Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie

Je suis de retour de mes vacances qui ont été à la fois bien trop rapides et un peu longues. Je dois avouer que Detroit ne m'a pas manqué, et ça a été assez plaisant de passer du temps seul avec mon grand-père – ma grand-mère ayant préféré rester en ville – mais je me suis aussi langui de certaines choses en ville. Mes proches m'ont manqué, mes amis aussi, et parmi eux, une jeune femme que je ne connais que depuis peu, mais avec qui j'ai tout de suite eu un bon feeling. Mes échanges avec Tatiana sont restés brefs, aussi bien parce que je ne voulais pas être trop envahissant que parce que je savais parfaitement que mon grand-père trouverait bizarre que je sois collé à mon téléphone. Je ne suis pas un grand fan des nouvelles technologies, c'est l'un de nos points communs, il aurait donc flairé quelque chose si j'avais écrit un peu trop de SMS. Enfin, y avait-il quelque chose à flairer ? Je ne crois pas.

J'ai quelque peu menti à Tatiana en prétendant que je voulais envoyer un cadeau à son chiot, parce qu'elle a plutôt eu droit à une carte postale très traditionnelle avec un message assez banal écrit au dos « Je passe de bonnes vacances en Italie. Preuve de ma pensée pour vous deux, maintenant je vais profiter des glaces. Bon séjour à Detroit. ». J'ai probablement payé plus cher les frais d'expédition que si je lui avais apporté directement chez elle, mais peu m'importe : c'est le geste qui compte, et j'aime bien laisser une trace écrite de ma main. Avec le temps du voyage, je pense qu'elle n'a dû arriver que quelques jours avant mon retour à Detroit, mais elle ne m'en voudra pas. Au cas où ce serait le cas, j'ai décidé de lui rendre une visite surprise avec un petit souvenir sous le bras. Ou plutôt deux : un pour elle, et un pour son monstre !

J'ai attendu le week-end histoire d'être certain qu'elle soit chez elle, et j'ai pris la route en milieu de matinée, espérant simplement ne pas arriver trop tôt. Après tout, j'ignore si j'ai affaire à une grande dormeuse ou pas ! Lorsque je me stationne devant son appartement, j'hésite une ultime fois. Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ? C'est peut-être un peu tard pour y songer je crois ! Soupirant contre ma bêtise, je finis par me diriger vers la porte d'entrée du bâtiment, et j'y entre avant de gagner l'étage où elle vit. Après avoir vérifié le nom sur la sonnette, j'y appuie une première fois et je patiente jusqu'à ce que Tatiana vienne m'ouvrir. Je suis assez rassuré lorsque j'entends le bruit de pas à l'intérieur de l'appartement, et plus encore lorsque c'est elle qui ouvre. Je ne me suis donc pas trompé d'adresse ! Un sourire ourle mes lèvres, et je prends la parole d'un ton plus détendu que je ne le suis réellement.

« Salut, je ne t'ai pas tirée du lit j'espère ? Je me suis dit que les frais de port du cadeau étaient trop élevés, alors j'ai décidé de l'apporter moi-même. »

L'excuse du radin est un peu grosse, mais est-ce bien grave ? Je joins le geste à la parole en soulevant le sachet que je tiens à la main, lequel contient deux cadeaux soigneusement emballés. Le premier est un jouet pour chien on ne peut plus banal en forme de piment qui pouic quand on mord dessus, et l'autre est un piment en céramique décorative avec un visage souriant, marqué d'une phrase « mets du piment dans ta vie ! ». Un conseil que je devrais peut-être appliquer à moi-même ?

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Une foi qui ne doute pas est une foi morte

Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie

Fight so dirty, but your love so sweet Talk so pretty, but your heart got teeth Late night devil, put your hands on me And never, never, never ever let go

ft. @Milo Valentino

Tatiana n’avait pas eu de nouvelles de Milo depuis quelques jours, disons qu’elle n’avait pas non plus eu envie de le déranger pendant ces vacances, il avait bien le droit de profiter. La brune avait continué sa petite vie en allant travailler, faisant son sport, s’amuser avec son chien et plus encore. Un quotidien qui ne la dérangeait pas forcément. La brune avait été particulièrement ravie d’avoir reçu la carte postale et à peine l’avoir lu, elle s’était empressée de l’accrocher dans sa cuisine, à son frigo, là où elle y mettait tout un tas de petits souvenirs, que ce soit des cartes postales où des photos : certains avec son frère, d’autres avec des amis. Il y en avait même une avec sa mère, qu’elle avait pris soin de protéger avec un film plastique adhésif.

Ce matin-là, la brune ne s’attendait pas du tout à de la visite quand on sonnait à sa porte et Angelo s’agitait soudainement en aboyant, allant vers la porte, reniflant en dessous, avant de sautiller encore plus. Qu’est-ce qu’il avait ce petit démon ? Forcément, elle ne s’attendait pas à ce qui se trouvait derrière la porte, alors qu’elle l’ouvrit, dans un premier temps, elle clignait des yeux, assez surprise sur l’instant. Un sourire se dessina sur son visage rapidement, alors qu’elle sentait une soudaine joie l’envahir. C’est que cet idiot avec sa bouille d’ange lui avait manqué, quand même. Il ne fallait pas longtemps à la brune pour s’agiter et venir sauter sur Milo, l’enlaçant, croissant ces jambes autour de sa taille et ces bras autour de son épaule. Un enfant. Cette nana savait être un putain d’enfant. “T’es rentré ! Ta bouille m’avait trop manqué !”

Forcément, quand elle était contente, ce petit bout de femme n’avait aucun filtre. La jeune femme sourit de plus belle, lui faisant un bisou sur la joue, avant de descendre de son perchoir improvisé, le faisant entrer chez elle, avant de refermer la porte. “Alors ces vacances ? C’était cool ? Tu es revenu quand ?” Parce qu’il ne l’avait même pas prévenu en plus de ça ! Mais l’idée de la surprise était trop mignonne, comment pourrait-elle lui en vouloir ? Est-ce qu’il y avait une raison pour bouder ? Et pourquoi pas ? Même avec ces proches amis, la brune savait se mettre à ronchonner. Angelo arrivait bien vite en sautillant sur la jambe de Milo, sous le regard amusé de Tatiana, qui ne pouvait s’empêcher de rire. “Je comprends mieux pourquoi il était si excité. Il t'a reconnu derrière la porte.” Cette boule de poils semblait énormément appréciée l’italien et c’était trop mignon. Mais qu’est-ce qui ne l’était pas quand cela concernait son chien, hein ?

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Tatiana talk in #515C75

Je m'attends à ce que Tatiana récupère le sachet que je m'apprête à lever pour le lui présenter, au lieu de quoi elle me saute littéralement dessus, ce qui me fait presque lâcher ce que je tiens ! Dans un réflexe inconscient, je glisse ma main libre sous la jeune femme pour éviter qu'elle ne retombe et ne me brise la nuque au passage, et je ne me rends compte qu'un peu trop tard que l'endroit où je l'ai posée n'est pas franchement adapté à la situation. Il ne me faut que quelques secondes pour remarquer ma bêtise et retirer ma main comme si je venais de me brûler, mais j'ignore si ça a été suffisant pour que l'intéressée ne remarque rien. Je l'espère vraiment, même si ce n'est pas franchement ma faute compte tenu de ses salutations surprises !

Finalement, après un instant aussi long que furtif, elle lâche prise pour retrouver la terre ferme et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire à la fois gêné et amusé. On peut dire qu'elle réagit avec franchise, et je suis à la fois ravi et rassuré qu'elle soit contente de me revoir. Essayant de dissimuler le sourire stupide que cette constatation dessine sur mes lèvres, je lui emboîte le pas à l'intérieur avant de m'arrêter pour observer les environs. Elle a eu l'occasion de visiter mon intérieur, mais moi non, et je suis curieux de voir dans quel type d'endroit elle vit ! Pourtant, je n'insiste pas et je reporte rapidement mon attention sur elle quand elle se glisse à mes côtés, avant de baisser les yeux lorsque le monstre poilu charge à son tour.

« Tu prends tes désirs pour des réalités je crois, il a simplement entendu quelqu'un. Ce n'est pas censé être un chien de garde ? Je me baisse le temps de le gratifier d'une rapide caresse sur le dos, puis je me redresse afin de tourner la tête vers Tatiana. Je suis rentré avant-hier, c'était bien, on a été rendre visite à la famille. Ça faisait presque un an que je n'y avais pas été, c'était agréable, ça change de Detroit. »

Je ne précise pas que je suis parti avec mon grand-père, non par honte, mais parce que je ne détaille pas forcément ma vie privée, même à mes plus proches amis. Qui plus est, j'ai l'habitude que les gens trouvent étrange que je sois aussi proche de lui. La plupart des jeunes de mon âge ne voient leurs grands-parents qu'aux fêtes de famille, et encore ! Ce n'est pas mon cas, je crois que je passe plus de temps chez eux que chez mes propres parents.

Inspirant profondément, je lève finalement le sachet que je traîne depuis quelques instants.

« Des souvenirs. Un pour ton monstre, et un pour toi quand même, parce que ça ne se fait pas d'arriver les mains vides. Même si, techniquement, j'ai déjà un cadeau. Ce n'est pas une glace, désolé, mais elle aurait mal supporté le transport. Je hausse les épaules avant de me taire, puis une réflexion stupide m'échappe : Ça te va bien cette tenue. »

Au moment où je lâche ça, je le regrette. Pourquoi est-ce que j'ai jugé utile de souligner que j'avais remarqué qu'elle porte une tenue assez légère ? Et pourquoi est-ce que je dois préciser que c'est agréable à regarder ? Si je pouvais revenir sur mes paroles, je le ferais certainement, mais comme ce n'est pas possible, je me contente d'essayer de rattraper le coup très maladroitement.

« Tu attendais quelqu'un ? Je ne compte pas t'embêter très longtemps ! »

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ft. @Milo Valentino

“Que tu crois mon cher. Mon chien reconnait les gens !” La brune montrait une certaine fierté, mêler à d’avantage d’amusement, face aux mots de l’italien. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, avant qu’elle ne lui tire la langue, dans une bouille terriblement adorable. Elle était plutôt contente de constater qu’il avait passé de bonnes vacances, c’était toujours le plus important, d’autant plus qu’il avait pu profiter de sa famille. Dans le fond, elle se disait qu’il avait cette chance de pouvoir en profiter, presque quand il le voulait, et d’un autre côté, cette notion de famille semblait inconnue à Tatiana. Elle ne connaissait personne d’autre que son père et son frère, peut-être quelques cousins et des oncles qu’elle aurait vus très rarement, mais il n’y avait rien qui indiquait que la brune était réellement proche d’eux. “Tu m’étonnes. Et tu as sûrement dû avoir de la chance avec la météo.”

C’était plutôt agréable de se dire qu’un ami avait pu se détendre ailleurs qu’à Détroit. Cette ville semblait si sombre avec son lot de malheur que c'en était parfois déroutant. Même si Tia faisait tout son possible pour voir cette ville autrement qu’un trou à cauchemars et les rencontres qu’elle avait faites jusqu’à maintenant l’avait grandement aidé à apprécier cette ville. La jeune femme posait le regard sur les cadeaux qu’il lui avait apportés, avant de relever ces yeux bleus vers son visage, et c’est à cet instant qu’il lui disait quelque chose qui la surprendra. Automatiquement, la brune sentit ses jours se rougir, ce n’était pas comme si elle avait l’habitude qu’on lui dise ce genre de choses. Enfin, si, mais ça c'étaient des mots qui sortaient des charots et des gros lourds habituels. En ce qui concernait Milo, c’était différent et forcément que ça touchait la brune plus qu’elle ne voulait l’avouée. “Merci. Je la mettrai plus souvent, si tu aimes bien à ce point.”

La brune rit doucement, autant pour se détendre elle-même que pour taquiner Milo. Parce que dès qu’elle en avait l’occasion, elle n’hésitait pas une seule seconde. Ces petits sourires gênés lui allaient tellement bien, il était mignon quand il s’y mettait ce bougre. Tatiana niais de la tête doucement à sa question, alors qu’elle ouvrit le premier cadeau en même temps. “J’attendais personne et tu ne me déranges pas. Tu peux rester autant de temps que tu veux. Tu veux boire quelque chose ? Il y a du café de fait. Bon, il ne sera pas meilleur que le tient, j’avoue. Et j’ai des croissants si tu as faim.” Elle indiquait la cafetière d’un doigt, les croissants ensuite avant de sortir le petit jouet du chien. Son regard se posait sur Angelo, un sourire aux lèvres, alors qu’elle appelait sa petite boule de poils en faisant couiner le jouet, qui l’intéressait tout particulièrement. “Regarde bébé, un cadeau de Milo.~” Cette petite voix toute mignonne quand elle parlait à son chien, qui démontrait toute sa tendresse et son amour pour Angelo, qui attrapait le jouait et s’acharnait dessus en partant dans son panier. Au moins, il allait être sage pour un petit temps.

La brune passait bien vite à son cadeau, trouvant mignon ce petit geste. C’est que l’italien avait pensé à elle et forcément qu’elle allait trouver cela terriblement adorable de sa part. La jeune femme sortait son cadeau, cette sculpture avec cette petite phrase. “” Met du piment dans ta vie”. C’est parfait ! Merci.” La brune ira le remercier, d’un baiser sur sa joue, alors qu’elle regardait un peu autour d’elle, cherchant la place parfaite pour la poser, avant que son regard ne se poser sur une petite commode où il y avait quelques petits objets de décorations. Le genre de truc qu’on achetait chez Ikea pour ne pas avoir l’impression que l’appartement était vide. Elle irait pour bouger quelques trucs, posant le cadeau au milieu, repositionnant le reste, avant de faire quelques pas en arrière, tendant les bras, formant un rectangle avec ces doigts, comme si elle observait quelque chose de bien précis. “Et… Nickel.”

Visiblement ravie de l’emplacement choisi, Tatiana retournait auprès de Milieu, presque en sautillant, les bras croisés dans le dos, un sourire aux lèvres. Dans l’optique de venir taquiner un peu plus l’italien, elle ira se planter en face de lui, se levant sur la pointe des pieds en lui offrant son plus beau sourire. “Alors comme ça, même en vacances, tu penses à moi ? Et en plus, tu me fais une surprise ? C’est trop mignoooon, Gueule d’Ange.” La jeune femme rit doucement, c’est idiot lui avait vraiment manqué. Il n'y avait aucun doute la dessus, encore moins quand on la voyait l’embêter à peine arriver. La demoiselle, amusée par tout ça et qui affichait de la joie à cette surprise rien que dans le regard, ira se servir une tasse de café. “Oh, j'oubliais ! Merci pour la carte postale.” La brune posait les yeux sur son frigo où était posé pas mal de ces petits souvenirs, dont la carte postale. Comme quoi, même inconsciemment, elle lui mettait une certaine importance.

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Tatiana talk in #515C75

« Oh, tu t'habilles comme tu le souhaites, tu t'en sors plutôt bien à ce niveau. »

Elle a toujours été bien habillée lors de nos rencontres, ça lui a d'ailleurs valu les regards appuyés de ces types le jour de la sociabilisation pour chiots. Je me sens bête de parler chiffons avec elle, mais je suis content que ça lui ai fait plaisir ! On est souvent avares de compliments, alors j'essaye d'en faire lorsque je le pense, mais c'est plus gênant avec les femmes, je dois l'admettre. Sauf lorsqu'il s'agit de Cornelia, mais c'est différent.
Lorsqu'elle me propose quelque chose à boire, je finis par accepter. Je n'ai pas spécialement prévu de rester puisque je voulais juste lui apporter les cadeaux, mais je ne vais pas refuser pour autant.

« Eh bien va pour le café, ce sera suffisant, j'ai déjà mangé. »

Et je ne suis pas un gourmand, même pour les glaces italiennes, je l'avoue ! Je suis assez content de voir que le jouet plaît au monstre, même si j'imagine que les chiens apprécient tout ce qu'on peut leur offrir. C'est toujours plus agréable que de voir le visage blasé de ma sœur lorsque je lui offre ce qu'elle voulait pour son anniversaire ! Reste à voir si Tatiana va goûter à la banalité du cadeau que je lui ai déniché. C'est un truc typique des touristes, et son vendeur a été assez étonné que je lui en prenne un puisqu'il me connaît depuis que je suis enfant. Ça l'a pas mal amusé quand je lui ai dit que c'était pour plaisanter avec un ami ! Je crois que ça peut fonctionner sur Tatiana, et elle le confirme en me remerciant d'une bise, geste bien plus familier que tous ceux que mes amis proches peuvent se permettre. Je n'en attendais pas tant, mais je ne vais pas râler pour autant ! Un sourire ourle mes lèvres tandis qu'elle installe l'objet au milieu de ses autres décorations, puis il s'accentue quand elle revient vers moi pour me lancer quelques taquineries. Je hausse les épaules avant de répondre d'un ton faussement neutre.

« J'ai obéi à tes ordres, rien de plus. Je fais référence à sa dernière remarque lorsqu'elle a quitté mon appartement avant mes vacances. Et puis j'étais bien obligé de penser à toi avec toutes les glaces qu'il y a là-bas. En plus, le propriétaire de la maison voisine a aussi un berger allemand, ça m'a forcément fait penser à ton monstre. »

Oui, je trouve des excuses et je n'en ai pas honte ! Je lui emboîte finalement le pas quand elle se rend dans sa cuisine, et je remarque la carte postale affichée sur le réfrigérateur. Je ne pensais pas qu'elle l'aurait gardée, ou du moins qu'elle allait l'installer à la vue de tous. Ça m'amuse et ça confirme qu'elle partage mon humour pas forcément très développé ! Un sourire ourle à nouveau mes lèvres.

« De rien. Elle a dû prendre son temps pour arriver, mais j'aime bien le côté désuet des cartes postales, c'est plus personnalisé qu'un SMS. Si j'avais su que tu en étais fan, je t'aurais acheté ça à la place du piment philosophe. »

Mes prunelles détaillent machinalement les environs, notant quelques interventions du monstre qui a commencé à dévorer certains pieds de meubles. C'est moins grave que je ne m'y attendais cela dit ! Je finis par reporter mon attention sur Tatiana, évitant de laisser mes yeux s'attarder un peu trop sur la partie basse de son anatomie, et je me concentre sur son visage avant de reprendre la parole.

« Et ça a été pendant ces quinze jours ? Tu es retournée faire de l'escalade, ou tu as été suffisamment occupée avec ton boulot ? »

Je réalise que je ne sais toujours pas ce qu'elle fait, et je décide que c'est peut-être le bon moment pour en apprendre un peu plus à ce sujet. Mais pas tout de suite, je vais d'abord attendre un peu de voir comment ça a été pour elle, puis je débarquerai avec mon habituel interrogatoire ! Mon attention se détourne une nouvelle fois pour se concentrer sur le chiot qui joue avec son nouveau jouet.

« Il a encore grandi. »

Merci captain Obvious.

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ft. @Milo Valentino

Décidément, Tatiana semblait être partout où il allait, alors même qu’elle n’était pas présente. La jeune femme ne put s’empêcher de rire, alors qu’elle attrapa un croissant, mordant dedans, en attendant son petit café. Elle en avait déjà bu trois, et elle allait devoir se calmer avant de se mettre à sauter partout. Elle était déjà assez surexcitée en temps normal, ce n’était pas le but que de l’être encore plus. Un sourire se dessinait à nouveau sur les lèvres de la jeune femme. “Les SMS c’est bien, mais pour ce genre de choses, les cartes postales et les lettres ça a tellement son petit truc en plus. Et tu peux les garder en souvenir !” Et Dieu seul savait à quel point elle aimait ce genre de petite chose, à un point qu’elle avait gardé toutes ces lettres échanger avec son frère. C’était tellement trop mignon, même si son écriture de moucheron ne lui avait pas toujours facilité la tâche.

Tia sirotait son petit café, tout en mangeant son croissant, parce qu’elle mourrait de faim et qu’elle avait, forcément, toujours pas bouffer, cette nouille. Cela lui apprendra à vouloir faire du ménage avant de se nourrir tiens. Son regard bleu se posait sur Milo, une petite moue adorable. “Sa a été, fatiguant surtout et j’ai failli mourir, genre deux fois, avec le boulot, mais sinon, tout s'est bien passé. Je n'ai qu’un bleu à la cuisse gauche et un hématome à l’omoplate droite.” Elle appuyait ces paroles en montrant son omoplate, en se retournant et dégageant ces cheveux, avant de hausser les épaules. “Heureusement, plus de peur que de mal, mais j’ai douillée les premiers jours.” Par chance, le bleu commençait à disparaître, et elle n’avait pas l’air plus perturber que ça face à ce genre de situation. Il faut dire qu’à l’armée, c’était pire que ça. Et elle avait déjà eu des blessures plus grave que ce qu’elle avait actuellement, dont une cicatrice dans le bas du dos, signe qu’elle avait reçu une balle.

Dans ce genre de moment, elle était obligée de se tenir tranquille. Mais est-ce qu’elle en était seulement capable ? Absolument pas et le sport avaient été compliqués, à un point qu’elle avait fini par abandonner rapidement pour rentrer chez elle. “J’aurais bien voulu faire l’escalade, mais même le sport, je ne pouvais pas. Ce n'est pas faute d’avoir essayé.” Ouais, une véritable tête de mule. “Résultat, j’ai pris trois putains de kilos !” Il fallait bien que ça arrive et la brune ronchonnait sur l’instant, croisant les bras sous sa poitrine. Tatiana prenait les choses un peu trop à la légère, sûrement parce qu’elle est toujours toute seule et que personne ne s’en faisait pour elle. Même son frère ne s’en faisait pas pour la brune, sous prétexte que de toute façon, c’était le boulot, mais aussi parce qu’il avait conscience qu’elle était ce genre de nana à aimer l’action, ce petit brin d’adrénaline qu’elle aimait tant.

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Tatiana talk in #515C75

« On est d'accord. Enfin, tu peux toujours imprimer tes SMS, mais c'est moins pratique et pas franchement écologique. »

Pas que ce soit ma priorité principale, sans compter que ce n'est pas forcément plus écologique d'envoyer une carte postale qui traversa la moitié du globe, mais bon. En accrocher une sur son réfrigérateur reste plus « normal » et moins bizarre que de tapisser ses murs de sorties imprimante d'échanges de SMS. L'image me fait sourire, et ce n'est finalement que lorsque Tatiana reprend la parole que mon amusement s'envole. Au début où elle me parle de son boulot, je crois qu'elle plaisante en disant qu'elle a manqué de mourir. Après tout, ça arrive assez souvent qu'on dise qu'on va mourir d'ennui, non ? Sauf que je comprends finalement que ce n'est pas le cas lorsqu'elle dévoile un impressionnant hématome qui chasse tout sourire de mon visage. Mon regard passe de son bleu à son visage alors qu'elle a l'air de prendre ça à la légère. Elle est sérieuse, ou elle me taquine ? J'ai du mal à le savoir, surtout quand elle me parle tout à coup des trois kilos qu'elle a pris récemment. Je papillonne des paupières en essayant de démêler le vrai du faux.

« Attends, quoi ? Trois kilos ? C'est ce qui t'inquiète ? Je secoue la tête. Si ça te rassure, ça ne se voit pas du tout. Enfin, pas que j'ai suffisamment regardé pour savoir si tu as pris de quelque part, hein, mais globalement ça ne se voit pas. Bref, t'as saisi l'idée. »

Je me mets à bafouiller, c'est plus qu'embarrassant et je me sens ridicule. D'un côté, c'est assez normal de voir qu'elle a ce qu'il faut où il faut vu qu'elle a toujours été vêtue de manière assez... légère ? Le terme est un peu péjoratif, et c'est logique qu'elle porte des shorts vu la température ambiante, non ? Je soupire, sentant l'embarras me gagner, et j'espère simplement ne pas me mettre à rougir, ou ça va devenir vraiment gênant. Je remercie simplement mon bronzage récent qui devrait épargner une partie des dégâts, et plutôt que de m'enfoncer encore sur ce point-là, je choisis de rebondir sur la question de son boulot.

« Plus sérieusement, tu prends ça avec autant de légèreté ? Je désigne son hématome d'un geste du menton. Tu bosses comme boxeuse pour avoir ramassé un truc pareil ? Ou c'est quelqu'un qui t'a frappé ? T'as été agressée ? »

Je sais que ce n'est pas mon rôle de m'inquiéter pour elle, mais ça m'embête sérieusement. Est-ce qu'elle subit des remontrances de ses collègues ? Pourtant la jeune femme ne m'a jamais fait l'impression d'être le type de personne à se laisser marcher sur les pieds, mais j'imagine qu'on peut être différent suivant le contexte. J'essaye de ne pas trop montrer ce que cette découverte éveille en moi, mais ce n'est pas forcément facile. Mon sourire s'est envolé, même si ce n'est pas forcément très parlant. Je finis par détourner le regard pour donner le change, et je reprends la parole d'un ton plus calme que je ne le suis réellement.

« Tu as mis de la glace dessus ? Même plusieurs jours après, ça peut encore servir. »

Je risque un regard de son côté, adoptant une attitude aussi neutre et détendue que possible.

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Tatiana penchait la tête sur le côté, quand il en venait à dire qu’on ne voyait absolument pas qu’elle avait pris trois, kilos. Son attitude, le fait qu’il semblait si mal à l’aise, le rendait adorable dans le fond. Mais elle ne s’attendait pas non plus à ce qu’il ait l’air de s’en faire pour elle. La brune clignait des yeux, un peu surprise, mais dans le fond attendri. Bizarrement. Même si elle n’avait pas vraiment l’habitude qu’on s’en fasse pour sa sécurité, cela faisait quand même plaisir de se dire qu’on se faisait du souci pour elle, même si ça pouvait être un peu gênant, dans le sens où, dans ce genre d’instant, elle ne savait pas vraiment où se mettre. Comment était-on censé réagir quand quelqu’un semblait s’inquiéter pour soi ? Même s’il faisait tout pour qu’on ne le remarque pas ?

La jeune femme fit une petite moue, soufflant sur une mèche de ces cheveux qui était venu devant son visage, alors qu’il demandait réellement ce qu’elle faisait comme boulot. Problématique. Elle n’en parlait à personne, non pas par honte, mais parce qu’elle avait pris l’habitude de ne pas crier sur tous les toits qu’elle était flic. “Boxeuse ? Non, ça aurait pu, mine de rien, mais pas du tout. Je suis dans le SWAT.” Surprise ! Cette petite brune était dans cette fameuse équipe d’intervention. Si être dans les forces de l’ordre relevait du danger constant, dans cette ville, elle avait parfois l’impression que c’était tout autant le cas au SWAT. Parce que c'étaient eux qu’on envoyait face au gros danger. Un peu comme des soldats sur le front, ces personnes qu’on pouvait sacrifier. Enfin, grossièrement d’écrit, en tout cas.

Certaines personnes n’aimaient pas les forces de l’ordre, est-ce que c’était le cas de Milo aussi ? Il allait la détester parce qu’elle était du SWAT ? Ce n’était pas comme si elle était un danger potentiel, elle n’avait rien à voir avec les enquêtes. Dans le fond, ça l’embêterait que l’italien agisse différemment avec elle, uniquement à cause de son travail. La brune soupirait légèrement, avant de s’approcher pour l’enlacer, relevant son visage et lui faire son plus beau sourire. Quelqu’un qui s’inquiète, un câlin, normalement ça devait le rassurer ? Non ? C’était comme ça que sa mère faisait avec elle, quand elle était petite. “Je vais bien. C’est suffisant, non ? Tu n'as pas de raison de t’en faire, je t’assure.” Elle était une grande fille, c’était ce qu’elle disait à chaque fois. Bon, bien sûr, ces bleus lui faisait encore mal par moment, mais elle s’abstiendrait de l’avouer, tout simplement. Parce qu’elle était tout simplement une tête de mule, doubler d’un caractère de cochon.

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Tatiana talk in #515C75

Je m'attends à ce que Tatiana me parle d'une bagarre, d'un patron mal-intentionné ou que sais-je d'autre, mais certainement pas à ce qu'elle me balance qu'elle bosse dans le SWAT. La nouvelle me surprend tellement que je ne trouve rien à répondre sur le coup, je me contente de la regarder d'un air stupide en me demandant si j'ai bien compris. Et puis je réalise que c'est parfaitement logique avec tout ce que je sais d'elle. Après tout, de l'armée au SWAT, il n'y a qu'un pas, n'est-ce pas ?

Je ne sais toujours pas comment réagir, même après avoir compris qu'elle ne se moque pas de moi, et je me force à hausser les sourcils d'un air mi-amusé, mi-étonné. Je ne tiens vraiment pas à ce qu'elle remarque que son aveu me plonge dans un état de trouble, et pas dans le bon sens cette fois-ci ! Les idées et les questions défilent à toute vitesse dans mon esprit, je ne peux pas m'empêcher de demander ce que j'ai pu faire ou dire comme connerie sans m'en rendre compte. Je suis d'une nature très prudente, et je n'ai jamais rien lâché au sujet de la Gorgo, mais concernant ma vie privée... Je l'ai tout de même laissée entrer chez moi, puis j'ai sympathisé avec elle et je lui ai même envoyé des photos de mes vacances... Autant de détails qui pourraient être considérés comme une trahison si mon père ou l'un de mes proches apprenait que je traîne avec une flic.

Mes pensées sont subitement interrompues par une Tatiana visiblement d'humeur tactile, et lorsqu'elle s'invite pour un câlin surprise, je ne peux qu'arborer une stupide expression d'étonnement avant de glisser machinalement l'une de mes mains dans son dos. Je touche à peine le tissu de son haut, mais c'est une manière de ne pas la rejeter. Suis-je à l'aise ? Absolument pas ! Déjà parce que je ne suis pas un gars tactile ou câlin, et ensuite parce que je ne fais que m'enfoncer davantage dans les emmerdes en restant ici. Si j'étais sérieux, je devrais la saluer et rentrer chez moi avant de bloquer son numéro. Mon avenir vaut-il la peine d'être sacrifié pour que je sympathise avec une flic ? Je ne crois pas. Mais je n'ouvre pas la bouche pour autant, du moins jusqu'à ce qu'elle essaye de me rassurer sur sa santé. Je suis tiraillé entre deux sentiments et deux attitudes que je souhaiterais ou que je devrais avoir. Finalement, je décide de ne pas me précipiter et de réagir avec naturel et comme je l'aurais fait si elle m'avait appris être boxeuse.

« Eh bien excuse-moi, mais je ne suis pas vraiment d'accord avec ça. Être dans le SWAT c'est quand même... Enfin je veux dire qu'avec tous ces gangs, c'est loin d'être le métier le plus sécuritaire de Detroit ! Tu as plutôt de la chance de t'en être tirée juste avec un hématome. »

Sa proximité physique me met mal à l'aise, je dois l'avouer, même si je mentirais en disant que je trouve ça désagréable. Tatiana est une très jolie fille, c'est forcément agréable de recevoir un câlin de sa part, sans compter le fait qu'elle m'est sympathique, mais tout de même... ce n'est pas dans mon éducation ! J'essaye de me dégager aussi subtilement que possible, sans la vexer, mais comment ? Une idée me vient finalement, et je retire ma main glissée dans son dos pour la poser sur son épaule et la repousser légèrement tout en baissant mes yeux vers la zone où elle est blessée. Avec ça, elle devrait se décaler, mais sans penser que je la repousse.

« Tu as vu la taille de ce truc ? Je secoue la tête, remettant machinalement mes vêtements en place. Et tu fais quoi exactement ? J'imagine que tu dois être sur le terrain avec un passé militaire comme le tien. Tu n'as pas voulu trouver quelque chose de plus... tranquille une fois revenue à la vie civile ? »

Je sens encore la chaleur de ses bras autour de ma taille, laquelle s'estompe assez rapidement, ne laissant qu'un vague regret mêlé à de la culpabilité. Je sais que je devrais partir d'ici et que je me trouve une excuse en prétendant que ce sera moins suspect que je le fasse plus tard, mais je n'ai aucune envie de partir dès maintenant. Pourtant, j'ai parfaitement conscience du fait que notre relation va forcément être impactée par cet aveu. L'enthousiasme que j'ai ressenti en venant ici a été sournoisement balayé par un sentiment d'anxiété, et je sais que ce n'est que le début d'une affaire bien trop compliquée à mon goût.

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ft. @Milo Valentino

Pourquoi avait-il l’air aussi silencieux quand elle avait dit ce qu’elle faisait comme boulot ? Parce qu’il s’inquiète ? Le fait d’être flic ? La jeune femme penchait la tête légèrement sur le côté, alors qu’elle l’écoutait. Il semblait un peu anxieux quand même. Pour quelle raison exactement ? C’était parfois difficile de savoir ce que Milo pouvait réellement penser, même pour elle qui tentait de comprendre les autres, tout du moins avec ceux qu’elle sympathisait. La jeune femme se redressait, passant une main sur l’hématome, roulant un peu le regard. Ce n'était rien de grave, qu’est-ce qu’il avait si soudainement ? Tatiana ne comprenait pas vraiment et elle ira tout simplement s’asseoir sur la table en face de lui, l’observant, plutôt perplexe et interrogative face à une attitude qui lui semblait étrange. Entre ce qu’il disait et ce que ces yeux montraient, il y avait un monde. Elle détaillait chaque expression sur son visage, chaque miniréaction, dans l’unique but de comprendre. Mais rien.

Un soupir s’échappait de ses lèvres face à cette interrogation : Pourquoi ne pas avoir fait autre chose après l’armée ? Elle l’avait fait. Concrètement. Tia avait été mécanicienne dans un garage, pendant… une bonne année. La brune se massait un peu la nuque, comment expliquer ce genre de chose ? “Je l’ai fait. Durant un an, j’étais mécanicienne dans le garage où bosse mon père.” Mais, il y avait un manque constant. Déjà qu’entre le père et la fille, il y avait une cassure, travailler ensemble restait compliqués et Tia avait eut beaucoup de mal à s’adapter. “C’est mon frère, qui est aussi militaire, qui m’a envoyé à Détroit en ayant trouvé ce boulot, parce que je cite:” Elle prit une voix grave, où presque pour imiter l’aîné O’Connor. “Tu es une femme d’action. Réparer des voitures, le restant de tes jours te rendra malheureuse.” Mais est-ce qu’il se rendait compte qu’elle l’était depuis bien plus longtemps que ça ? Sûrement pas.

Si son frère avait toujours tout fait pour être présent dans sa vie, il n’avait pas réussi à combler le vide dans le cœur de la brune. La jeune femme avait fini par se fermer et s’était endurci encore plus, au fil du temps et des années qui ont suivi son plus jeune âge. “Personne aime les flics, dans cette ville, c’est encore pire. Ouai, c’est dangereux, mais l’armée l’était également.” Tatiana plissait les yeux, alors qu’elle relevait le regard vers le visage de l’Italien. “Qu’est-ce qu’il y a Milo ? C’est parce que j’ai l’étiquète flic sur le front que t’es bizarre où parce que tu t’inquiètes réellement ?” Autant dire que la brune n’avait pas sa langue dans sa poche et elle était le genre à dire ce qu’elle pensait sans aucune hésitation.

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Tatiana talk in #515C75

J'avais espéré que ma tentative d'esquive passerait inaperçue, mais ce n'est visiblement pas le cas. Mes prunelles détaillent Tatiana alors qu'elle s'éloigne, laissant derrière elle quelques regrets et beaucoup de soulagement, puis s'installe à sa table pour me sonder avec un peu trop d'intensité. A-t-elle senti quelque chose ? Je m'efforce de prendre un masque de neutralité, comme si son passage au crible me laissait de marbre, et j'attends le verdict. Je suis finalement assez content de l'entendre me répondre, car ça veut forcément dire qu'elle est au moins en partie tombée dans le panneau. Pour le coup, je maudirais presque son frère de l'avoir tirée de son garage pour l'amener à entrer dans le SWAT, mais ce serait particulièrement égoïste de ma part de souhaiter son malheur, n'est-ce pas ? Évidemment, je n'aurais pas à culpabiliser de me lier d'amitié avec une mécanicienne, même ancienne militaire ! Mais serait-elle heureuse de son côté ? La religion m'a appris à être altruiste, mais dans certains moments, c'est plus compliqué que dans d'autres.

Je reste silencieux face à ses aveux, puis je croise finalement mes bras sur mon torse lorsqu'elle reprend la parole après une pause, semblant vouloir clarifier la situation. Donc mon hésitation a été suffisamment palpable pour qu'elle la relève. Ce n'est pas bon signe, surtout que je ne suis pas un menteur, mais je ne peux clairement pas lui avouer être membre de la Gorgo Nostra et devoir éviter les flics comme la peste, aussi jolis et sympathiques soient-ils. Je finis par trouver un entre-deux.

« Parce que tu crois que je serais du genre à te mentir en te faisant croire que ta situation m'inquiète alors que ce n'est pas le cas ? C'est malpoli de répondre à une question par une autre question, mais tant pis. Si tu veux tout savoir : ça me tracasse, oui. Tu m'es sympathique, j'aime bien passer du temps avec toi, mais je vis à Detroit depuis suffisamment longtemps pour savoir que les gens sont capables de s'en prendre à quelqu'un juste parce qu'il ou elle porte un uniforme. Et ça c'est sans parler des risques du métier. Tu ne prétendras pas que ton boulot n'est pas plus risqué que celui de mécanicienne ? »

Elle pourrait difficilement le faire. Je soupire, décroisant mes bras sur ma poitrine. Mon cœur s'est un peu emballé, parce que je sais que je ne réagis pas comme je le devrais, et ça m'embête beaucoup. D'un côté, serait-ce un crime d'être ami avec une femme du SWAT ? Ça pourrait être une excuse pour la surveiller, même si je sais parfaitement que je ne le ferais pas réellement. Ce serait uniquement un pieu mensonge pour mon père. Je peux aussi éviter de parler de ça, mais je prendrais le risque qu'ils le découvrent par eux-mêmes, et alors ce serait bien pire. Mon regard se détourne de la jeune femme et se balade sur son appartement, comme si j'allais y trouver une réponse à mes interrogations. Ce n'est pas le cas, et je finis par briser à nouveau le silence pour l'interroger sur le même sujet.

« Dans l'armée c'était tout de même différent, tu ne vivais pas au cœur des villes où tu combattais. Tu sais que certains membres de gang seraient prêts à te tuer, toi et tous tes proches, juste parce que tu représenterais un danger pour eux ? Je secoue la tête. Bien sûr que tu le sais. Elle ne s'est probablement pas engagée à la légère. Et ça a au moins fonctionné ? Je hausse les sourcils, interrogateur. De ne pas être malheureuse. »

Elle a l'air plutôt positive comme fille, mais notre relation est tellement récente que je n'ai aucun comparatif. Si elle me confirme être épanouie dans cette vie, j'aurai au moins la possibilité de me consoler en songeant qu'elle fait quelque chose qui la rend heureuse. Ça me fera une belle pensée positive le jour où elle se fera tirer dessus et où mon père m'étripera pour avoir sympathisé avec l'ennemi !

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Tatiana ne l’avait pas quittée des yeux une seule seconde, même quand elle se disait que c’était mignon qu’il s’en fasse pour elle, alors qu’ils se connaissaient depuis peu de temps. La brune savait parfaitement les dangers que tout cela représentait : être flic n’allait pas forcément l’aider à se faire des amis, s’ils le découvrent. Elle n’avait pas réellement envie de cacher ce qu’elle faisait dans la vie, mais elle avait conscience que dans cette ville, il valait mieux avoir quelques secrets. C’était une question de survie. Même si elle disait tout le temps, que les vrais amis, ne se préoccupaient pas de ce qu’on faisait comme boulot. En tout cas, Tia ne regardait pas à ce genre de choses, malgré son travail, qu’elle devrait signaler si un de ces proches étaient dans un gang ou un criminel lambda, la brune ne pourrait pas balancer l’information. “C’est clair que je risque moins pas peau en bossant sur une voiture qu’en allant en intervention.”

Elle aurait pu se contenter de ce qu’elle avait, mais si elle l’avait fait, jamais, elle n’aurait fini à Détroit, elle n’aurait pas rencontré certaines personnes et encore moins passer du temps avec Eirik. Et Dieu seul savait à quel point ils avaient discuté pour pouvoir se voir et réellement se parler. Un léger soupir s’échappait de ses lèvres, alors qu’elle passait une main sur sa nuque, regardant ailleurs. Elle savait que ça pouvait être dangereux, que ce soit pour elle où pour ces proches. Forcément qu’elle ne voulait pas les mettre en danger, personne ne voulait ça. Et puis cette fameuse question la fit relever les yeux vers Milo, posant son regard bleu sur le visage de l’Italien. Est-ce qu’elle était heureuse ? Est-ce qu’elle était malheureuse ? Concrètement, elle ne savait pas vraiment ce que c’était que le bonheur, elle avait connu beaucoup de malheur et cela avait forgé son propre caractère. Cette carapace qui la définissait si bien. “Ça m’a évitée de devoir bosser avec mon père. Alors, je suppose que oui.”

Et avec son paternel, c'était quelque chose de particulièrement compliquer, une cassure qui restait et qui ne s’effaçait pas. Rien que d’avoir dû supporter sa tête chaque jour durant une année avait rendu Tatiana particulièrement grognonne et elle n’avait jamais réussi à aller vers lui. Pas comme une fille devrait aller vers son géniteur. “C’est terriblement mignon que tu t’en fasses autant, Gueule d’Ange, j’ai presque envie de te serrer dans mes bras.” La brune lui offrit son plus beau sourire, avant de rire doucement, un peu amusé. Elle tentait de détendre l’atmosphère le plus possible. Ce n’était pas du tout les retrouvailles qu’elle se serait imaginée, c’est certain. Mais elle n’avait pas non plus envie de lui mentir sur ce qu’elle faisait, déjà parce qu’elle détestait ça, de base, mais qu’elle le respectait beaucoup trop. Et elle l’appréciait bien plus qu’elle ne l’avouerait, dans le fond, ça avait plutôt bien matcher entre les deux, malgré un début difficile. La brune mordit dans un croissant, observant l’italien, avant de tendre le bras en lui tendant le croissant. “Fait haaa~ Allez, ne fait pas ton timide, bébé~.” Et elle souriait, cette brune, avec ce petit air mignon sur son visage.

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Tatiana talk in #515C75

« Tu supposes. »

Je répète ses derniers mots d'un ton pensif. Il y a une différence entre dire qu'on être heureux et dire qu'on le suppose. Si elle l'était réellement, elle l'aurait dit, j'ai donc tendance à penser qu'elle cherche simplement à se convaincre de quelque chose. D'un autre côté, est-ce que je peux réellement le lui reprocher ? Je ne crois pas. Je fais la même chose en me disant que le simple fait de rendre ma famille heureuse suffit à mon bonheur, mais pourquoi je ne pourrais pas dire que je le suis réellement. C'est une situation étrange et compliquée, trop pour qu'elle soit réglée dans une banale discussion, je préfère donc ne pas m’appesantir sur le sujet. Si un jour Tatiana souhaite en parler, elle le fera, mais en attendant, je lui laisse la paix.

Le changement de sujet instauré par la jeune femme arrive à point nommé, et comme elle tente de détendre un peu l'atmosphère, je décide de jouer le jeu. Un bref sourire ourle mes lèvres alors que je me rapproche d'elle, et quand elle me tend un croissant, je finis par le saisir après un léger haussement d'épaules.

« Je ne suis pas très gourmand, ce n'est pas de la timidité ! Je m'installe finalement face à elle. Tu es une femme étrange. Tu t'inquiètes de trois malheureux kilos en plus sur ta balance, et pourtant tu ne te gênes pas pour être gourmande. Je hausse les sourcils. C'est bien que tu sois naturelle, ça change des personnes qui ne prennent pas la moindre décision sans peser le pour et le contre avant. »

Ça me va bien de dire ça sachant que c'est ce que je fais, mais c'est peut-être justement ce que j’apprécie chez elle, non ? Sans aucun doute. Ça fait partie de son charme dirons-nous. Je pose finalement le croissant devant moi sur la table, laissant la pâtisserie de côté pour le moment, et je relève les yeux vers la jeune femme avant de poursuivre notre discussion.

« Tu fais vraiment beaucoup de câlins, c'est une seconde nature chez toi, ou je dois me sentir privilégié ? »

Je ne plaisante qu'à moitié ! Il est vrai que ses tendances tactiles sont très perturbantes pour quelqu'un qui, comme moi, a appris à faire preuve de distance, aussi bien physique que mentale. Je ne dirais pas que ça me gêne, parce que c'est toujours agréable d'avoir une preuve d'affection, ou même un simple contact physique avec un autre être humain, mais ça m'embarrasse, c'est certain. Je soupire profondément, baissant les yeux vers le croissant que je finis par déchirer partiellement, provoquant une pluie de petites miettes. Tout en conservant le morceau de pâtisserie entre mes doigts, je relève le visage pour observer Tatiana tout en reprenant la parole.

« Tu travailles comme mécanicienne alors ? Spécialisée dans un domaine particulier ? Tu sais faire quel genre de choses ? »

Mon grand-père a toujours besoin d'un coup de main avec son garage, surtout qu'il m'a fait part de son intention de le ranger – ainsi que ses outils – un jour prochain. L'idée de proposer ça à Tatiana m'effleure l'esprit, mais je me ravise à la dernière seconde. Est-ce réellement une bonne idée de l'inviter à rencontrer le membre de ma famille qui compte le plus pour moi alors même qu'elle vient de m'avouer être une flic ? Probablement pas. Je préfère laisser l'idée de côté pour le moment, mais sans l'oublier totalement. J'ai besoin d'un peu de réflexion avant. Après tout, je suis du genre à peser le pour et le contre avant de me décider, c'est bien ce qui nous rend si différents, non ?

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Tatiana esquissait un sourire en coin, riant un peu face à ces paroles, elle était étrange, mais naturel à la fois. Elle trouvait ça drôle pour le coup, une moue adorable sur le visage, la brune le regardait, penchant la tête sur le côté. “Il n’y a aucun mal à peser le pour et le contre, dans certaines situations. Mais parfois, il faut aussi pouvoir se laisser aller et prendre la vague.” Même, elle, réfléchissait aux différentes situations dont elle devait faire face, de peser le pour et le contre, cela dépendait surtout de la situation. Mais elle préférait tellement pouvoir vivre à l’instinct, de suivre le courant, peu importe où cela la mènera. La vie était faite pour devoir faire face aux bons comme aux mauvais moments et elle était rôdé sur pas mal de choses depuis le temps. “Certaines personnes ont tendance à vouloir tout contrôler. Mais ça ne sert à rien, parce que la vie te mettra des coups à chaque fois. Et ça peut être pire si on cherche à avoir un certain contrôle. J’ai choisi de vivre au jour le jour et de voir où ça me mène. Mais de ne pas m’éloigner de mes principes pour autant.”

La jeune femme sourit doucement, elle était comme ça, ce naturel, un sérieux, mais elle savait aussi être une enfant et emmerder son monde, comme on dit. Doubler d’un bon petit caractère de merde. On ne pourrait jamais changer Tatiana, ce petit bout de femme s’était construite toute seule et avait dû prendre des décisions, qui ne lui avait pas forcément plu, uniquement pour prouver des choses, de recevoir cette attention qu’elle demandait depuis enfant. Mais rien avait été comme elle l’avait prévue et forcément, sa vision des choses avaient fini par changer. Et elle en était arrivée à la femme qu’elle était aujourd’hui. La brune clignait un peu des yeux face à l’interrogation sur les câlins, avant de sourire. “Je ne fais pas de câlins à n’importe qui. Si j’ai décidé de t’en faire, c’est que tu es privilégié, Gueule d’Ange.” Il était privilégié, au même titre que son meilleur ami et d’autres copines. Et elle n’avait pas beaucoup de personnes qui avaient l’honneur de recevoir ces câlins. “Tu ferais mieux de t’y habituer.” La jeune femme passait sa langue sur sa lèvre supérieure, dans un tic qui lui correspondait si bien, secouant un peu les épaules, ce petit air taquin ne pouvait que trop bien lui aller quand elle s’y mettait. Elle aimait bien l’embêter, ce genre de choses ne changerait pas, quand on connaissait Tatiana.

La mention de mécanicienne éblouissait sons regard soudainement, alors qu’elle s’installait beaucoup mieux sur sa table, tapotant ces mains l’une contre l’autre, visiblement particulièrement excitée à l’idée de pouvoir en parler. C’était une passion, elle adorait ça et avait passé tellement d’heure sur des voitures qu’elle savait ce qu’elle faisait. “Je ne suis pas une experte, mais j’ai dû me débrouiller depuis que je suis jeune. Mon frère m’a appris plein de truc, forcément, j’ai bricolé tout un tas de caisse. De la voiture lambda, aux voitures de courses, j’ai même aidé sur des véhicules à l’armée. Je te trouve le problème en trente minutes, répare en deux heures, si j’ai les pièces et en plus, je te ferais une réduction de mes heures de boulots !” Elle hochait la tête, visiblement sérieuse dans sa manœuvre de business, au cas où son Alfa aurait un problème. “On ne sait jamais si ton Alfa à un problème et que tu ne trouves pas le problème. J'ai le flair, je te dis.” Forcément qu’elle tentait de se vendre dans une pose sérieuse, même si son sourire et son regard en disait long sur l’amusement qu’elle avait.

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Tatiana talk in #515C75

« Lâcher du lest, ce n'est pas donné à tout le monde. Peut-être que ça s'apprend, va savoir. »

J'ai personnellement beaucoup de mal à le faire, notamment parce que je crains la perte de contrôle et tout ce que ça impliquera ! Mais ça peut être agréable, sauf si l'on est enclin aux regrets comme je peux l'être. Je n'ose pas imaginer ce qui se passerait si je me laissais porter par la vague pour finalement tout regretter le lendemain ! Peut-être que ce n'est pas donné à tout le monde et que c'est aussi simple que ça. Dans tous les cas de figure, Tatiana semble bien plus sage que moi sur ce point, et je ne me gêne pas pour le lui dire.

« Tu es bien plus sage et plus douée que moi pour prendre ta vie en main semble-t-il. Tu ne regrettes jamais les choix que tu as pu faire en laissant le destin te guider ? »

Ça m'intrigue réellement. Je me demande comment on peut vivre ainsi, même en essayant de suivre ses idéaux. Il y a forcément un jour ou l'autre où l'on prendra une décision qui nous obligera à nous en éloigner, non ? À moins que l'existence de Tatiana ne soit plus ordonnée que la mienne ? C'est fort possible. D'un autre côté, c'est de ma faute si je mêle une existence banale à celle d'un membre de la Gorgo. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Mes prunelles se posent une nouvelle fois sur le croissant que j'ai un peu trop malmené, je glisse donc un morceau dans ma bouche avant de le mastiquer avec application, portant mon attention sur Tatiana qui a repris la parole. Lorsqu'elle me lâche que je suis un privilégié, je ne peux retenir un sourire franchement amusé. Secouant légèrement la tête, je lui décroche un regard qui parle de lui-même : je sais qu'elle se moque de moi et qu'elle est d'humeur taquine ! Après avoir vidé ma bouche, je réponds d'un ton taquin.

« Ah oui ? Et j'ai fait quoi pour être un privilégié au juste ? J'ai accepté de t'accompagner faire de l'escalade ? Ou c'est parce que ton monstre est fou de moi ? Je suis l'élu, c'est ça ? »

Je n'y crois pas une seule seconde et je n'hésite pas à le dire ! Au fond, ça n'a pas réellement d'importance, c'est juste que je trouve ça assez étrange et un peu troublant. J'imagine que c'est ce qui arrive lorsqu'on sort de ses habitudes et qu'on commence à côtoyer des gens qui sortent des normes établies par sa famille. D'un autre côté, je ne trouve pas ça forcément désagréable, même si le goût amer de la révélation de son métier me reste toujours en bouche. Je décide de ne pas m'attarder sur ce point sous peine de voir mon humeur s'assombrir d'un coup, et je profite plutôt du sujet qui semble enthousiasmer Tatiana. Apparemment, les voitures remportent tous les suffrages chez elle ! Ça ne m'étonne pas spécialement vu la manière dont elle avait observé ma voiture le jour de notre rencontre, et son offre ne manque pas de me faire sourire. Je secoue légèrement la tête.

« Si je ne trouve pas, mon grand-père le fera ! Il a appris le boulot de garagiste quand il était jeune, c'est lui qui m'a conseillé pour toutes mes voitures. Je ne m'y connais pas autant que lui. J'admets sans peine ne pas être le plus doué des mécaniciens, ça me permet d'accepter les conseils des autres. Avoue que ma voiture t'a tapé dans l’œil. J'ai bien vu comme tu la reluquais la première fois que tu l'as aperçue. Ça te plairait de mettre le nez dans le moteur un jour ? Ça ne coûte rien de proposer, non ? Même si je te déconseille d'y toucher : tu ne voudrais pas que mon grand-père vienne te remonter les bretelles pour avoir touché à son œuvre, n'est-ce pas ? »

Je parle beaucoup de lui, je sais, mais c'est comme ça ! J'humecte mes lèvres, me demandant une fois de plus si je ne suis pas en train de faire une grosse bêtise. Mes prunelles se baissent jusqu'à se reposer sur la pâtisserie que je n'ai pas beaucoup consommée, je me demande si je ne devrais pas la remercier et partir sur une bonne note... Puis je me dis que j'ai bien le droit d'être simplement ami avec une flic, non ? Bien sûr que non. Tout le monde me le dirait ! Mais il me vient une idée : et si je la présentais effectivement à mon grand-père pour qu'il la jauge et qu'il me dise si j'avais raison de vouloir passer outre ce léger détail ? Dès que l'idée m'a traversé l'esprit, elle devient obsédante, je décide donc de la lâcher et de voir comment elle réagira. En cas de refus, ce sera le signe que je dois laisser tomber. Relevant les yeux vers Tatiana, je reprends la parole d'un ton plus détendu que je ne le suis réellement.

« En parlant de lui, il m'a demandé de l'aide pour vider son garage, ranger et nettoyer ses outils, trier quelques trucs... il m'a proposé de venir avec quelqu'un pour que ce soit plus rapide, ça t'intéresserait ? »

Ce n'est pas franchement le programme rêvé, alors je m'attends à un refus, mais je n'aurais pas de regret comme ça. Ou peut-être un peu ?

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‡ ▬ BEYOND THE VEIL ▬ ⚖