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 Your wasteland • Mark Dewitt

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Raven Kang
Raven Kang
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Southwest
ombres et névroses : Chacun de ses tatouages provient de son mari.
cicatrices : 108
crédits : Psyborg

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▬ Dim 2 Juil 2023 - 18:37 ▬
Your wasteland
No, I don't wanna wake up in your twisted fantasy, in your ecstasy. You're no good for me. Just behind the wall, it's not a dream at all, it's a free fall.


ft. @Mark Dewitt
Juillet 2023.

Détestable quartier aux trottoirs défoncés, aux bâtiments gris, des lampadaires capricieux et des poubelles renversées. Inhospitalier. Crasseux. Pourtant, depuis plusieurs années à en arpenter le béton, Raven s'y sentait chez elle. Elle faisait tâche dans le décor, rare étrangère à souiller cet esprit communautaire que certains tentaient d'imposer, mais elle avait acquis assez d'assurance pour s'y glisser sans trop y risquer sa peau. Pas de là à dire qu'elle s'y sentait en sécurité, mais tout de même. Assez pour en connaitre les rues, les planques, assez pour que le voisinage se soit habitué à elle et ait fini par, à défaut de l'accepter, au moins la tolérer. Là où les regards avaient été méfiants et désapprobateurs lorsqu'elle se rendait aux supérettes et autres bars de jour comme de nuit, elle n'avait aujourd'hui plus un coup d'oeil méprisant. On l'ignorait, tout simplement. Ombre dans les ténèbres, sirène au chant mélodieux et aux courbes gracieuses cachée parmi les démons, elle ne se faisait remarquer que par la douceur et la séduction. Une plâtrée de stéréotypes dont elle jouait et qui suffisait à ce qu'on ne lui assigne aucune étiquette pouvant lui porter préjudice. Quand il entra dans le rade délabré dans lequel il allait probablement s'éterniser jusqu'à la fermeture, elle savait que sa présence n'attirerait l'attention de personne. Elle avait longtemps attendu ce moment, des semaines à le suivre, à étudier son comportement, son entourage, ses habitudes. Un déchet comme on en faisait plein dans le southwest sauf que celui-ci avait un talent particulier qui intéressait particulièrement Raven.

Une heure dans la chaleur nocturne, à écouter les bruits de conversation crachés par le bar avant qu'elle ne décide que c'était le moment d'entrer. Quelques regards se levèrent vers sa délicieuse silhouette pour finalement s'en désintéresser à peine une seconde plus tard. Le bruit de ses talons s'arrêta juste devant le comptoir, à côté de l'homme à la barbe mal taillée. Son sourire attira le barman à qui elle commanda un bourbon et s'installa sur le tabouret à la propreté sommaire. "L'quel ?" Son visage se tourna à moitié vers l'homme à ses côtés, comme si elle le remarquait seulement, et se posa sur son verre avec ce qui semblait être un semblant de perplexité. « Je ne sais pas. Le même que monsieur ? » Le barman se détourna d'elle pour aller préparer sa commande et elle en profita pour sourire à l'inconnu, un sourire parfaitement contrôlé, paisible mais accueillant, elle transpirait la gentillesse et la tranquillité. « Du moment qu'il m'aide à me détendre. » Le bourbon, pas le monsieur. Sa main balaya ses cheveux pour les rejeter en arrière et elle remercia le barman lorsqu'il posa le verre devant elle. En visible pleine découverte, elle regarda d'abord le verre puis le prit dans sa main et en huma l'odeur. Une expression étrange se dessina sur son visage et le barman se mit à ricaner. "Première fois ?" Un petit hochement de tête valida cette hypothèse. "Cul sec. Le s'cond sera meilleur." Elle pencha légèrement la tête sur le côté mais suivit ses conseils et l'avala d'une traite, plissant les yeux et secouant légèrement la tête à mesure que le jet de feu dégringolait dans son ventre. Il lui remplit aussitôt le verre et alla s'occuper d'autres clients. Elle reporta son attention sur son voisin de tabouret. « Dites moi que le goût devient moins pire avec le temps ? »
(c) AMIANTE


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Creatures hiding in the dark
Just follow everywhere I go. ☽ Top over the mountains or valley low, give you everything you've been dreaming of, just let me in and you'll be safe under my control.
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Mark DeWitt
Mark DeWitt
shipwreck

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : southwest ; quand le motel bon marché est rallié. l'habitable d'un véhicule crade quand l'ivresse flirte avec les veines gonflées. parce qu'il erre, parce qu'il se perd. parce qu'il n'est finalement que chimère.
ombres et névroses : légion de vices, levé de coude récurent. l'amour des alcools pas chers et des cigarettes-cancer qui ravagent lentement la trachée. alcoolique, qu'elle disait. pathétique fut ajouté. il s'en contente, en plus de noyer sa peine dans une brève adrénaline derrière les jeux d'argent qui l'ont déjà bien dépouillé.
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▬ Sam 15 Juil 2023 - 0:01 ▬



your wasteland
CODAGE PAR TETRADKE


He wakes to find her in his bed, naked from the night before. She wakes and grins from ear to ear, thinking that she's won his heart. Then tells him "get your things and leave, until we meet again." He wonders if he's wrong or right, to have shared his love with her. If that's love then I don't know what is. If that's truth then I'm a fraud. If it's real then I must seem like such a fool to have saved my love for one.




Désordre intérieur, souffle nauséabond prospère pour ne plus s'étioler. Il y a ce vide qui appelle, qui tente et charme jusqu'à l'asphyxier. Les promesses du silence, la parole des démons en offrande. On lui sous-entend la magnificence d'un néant hors du commun ; la mort en paradis espéré. La fin des maux, le terminus d'une errance qui a tant duré. Désordre intérieur, déchéance actée. L'ivresse au palais tandis qu'il s'écrase sur le comptoir qui soutien encore la carcasse essoufflée. Un soupir, les voix et les rires qu'il n'entend plus, les conversations deviennent informes et difformes. Dans son monde, sans ces profondeurs qui lui sont propres. Dans la médiocrité de son existence, Mark ignore jusqu'aux regards insistants, jusqu'à ces voix qui s'élèvent pour savoir s'il continue dans son élan. La pulpe des doigts qui flirte au verre qu'il n'a pas lâché, le regard posé sur un point immatériel dont il peine à se détourner. Il songe à la manière dont les choses se sont précipités, flirte contre la peau le souvenir de cette étreinte inespérée, le parfum sucré de la belle qui l'a brisé. Et sous les côtes, l'endocarde geint encore sa perte alors que des années se sont écoulées. Deux ans, pour être exact. Deux ans à errer sans but, sans phare, sans clarté par laquelle se laisser guider. Deux ans à ignorer les éclaircies dans son ciel couvert et grisé. Deux ans à fuir ces vagues qui cherchaient à lui offrir des rives sur lesquelles s'échouer, ne serait-ce que pour enfin se relever. Il a choisi la noyade, la perdition. Il a choisi la damnation, la strangulation par les houles sévères et affamées. Naufragé condamné par ses propres volontés. Il ne saura jamais oublier ; n'en a pas l'envie, pas la force en vérité. Alors enfin la main s'est levée, la trachée se calcine une énième fois. Il s'abandonne à l'ivresse, parce qu'il n'a nulle compagne pour accepter ses choix. Il s'en remet à la solitude, parce qu'elle est restée malgré le pathétisme qu'il sème de ses pas.

Conversations lointaines, désordre accentué. Les voix percent le voile qui s'était installé, le sifflement strident qui encombrait les songes ; puis le silence, effroyable et terrifiant. Une pause dans l'effervescence à laquelle il n'a pas été convié. Un sursaut de ce rien qu'il a tant convoité. Les traits se sont levés, sourcils froncés. Les alentours balayés des prunelles dilatées, cette présence non très loin qui le toise et offre ce sourire improbable. Il est spectre, il est fantôme – il est mirage. Une hallucination collective pour ceux qui s'y sont habitués ; mais elle le remarque. Comme une autre l'avait déjà fait par le passé ; et le sursaut de l'endocarde est terrible comme il manque de l'étouffer. La courbe est triste qu'il lui rend, à peine installée sur les pulpeuses tandis que le verre est guetté. Vide. Vide depuis des heures contrairement à celui de la jeune femme qu'on met en garde, quand on l'accuse dans la foulée. Il est le seul à boire cette merde depuis des soirs et des soirs, forçant le propriétaire à en reprendre quand il espérait ne plus avoir à en commander. Curieux, Mark. Curieux de la manière dont les choses se matérialisent. Il y a ce souffle nouveau qui s'immisce, comme une once d'air frais ; un vent léger qu'il ne parvient pas à pleinement accepter. Et s'il va pour détourner le regard quand elle grimace, quand elle essaie d'encaisser la piètre saveur de son breuvage de fortune, le piège se referme qu'il ne peut parer. Elle lui parle, elle s'attarde sur sa présence défaite. Elle s'adresse à lui. Lui plutôt que toutes les âmes plus dignes d'un quelconque intérêt.

Lui. Lui et cette douleur qui s'éveille sans qu'il ne puisse la contrôler.

Un coup d’œil derrière lui, certitude qu'il tient à s'approprier quant à cette observation qui, sur lui, persiste à traîner. C'est la surprise qui se teinte d'abord sur les traits, puis un sourire brisé quant à ce qu'elle suppose, ces croyances qu'elle lui réclame de confirmer. « No. L'honnêteté, encore. Elle reste et subsiste, même malgré les ténèbres et les brumes, même malgré ce brouillard épais qui oppresse la conscience et les notions de bien et mal entrelacées. It's getting worst actually. » Un haussement d'épaules, une boutade en partie. La saveur devient maigre, fade, sans finesse. Elle rappelle la crasse de ce monde foulé, elle ne fait qu'amplifier le dégoût qui peut en chacun résider. « But it's cheaper, so... » Alors ça lui convient, ça lui évite de se vider les poches des quelques billets restants. Ça lui permet d'encore s'enfoncer dans sa démence, dans cette addiction indomptée qui condamne jusqu'au destin et ses possibilités. Cachets devenus trop chers sur le marché noir qu'il s'est trouvé. Et dans la foulée, il en redemande un pour accompagner la pauvre demoiselle qui vient de flirter avec son pitoyable venin. « You're new here, doesn't it ? Le coude sur le bois immaculé, le regard agard qui s'aventure sur la demoiselle qui forçait l'interaction dans laquelle il vient s'engouffrer. Elle lui offre la possibilité d'exister, ne serait-ce que quelques secondes – et ça suffira amplement à lui donner la force d'encore un peu respirer. Ne pas abandonner, ne pas ployer, ne pas encore fermer les yeux à jamais. There's some of them still looking at you. » Il les désigne brièvement du menton, supposant un intérêt de la part de ces messieurs – loin de s'attarder sur l'aspect communautaire qui peut ici régner. Il s'y est habitué, on l'a trop croisé ; davantage quand les bras d'une certaine demoiselle étaient siens avant que la stupidité ne le fasse s'en détacher.                   





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Well I came upon a man at the top of a hill, called himself the savior of the human race. Said he come to save the world from destruction and pain, but I said : how can you save the world from itself ?
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▬ Dim 27 Aoû 2023 - 18:19 ▬
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Juillet 2023.

Douce sensation de brûlure qui descendait dans l'œsophage, venait se poser tranquillement au fond de son estomac et amenait une vague sensation de chaleur interne. Ca ne devenait jamais meilleur, pas quand c'était ce genre de sous-marque terminée à la pisse, elle le savait. Habituée aux boissons plus travaillées, plus raffinées, elle regrettait d'avoir à ingérer cette chose, mais c'était un sacrifice moindre pour ce qu'elle prévoyait. « Ca explique beaucoup de choses. » Un petit sourire amusé et elle se mit à faire tournoyer doucement le liquide dans le verre, le regardant avec une certaine réflexion, avec l'envie, peut-être, de couler dedans et de s'y noyer. « Non, pas vraiment. J'habite dans le coin mais je n'ai pas forcément le temps de tester tous les bars du quartier. Ce soir j'avais vraiment besoin d'un verre. » Elle suivit le mouvement, se tourna légèrement pour observer les potentiels regards qui s'attardaient sur elle. La timidité sur le visage, un petit sourire humble qui caressait son visage gêné.

La jubilation de remarquer ces regards affamés, de savoir qu'un battement de cils, un mouvement de cheveux, et elle pouvait obtenir ce qu'elle voulait. Un claquement de doigts pour qu'ils se jettent à ses pieds, talons de quelques centimètres au bout d'une jambe longue, parfaitement lisse, qui remontait jusqu'à la couture de sa robe, naissance d'une partie de ses cuisses qui laissait ensuite deviner des fesses pas très épaisses mais assez bien moulées dans le vêtement pour en donner l'illusion. Des chiens, tout prêts à remuer la queue pour un morceau de viande.

Elle reposa sur l'homme un regard intimidé, presque candide. « Je suppose que c'est normal. J'aurais dû me changer avant de venir. Vous les connaissez ? » Son corps pivota encore un peu plus, mais pour se pencher avec une fausse discrétion vers ce qui semblait être l'arrière de l'homme, dans une manipulation progressive pour l'éloigner de son verre. Sa voix baissa doucement d'un ton. « Celui-ci, je ne suis pas sûre qu'il sache rentrer chez lui ce soir... » Les yeux clos, la tête qui basculait sur le côté, il était seul, attablé avec un verre dans la main, qu'il ne réussirait probablement pas à finir. Et pendant ces quelques fractions de secondes où l'attention dévia d'elle, où même le barman sembla enfin s'intéresser à l'état de son client, quelques milligrammes de poudre se perdirent dans le bourbon du barbu, se fondant parfaitement dans la robe brune de l'alcool. Quelques fractions de secondes largement suffisantes pour que sa main, experte, habituée, exécute son larcin et fasse disparaitre l'arme du crime dans la poche de sa veste. Elle reprit son verre et avala une autre gorgée, plissant le nez avec la même mine de dégoût qu'avant. « Vous habitez par ici ? Je ne suis pas sûre de vous avoir déjà croisé. » Quelques minutes à pieds, tout au plus, assez pour qu'elle n'ait pas besoin de payer un taxi pour le trainer jusque dans son lit, elle le savait.
(c) AMIANTE


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ombres et névroses : légion de vices, levé de coude récurent. l'amour des alcools pas chers et des cigarettes-cancer qui ravagent lentement la trachée. alcoolique, qu'elle disait. pathétique fut ajouté. il s'en contente, en plus de noyer sa peine dans une brève adrénaline derrière les jeux d'argent qui l'ont déjà bien dépouillé.
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▬ Mer 6 Sep 2023 - 12:27 ▬



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He wakes to find her in his bed, naked from the night before. She wakes and grins from ear to ear, thinking that she's won his heart. Then tells him "get your things and leave, until we meet again." He wonders if he's wrong or right, to have shared his love with her. If that's love then I don't know what is. If that's truth then I'm a fraud. If it's real then I must seem like such a fool to have saved my love for one.




Elle attire les regards, elle force les attentions qu'il essaie d'ordinaire d'éviter. Elle force les curiosités à venir les couver, elle par envie, lui par pitié – par jalousie, peut-être, quand il n'a pourtant rien demandé. Mark prit de court, la surprise qui s'apaise, mais qui stagne dans l'encéphale de l'homme qu'on a choisi d'approcher. Lui plus qu'un autre, lui quand il n'est pourtant que spectre désolé. Ce sourire qu'elle lui concède, il lui rend de moitié ; un peu penaud, un peu gêné. Elle n'a rien de celle qui essaie parfois de s'offrir son attention, nulle amie à l'attendre en rigolant de ce tableau improbable qu'elle s'est mise à créer. Elle n'a pas ces allures d'égarée, semble posséder tout ce qu'il lui faut, tout ce qu'elle pourrait avoir à souhaiter. Différentes marquantes entre les deux âmes qui ont à se présenter. Question se pose alors, outre les remarques échangées. Les traits s'animent, réfutent cette possibilité. Il connaît bien du monde, Mark, mais n'est pas assez sociable pour se risquer à les appeler amis ou même pour les accompagner quand tombe la nuit et son manteau de secrets. Non, il ne les connaît pas et la mémoire ne replace aucun visage aux effroyables soirées de perdition déjà essuyées. Et s'il s'attendait à ce qu'elle s'en remette à sa petite vie, à ce verre qu'elle nécessitait ; elle ne fait qu'un peu plus s'animer, désignant les alentours, en appelant à l'attention pour le détourner de ses vices, des poisons auxquels il s'est lié. Perplexe, le regard qui dévie, s'attarde sur le pauvre homme que solitude est venue couver. Pitié, comme la plupart des jugements qu'il peut lui-même recevoir. Pitié pour celui qui semble vivre la même pénitence que la sienne. « I'm sure he will be fine by tomorrow. » Il l'espère, en tout cas, se met à nourrir une certaine appréhension. Combien d'âmes Detroit a-t-elle déjà détruit avant lui ? Perplexe et désolé, DeWitt qui s'en remet à son verre, aux liqueurs dégueulasses que le palais n'en peut plus d'expérimenter. Et comme elle enchaîne, comme la question surprend plus qu'elle ne le devrait – les nuances ambrées de ses prunelles s'attardent un instant sur le barmaid qui observait. Il hausse les épaules dans sa direction, un air de dire « profite en mon grand, c'est pas tous les jours que ça va t'arriver ». Il est déjà lassé de ces attentions, un soupir bravant les pulpeuses avant que demoiselle ne soit observée. « Near by. I live in a motel. » Sans s'en vanter, un sourire à demi brisé sur les lippes en concédant cette vérité. Et elle fuira probablement, comme tant d'autres l'ont déjà fait. Elle fuira, parce qu'ils appartiennent à des mondes bien différents ; parce qu'il n'est qu'épave obsolète et fragilisée quand elle est magnifique et récente innovation de ces nouvelles années.

S'il savait.

Il manque de courage, il manque de volonté. Il manque d'amabilité, Mark qui se culpabilise pour le temps qu'il fait perdre à celle qui l'a pourtant désigné. Une lampée du verre qu'il avait abandonné, une rasade pour finalement le terminer – s'épargner cette lente déchéance pour totalement la provoquer. L'ivresse pour fuir les pensées nauséabondes qui peuvent trop souvent le faire ployer. « Look... ; un souffle discret, les épaules à peine redressées. Il ose lui faire face, contempler un instant cette étrange beauté venue tout déranger. I'm sure there is people way more insteresting than me here. I'm flatted, don't get me wrong, but I'll feel bad if you waste your time here with me. » Elle reprend ses droits, cette conscience élimée. Elle offre cette possibilité de liberté à la jeune femme qui s'est ancrée dans cette étrange bulle de misère. « You seem young and... you're beautiful, as you can see like some lurking at you again. Don't do that to yourself. » Sage qu'il en devient dans cette bonté exacerbée. Sage qu'il a toujours été, lui dont les valeurs restent malgré tout ce qu'il a traversé. Une âme pure que les ténèbres s'amusent à salir dès que l'occasion en vient à se présenter. Une courbe aux lèvres, une nouvelle, une espèce de tendresse qu'il lui concède malgré cette espèce de presque vertige à peine éveillée. La tête qui tourne à peine, mais les sensations malmenées. Il accuse l'alcool, lui qui en déjà trop abusé. Il accuse ces nombreux verres vidés, cette perdition où le temps semble à chaque fois s'arrêter. Sans pour autant s'en plaindre, l'acceptant dans sa totalité. « What's your name ? » Parce qu'il en a oublié les principes et les banalités. Parce qu'il cherchait à l'éloigner pour la préserver, la demoiselle sans nom vers qui le regard essaie de revenir s'ancrer. Nouveau sursaut du cœur, la sensation d'un brouillard contre l'encéphale. Carcasse se redresse brièvement, délaissant alors la veste qu'il n'avait pas quitté. Chaleur improbable enveloppe les chairs creusées, la peau qui épouse les os malmené, la maigreur affolante que peu ont le loisir d'observer.                    





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▬ Mar 24 Oct 2023 - 12:31 ▬
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Juillet 2023.

Un motel. Loin d'être ce qu'elle attendait, moins pratique que ce qu'elle espérait parce qu'il faudrait au mieux trouver la clé pour entrer dans la chambre, au pire qu'il ne soit pas assez inconscient pour obtenir le code de la porte. Dans tous les cas elle avait une chance sur deux qu'il y ait encore un réceptionniste ou un type de sécurité. Les motels les plus pauvres n'avaient pas le luxe de s'offrir ce genre de personnel mais elle avait appris depuis longtemps que la dégaine défraichie d'un homme ne reflétait en rien la contenance de son compte en banque. Une chance sur deux, légèrement corrompue par le fait qu'elle soit une femme et que personne n'irait se poser de questions sur l'état de cet homme. Les chances passaient soudainement à 80% de réussite. Ce qui grisait un peu tout ça, c'était l'évidente conclusion qu'il y avait peu de chance qu'il garde de quelconques dossiers dans une chambre de motel. Elle devrait jouer le jeu un peu plus longtemps. Elle avait l'habitude d'être mignonne, de sembler désintéressée, Maddox avait été un professeur particulièrement bon pour ce qui s'agissait des jeux de rôle.

Un sourire, doux, un regard, caressant, et la jeune femme secoua légèrement la tête aux paroles de l'homme fatigué. « Je suis jeune, je suis belle, et je suis assez grande pour faire mes choix. » souffla-t-elle d'un air rassurant. « Votre vision de vous m'attriste. Je vous assure que si je ne voulais pas être là, je serais ailleurs. Nous ne faisons rien de mal, juste une discussion entre deux âmes fatiguées, devant un verre pas si terrible que ça. Nous n'avons rien à nous prouver. » Les pupilles commençaient à pulser, l'écran de leur vision s'amoindrissait, elle pouvait le voir au cercle noir qui envahissait tout, qui dévorait l'âme, l'esprit. Un nouveau regard autour d'eux, sur les pochtrons désintéressés, les conversations bruyantes, le manque total d'attention. « Qiu. » Le souvenir d'une vie envolée, arrachée, disparue. Retirée de la mémoire, des papiers, du gouvernement chinois qui n'entendrait probablement plus jamais parler d'elle. « Il m'est arrivé de songer à un nom plus américain mais j'aurais l'impression de ne plus être moi-même. Qu'en pensez-vous ? » La main tendue, le manteau rattrapé au vol avant qu'il ne s'écroule, un coup d'oeil vers l'ossature fragile, une vague empathie pour toute cette misère du monde qui semblait écraser ses épaules. Elle passa sa main chaude sur le bras de l'homme, se penchant un peu vers lui. « Eh, ça va ? Vous allez l'air fatigué. » La chaleur enveloppante, la mollesse des muscles, les yeux lourds, les multiples effets de ce qu'elle avait glissé dans le verre de sa victime devaient faire effet. Il était temps de bouger avant qu'il n'en soit plus capable. Elle remonta le manteau sur ses épaules dans un geste protecteur et approcha de son oreille. « Je ne peux pas vous laisser vous écrouler ici, je vais vous ramener... Le nom de l'hôtel ? »

La porte claqua derrière eux et Raven, qui avait passé le bras de Mark autour de ses épaules, le mena difficilement jusqu'au lit sur lequel elle le laissa tomber. Un souffle long et fatigué, elle remit vaguement ses cheveux en place et observa la carcasse sur le matelas, avec un mélange de pitié et de froideur. Son regard balaya la pièce, s'attarda sur le bordel environnant, et elle commença par s'approcher du bureau. Des photos, des dossiers, des cadavres de bouteille, quelques affaires de toilette abandonnées, des fringues froissées. Le lit lui-même avait l'air de ne pas avoir été changé depuis longtemps. Un claquement de langue agacé résonna dans la pièce et elle tira la chaise du bureau pour commencer à feuilleter les dossiers, prendre des photos de ce qui l'intéressait avec son téléphone, des éléments aussi personnels que professionnels, des détails, des moyens de le faire chanter, peut-être. Elle passa pas moins de quatre heures à lire des choses qui parfois en auraient demandé qu'une vingtaine de minutes, perdant surtout beaucoup de temps à traduire les mots sur son téléphone quand la patience venait à lui manquer sur des mots trop difficiles. Elle avait relâché ses leçons de lecture avec Tony après tout ce qui s'était passé, elle avait bien tenté de s'entraîner seule mais c'était un échec assez cuisant, mais elle n'avait pas envie de prendre absolument tout en photo pour ensuite se rendre compte que rien n'était intéressant et sa pauvre victime allait de toute façon passer la nuit à ronfler. Elle avait le temps.

Le soleil pointait doucement à travers les stores lorsqu'elle redressa la tête. Un coup d'oeil vers l'homme dont elle n'avait pas changé la position depuis qu'elle l'avait laissé tomber sur la couverture en bordel, un autre sur l'horloge murale, un dernier sur le bureau dont elle avait pris soin de laisser chaque détail à sa place initiale pour ne pas soulever de doute, puis elle se leva. Elle abandonna ses talons nonchalamment sur le sol, attrapa le bas de sa robe pour la retirer et la lancer au pied du lit, laissa choir ses sous-vêtements sur les draps, et elle entreprit de faire la même chose sur le pauvre homme encore profondément endormi. Puis, malgré le dégoût de cette chambre sale, elle s'allongea près de lui et prit sa main pour la poser sur ses hanches courbées, puis elle ferma les yeux, attendant le réveil paniqué qui allait avoir lieu.
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He wakes to find her in his bed, naked from the night before. She wakes and grins from ear to ear, thinking that she's won his heart. Then tells him "get your things and leave, until we meet again." He wonders if he's wrong or right, to have shared his love with her. If that's love then I don't know what is. If that's truth then I'm a fraud. If it's real then I must seem like such a fool to have saved my love for one.




La fatigue reste, s'installe. Elle prend les chairs, s'immisce jusqu'à la conscience. Elle en devient nuage, linceul sur lequel reposer – comme un havre de paix pour celui qui ne cesse d'être torturé. Une issue à sa médiocrité, aux maux qui cherchent à le faire ployer. Il croit y voir ce salut qu'il a tant cherché, Mark, parce que les paupières sont lourdes quand, souvent, Morphée peine à se présenter. Sous les côtes, pourtant, le cœur palpite qui craint les néants promis. Les notes grondent encore et les conversations l'entourent ; les draps sont loin de la carcasse qui chancellent. Le repos n'est pas à prendre, pas en sachant l'infection de ces pavés qui pourraient l'achever. Il veut rentrer, il voudrait pourtant profiter d'encore un peu exister. Être vu, être entendu ; ne plus être un spectre qui erre, esseulé dans les tréfonds de son propre mal. Elle l'a vu, elle l'a écouté et elle lui reste, demoiselle qui reprend ses mots au point de lui arracher un sourire. Elle est semblable aux aurores. Elle est semblable aux brèves et premières lueurs ; comme une jovialité qui tente son cor sur les landes désolées. La promesse d'un lendemain, avant que les brumes n'aient à revenir le couver. Ainsi la courbe sur les lippes s'affaisse et s'estompe, elle est sincère, tendrement dessinée, mais néanmoins gorgée de secrets qu'il ne tient pas à réellement expliciter. Il en a trop dit, il en a trop fait. Il ne sait plus vraiment ce qui a pu lui échapper, ce qu'il a pu révéler dans cette tourmente fatiguée. Il en devient hésitant, pas moins cavalier – il a hoché les traits, DeWitt, laissant à cette âme ci l'accompagner. Un ange qui se faufile à ses côtés, comme un gardien improbable qu'on envoie pourtant sur ses sentiers. Quels crimes a-t-elle commis parmi les cieux pour mériter tel sort, telle finalité ? Qiu. Il croit l'avoir entendu, se persuade lentement ne pas l'avoir imaginé. Il essaie de l'ancrer dans sa mémoire, songeant à la noirceur qui pourrait lentement s'y installer. Parce qu'elle s'avance, parce qu'elle devient de plus en plus oppressante. Les brises légères ne suffisent plus à maintenir l'éveil, et le repos est manquant qu'il en devient nécessité. Un besoin vital pour celui prêt à s'effondrer, celui qui se laisse ronger au silence qui parvient enfin à régner. Le silence et l'absence, la lourdeur de l'âme qui se laisse entraîner. Il l'a murmuré, son nom, quand la carcasse s'est sentie entraînée. Il l'a murmuré, brièvement – avant que les profondeurs ne finissent par pleinement se l'approprier. Le sommeil gagne et la conscience s'endeuille du temps qu'elle n'a pas su profiter.

Une nuit sans cauchemar, un crépuscule sans image. Il se souvient des rires et des musiques qui se succédaient. Il se souvient maigrement de la jeune femme qui osait l'aborder, qui venait offrir le chœur de l'accalmie en quelques mots échangés. Un soupir brave les lèvres, les muscles sont lourds et anesthésier. Il peine à encaisser la clarté qui lentement se fraye un chemin jusqu'aux rétines malgré ses paupières fermées. Il a geint, il a grogné. Il a protesté contre son propre corps qui refuse d'obéir. Sous les phalanges, une porcelaine improbable – comme la soie d'une peau qu'il a tant regretté. La chaleur des ébats et les soleils des promesses d'été. C'est un sursaut à l'endocarde qui parvient à le brusquer, un coup violent qui affole les sens et les sentiments malmenés. Là, l'or verdoyant s'attarde sur les courbes, sur les monts dénudés et la beauté que les encres viennent sublimer. Il aurait voulu l'appeler, mais elle ne porte pas le nom de celle qu'il a stupidement délaissé, ni même de la nymphe qu'on lui permettait pendant un an de pouvoir chérir et adorer. Elle ne porte nul nom connu, nul nom réclamé – rien qu'un sobriquet que la mémoire peine à formuler. Les sourcils se sont froncés, le regard erre, contemple, observe jusqu'à la caresse de sa paume sur la hanche offerte – et il en frissonne, Mark. De culpabilité et de gêne, à en retenir son souffle dans la foulée. Redressé de peu, le silence qu'il essaie de faire perdurer. Sommeil qu'il ne tient pas troubler, lui qui craint tout ce qui aurait à être conté, tout ce que cette nudité en vient à clamer. Il essaie de se mouvoir, les membres encore las à réclamer ce confort qu'il a quitté. La salle de bain qu'il rejoint, dans laquelle il s'enferme, l'homme dont les traits se creusent et sur lesquels les mains s'apposent pour tenter de tout y chasser. Tout, jusqu'à cette réalité. Elle aurait tout pour faire plus d'un heureux, la jeune femme contre qui il s'était égaré, mais il n'est pas ce genre d'homme – il ne le sera pas, refuse d'en faire partie puisque médiocrité est déjà à son apogée. Elle ne mérite pas ça, il ne veut pas être celui-ci. Le souffle est craché, expiré. Il essaie de le calmer, malheureux, jusqu'à observer ce piètre reflet dans le miroir à portée. Saccage proclamé, la déchéance traduite en quelques cernes bleutées. Exténué, l'homme qui croit encore ne pas avoir vraiment pris le temps de jouir des bras du répit qui lui était concédé. Las de vivre, las de tout – las de ce qu'il en est à exposer. Et cette absence dure plus de deux minutes avant qu'il ne daigne se draper d'une serviette, avant que la porte ne s'entrouvre sur la jeune femme assoupie et baignée des clartés naissantes aux vitres mal cachées. « Fuck... » Du courage, il n'en possède pas – et dans les brumes, sous le poids qui s'invite sur ses épaules, il essaie de se souvenir de tout ce qui s'est passé. En vain. Il n'y a que les images des ruelles passées, que le claquement de la porte derrière lui. Le reste est poussière. Le reste est chimère que l'imagination fausse en inventant ces possibilités. Il hésite à s'en approcher, il hésite même à bouger jusqu'à percevoir ce regard qui sur lui s'est posé. « Hey... hm... I'm... Qiu, am I saying it right ? I'm... I'm sorry about last night, I... » Figé dans l'encadrement de cette pauvre porte, paralysé qu'il en devient à ne pas savoir comment se comporter ; parce que les flash qui rappellent quelques fragments de son passé ne peuvent être ignorés, parce qu'il craint tout ce que cet instant aurait à lui rappeler. Cette douleur lancinante qui jongle avec son âme et le cœur meurtri qui refuse de s'en relever. Il craint tout ce qu'il aurait pu faire, tout ce qu'il aurait pu dire. Il craint que la frontière n'ait été dépassée. « You... Are you alright ? You... I don't know... You want something ? »                    





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Raven Kang
Raven Kang
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ombres et névroses : Chacun de ses tatouages provient de son mari.
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▬ Dim 7 Jan 2024 - 11:24 ▬
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Juillet 2023.

L'attente était longue mais nécessaire, pas seulement pour le plan mais aussi parce qu'elle ne pouvait s'endormir. Le cumule entre la nuit et le petit matin commençait à tirer un peu et les efforts pour ne pas sombrer, ne pas risquer de louper son départ, étaient difficiles. Mais c'était nécessaire. Les nuits passées aux côtés d'inconnus afin de mieux voler des fragments de leur vie étaient de plus en plus amères, de plus en plus dures. Le reflet qu'elle voyait dans le miroir lui donnait la nausée, et derrière elle l'ombre de Maddox s'étirait toujours un peu plus. Une longueur d'avance, sur tout, tout le monde, tout le temps, afin de ne pas se laisser rattraper, de ne pas rester sur le bord de la route, abandonnée comme un clébard dont on ne voudrait plus parce qu'il coûtait trop cher à emmener en vacances. Elle ne se berçait pas d'illusions, elle n'était pas italienne, pas même réellement estimée comme une alliée, juste utile, pour l'instant, mais elle ne s'était pas intégrée à cette grande famille. Un dommage collatérale de plus. Elle les sacrifierait comme, probablement, ils la sacrifieraient aussi. Elle devait s'étendre, agrandir la piscine de sa paranoïa et y ajouter toujours plus de bouées, jusqu'à réussir à y noyer son arrogant de mari.

Un mouvement, hasardeux, et l'homme à ses côtés quitta le lit pour rejoindre la salle de bain. Raven soupira. L'attente, encore, toujours plus longue. Deux minutes qui lui parurent une éternité. Elle attendit qu'il revienne et ouvrit les yeux, se contentant de le regarder, camouflé dans sa serviette alors qu'ils avaient -dans une autre vie- passé la nuit ensemble. Intimidé. Craintif. Angoissé. Pendant une seconde, elle douta de son choix, se demanda si elle ne devrait pas taper un scandale et le trainer dans la boue, parler de violences, de menaces. Peu probable que ça arrive si elle analysait bien cette pauvre loque, mais il puait tant le manque de confiance en lui qu'il serait capable de gober quelque chose qui ne lui ressemblait pas. Elle ne voulait pas de ça. Si, pour une fois, les choses pouvaient se passer sans violence... Un sourire se dessina sur les lèvres de la garce qui se redressa lentement sans sembler inquiète de son corps dénudé. « Tu te souviens de mon nom. » Un honneur dont elle ne semblait pas habituée. « Hum... Peut-être prendre une douche ? Mais je ne suis pas pressée. » Elle se leva, s'approcha, ses yeux se baissèrent un instant vers ce corps qu'elle avait supposément touché pendant la nuit, et elle remonta vers ce regard, désespéré, paniqué. L'inquiétude se fit entendre dans la douceur de sa voix. « Ca va ? Tu as l'air perturbé. » La distance entre eux s'amoindrissait, lentement elle rentrait dans la sphère intime de Mark, sans trop de précipitation pour ne pas le faire fuir, avec la lenteur nécessaire pour imposer sa présence. Puis, délicatement, elle déposa un baiser sur sa joue. « Veux-tu que je t'apporte du paracétamol ? On pourrait aller manger quelque chose après ? J'adorerais passer encore un peu de temps avec toi et terminer toutes les conversations que nous avons entamées avant de... Enfin tu vois. »
(c) AMIANTE


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Mark DeWitt
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shipwreck

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : southwest ; quand le motel bon marché est rallié. l'habitable d'un véhicule crade quand l'ivresse flirte avec les veines gonflées. parce qu'il erre, parce qu'il se perd. parce qu'il n'est finalement que chimère.
ombres et névroses : légion de vices, levé de coude récurent. l'amour des alcools pas chers et des cigarettes-cancer qui ravagent lentement la trachée. alcoolique, qu'elle disait. pathétique fut ajouté. il s'en contente, en plus de noyer sa peine dans une brève adrénaline derrière les jeux d'argent qui l'ont déjà bien dépouillé.
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▬ Lun 5 Fév 2024 - 0:28 ▬



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He wakes to find her in his bed, naked from the night before. She wakes and grins from ear to ear, thinking that she's won his heart. Then tells him "get your things and leave, until we meet again." He wonders if he's wrong or right, to have shared his love with her. If that's love then I don't know what is. If that's truth then I'm a fraud. If it's real then I must seem like such a fool to have saved my love for one.




L'incertitude dans les actes, dans les paroles qui flirtent avec l'air vicié. Les effluves sont singulières, trahissent la perdition et la solitude, la décadence d'un homme que l'ivresse gagne sans cesse. Il a honte, il est désolé. Craintif de tout ce qu'il a pu dire, tout ce qu'il a pu promettre – l'instinct et ses secrets, le trouble et son voile opaque sur la réalité. Il tente, silencieux, de raviver des images, des mirages. Il tente, idiot figé, de parfaire le tableau d'une soirée que seule l'opacité s'approprie jusqu'à n'en rien laisser. Il l'entend gronder, ce cœur maltraité. Il l'entend geindre et quémander des explications, peut-être même un pardon pour les espoirs qu'il aurait eu à faire naître. De ceux qui flamboient dans l'obscurité, de ceux qui ravivent un cœur dans un élan maladroit de maigre bonheur. Et il l'observe, la belle qui s'anime, la nymphe dénudée. Les joues rougies, les prunelles qui s'abaissent pour ne pas attenter à cette pudeur qu'elle pourrait réclamer. Il est maladroit, tremblant ; instable. Il est perdu, égaré en des eaux sombres, violentes et carnassiers ; des tréfonds où les vents sont affamés, meurtriers. Les côtes s'animent, masquent à peine les tambours qui se sont mis à gueuler sous les côtes anémiées. Une candeur s'échappe des pulpeuses de la beauté, une attention retenue dans le prénom qu'il formulait. Le sourire s'étire à peine, ne dure qu'une seconde. Désolé encore, Mark, de s'imaginer que d'autres ont pu la mépriser. Et il est prêt à lui désigner l'intimité supposée, DeWitt décontenancé, avant qu'elle n'intervienne, avant qu'elle n'ait à davantage s'approcher. Il en frissonne, il en tremble encore légèrement. La trachée est nouée, asséchée. L'esprit est vacillant, bancal, saupoudré d'un flou qui refuse de pleinement s'étioler. Migraines menacent les songes désordonnés. Migraines menacent cette raison qui tente encore de fouiller les souvenirs mélangés. Migraines tandis que l'inquiétude se présente de l'autre côté. Il s'en remet à elle, Mark, lève l'ambre de ses prunelles sur les traits de cette jeune femme qui ne mérite pas la misère qui l'entoure. Il n'a rien à offrir, rien à donner. Il n'a que sa douleur et rien ne parviendra à la panser. « No, I'm fine. Don't worry, it's just that... » Il essaie, il veut lui permettre de s'en apaiser. Il essaie, l'autre qui balbutie quand elle s'élance, propose, établie déjà quelques plans – des projets impensables pour celui qui ne sait pas comment se comporter. Elle veut lui rester, perdre un peu plus son temps à ses côtés. Il est triste, le tableau sur lequel elle tient à s'attarder. Il est misérable, l'homme qu'elle croit pouvoir apprécier. Elle parle de conversations dont il n'a pas la moindre bribe à exprimer. Il lutte, DeWitt, contre lui-même – contre ce mal qui a rongé toutes les images de cette dernière soirée. Il lutte, jusqu'à ne plus oser bouger – laissant le baiser se déposer, là, sur la barbe que la blancheur parvient de plus en plus à s'approprier. « Hm... I don't kn... I mean, you know ? Hem... Alright. I... I'm gonna make some coffee, you can take a shower if you want. » Pour parer à cette gêne qui vient de s'instaurer. Pour parer à tout ce qui s'engouffre dans les tréfonds de son être, une panique certaine et le chant des sirènes.

L'incertitude dans les actes, dans les paroles qui flirtent avec l'air vicié. Il s'est animé, maigrement, délaissant sa place pour rejoindre la pauvre salle de bain mal rangée. Il y cherche des changes, des serviettes encore propres et pliées. Il essaie de faire au mieux, pauvre homme, parce qu'elle ne mérite en aucun cas les conséquences de ses laisser aller. « I'm sorry for the mess... » Le bazar alentour qu'il désigne, l'évidence même de cette dépravation dans laquelle il s'étouffe. Désolé, plus que jamais. Désolé, encore, pathétique dans cette assurance fanée. Il lui laisse ce temps nécessaire, il s'isole jusqu'au coin de pièce qui lui sert approximativement de cuisine. La cafetière dérangée, qui crache ses vapeurs en plus de l'eau qu'il laisse s'écouler. Un peu de vaisselles, comme un moyen de cacher une partie de la misère qui s'entasse ici et là – celle qu'il ne prend jamais le temps d'arranger. Il laisse l'instant se perdre, s'étirer. Il laisse les secondes devenir des minutes, et l'âme pleure ces mots qu'elle ne possède pas – ces conversations dont il ne se souvient pas. Il hésite, songe, s'agace. Café dépose ses effluves sur la légère buée qui s'entasse dans la piaule mal aérée. Il est tenté de glisser un regard sur la jeune femme que la porte ne dissimule pas, mais pudeur le reprend d'un pic à l'estomac. Migraines et nausées s'allient pour l'oppresser. Quand elle lui revient, il s'est habillé. Tissus froissés masquent les cicatrices, les os saillants qui manquent à chaque mouvement de se briser. « Here. » Tasse qu'il vient lui confier, petite table qu'il a tenté d'arranger – le canapé dégagé des dossiers et des feuilles empilées. Un semblant de confort qu'il lui concède, lui qui prend place sur le bord du lit aux draps défaits. « Look, I... I'm sorry, I don't want to hurt you by saying this but... I don't... I don't even remember about what we've spoke. » C'est un sourire désolé, toujours, qu'il lui offre dans la foulée. Les phalanges autour de sa propre tasse, tremblantes qui s'accrochent au mieux à la chaleur du breuvage trop noir, aussi vague et profond que le trou béant qui attire la moindre éclaircie de ce qu'ils ont pu s'échanger. « I'll be glad to... know you, don't get me wrong. But, yeah... I don't remember anything and I... I don't want you to have some hope for... I don't know what. » Les sous-entendus, un revers qu'il appose en douceur sur les promesses qu'il pourrait lui avoir conté. Il veut réparer les tords qu'il a peut-être commis, Mark, par nécessité – pour que celle-ci n'ait pas à souffrir des mêmes maux que ceux qu'il continue de s'infliger.                      





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▬ Sam 23 Mar 2024 - 9:06 ▬
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Juillet 2023.

Un esprit faible dans une carapace recroquevillée, l'hésitation, la honte, le manque de confiance en lui. Cet homme débectait Raven. L'envie de lui prendre les épaules, de le secouer, de lui hurler de se réveiller, de s'affirmer, de se reprendre en main. Faible et manipulable, doux et prévenant. Différent. Il lui suscitait un dégoût qu'elle ne manqua pas de laver en même temps que son corps sous la douche tiède de la chambre miteuse. Lorsqu'elle revint, elle était habillée, le café était prêt, son petit manège aussi.

Elle prit la tasse qu'il lui tendait avec un sourire apaisé, un regard serein, s'installant à nouveau sur le lit. « Merci. » Elle avait horreur du café. Elle y trempa pourtant ses lèvres, mimant une gorgée qu'elle prenait, et bien que le liquide sombre toucha ses lèvres elle ne laissa transparaitre aucun signe de rejet de l'amertume caféinée. Depuis combien de temps n'avait-elle pas touché un homme aussi gentil ? « Et bien... Ca ne fait jamais de mal de ranger un peu, j'ai tendance à dire que ça organise aussi les pensées. » se moqua-t-elle doucement. « Mais si c'est ta vision du confort et de la vie, tu n'as pas à t'excuser. C'est chez toi. » Elle n'y avait prêté aucune attention, son centre d'intérêt se trouvait devant elle, le bordel qui trainait n'était qu'un détail que rien ne pouvait empêcher de corriger, et elle n'avait aucunement l'air de lui en tenir rigueur.

Son appartement était propre, rangé, organisé au millimètre près, il y régnait toujours une odeur de fraîcheur ou d'encens et elle ne laissait jamais rien traîner plus d'une heure. La chambre de Mark la dégoûtait, presque autant que son personnage, son comportement, sa personnalité. Elle ne supportait pas la saleté, le désordre. Rien n'allait dans cette piaule. Comment pouvait il seulement vivre ici ?

Les traits de Raven se décomposèrent lentement. Du petit rayon de joie qu'elle arborait sur son visage à la déception douloureuse, une seconde à peine passa. Il ne se souvenait de rien. Ils avaient pourtant tant échangé, sur des sujets si variés que le temps avait filé sans même qu'ils s'en rendent compte, jusqu'à ce que l'alcool rende les mots confus, que les corps se rejoignent. « Oh... ? Vraiment ? Pourtant c'était... Enfin... Tu avais l'air intéressé... » Un petit rire nerveux et elle baissa les yeux, les lèvres dans un sourire tordu par la gêne. « Je suis désolée, j'avais senti une connexion, je pensais que toi aussi et... Je suis stupide, je suis vraiment désolée. » Elle reposa la tasse à peine entamée sur la place qu'il restait de la table de nuit et se leva. « Je me sens vraiment bête, j'ai l'impression de t'avoir utilisé du coup, alors que tu semblais... Enfin, je ne sais pas, notre solitude s'accordait bien et... C'est pas grave. C'est pas grave, tu sais ? Je veux dire, c'est pas la première fois, je suis trop naïve aussi, c'est pas souvent que les hommes sont aussi gentils et quand ça arrive je tombe à chaque fois dans le panneau. » Ses yeux brillaient, proches des larmes, sans pour autant s'autoriser à les laisser venir.

Le coeur fermé, l'esprit concentré. Petite pourriture qui ne se rendait pas compte de sa chance qu'une femme comme elle ait ne serait-ce que levé les yeux vers un déchet comme lui.

« Je suis désolée. Je ne voulais pas prendre trop de place, je voulais juste... Tu sais, apprendre à te connaître. Et hier on a clairement trop bu, mais on s'entendait quand même bien et... J'ai cru qu'on pouvait lier une amitié, même si tu ne voulais plus de ça. » Une allusion à leur rapport imaginaire. « Mais je comprendrais si tu ne voulais plus me voir, je veux dire, j'ai l'habitude, c'est pas si grave. » Elle ramassa son sac, les mains légèrement tremblantes, vérifia que son téléphone était toujours dedans. « Hier tu as noté mon numéro dans ton téléphone, tu peux l'effacer si tu veux, ou... Enfin... J'insiste mais je serais vraiment contente si on pouvait se revoir. Même juste innocemment. Je ne connais pas beaucoup de monde par ici, tu sais ? Mais je ne veux pas te déranger. Je vais y aller. Je suis désolée... »
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▬ Mer 1 Mai 2024 - 13:40 ▬



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Sous les côtes s'affolent l'endocarde trompé, mauvais. Nausées s'accentuent, prennent jusqu'à la trachée. Il les sent qui oppresse, qui force la honte à prendre de l'ampleur ; une place bien plus grande que jamais. Elle est là, elle hante et torture, elle s'accapare tous les songes, malmène la mémoire qui tente de rappeler quelques images, quelques paroles. Mais le néant est infini qui corrompt les songes. Il croyait avoir foulé l'entièreté des profondeurs, il croyait connaître ce royaume où rien ne subsiste, où rien n'existe. Il croyait avoir fait de ce désert d'âme un endroit où se reposer ; mais les corridors plus noirs se terrent là où l'épave de son existence s'est installée. Honteux, Mark, alors que les prunelles n'osent pleinement se lever. Il a ce besoin de bien faire, cette volonté de réparer les erreurs d'une nuit effacée. Sous les côtes, encore, s'affolent plus violemment le cœur qui ne parvient plus à se stabiliser. Parce qu'il l'a vu changer, ce regard. En une pointe de détresse, un désarroi qui contraste avec cette chaleur précédemment distiller. Elle possède les souvenirs qu'on lui a enlevé, que l'alcool s'est chargé de lui arracher. Elle possède les souvenirs de cette étrange soirée, où les lèvres se seraient cherchées, où les corps se seraient trouvés – où mille et une notes furent échangées sans qu'il ne parvienne à se souvenir de la moindre mélodie levée. Une nouvelle pulsion au muscle, les prunelles qui tremblent et fuient, s'attardent partout pour ne pas avoir à confronter cette douleur qu'il inflige. Parasite qui ternit toutes les clartés qui peuvent avoir à l'approcher. Culpabilité qui insiste, qui ravage la conscience désolée. Parce qu'elle insiste sur bien des points qu'il ne parvient pas à relier. Parce qu'elle insiste, nomme les sentiments qu'il aurait préféré ne jamais écouter. Elle s'est levée, beauté éloignée, et lui a soufflé. Les phalanges crispées contre lui, les maux à l'encéphale qui ne font que s'accentuer. Lippes pâteuses où suinte encore les liqueurs de la vieille. Elle s'est levée, demoiselle qu'il heurte par son pathétisme, sa médiocrité. Et les mots perlent qui viennent le toucher. Des légères lames sur la conscience qui s'offusque de ce qu'il est en train de lui imposer. Suppositions qu'elle concède, la jeune femme, alors qu'il est resté figé. Proche de s'envoler, colombe qu'il a souillé de sa déchéance. Proche de lui échapper, alors que le timbre parvient enfin à se faire entendre. « Hey, I... »

Mais l'hésitation, mais cette gêne qui prospère.

Il s'est levé à son tour, la carcasse instable sous les spasmes de honte et de terreur. « It's not that I... I mean... I don't know. » La paume aux traits, le souffle qu'il se met à chercher – les mots avec. « You don't bother me. I wanted to be honest with you as you seem to be a great person. Un premier élan, le reste qu'il se met à retracer. Un peu de courage pour faire la part des choses, pour enfin prendre ses responsabilités dans ce fiasco orchestré. But... Yeah... For what happened last night, I can't do that. I can't do that to myself, but I can't do that to you neither. I'm still... on someone I was with, long time ago and I... still love her, you know ? It won't be fair for you. » Il claque la vérité, il impose ce récit afin de défaire les suppositions et tout ce qu'il aurait pu chuchoter. Il rétablit les faits, DeWitt, par nécessité puisque les valeurs réclament cette honnêteté. « But if you want to see me again, as a friend maybe... I mean... why not. I would like to know you. » Il hausse les épaules, encore un peu désorienté. Mark et cette bonté. Mark et cette gentillesse qui persiste à l'écraser. Mark et ce trop grand cœur qui lui fait défaut. Il se sent con, de plus en plus lamentable. Les mots résonnent comme un discours de petit garçon esseulé ; et pourtant. « We could, I don't know, start over ? All this. » Un rire nerveux, le pathétisme à l'état pur. Mais il offre cette possibilité, DeWitt, il accepte ce regard qu'elle soit à même de poser sur lui ; il n'est pas spectre, il n'est pas ce fantôme qu'il s'imaginait. Il tente cette légèreté, abruti qui n'imagine en rien tout ce qui guide la jeune femme à ainsi s'en remettre à lui. La main tendue, la bienveillance dans les actes. « I'm Mark. » Si ridicule.                       





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