it could be worse (ezra)

it could be worse
feat @ezra maalik

il fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre. Tris avait passé sa soirée dans un bar, et avait beaucoup trop consommé. elle exagère souvent avec l’alcool, elle ne peut pas le nier. mais là… elle a abusé. vraiment. assise dans une voiture de flic, elle observe la ville qui défile devant ses yeux. elle ne dit rien. non pas pour se protéger, elle s’en fout. elle. n’a rien à protéger. si dans le pire des cas, elle fait de la taule un jour, elle ne mets personne en danger. elle n’a plus la seule personne qui comptait suffisamment à ses yeux pour faire attention à elle. ses parents s’en sortiraient sans elle, si c’était juste de la prison qu’elle prenait. non, ce qui la fait taire, c’est la honte et la tristesse. elle se sent submergée par ses émotions et elle préfère ne pas ouvrir la bouche pour éviter de pleurer. devant elle, le conducteur l’ignore, mais la passagère la regarde à travers le rétroviseur. elle a eu pitié quand elle l’a ramassée sur le trottoir, Tris le sait. elle s’est laissée hisser dans la voiture sans protester. protester pour quoi faire? elle repense à la scène alors qu’elle sent le regard de la policière sur elle. minuit passé, trop tard pour être dehors quand on est une jolie fille. une rencontre fortuite, l’occasion d’oublier ses emmerdes pour la nuit. beaucoup, beaucoup de verres enfilés. et la réalisation , trop tardive, qu’elle va être embarquée dieu sait où par les potes du type qui partageait sa table. dans un moment de lucidité, elle se débat et elle provoque, bien malgré elle, une belle baston générale. elle est embarquée dans le lot, pendant que ses agresseurs se font la malle, sans doute habitués à agir de la sorte. et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la voilà menottée et poussée dans une voiture de police. « vous allez respirer un bon coup sous surveillance et on vous relâchera au matin. » qu’elle lui dit la policière, la sortant de ses pensées. Tris fait un sourire, par politesse. elle aurait pu tomber sur pire flic. c’est déjà ça. elle espère surtout qu’elle ne va pas être malade en public. son estomac a du mal à ne pas se retourner. et c’est donc une petite blonde bien éméchée et le visage marqué par la fatigue qu’on fiche en cellule de dégrisement. moins d’une minute après, alors que Tris s’est assise dans un coin, contre le mur, la porte s’ouvre de nouveau. « tiens, t’as de la compagnie! » la jeune femme qui se trouve désormais avec elle n’a pas plus le profil qu’elle-même pour se retrouver là. elle a l’air d’être plus jeune. « bonsoir… » fait Tris, en se rendant compte immédiatement que son bonsoir est probablement mal venu. en même temps, elle ne sait pas quoi dire d’autre. peut-être aurait-elle mieux fait de se taire.

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feat @ezra maalik

A force de jouer avec le feu, on se brûle. Ce soir, Tris s’était brûlée. Un peu malgré elle certes, mais c’est bien en partie de sa faute si elle est assise sur le sol d’une cellule de déguisement. Alors elle ne dit rien. De toutes façons ça ne servirait à rien. Et puis elle n’a pas trop le temps de se plonger dans ses pensées, de se dire qu’elle aurait dû agir autrement - aurait-elle du? Elle a manqué de se faire embarquer par un inconnu après tout, quand même! La porte s’ouvre peu de temps après elle et on lui amène de la compagnie. Tris relève bien sûr la tête et est soulagée de voir que c’est une autre femme, pas si différente d’elle en âge et en allure générale, même si son opposée sur ses autres caractéristiques physiques. Elle est jolie. Elle espère qu’elle ne s’est pas attiré le même genre d’ennuis qu’elle. Ceci dit, elle n’avait pas l’air spécialement déboussolée non plus. Tris l’observe, curieuse, et puis lui dit bonsoir lorsqu’elle se retourne. Bonsoir… D’accord, c’était poli, mais quand même un peu ridicule vu l’endroit, non? D’autant qu’au final, la jeune femme en face d’elle, elle n’a pas forcément l’air commode. Elle est définitivement plus assurée que Tris. La blonde sent l’angoisse monter quand elle l’observe, puis finalement, c’est un sourire qui s’affiche sur le visage de sa compagne pour la nuit et Tris se détend. Elle est rassurée par ses explications, aussi, même si ça veut dire que la jeune femme a effectivement déjà passé du temps en cellule. « Au moins j’ai pas eu à monter six étages jusqu’à chez moi, je crois que j’aurais dormi dans le local à vélo. » réponds Tris en riant un peu. La vérité, c’est qu’elle aurait probablement appelé Ezio au secours, pour ne pas changer. D’ailleurs, est-ce qu’il y avait seulement un local à vélo, dans son immeuble miteux? Son interlocutrice s’amusa du fait qu’on ne lui avait jamais dit bonjour dans un tel endroit. « Bah, je te dirais bien que mes parents seraient heureux de savoir que leur éducation paie mais euh, je suis pas sûre qu’ils apprécieraient l’idée qu’elle paie dans des circonstances pareilles! » Et effectivement, elle n’allait pas les appeler pour le leur dire. Peut-être n’en parlerait-elle pas à Ezio non plus d’ailleurs, ou peut-être que ça lui échapperait dans un moment où elle ne serait pas très claire. Ses tempes lui font toujours un mal de chien et elle hésite à s’allonger directement sur le sol. Elle laisse aller sa tête derrière elle pour l’appuyer contre le mur un instant, avant de regarder la jeune femme de nouveau. « Tant qu’à se faire des politesses, moi c’est Tris. Je te tendrais bien la main pour rendre mon salut plus officiel mais je crois que je vais vomir si je fais un mouvement de plus. » Ouai. Pas terrible.

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feat @ezra maalik

La soirée aurait pu être meilleure, c'est sûr. Passer son temps en cellule de dégrisement, il y avait sans doute mieux à faire. Mais la vérité, c'est que Tris est  presque plus à l'aise ici que chez elle, en ce moment. C'est tout juste si elle a encore une assiette propre pour manger tellement elle s'est laissée déborder. Elle avait un traitement, avant, qui aidait son cerveau à se stabiliser. Ca fait des mois qu'elle ne prends plus rien. Pas la force de retourner voir un psychiatre. Pour quoi faire? S'entendre dire, encore, qu'elle doit trouver la force de tourner la page et d'avancer, qu'elle doit penser à son avenir? Quel avenir? Pour qui est-ce qu'elle a vraiment envie de survivre, au juste? Enfin... Au moins, la jeune femme  qui lui tient compagnie en cellule n'est pas désagréable. Au contraire. L'ambiance est étrangement légère entre toutes les deux. Tris se mets à rire quand elle lui dit que si ses parents ont élevé quelqu'un capable de socialiser même dans une situation pareille, ils  sont probablement fiers d'elle. La blonde a toujours été maladroite, mais jamais vraiment timide, sauf exceptions. Elle a surtout tendance à mettre les pieds  dans le  plat et à foutre de la sauce partout en essayant d'essuyer ses godasse. Mais elle est pas méchante pour deux sous. Finalement, elle se  présente sous couvert d'une autre plaisanterie - réelle, ceci étant dit, si elle fait un mouvement de trop, elle dégobille, c'est sûr. Son interlocutrice fait de même. Ezra. C'est joli, comme prénom. Elle ne se souvient pas de l'avoir entendu au féminin, c'est la première fois. Prenant exemple sur Ezra, qui saisit une couverture, elle fait de même, toujours avec mille précautions pour ne pas remuer son estomac une fois de trop et elle l'écoute lui demander ce qu'elle fait là, puis répondre la première, peut-être pour lui signaler qu'elle n'est pas  un danger. Tris grimace quand elle apprends qu'elle est là parce qu'elle s'est défendue contre une agression. En tous cas, c'est ce qu'elle comprend. « Les hommes sont des porcs. » qu'elle réponds, un peu trop naturellement pour ne pas le penser, en tous cas sur le coup. « J'ai trop bu, clairement, mais les flics m'ont sauvé la mise. Je préfère ne pas savoir dans quoi ces mecs m'auraient embarquée s'ils étaient pas intervenus. » Clairement pas dans un bel endroit, qu'ils l'auraient emmenée, la blonde et elle a pas besoin de traumatismes en plus. « Au moins t'es parvenue à te défendre... on m'a juste ramassée par terre. » fait-elle en tournant son regard vers Ezra. Parce que l'anecdote de ce soir, elle pourrait même pas être racontée avec un peu d'humour. Tris est ridicule en combat. Un moucheron aurait le dessus sur elle sans une once d'effort. « Si on se recroise, je saurai qu'il vaut mieux pas t'emmerder. » Elle songe qu'il faudrait peut-être qu'elle apprenne à se défendre, d'ailleurs. Un jour, il va lui arriver la bricole de trop.

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feat @ezra maalik

En général, on dit que les choses « ne pourraient pas être pires ». Là, c’est plutôt le contraire. Dans un tel endroit, Tris aurait pu tomber sur quelqu’un de beaucoup moins sympathique qu’Ezra. Et si elle est complètement crevée, elle est quand même soulagée d’une telle présence. Tandis qu’elle récupère une couverture et s’y enroule avec précautions, prenant garde à ne pas trop secouer son estomac qui ne demande qu’à vider tout ce qu’elle a bu, elle peste contre le genre masculin. Puis elle acquiesce d’un signe de tête à la réponse d’Ezra. Elle ne peut pas dire qu’elle a été spécialement malchanceuse dans la vie avec les hommes, à part ces derniers mois. Elle a été mariée et très heureuse avec un homme. Si la mort ne lui avait pas arraché, nul doute qu’elle aurait fini ses jours près de lui. Et Jeffrey était très respectueux des femmes, ne prononçait jamais un mot plus haut que l’autre et se remettait beaucoup en questions. Leurs disputes étaient rares et souvent dues aux émotions parfois explosif de Tris et à son propre manque de confiance en elle, qui la rendait abominablement jalouse.

En repensant à son défunt mari, Tris sent les larmes lui monter aux yeux et elle ferme un instant ces derniers. Elle se pince l’arrête du nez, donnant l’impression qu’elle lutte contre un mal de tête plus que contre les larmes-et elle lutte bien contre un fracassant mal de crâne de toutes façons. Elle se reprend, plaisante à moitié quand elle dit à Ezra qu’elle évitera de lui chercher des noises si elles se recroisent un jour. La réponse la surprend un peu d’ailleurs: visiblement, elle est surtout du genre nerveux et elle estime chanceuse d’avoir su se défendre jusqu’à présent. Tris n’a jamais été bagarreuse, son réflexe c’est plus de s’écraser que de se défendre. Il n’y a que pour les gens qu’elle aime qu’elle se sait capable d’être violente, peut-être même un peu trop. Elle se souvient encore d’un mec trop insistant envers sa meilleure amie, quelques années auparavant et qui avait prit peur devant la fureur qui s’était déclenchée chez Tris quand il avait tenté de forcer son amie à la suivre. Elle sort de ses pensées quand sa compagne de cellule lui demande si quelqu’un viendra la chercher, demain. Si elle doutait quelques minutes plutôt à appeler Baz, elle n’eut finalement pas d’hésitation à répondre par la négative. Il la voyait toujours au plus mal… elle prendrait sans doutes ses distances quelques jours. « Pas vraiment… et de toutes façons je préfère que personne ne sache ce que j’ai fait de ma nuit. » répond la petite blonde. Elle se tourne sur le côté pour appuyer sa tête contre le mur, à la recherche d’un peu de frais pour soulager ses tempes qui tambourinent toujours autant. Un sourire s’affiche sur son visage quand Ezra lui propose d’aller boire un café. « Avec plaisir pour un café. Si on peut se trouver un endroit qui fait aussi petit déjeuner, je dis pas non, parce que je vais avoir besoin d’énergie pour absorber la gueule de moi atroce que je vais me payer demain matin. » fait-elle avec un petit rire. Ça se voit à sa tête que le réveil va être compliqué, de toutes façons: elle est blanche comme un linge, ses cernes accentuant la fatigue déjà évidente. Le réveil, oui, parce qu’elle va sans doute pas être capable de faire une nuit blanche. En plus d’être peu en forme de base, l’alcool l’a tout bonnement achevée. C’est d’ailleurs à cause de ça qu’elle a failli se faire embarquer dieu sait où et qu’elle doit son salut aux flics. « Je suis morte. » fait-elle d’une petite voix en étouffant un bâillement. Elle laisse ses jambes retomber sur le sol. Elle a pas la force de se relever. Elle aura sans doute un bon mal de dos en plus du reste, demain matin.