Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility

-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

 

 somebody done fucked up | Kadeuce & Erin

Aller en bas 
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Dim 18 Juin - 16:05 ▬

somebody done fucked up

1er Juin 2023 - début d'après-midi
Les mots de Bennie résonnent encore dans l’esprit d’Erin alors qu’elle arpente les rues d’un quartier qu’elle connaît par cœur. La visite impromptue de la coiffeuse avait eu pour effet d’écourter sa dévotion sans fin au local de Young and Up.

Elles ne sont pas restées longtemps à discuter dans le bureau de l’association. Erin avait dans un premier temps été étonnée de la visite de la sœur de Louie. Si elle s’entendait très bien avec le jumeau qui était son ami depuis de nombreuses années maintenant, elle savait pertinemment que l’autre partie du duo ne l’appréciait pas plus que ça. Elle n’avait d’ailleurs jamais vraiment compris les raisons de ce mépris, même si l’idée que l’aîné de cette fratrie infernale y soit pour quelque chose était fortement ancrée dans ses croyances. Toujours est-il que le regard qu’elle avait l’habitude d’essuyer dans les yeux de Bennie n’était pas celui qu’elle arborait ce jour-là. Et quand la vérité était sortie de la bouche de la vipère, Erin avait senti le sol se dérober sous ses pieds. Par fierté, peut-être, parce qu’elle était perdue surtout, elle avait tenu à garder la tête haute alors qu’une désagréable sensation de chaleur s’emparait de tout son corps. Puis, Bennie était partie, la laissant seule dans le bureau qu’elle avait pris soin de refermer. Erin n’a pas vu le sourire narquois et victorieux se loger au coin des lèvres de la commère du quartier qui quittait les lieux. Elle ne l’a pas vu car elle s’était assise dès que la porte fut refermée.

Elle était restée silencieuse, seule face à une vieille affiche que personne n’avait pensé à enlever jusque-là. Cette affiche était devenue l’objet de ses préoccupations. Elle avait entrepris de l’enlever en se hissant sur une chaise qu’elle avait positionnée juste dessous. Elle était là depuis si longtemps que les punaises qui la maintenaient au mur étaient pleines de rouille. La place vacante laissée par l’affiche était d’un blanc immaculé. Autour du rectangle blanc, le jaune de l’usure de la pièce ressortait bien plus. Alors, elle avait de nouveau pris place face à ce mur, elle ne pensait à rien, elle regardait simplement ce rectangle blanc qui refusait de se fondre dans la masse. C’est Darren qui l’avait tiré de sa contemplation silencieuse. Le bénévole avait ouvert la porte avec entrain et Erin avait sursauté avant de se relever en souriant. “I have to go, school called me.” Darren ne s’était pas vraiment étonné de l’attitude étrange d’Erin, il avait l’habitude de cet état parfois absent qu’elle avait dans les yeux. Ils étaient nombreux à se dire que le Mist habitait encore les pensées de celle qui se démenait pour les jeunes du quartier.

Ce n’est qu’une fois la porte de chez elle refermée qu’elle s’était autorisée à repenser à la visite de Bennie Kelly. Son visage s’était effondré et son corps s’était affaissé contre la porte qui la soutenait.

Désemparée, elle avait appelé June pour lui faire part de son désarroi. June avait toujours de bons conseils et était une oreille attentive. D'accord, elle n'était pas toujours de bons conseils, Erin non plus. Mais elle était une oreille attentive, Erin également. “I don’t know what to do.” Ne cessait-elle de répéter après lui avoir expliqué ce que Bennie lui avait conté. Perdue, Erin voyait la vie qu’elle s’efforçait de construire s’effondrer en même temps que la confiance qu’elle lui avait accordé. Les mots de l’homme revenaient à son esprit, venin rempli des mensonges qu’il lui avait alors offerts sans honte. Lui revient en mémoire ce qu’il lui avait dit il y a presque un an de cela : and if lies can ease yar mind... guess I'll use them then. L’écho lointain des paroles prend alors un tout autre sens, faisait monter en elle la colère insurmontable de la femme bafouée. Et lorsqu’elle se penche sur ses réseaux sociaux, c’est une toute autre réalité qui s’offre à elle, vérités qu’elle avait refusé de voir, enfouissant le tout sous le voile de son déni. Après avoir raccroché, Erin avait alors séché ses larmes (et l'écran de son téléphone) avant de se précipiter à l’étage.

Elle a longtemps guetté à la fenêtre l’arrivée du père de sa fille, retenant ses larmes à chaque battement de cœur qui se voulait trop fort. Et quand enfin, elle aperçoit sa silhouette, Erin prend une longue inspiration afin de ne pas flancher, se répétant intérieurement qu'elle était capable de le confronter. “How was your day ? Les mains tremblantes agrippées au rebord de la fenêtre grande ouverte, elle le regarde longer l’allée jonchée de jouets de l’enfant qui est encore à l’école. Au milieu de ce chaos perpétuel composé essentiellement d’un vélo, une trottinette ou encore des rollers qui n’ont jamais servis, gisent les vêtements de Kadeuce qu'Erin a pris soin de déchirer avant de les jeter par la fenêtre. Cela avait eu un effet presque cathartique sur elle et l’avait aidé à contenir sa fureur sur une seule chose : les marcels qu’elle ne pouvait plus supporter de voir plier à côté de ses vêtements. Babe.” Le dernier mot est prononcé avec une telle amertume que ses lèvres se tordent au même moment dans un élan mal maîtrisé. La grimace est effacée par une cigarette allumée. Dans un sourire, elle se penche un peu plus pour adopter le sarcasme dans le ton de sa voix éraillée d’avoir trop pleuré. “Oh, don't try to come in, the door's locked and the key's in the lock.” Et comme si cela ne suffisait pas, Erin augmente le son de son téléphone relié aux enceintes du salon, faisant ainsi retentir un album d’Eminem dans toute la maison. Les murs de la maison vibrent sous la voix du rappeur local. Dans le vacarme, la jeune femme se contente de fixer Kadeuce du haut de son perchoir, un air de défi mêlé à sa peine qu’elle cache derrière ses yeux qui se plissent à chaque taffe tirée sur sa cigarette.
(c) DΛNDELION


_________________


Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Dim 9 Juil - 19:01 ▬



somebody done fucked up
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




La fatigue sur les traits, l'impression d'une lourdeur plus accentuée sur les épaules. La trachée brûle encore de la toux passée, de cette impression morbide de ne plus pouvoir respirer. Il a soufflé, exulté ce trop plein d'air que les poumons, jalousement, maintenaient. Comme pour se préserver, comme pour prévenir d'une prochaine crise puisqu'il se refuse à tout soin – coupable méritant d'une sentence dure et oppressante. La fatigue sur les traits, les pas qui résonnent brièvement au détour des ruelles dépassées. Ailleurs et nulle part, perdu dans des pensées mélangées ; dans un maelstrom de suppositions qui n'appartiennent pourtant qu'au passé. La poitrine semble doucement s'écraser, l'allée jusqu'à la nouvelle demeure qu'il entreprend de remonter. Il a cédé, lui qui devrait pourtant pleinement l'éviter. Nicotine mauvaise qu'il inspire en plus de quelques effluves infectées. Les habitudes sont tenaces, imparables. Elles guident la main à s’élever, le palais à s'imbiber d'une effervescence qui n'a pourtant plus aucun effet. Joint entre les doigts, la prunelle unique qu'il lève quand voix s'élève, quand la façade est ralliée. Question chantonne, Kadeuce sourd aux orages qui silencieusement résonnent. Une inspiration, une vapeur soufflée, un regard par terre pour ne pas avoir à trébucher sur le chaos ambiant et adoré. Ça attire l'attention, ça préoccupe instantanément l'esprit. Tissus ondulent sous la caresse des légères brises levées. Tissus jonchent le sol et le parterre qu'il a essayé de rattrapé, sur cette nouvelle herbe finalement couverte d'affaires précédemment portées. Ce joint qu'il levait pour un peu plus s'y asphyxier, il l'a finalement baissé. Les sourcils froncés, un tout autre chœur pour accompagner les battements du palpitant qui semble lentement se dissimuler. Babe. Il s'en remet à elle qui n'a pas bougé, Juliette à son balcon prête à lui cracher son fiel étant donné ses traits cernés. L'incompréhension, l'appréhension – perdition. Il a levé les bras, Porter, théâtrale comme les nerfs commencent déjà à s'animer ; portés par la fatigue qui se fait souveraine sur les réflexes et les réactions instinctives. « Why the fuck did ya do that, girl ? » La mémoire fouillée, manoir de mille et une années écoulées. La mémoire qu'il force à se concentrer, tous ces souvenirs passés un à un en une fraction de seconde volée. Un pas pour avancer, un pas pour entrer. Mais l'avertissement, le timbre qui claque encore – mensonges qu'il suppose, jusqu'à l'essai, jusqu'à devoir se confronter à cette vérité. Il a reculé, relevé les traits. Il a reculé, Porter, prêt à gueuler ; mais l'affront, la musique qu'on amène à faire gronder. Un orage ridicule dans des paroles qu'il n'a jamais cessé de mépriser. Elle reste, elle toise et lui, il la sent monter des tréfonds cette vieille colère que l'incompréhension accentue. La mémoire encore sollicitée, avant qu'il ne jure, avant qu'il ne gueule malgré la voix du bâtard qui attire les regards des voisins curieux et intrigués. Mise en spectacle, projecteurs braqués sur la silhouette au milieu des restes vestimentaires saccagés. Au pied du mur, à tout imaginer jusqu'à croire mettre le doigt sur les raisons d'une telle animosité. « Jesus... »

Il s'est reculé, patient qu'il essaie d'être.
Il s'est reculé, cherchant un appui sur lequel s'installer.
Joint en main, vapeurs toxiques qui vont et viennent pour s'étioler.
Manège des formes informes que le vent tiède balaie dans la foulée.

Une minute.
Peut-être deux, jusqu'à cette seule et unique opportunité.

« If ya're mad 'cause Dwayne chose me over yar thing, it's not ma fault but just his choice, ok ? » Seule raison pour laquelle colère pourrait avoir ainsi éclaté. Ce gosse au potentiel énorme, voué à de grandes choses, mais enrôlé là où ses actions pourraient tout changer. Pour eux, pour lui, pour cette famille qu'il veut porter – ce gosse aurait pu aller loin, mais il a choisi ces racines et se refusent à les couper. Intelligent et malin, même dans les tréfonds, il s'en sortira indemne et bien plus grand qu'il ne le sera jamais. Mais il n'a pas oublié tous les espoirs sur ce bout de femme met en ces âmes égarées, il n'a pas oublié ô combien elle lutte pour les sortir des filets qu'il peut lui-même tirer. Constante bataille qui jusqu'alors ne faisait aucun mal, guerre froide et insignifiante finalement sur le point d'exploser. « So what, hm ? Et il se relève, profite de la fin de cette musique pour se faire entendre. Il s'approprie ce silence nouveau pour gronder, pour faire entendre le fond de ses pensées qui se multiplient et s'emmêlent – précipitation comme le contrôle lui est arraché. Ya want us to fight over tha' shit ? Ya knew from the beginning wha' I'm doing here ! What's yar fuckin' excuses to be mad at me for tha' today ?! » Il a délaissé son poison, ignore la toux qui lancine contre l’œsophage maintenant que le timbre est haussé, maintenant qu'il force sur les cordes vocales qui tremblent, qui chatouillent l'impulsivité des maux intérieurs jusqu'à les provoquer. « C'mon, I'm all fuckin' ears, Erin ! » Le calme silencié, la sagesse rangée. Il s'avance d'un pas, se poste sous cette même fenêtre où elle trône depuis son arrivée. L'unique prunelle qui refuse de dévier, qui toise la jeune femme qu'il tient alors à pleinement confronter. L'aube promettait un semblant de tranquillité, comme un pas de plus vers la renaissance qui a tant tardé ; pourtant, les orages s'avancent encore, n'offrent que les prémices du chaos qu'ils sont prêts à déchaîner. L'instinct appréhende l'issue et les conséquences, fatigue appuie sur ce nouveau souffle qui l'amène à davantage s'enfoncer dans cette colère invoquée. « No ? Ya lost yar fuckin' tongue now ? »   
                      





_________________



❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Dim 16 Juil - 18:56 ▬

somebody done fucked up

1er Juin 2023 - début d'après-midi
Du haut de sa fenêtre, Erin l’observe se rendre compte de ses vêtements défigurés, de cette porte qu’elle a réellement fermé. Elle l’écoute se rendre compte du sérieux de son affirmation lorsqu’il s’avance pour vérifier ses dires. Elle l’entend protester, s’agacer devant les faits et cela lui étire un léger sourire de satisfaction parmi tous les tourments qu’il lui impose. Cet agacement qu’elle croit déceler sur son visage, caché derrière l’incompréhension, sonne comme une vengeance qu’elle peut lui infliger, juste retour de ce qu’elle pense avoir subi pendant tout ce temps. Cela n’a rien à voir avec Dwayne, avec ces jeunes qu’elle tente de lui arracher afin de leur offrir une vie meilleure que celle bien trop courte de leurs frères respectifs. Erin a toujours refusé de mettre ce sujet entre eux, bien que les reproches à lui faire soient nombreux. S’engager auprès d’eux était une façon pour elle de ne pas accorder trop de crédit aux activités du b-bang gang. Elle savait malheureusement qu’elle ne ferait jamais le poids face à la figure que Kadeuce et d’autres soldiers représentaient pour ces gosses perdus.

La patience qu’il a d’ordinaire se perd à mesure que le timbre de sa voix parvient jusqu’aux oreilles de la jeune femme. Erin le connaît assez pour savoir que les limites viennent très certainement d’être franchies. Mais elle se tait, se contentant de le fixer, traversée par les pensées incertaines qu’elle avait pourtant oublié avec le temps. Erin perd de son assurance, s'écrase presque contre le rebord de la fenêtre à la recherche d’un soutien pour ne pas flancher. Un court instant, elle lui accorde son incompréhension. Elle trouve cependant la force de retrouver un peu de contenance. Elle ne lui donnera pas raison, elle ne lui laissera pas l’occasion de lui faire croire à tout ce qu’il peut encore avoir à lui dire. Il prétend ne pas comprendre, et monte en elle cette déception qui rejoint bien vite cette colère suffocante qui prend tout son être depuis la fin de matinée. Il semble long, ce silence pendant lequel elle prend le temps de le regarder. Les dernières provocations en tête, elle fume sa cigarette jusqu’à la fin, retenant les larmes qu’elle refuse de lui offrir. Un rire à peine soufflé accompagne les dernières fumées et le mégot qu’elle vient écraser sur le rebord de la fenêtre.“I know what you’re doin’ ?” Voix étouffée, presque inaudible sous la musique qui résonne à nouveau et qu’elle pense à baisser, elle-même soudainement agacée par tout ce bruit. Elle voudrait crier mais sa gorge l’en empêche, serrée sous les maux qu’elle retient. “ I know what you’re doin’ ?” Elle se répète, hoche la tête sans le quitter des yeux, les mains agrippées au rebord de la fenêtre alors qu’elle s’avance un peu plus. “But you never said you were a fucking liar you fucking asshole !” La voix se met à trembler, trahit les faiblesses qu’elle est incapable de garder en elle, image qu’elle ne parvient plus à tenir. Mais dans sa volonté de lui tenir tête, de ne pas céder, elle le regarde, prête à l’accabler de nouveau avec des arguments qu’elle a eu le temps de préparer. “Well, now that I think about it, you once told me. I remember, I perfectly remember because you’re not the only one with a good memory. And now … now I understand what you meant. What you really meant.” Tout est remis en cause, des paroles jetées en l’air aux mots d’amour délaissés au creux de son oreille. Les mots, les gestes prennent un tout autre sens, celui d’un mensonge parfaitement orchestré et dont tout le monde doit parler autour d’elle. Ils doivent tous savoir, ces voisins, ces amis, tous membres de cette grande famille dont elle ne veut plus entendre parler. Ils savaient, et personne n’a rien dit, protégeant l’homme qui ose s’énerver quand sa propre colère à elle est la seule à justifier.“How stupid I am ! After all I’ve done for you ! I agreed to give my daughter your name, I put up with everything without saying a word and you... you do this to me? How dare you?!”

L’index pointé en sa direction, comme pour alourdir la peine infligée, elle se tait, prête à continuer sur sa lancée. Mais les résolutions qu’elle avait prises ne sont pas tenues, barrières s’affaissent alors qu’elle s’effondre en baissant cette main, cédant le terrain à ce cœur qui hurle son désarroi. “How dare you look me in the eyes every fucking day ?” C’était certainement ce qui lui faisait le plus mal, bien plus que les promesses qu’il avait pu évoquer et dont elle n’avait pas voulu. Il avait insisté, elle avait fini par les accepter, elle lui avait tout donné. Les larmes chutent, la douleur est étouffée sous ce cri qu’elle retient. “You’re just a piece of shit ! A fuckin’ piece of shit and I don’t wanna see you here anymore ! ” Elle referme la fenêtre qu’elle vient aussitôt rouvrir en avançant son corps au dehors, prête à hurler à plein poumons afin que tout le voisinage puisse entendre ce qu’elle a à leur dire. “AND LISTEN TO ME Y’ALL ! LISTEN TO ME ‘CAUSE I KNOW YOU ARE HERE BEHIND YOUR FUCKING CURTAINS ! YOU CAN SAY THAT I’M CRAZY OR WHATEVER YOU WANT, I DON’T CARE, YOU HEAR ME ? I DON’T FUCKING CARE !”

Pas un regard pour le pauvre homme à la porte de chez lui, Erin referme cette fenêtre, le visage inondé des larmes qu’elle laisse couler en silence. Le corps tremblant se laisse aller contre le mur. En silence, elle pleure les souvenirs à effacer de cette vie dans laquelle elle avait laissé ses espoirs se perde.
(c) DΛNDELION


_________________


Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Lun 17 Juil - 17:10 ▬



somebody done fucked up
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Sous le regard, dans les tréfonds de l'esprit, il croit voir les fissures s'élever ; elles grimpent et s'impriment sur les façades rénovées. Elles crépitent, délaissent le chant infernal d'une finalité qu'il peine à accepter. Sous le regard qui n'a pas dévié, il y a ce monde qui implose, comme une étoile en plein deuil qui lentement s'estompe pour pleinement s'étioler. Clarté rongée, emportée sous les vents violents et l'orage qui distille ses nuages d'opacité. Aux traits, cette marque mauvaise et cette incompréhension rageuse. Sur les lippes, les mots qui grondent dans cette tragédie malheureuse. Un tremblement, un premier éclair. Les notes de cette infamie qui continue de gueuler et la patience qui s'élime, qui s'éparpille aussi certainement que se sont étalés les tissus saccagés. Il veut comprendre, ne parvient pas à voir la brèche et les causes à ces profondeurs instaurées. Il veut comprendre, cherche d'aussi loin qu'il le peut dans les milliards d'images gardées. Il n'y a que les sourires, que les soupirs, que ces promesses pour rester – les conflits minimisés puisqu'ils n'étaient rien face à tout ce qu'ils auraient à s'approprier. Il n'a pas pu oublier, incapable qu'il en est. Il veut comprendre ; mais le temps s'égraine sans qu'il ne puisse y parer, les notes oppressent autant que la vision qui continue de lui être imposé. Il en oublie le monde, les curiosités intriguées. Il en oublie le rôle, la prestance à tenir devant ceux qui connaissent le nom porté. Il en oublie la réalité, Porter, puisque cauchemar persiste à s'étendre pour régner. Dans ces exclamations poussées, il y a cette pointe qui enrage puisqu'elles n'ont ni sens, ni véracité. Elle parle de mensonges, et tous ceux qu'il pensait pouvoir garder lui ont été révélés. Il a toujours fini par céder, confiant jusqu'à la vulnérabilité de la carcasse entre les paumes de celle qui en vient à l'accuser. Il a tiqué, les traits fermés. Il a tiqué, Kadeuce, comme finalement l'humanité est en deuil de ce qu'elle n'a pas à porter. Fait innomé. L'incompréhension qui ne fait qu'amplifier, qui emporte avec elle la raison et la conscience toutes deux bousculées. Elle accuse encore, et lui ne fait que souffler, pester, fermer les paupières dans l'espoir d'un silence à s'approprier. Il ne sait pas, il veut comprendre. La rage entre les deux, les tremblements aux phalanges. « How dare you look me in the eyes every fucking day ? » Figé, enfin. Le corps mort tandis que l'endocarde essaie vainement de palpiter. Le regard qui n'a pas dévié, orchestrant exactement ce qu'elle vient de citer. Ses prunelles à elle qu'il lorgne jusqu'à ces sillons salés qu'il voit peu à peu s'écraser. Il ne sait pas, ne sait plus. Mémoire vibre de ne pas réussir à s'y retrouver. Insultes, attention brisée. Et ce presque silence, comme un glas sur ce qu'il avait accepté d'honorer – la voie choisie qui finalement disparaît. Les pavés dématérialisés sous ses pieds, un fracas aussi soudain qu'une fenêtre qu'on aurait fermé. Le vide et la peur. L'appréhension et la fureur. Il l'entend gueuler, mais le dos est tourné – la vision posée sur ces alentours décharnés, plus grisés qu'ils l'ont toujours été. Vent sans chaleur, parfum sans saveur. Il ne sait pas, il veut comprendre.

Mille et une questions, les réponses hors de portée.
Mille et une questions, rien que cette insanité pour gouverner.
Il en a assez.

Il était symbole de calme, symbole de raison. Il était cette prestance sur laquelle se calquer, rien que pour taire l'emprise des maux, les murmures des démons. Il était celui qui aspirait à l'accalmie, lui qui vers la porte est revenu s'avancer. Un souffle aux lippes à peine scellées, un souffle avant que le pied ne heurte le bois d'une porte verrouillée. Une pause, le temps arrêté. Une pause tandis qu'il insiste jusqu'à la faire céder. Mauvais, l'homme qui finit par craquer. Les enceintes qu'il finit par briser dans la tornade qui en termine par monter. Marche après marche, jusqu'à cette piaule dans laquelle elle s'était retranchée. La porte en fracas contre le mur tandis qu'il s'élance, s'avance, ose la confronter – elle qui s'effondrait. « What the fuck was that, hm ? WHAT THE FUCK ARE YA TALKING ABOUT ? » Un dernier mètre pour surplomber, les muscles crispées sous les chairs embrasées. Retenue et raison fracassées. Résonne entre les murs la voix qui claque et gronde. La question la plus légitime pour cet esprit qui ne parvient pas à se positionner. « Whatever ya've in yar goddamn mind right now, ya better stop before I lose ma shit in yar fuckin' nonsens. IS THAT FUCKING CLEAR HERE ? » Qu'importe qu'on aurait à les entendre, qu'importe l'attention qui peut être porté sur cette demeure relevée. Qu'importe puisque l'importance ne s'appose que sur cette folie qui semble lentement la consumer. Il ne sait pas, veut comprendre. Il ne sait pas, et c'est ce qui pousse l'être à ainsi se perdre dans les méandres des terreurs créées. « Ya're gonna tell yar shit clearly so I can finally tell ya how fuckin' crazy ya're 'cause as far as I'm aware, there's nothing that can explain yar lil' scene here. » Ces jours devaient être passion et reconstruction. Les secondes se perdent dans la déraison, la destruction. Chaos suinte son fiel sur les spectres qui se toisent ; infecte jusqu'aux poumons qui se compressent ; l'oppression parfaite. Et sur les murs dans lesquels enfin il se tient, il croit encore pouvoir les deviner ; failles infernales qui s'accentuent, qui ne font qu'amplifier à mesure que pression s'impose pour tout déchirer. Le silence devait être allié, il en devient meurtrier. Il craint pour cette existence qu'elle seule parvenait à apaiser. Il craint le monde, Kadeuce, comme le sien reposait entre les mains de ces deux âmes adorées. « SAY IT ! »    
                      





_________________



❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Ven 28 Juil - 17:11 ▬

somebody done fucked up

1er Juin 2023 - début d'après-midi
Les larmes se perdent sur ses joues, elles chutent jusqu’à s’échouer contre le tissu de sa robe en gouttelettes éparses. Mais rien ne sort de sa bouche, pas une lamentation, juste le silence de cette chambre dans laquelle elle s’est enfermée pour calmer l’esprit ébranlé. Hantée par ses pensées qui ne font que se heurter, elle ne parvient plus à réfléchir, ni même à bouger. Elle voudrait laisser le temps s’écouler, ne plus avoir à penser, seulement rappelée à la réalité par le fond sonore qu’elle n’a pas enlevé. Elle sombre dans les habitudes anciennes, celles qui avaient disparu avec le temps et la confiance accordée. Cette fuite qui, à nouveau, lui paraît être la seule solution à la confusion qui la prend. Elle ne va pas continuer à vivre sa vie, à sentir les regards peser sur elle et devenir celle qui n’a pas su se rendre compte de ce qui lui arrivait. En bas, résonne l’insistance de l’homme, ces coups contre la porte qu’elle croit entendre céder. Un souffle effleure les lèvres alors que la musique s’arrête. Elle devine la colère à l’allure à laquelle les marches de l’escalier sont montées, chaque pas vient correspondre à un battement irrégulier de son cœur. La respiration suit, inégale et l’angoisse se met à étreindre tout son être.

La porte de la chambre s’ouvre avec force, elle s’écrase contre le mur et tente de revenir à sa place en un coup de vent qu’elle peut sentir de sa place. Et alors qu’il s’avance, elle recule, glisse contre le papier peint pour lui échapper, en vain. Il hurle son incompréhension, et elle ne fait que fuir son regard alors même qu’il parvient à s’avancer jusqu’à elle. Il perd ses moyens, le calme semblant s’être envolé de l’esprit sous la tempête qu’elle avait déclenchée. Les yeux rivés sur la table de chevet qu’elle a en face d’elle, Erin joue pourtant au jeu dangereux du silence. Elle ne dit rien, le regard vide, épuisée de tout ce qui vient de se jouer. Elle ne dit rien, s’anime simplement dans un sursaut quand les dernières volontés sont crachées.

Il veut savoir. Il veut savoir et elle aurait voulu ne pas avoir à l’affronter, elle qui avait pourtant si bien préparé cette confrontation. Elle n’avait pas prévu de l’avoir en face, d’avoir à nouveau à croiser son regard qui pouvait la faire faillir. Les bras repliés autour de son ventre, elle serre cette robe, les ongles enfoncés dans ses propres paumes, la tête tournée vers la fenêtre, le ciel comme horizon pour soutenir le silence dans lequel elle s’enferme. Il ment, elle en est persuadée. Il ment et s’enfonce dans des chemins qu’il ne devrait pas prendre. Il ment, a trop usé cette confiance qu’elle lui avait donnée. Il l’avait presque suppliée, et elle avait cédé. Erin n’avait rien vu venir. “Stop pretending you don’t understand !” La tête se tourne, le regard change, s’assombrit sous ce qu’elle croit alors deviner. Folie s’installe au fond des yeux qui se mettent à fixer l’homme avec insistance. “I know what you’re trying to do !” Sous les évidences, le corps se redresse, l’index qu’elle pointe en sa direction, qu’elle vient même appuyer contre le torse à mesure que sortent les inepties supposées. “ You wanna make me look crazy so you can take Eunice away from me. You wanna be the savior, the one who saves his poor daughter from her deranged mother just because you don't wanna admit what you're doing to me !“ Erin a perdu tout sens des réalités, persuadée de détenir enfin la vérité sous ses délires insensés, elle perd pied. Elle ne maîtrise plus rien, jusqu’aux larmes qui reviennent s’écouler et qu’elle balaie d’un revers de main.“But hear me out : I’ll never, never, never let you do that.” La persécution qui résonne en elle, remonte des souvenirs laissés derrière elle. Vibre cet attachement singulier à l’enfant qu’elle n’a jamais su protéger et qui a subi les nombreuses insécurités.

“I know everything.“ Elle cesse enfin ses élucubrations pour accéder à sa demande. Elle tangue en se laissant à nouveau reposer contre le mur pour soutenir son regard. “I know what you’re doin’ in midtown, in this bar, when you say you’re in your fucking cemetery.” Elle sait, les mensonges qui lui ont été contés et qu’elle a validé sous quelques vérifications illusoires. Fragment de confiance retrouvée, elle s’avance jusqu’à le frôler, à se hisser sur la pointe des pieds pour espérer prendre un peu plus de hauteur. “Is my shit clear enough for you Kadeuce ? Or maybe you wanna hear it in a different way ? Maybe you wanna hear that I know while I’m at home, waiting for you and thinking you still have things to deal with, you’re fucking some bitches far away from here ?” Un rire est soufflé, presque inaudible sous ce qu’elle vient enfin révéler des mots qui l’ont brisé. Elle lui a tout donné, et lui n’a fait que détruire cette chance qu’ils s’étaient enfin donnée. “Is your fuckin’ brain finally remembering or do I have to go on ?”
(c) DΛNDELION


_________________


Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Lun 21 Aoû - 21:15 ▬



somebody done fucked up
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Grondent les orages, s'élèvent les tempêtes. Sous les côtes, sous les chairs, l'instabilité reprend ses droits. Elle dérange les piliers, fracasse les fondations de ce petit monde à peine consolidé. Grondent les orages, s'élèvent les tempêtes. Sous les côtes, sous les chairs, l'instabilité propage son glas jusqu'à tout recouvrir, tout ensevelir. Les landes ne sont plus que déserts, les troncs des forêts immatérielles devenus tombes dressés sur les fronts oubliés. Clarté s'est obscurcie, l'horizon s'est voilé. Tous ses espoirs, tous ses rêves ; rien ne subsiste, seul se propage le néant qu'on invoquait. Par les mots, par les voix haussées, par ces coups de tonnerre échangés. Folie meurtrière, une finalité sur ce qu'il n'aurait pas dû approcher. Une promesse d'avenir qu'il n'a pas le droit de s'approprier. Folie qui stagne, folie qui se dresse. Folie en ombre sur toutes les promesses formulées. Folie qui dégueule son fiel sur cet univers qu'ils avaient à parfaire. Parce qu'elle insiste, parce que le silence est brisé. Elle se hisse, elle se dresse et il observe, stoïque, immuable. Il écoute, l'attention pourtant défectueuse. Elle sait, qu'elle prétend. Elle sait ce qu'il fait, mais même lui ne parvient plus à savoir où se cache la réalité, où se tiennent les buts de cette démence qui s'est embrasée. Il ne sait plus ce qu'il essaie de prouver, ce qu'il voudrait rectifier. Il ne sait pas, Kadeuce, si ses paupières sont fermées, si cet instant n'est pas qu'un cauchemar dont il peine à se réveiller. Avec l'index claquent les paroles qu'elle se met à cracher. Venin, poison qui condamne la conscience, la raison. Gamine sur laquelle elle vient dévier, gamine qu'elle l'accuse de vouloir lui arracher. Parce qu'elle n'a rien compris, parce qu'elle refuse de voir les choses par son prisme à lui ; Eunice est elle. Eunice est eux. Eux deux, non pas seulement sa triste carcasse qui ne pourra que la blesser par l'inattention, par ces instincts démesurés. Il a froncé les sourcils, Porter premier. Un souffle désabusé pour franchir les pulpeuses. « Fuck, do ya hear yarself right now, girl ? » Ça dépasse l'entendement, ça surpasse tout ce qu'elle aurait pu avoir à lui supposer. Vilenie qu'elle lui suppose et pour laquelle il se vexe, Kadeuce. « That's what ya think, hm ?! » Il gueule en même temps qu'elle, les syllabes se mélangent pour ne laisser que ce chaos, les litanies d'un vortex affamé. Avide, ce dernier. Avide de tout ce qu'ils auraient pu créer. Puis le silence, puis la trêve teintée de tension. Le silence lugubre qui prend ses droits, qui délaisse une place à ce qu'elle vient cracher. « I know everything. » Elle ne sait rien ; plongée en des eaux troubles qu'elle veut faire réalité. Elle ne sait rien, Erin, parce qu'il ne s'est rien passé qui justifierait cette perdition insufflée. « I know what you’re doin’ in midtown, in this bar, when you say you’re in your fucking cemetery. » Un souffle, encore, la paume qui passe sur les traits. Un souffle, parce qu'il croit avoir vu juste. Elle sait, c'est un fait – mais elle le savait déjà, l'adorée, les méfaits qu'il exécutait. Trafic dans lequel il s'est bien trop enfoncé, revente qu'il se doit d'orchestrer. Il croit comprendre, désormais. Il croit pouvoir affirmer le ridicule de la situation avant même qu'elle n'ait à davantage s'exprimer. Il croit, se fourvoie. Elle insiste, persiste. Elle insiste jusqu'à confier ces dires qui forcent l'attention à se redresser. « What the fuck are ya talking 'bout ? » Mensonges. Mensonges dressés. Mensonges levés, auxquels elle s'est enivrée. Mensonges qui blessent autant qu'ils surprennent.

Mensonges qui s'écrasent contre le myocarde et ses remparts abaissés.

« What the fuck are ya thinking, hey ?! » Il gueule, Kadeuce, dépassé par ce manque de confiance qui vient de s'imposer. Une plaie sur les corridors de cette bulle embrumée. Une césure dans le manteau qui les protégeait, loin du froid des rumeurs et des piques acérés de ceux qui jalousent ces terrains sacrés. Balafre qui s'est mise à suinter, l'affront pour l'âme qui ne cherchait qu'à se dévouer aux besoins qu'elle susurrait. « So, that's it ? Ya followed me there and ya jump into conclusions without asking any questions 'bout it ? » Il ne gueule plus, l'orage reste – mais s’emmagasine. Pression. Pression qui s'accentue, pression qui amplifie. Pression qui menace de tout saccager, qui force les veines sous l'épiderme à se gonfler. Le point de rupture chatouillé, la folie en alliance qu'on rappelle à l'esprit torturé. « If it's what ya think of me, trust me on that, ya don't know shit, Erin. » Plus acerbe, la langue claque au palais. Plus virulent dans ses syllabes, plus mauvais comme il ne parvient à avaler ce vice qu'on lui a attribué. « What 'bout ya come in next time ? Just to see what I'm actually doing in that shitty place. Means working, ya fuckin' idiot. Working. That prick who own the shithole sell ma cargo in exchange of protection, ya dumbass. When I go there, it's to be sure he doesn't fuck with me and to claim ma fuckin' money ! Did ya think 'bout that in yar fucked up brain up there ? » Il questionne quand la réponse est évidente. Il questionne alors que la réponse est là, à sa portée, en souvenirs des accusations attribuées. Il a secoué les traits, Porter, négation désabusée tandis qu'il recule, qu'il en soupire ; exténué. « Ya think wha' ya want to think, ya listen only what ya want to hear, don't ya ? Check on what ya could learn from the others about me, maybe ya'll learn to trust me someday. » Lui qu'on laissait à sa solitude, lui que les plaisirs ne venaient pas tenter. Lui qui ne s'avançait pas vers les propositions quand d'autres y fonçaient. Lui et ces quelques valeurs restées, ce côté trop sage qu'on a bien souvent moqué. Lui qu'on estime trop fidèle, trop vieux jeu – l'éducation d'une mère loyale en reste sur sa manière d'agir et de se comporter. Lui qui n'a fait que trop peu d'écart durant ces longues années épuisées ; elle qui faisait partie de ces plaisirs éphémères, elle qu'il a parfois regretté. C'était il y a longtemps, mais il ne s'en était pas caché. « Ya know what ? Ok. I'm done. Les poches fouillées, les clés cherchées. Les poches vidées, il délaisse tout ce qu'elles contenaient à ses pieds. Du téléphone à ce bien partagé. Du portefeuille à ses clopes malmenées. Here, do what ya want with that, I don't give a shit. Ya, believing I could've cheated on ya like all of those fucker, I can manage it, I can manage jealousy crisis even if it's for nothing, but thinking I could try to take our daughter away from ya ? Really ? Yeah... that's fuckin' crazy. » Il n'a même plus la force pour prétendre ce timbre outré dans la voix, ne subsiste que l'écho dégoûté.     
                      





_________________



❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Dim 3 Sep - 21:35 ▬

somebody done fucked up

1er Juin 2023 - début d'après-midi
Elle s’est laissée portée par sa colère, aveuglée par la peine qu’elle portait à travers les accusations insensées qu’elle lui envoyait à la figure. Ils se sont mis à hurler, à mêler leurs voix empreintes d’une incompréhension mutuelle. Il hurle lui aussi, et elle ne s’entend plus lorsqu’il pose les questions auxquelles elle ne répond pas. Elle n’entend plus que sa colère à lui mêlée à la déception qu’elle perçoit derrière le regard. “I didn’t follow you, I didn’t even think that …” Elle ne termine pas sa phrase et lui ne crie plus, s’éloigne d’elle comme pour éviter la proximité contagieuse de sa folie. Les mots de trop, l’enfant qu’elle n’aurait pas dû évoquer et elle, elle n’ose pas le regarder alors qu’il continue sur sa lancée. Bien sûr qu’elle ne s’était pas entendue parler. Elle ne s’était même pas entendu penser.

Les poches se vident, et le poids de chaque objet retentit sur le parquet qu’il a lui-même poncé. Elle fixe ce téléphone qu’elle s’est souvent retenu de parcourir quand il en était éloigné. L’idée lui venait souvent à l’esprit, juste pour se rassurer, comme elle l’a toujours fait auparavant. Elle refrénait ce besoin de tout savoir, de connaître tout ce qu’il avait en tête et ce qu’il pouvait faire de ses journées. Tous ces efforts en vain, puisqu’elle est tout de même parvenue à faire renaître les appréhensions du passé. Dos au mur, tête baissée, son regard dévie sur les clés qu’il a jeté avec le reste. Doucement, sa vue se brouille alors qu’elle se met à réaliser l’absurdité de sa réaction. La conscience s’étire lentement jusqu’à lui faire articuler quelques pensées qu’elle peine à organiser. “I’m sorry it’s … I can’t, when it comes to my mind it’s …” Les paroles affluent qu’elle ne parvient pas à ordonner, les yeux toujours rivés sur les clés qu’elle ne distingue plus. Et sur l’instant, elle ne peut s’empêcher de blâmer son esprit qu’elle ne fait qu’écouter lorsqu’il se permet de lui murmurer les aberrations qu’elle s’était mise à crier. Elle gâche cette opportunité qu’ils se sont donnée, cette promesse de vie soufflée tant de fois qui s’évapore aujourd’hui sous les folies annoncées. Elle revient à la réalité, à celle qui se fait autour d’elle dans un silence pesant. “I won’t tell you that again, I swear.” Erin relève la tête, cligne des yeux pour y voir plus clair et laisser tomber les larmes retenues. Elle n’aurait jamais dû imaginer une telle idiotie alors qu’elle sait à quel point ce qu’ils ont ensemble compte pour l’homme dont les blessures se referment à peine. Perdus, ses yeux balaient la pièce alors qu’elle se met à enchaîner les mots pour tenter de justifier le pathétisme de ses actions. “I’m sorry, I know you’re not like that, I … I shouldn’t …” Non, elle n’aurait pas dû. La tête va de droite à gauche dans un souffle. Sur l’instant, elle craint tant de devoir faire face au vide de son absence. Car elle le sait, elle a été trop loin, elle qui ne supporte pourtant pas d’entendre parler de sa supposée folie. Elle n’est pas folle. “ It’s just that y’know, I was upset, I saw all those women on your Instagram and … I’m not like them and I thought …”

A court d’explications, elle se tait un instant et efface soudainement la distance qu’il avait imposée. Dans un élan désespéré, elle s’empare de son visage qu’elle force à ployer vers elle. “Look at me.” Et elle attend que son regard se pose sur elle, quand bien même elle n’y lirait plus la douceur qu’elle pouvait encore y lire le matin même. “I’m sorry.” Sa voix s’écrase, presque éteinte sous la peur qui s’est installée dans sa poitrine, poids qui oppresse la respiration hasardeuse. “I’m not crazy. I know I’m not. That’s what people want you to think but I’m not, you know me, you know I’m not like that.” Il n’y a plus que cela qui compte alors qu’elle resserre l’étreinte de ses mains autour de son visage. Elle n’est pas folle, elle le sait et lui aussi. Il ne peut pas penser ainsi, pas lui, pas lui pour lequel elle a refoulé tant de mauvaises habitudes. Elle ne l’a pas suivi, elle n’a jamais cherché à savoir où il se trouvait, elle n’a jamais remis en cause sa parole. Sa folie n’est que l’image que d’autres ont bien voulu donner d’elle. Mais pas lui. Elle n’est pas folle, elle refuse que cette pensée puisse traverser l’esprit de l’homme. Elle a réagi ainsi par amour, premier pas vers la déraison. “That guy you're working with, that's him. He wants to hurt you because that's what he told Bennie. I’m not inventing things or following you I swear. You asked me to trust you remember ? That's what I'm doing.” Elle en tremble presque de le sentir s’échapper, d’imaginer qu’il pourrait partir à cause des pensées qu’elle n’a pas su retenir. “Please forgive me, It won’t happen again, I promise.”
(c) DΛNDELION


_________________


Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Mer 20 Sep - 21:20 ▬



somebody done fucked up
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Trachée serrée, parasites installés. Un venin tenace, coriace, affamé. Un poison délétère qui passe, s'impose dans les plus profondes impasses ; l'être est exténué. Les mots résonnent encore, lames qui s'enfoncent pour creuser les chairs, rouvrir les craintes et les incertitudes d'un temps passé. Ils devaient avancer, croire en un avenir plus clair avant que les songes n'aient à se déformer. Mauvais. Il a soupiré, Kadeuce, il a laissé passer l'air nauséabond que les poumons ne parviennent pas à garder. Un silence, rien qu'une infime petite pause. Un silence qui tient son règne sur les alentours, derrière les fenêtres se perd lentement le jour. Ténèbres qui s'immiscent, qui empoisonnent jusqu'à la demeure colorée. C'est comme si les sourires des clichés accrochés devenaient peu à peu mensongers. Et au-delà des pans de murs tremblants, solitude rappelle ce fils qu'elle a vu s'échapper. Paix qu'elle lui promet, sérénité d'antan qu'elle essaie de lui proposer. Ses propres mots en écho, cette vie fantasmée qu'il ne pourrait s'approprier. Il n'y a plus que les dires de cette femme adorée pour le blesser, la possibilité de ces monstruosités à son encontre qu'il aurait peut-être supposé. Il souffle encore, prêt à partir, hésitant puisque le cœur geint – mais conscience ne parvient pas à s'animer. Figée dans sa torpeur, dans ce choc soudain. Figée dans cette léthargie improbable alors que tremblent encore ses mains. Il aurait dû partir, taire les volontés. Il aurait dû suivre les pas de la Grande Dame, ne rien dire et lentement s'effondrer. Sans que ces futiles maux n'aient à s'avancer, sans que le hasard ne s'acharne à vouloir le blesser. Par elle, par elles – parce qu'elles sont devenues ces piliers qui manquaient. Parce qu'elle parle, parce qu'il ne parvient pas à pleinement écouter. Les mots serpentent jusqu'à lui, les barrières les éloignent dans la foulée. Silence qu'il réclame, sans une note à faire gronder. Les traits secoués, enfin, avant que la paume ne tente d'effacer la fatigue qui s'étend sur le regard et les cernes gonflées. Les excuses, les promesses, la jalousie qui revient à la charge et qu'il n'en vient pas à blâmer. Il acquiesce simplement, Porter, sans réellement chercher à prendre en compte chaque dire énoncé. Qu'importe, l'esprit a parlé. Qu'importe, le mal est fait désormais. Toux réprimée, la trachée embrasée. Il acquiesce, s'anime pour fuir, partir, souffler. Toux réprimée, distance brisée, clarté dérangée en revient à essayer de le faire rester. Figé. Il y a cette chaleur à ses joues, sur la cicatrice qu'il essaie tant bien que mal de dissimuler. Il y a cette lumière qui tente une éclaircie, une lueur brave qui essaie son ascension jusqu'à cette dernière iris dilatée. Elle veut qu'il regarde, lui n'aspire qu'à s'éloigner pour essayer de penser. Et pourtant ; il lui revient. Et pourtant, il ose y revenir. Il lorgne sur l'attention qu'elle lui concède, sur tout ce que ce faciès aurait à lui confier. Outre les mots, outre les excuses répétées – il essaie de voir au-delà, par delà les frontières d'une âme désorientée.

Discours précipité.
Discours insensé.
Discours qu'elle continue de chanter.
Exténué.

« That guy you're working with, that's him.
Les sourcils se froncent, les litanies de l'encéphale s'éteignent.
He wants to hurt you because that's what he told Bennie.
Il s'est reculé, à peine, ne serait-ce que de moitié.
La main s'est levée, perdue sur le poignet qu'il n'a pas encore enserré.
L'enfoiré cité, Bennie avec lui dans la foulée.
Colère se manifeste pour mieux se matérialiser.
I’m not inventing things or following you I swear.
Tenté qu'il est, Kadeuce, de croire en ce qu'elle vient affirmer.
Sous les larmes qui perlent encore, il veut croire en cette véracité.
You asked me to trust you remember ? That's what I'm doing.
Silence, pression diminuée.
Silence, le cœur à l'arrêt.
Confiance qu'elle clame, confiance qui n'a pas existé.
Please forgive me, It won’t happen again, I promise. »
Confiance bafouée, au profit des dires de ceux qu'il aurait dû mieux canaliser.

Son monde tremble, l'endocarde suit ce nouveau rythme fragilisé.

« Don't fuckin' lie to me, Erin. Ya said ya trust me but ya just prove that ya don't. » Sans pour autant réellement s'éloigner ; parce qu'il y a ces liens qui beuglent pour ne pas se déchirer. Il tient le regard, Porter, il tient cette attention qu'elle est parvenue à complètement lui léguer. Le sourire est faux, fracassé – un mensonge sur les crevasses de l'homme qui ne parvient plus à taire le hargne qui s'est éveillé. « Ya said ya trust me but ya did trust what that asshole told ya too, right ? » Là, les faits qu'il ne peut s'empêcher de rappeler. Là, les délires essuyés qu'il ne parvient pas encore à surpasser. Puis les doutes qui continuent de s'en mêler, la possibilité qu'elle puisse dire vrai quant aux intentions de celui qu'il s'est mis à veiller. Elle est là, elle se révèle dans l'unique prunelle, cette instabilité dangereuse que peu parviennent à capter. Elle se dévoile, noirceur bien installée dans les profondeurs de celui qu'on appelait sage pour ses paroles bienveillantes ; loin de la tyrannie d'une haine souvent refoulée. Elle s'est mise à brûler, à calciner les songes rangés et l'accalmie qu'il cherchait à faire prospérer. Elle s'est éveillée, installant son siège sur l'âme déboussolée ; hantée par les mots qu'il ne parvient pas à effacer. You wanna make me look crazy so you can take Eunice away from me. Un frisson parcoure l'échine, le regard s'éloigne pour ne plus avoir à toiser celle qui se tient à ses côtés. Changée, métamorphosée. Larmes brillent d'une toute autre lumière que celle qu'il s'était mis précédemment à observer. Puis il songe au connard qui pourrait avoir déformer les faits, à la messagère qui s'est risquée jusqu'à son foyer avant de venir directement le confronter. Poison. Poison qui veille à infecter le sang déjà contaminé. Une pression sous les côtes, un souffle malmené. Un pas en arrière. « I need some air. » Pour réfléchir, pour ne pas laisser les flammes le consumer. Pour taire les chants belliqueux de l'endocarde qui subit l'affront de plein fouet. Il y a ces complaintes du muscle écrasé, le cœur qui réclame qu'il n'ait pas à s'en éloigner – craintif, l'appréhension crachant son fiel quant à tout ce que la fuite aurait à provoquer. Les larmes, les folies, les hypothèses qui se graveraient dans cet esprit qu'il devait apaiser. Promesses. Paroles qu'il lui confiait. Promesses. Paroles qu'il craint de ne plus savoir comment honorer. Il lui promettait le monde, la paix. Il lui promettait cette vie méritée, celle qu'il ne peut possiblement pas entièrement lui donner – parce que condamné, parce que damné aux sombreurs des pavés décriés. « Wh... Why did ya... pfff... ; l'élan qu'il cherche, le contenu de ses poches vers lequel il ne s'élance même pas. Un pas, un autre, d'avant en arrière, à ne plus savoir quoi dire, à ne plus savoir quoi faire. Ya know what ? Forget it. » Désœuvré. Affront à réparer, colère à apaiser. Une toux ravalée, plus insistance, crachée tandis qu'il cherche l'appui d'un mur à portée. Le souffle est tristement lent, anémié. Carrure brisée, mais prestance refuse d'avoir à davantage se laisser rabaisser. « Next time... next time ya heard something from Bennie' fucking mouth, think twice 'bout what she said. » Une main à la poitrine, le regard qu'il se refuse à relever. Fatigué, Porter, d'avoir à batailler pour un répit vainement quémandé. Fatigué, Kadeuce, de ces conneries qui viennent une fois encore tenter de tout lui arracher. Fatigué, à en trembler d'instincts néfastes et dérangés. Réminiscences violentes du passé. « Ya want to listen to all these bullshit, be ma guest, but when it comes to us, I won't accept it one more time. Did she told ya that too ? That I could take Eunice away from ya when I was the one saying she would have been more safe if I wasn't around ? Hm ? » Redressé, Kadeuce. Les traits encore abaissés, mais patience usée, patience pour cette réponse qu'il veut l'entendre lui donner. Redressé, Kadeuce, l'air qui manque encore ; mais déterminé.      
                      





_________________



❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Sam 28 Oct - 20:19 ▬

somebody done fucked up

1er Juin 2023 - début d'après-midi
Il a besoin d’air. Elle n’aime pas ces mots qui ne veulent rien dire, elle les a entendus trop de fois. Il a besoin d’air, mais elle ne veut pas le laisser respirer. Elle voudrait se faire étouffante, oppressante pour qu’il cesse enfin de trop réfléchir. Elle n’aime pas ça, c’est comme si tout lui échappait d’un coup. Elle l’entend, il a du mal à respirer. Alors, elle n’approche pas, elle reste figée à la regarder, comme si elle attendait que quelque chose se passe. Elle reste là, les bras ballants, idiote devant le désastre qu’elle a causé. Elle l’écoute, hoche la tête en imprimant les paroles dans son esprit détraqué. Elle ne le refera plus. “I swear I trust you Kad. I swear !” Elle dit ça avec désespoir, derrière des sanglots qu’elle ne peut retenir. “I don’t know why I … I don’t know …”

Et puis, elle baisse la tête, incapable de croiser son regard, honteuse et trop honnête quant à cette dernière question qu’elle aurait aimé éviter. Bennie n’a rien suggéré quant à Eunice. “No, she didn’t.” Il n’y a qu’elle et son esprit dérangé. Elle et ses idées sorties de nul part. Elle seule dans les méandres d’une folie qui impose sa suprématie sur la raison. Elle et sa peur de voir sa vie lui échapper. “I’m sorry.” A nouveau, elle se répète, ne sachant qu’user sa voix dans de pathétiques excuses en haussant les épaules. Et finalement, après un court silence, elle se décide enfin à sortir de cette chambre. Elle le laisse, lui accorde finalement l’air demandé. Elle le laisse à contrecœur, à court d’arguments. Elle fuit, encore. Elle fuit son regard, sa présence, les mots qu’il pourrait avoir. Elle sait bien qu’elle n’aurait pas dû écouter Bennie. Lentement, Erin descend les escaliers en s’accrochant à la rampe. En bas, elle s’arrête pour observer le salon dévasté. Ses yeux s’arrêtent sur cette porte grande ouverte qui laisse entrer la fraîcheur du début de soirée estivale. Dans un soupir, Erin tente de se ressaisir, d’oublier la dispute passée. Elle s’engouffre à l’extérieur sans accorder un regard à la rue qui a certainement tout entendu de sa folie passagère. Les vêtements sont ramassés avec une précipitation désordonnée, la chaleur aux joues d’une honte qui se fraye un chemin en son for intérieur. Plusieurs fois, elle secoue la tête en se remémorant les idioties qui ont osé s’échapper de son esprit. Lorsqu’elle referme la poubelle, elle entend la voix de sa fille dont les pas lourds martèlent le trottoir. Eunice n’a jamais fait dans la discrétion. Erin s’empresse de retourner à l’intérieur et, dans un moment de panique, enfouit l’enceinte brisée sous la table basse. Mais elle ne peut rien faire pour cette porte qui ne ferme plus, et elle entend bien aux pas plus lents de sa fille que ses yeux curieux ont déjà remarqué l’anomalie.

Erin se relève du fauteuil dans lequel elle avait pris place afin de faire croire qu’il n’y avait rien d’anormal. C’est tout ce qu’elle a toujours fait, brouiller les pistes quand les choses n’allaient pas. Mais à presque sept ans, Eunice n’est plus aussi facile à berner. “What happened ?” Cartable sur le dos, la gamine se tient dans l’entrée suivie d’Alisha, une jeune de l’association à laquelle Erin fait de temps en temps appelle pour la garder. Nerveuse, la mère passe une main contre sa nuque en souriant à sa fille. “Nothing, the lock was broken, we couldn't get into the house and Dad tried to open it but couldn't. So... Y’know, he had no choice. But tomorrow someone will come and fix it, don't worry!” Elle invente une histoire pour endormir l’enfant qui jette encore un œil à la porte de sa maison. Avec le temps, Eunice a compris qu’il valait mieux croire ce que sa mère lui racontait, et d’une certaine façon, ça la rassurait elle aussi. Elle est encore trop jeune pour mettre des mots sur tout cela. Alors elle suit l’exemple qu’elle a toujours eu. A l’image de sa mère, elle change de sujet pour ne pas avoir à poser plus de questions auxquelles Erin ne pourrait dans tous les cas pas répondre. “Dad’s here ?” Elle a relevé la présence de ce père retrouvé auquel elle se rattache, à cette nouvelle autorité dont elle a cruellement manqué. “Yes, he’s upstairs.” Erin appréhende, regarde Eunice monter les escaliers en laissant son cartable au pied de ces derniers. Elle n’entend pas, les pensées perturbées par la voix d’Alisha qui a remarqué les traits tirés de la jeune femme. “Everything ok ?” Erin fronce les sourcils en riant. “Yes of course, why not ? It’s just a door !” C’est qu’une porte. Une simple porte qui ne voulait plus s’ouvrir. Un autre sujet, vite. “Did the teacher say anything ?” Alisha n’insiste pas, elle laisse Erin passer une cigarette à la main tout en lui faisant le compte rendu de la journée. “Hum … Yes, she’d like to see you and Kad, she wrote a note for you in Eunice’s notebook she’s really aggressive with others and …” Sous le porche, Erin la coupe en recrachant la fumée de sa cigarette fraîchement allumée. “Yeah, yeah, yeah same old shit.” C’est pas nouveau, des mots, il y en a plein le carnet. Des appels manqués auxquels elle ne répond jamais aussi. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle s’arrange pour ne jamais aller chercher sa fille à l’école. Elle ne supportait plus d’entendre l’enseignante se plaindre tous les soirs du comportement d’Eunice. La vérité est qu’elle ne sait pas quoi faire. Ils ont essayé beaucoup de choses : les discussions, les menaces de punition, les privations qui ne sont jamais mises en place. Rien n’y fait, Eunice continue. Erin s’était rendue à l’évidence : il n’y avait rien à faire, c’était ainsi. On lui avait bien suggéré d’emmener l’enfant voir un psy, mais elle l’avait vécu comme un échec personnel et avait refusé l’aide tendue. “I’ll call her back. Here, this is for you. I’ll see you at Young and Up this week-end ?” Les billets passent dans les mains de l’adolescente qui les fourre rapidement dans la poche de sa veste. “Thanks. Yeah, probably. See ya !” Alisha s’éloigne, laissant à nouveau Erin seule face aux rires de sa fille qu’elle entend en haut. Elle hésite à les rejoindre, comme elle a l’habitude de le faire. Mais cette fois-ci, elle reste à fumer contre cette porte cassée. Elle reste avec ses erreurs et ses mots qu’elle n’a pas su maîtriser.
(c) DΛNDELION


_________________


Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 406
crédits : chat.noir (c) astra (c)

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Lun 6 Nov - 23:01 ▬



somebody done fucked up
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Pression soudaine, pression sous laquelle les épaules manquent de se fracasser. Il guette et il toise, Kadeuce. De cette prunelle fonctionnelle suinte la peine qui s'est installée, cette sourde colère quant à ce qu'elle s'est mise à supposer. La trachée obstruée, condamnée à subir cette bile qui lui vient – veulerie nouvelle qui agresse la respiration jusqu'à la saccader. Il tient sa place, il réclame ce qui ne vient pas. Des réponses, un semblant de raison. Une clarté dans les ténèbres qui se sont avancées. Il n'y a rien, rien que ces images qui s'imposent – la tristesse de ce tableau corrompu aux mensonges que les rumeurs s'amusent à porter. Il a tant à dire, tant à faire entendre. Il a tant à cracher, Porter, rien que pour rétablir les faits, les vérités – ces parcelles d'un tout qui viennent de brièvement flancher. Un souffle alors, les excuses et les larmes qui perlent sur les traits adorés. Il croit avoir juré, n'a fait que se redresser. Les paupières sont lourdes, l'être est fatigué. Carcasse pourrait chanceler, mais les tensions animent les chairs, crispent les muscles. Enchaîné dans ce vortex incessant, en proie aux doutes qui festoient de tout ce qui se tient à portée. Sur un fil, il avance vers l'aube qu'ils se promettaient. Tremblant, pourtant, à ne plus savoir comment y parvenir – rappeler en arrière par ces chuchotements qui chantonnent les infamies avec lesquelles elle est prompt à se laisser calciner. Il ne sait pas, ne sait plus – les filets d'air qui arpentent les poumons sont maigres, à peine salvateurs. Un instant, rien qu'un instant. Il ne réclame qu'une pause dans cette scénette mal amenée, dans cette tragédie qui s'impose à ce quotidien qu'on songe parfois parfait. Oh, s'ils savaient. « I'm sorry. » Le rire qui lui échappe est défait, presque ironique. Les paumes retrouvent encore les traits creusés, marqués de tout ce qui vient de s'éveiller. Sous les côtes, l'endocarde frappe à ne plus savoir comment se réguler. C'est un tout qui accable, c'est un tout qui oppresse. Puis le silence, l'absence. Ce rien qui noie les songes, qui s'approprie l'esprit. Silhouette s'éloigne et délaisse l'homme à ses réminiscences, sous le chœur écœurant de ce qu'elle supposait. Closes, les paupières. Las, le corps molesté. Il cherche une assise, il cherche ce repos qu'on refuse de lui concéder. Une paume pour voiler le regard, l'attention qui divague et s'attarde sur d'autres images. Des souvenirs choyés, l'immortelle satisfaction de quelques rires, quelques baisers. Loin des enfers, loin de ces tourments qui semblent voués à se répéter. Loin de tout. Loin de cette étrange réalité. Une pause dans le temps, un havre de paix qu'on lui fait miroiter. Et il se souvient du visage de la solitude, les traits morts de ce spectre qui l'accompagnait – ce rien qui stagnait à ses côtés, rongeant un peu plus chaque jour ses envies, sa volonté. Pour celle qui vient de s'échapper, il était prêt à marcher plus loin, à se battre plus que jamais – il l'est encore, parce qu'ils se sont promis le monde et qu'il ne peut laisser l'infamie des ignorants davantage s'imposer.

Pression soudaine, pression souveraine. Elle perle sur les tempes, strangule l'homme qui peine à se redresser. Il contemple la scène, ces lieux que les colères ont saccagé. Sur les pans de mur serpentent ces dires qui refusent d'encore pleinement s'effacer. Sous ses pieds, le sol tremble – la terre frissonne des murmures qui y lancinent. Puis la voix porte, surplombe ces timbres qui subsistent dans sa tête. Elle éveille la conscience qui s'écrasait, la petite demoiselle qui fait son entrée dans la demeure désolée. Champ de batailles des troubles, des paroles-fraudes qu'on distillait jusqu'en ce foyer. Elle captive l'esprit qui tente son ascension sur cette pathétique torpeur, elle en appelle aux forces qu'il lui reste – à la raison qui tente son coup de grâce sur les ombres insufflées. Un souffle, encore, avant qu'elle n'ait à lui venir, avant que les bras n'aient à l'accueillir en une étreinte réclamée. Là, il s'engouffre fébrilement dans cette chaleur retrouvée, il y puise tout ce qui s'étiolait – le désir d'encore se redresser. Et il s'y laisse corrompre, Porter, aux récits de cette journée, aux histoires qu'elle accepte de lui concéder. Les lippes qui se meuvent pour créer ces sourires à rendre, ces courbes à offrir quand les rires s'élèvent. Lumière qu'elle en devient, un halo imparable qui aveugle cette morosité réanimée. Il craint l'avenir, il craint tout ce qui aurait encore à être craché. Il craint tout ce qu'il aurait à lui apporter et qui finirait de les damner. Il craint l'avenir, l'homme qui n'a rien oublié du passé. Il craint les affres qu'il aurait alors à semer sur ses sentiers. « Do me a favor, love. » La gamine qu'il laisse s'approcher, cet éclat radieux dans les prunelles pour tout illuminer. Il voudrait pouvoir encore s'y enfoncer, se laisser baigner dans cette aura sacrée. « Yar mom needs ya to show her how ya love her, alright ? Can ya do that ? » La main qui cherche la sienne, légère pression qu'il y exerce comme pour tout accentuer. Et elle demande s'il va bien, lui l'idiot qui laissait les sentiments trop aisément se dévoiler. Le sourire est fatigué qu'il laisse s'imposer, un baiser sur le front de la gosse qu'il intime de s'échapper ; rien que pour taire les démons qui nourrissent l'esprit qu'il ne sait plus comment apaiser.

Pression souveraine, pression qu'on efface – comme au passage des diluviennes. Les épaules se sont affaissées, l’ouïe portée aux paroles qui, en bas, peuvent résonner. Il s'invente une vision, cette étreinte partagée entre ces deux vies qu'il voudrait tant choyer. Le souffle est court, encore. La respiration peine à lui revenir, les poumons encore fragilisés ; mais il s'élève, hauteur qu'il retrouve pour se hisser, pour braver le chambranle de la porte et les escaliers. Las et exténué. Las de ces voix qui se sont haussées, de ces conneries qui serpentent quand le dos est tourné. Rage alors crépite, en un brasier encore faiblard dans les profondeurs de son être. Il contemple le séjour, la tristesse de la pièce pour ce qu'il sait, ce qui a pu s'y jouer. Il observe la scène, la gamine proche de l'adorée – ce lien qu'elle le supposait à même de saccager. Parce qu'on l'a marqué par des mots qui n'auraient jamais dû être chuchotés, parce qu'on a supposé la perfidie et qu'on lui a donné cette terrible importance. Il a tiqué, Kadeuce. « I've to see someone. » Parce que ça vient de l'impacter directement, parce que ça a manqué de mettre en péril cette voie dans laquelle il s'engageait. Ses espoirs et ses volontés qu'on a amené à chanceler. Passif qu'il a été, fut un temps. Passif qu'il refuse de redevenir maintenant qu'il a tant à perdre, tant à protéger. Des promesses qui chantonnent dans l'encéphale, la perfection d'une fin de vie qu'il croyait ne pas pouvoir s'approprier. Il ne laissera personne lui arracher ce qui lui fut donner. Et le regard s'abaisse jusqu'à Erin, jusqu'à ces prunelles qui toisent encore – ce soupçon de crainte qu'il croit y déceler. Il sait qu'elle comprendra, qu'elle parviendra à entendre les sous-entendus sous ce qu'il vient d'annoncer. Une visite nécessaire pour que les choses soient rectifiées, pour cet affront qu'il refuse de laisser si aisément passer. « It won't take long. »       
                      





_________________



❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ Mar 12 Déc - 20:15 ▬

somebody done fucked up

1er Juin 2023 - début d'après-midi
Le soir s’efface, calme la journée éreintante des habitants. Seule, Erin regarde la vie pénétrer dans les maisons, les lumières s'allumer derrière les rideaux restés fermés. Elle sait bien qu’ici, personne n’a perdu une seule seconde de sa mauvaise représentation. Elle fume sans se soucier d’eux, comme si se montrer pouvait changer quelque chose à ce qu’elle a provoqué. Ainsi, elle leur fait croire qu’elle se fiche de ce qui pourrait être dit. Avec le temps, Erin a appris à jouer le jeu des apparences auquel on s’adonne même à eight mile. L'escalier tremble à nouveau sous les pas légers qui piétinent irrégulièrement les marches en bois. L’étreinte est inattendue, surprenante même. Erin n’est pas d’humeur, elle aimerait pouvoir la repousser, lui dire de s’occuper seule, de ne pas traîner ainsi autour d’elle. Mais elle ne dit rien, elle joue ce rôle qu’elle n’a jamais vraiment compris, qu’elle aimerait pourtant pouvoir maîtriser. Elle lève une main qui se pose sur la tête frisée calée contre son ventre tordu d’appréhension. Elle n’a pas la tête à ça. Ses lèvres brûlent d’une de ces phrases qu’elle sait lui dire pour la rejeter, si bien que l’enfant ne sait jamais sur quel pied danser avec cette mère qui ne sait pas y faire. Alors Eunice se tait. La gamine a appris à accepter le peu d’amour que sa mère daignait lui donner à travers de rares gestes tendres, plus nombreux cependant depuis qu’elle la voyait rire aux côtés de ce père qu’elle pensait ne jamais connaître un jour. Viendra le jour où Erin Ward devra rendre des comptes à l’enfant qu’elle n’a pas su aimer correctement. Un jour, elle devra faire face aux questionnements d’une jeune femme ouvrant les yeux sur le monde qui l’entoure, sur ce qui l’a construit. Machinalement, Erin resserre l’étreinte de cette tête contre son ventre, là où le froid a fait son nid pendant de nombreuses années. Elle resserre son étreinte pour tenter de ressentir quelque chose, cette chaleur qui s’instaure parfois et qui lui donne espoir. En vain. Il n’y a rien, pas un sourire ne vient se glisser au creux de ses lèvres, seulement son cœur qui se met à battre trop fort lorsqu’elle entend les pas de Kad dans l’escalier. Elle n’ose pas se retourner vers lui, elle reste là à fixer l’horizon, la clope éteinte entre les doigts. Les mots la feraient presque sursauter, serrant sa gorge d’une culpabilité nouvelle. Erin a les sourcils légèrement froncés lorsque leurs regards se croisent. Ils se froncent de l’inquiétude qu’elle a lorsqu’il s’en va ainsi avec peu de mots. Elle sait qu’il ne s’agit pas ici d’une visite de courtoisie ou d’une affaire à régler pour un peu de cristaux empoisonnés. Son corps s’écrase contre la porte pour le laisser passer, le temps d’à nouveau chercher dans la rétine de quoi donner tort à ce qu’elle a parfaitement compris. “Ok.” C’est tout ce qu’elle parvient à répondre, hochant la tête pour ensuite la tourner vers l’intérieur de cette maison témoin de ses tourments. Elle le laisse s’éloigner, en fait de même avec sa fille qui se dégage de l’étreinte de sa mère en observant ce père s’éloigner des rues éclairées du quartier.

“Where did he go ?”

“See someone, he said.”

“Who ?”

La patience s’envole déjà, le souffle est lancé, exaspéré. “I don't know ! I don't know ! Did he say who? Did you hear who ? No ! We heard exactly the same thing Eun-you... Stop asking things when you already know the answer !” Eunice ne dit rien de plus, habituée à l’humeur changeante de sa mère. Elle comprend, sait qu’elle ne doit pas insister. “Just … Play or do something, I’ll make dinner.” Erin tente de se radoucir sous sa conscience qui se met à lui en vouloir. Elle s’est emportée, lâche un nouveau soupir en passant une main contre son front, à la naissance de ses cheveux. Elle est dépassée par tout ce qu’elle a pu dire, supposer, gueuler. Il est parti, la laissant seule avec ses pensées qui se perdent en boucles sinueuses. Il est parti, mais ça ne prendra pas longtemps, a-t'il dit. Il est parti et elle a l’impression que tout s’effondre. Les mains tremblent contre le comptoir de la cuisine, ces mains qui sont prêtes à s’emparer du téléphone pour l’appeler jusqu’à ce qu’il réponde pour qu’elle puisse se rassurer. Elle lutte contre elle-même, contre ce que son instinct lui dit de faire. Elle allume la télévision, pour avoir un fond, pour meubler le silence angoissant de la pièce de vie. Elle avale un cachet, de ceux prescrits par cette psychiatre qu’elle ne prend plus la peine d’aller voir. La boîte arrive à la fin, elle va devoir apprendre à s’en passer. Hier encore, elle pensait pouvoir y parvenir. Elle retourne dans la cuisine, l’esprit occupé par le bruit de la télévision. Face au réfrigérateur ouvert, elle met du temps à se décider. Elle opte pour des produits qu’elle prend au hasard. Elle laisse le temps s’écouler, laisse son corps effectuer les gestes qu’il connaît par cœur. Elle est là, l’esprit ailleurs, qui attend de connaître le sort de ceux qui répandent la rumeur.
(c) DΛNDELION


_________________


Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

▬ BEYOND THE VEIL ▬

somebody done fucked up | Kadeuce & Erin Empty
▬ ▬
Revenir en haut Aller en bas
 Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
darkshore :: Among which there's no difference :: THE NORTH :: residences-
Sauter vers: