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 It's all coming back to me now | Clarence & William

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William Duncan
William Duncan
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
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▬ Lun 30 Jan - 16:28 ▬

it's all coming back to me know

Salt Lake City - Denver - Detroit. Plus de sept heures de vol séparent William Duncan de ses racines. L’homme a toujours eu l’habitude des voyages, une sorte de monotonie s’était même installée au cours de ses nombreux déplacements avec l’armée. Il était devenu un automate, habitué à se laisser porter par les ordres donnés plus haut. L’armée avait le contrôle sur toute sa vie, et cela lui allait très bien. Il n’avait pas à réfléchir, jamais à se préoccuper de l’avenir puisque rien ne lui appartenait. Mais ce voyage est différent de tous ceux qu’il a pu faire auparavant.

La bouche du cadet Duncan s’assèche au moment même où une voix annonce l’arrivée imminente vers la ville industrielle en déclin. Depuis son siège côté couloir, William observe la ville se dessiner sous les yeux de tous les passagers tournés vers les hublots. Les buildings deviennent plus clairs et son ventre se noue d’appréhension lorsque l'atterrissage approche enfin. Le dos plaqué contre le dossier inconfortable, il laisse sa tête dodeliner au contact des roues de l’appareil sur le tarmac. Précautionneux et attentif, il retire sa ceinture et enlève le mode avion de son téléphone uniquement lorsque le signal lumineux s’éteint. Rien ne s’affiche sur son écran, si ce n’est quelques notifications Twitter concernant l’actualité mondiale. Attaque à Jérusalem Est, violences policières dans le pays, il scrolle rapidement l’écran de son Iphone avant de diriger son index vers le carré vert gardant jalousement un phylactère blanc. Landing. Mot envoyé à son frère vers lequel il s’est tourné pour ne pas avoir à affronter le sentiment d’échec dans le regard de leurs parents.

William n’a pas informé leur mère de son retour ici. L’ancien militaire n’a pas le force d’entendre toutes les questions de sa mère et d’affronter les regards emplis de déception d’un père qui avait mis tant d’espoir sur sa progéniture cadette.

Car William se devait de répondre à leurs exigences, et cela, depuis toujours. Diplômé, membre des forces spéciales, il a longtemps fait la fierté du couple avant de devenir évasif, secret quant à son changement de carrière. Les mensonges s’étaient alors enchaînés plutôt que d’admettre et d’avouer la vérité qui le rongeait chaque jour un peu plus. Il était perdu, s’était perdu sur un chemin long, étroit et encombré d’incertitudes et de doutes. William s’était éloigné pour laisser derrière lui la pression et les secrets qui entouraient sa famille et dont il avait toujours eu du mal à supporter le poids trop lourd. Les choses ne devaient pas se passer ainsi dans son avenir auréolé de réussites.

Il n’a pas emporté beaucoup de choses avec lui, seulement les vêtements qu’il possédait et des livres qu’il avait achetés pour se mettre à jour dans les textes de lois de l’Etat qu’il rejoignait. William n’a jamais eu l’opportunité de posséder quoi que ce soit, prenant l’habitude de louer des meublés pour être certain de ne pas s’attacher aux objets. Le sac en plastique du duty free plein de cadeaux de dernière minute pour ce neveu, cette nièce et cette belle-sœur qu’il n’a jamais eu l’occasion de rencontrer, il fixe le tapis roulant du terminal à la recherche de son sac qu’il a gardé de l’armée ainsi que de sa valise. Il laisse les passagers le bousculer et se mettre au plus près du tapis sans pour autant que cela l’énerve plus que ça. Il n’a jamais vraiment compris cet empressement qu’il a toujours vu comme un non-sens. Tout le monde finira par avoir ses bagages, et s’il voit les siens apparaître avant ceux de la famille qui lui bloque le passage, il sera bien obligé de les bousculer à nouveau pour récupérer ses biens. Le monde n’a pas vraiment de sens aux yeux du futur lieutenant.

Valise en main et sac sur l’épaule, William avance vers le hall des arrivés en gardant un air nonchalant. Se précipiter trahirait la nervosité qu’il a quant à ces retrouvailles étranges avec ce demi-frère dont il s’est volontairement éloigné. William ne sait presque rien de la vie de Clarence, si ce n’est cette nièce qui vient à peine de naître. Dans son appréhension, il se réjouit tout de même de pouvoir enfin accorder une chance à cette relation éteinte de renaître.

De son mètre quatre-vingt-onze, il cherche son frère à peine plus grand que lui. Les géants se retrouvent enfin parmi la foule à la taille standard et William accentue le pas dans un sourire franc à l’adresse de Clarence. Cacher le malaise et sourire. L’accolade du cadet envers son aîné se fait dans un rire qu’il laisse planer un court instant entre eux. William passe une main libre sur sa barbe avant de reprendre les habitudes laissées ici il y a de cela quelques années. “Fatherhood looks good on you, I don't even see a dad bod !” Il se recule alors d’un pas avant de vérifier son téléphone pour à nouveau le rentrer dans la poche de son manteau. “Good to see you, thanks for comin’.” Il y a du bon à rentrer à la maison.
(c) DΛNDELION


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All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now.And I ain't talking about forgiveness.All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now. It's the cruel beast that you feed. It's your burning yearning need to bleed through the spillways. Ghost
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Clarence Duncan
Clarence Duncan
only live twice or so it seems

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
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▬ Lun 12 Juin - 14:42 ▬

Clarence ?

&

William

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28 janvier 2023
 


William, parfait William, saint William. Il en ricane encore, Clarence, le rictus affiché sous la barbe comme les souvenirs semblent se précipiter à mesure que ces retrouvailles approchent. Le petit frère prodige, l’enfant chéri qui rentre au bercail. Il en ricane sans malice, sans rancœur, l’âme sincèrement touchée à l’idée d’à nouveau côtoyer la sienne. Les années ont passé depuis la derniere fois que leurs routes se sont croisées et malgré le lien entretenu à distance, il ne peut nier qu’il lui a manqué. Et sur les lèvres s’est installé ce sourire tendre qu’une certaine nostalgie dessine. Sur les lèvres s’intensifie cette courbe quand la silhouette de détache, culmine au-dessus de la foule. La stature imposante qu’ils partagent à defaut d’en avoir hérité. Secret autrefois bien gardé, la hache de guerre depuis longtemps enterrée, il le croit, s'en est persuadé. Secret d’une filiation compliquée et pourtant, pourtant il croit pouvoir assurer n’avoir jamais laissé ces choses là influencer son rapport avec son cadet. C’est un frère qu’il retrouve aujourd’hui, le reste n’est que détail, le reste ne devrait pas avoir à les impacter. Un frère, à demi sur le papier mais dans les faits le lien plein et entier, tout comme avec l’ainé. Un frère qu’il enlace sans hésiter. Le temps a passé, bien des choses furent manquées, perdues, gâchées, mais la page est tournée. A quoi bon perdre plus de ce temps qu’ils ont déjà gaspillé pour d’absurdes rancœurs, là un anniversaire oublié, ici un appel non retourné.

« Fatherhood looks good on you. I don’t even see a dad bod ! » « What did ya expect hu ? Du tac au tac, la réponse instinctive. I’m thirteen years older than the mother, and I don’t have the money to keep her around without some.. sacrifice. » Et le rire est empreint de cette espèce de spleen qu’il s’efforce pourtant d’ordinaire de ne pas étaler, ce poison qu’il s’applique à refouler. Rien que pour préserver l’humeur qui n’a pas à pâtir de la morosité que l’âge menace chaque année un peu plus de lui imposer. A peine un sourcil vient s’arquer en le voyant lorgner à l’écran du téléphone dont il j’jalouse brièvement l’attention avant de feindre n’avoir rien remarquer. « Good to see you, thanks for comin’ » Et il hausse les epaules, Clarence, il secoue la tete pour signifier qu’il n’a pas à l’en remercier. « Oh come on ! No needs for that. Plus… to be honest… I’m the one who should thanks ya man. I love her, I do, and ma boy, and ma little girl, but daaamn’ I can’t say I don’t enjoy an escape from time to time. » Les cris, les pleurs. Le brouhaha bordélique qu’il a patiemment espéré mais dont il avait oublié l’ampleur, sous-estimé le facteur aggravant du nombre. Il s’en souvient pourtant, Clarence, de ce temps où il n’avait qu’Ethan et Ethan n’avait que lui. Il se souvient des cris, il se souvient des pleurs, mais la patience a vieilli, le corps avec. Pas qu’il compte fuir, le quadragénaire, l’idée ne l’ayant pas meme effleuré, il apprécie seulement ces occasions d’un peu s’accorder un semblant de paix. « Good for the nerves ya know. » Il doit s’en douter, Billy. Quand bien même il n’a pas l’expérience de cette vie là, il peut comprendre ce besoin de recul sur le quotidien.  

« So ! Tell me more ‘bout yar plans here. Ya were.. kinda greedy on the details on the phone. » Tout en marchant, tout en rejoignant la voiture avec laquelle il est venu le chercher. Pour engager la conversation, pour ne pas laisser la moindre chance à un silence gênant de venir s’installer. Il redoute ce malaise, le colosse, celui qui pourrait peser puisqu’ils ont passé trop de temps sans avoir à se parler. « Here, told ya I ain’t got no money to play full sugar daddy. » La bagnole comme premier sujet désigné, là tout en ouvrant le coffre une fois à portée. « She ain’t much but she’s enough to carry us four, and the dogs. I don’t need more for now. » Et pourtant il y songe, à regret, aux économies qu’il leur faudra bien faire pour en changer. Trop vieille, trop susceptible de les laisser tomber au moment le plus inapproprié. *The day will come… but not today…* Plus tard. Cette dépense-là n’est pas sa priorité. La pensée qu’il chasse, les idées qu’il remplace par d’autre tout en prenant place derriere le volant. L’envie d’en partie le narguer, le besoin de raviver quelques souvenirs et d’un peu provoquer. Machinalement il cherche les commandes du poste sans y accorder le moindre regard et dans la foulée, par reflexe, revient avec la mélodie familière ce large sourire, cette mine amusée.  « Nope.. I’ve changed, ma music tastes didn’t, deal with it. » Il devance, la mémoire encore consciente des chamailleries qu’engendrait les gouts musicaux de l’un et de l’autre. Et pour l’achever, pour parfaire, le voila qui se met à chanter, à accompagner Meat Loaf quitte à surjouer, à presque s’époumoner.




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William Duncan
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▬ Mer 28 Juin - 12:36 ▬

it's all coming back to me know

La réponse de Clarence a le mérite de faire rire l’homme. William ne connaît rien de cette nouvelle vie qu’il est en train de construire loin de la ville. Il n’a d’ailleurs jamais rencontré celle qui partage désormais sa vie. Il peut comprendre cette envie de calme dans le chaos d’une telle arrivée. “We could stop for a beer if you want to.” Proposition lancée à la volée pour qu’il puisse prolonger cette évasion dont il semble avoir tant besoin.

Il a été discret, c’est vrai. Il n’a pas tenu à crier sur tous les toits qu’il allait rejoindre l’anti gang. Il s’agit plus d’humilité qu’autre chose, William a toujours été celui qui réussissait aux yeux de tous, et pourtant, il ne s’en est jamais vanté, préférant la modestie à tout ce qu’il pourrait montrer. Il savait s’effacer lorsque cela était nécessaire. Il sourit à son frère, souffle un léger rire en secouant la tête. Il ne répond pas de suite, laissant l’aîné Duncan meubler le temps avec les sujets qui lui viennent en tête. Les sacs sont mis dans le coffre de la vieille voiture dont l’âge est justifié sans qu’il ne l’ai évoqué. Le cadet fronce légèrement les sourcils. Les questions viennent qu’il ne peut s’empêcher d’avoir en tête : est-il le seul à supporter financièrement sa famille nouvellement fondée ? “Oh, yeah, y’know, as long as you can drive it ...” Il espère tout de même que la voiture de fonction promise par la police de Detroit sera plus récente que le vieux taco de son frère. Il n’ajoute rien, prend place du côté passager et boucle sa ceinture en prenant son téléphone entre ses mains. Il n’a personne à prévenir, mais cela a un côté rassurant d’avoir quelque chose qui lui permettra de s’occuper si jamais le silence devient trop pesant.

Les frères n’ont pas eu l’occasion de se retrouver seuls depuis un long moment. William ne sait plus à quand remonte la dernière fois. Peut-être lors d’un Noël après avoir fait le repas du midi avec les parents Duncan, divisé dans cette famille qui s’est déchirée. Il est pourtant resté après les fautes révélées d’une mère qu’il pensait parfaite. Il ne lui en a jamais voulu, il savait qu’elle a toujours voulu faire au mieux pour ses enfants. En avait-il voulu à Clarence de se rapprocher de cette famille qui ne l’avait pas élevée ? Très certainement. Il avait senti l’abandon s’abattre sur lui, de la part de ce frère qu’il n’avait pas envie de partager. Il avait vu sa famille se déchirer sous les ressentiments. Aujourd’hui, il ressentait la pression qu’il avait d’être cette réussite qui leur restait.

Clarence ne change pas. Il y a toujours en lui cet excès de parole quand la nervosité vient à s’emparer de son esprit. Il l’a toujours connu ainsi, à investir tous les sujets possibles et imaginables en un temps record. Si William était d’un naturel posé, Clarence l’était beaucoup moins. L’armée avait forgé le caractère réservé de l’homme qui pourtant en ce jour se laisse lui aussi envahir par cette pointe au creux du ventre. Il rit en s’enfonçant dans le siège passager alors que son frère lance la mélodie éternelle de ses goûts musicaux qu’il a toujours trouvé plus que douteux. Ce n’est pas l’âge qui sépare les deux frères, mais bien leurs goûts musicaux et l’obsession de Clarence pour un seul homme. Il a d’ailleurs eu une pensée pour son frère le jour du décès de l’artiste. Un sourire naît au coin des lèvres de l’ancien militaire qui a attendu plus d’un an le moment opportun : “ I’m so sorry for your loss by the way. It must have been hard.” Il ne tarde pourtant pas à se défaire de son sérieux pour laisser place à un rire qu’il tourne contre la vitre pour observer le paysage s’étendre à ses côtés. Ils empruntent la route abîmée, et les étendues d’herbe défilent sous ses yeux.

Il en revient à la question de son frère en se redressant, mal à l’aise avec l’ambiance pesante qui règne malgré leurs efforts communs. “So ! My plans !” Il passe sa main dans sa barbe pour effacer le rire nerveux qui le prend. Son ventre se noue sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Il n’a pas honte d’avoir accepté ce travail. Mais toujours cette pression qui se met sur ses épaules, réminiscences d’une enfance pourtant paisible. “ I’ve got a job at the DPD, the anti gang. I’ll be in charge of the Devils Disciples. Ever heard of them ?” De ce qu’il avait compris, le gang avait pris de l’importance ces derniers temps. L’idée de les anéantir était très présente dans l’esprit de Duncan.
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Clarence Duncan
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▬ Ven 14 Juil - 23:31 ▬

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28 janvier 2023
 


Parce qu’il a toujours été là. Parce que ce timbre familier reste une constante dans cette vie morcelée qu’ils n’ont partagée au final que de moitié. Et l’ironie s’impose, celle que quelques phrases, quelques rimes appuient malgré le sujet premier du morceau qu’il est en train de massacrer à trop gueuler.  Moments of Gold and Flashes of light. Parce qu’ils étaient proches, fut un temps, il y a longtemps quand ils etaient enfants. Il croit s’en souvenir, Clarence pourrait presque en jurer sans parvenir pour autant à saisir un souvenir precis. But you were history with the slamming of the door. Les paroles ordinaires d’une rupture banale et pourtant, pourtant cet écho singulier de ce qu’il devine avoir brisé, l’ainé, le jour où il a mis les voiles. Parallèle étrange qu’il n’a, avec un peu d’effort, un peu d’honnêteté, pas vraiment de mal à tracer. Mais l’ego s’y refuse, prefere encore blâmer ce paternel qui ne l’était pas, qui sans savoir savait, qui traçait inconsciemment ce fossé dans lequel lui, par lâcheté, par connerie, a préféré tout laissé s’effondrer. Ce père qu’il persiste à blâmer, leur mere avec dans la foulée. « I’m so sorry for your loss by the way. It must have been hard. » Il n’a pas relevé. N’a qu’à peine esquissé ce rictus éphémère. Il aurait pu, bien sûr, répondre à la provocation, oser la plaisanterie qui brule les lèvres mais n’ose les franchir. * Yeah. You’ll share the couch with Ethan by the way. I turned his room in a mausoleum.*  Mais puisque les pensées sont bien trop occupées à ressasser le monstrueux merdier des souvenirs entremêlés, il persiste à chanter, par reflexe, pour se protéger. L’esprit rumine, cherche encore à dompter l’ego qui refuse de le laisser réclamer un pardon qu’ils devraient tous deux avoir à s’accorder. If you forgive me all this, if I forgive you all that. Il n’est jamais trop tard, qu’ils disent. Il n’est jamais trop tard et pourtant tant d’années déjà se sont écoulées, ont laissé se creuser ce trop large fossé. Non, il prefere encore narguer, provoquer les moqueries qu’il trouve plus aisées à gerer, à encaisser que ces excuses à prononcer.

« So ! My plans ! » * Yes please ! For fuck sake please lets talk ‘bout the futur !* Le passé qu’il enterre, qu’il espère voir s’éloigner, loin derriere, sans plus avoir à s’y attarder. Il n’est jamais trop tard. Peut-être puisqu’ils se sont retrouvés, puisqu’il leur reste bien des années pour forger tous ces souvenirs avortés, retisser ce lien qu’ils ont laissé s’étioler. « I’ve got a job at the DPD, the anti gang. » Oh il est plus franc cette fois, ce sourire qui se dessine au coin des lèvres. Quoi d’autre apres tout. L’evident point de chute, un uniforme troqué pour un autre, William qui n’a au final pas changé, parfait petit soldat qu’il reste, la guerre est la seule à changer.  Le sait-il seulement, l’état lamentable des rues de Detroit, les similitudes qu’il pourrait avoir à trouver avec son expérience à l’armée.  

« I’ll be in charge of the Devils Disciples. Ever heard of them ? »

Le crissement des pneus. La gêne au poitrail que la ceinture vient imposer. Les klaxons rageurs du pick-up qui les suivait.

Il a pilé, Clarence, s’est arrêté net pour mieux le fixer. Là sur les traits, là il cherche un sourire, une paupière agitée, un signe qu’il serait à plaisanter. Comme s’il pouvait savoir, comme s’il pouvait l’avoir prémédité.
« Ya fucking kidding me ain’t ya ? » A presque en postillonner, à totalement s’énerver. « Ya call them, ya tell them ya changed yar goddamn’ mind and ya want.. l’index levé, pointé vers ce frère pour lequel il craint soudainement sans pouvoir tout à fait lui expliquer la cause de cette  soudaine terreur qui vient tout emporte… I don’t give a fuck ‘bout what ya tell them, the Irish, the italians,  anything but them ya hear me ? » Et derriere eux ça klaxonne encore, ça contourne la caisse au ralenti, ça insulte, ça proteste. Qu’importe, il les ignore. A peine conscient de la chance qui est la leur puisqu’ils ont cette conversation dans les rues tranquilles de Novi et non sur cette bretelle d’autoroute où les conséquences de son brusque coup de freint auraient été toutes autres. « Billy.. listen. I do ok, I do know them. Waaay more than I would want, trust me. And I don’t want you near them for any fucking reason. I.. fuck. I know I’m far from the perfect elder brother ya deserved, and I wasn’t there and I was selfish when I left and.. » Débitées à la va vite, ces excuses sous entendues qu’il ne savait pas formuler, crachées pour faire passer ce qui suit, cette mise en garde dans laquelle il omet bien des choses qu’il leur faudra pourtant sans doute aborder. Essoufflé, le colosse qui s’est mis à transpirer, à lutter contre les fantômes don’t il ne s’est jamais défait. « ..yeah… maybe I’m too late for that but hear me there, I wont stand ma baby brother near those sons of whores. Period. » Parce que l’idée lui glace le sang. Parce que reviennent ces images, ce sang qu’il croit voir encore maculer les mains qui n'en finissent plus de trembler. Parce qu’il croit entendre ces voix, ces rires auxquels il a dû se forcer à répondre durant de trop longs mois. Parce que les raisons sont déjà trop nombreuses que celles des griefs qu’il entretient avec les Diables pour ne pas avoir à y ajouter le moindre mal qui pourrait lui etre fait.«Swear it ! Swear to me ya ain't gonna take that job. I'll figure something else. Swear it !»





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William Duncan
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▬ Mer 26 Juil - 16:57 ▬

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Les rires s’échangent à nouveau, les taquineries renaissent et les frères retrouvent ce qu’ils avaient perdu en s’éloignant l’un de l’autre. L’impatience commence même à faire son chemin dans l’esprit de l’homme qui attend de retrouver ce neveu qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années maintenant. Il est fier de lui parler de ce nouveau travail si important à ses yeux, il espère même pouvoir échanger avec son frère sur le sujet, certain que son unité connaît les lieux habités par les démons. Il attend les anecdotes, les souvenirs de mission et la normalité d’une conversation. Mais rien. Et d’un coup, alors que tout se passait bien, que la discussion était entamée, Clarence s’arrête. Par réflexe, William pose ses mains contre le tableau de bord poussiéreux, les poumons compressés par la ceinture de sécurité qui a tenu son rôle. La désapprobation des automobilistes se fait rapidement entendre, concert de klaxons à l’encontre de ce frère à la conduite trop brusque. Il n’a pas le temps de protester d’ailleurs, Meat Loaf en fond sonore, Clarence se met à beugler comme un enragé. William regarde son frère, les sourcils froncés de l’agacement qui le gagne. Les mots de ce frère qui n’ont aucun sens, que rien ne parvient à justifier. Alors le cadet Duncan le laisse gueuler sans comprendre ce qui agite son aîné qui, soudainement, perd sa jovialité. Il ne sait pas s’il est question ici d’une vieille jalousie bien enfouie dans le cœur de l’homme ou d’une réelle inquiétude quant à ce poste qu’il vient d’accepter.

Il en vient à hausser les sourcils de surprise lorsque les regrets sont formulés. Il ne les attendait pas. Pas comme ça, pas hurlés entre deux mises en garde incongrues. William ne reconnaît pas ce frère qui semble se perdre à mesure que les mots franchissent les lèvres auparavant souriantes. Abasourdi, la bouche ouverte lorsque le conducteur à l’arrêt lui impose cette promesse qu’il n’a pas du tout envie de tenir. Il reste calme malgré son envie de lui hurler dessus à son tour. Il aimerait revenir sur ces excuses à moitié énoncées. C’est vrai qu’il n’a pas été là. Il l’a abandonné, l’a laissé seul en pleine tempête. Il a été égoïste en choisissant de se lier à une famille qui ne l’avait pas élevé quand la sienne, celle qui l’avait aimé (peut-être parfois avec maladresse) était là à attendre son retour. William ne compte plus les fois où il a aperçu leur pauvre mère parler à sa fierté, les yeux rivés sur l’allée parfaitement entretenue de la maison des Duncan. Il l’entendait murmurer les prières qu’elle récitait pourtant rarement. Elle priait pour ce fils qui s’était évaporé dans la nature, sans un mot. Elle priait pour qu’il franchisse à nouveau l’allée fleurie, se mette à table, à la place qui restait désespérément vide et souhaite un bon appétit à tout le monde. Rien de tout cela ne s’était passé. Seule l’amertume flottait encore en spectre dans la maison familiale. Carole avait loupé les premières années d’un petit-fils qu’elle voulait aimer, et elle ne faisait que blâmer les vérités cachées qui auraient dû le rester. Mais leur mère n’était en rien fautive aux yeux de William. Clarence raillait souvent sa perfection, mais il n’avait fait que balayer son absence par ses réussites. Il avait fait tout cela pour rendre à Carole Duncan le sourire qu’elle perdait parfois en regardant les photos qui s’entassaient au-dessus de la cheminée.

La tirade de son frère terminée, William se tait les dents serrées. Il fixe l’horizon de la rue, de cette petite ville parfaite dans laquelle Clarence évolue. Sa réaction est injuste, profondément égoïste aux yeux du cadet qui brise enfin le silence glaçant. “I won’t.” Ils ne se comprennent pas, les frangins qui n’ont jamais su communiquer. Il est pourtant désireux de ne rien envenimer. “I won't do it because you don't have to run my life just because I'm your little brother. ” Un regard, la tête se tourne pour enfin lui faire face. “I’m not weak Clarence. It’s a great opportunity and I won’t miss it.” Il ne supporte plus cette vision qu’il semble avoir de lui. William n’est plus l’adolescent qui passait son temps à traîner derrière les pas de ce grand frère qu’il admirait tant. Mais il n’a jamais été homme à ressasser le passé. “I come from special forces. I’ve seen death, torture and a lot of things you’ll never see in your entire life.” Tout ce qu’il ne racontera jamais, ce qu’il n’a jamais osé conter, là, enfermé dans un coin de son esprit qui bataille pour une sanité à laquelle il tient. “I know what they're doing, I'm aware of it.” Il s’est renseigné sur le sujet, a épluché tout ce qu’il pouvait trouver avant de passer les nombreux entretiens à ce poste de lieutenant qu’il tenait secret jusque-là, comme une norme dans la famille. “And don’t call me Billy, I’m 37 for fuck’s sake.”
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▬ Lun 7 Aoû - 16:08 ▬

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It's all coming back to me now
28 janvier 2023
 


Une phrase. Il aura suffi d’une phrase une seule pour que Clarence reprenne Keith de plein fouet. Pour que l’âme s’assombrisse aux souvenirs qu’il pensait avoir avec les temps suffisamment enterrés. Menace qui n’a jamais cessé de couver, de ramper dans les tréfonds d’une mémoire qui s’épuise à l’oublier. Panique prend l’être tout entier, force ce poids sur les poumons et ces battements défaits au muscle qui sous les cotes s’est emballé. Panique. Panique et terreur qui s’allient le temps de ces ordres aboyés, ces suppliques qu’il ne prend le temps de formuler comme il le voudrait. Parce qu’il voudrait l’en prier, Clarence l’implorer de ne pas s’approcher, ne pas s’y risquer. Parce qu’il ne peut que brailler ces consignes, réclamer l’abandon de ses projets quand il devrait prendre le temps de lui expliquer. « I wont » Couperet tombe qu’il pouvait attendre mais qui blesse, heurte le cœur comme sous les paupières closes dansent encore les images que les Diables ont imposées. « I won't do it because you don't have to run my life just because I'm your little brother. » « It’s not… » Un murmure à peine. Etouffé. Soufflé entre les mâchoires serrées. L’âme tiraillée entre les secrets à garder et ceux qu’il peut dévoiler. Parce qu’il pourrait, colosse qui s’est déjà confié. Parce qu’il s’y refuse de peur de voir celui-là l’en juger. « I come from special forces. I’ve seen death, torture and a lot of things you’ll never see in your entire life. » Et ce rire nerveux qui lui échappe, le coude à la portière, le menton malmené entre les phalanges crispées, le regard perdu sur la rue pur ne pas avoir à toiser. S’il savait, William, s’il avait seulement la moindre idée de la stupidité de ce qu’il vient d’avancer. Le rire nerveux et le sel qui démange déjà les rétines. Les cauchemars encore, les horreurs toujours. Les mains rouges, salies d’un sang qui n’aurait jamais dû couler. Il les voit encore, Clarence, les filles sur lesquelles O’Malley lui a fait cogner, la ruelle où il était contraint de répondre au feu qui lui était adressé, le club où les fusils ont parlé. Tortures qu’il s’est imposée plus marquante que celles auxquelles il a participé. S’il savait. Les membres en tremblent encore, l’esprit se maudit, réclame que ce poids lui soit ôté, cette chance peut-être à portée s’il osait se confier. Mais la raison reprouve, craint ce regard plus que celui de l’ainé. Il a pu comprendre, Jake, puisqu’il l’avait expérimenté. Il ne comprendrait pas, William, puisqu’il n’en a pas la moindre idée. Et l’air qui vient à manquer. Il suffoque, le Goliath pris au cœur de cette lutte interne que les pensées sont à se livrer. Angoisse oppressante contre laquelle il s’essaye à lutter.

« And don’t call me Billy, I’m 37 for fuck’s sake. »

« The fuck with that ! Five, twelve or thirty seven what’s the point ? When the heck did it gets so formal between the two of us ! »
Blessé bien plus qu’agacé. Offensé par ce constat contre lequel il est inutile de nier. Ils se sont éloignés, le temps qu’ils ont laissé filé, les années perdues qu’ils auront du mal à rattraper.  Relation bancale qu’ils ne peuvent qu’espérer réparer pour peut qu’ils en aient la volonté. Blessé, Clarence qui prend conscience de ce qui fut brisé. « William… » La colere envolée, le ton fébrile comme ce dernier coup vient d’assommer l’homme, faire taire les voix qui gueulaient. « It’s not ‘bout running yar life or telling ya what to do or… fuck. I didn’t… » *Tell him. I can’t. Tell him.* Et il en soupire, grand escogriffe qui s’écroule, s’affaisse contre son dossier pour mieux basculer la nuque et porter les paumes au front que les sueurs froides commencent à marquer. « I didn’t meant to… I know yar a competent grown man okay ? That’s.. that’s not the point. » *Tell him ! I can’t, I’ll lose him. Coward.* L’arriere gout amer d’un déjà-vu dont il se serait bien passé. L’éternel tiraillement qu’il a déjà trop expérimenté, Clarence. Rappel de cet été où il a cru devoir renoncer à ce petit brin de femme, moitié de cœur qu’il aurait pu perdre à jamais. Pour des secrets. Par peur de la voir fuir quand elle a finalement tout accepté. « Leaf was with one of them. » Par reflexe, sans y penser. Parce que les voix s’égosillent encore contre les tempes et qu’il a cessé de lutter. *Tell. Him. Ya. Fucking. Moron.*« See ? It’s not ‘bout what ya can do, it’s ‘bout what I don’t want to se coming back into our lives. Ya think ya know what they’re capable of ? Ya ain’t even close to the truth. I just.. I just want to know ya're both safe, that's all. You know what ? Even better, do yar research when ya’ll have access to the files. Keith Tucker was his name. » *He’ll figure it out.. easier than a real confession.* Il s’en convainc, Clarence, se persuade qu’il fait le bon choix. Et là sous les cotes ce poids qui lentement se fait plus léger. Là la conscience qui semble accepter, peu à peu s’apaiser. « He’s dead. She went to hell and back because of him. Not something I could easily forgive maself ‘bout. » *Fuck ! * Trop. Pas assez. La langue déliée par ce debut de confidence et les mots qui lui ont échappés. Le moteur qu’il relance, le colosse, pour noyer le poisson, pour espérer couper court à la conversation avant qu’elle n’ait à s’éterniser.



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William Duncan
William Duncan
Martyr

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▬ Jeu 17 Aoû - 11:48 ▬

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Il n’a jamais pu s’en empêcher Clarence. Il n’a jamais pu s’empêcher de vouloir reprendre ce rôle qu’il avait délaissé, celui sur lequel William ne pouvait plus compter. Il y a longtemps que William avait tiré un trait sur ce grand frère qui avait pris la fuite sans se retourner. Pas un mot, pas une lettre pour expliquer l’abandon dont son petit frère souffrait. Le départ de Clarence avait laissé un vide immense dans l’esprit du jeune garçon que William était. Il était jeune et se préparait à la vie d’adulte sans ce frère qu’il admirait tant. Et il s’énerve, l’aîné Duncan. Il s’énerve, celui qui n’a jamais vraiment su maîtriser les émotions qui le traversaient, faiblesse que William lui avait attribuée. Lui se contenait, bien trop étriqué dans son costume de rejeton parfait qu’on lui avait fait revêtir de force. Car il n’avait pas eu le choix William. Il avait pansé les plaies de cette mère effondrée. Il avait regonflé l’ego de ce père blessé. Il s’était même perdu dans toutes les responsabilités qu’il avait dû endosser. Il n’a jamais vraiment su qui il était. William était le fils des Duncan, le frère de l’aîné qui s’était fait la malle. Il était l’enfant qui avait réussi, celui qui avait sauvé le bateau qui était en train de couler. Mais il était toujours dans l’ombre des autres, incapable de savoir qui il était réellement, occasion arrachée alors qu’il était en pleine construction. A trop vouloir être celui des autres, William s’est oublié. Et aujourd’hui encore, il retient sa colère qui n’a jamais éclaté. Il laisse son frère parler sans venir le couper. La réponse est pourtant là qui brûle le corps tout entier : Clarence a perdu le droit de l’appeler Billy le jour où il a déserté sa vie.

La rancœur brûle les lèvres, anime le cœur qui se démène pour garder le calme apparent de l’homme. Mais l’esprit, lui, ne peut s’empêcher de penser à tout ce que Clarence a fait loin d’eux, à cette relation nouée avec un autre frère, famille dont il a été écarté lui, le frère indésirable. Et il a fait sa vie, s’est tenue à l’écart pour ne pas s’immiscer dans un schéma auquel il n’appartenait pas. Clarence bafouille et William regarde l’horizon de cette petite ville de banlieue qui ne ressemble pas aux Duncan. La respiration est mesurée, toujours commandée par la dureté d’une vie passée à faire la guerre. Il ne parvient pas à lâcher prise, à lâcher tout court. Les maux sur le cœur restent encore trop enfouis, impossibles à transformer en mots.

Et finalement, il crache le morceau. Il se décide à lui donner les raisons de son emportement, de ses cafouillages incompréhensibles. William comprend qu’il s’agit de celle qui partage sa vie. Et encore une fois, quelque chose que lui ne peut pas comprendre. Il n’a personne pour qui se perdre ainsi, peut-être même pointe la jalousie lorsqu’il l’écoute presque supplier pour sa sécurité. A lui, mais surtout à elle. “I’m sorry to hear that.” Il le pense, baisse un peu les yeux puis les relève pour s’en remettre aux maisons parfaitement alignées. Il est loin, très loin de l’enfance qu’ils ont connu. William hoche la tête dans sa volonté de lui prouver encore et toujours qu’il n’est plus le gamin que l’on doit protéger. C’est terminé, le temps est passé. “I know what they’re capable of. I know what they’ve done in eight mile last year, I know about sex trafficking and all the stuff behind it.” Il sait, il a tout étudié. Le dossier évoqué, nom qu’il retient et qu’il ira chercher afin de rassurer ce frère en proie à une panique incontrôlable. Il ne l’a jamais vu comme ça, fou à lier pour une histoire qui ne lui appartient plus. Fou à lier pour un homme qui ne les touchera plus. “Don’t worry, I won’t bring this into your life.” Non, il n’ira pas gâcher le bonheur de ce frère. Il a su se tenir loin pendant tout ce temps, il ne laissera rien atteindre qui que ce soit. William ne lui apportera aucun tourment, il ne l’a jamais fait. Il n’en a jamais eu l’occasion.

Alors ils sont là, deux étrangers partageant un peu du même sang, dans une voiture sans âge. Et le silence s’installe entre eux. Il cherche quoi dire, quelle conversation amenée pour masquer les questions qui lui viennent à l’esprit. Il se demande bien ce qu’elle a fait, cette Leaf pour se retrouver avec une ordure pareille par le passé. “ Leaf and you, how did you met ?” Il faut bien commencer par quelque chose.
(c) DΛNDELION


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All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now.And I ain't talking about forgiveness.All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now. It's the cruel beast that you feed. It's your burning yearning need to bleed through the spillways. Ghost
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