Nothing's permanent • Lorcan O'Connell & Caleb Morgan

Nothing's permanent

† We'll crash and burn. You picked him over me and you left with no apology. Felt a knife in your back, yeah, you thought I was the killer. You're looking in the mirror.

ft. @Lorcan O'Connell & @Caleb Morgan
Décembre 2022.

Il faisait tâche dans le décor. Tellement tâche que l'occasion était trop belle pour ne pas être saisie. Elle avait envoyé un petit message à Lorcan tout de même avant de se lancer, pour être sûre que ce genre de véhicule pourrait l'intéresser, et après avoir reçu confirmation elle se mit au travail. Un pick up de cette gamme à midtown, c'était quand même pas commun. A downtown à la limite, elle aurait compris, quoi qu'un véhicule pareil en centre ville n'avait purement aucun sens, mais midtown... La jeune femme avait fait le tour des immeubles alentours, surveillé s'il y avait du monde dans les parages, mais rien. Pas un chat dans les rues désertées en grande majorité par la nuit glaciale, pas une lumière allumée dans les tours de verre aux fenêtres qui donnaient sur la rue, pas un bruit même au fond des ruelles les plus sombres. Alors Raven avait enfilé ses gants noirs, tiré son kit de crochetage de son petit sac à dos, et elle avait commencé son travail. L'oreille attentive, le regard dans le vide tandis que la visualisation des crochets à l'intérieur de la serrure se dessinait devant elle, elle faisait cliqueter les barres de métal entre elles jusqu'à ce que l'ouverture centralisée déverrouille toutes les portes d'un coup. Une surprise, mais ce n'était pas étonnant. D'ordinaire elle s'en prenait plutôt à des voitures vieillissantes, d'ailleurs la dernière elle avait dû l'emmener à Leone parce qu'elle avait tout bonnement cassé la portière qui ne voulait plus se refermer. Un sketch, elle avait dû tenir la portière pendant qu'elle roulait. Elle se redressa et ouvrit la portière, non sans jeter un nouveau regard autour d'elle, puis s'engouffra sur le siège conducteur. Elle avait l'impression d'être toute petite, les rues devenaient soudainement incroyablement étroites, au point où elle n'était pas sûre de pouvoir conduire ça. Mais le point de rendez-vous n'était pas bien loin, il n'y avait pas de circulation, à priori elle ne devrait pas avoir trop de problème.

La colonne de direction démontée, Raven cassa le Neima et relia les bons fils ensemble pour démarrer la bête. Un doux ronronnement se fit entendre et la jeune femme monta un peu le chauffage pour réchauffer l'habitacle. Tout était incroyablement propre et rangé dans cette voiture, à tel point qu'elle ne doutait pas que le propriétaire deviendrait fou en voyant que son véhicule avait disparu. Mais à ce stade, ça serait le problème de Lorcan, plus le sien. Elle attacha sa ceinture et quitta la place sur laquelle était garé le pick up pour sortir du quartier et rejoindre le southwest. Un des nombreux quartiers abandonnés, les maisons en ruine ou à deux doigts de s'écrouler, les lampadaires qui ne fonctionnaient plus depuis belle lurette. Raven commençait à bien connaître les rues, à force de les arpenter. Ses phares passèrent sur la silhouette de Lorcan entre deux baraques et elle arrêta le véhicule dans une allée envahie par la végétation. Elle n'éteignit pas le contact -sous peine de ne pas pouvoir le rallumer-, se détacha et sortit de l'habitacle en essayant de ne pas enfoncer ses talons dans l'herbe humide. Elle referma la portière et approcha de celui qui lui avait appris à faire ça, les joues déjà rougies par le froid. « Je ne veux pas paraître pointilleuse, mais tu m'as déjà donné rendez-vous dans des endroits moins... Austères. » dit-elle en enfonçant ses mains dans son long manteau noir. « Tu me ramènes ? S'il te plait. » Elle n'habitait pas très loin, à quelques rues d'ici, mais il faisait nuit noire, super froid, et toutes les ombres de ce foutu quartier étaient menaçantes.

(c) AMIANTE

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(Nothing's permanent)

Tout peut s'apprendre, y compris la délinquance. L'art de cambrioler. La dextérité délicate du vol discret, des doigts qui glissent à la dérobée. Les techniques mécaniques pour crocheter les serrures, ou des coffres aux combinaisons basiques. Et là, en l’occurrence, la minutie pour voler des voitures. Raven est une apprentie dont tu n'as jamais eu à te plaindre, toujours impliquée, mais surtout, douée pour exécuter le travail correctement. Faire démarrer une carcasse métallique est une chose, ne pas se faire prendre pendant l'acte interdit en est une autre. Les ombres sont vos alliées, quand la nuit vous enveloppe de son long manteau noir, vous avez toutes les chances de pouvoir travailler impunément. Discrétion de mise. Car partager son savoir et son expérience ne signifie pas pour autant que tu prendras un risque pour elle. Ou pour n'importe qui d'autre. Rien de personnel. Si un jour elle venait à se faire chopper, oiseau pas assez rapide à s'envoler, tu la laisserais régler ses propres problèmes et faire face aux conséquences de ses actes. Vous tous ici êtes passés par la case prison, toi t'as donné cinq ans de ta vie pour avoir fait la connerie de faire confiance aux mauvaises personnes, on ne t'y reprendra plus. Là s'exprime simplement la loi du chacun pour soi. La loi de la jungle, ni plus ni moins. Le briquet allume l'obscurité, alors que tu attends patiemment l'arrivée de Raven. Tube à cancer coincé entre les lèvres, tu tires pour passer le temps, et expires pour ne pas oublier que t'es toujours vivant. Sale habitude parmi tant d'autres. La cigarette. La drogue. L'alcool. Des maux qui s’enchaînent, des boulets de plus qui s'ajoutent à tes chevilles cabossées. Cercle vicieux duquel il est impossible de se tirer, pas tant que t'auras pas la volonté. Nouvelle bouffée expulsée dans les airs. Le bruit du moteur se rapproche. Et rien qu'à l'écoute, t'arrives à distinguer l'état de la bagnole. Sa silhouette s'extirpe de ton nouveau joujou, encore un que tu vas balancer du haut d'une falaise pour combler les amateurs de courses suicidaires. Ou s'il est plus chanceux, il finira simplement en pièces détachées pour que tu puisses en réparer d'autres qui auront plus à donner. « J'avais à faire dans l'coin. » Clope qui flirte avec la bouche, sans daigner correctement la saluer, tu fais le tour de la voiture pour estimer sa valeur. Elle ne s'en offusquera pas, t'as les manières d'un sale gosse désinvolte qui se fiche de tout et de tout le monde. Surtout des femmes, quand elles n'ont pas que leur corps à offrir. Des poupées désarticulées dont tu froisses les draps, jamais plus. Parce qu'elles sont toutes décevantes. Succubes qui trahissent toujours. « Tu m'as pris pour un taxi ? » Vraie question. C'est pas si loin. « Y a un arrêt de bus un peu plus loin sur la rue. » Pour maintenir uniquement le côté professionnel. Encore une fois, rien de personnel. Pour toi, elle rentre simplement dans toutes les cases que les autres. Celles que tu méprises. Même si tu éprouves du respect pour son travail. Même si elle t'épargne de te salir toi-même les mains. « Ou j'peux t'appeler un Uber, que je déduirai de ce que je te dois. » Un virement sur un compte secret, comme d'habitude. Elle peut t'insulter de connard si elle veut, votre entente fonctionne trop bien pour qu'elle y mette fin pour un ego un peu froissé. « Tu l'as choppé où ce tas de ferraille ? » Parce que t'as un air de déjà-vu. T'es persuadé de l'avoir déjà croisé quelque part, l'engin. Mais t'arrives pas à te rappeler où.

( Pando )

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† moodboard †

Depuis qu'il avait laissée Alexis s'installer lentement dans sa vie, Caleb avait vu sa routine évoluer au fil des mois. Si autrefois il sortait se murger presque tous les soirs pour oublier ses différentes sources d'angoisse, c'était à présent devenu bien plus rare – toutes les semaines oui, largement, mais plus tous les jours. Il rentrait donc bien moins souvent avec des bleus ou d'autres restes de bagarres alcoolisées, et les réveils étaient infiniment moins douloureux – sans gueule de bois et collé contre les fesses de la colombienne, c'était même sans doute les meilleurs réveils qu'il ait jamais vécus. Sans se l'avouer et sans le lui dire explicitement non plus, il avait pourtant réellement envie qu'elle reste. Mais si sa vie sentimentale prenait un tournant un peu plus chaleureux, c'était loin d'être le cas pour le reste. Depuis l'incendie du bar des Crows l'ambiance était bien plus pesante au sein du gang, et ses frères d'armes avaient tous les nerfs à fleur de peau, sans parler de leur patron. La thune manquait, et la menace rivale semblait plus proche que jamais ; autant de raisons qui rendaient Caleb particulièrement difficile à vivre ces derniers temps, enfin, disons, encore plus que d'habitude – sauf que cette fois, Alexis était la première à en faire les frais. Une dispute assez virulente avait éclaté entre eux ce soir là exactement pour cette raison, et vu que Caleb était clairement un gros con, il lui avait dit d'aller se faire foutre avant de sortir en claquant la porte pour rejoindre un des bars glauques d'où il n'avait pas encore été totalement banni à force d'avoir déclenché trop de bagarres.

Cette fois, pourtant, il ne chercha pas la merde. Il se contenta de faire la gueule, le nez au dessus de sa pinte jusqu'à sentir sa colère retomber légèrement. Et, chose rare également, il décida de rentrer chez lui avant d'être complètement à l'envers – pas pour s'excuser auprès d'Alexis, quand même pas, hein, mais... Peut-être quelque chose comme ça. Sauf que, dehors, son pick up s'était volatilisé.
Il était pas le genre de mec à douter de lui même. Certainement pas assez, d'ailleurs. Dans tous les cas, il était absolument certain de l'avoir laissé là, Faut aussi savoir qu'il tenait ENORMEMENT à son pick up – une bagnole bien massive, noire, qu'il possédait déjà lors des événements qui l'avaient fait fuir Phoenix, quelques années plus tôt – et c'était à bord de ce même pick up qu'il avait débarqué à Detroit. C'était en quelque sorte le seul lien matériel qu'il possédait encore avec sa vie d'avant. Et un connard, un énorme fils de shlag venait de le lui voler. « PUTAIN DE ! »

Et pas seulement un fils de shlag. Un putain d'abruti fini, aussi. Le voler, lui ? Pire idée. Il allait le retrouver, et lui casser les dents à la Edward Norton. Abruti. Comme si Caleb avait jamais prévu qu'un truc pareil lui arriverait un jour dans cette ville de merde. Il dégaina son téléphone, et ouvrit l'application du traceur qu'il avait posé sur sa voiture. Il dépensait rarement de la thune, mais là, il était franchement satisfait de son achat – qui avait d'ailleurs l'air de fonctionner parfaitement parce qu'il voyait son cher pick up s'éloigner en direct sur la map. Sans attendre davantage, il alla récupérer lui aussi la première bagnole qui lui tomba sous la main – et ouais, son voleur était pas le seul à savoir péter des fenêtres et connecter des fils. Après plusieurs minutes, le gangster semi alcoolisé fonçait à travers les rues mal bétonnées du sud de la ville, droit vers le point où sa chère bagnole s'était arrêtée. Et c'est comme ça qu'il se retrouva dans une ruelle sombre, à freiner bruyamment pour surprendre les deux personnes qui se retrouvèrent en plein dans la lueur de ses phares. Et là, juste derrière eux, son pick up adoré. Il avait vu juste. Furieux, il sortit de sa caisse en saisissant le flingue qu'il gardait contre ses reins pour le braquer sur eux, l'un après l'autre. « VOUS ! VOUS CROYEZ QUE VOUS POUVEZ TOUCHER A MA BAGNOLE COMME CA ?! BANDE D'ENFOIRES JE VAIS VOUS... » - sa voix glissa avant qu'il n'ait terminé sa phrase, alors qu'il se rendait compte de deux choses.
1) La première personne était une gonzesse. Bonne. Mais genre, qu'est-ce qu'une gonzesse foutait là ?
2) La seconde n'était autre que... Lorcan. Un collègue des Crows. Il ne le connaissait que de loin, mais il était certain que c'était lui.

Interloqué, Caleb garda quand même son flingue pointé sur eux, mais il avait l'air déboussolé. « … Lorcan. C'est quoi ce délire ?! Pourquoi t'as pris mon pick up fils de pute ?! Tu veux crever ? »

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Décembre 2022.

Depuis le début, leur relation était restée purement professionnelle. Il n'y avait aucune quelconque forme d'affection ou d'amitié entre eux, toutefois elle ne s'attendait pas à se faire remballer comme ça. Un effort aurait été apprécié, surtout qu'elle prenait tous les risques dans leur petit arrangement. Et pendant une fraction de seconde, l'idée de le punir avec un petit piège façon Raven lui traversa l'esprit. « Si je me fais massacrer dans une rue, tu devras à nouveau te salir les mains ou chercher à nouveau quelqu'un qui veuille bien le faire pour toi. Tu n'as pas mieux à faire de ton temps ? » La probabilité qu'elle se fasse effectivement massacrer dans une ruelle était plutôt faible, elle habitait dans le quartier depuis assez longtemps pour savoir que les seuls bagarres qui éclataient étaient des règlements de compte, mais de temps en temps un type crevait parce qu'il n'avait pas voulu lâcher son portefeuille ou une nana était retrouvée à poil près d'une poubelle parce qu'un ivrogne ne connaissait plus les bases de la vie en société. Elle voulait éviter de rentrer dans les statistiques. Et puis les bus ne passaient plus à cette heure-ci mais pour savoir ça il fallait ne pas être un connard privilégié par la possession d'une caisse, voir juste d'une bite et de quelques muscles.

« Un tas de ferraille ? Tu plaisantes j'espère ? » Outrée, elle se demanda s'il se foutait de sa gueule ou s'il avait juste envie de la payer moins. « Je m'y connais assez pour savoir que ça vaut plus que ce que je te rapporte d'habitude, alors n'essaye pas de m'arnaquer. » Elle croisa les bras, commençant à perdre patience. Qu'il soit pas sympa, soit, elle ne pouvait pas taper dans l'oeil de tout le monde et abuser de ses charmes avec n'importe qui, mais qu'il tente de minimiser son travail, ça c'était hors de question. Elle avait déjà assez de mal à joindre les deux bouts. Et soudain, déboulant d'une rue pour les aveugler, une voiture s'arrêta face à eux. Par réflexe, la jeune femme dressa un bras devant elle, avec l'impression qu'on venait de lui brûler la rétine avec des allumettes. « VOUS ! VOUS CROYEZ QUE VOUS POUVEZ TOUCHER A MA BAGNOLE COMME CA ?! BANDE D'ENFOIRES JE VAIS VOUS... » Entre deux doigts entrouverts devant elle, la silhouette se dessina devant ses yeux, ainsi que l'arme qu'il pointait. Instinctivement, Raven se glissa discrètement derrière le Crow, pas dans la folle idée qu'il la protège, mais dans l'idée que son ego viril n'allait pas se laisser intimider comme ça et qu'elle aurait le temps de se barrer si il se faisait tirer dessus. « … Lorcan. C'est quoi ce délire ?! Pourquoi t'as pris mon pick up fils de pute ?! Tu veux crever ? » Merde. Alors ils se connaissaient. Un sourire se dessina néanmoins sur ses lèvres tant la situation était risible. N'était-ce pas le meilleur moment pour répondre à sa question ? « Midtown. Devant un bar douteux. En général quand j'y trouve ce genre de véhicule, c'est qu'un vieux bourge cherche une pute à l'intérieur. » Elle approcha de Lorcan, malicieuse, et glissa doucement à son oreille. « Mais c'est ta caisse maintenant, je te laisse gérer ton ami. » Et puisque toute solidarité professionnelle s'était envolée au moment où il lui avait dit de prendre un taxi, elle ajouta, un peu plus fort, à l'attention de Caleb. « Le revendre. Peut-être qu'il peut te faire un prix ? »

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(Nothing's permanent)

Le sourire de sale gosse qui étire tes lèvres accueille avec amusement son agacement manifeste. Évidemment qu'elle est frustrée, Raven, incapable d'obtenir une simple faveur du gaillard qu'elle connaît depuis maintenant longtemps. Mais justement, elle devrait le savoir, que t'es pas du genre gentleman. Que jamais tu ne vas aller tirer les chaises, tenir les portes, ou ramener une demoiselle une fois la nuit tombée. Elle s'agace, s'offusque peut-être d'être remplaçable, une parmi tant d'autres, comme celles avec lesquelles tu couches et qui s'imaginent être l'exception à la règle. Qu'elles seront l'unique, l'élue qui te fera changer et abandonner ton manteau d'enfoiré invétéré. Toutes se mettent le doigt dans l’œil. Raven y compris. Cependant, si non seulement elle le savait, elle pourrait se vanter d'être la seule à faire affaire avec toi. Déjà parce que tu ne fais confiance à personne et qu'elle est parvenue à tirer la couverture assez conséquemment pour que tu lui portes une certaine forme de respect, mais aussi parce qu'elle fait bien le travail qui lui est demandé, et que tu ne vois donc pas l'intérêt à chercher quelqu'un d'autre. C'est la seule satisfaction qu'elle pourrait obtenir. Satisfaction silencieuse. Trop fier pour l'exprimer. Et trop peu désireux de voir son ego s'envoler. Féliciter les gens, c'est les inciter à se reposer sur leurs lauriers. « Calme-toi. Tu peux m'insulter de sale con si tu veux, mais tu m'as déjà vu t'arnaquer ? » C'est à ton tour d'être froissé, vexé qu'elle te prenne pour un arnaqueur pas fiable. Ce que tu peux être, certes, mais pas quand il s'agit de business avec les gens qui te rendent fréquemment service. Tu l'emmerdes elle et son commentaire à la con.

Mais le désaccord qui vous anime s'arrête là, avorté avant même d'avoir pu s'enflammer, puisqu'une tierce personne s'ajoute à l'équation houleuse. Arrivée impromptue, emmerdes que tu renifles à des kilomètres. Est-ce qu'elle s'est faite suivre comme une débutante ? Fais chier, tu voulais faire ça vite et bien, pas passer la nuit à gérer des conflits engendrés par la négligence de ton employée officieuse. « Coupe tes phares, enfoiré ! » Main devant les yeux pour atténuer l'éblouissement, t'entends l'étranger sortir de son véhicule dans le but, sans aucun doute possible, de vous confronter. Et les traits de l'inconnu se dessinent dans la pénombre désormais éclairée. Des traits familiers qui te font lâcher un juron muet. Oh, bordel. Tu reconnais rapidement Caleb, une arme serrée dans ses phalanges, pointée directement vers vous. Raven a piqué la bagnole de Caleb, et maintenant tu vas devoir te faire chier à le faire redescendre de son nuage de fureur. « Tu vas faire quoi, Caleb ? Buter un des tiens ? Allez, pose ton putain de flingue qu'on discute. » L'homme est possédé par la colère, visiblement vexé de s'être fait avoir aussi aisément par une Raven qui n'hésite pas à jeter de l'huile sur le feu. Toi, tu sais que le mec est instable, alors même si t'as l'assurance de penser qu'il ne tirera pas sur toi, l'appréhension et la prudence restent de mise. La sirène démoniaque qui souffle à ton oreille ne réalise peut-être pas encore qu'elle vient de déclencher une guerre. Elle joue avec le feu depuis longtemps, et ce soir, elle risque de s'y brûler. T'étais sa meilleure chance de calmer l'âme tourmentée, maintenant, tu vas pas te gêner pour la jeter en pâture à ton camarade enragé. « C'est un malentendu, je savais pas que c'était ta caisse. Elle vole des bagnoles pour moi, et pas de bol, ce soir c'est tombé sur toi. » Le contexte du vol prête cela dit à sourire, mais tu fais de ton mieux pour contenir celui qui commence à naître audacieusement à la commissure des lippes, conscient qu'il serait imprudent de jouer la carte de la moquerie dans une situation aussi périlleuse et incertaine. Tant qu'il sera pas calmé, tu prendras pas le risque de l'exciter. « Techniquement, je lui ai pas encore acheté. Elle a pas reçu un seul dollar pour ta caisse. Donc tu devrais pouvoir t'arranger avec elle. » Tu lui renvoies la balle, comme si Caleb était une grenade sur le point d'exploser, une grenade qu'aucun de vous deux n'a envie de garder longtemps entre les mains. Si elle veut jouer avec toi, vous allez jouer. « Mais je te préviens, elle est dure en affaire. »

( Pando )

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Le fait de reconnaître le visage assez familier de son collègue n'avait absolument pas calmé Caleb, qui continuait de les braquer tous les deux, lui et la gonzesse tatouée qui se tenait juste à côté. Le crow tenta bien de lui proposer de discuter comme les adultes qu'ils étaient, ça lui en toucha une sans faire bouger l'autre. « Vas y ferme ta gueule » siffla Caleb avec un regain d'animosité, mais l'autre ne semblait pas l'entendre de cette oreille. Elle vole des bagnoles pour moi, et pas de bol, ce soir c'est tombé sur toi. Ah ça, pour être pas de bol, ils allaient comprendre tous les deux ce que ça voulait dire, ouais. Il en avait rien à foutre de leur petit business minable, mais il était hors de question qu'on touche à ses affaires. Chacun leur tour, les deux crétins s'accusèrent l'un et l'autre de la responsabilité du vol, et Caleb retira la sécurité de son flingue pour les faire taire.

« Vos gueules. Faites pas les malins avec moi putain. » Et il était totalement sincère. Une ou deux détonations à cette heure ci, dans ce quartier, ça ferait tourner la tête de personne. Il pourrait parfaitement les buter et les laisser là. Isaiah finirait sans doute par demander où était Lorcan, mais on passerait vite à autre chose. C'est le risque quand on essaie de faire des affaires dans son coin, non ? « Je discute pas avec les voleurs, qu'est-ce que vous croyez, que je vais racheter MA caisse ?! Oh putain. »

Faut dire, ils l'avaient cherché, là. Il s'avança droit vers eux, hérissé comme un animal prêt à bondir, et pointa son arme droit sur le visage de la femme. « T'es qui, connasse ?! C'est toi qui m'a pris ma bagnole, alors ?! Tu vas pas t'en tirer comme ça, j'vais te faire passer l'envie de recommencer, tu vas voir. » Et en un clin d'oeil, il la choppa par les cheveux pour la jeter brutalement par terre, où il lui colla un coup de Timberland dans les côtes. « PLUS JAMAIS TU TOUCHE MA CAISSE, T'AS COMPRIS ?! T'AS COMPRIS PUTAIN? DIS LE, VAS Y !! »

Et puis, Lorcan. Ce dernier avait raison – il pouvait pas le toucher, au fond. C'était autrement plus risqué que de s'en prendre à la gonzesse, qui venait simplement pour lui revendre ses prises, d'après ce qu'il avait dit. Elle serait pas une si grande perte, sûrement. « Toi, fils de pute » - il fit un signe de tête vers son collègue - « Barre-toi. J'la prends avec moi. » Genre, tu me dois bien ça.

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C'était risible. La situation était ridicule. L'inconnu armé était en colère, mais visiblement ils se connaissaient tous les deux, avec le macho de service. Alors certes, Caleb ne semblait pas décolérer, elle aurait peut-être mieux fait de garder ses provocations pour plus tard, mais elle voulait juste emmerder Lorcan, pas empirer la situation. Et si elle n'avait pas manqué d'entendre la partie qui semblait relier les deux hommes, elle n'était pas sûre de la comprendre. Mais l'idée avait fait son petit bonhomme de chemin dans sa tête, ils étaient soit en affaires ensemble, soit dans un groupuscule probablement illégale. Voir un groupe tout court. Ce qui n'était pas dérangeant si ça n'allait pas à l'encontre des intérêts des italiens, et donc des siens. A priori, des vols de véhicules au hasard volés à des personnes au hasard et revendus à un type lambda, ce n'était pas ce qui allait causer du tort à ses protecteurs. Alors elle ne se formalisa pas lorsque Lorcan annonça qu'elle travaillait pour lui, même si ce n'était pas exactement ce qu'elle aurait dit. Dans tous les cas, la bombe à retardement avait été renvoyée de son côté avec brio et elle ne put que saluer la beauté du lancé. La flatterie marchait bien et elle prenait sa dureté dans le sens des affaires pour un compliment. Franchement elle aurait même pu en rire -et ça n'arrivait pas souvent- si le déclic de la sécurité enlevée de l'arme dans la main de Caleb n'avait pas résonné. Aussitôt, il s'approcha en pointant l'arme sur son visage et Raven eut un nouveau mouvement de recule, son coeur ratant un bond. Elle n'avait pas échappé à Maddox durant toutes ces années pour se prendre une balle comme une chienne au fond d'une rue merdique. Elle ouvrit légèrement la bouche pour répondre mais la prise sur ses cheveux arriva plus vite que prévu et elle heurta le sol avant d'avoir compris ce qui lui arrivait. Un coup dans les côtes lui coupa le souffle et elle se recroquevilla par terre, les yeux écarquillés, avant de tousser pour expirer l'air qui s'était bloquée dans sa gorge. Prise de court. Elle n'avait pas prévu ça. Son corps, chétif, malade, accablé de quelques carences qu'elle tentait tant bien que mal de combler, n'avait pas prévu ça. Mais il allait lui payer. Elle prendrait le temps, elle prendrait les moyens, elle prendrait les hommes qu'il fallait, mais il allait lui payer ça. « Barre-toi. J'la prends avec moi. » Raven releva la tête, lançant un regard désespéré à Lorcan, sans même être sûre qu'il bouge le petit doigt pour elle. Mais déjà son regard balayait la rue et scannait les potentielles échappatoires, les armes improvisées et les moyens d'échapper à ce carnage. Elle ne crèverait pas ici ce soir, hors de question.

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Le sarcasme est à bannir, noté. Le chien enragé perd déjà patience, et même si tu ne lui jettes pas la pierre de mal prendre le vol de sa voiture, tu restes minutieusement sur tes gardes pour éviter de faire l'erreur de trop. Caleb est l'équivalent d'un volcan sur le point d'entrer en irruption, le moindre grondement peut annoncer le pire. Tu comprends la colère, mais l'explosion de haine anarchique qui s'ensuit te pousse à tapoter du doigt l'arme que tu caches sous ta veste. Dans ce milieu, on est jamais trop prudent. D'autant que celle de Caleb s'agite avec désinvolture sous ton nez, faisant monter ton agacement, et l'envie irrépressible de toi aussi le faire loucher sur le canon de ton flingue. « J'te le répète, je savais pas que c'était ta caisse, calme-toi. » Le ton monte des deux côtés, t'as aucunement envie de gérer la crise de nerfs d'un mec instable qui menace de te buter. Mais la situation dégénère rapidement, et tu mets une croix sur l'idée de repartir tranquillement ici. Sa cible est Raven, voleuse qui subit la déferlante violence du corbeau, d'abord verbale, puis physique. Des gestes violents, brutaux, disproportionnés. Il avait d'autres façons de régler cette discorde, mais il se sert de la pire qui soit. « Caleb ! Arrête ça ! » Les mots sont autoritaires, mordants. Caleb est l'un de tes frères, mais Raven travaille pour toi, et quelque part, tu te sens responsable de ce qui se passe sous tes yeux. Est-ce qu'à sa place t'aurais réagi différemment ? Est-ce que tu penses être meilleur que lui ? T'oses aimer le croire, mais la vérité, c'est que toi aussi t'as fait des sales trucs dans ta vie. Vous êtes tous une belle bande d'enfoirés. Une bande d'enfoirés qui essayent de survivre dans un monde qui ne veut pas vraiment d'eux. Et là-dessus, Raven vous ressemble beaucoup. Assez en tout cas pour que tu l'empêches de la tabasser froidement sous tes yeux. Quand bien même il t'offre l'occasion de partir, tu ne la saisie pas, car elle est synonyme d'une nuit d'horreur pour elle. Poids sur la conscience que tu ne peux t'autoriser. Trop de fantômes hantent déjà tes songes agités. Alors pour rééquilibrer la balance tu sors à ton tour ton arme, profitant de son attention détournée. Braquée sur lui, tu veux mettre un terme à cette folie. « Caleb, tu fais chier. On va régler ça entre hommes. » T'avais pas envie de menacer l'un des tiens, mais il ne te laisse aucun autre choix. Cette fois c'est toi qui a l'avantage. Qu'il fasse pas le con, t'hésiteras pas à lui tirer dans le tibia s'il devient un trop gros danger. « J'ai une autre proposition pour toi. Je paye les réparations et tous les verres que tu veux ce soir. » Un deal que tu estimes honnête, tout ceci n'est après tout qu'un malheureux hasard.

( Pando )

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Furieux comme il était, Caleb aurait sans doute pu blesser férocement Raven. Il ne touchait pas aux femmes, d'ordinaire – pas pour les frapper. A vrai dire, ce n'était même jamais arrivé auparavant. Mais si Lorcan n'avait pas été là, qui sait ce qu'il serait advenu de la voleuse ; il l'aurait probablement tabassée jusqu'à la laisser presque pour morte dans le caniveau. Comme il l'aurait fait pour un mec. Si ça avait été un rital, il l'aurait buté.
Mais voilà, la présence du second crow niquait le petit calcul pourtant normalement si simple qui se jouait quand Caleb avait envie de niquer des mères. Si ce dernier avait fermé sa gueule, il aurait continué à frapper la chinoise, mais il devait tenir à elle, d'une façon ou d'une autre, parce qu'il ne trouvait rien de plus intelligent à faire que d'essayer de l'arrêter. C'était con, ouais, parce que quand il connaissait un minimum Caleb on savait que ça revenait à tenter d'arracher un os de la gueule d'un chien dangereux, personne n'ayant un minimum d'instinct de survie ne ferait un truc pareil. Mais bon, peut-être que c'était sa meuf. Ou qu'il tenait à elle juste en tant que fournisseuse de 4x4 de pure qualité, quelle importance, après tout ? Il faisait chier, voilà.

Caleb se figea en plein mouvement quand son collègue choisit le danger en pointant une arme sur lui. Régler ça entre hommes. Exactement le genre de phrase qui marchait à tous les coups avec lui – le côté masculiniste de Caleb n'étant plus à démontrer. Il n'aurait sans doute pas eu à négocier trop longtemps pour qu'ils se battent tous les deux, Lorcan choisissant de manger les coups à la place de Raven, mais le receleur avait visé bien plus haut. Quand il vit l'arme scintiller du coin de l'oeil, Caleb sentit ses entrailles se resserrer sur elles-mêmes. Il l'admettrait pas, bien sûr, mais ça faisait jamais du bien quand ça vous arrivait. « Oh putain. »
Et c'était pas un « oh putain » de trouille, nan. C'était un « oh putain, mec, t'es mort ». Il tourna le dos à la jeune femme, la laissant tomber comme si la défiance de Lorcan l'avait soudainement éjectée de son esprit, pour faire face à l'autre corbeau. Quelques secondes de silence suivirent la proposition de Lorcan, durant lesquelles Caleb chercha sans doute à déterminer si ce dernier serait réellement prêt à tirer ou pas.

« Pauvre fils de pute. D'où tu pointes ta merde sur moi, hn ?! Tu me flinguerais pour un trafic aussi claqué ? T'sais que tu te ferais niquer par les autres, hn ? En apprenant ça, tu sais ce qu'il ferait, Isaiah ? Il te retrouverait, il te ferait couper les couilles et les autres te foutraient dans un sac pour te jeter dans le lac. C'est ça que tu veux, bâtard ? »

Il était toujours furieux, mais clairement, la source principale de sa colère avait changé. C'était ce qu'il estimait comme un manque de respect profond de la part de Lorcan qui l'agitait, à présent. « Vire ça de ma gueule ou je te le mets dans le cul et je vide le chargeur, t'entends ?! BAISSE-LE ! Je te laisse deux secondes, pauvre chien de la casse !!»

Il en était sans doute capable. Mais s'il avait encore son flingue dans une main, il ne le levait plus vers son collègue. Sans doute pour lui donner réellement une chance de baisser le sien avant de faire un carnage dans la ruelle. « Et donne moi mes clés, putain ! »

Nothing's permanent

† We'll crash and burn. You picked him over me and you left with no apology. Felt a knife in your back, yeah, you thought I was the killer. You're looking in the mirror.

ft. @Lorcan O'Connell & @Caleb Morgan
Décembre 2022.

L'étau se desserrait, quelques centimètres, quelques secondes, par cet acte que Lorcan jugeait probablement d'héroïque. La laisser rentrer à pieds au risque qu'elle se fasse agresser, oui. Mais la laisser se faire agresser devant lui et troubler son petit sommeil avec une prise de conscience, surtout pas. Très lentement, et en prenant soin de faire le moins de bruit possible, Raven prenait sur elle, sur la douleur, puisait son courage pour se relever. Elle avait envie de se rouler en boule, de ne plus jamais bouger, de fermer les yeux et d'attendre de se réveiller de ce qui semblait être un cauchemar. Mais elle n'était pas crédule, elle ne l'avait jamais été. Le déni ne faisait pas partie de ses habitudes. Lorcan était une diversion, la seule qui pourrait lui sauver le cul ce soir, c'était elle-même, quitte à laisser les deux corbeaux s'arracher les ailes. Alors elle se redressa, lentement, en prenant soin de ne pas faire trainer un bras, une jambe, n'importe quoi qui aurait le malheur de faire ne serait-ce qu'un petit bruit de frottement et rappeler qu'elle était là. Un coup d'oeil nerveux aux deux hommes et elle recula, tout doucement. Son regard croisa celui de Lorcan, pendant une fraction de secondes, et elle glissa un doigt devant sa bouche pour lui intimer le silence. Et pendant que Caleb s'énerver sur son frère, elle se glissa jusqu'à la portière. Le contact était resté allumé, la clé dans la voiture, elle se faufila à l'intérieur, alluma soudainement les pleins phares pour aveugler les deux corbeaux. Quelques secondes à peine, le temps de gagner assez de temps pour retirer les clés du contact -éteignant moteur et phares par la même occasion- mais que le temps de se tourner vers elle, elle soit déjà à côté d'une plaque d'égout, bras tendu, clés au bout des doigts, prêtes à tomber dans ce gouffre dégueulasse et rempli des dernières pluies, pour être perdues à jamais. Lorsqu'elle fut bien certaine que les quatre yeux étaient rivés sur elle, elle prit la parole. Calme. Méfiante. « Si tu tires, je les lâche. Pose ton arme, recule, et je te promets que je te les rends. » Son regard passa de Caleb à Lorcan, puis de Lorcan à Caleb. « Je travaille pour Lorcan depuis longtemps, d'accord ? Il me connait, je ne cherche pas les problèmes, je n'ai jamais trahi sa confiance, je préfère les arrangements à l'amiable. Je n'ai aucunement l'intention de te nuire, je ne savais pas que ce pick up t'appartenait et je te promets que si tu le regardes à la loupe, tu n'y trouveras aucune égratignure. Alors pose ton arme, je te rends tes clés, chacun part de son côté, et on en parle plus. Si tu tires... Si tu tires, tu seras débarrassé de moi, et de Lorcan, mais plus de clé, impossible de bouger ton pick up, les flics vont venir voir ce qui s'est passé, ils vont trouver ton véhicule, enquêter, ça va te retomber dessus, tu seras perdant. » Le plan n'était pas si bien rodé que ça, il se jouait à un cheveu, c'était juste l'assurance dans la voix de Raven qui le rendait tangible. Mais c'était tout ce qu'elle avait en stock. Ca, et l'amour de Caleb pour sa bagnole.

(c) AMIANTE

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Creatures hiding in the dark

Just follow everywhere I go. ☽ Top over the mountains or valley low, give you everything you've been dreaming of, just let me in and you'll be safe under my control.

(Nothing's permanent)

« Ferme ta gueule. » Lassé de l'entendre geindre et jacasser, la patience quitte peu à peu le plateau du jeu. Qu'il ne vienne pas te dire à toi ce qu'il se passera si tu venais à tuer un Crow parce que t'es déjà passé par là. T'as déjà tué l'un des vôtres, et si tu n'as vraiment aucune envie de réitérer le traumatisme, tu ne serais cependant pas contre l'idée de lui faire péter une rotule. Rien de tel que des os qui éclatent sous une balle pour calmer les esprits. Tu lui as laissé une chance de mettre un terme au conflit, tu lui as fait une proposition juste et adéquate, maintenant, s'il ne veut toujours pas t'écouter, tu n'es plus seul responsable de ce qui pourrait arriver. « Maintenant, tu vas fermer ta sale gueule et tu vas m'écouter. J'en ai ma claque de ta putain d'hystérie d'enculé frustré. » Tu maintiens l'arme proche de son visage, sans aucune intention de la baisser pour l'instant. Tant que le différend ne sera pas réglé, tu sais pertinemment qu'il ne se calmera pas. Et tu réduis le risque qu'il lève le sien pour te menacer à son tour. « Si t'as un problème avec moi, on le réglera sur le ring. » Habitude bien ancrée chez les corbeaux, régler les problèmes avec les poings. Et si tu dois te battre avec Caleb pour mettre cette histoire derrière-toi, tu serais entièrement prêt à le faire. « On en reste là pour ce soir, et on se verra au fightclub. » Une distraction qui permet à Raven de faire le nécessaire de son côté. Tu lui as évité de se faire salement tabasser, mais c'est la seule faveur que tu vas lui accorder. Tu l'as fait parce qu'elle travaille pour toi, et certainement pas par affection ou par quelconque amitié naissante. Elle reste un pion que tu utilises pour te sortir du pétrin tout en soulageant ta conscience déjà chargée. Maintenant que Caleb est menacé des deux côtés, il ne lui laisse plus beaucoup de possibilités. Et oui, ça te ferait chier de toucher à l'un des tiens, mais dans ce cas de figure, c'est toi ou lui, et tu sais qu'il hésiterait beaucoup moins si la situation venait à s'inverser. « T'as pas le choix, Caleb. C'est les seuls deals qui te sont proposés, et t'as pas d'autres choix que de les accepter. » Un sourire insolent se dessine à la commissure de tes lèvres, sans intention aucune de passer le flambeau du pouvoir. « Maintenant, je vais me casser. J'estime que le conflit se conclura sur le ring. Et la façon dont vous allez régler le vôtre, j'en ai rien à foutre. » Sale con égoïste qui ne fera rien de plus, ni pour l'un ni pour l'autre. Tu ne leur dois rien, et t'as d'autres plans pour ta soirée. Tu la passeras pas à écouter un chien enragé aboyer ou à sauver les fesses des demoiselles en détresse. « Raven, tu me dois une putain de caisse. Je la veux pour demain soir. Sinon tu vas avoir un second problème. » Parce que le business, c'est le business.

( Pando )

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irish blood ☩

We're all killers. We've all killed parts of ourselves to survive. We've all got blood on our hands. Something somewhere had to die so we could stay alive.

† moodboard †

‡ ▬ BEYOND THE VEIL ▬ ⚖