'il craint de voir cette gosse qui porte désormais son nom s'aventurer là où nul ne pourrait aller la chercher. Condamnée au pathétisme d'une nouvelle ère contre laquelle ils ne peuvent plus batailler. Puis il l'ose enfin, ce sous-entendu, cette remarque – une passerelle qui mène aux maux qui semblent le ronger. Brève douleur s'exprime en des notes défaites d'envie et de volonté, ternie de leur glorieuse clarté. Il a froncé les sourcils, Jakob, laissant la petite demoiselle déposer ce qu'ils commandaient ; les habitudes pour l'un, les nouveautés pour l'autre. Puis il dévie, profite de cette pause pour écarter tout ce qui aurait pu être relevé. Famille qu'il désigne qui arrache un trop grand sourire à celui qui commençait sa journée en gueulant avant qu'un peu d'air ne soit inspiré. Fier. Fier qu'il est de tout ce qu'il a pu accomplir, déterminé à faire régner encore cette sérénité qu'ils s'appropriaient ; parce qu'ils sont devenus ce tout qu'il nécessite pour ne pas s'effondrer. Ils sont ce but sur lequel il repose afin d'encore s'essouffler.

Ils sont la raison de cette énergie inépuisable.
Ils sont la cause de cette alliance aux ténèbres désormais imparables.
Il sait ce qui foule encore ces terres.
Il sait que tout prêt le démon erre.

Mimiques mauvaises aux traits crispés.
Il s'est redressé de peu, bombant les épaules pour essayer de ne pas s'énerver.

« Everyone's fine. Imma waiting for preferential rates to plan vacation, ya know ? 'cause we're eight of us and man... they don't pay me enough for all of wha' I did in this fuckin' life. » Vérité, vérité qu'il n'hésite pas à confier. Vie plus aisée qui pourrait se tenir à sa portée, mais ça impliquerait qu'au moins trois des enfants ne soient pas nés. Non, il n'échangerait sa réalité contre ces rêves pour rien au monde, même si l'occasion lui était laissé. Il ne fait que blaguer sur les faits, il ne fait que dénoncer parce qu'il n'a jamais cessé de protester tout ce qu'il peut connaître, tout ce qu'il a déjà expérimenté. Fier de son pays, pourtant prompt à en voir les défauts quand ils s'avancent pour l'enlacer. « Na, we're good. Une pause, une lampée du café apporté. Une pause durant laquelle il sait que les banalités ne sont que politesse échangée ; réel intérêt qu'il n'y porte probablement pas, mais le regard y reste et c'est l'instinct qui en vient à se matérialiser. Ya know ; parce qu'il ne s'arrête jamais vraiment d'imposer sa présence, sans même s'en rendre compte. I was thinking 'bout a bigger house maybe but I'm not ready to quit ma pool and the bbq beast I brought the other day. Ya need to come and check it out with yar daughter one day, wha' about that, hm ? » Tourné vers lui, cette fois, à observer les traits et les mimiques qui pourraient s'y manifester. Il guette la réaction quant à cette fille qu'il évoque encore, davantage en gardant en mémoire ce que celui-là lui confiait. Les cadeaux des autres qu'elle appréciait, les sous-entendus quant à ce qu'il pourrait avoir à user d'efforts pour lui-même réussir à la contenter. « C'mon, ya started, wha' happened ? She get on yar nerves ? How old she's at now ? I'm gonna help ya 'cause it seems ya lack too much intel 'bout how being patient man. » Il moque, gentiment. Il moque, pour essayer de l'éveiller un peu ; parce qu'il veut voir un semblant de vie traverser ce regard. Parce qu'il tient à alimenter un peu cette carcasse amorphe qui semble vouée à s'écouler sans crier gare.        





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ombres et névroses : Plutôt adepte de la barbe de trois jours // hanté par les cauchemars, prend des somnifère qui à force ne font plus d'effet // Pas un grand parleur, parle davantage avec ses poings, un sourire rarement facile avec ceux qu'il ne côtoie pas // Porté sur la bouteille depuis quelques années, souvent ça l'aide à s'endormir, même s'il veille toujours à ne pas trop l'être en présence de sa petite // Aria, sa princesse, l'amour de sa vie, sa fille, fut amputé de son bras à l'âge de 4 ans (2015) suite a un accident de voiture dont son père est responsable
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▬ Sam 28 Oct - 16:38 ▬


W E L L


    Une petite famille, c'était... disons, un bien mince mot pour décrire le nombre réel de personnes qui la composaient. On pouvait se demander comment il parvenait réellement à subsister sans sombrer dans la folie. Comment pouvait-il jongler entre les deux bouts et satisfaire tout le monde ? Camille appréciait l'idée d'une famille, mais peut-être pas au point que leur nombre total dépasse quatre. Il pouvait reconnaître le courage de son voisin, bien que le considérant complètement loufoque de remettre le couvert à maintes reprises. Cependant, au final, il n'y avait pas tant de mérite à lui attribuer, mais bien à sa femme, pour avoir le désir de supporter ces mêmes souffrances à chaque occasion. Quoi qu'il en soit, tout le monde était heureux, ce qui demeurait l'aspect essentiel de tout son beau merdier.
Il inclina la tête, comprenant la proposition et ne montrant aucune opposition à l'idée d'être augmenté. Cette augmentation lui permettrait de mettre de côté plus d'argent pour les célébrations de fin d'année, lui offrant ainsi la possibilité d'acheter des cadeaux plus substantiels ou de considérer des réparations pour sa voiture. Le maigre salaire que tous les employés touchaient actuellement était loin d'être satisfaisant. Il avait du mal à saisir la logique qui sous-tendait cette inégalité. Les politiciens, quant à eux, touchaient trois, voire quatre fois leur maigre salaire, alors que ceux comme eux risquaient leur vie chaque jour sans même pouvoir s'offrir une dinde de Noël correcte à la fin de l'année. Être un homme de loi était une source de joie, vraiment.

« Ouais, pourquoi pas. Elle serait contente de se baigner dans une piscine, vu qu'on n'en a pas à la maison. Et puis, si tu as de la bonne bière, je ne vais pas refuser. »

Un léger rire s'échappa de ses lèvres. Comment refuser une offre pareille ? De plus, cela lui donnerait l'occasion de manger une excellente viande tout en évitant les plaintes incessantes de sa fille, car elle ne peut pas profiter d'une piscine dans leur jardin. Ce n'était pas qu'il ne le voulait pas, mais leur jardin n'avait pas la place nécessaire pour de tels travaux, ni même pour accueillir une vieille piscine gonflable. Il n'y avait que suffisamment d'espace pour un petit groupe et quelques jouets pour les enfants.

« Douze ans. Elle a déjà douze ans , répondit-il à sa question. Elle grandit tellement vite. Trop vite, je trouve. »

Les années passaient beaucoup trop rapidement à son goût. Il regrettait l'époque où elle avait cinq ou six ans et le voyait comme un héros, chassant les monstres sous son lit et la réveillant avec l'odeur délicieuse de pancakes. Il regrettait ces moments, le sentiment d'être nécessaire, qui lui manquait terriblement.

« Il y a des jours plus difficiles que d'autres, tu sais, comme pour tous les parents. Mais tout le monde ne se sent pas coupable d'un accident qui aurait pu être fatal. »

Une dernière phrase, murmurée à peine plus fort qu'un souffle, résonna comme un écho de sa vie désespérée, évoquant des souvenirs inoubliables et douloureux. Ils étaient gravés en lui, impossibles à chasser, inscrits dans ses veines comme le sang qui coule. Sans dire explicitement que sa situation était plus compliquée que celle des autres, il reconnaissait qu'elle était différente, une charge dont le poids était presque insupportable pour sa fille, la pauvre Aria qui avait dû supporter les dégâts de son paternel

« Je ne sais pas, peut-être que c'est le début de l'adolescence. Peut-être qu'elle grandit et commence à voir les choses sous un autre angle. Ou peut-être qu'elle a simplement réalisé que son père n'était qu'un bon à rien avec des penchants pour l'alcool , souffla-t-il en s'arrêtant pour prendre sa tasse et une profonde inspiration, puis posa finalement tristement celle-ci sans la boire. En ce moment, elle me fait bien comprendre que je suis la dernière personne au monde qu'elle souhaite voir et qu'elle me déteste. »

Les mots résonnèrent encore dans l'air, tout comme son regard empli de mépris et la porte claquée. Ce qu'il avait redouté pendant des années venait de se concrétiser. Ses yeux ne montraient plus la compréhension et le pardon, mais la dureté, aussi implacable que la pierre.

« C'est la première fois qu'elle me l'a dit, ou plutôt crié ce matin, avoua-t-il. Je dois dire que c'est plus difficile à encaisser que je ne l'aurais imaginé. »   
 
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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans une maison aisée d'un quartier résidentiel calme et serein. la faute - ou grâce - à ces nouvelles âmes qui se sont ajoutées au portrait de famille. il trouve toujours quelque-chose à refaire pour s'occuper.
ombres et névroses : quelques cicatrices ici et là, les restes des guerres menées, de son précédent métier.
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▬ Jeu 16 Nov - 16:41 ▬



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CODAGE PAR TETRADKE


Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




Il essaie encore, Jakob. Il tente le tout pour le tout, une avancée progressive pour arracher à cet ami les tourments qui l'assaillent. Il essaie, Jake, prenant sur lui pour ne pas pleinement s'emporter, cracher sa vision de la vie, la manière dont les choses selon lui devraient être faites. Homme de loin aux valeurs ancrées et à la vision peut-être trop simple, un penchant pour le terre-à-terre plus que prononcé. Il veut comprendre, il veut guider ; il a ce cœur sur la main qu'on ignore parfois puisque les mots semblent trop violents, trop directs. Mais la bienveillance suinte dans ce regard qu'il braque sur lui, l'écoute attentive de tout ce qui aurait à être confié. Les déboires et la tristesse, avant que l'invitation ne soit acceptée. Il voit l'avenir comme une promesse de mieux, une promesse de paix. Il veut croire en un meilleur à venir, Hanson, parce qu'il ne peut y avoir d'élan sans que la chute ne soit orchestrée. Et il comprend, paradoxalement. Il veut se croire à même d'entendre les démons qui oppressent l'homme à ses côtés, père isolé qui se doit de tout faire pour que sa fille ait des chances de pleinement s'élever. Mais le monde est mauvais, les salaires trop bas et l'infamie de ces rues ne cesse de croître, même en cet instant où ces paroles sont échangées. Le syndrome lui revient de plein fouet, ce besoin d'être utile, de palier au désespoir que ce regard laisse supposer. Il écoute, délaisse même quelques rictus sous ce qu'il peut lui raconter. Douze ans déjà, les années passent et défilent sans faire de bruit, imposant seulement leurs conséquences devant les regards surpris et terrifiés. Douze ans, il comprend largement où se posent les problèmes, où les craintes peuvent naître maintenant que l'adolescence fait son chemin. Le cycle de la vie reprend, crachant les insécurités qui sont à insuffler – et celui-là semble se les prendre de plein fouet. En un mélange de culpabilité, en un vortex de doutes qui corrompt l'âme jusqu'à provoquer la cécité. Il s'égare, il se laisse drainer par cette spirale infernale, mais inévitable. Et lui, Jake, il ne peut que soupirer maigrement, ses billes brunes allant et venant sur les alentours pour ne pas accabler davantage l'ami qu'il a ici traîné. Le récit persiste tandis qu'il mord sa langue, retient tout ce qu'il aurait à faire entendre. Il prend le temps de tout analyser, du mieux qu'il le peut, d'un point de vue biaisé par ses propres croyances, son propre vécu. Puis le couperet, les faits endurés. Les mots qui hanteront encore l'esprit puisque c'est la première fois qu'il doit composer avec ces mensonges crachés. Le sourire est bref qui lui vient, inscrit de moitié sur les lippes, en un cocktail de compréhension et de compassion. Ils font mal, ces dires – mais ils finissent un jour par s'effacer au profit des pardons et des discussions provoqués. « It's just the beginning, man. » Ça n'a rien de rassurant, mais ce sont les faits. Là encore, il veut bien faire, s'y prend comme il en a toujours eu l'habitude ; l'aide par le tact mal employé.

« Listen... ; il ne sait pas vraiment comment s'y prendre, il voudrait avoir de meilleurs conseils à lui offrir. Des choses plus enjolivées, dignes des récits dans lesquels on se plonge pour chercher un semblant de paix. Il aurait voulu taire la nécrose qui s'avance jusqu'à l'éther et la conscience, mais la réalité est mauvaise, parfois tortionnaire. Il le sait, il l'a trop vécu – il s'est pris des lames en plein cœur qui n'étaient finalement que des syllabes sans valeur. Elles blessent, mais forcent également l'être à devenir meilleur. Ya're not useless, ya know. I mean it. Ya raised her alone, man. Ya tried yar best to give her a good life, a good situation, ya can't denied that. No one's gonna denied that. Parce qu'ils n'oseraient pas, parce que beaucoup abandonnent en cours de route face aux difficultés, devant l'engeance de la précarité qui touche Detroit et ses allées. Lui, il tient ce front délicat entre la pourriture qui émane de cette ville qu'ils ont à servir et ce bout de femme qui lentement s'élève en une supernova prête à imploser. It won't be the last time she tell that sort of crap but in the end, it's just lies. » Il hausse les épaules, Jakob. Il hausse les épaules parce qu'il ne parvient pas à trouver de meilleure façon de dire les choses. Ce ne sont que des mensonges qu'ils crachent, ces jeunes inconscients, parce qu'ils ont cette quête de découverte, ce besoin de liberté – sans en imaginer les barrières qui entourent ce simple fait. Ils croient en un monde simple parce qu'ils ignorent la gangrène qui pullule. « All the clichés they says about teenagers, man, it's all true. I was in yar shoes few years ago, I will again in one year or two with Aby, then again with Frank... but it'll pass. All ya have to do, it's learn from what she said and prove her she's wrong. It's hard and complicated, but ya have to. » Certain de ce qu'il avance, les paroles comme offertes pour guider les futurs pas. Il voudrait pouvoir lui conter l'avenir, Jake, à l'image de ces bons samaritains qui ne doutent pas du monde qu'ils ont à fouler. Mais il ne fait que supposer, s'en remettre à ce qu'il a traversé – il veut croire que celui-là parviendra à se redresser, à marcher la tête haute, rien que pour récupérer cette confiance brisée. « Really, don't be so hard on yarself. What happened can't change, but ya've the opportunity to do more than never day after day. » Faire au mieux, accepter ses erreurs. Faire au mieux, avancer, donner un peu de baume aux plaies qui ne peuvent être cicatrisées. « Ya know, I can see now why she get along so well with Aby, they're the same... » Outre le fait que James soit là pour rétablir certains faits quand Jake n'a pas les mots pour tout apaiser, outre le fait qu'il peine encore parfois à encaisser l'évocation du géniteur qu'il n'a pas su pleinement briser. Mais ces tourments sont siens qu'il ne tient pas à lui infliger. Pas ici, pas maintenant, pas en sachant cette torpeur dans laquelle Camille se laisse drainer. « Why did she told ya that by the way ? »         





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“You've nothing but war inside you” ; they said. And I spoke to God today, and she said that she's ashamed and I feel the same. Arms wide open, I stand alone. I'm on the wrong side of heaven, and the righteous side of hell. »
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Camille Bakker
Camille Bakker
Martyr

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▬ Ven 2 Fév - 18:03 ▬


W E L L


    Parmi toutes les atrocités qu'il avait déjà endurées dans son métier, parmi toutes les fois où il avait été victime de violences et de brutalités qui laissent des cicatrices, les mots de sa fille demeuraient les plus poignants à encaisser. La haine dans son regard était tangible, et la colère dans sa voix aussi glaciale qu'une nuit d'hiver. Tout ça était bien réel, et tout "ça” lui déchirait le cœur. Il fixait le fond de sa tasse, observant les bulles de café éclater, comme s'il espérait y trouver une réponse à tout ce chaos. Mais il n'y en avait pas, pas plus qu'il n'existait de solutions miracles dans la vraie vie, contrairement aux contes de fées. Et la vraie vie, elle était une chienne sans "happy-end."
À peine releva-t-il les yeux de sa boisson lorsque les mots parvinrent à ses oreilles. Il eut à peine un sourcil arqué en réponse à ce genre de pseudo-encouragement, comme si cela allait lui offrir ce qu'il cherchait. Qu'est-ce qu'il cherchait vraiment ?

« Ça n'a rien d'extraordinaire, enfin... On ne va pas me décerner une médaille parce que j'ai réussi à l'élever et qu'elle n'est pas devenue un monstre. »

Des couronnes, des fleurs et des confettis pour avoir accompli cet exploit ? La pensée était tout simplement absurde à ses yeux. Il considérait simplement avoir fait son devoir, ou du moins avoir essayé, et l'idée de recevoir une récompense pour cela était tout à fait déplacée.

« Ce ne sera pas la dernière fois ». Évidemment, il n'était pas dupe. Il savait très bien que l'adolescence promettait d'être une véritable montagne russe émotionnelle. Et si Aria avait hérité ne serait-ce qu'un brin de son caractère entêté, il y avait de quoi redouter le pire. Pour Camille, son propre passage à l'adolescence n'avait pas été une période de gloire, loin de là, et il n'avait aucune envie d'imaginer les tourments que sa fille était capable de lui infliger. Un soupir las s'échappa de ses lèvres, sa main passant sur son visage comme un geste de résignation. Tout ce qu'il désirait à cet instant, c'était d'être n'importe où ailleurs, loin de tous les soucis qui l'assaillaient. « Si tu es déjà un expert avec les tiens, puisque tu sembles bien rôdé, pourquoi ne prendrais-tu pas en charge la mienne le temps que la tempête se calme, et je la récupérerai ensuite ? » Son regard portant une supplique à peine dissimulée, comme une bouteille à la mer cherchant un secours. Peut-être que cela serait plus simple, la solution qu'il cherchait tant, n'est-ce pas ? Une de plus ou de moins, est-ce que Hanson remarquerait vraiment la différence ? Encore un soupire qui s’envola.

« Parce qu’elle a été refusée dans plusieurs groupes d’activités extrascolaires. Forcément, là où il faut les deux bras. »

Et bien sûr, aucun tact n'avait été utilisé lorsqu'il avait fallu la refuser, ce qui ne fit qu'accentuer son mécontentement.

« Elle ne veut pas suivre des activités avec des personnes “comme elle”, ajouta-t-il en mimant les guillemets. Aria refuse d'être catégorisée comme handicapée. Je comprends... mais je ne vois pas comment lui faire accepter le contraire. Après tout, qui le voudrait, hein ? »

Personne.  
Personne dans ce foutu monde pourris.
Personne ne souhaitait être confronté à cette réalité. Et ceux qui étaient déjà dans cette catégorie depuis longtemps méritaient toute l'admiration pour leur force de caractère, car le monde pouvait être incroyablement cruel envers eux, sans leur offrir grand-chose en retour.

« Ça m’a mis hors de moi quand elle m'a dit ça. J'avais vraiment envie de voir ces enfoirés et de leur mettre ma main dans la figure »

Il serra les poings rien qu'en y repensant. Ils n'étaient rien d'autre que des parasites qui méritaient d'être écrasés.

« Je ne peux pas revenir en arrière, je le sais. Mais je ne sais pas non plus quoi faire pour elle. Je ne peux pas prendre son fardeau, sa douleur, ou toute la méchanceté qu'elle endure. Je ne peux pas non plus m'amputer le bras pour le lui donner, et Dieu sait que je le ferais sans hésiter. C'est affreux, Jak, conclut-il, plus abattu qu'il ne l'aurait voulu. Je ne sais pas comment aider ma propre fille. »  
 
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▬ Dim 10 Mar - 17:13 ▬



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Il y a cette latence dans le monde, une lenteur effroyable qui prend la course habituelle de l'univers pour faire traîner les tourments qui subsistent ; les litanies mauvaises qui soulèvent de peu les effluves de l'impuissance. Elle rôde, garce. Elle s'immisce là où les failles sont en train de se creuser – il observe les traits de l'ami, et il a cette impression de déjà-vu. Un rappel du passé, des larmes qui coulaient et des colères qui explosaient. Un vortex violent qui prend pour cible ceux qui ne parviennent déjà plus à se relever. Il y a cette latence dans le monde, une lenteur effroyable qui laisse résonner les paroles qu'il essayait de lui confier. Des vérités que tous doivent entendre, aussi ridicules soient-elles. Des encouragements, aussi, pour que le cœur soit à même de tout encaisser – une barrière reconstituée des cendres que quelques syllabes peuvent avoir soufflé. Il parle en connaissance de cause, l'ancien soldat ; il tient la prestance qu'il a toujours possédé, mais certaines phrases, certains instants refusent encore de se défaire de la mémoire. Façade. La parfaite image du père qui réussit, mais les efforts derrière sont bien souvent silenciés – les maux avec eux dans la foulée. Il a acquiescé, Jake, en un sourire quand supposition est faite de s'en occuper. Il le ferait, s'il lui demandait. La garder une semaine, peut-être deux, rien qu'un temps pour qu'il puisse souffler – se retrouver. Pour que les épaules puissent perdre un peu de ce poids qui accule et oppresse. Pour que l'aube soit plus claire que les précédentes ; pour que l'espoir puisse revenir et, dans son sillage, déposer ces parcelles de sérénité dont ces deux-là ont tant manqué. Il le ferait, Jake, si le choix lui était donné - mais il se contente d'un sourire, d'une courbe pleine de compréhension et de compassion. Les mots ne suffisent pas, mais la présence reste et perdure ; un pilier qu'il peut lui devenir si nécessité en vient à l'écraser. Mais la latence du monde, celle qui frappe cet instant précisément... elle est faite de fiel, d'une brutale réalité quant à la déchéance de l'humanité. Il écoute le récit des faits, le sentier qui a guidé à ce qu'il peine à assumer. L'handicape pour éloigner ce petit bout de femme de la normalité ; il en a serré les dents pour ne pas s'emporter sur ceux qui, de toute évidence, ne sont pas à portée. Ça l'a mis hors de lui, et ça provoque ce même sentiment chez l'homme qui s'est d'ores et déjà trop attaché à cette gosse et son père dépassé. Non, il ne peut rien faire, personne ne sera à même d'y changer quoi que ce soit – mais ils ont ce pouvoir qui se tient à leur portée, l'art du soutien dans ce qu'elle souhaite revendiquer. Elle n'est pas comme les autres, elle est bien plus que les autres. « Look... Il a ces idées qui lui viennent comme le monde reprend son rythme. Les alentours qui se gorgent de vie, la ville qui recommence à pulser ses battements irréguliers. Il croit pouvoir changer bien des choses, Hanson. Il a cette ambition des années passées, qui se décuplent à défaut de s'apaiser. Il a cette volonté, l'homme, de parfaire un peu ce temps qu'ils ont encore à savourer. I don't know what to say, but in the end... I want to think she's right when she said she doesn't want to be different, ya know ? 'Cause she's right, well almost in a way, she's gonna be better than anyone else with two legs or two hands, who's fuckin' cares. » Il a haussé les épaules, les paroles décousues, mais l'esprit bien ancré sur ce qu'il essaie de lui faire entendre. « Tell her that, everyday. She's not like them, it's a fact but it doesn't mean she's less. » Les syllabes qu'il tente au mieux d'assembler ; tentative qui se multiplie, comme une nouvelle mission donnée.

Il a tiqué, pourtant.
Il cherche encore à perfectionner ce que l'esprit s'est mis à supposer.

L'extérieur qu'il observe, la course du temps qui dirige les spectres qui vont et viennent – silhouettes désarticulées qui ne jurent plus que par cette survie. Il les voit, ceux qui s'activent sans avoir à se battre pour encore un peu prospérer. Ils vont et viennent, sans lutter. Il s'agace en silence, Jakob, rien qu'en ruminant les paroles de celui qui se tient à ses côtés. « What was it ? The things she wanted to do ? » Une idée, des précisions. Parce qu'il commence à avoir du temps, malgré lui. Parce qu'on essaie de l'évincer de cette place qu'il s'est approprié – l'âge en ennemi désigné, sa grande gueule en alliée de ce dernier pour ne rien arranger. On veut le voir partir, on veut que ses valeurs et ses critiques n'aient plus de voix dans les locaux qu'ils ont tous les jours à fouler. Du temps, il en possède de plus en plus – sans vouloir le voir, mais il en vient à imaginer pouvoir le mettre à profit. « I could help. Ya tell me what she wants to do and I'll try to find a place where she can have it. » Les relations qu'il est prêt à user pour parfaire au moins ces faits, offrir comme un semblant de sérénité à Camille qui se laisse lentement sombrer. Il ne dira rien, il lui laissera récupérer l'amour de cette gosse qui peine à trouver une place dans le pathétisme de cette triste cité. « I would even teach her maself if I can and ya know it. » Une main tendue, immatérielle, mais sincère. Une main tendue pour permettre à celui-là de relever la tête, prendre une profonde inspiration, lever les yeux pour observer l'aube qu'il est en train de lui désigner. Une main tendue, parce qu'il refuse de laisser ceux qui lui sont proches dans cet enfer quand ses pas à lui l'en éloignent depuis des années. « C'mon, man, if I can do anything, I would. So just... let me help, alright ? I know how ya can be a pain in the ass when its relate to help and shit but, just let me try. For her to feel better and for ya to gain some strenght before the next storm. » Les prunelles qui insistent, qui tiennent à appuyer cette proposition dans l'esprit du fantôme décrépit qui doit réapprendre à respirer.          





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▬ Sam 20 Avr - 20:18 ▬


W E L L


    C’était ça, être parent ? Ressentir toute la misère de sa famille comme si elle était celle du monde entier et se sentir impuissant face aux événements ? Ne pouvoir apporter ni réponse, ni solution ? C'était horrible, et le sentiment naissant au plus profond de ses entrailles lui donnait autant envie de vomir que de fracasser les premiers malheureux à portée. Et s’il n’avait pas un tant soit peu de retenue, il aurait déjà explosé depuis bien longtemps. Et bordel, c’était douloureux de retenir une telle pulsion qui – avait-il envie de croire - était légitime. Ne pas savoir comment être réellement là, comment vraiment l’aider, c’était ce qui était le plus affligeant. Sa présence n’apportait pas l’issue de secours espérée. Il voulait mieux pour elle, elle méritait d’avoir mieux. Néanmoins, ressasser le passé en boucle et se morfondre sur ce qui n’allait pas ne risquait guère d’y changer grand-chose.

Parfois, Camille se demandait s’il avait eu la bonne idée de rester ici. Si les choses auraient été différentes s’il était dans une autre ville que Détroit. Si la chance aurait été autant présente pour Aria que pour ses fiançailles loupées. Mais ce n’était que des suppositions, des "si" éphémères qui n’avaient pas le pouvoir de changer les faits. Ni même de lui donner un quelconque espoir. C'était trop tard, point à la ligne. Il fallait s’y faire.
Mais les mots de Jak n’avaient pas l’effet escompté. Ils ne permettaient pas à ses épaules de se décontracter et la pression de retomber. Et pourtant, il l’espérait, il y comptait. Camille s’était dit une fois qu’un groupe de parents dans une situation similaire serait idéal. Une sorte de réunion de confession, où il serait possible d’exposer clairement ses doutes, ses peurs et ses peines. Comme les groupes d’alcooliques anonymes, sauf qu’à la fin, il n’y avait pas réellement de solution, pas de rédemption, ni de médaille pour bonne conduite. Les faits restaient les mêmes. Et finalement, pour un homme qui n’appréciait pas tant de dévoiler sa vie, il aurait fait tache au milieu des autres. Une perte de temps et certainement d’argent.

    La tasse de café entre les doigts, il la porta à peine à ses lèvres avant que l’arôme amer ne soit complètement froid. Avant que ce soit complètement futile de l’avoir commandée. Les yeux roulant vers le ciel sur la vérité que proférait un peu trop aisément son voisin.

« Moi j’suis un emmerdeur ? Tu t’es vu du con »  

Grondement entre les dents, mais grondement tout de même. Si Camille n’était pas un amour à supporter au quotidien, il était clair que son voisin ne l’était pas non plus. Est-ce que Jakob était pire ? Probablement. Il n’en mettrait pas sa main à couper, mais certainement qu’il parierait sur cette affirmation silencieuse. Un soupir échappa, un regard sur l’extérieur, il n’était pas certain qu’avec même toute la bonne volonté du monde, il soit possible de réaliser son souhait

« Elle rêve de faire du baseball. »

Mais jusqu'à preuve du contraire - à moins qu’il n'ait pas reçu le mémo - il n’avait encore jamais vu une équipe de ce sport avec des personnes handicapées. Non pas qu’il cherchait à être défaitiste une fois encore, mais il fallait bien voir la réalité en face et accepter que tout n’était pas aussi accessible que ça.

« C’est une fan de cette équipe là... Qui vient d’Géorgie... Savannah Bananas* »  

Un nom qui, bien qu'il ne soit pas des plus glorieux, avait le don de faire sourire la petite lorsque lui-même n'y parvenait pas. Cette simple mention lui inspirait l'envie de veiller jusqu'à tard pour obtenir un billet à la meilleure place et faire la queue à la fin du match pour obtenir une dédicace. Tout cela juste pour voir son visage s'illuminer encore un peu. Il aurait presque esquissé un sourire en y repensant, s'il n'était pas accablé par toute cette complexité.

« Je ne veux pas paraître défaitiste, mais franchement, c’est ardu. Ardu de ne pas me sentir coupable. Ardu de résister à l'envie de tout faire partir en fumée, ou simplement de la regarder sans me flageller intérieurement. Soupira-t-il. Mais bon, soit. Allez, si tu as des contacts, déploie tes relations. Si tu y parviens, je te promets d'offrir la meilleure bouteille de whisky du pays pour Noël. »

bananas*:
 
 
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Your fire is burning my mind. Is it love or is it lust?. Something that I just can't describe. Am I the one and only? 'Cause you're the only one. It felt so long and lonely. Waiting for you to come. It's looking bright and early. I'm willing to close my eyes
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