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 FB : I'm an impressionable child in a tumultuous world ~ Jake

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Clarence Duncan
Clarence Duncan
only live twice or so it seems

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
cicatrices : 437
crédits : Vava : chat.noir gif signa : .tetra

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▬ Lun 9 Mai - 0:08 ▬

Clarence

&

Jakob

I'm an impressionable child
in a tumultuous world
28 juillet 1996
 

I know that I will never be politically correct
And I don't give a damn about my lack of etiquette

Elle braille dans le casque mal ajusté, elle gueule cette voix qu’il a choisi pour l’accompagner dans cette quête qu’il s’est donnée. Le walkman rivé à la ceinture, il pédale en rythme, Clarence, s’y essaye du moins avant de renoncer pour ralentir l’allure et fredonner de concert avec celui qui s’époumone contre ses tympans. Il a perdu le compte de ces heures passées à préparer cette cassette ci. Sa préférée. La seule qu’il a emportée, la seule à compter dans ce voyage qu’il a entrepris. Tout un monde, un quartier à traverser. Il ne reviendra pas, il s’en est persuadé, le morveux, pas tant qu’il n’en aura pas eu le cœur net, que ces réponses attendues resteront en sursis. Trop curieux, trop fier surtout, pour admettre s’etre trompé et accepter de renoncer. Trop effrayé, sans pouvoir l’avouer, des conséquences de sa petite fugue pour ne pas avoir eu au moins quelque chose d’intéressant à en tirer avant d’avoir à en payer les frais. Quelques heures déjà, quelques heures à peine et il croit pouvoir entendre d’ici les cris et les hurlements, la leçon qu’il aura mérité mais ne voudra ecouter, tout comme l’inéluctable comparaison, l’inexorable prise à partie de ce pauvre frère tout aussi las que lui de ces tentatives de les faire rivaliser. Quelques heures déjà en ce dimanche de plein été et il ajuste encore un peu le volume pour ne plus y penser.

They got a file on me and it's a mile long
And they say that they got all of the proof
That I'm just another case of arrested development
I'm just another wasted youth

Pas un dossier, pas un fichier long comme le bras, pas dans son cas. IL a trouvé pire, pourtant, est tombé sur bien plus perturbant. Rien qu’un carreau brisé, rien qu’une balle frappée avec bien trop d’entrain, rien que le mauvais carton renversé. Il n’aura fallu au hasard que quelques détails pour qu’il mette le nez dans cette pile de papier, le gosse. Loin du génie que l’on prete à son cadet, loin de ces têtes qui pavanent menton dressé dans les couloirs du collège, il n’est pas sot pour autant. Le calcul fut aisé, quoi que repris trois fois pour s’en assurer. Les dates qu’il a ressassées, l’adolescent, les noms qu’il a comparés, cherché à retrouver dans quelques albums de familles sans parvenir à mettre le doigt dessus. Et sa mère, Ô sa mère, son imbécile de mère qui n’a rien voulu expliquer quand il l’a confrontée. Elle a nié en bloc, a prétexté une incompréhension, un quiproquo absurde auquel il n’a pas cru. Il ne s’y est pas laisser prendre, Clarence, puisque tout a fait sens, puisque tout était trop clair pour qu’il ait eu à se tromper. Lui n’a fait que patienter, accepter la punition pour ce foutu carreau et garder précieusement une partie du butin qu’elle a cru, sotte, récupérer dans son intégralité.

And they say I'm at a difficult stage
But it seems to me to the contrary
Of all the crap they're gonna put on the page...

Un arrêt ici. Un autre là. Ces quelques vérifications sur le trajet, ces rues qu’il cherche à retrouver sur la carte de Detroit qu’il a dérobée avant de mettre les voiles quand la baraque était encore plongée dans les bras de Morphée. Tout ce petit plan fomenté avec précision, le nom et l’adresse récupérés au dos d’une de ces lettres trouvées, les rues surlignées, la destination entourée. Un arrêt encore pour s’assurer qu’il a bien compté, que la prochaine a droite est bien la rue qu’il cherchait. Et là, là le pied qui refuse de presser sur la pédale où il l’a reposé, là le jeune muscle affolé qui sous les cotes s’est mis à dérailler. *What if he doesn’t live there anymore ?* Et l’air en devient brulant qu’il cherche à inspirer. Comme si cette hypothèse en devenait palpable, en venait à vicier jusqu’à l’oxygène qu’il est à respirer. « What if he does but he doesn’t want to see me…. » Oh il panique, l’adolescent, il repose ce second pied à terre pour trouver cette stabilité qui venait à manquer. Petit homme affolé qui lorgne cet angle de trottoir et qui, pour la premiere fois depuis la veille, se met à douter. * He said he already have a son. It’s all in the letters. He doesn’t need another one… * Pauvre petite âme qui panique, qui lutte contre ces craintes pour ne pas renoncer. * But he doesn’t seems to know about me. What if he wanted another one ? What if.. maybe she lied to him just as she lied to me.. to dad …* Brusque nausée, étrange vertige qui heurte comme il réalise soudain qu’il ne devrait plus appeler celui là ainsi. Honteux, Clarence, de ne plus savoir s’il doit en etre soulagé ou pleurer cette relation qui n’a jamais été que tourmentée. « Fuck… » Parce qu’il n’y avait pas songé. Parce qu’il n’avait pas pris le temps d’y penser.

If you want to get it done
You got to fight for yourself

Un sursaut, un soupire. Il acquiesce, le morveux, comme si ces mots lui etaient destinés. Comme si là, rien que pour le galvaniser, Meat Loaf en personne venait de lui souffler cet encouragement. « Yeah. That’s right ! If I don’t do it myself, no one will. » Il répète, Clarence, cherche à s’en convaincre. Il remet le pied sur la pédale et force ce premier mouvement, ce premier élan. Le dernier en vérité puisqu’il poursuit machinalement jusqu’à cette ligne d’arrivée. Là il soupire encore, l’adolescent, laisse la brulure contre les poumons le pousser en avant à present qu’il est déterminé. L’adrénaline en allié, cette espèce de brume devant le regard comme à nouveau il panique sans pour autant parvenir à s’arrêter. Contre la porte, le poing a frappé, sans qu’il n’ai souvenir l’avoir animé. Contre cette meme porte, le front s’est pressé, rien que pour souffler, rien que pour respirer et compter en silence. A l’envers, compte à rebours avant de s’autoriser la moindre fuite. * Five… four… three… nobody’s home… two.. one…* Et il manque de chuter, morveux déconcentré, quand la porte est entrebâillée. Il manque d’étouffer en découvrant la silhouette qui est dévoilée.  Il bafouille, oublie les mots, melange les idées. Chaos immonde qu’il reprend en toussant. Petit con imbécile qui se force à se redresser, qui renifle avant d’enfin parvenir à s’annoncer. « Excuse me ? Do you live here ? Because I think the man who own this house is my father. »


_________________


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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans une maison aisée d'un quartier résidentiel calme et serein. la faute - ou grâce - à ces nouvelles âmes qui se sont ajoutées au portrait de famille. il trouve toujours quelque-chose à refaire pour s'occuper.
ombres et névroses : quelques cicatrices ici et là, les restes des guerres menées, de son précédent métier.
cicatrices : 229
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Ven 20 Mai - 2:49 ▬



I'm an impressionable
child in a tumultuous world
CODAGE PAR TETRADKE


Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




Les mains fouillent encore les tiroirs, ces pauvres commodes mal rafistolées. Il essaie d'y retrouver ces choses qu'il tenait à emporter ; ces quelques souvenirs qui offriraient ce réconfort nécessaire quand les pas fouleront le sable qu'il entend bien rallier. Plus tard, le plus tôt possible en vérité. L'idée est là qu'il ne compte pas laisser s'échapper. Vocation qu'il parvient à y trouver, la volonté de parfaire cette destinée que ces terres-là parviennent à lui donner. Il tique, pourtant – sous les notes trop fortes de ces musiques adorées, il a laissé la carcasse rejoindre le sol poussiéreux de cette piaule où il persiste à traîner. Quelques années ont encore à passer, quelques années ont encore à être bravées avant que son utilité puisse être usée. Et il songe à ces rêves qu'il s'est déjà mis à fantasmer. La promesse d'une famille avec cette demoiselle qu'il s'est mis à fréquenter. Non, il ne sait plus vraiment ce qu'il souhaite réellement pour cet avenir auquel il se doit de songer – et pourtant, il y a ces certitudes qui continuent de s'emmêler. Un soupir, finalement. Une attention sur les alentours qu'il croit silencieux, couplet qu'il coupe au beau milieu puisque nécessité s'est finalement mise à gueuler. Là, les marches abîmées qu'il dévale pour tout surveiller, la moindre pièce, le moindre recoin – ce jardin où sa mère adore s'attarder. Personne. Personne à la maison, et les mains qui claquent, qui se frottent, ce rire con et satisfait qui lui vient quand les phalanges fouillent les poches du bermuda qu'il n'a pas voulu quitter. Sachet qu'il en extirpe, présent que ce faux frère lui a laissé. Les réflexes sont déjà bien trop là, les habitudes qu'il manque de prendre malgré cette volonté de faire le bien pour ce pays qui lui a offert bien plus qu'un pauvre petit abri. Et quand les secondes s'étiolent, quand la feuille se referme sur ce plaisir interdit qu'il avait pu y ajouter – c'est un sursaut qui le coupe dans cet élan. Quelques coups qui résonnent, la porte contre laquelle on vient de frapper. Instinctivement il s'est animé, cachette qu'il s'est mis à chercher pour y abandonner ce qu'il pensait pouvoir savourer. Oh, il ne doit plus aucun compte à ses parents, Jake – mais il a ce besoin d'honorer l'image qu'on aspire à lui donner. Le gosse parfait, droit dans les bottes qu'il tient à porter. Un souffle, alors, l'attention toute centrée sur cette intrusion improvisée. Là, les traits de la demoiselle qu'il s'attend à pouvoir apprécier, cet autre qu'il croit pouvoir imaginer prêt à l'embarquer en des quartiers qu'il ne devrait peut-être pas trop fouler. Mais la réalité est toute autre, plus singulière, plus improbable, surprenante puisque celui-là n'a rien des connaissances qu'il aurait pu avoir à anticiper. Entrebâillée, la porte. Les prunelles qui s'attardent sur celui qui s'est redressé. « Excuse me ? Do you live here ? Prêt à en rire, Jakob. Prêt à répliquer, les paroles sont là qu'il ne saurait réellement renier. No, I'm just the groom service, why ? Mais rien, rien n'a le temps de braver la frontière des lèvres puisque le reste déstabilise un peu l'esprit. Because I think the man who own this house is my father. » Pâle, autant qu'il puisse l'être. Pâle, Jake, dont le regard s'est figé sur cette présence dont les paroles semblent encore résonner.

Le temps semble s'être arrêté, il y a cette faille qui s'est creusée.
Le temps semble s'être arrêté, il y a ce silence pesant qui s'est mis à régner.

Il a froncé les sourcils, le bouclé. Gamin qu'il toise, de haut en bas, avant de braver cette porte pour pleinement la dépasser – claquée derrière lui dans la foulée. « I don't know what ya're talking 'bout, man, but ya seem to be lost, na ? » Pour fuir toutes les questions qui viennent de se soulever, pour parer à l'absurdité de cette rencontre que rien ne pourrait justifier. Il l'a forcé à reculer un peu, les pas qu'il a orchestré pour contrôler ce perron sur lequel il ne tient pas à le voir rester. Pas après ces mots, pas après ces suppositions. Le cœur s'est mis à gronder, comme un souffle froid sur toute cette stabilité installée. Non, pauvre gosse s'est seulement planté. « Listen, I'm sure ya've enough imagination to find something else to do than knock to every doors to say that, right ? Try next door 'cause I don't think ya will find yar « father » here. » Il insiste sur ces dernières syllabes, Jake. Impassible, la conscience qui, déjà, en vient à se rassurer d'elle-même pour parer à cette paranoïa qui peut parfois avoir à s'élever. Non, mauvaise blague, mauvais goût. Voilà ce qu'il en tire, Hanson, pour prendre de l'avance sur cette surprise qui l'avait presque paralysé. Pauvre abruti qui prend les choses parfois trop au sérieux avant d'en voir les failles et les conneries qui pourraient avoir à s'y dissimuler. Le regard qui s'élève, d'ailleurs, qui cherche les potentiels amis de celui qu'il venait de confronter. Pour s'en rassurer un peu plus encore – mais bien planqués, ces petits cons qu'il en vient à mépriser silencieusement. Autant pour tout ce que ça aurait pu provoquer si sa mère avait été présente que pour ce temps perdu sur ce qu'il comptait bien prendre le temps de fumer. Il tique encore, soupir, guettant que celui-là puisse enfin détaler ; au moins avant que ses parents n'aient à rentrer. Cette pauvre idiotie, il la gardera pour lui – silence qu'il gardera quant à ce qui vient de se passer. S'il savait.  





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alone and together
“You've nothing but war inside you” ; they said. And I spoke to God today, and she said that she's ashamed and I feel the same. Arms wide open, I stand alone. I'm on the wrong side of heaven, and the righteous side of hell. »
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Clarence Duncan
Clarence Duncan
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ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
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▬ Jeu 9 Juin - 1:22 ▬

Clarence

&

Jakob

I'm an impressionable child
in a tumultuous world
28 juillet 1996
 

Maladroite entrée, pathétique présentation d’un petit bout d’homme en partie tétanisé. Impressionné en vérité par la silhouette qui s’est annoncée. Pas un adulte, pas tout à fait. Pas selon les critères que l’esprit enfantin a decidé d’accepter. Pas le père qu’il espérait trouver et qu’il avait, tout le trajet, fabulé dans le vaste monde inventé que l’imagination s’est approprié. Mais il tient tete, Clarence, sans reculer, sans broncher. Il reste droit, stoïque devant la mine surprise et le sceptique evident de celui qu’il est venu déranger. A quoi bon fuir maintenant après s’etre donné tant de peine. Non il ne sera pas dit qu’il a détalé, pas dit qu’il y a renoncé. Plus que la correction qui l’attend à la maison, c’est le poids de ces regrets qu’il s’est mis à redouter. Le gout amer des projets avortés et des questions laissées en suspens. Trop fier. Trop stupide. Trop jeune. Effroyable cocktail qui pousse le tout jeune adolescent à tenir bon malgré la distance qui vient de se resserrer et la froideur du ton qui lui est adressée.

Parce qu’elle souffle malgré tout, cette maigre petite voix, la raison vacillante qui s’essaye à rappeler les dangers qu’on lui a souvent répétés. Elle murmure qu’il est encore temps de se mettre à hurler, de prendre ses jambes à son cou pour retourner chercher un peu de sécurité. Elle souffle, elle murmure… elle n’est pas écoutée. Muselée par la brusque colere du jeune ego blésé.
« I beg your pardon sir ? » La voix à peine levée, fragile protestation d’un timbre qui n’ose s’emporter tandis que les gambettes ont, par reflexe plus que par volonté, consenti à reculer.

And they say that they got all of the proof

Cette fois elle ne vient pas du casque baissé sur les epaules, la mélodie familière. Cette fois l’esprit s’époumone ce refrain appris par cœur pour ne pas abdiquer. Cette fois le cœur outragé y puise cette envie de gueuler. Non pour fuir mais pour protester.

That I'm just another case of arrested development, I'm just another wasted youth


Jeune il l’est, Clarence, perdu et désespéré. Mais s’il est parfois de ceux qu’on qualifie avec une moue pincée de fauteur de troubles, il n’est pas venu jusqu’en ces lieux pour provoquer, pas pour déranger. Il ne cherche qu’un peu de vérité.  

They say that I'm in need of some radical discipline

Elle viendra, la correction, pour sûr, elle viendra puisqu’il faudra bien qu’il rentre. Mais sur ce perron, sur ces quelques marches où il tient bon presque sans trembler, il veut prétendre n’avoir rien à redouter. L’être tout entier pourtant s’est mis à frissonner et la trachée peine à le laisser s’exprimer tant elle est prise des sanglots que l’ego provoque autant qu’il les retient. « I’m not.. » Les dents serrées, les poings tout faits. Les yeux mouillés, Clarence, à deux doigts de gueuler, à deux doigts d’en chialer. « I’m not lost. And this is not a game or a scam or… see ? »  Parce qu’il ne peut avoir tort, parce qu’il ne peut s’etre trompé.

They say I gotta face the truth…

*I’m gona show them the truth.. grown up must be wrong from time to time !* L’esprit retord, la détermination déjà trop ancrée pour accepter la moindre défaite, le moindre rejet. Il a redescendu ces quelques marches, le morveux, rien que pour designer la boite aux lettres qu’il n’avait pas meme avant cela vérifié. Rassuré, encouragé par cette preuve qu’il découvre en même temps qu’il la présente à celui qui était à l’accuser. « C. Hanson. That’s what.. that’s what your fucking mail box says. » Un juron, un seul qui lui a échappé. Les nerfs trop éprouvés pour une seule matinée, la rencontre qu’il s’était fabulée loin d’etre aussi parfaite que l’imagination l’avait laissé suggérer.

Et le voila qui s’emballe, le voila qui revient gravir quatre à quatre cet escalier, reprendre cette place à laquelle il avait renoncé. Le voici enfin qui fait glisser son sac des epaules où il trônait encore pour mieux venir y fouiller. Précieux papiers qu’il a gardés, courriers qu’il est parvenu à conserver malgré la confrontation avec celle qui, il en est persuadé, ne lui avouera jamais l’entière vérité. Mais la moitié de ces maigres échanges qu’il ne sort pas, qu’il garde pour lui des fois que celui là à son tour ne s’approprie ce qu’il lui laissera lire et refuse de les lui restituer. Ses seules preuves, son seul trophée, seul accès à la vérité.
« C. Like Cole. Cole Hanson. The man who wrote these letters. » Les poings tout faits, les dents serrées. Droit comme un i, Clarence, ces quelques pages entre les mains qu’il tends avec aplomb. Qu’il agite avec impatience devant la silhouette qui pourtant le dépasse de plus d’un pied. « You’re gonna take it or what ? » * I’m right. I know I’am !* Petite âme déterminée à se faire entendre, à ne plus reculer. « Because no, I’m not lost. I know my father lives here. Or at least he used to and you didn’t change the mail box or whatever. » Les poings tout faits, les dents serrées.

But I'm in it 'til it's over and I just can't stop

« I’m not like my mum, I’m not a liar. » Menteuse celle-là, menteuse éhontée qui n’a pas meme cherché à se justifier. Menteuse à laquelle il ne sait même pas s’il est prêt à pardonner. Cretin trop jeune pour comprendre les enjeux de ce qu’il cherche à soulever, le poids des secrets qu’il est sur le point de réveiller.

If you want to get it done you got to fight for yourself


*I’m ! I’m fighting for myself right now and no one and nothing is gonna stop me now  until I find out the tru…* « Wait. Are you… » Parce que l’idée vient qui ne s’était jusqu’ici pas encore fait entendre. Et sous les sourcils foncés, sous la mine hébétée, l’imagination s’est remise à travailler et force l’etre tout entier à sincèrement paniquer. « Are you Cole ? You’re so fucking young ! Oh fuck ! My mum is a perv ! »


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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

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▬ Ven 24 Juin - 22:39 ▬



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Une issue. C'est ce qu'il vient offrir au gamin qui se trouve devant lui. La possibilité de revenir sur ses pas, de s'en remettre à cette rue qu'il n'aurait peut-être pas dû arpenter, allée sans avenir où les façades s'effondrent puisque dernière épave d'un médiocre empire. Et les prunelles tiennent cette silhouette, s'y attarde encore comme le cœur s'est emballé – palpitant qui pompe jusqu'à tout rompre, les songes mélangés. Il y a ces doutes qui se sont levés, cette espèce d'inquiétude qui s'amuse à tout s'approprier – et cet amusement devant l'aplomb de l'égaré. Celui-là même qui tente une affirmation avortée, une réponse que le vent encore avec lui dans la foulée. Étrange matinée, les heures comme suspendues aux paroles qui pourraient avoir à s'élever. Il sait pas comment agir, Jake ; croit avoir d'ores et déjà tout dit, tout confié. Qu'il parte, celui-là, qu'il s'en remette à sa pitoyable quête puisque son butin n'appartient pas à ces lieux dans lesquels il aura à se retrancher. Et pourtant, ce n'est pas ce silence réclamé qui vient s'animer. La voix porte, réclame l'attention qui n'aspirait qu'à s'en détacher. Il s'éloigne, le plus jeune, il s'en remet à ce qui trône fièrement devant la petite maisonnette qu'il s'essaie à retaper. Et lui, stoïque. Lui qui n'a rien dit, ne dit rien encore quand le nom sur la boîte est désigné. Trop sûr de lui, celui-là. Trop sûr de ce qu'il vient avancer pour que les craintes et les incompréhensions n'aient à s'apaiser. Elles ne font que s'accentuer, manège infernal qui se met à brailler dans l'esprit qui craint d'avoir à se renverser. Les sourcils se sont froncés, les bras se sont croisés et sur les traits, plus l'ombre d'un rictus qu'il aurait pu très certainement afficher. « C. Hanson. That’s what... that’s what your fucking mail box says. » Patience qui s'apprête à manquer, les traits qui tressaillent quand celui-là reprend cette place qu'il cherchait à lui faire quitter – cette proximité qu'il craint de ne pas pouvoir approuver, Jake, au vu des dires qui furent confiés. Il s'agite, celui-là, il continue de faire perdurer cet étrange mystère qui s'amuse à tout saccager – des certitudes à cette glorieuse sérénité qu'ils semblaient à même de pouvoir empoigner. Eux, cette famille trop bien installée, par le gosse qui se redresse avec ce qu'il s'était mis à chercher. Papiers froissés que le temps n'a fait que ternir sans pour autant pleinement le déchirer. Sans un mot, sans un mouvement – son seul regard en témoin qui s'attarde et sur ces feuilles concédées, et sur cette ombre qui tient sa position devant cette pauvre entrée. « C. Like Cole. Cole Hanson. The man who wrote these letters. » Un bond de l'endocarde, une fissure dans l'encéphale. Le voilà qui hésite de bien des choses désormais, Jakob, puisque celui-là n'en démord pas de ce qu'il est venu proclamer. Lien qu'ils auraient à partager si cet être-là ne s'est réellement pas trompé. Alors non, il n'a pas encore osé – même malgré cet empressement qui s'est mis à résonner. Les mains sont encore serrées, crispées contre ses propres bras puisque tout semble en l'instant lui échapper. Il est si loin, ce calme qu'il pensait pouvoir posséder. Si loin cette pause qu'il se pensait à même de pouvoir profiter. « Because no, I’m not lost. I know my father lives here. Or at least he used to and you didn’t change the mail box or whatever. » Non, il n'a rien changé, Jake. Aucune lettre, aucune information puisque toute cette vie menée se tient entre les murs qu'il s'affaire encore à vouloir protéger. En vain, finalement. En vain puisque celui qui se tient devant lui transpire cette assurance qu'il ne sait plus comment contrer. « I’m not like my mum, I’m not a liar. » Et il a tiqué, le plus âgé. Les traits qui voudraient s'animer, mais la torpeur qui prend jusqu'à tout surplomber. Tout, ou presque – conscience qui tente encore un dernier élan pour se raviver.

« Wait. Are you… » Fait qu'il ne veut pas entendre, lui qui peine encore à l'imaginer.
Il retient ce timbre qui voudrait gueuler, aboyer.
Il retient toutes ces paroles qui voudraient pouvoir lui échapper.
Lui qui manque finalement d'y céder, pourtant rattrapé dans son élan par ces notes emmêlées.
Censées en vérité, mais effrayantes maintenant qu'elles sont chantées.
« Are you Cole ? You’re so fucking young ! Oh fuck ! My mum is a perv ! »
Un frisson qui parcoure l'échine, le cœur à l'arrêt sous ce qu'il vient supposer.

« Jesus Christ, no ! Cole is ma fucking dad ! Are ya serious right now ? » Parce qu'il s'emporte sous les affres de quelques terreurs, Jakob. Il s'emporte maintenant que tout est là, sous son nez – ces pauvres feuilles qu'il s'est approprié dans la foulée pour que les lignes fines sur lesquelles il s’avançait puisse à nouveau s'élargir ; sa stabilité qu'il peine en l'instant à retrouver. « What's that ? » Des explications qu'il veut récupérer, des détails qu'il réclame puisque les prunelles craignent d'avoir à lire les lignes qui se dressent sous le regard affolé. Sous les côtes, le cœur s'est agité jusqu'à rompre ces dernières, malmenées. Il craint tout ce qu'il pourrait avoir à soulever, et pourtant, voilà qu'il s'y risque pour que les sens ne cessent enfin de trembler. Vestiges du passé qui se révèlent à l'esprit d'ores et déjà épuisé. Il en soupire, Jakob. Oxygène lourd que les poumons abandonnent pour essayer d'à nouveau se gonfler. En vain, il y a ce tout qui se fracasse – cette vie parfaite et sereine qu'il croit voir s'entacher par ce que l'esprit peut avoir à comprendre, à pleinement assimiler. Désabusé, exténué à la manière dont les veines se sont chargées de ce sang pressé, les vaisseaux oppressés. « Where did ya get tha' ? » La voix qui porte, qui s'élève un peu plus qu'elle ne l'aurait dû. Il y a cette frayeur qui s'installe, l'équilibre est brisé, défait de cette splendeur qu'il avait pu posséder. Là, ces quelques lignes qu'il continue de survoler, ces paroles improbables qui s'ancrent malgré lui dans l'esprit pour tout déréglé. Il y a cette impression de vide qui s'installe, qui force la carcasse à manquer de tomber. Colère sourde qui s'élève, qui s'amuse à tout saccager. Aucune paix, aucune compréhension – rien que ces trop nombreuses questions. Ce sont les dates qu'il se met à chercher avant que le regard, finalement, n'en revienne au gamin à ses côtés. Une petite étincelle s'élève, se rappelle. Comme un souffle du passé, comme un nom qu'il croit avoir un jour entendu, mais que les vents affolés n'ont fait qu'emporter. « What's the name of yar mother ? What's yars ? » Pour essayer de chasser tout ce que la mémoire voudrait pouvoir nommer. L'honneur de son père qu'il ne veut pas voir s'entacher dans cet esprit trop étroit, trop fermé. Trop droit, Jake, déjà. Trop droit malgré tout ce qu'il pourrait avoir à oser, malgré bien des petits écarts que nulle personne n'a encore jamais condamné. Brisé, ce souffle qui ne s'extirpe plus. Silencieux dans la trachée puisque ces réponses, quelles qu'elles soient, importent déjà plus qu'il ne l'aurait souhaité.   





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alone and together
“You've nothing but war inside you” ; they said. And I spoke to God today, and she said that she's ashamed and I feel the same. Arms wide open, I stand alone. I'm on the wrong side of heaven, and the righteous side of hell. »
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Clarence Duncan
Clarence Duncan
only live twice or so it seems

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
cicatrices : 437
crédits : Vava : chat.noir gif signa : .tetra

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▬ Jeu 3 Nov - 14:41 ▬

Clarence

&

Jakob

I'm an impressionable child
in a tumultuous world
28 juillet 1996
 

La mine s’est parée de cette grimasse écœurée. Les maigres mollets ont entamé ces quelques pas pour un peu s’éloigner, presque jusqu’à quitter tout à fait l’escalier où il était juché. Et il fixe, Clarence, et il toise ce trop jeune homme qu’il vient de confronter. L’esprit trop enclin à suivre la moindre idée que l’imagination s’amuse à dicter. L’âge qu’il essaye de deviner et les traits qui se plisse plus encore sous le dégout que tout ceci persiste à provoquer. Il en aurait presque la nausée, le gosse, si l’autre n’avait pas si promptement répliqué. En jurant qui plus est ! « Cole is ma fucking dad ! » Adieu la répugnance, voici venir la surprise. Et bouche bée il reste, le morveux, à deux doigts d’en finir le cul par terre devant ce perron où il s’est imposé. A deux doigts d’en bondir au cou de cet inconnu qui ne l’est plus. * His dad… it means… so I do too have an older brother ?* A déjà s’en etre persuadé. Oublié le dégout, oublié la frayeur, l’esprit est déjà à ces fantaisies, ces choses qu’ils pourraient avoir à partager. Ce role d’ainé qu’il est prêt à concéder puisqu’à trop grandir il sait déjà devoir l’associer à certaines responsabilités. Et dans la foulée le voila qui s’emballe, se met à rêver à tout ce que celui là, bien plus âgé, pourrait avoir de conseil et de secrets à lui confier. Il en a les prunelles à l’affut, Clarence, le regard curieux qui se met à chercher tout ce qu’il associe naïvement à cette vie fantasmée qu’il commence à lui imaginer. Et il croit lui deviner un talent pour ces sports qu’il fait un à un défiler. Et il lui fabule ces virées à motos comme ces étudiants à la télé. Et, l’étincelle flambant dans le fond de l’œil, il lui invente une conquête, belle comme un soleil, indispensable puisqu’il se voit déjà lui demander conseil.

Il en trépigne, en a presque oublié que c’est un père qu’il venait chercher. Obnubilé jusqu’à cette espèce d’inconscience, bien plus qu’un réel courage, qui le pousse à reprendre son ascension et gravir les quelques marches qui les séparaient encore. Il le laisse lire, ne daigne meme pas répondre à la question puisqu’il en a lui-même bien trop à poser. Elles se bousculent déjà qu’il s’essaye à trier. Et les passions, et la moto, et les filles. Tout à la fois, tout qu’il aimerait aborder. Mis à l’aise au final, à presque oser chercher à s’avancer vers la baraque où la curiosité voudrait le voir aller fouiner. Presque. Presque seulement. Figé à mi-trajet, glacé par le ton de la voix qui s’est levée.
« Where did ya get tha' ? » Il en a froncé les traits, le morveux, il s’est renfrogné, surpris autant que vexé puisqu’il s’était déjà fait tout un monde où ils n’auraient pu n’etre qu’alliés et voilà qu’il semble l’enguirlander. *Is that.. some adult shit or do I have to talk to Billy like.. wait.. I do talk to him like that some time…* Les pensées qui s’égarent, qui se mettent à bouillonner pour chercher une raison à ce timbre trop sec. Il devrait se réjouir, celui-là. Décidément le cœur est blessé à brusquement envisager qu’il puisse ne pas etre considéré comme un frère approprié.

They say I gotta face the truth
*Fuck off.. I’m the brother everybody wants to have*
I'm just another wasted youth
*Shut up ! I’m not that wasted ! Don’t care ‘bout what they say… he doesn’t know me.. he can’t hate me already !*

Alors il renifle, Clarence, il ravale cette étrange douleur qui brule sous la poitrine. Il rumine en silence cette frustration sous laquelle il se croit à deux doigts d’imploser. Cette nouvelle colere qu’il n’est pas à meme de comprendre, moins encore d’appréhender. « What's the name of yar mother ? What's yars ? » Alors il implose tout à fait, cède à la tempête qui grondait, tout ce qui c’était si bien accumulé de rage attisée et de joies avortées. « Hey ! » Sans reculer cette fois, sans trembler sinon sous la foudre qui l’emporte tout entier. L’index nerveux qui vient chercher querelle contre le buste qui le surplombe sans pourtant l’impressionner. «  Stop yelling at me like that ! Who do you think you are anyway ! If you’re not my dad and if you don’t want to be my  brother then you have no right to yell at me ! » Mais il est celui qui crie, il est celui qui braille et qui se donne en spectacle. Petit homme pour qui la coupe est pleine et qui n’avait plus besoin de plus pour parvenir à déborder. «  I’m so fucking tired of your adult bullshit. All of you ! My mum’s name ? Carole. Mine ? Clarence. Happy ?  Why do you even care anyway. Why would anyone should care ! Back home it’s all ‘bout Billy, perfect little Billy… why did I even think I could be wanted here ! » Sans trembler, Clarence, sinon sous les soubresauts des sanglots qui se sont mis à couler. Et les poings serrés sont venus tambouriner, sans force, sans volonté sur cet ainé qui sans un mot lui semble decidé à vouloir le chasser. « I know I’m just another wasted youth… I know okay ? I just.. I just.. I wanted to know who I am.. I wanted to find my place… I… I know I’m a waste…. Doesn’t mean you have the right to yell at me like that… I deserve.. I want.. fuck you, you’re just like the rest of them ! You were right ! I was lost and you made it verry clear I won’t find my way home... shouldn’t have come here… I should’ve known… I.. I should’ve fucking known… » Plus fort il s’est essayé à gueuler. Plus fort il a frappé, là sans parvenir à blesser. Sans pouvoir pleinement exprimer cette douleur qui enserre le cœur fatigué d’etre une fois de plus mis de côté.


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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans une maison aisée d'un quartier résidentiel calme et serein. la faute - ou grâce - à ces nouvelles âmes qui se sont ajoutées au portrait de famille. il trouve toujours quelque-chose à refaire pour s'occuper.
ombres et névroses : quelques cicatrices ici et là, les restes des guerres menées, de son précédent métier.
cicatrices : 229
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Mer 9 Nov - 22:59 ▬



I'm an impressionable
child in a tumultuous world
CODAGE PAR TETRADKE


Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




Stoïque, celui qui n'a pas bougé. Stoïque qui toise celui qui s'est imposé. Hypothèses s'apposent jusqu'à tout accentuer, les possibilités de quelques liens qu'ils auraient alors à partager – quoi qu'il puisse en dire, quelles que soient les volontés. Il croit en perdre ces quelques couleurs possédées, cette jovialité qu'on parvient d'ordinaire à lui vanter. Silencieux, Jake, à n'entendre que les roues sur le bitume des voitures qui ne font que passer – jusqu'à manquer de percevoir le craquement du bois de la baraque devant laquelle il s'est mis à siéger. Les réponses qu'il attend pour qu'enfin vérité puisse se mettre à gueuler. Des noms, il veut des noms comme dans l'espoir que la mémoire puisse alors s'activer. Mais les réactions dénotent de celles qu'il attendait – vivacité qui anime le gamin qui n'a pas bougé, qui s'offusque presque de tout ce qui est en train de se passer. Il a vu ces quelques perles qui menaçaient le regard qui s'est levé. Il croit l'entendre, ce pauvre cœur qu'il moleste puisque frayeur s'acharne sur le sien, affolé. Celui qui frappe, qui bat à tout rompre sous les côtes soulevées – là où l'index accusateur en vient à se poser. Mauvais, l'instinct qui s'affaire à s'embraser pour parfaire cette défense que les craintes en viennent à nécessiter. « Stop yelling at me like that ! Who do you think you are anyway ! L'évidence qui pourrait avoir à être clamé, la répartie dont il pourrait user pour moucher le gosse qui s'est enflammé – mais l'absence de note, l'absence de voix. Cette bile reste, tenace, elle obstrue la trachée jusqu'à manquer de l'asphyxier. If you’re not my dad and if you don’t want to be my brother then you have no right to yell at me ! » Surréaliste instant, les paroles qui heurtent plus qu'il ne l'aurait imaginé. Une symphonie légère, mais levée, qui chantonne dans l'être tout entier. Il croit avoir frissonné, n'a fait qu'un peu plus s'y paralyser. Désorienté par tout ce qui peut lentement s'affirmer, même malgré ces réponses délaissées ; crachées comme pour parfaire ces doutes et ces trop nombreuses autres questions qui devraient être posées. Il retient les notes confiées, ces prénoms que la mémoire ne parvient pas à se rappeler. Ombres naissantes, sans image à leur confier si ce n'est des lettres pour l'une, ces traits humides pour l'autre à ses côtés. Mais là encore, il assigne ce nouveau coup porté, cette autre désignation qu'il ne parvient pas à situer dans ces liens qu'il essaie de retracer. Brisée, la respiration. Il s'est tu, il a laissé faire – ailleurs, emporté dans un torrent d'hypothèses indomptées. Il l'a laissé s'avancer et frapper, heurter la carcasse désormais exténuée. Et plus la voix s'élève, plus les songes s'emmêlent. Plus celui-là essaie de se faire entendre et moins il l'écoute. Les sanglots, ces dires bafouillés. Ce vacarme assourdissant qui surplombe de très loin l'accalmie de cette rue reculée. Ne résonnent plus que ces mots. Ne résonnent plus que cette probable véracité qu'on est venu lui apporter. Lui, lui qui aurait dû ne rien entendre, mais que le hasard a placé sur cet étrange sentier.

Soufflé, encore. Soufflé par ce qu'il n'a pas su anticiper.
Les erreurs d'un père qui cachaient bien plus que des secrets éphémères.

Stoïque, celui qui n'a pas bougé. Stoïque carcasse qui toise celui qui s'est imposé – pleinement animé. Jusqu'à ce que la conscience s'éveille pour rappeler cette réalité, ces secondes qui défilent, ces regards curieux qui peuvent parfois s'attarder sur ces deux frères que tout oppose, que tout rapproche. Bloqué dans une maigre torpeur avant que le poignet qui heurtait ne soit saisi, attrapé au vol avant de rejoindre le dos où il vient le bloquer. Sans violence, rien que l'instinct qui nécessité qu'un semblant de calme puisse régner. Il veut pouvoir réfléchir, il veut essayer de s'y retrouver. Il veut que cessent ces conneries qui continuent de s'accentuer. En vain, l'évidence est là, dans ces quelques notes qui lui ont été données d'observer. « Ok, let's shut up for a sec. » Là, la voix qui tremble malgré elle. La voix moins prenante, moins oppressante qui tient tout de même à se faire entendre. « If ya calm down a bit, maybe we're gonna be able to talk, alright ? » Là, le silence qu'il réclame – qu'il tente d'imposer malgré tout ce qui pourrait encore être ajouté, tout ce qui pourrait encore être dégueulé de colère et de regrets. Il a tenu cette posture, Jake – jusqu'à presque l'en faire ployer. Presque, retenue qu'il maîtrise, petite silhouette qu'il retient pour ne pas la laisser lui échapper. Une seconde – une assurance qu'il essaie de chercher dans tout ce qui doit être silencié. Un souffle avorté. Un souffle avant de reculer, de rendre sa liberté à celui qui s'exténuait à chialer son illégitimité. « First, ya're right, I don't know why I care but because of what ya just told me, I had to know. Second, ma dad never spoke about a brother of mine or shit so excuse me, man, but ya came here with such a bomb, I don't know what ya were expected from that. Plus, how can ya be so sure about all of that ? What if yar mother lied to make him return to her, hm ? What if all of that is just... bullshit, ya know ? » Dernière question qu'il ose malgré tout ce que les prunelles ont pu lire et imprimer ; ces promesses qui resteront silencieuses pour que le mariage qui unit les deux autres hôtes de cette demeure puisse prospérer. « I don't know. » Il souffle, plus désemparé qu'hostile désormais. Il souffle, le dos qu'il laisse rejoindre l'un des piliers du perron sur lequel ils en sont encore à se toiser. « What do ya want from us ? What do ya want really ? 'Cause, ya've to know that he... » Mais coupé dans l'élan, Jakob. Coupé dans l'élan quand les voix se font entendre, quand la voiture cesse son grognement dans l'allée. « Fuck... » Et il s'est redressé, instinctif. Il s'est redressé, Jake, prenant les devants puisque, rayonnante, sa mère est la première à s'avancer. « Who's this, baby ? » Le sourire qu'il essaie de faire valoir. Le sourire qu'il essaie d'instaurer en façade. « A friend, coming here to tell me his big bro's sick. » Elle salue, ce rictus radieux qui éclairerait la pourriture de Detroit si le pouvoir lui était laissé. Elle salue, sans imaginer tout ce que cet être-là pourrait apporter de tourments dans ce paradis isolé. Elle salue et elle s'éloigne, la dame, rejoignant les misérables murs qu'il s'essaie au mieux de retaper avant d'avoir à s'éloigner. Et s'il essaie de prendre sur lui, d'apaiser les quelques tremblements aux phalanges crispées – les traits s'affaissent quand ce père en vient à s'approcher. « That kid... wanted to talk to ya. » Et pour la première fois, les gestes sont lents et presque réconfortants en cette main posée sur l'épaule du gosse qu'il avait devancé. « Can we just... ya know, move a bit ? » L'arbre éloigné de la cour qu'il désigne, Jake, trop attentionné pour celle qu'il ne tient pas à blesser. « Sound good to me, ok. » Lui aussi porte en son être ces clartés que rien ne semblent entacher. Lui aussi parvient à insuffler cette confiance qu'il craint désormais de voir s'effriter. Mais il guide, Jakob, invite même l’intrus à suivre les pas orchestrés. Il guide jusqu'à tenir ce pas en retrait, par nécessité. « So go on, young man, what can I do for you ? »    





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sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
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▬ Dim 13 Nov - 0:46 ▬

Clarence

&

Jakob

I'm an impressionable child
in a tumultuous world
28 juillet 1996
 

Il gueule. Il braille. Il s’époumone, au mieux, autant que ce jeune poitrail agité de sanglots le lui permet. Vagues après vagues le venin, la douleur, la colere et la peine qui se bousculent entre les mots et les pensées. Il s’épuise, Clarence, ne sait plus s’il doit le haïr ou l’implorer. Les maigres repères déjà trop bousculés et qui n’ont plus ici le moindre sens, qui perdent celui qu’il voulait leur donner. *I should’ve know…* A quoi bon le nier, il aurait pu tout anticiper. *I shouln’t have come here…* Regret plus pesant, plus marquant comme la réalité heurte de plein fouet, remet à sa place l’adolescent qui en imaginait déjà trop, qui n’y avait pas assez songé. Et cette réaction pour finir, cette interruption pour l’achever. Ridicules petit poignet que celui là saisi et manipule avec une effarante facilité. Minable opposition qu’il fait, le morveux, devant l’adulte contre lequel il sait ne pas etre à même de luter. Mais il fulmine encore, il enrage même avec davantage de cette jeune volonté qui refuse de céder. Et il tente, s’agite, contorsions de chaton déchainé. Et il feint, l’ego déjà trop développé, il mime cette stoïcité malgré la peur, malgré les mouvement retreints et l’incertitude qui prend le cœur jusqu’à l’enserrer. A presque provoquer, la trachée démangée par ce cri à adresser au reste de la rue, l’orgueil persuadé qu’il ne s’en remettra pas s’il devait réclamer cette aide inopinée. Et il toise, et il fixe. Et il maudit en silence ce traite puisqu’avant les cris, avant les larmes, il s’était déjà fait tout un monde, toute une autre vie où ils auraient pu s’entendre. Le silence réclamé qui finit par tomber. Pas par volonté. Simplement parce qu’il a trop chialé, parce qu’il est épuisé. Parce qu’il n'a plus ni force ni envie.

Sans retenue, sans manières, la manche tenue entre la paume et l’index et contre laquelle il vient essuyer ce pauvre nez qui n’en peut plus de couler. Il acquiesce, Clarence, quand la liberté lui est rendue. Il ne gueulera plus. Il n’a plus rien à dire. Il n’a plus qu’à ecouter, resigné, songeant en vérité déjà à détaler.
 « First, ya're right, I don't know why I care but because of what ya just told me, I had to know. » Ainsi c’est par curiosité, par curiosité seulement qu’il ne lui a pas fermé la porte au nez. « Second, ma dad never spoke about a brother of mine.. » « Uuuuu daaah ? He does even mention me in the letters neither… » Maigre protestation qui franchi les lèvres sans interrompre le monologue qu’il se surprend à vouloir entendre dans son intégralité. « … excuse me, man, but ya came here with such a bomb, I don't know what ya were expected from that. » Il n’a qu’haussé les epaules, fébrile mouvement que l’instinct a dicté sans avoir à s’accorder avec le reste des pensées. Il n’attendait rien, Clarence. Rien et tout à la fois. Il ne sait pas. N’est pas certain d’avoir su vraiment ce qu’il venait chercher au-delà de la seule vérité. « Plus, how can ya be so sure about all of that ? What if yar mother lied to make him return to her, hm ? » Et cette fois il se tait. Cette fois totalement figé. *Yeah.. what if..* Il a pourtant compté, pourtant retracé une, deux, trois fois toutes les éventualités. Les mois qu’il a numérotés entre certains courriers et cet anniversaire la semaine passée. Et s’il s’était trompé, Clarence, si l’imagination n’avait fait que tout inventer, tout fabuler pour s’expliquer les tensions dans cet autre foyer.

No-one said it had to be real, but it's got to be something you can reach out and feel
Debut de refrain, le casque encore posé sur les épaules et qui débite encore la cassette qu’il n’a pas arrêtée. La bouille qui se renfrogne, l’ego qui s’y accroche, se perche sur ce vers pour mieux s’y appuyer. « What do ya want from us ? What do ya want really ? 'Cause, ya've to know that he... » « I… »
It ain't right, it ain't fair

Injuste en effet. Le temps déjà écoulé, cette chance de s’expliquer qui s’enfuit comme la bagnole prend sa place dans l’allée. Et il hésite à fuir, le morveux, à récupérer le vélo abandonné plus loin pour détaler. Mais il reste, pris au piège entre besoin et curiosité, entre envie et instinct. La vérité qui démange encore malgré la conscience qui tente ce dernier rappel, derniere chance d’y renoncer. Elle d’abord. Qu’il observe sans un mot, qu’il observe sans pouvoir retenir le rictus, le reflexe que les pensées imposent. *Mum is a whore and a liar but she’s waaaaya prettier than that !* Sans doute biaisé, ce constant non formulé, mais l’idée réchauffe, rassure sans qu’il ne puisse se l’expliquer.

L’autre en revanche…

La silhouette du père, celui qu’il venait chercher, celui qu’il peine à toiser. Oh il en tremble, carcasse qui menace d’à nouveau se mettre à chialer. Intimidé malgré l’allure affable, tétanisé puisque ce peut-être frère l’incite à lui parler. Oh il en tremble jusqu’à c’immobiliser. Là sur l’épaule, là cette main qui s’est posée. Là ce geste anodin mais qui pourtant vient toucher, marquer l’être tout entier de cette espèce de bonté. Courage éphémère qu’il pense y trouver, Clarence, dans ce maigre soutient qu’il s’imagine suffisant. Formidable second souffle qui remplit les poumons, force le buste à se gonfler, le menton à se relever tandis que les quelques pas qu’ils ont à faire sont guidés. Ravalée, la salive qui brulait la tracée. Ravalés les restant des sanglots qui menacent pourtant de revernir le secouer.
« So go on, young man, what can I do for you ? »    

You don't have a lot
Il n’a rien en vérité. Que de simple supposition, une serie de déductions à laquelle il a tout accolé. La vérité, sa vérité, suspendue à un fil, à quelques dates griffonnées sur du papier. « I.. I don’t know… » Il n’en sait rien, ne sait plus. N’est plus certain de rien.
Just give it a shot

« Did you.. Did you send these to my mother ? » La main tendue, la liasse de courrier présentée dans la foulée. *I’ll give it a shot…* Les paroles comme un conseil qu’il se doit d’ecouter. La voix réconfortante qu’il silencie pourtant, rien que par respect enfin, pour la premiere fois depuis longtemps cet effort auquel il consent. Le walkman à l’arrêt, l’être tout entier qui s’en remet à la réalité.  « ‘Cause I need.. I need to know. I saw the dates sir. I did the math. I’m not dumb. I’ve read them, all of them, included those she took back. She doesn’t want me to read them, that’s a pretty good clue  if you ask me… Now she thinks she took them all back but as I said.. I’m not dumb, I covered my a.. I had a plan. » Les manières qu’il s’efforce de feindre, en partie, en partie seulement puisqu’à cet ainé qui s’ignore il a déjà tout dévoilé du langage trop fleuri qu’il connait trop bien. « You never say a thing about me in those letters so I figured.. either she never told about a baby and you had no way to know I was even a thing.. or you do know and you don’t give a sh.. you don’t care. » A nouveau il se retient, se reprend. Frustré et pourtant, là contre les cotes, là cette étrange fierté. Ce besoin d’un peu offrir cette premiere impression idéale, des fois qu’il ne se serait pas trompé. Et le ton plus bas encore, la voix tintée de cette frayeur qui n’a pas cessée de gronder. « One way or another, sir… I need to meet you. Just once. I.. I just want to know who I am. I just.. I just want to get at the truth. »



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▬ Jeu 17 Nov - 21:52 ▬



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Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




L'appréhension guette les songes. L'appréhension s'immisce, venin tenace contre les veines. Il ne sait pas, Jake, ne sait plus réellement comment envisager cet échange. Porté par l'instinct, porté par cette petite once de curiosité – celle qui réclame que lui soit donnée ces réponses qui peuvent avoir à manquer. Là, il y a cette tempête que celui-là éveille sans l'imaginer – ce flot infernal d'incertitude qui ronge jusqu'à l'endocarde qui s'est affolé. Il craint l'affirmation, Jakob – plus que tout autre chose. Il craint ce qui pourrait en découler, la perfection de cette petite vie mise saccagée pour des souvenirs d'un passé qui devrait être enterré. À jamais. Loin de ce qui s'est construit, loin de ce qui ne devrait pas être remué. Et pourtant, les prunelles s'attardent de cette façade adorée bien qu’abîmé, sur ce père finalement qui laisse son rictus brièvement prospérer. Puis lui, lui dont les lèvres semblent trembler. Lui dont l'attention est réclamée puisque la question s'abat sur cet instant volé. Un morceau de temps arraché à la réalité, comme une pause dans ces vies qui paisiblement continuent de s'écouler. Une parcelle d'éternité, en vérité, bien qu'entachée de quelques lourds secrets. La respiration est brève qu'il s'affaire à taire. Souffle maigre qu'il contient au mieux pour ne pas se mettre à son tour à réclamer ce qui devrait être dit, ce qui devrait être avoué. Si tant est que quelque-chose soit à arracher de la mémoire de celui qu'il invitait à s'éloigner. Avec lui. Avec eux. Les traits se sont baissés, l'attention pas pour autant détournée. Il écoute, Jakob. Il écoute quand, pourtant, il n'aspire qu'à rester dans l'ignorance la plus totale, la plus innocente. Et quand la petite voix en vient à s'élever, il n'a pour seul réflexe que de croiser les bras, se protéger des notes qui auraient à tonner. Pathétique défense en sachant qu'il se refuse d'avoir à reculer, à fuir tout ce qui pourrait lui avoir été caché. Mais il ne sait pas, cet autre. Il ne sait pas comment commencer, comme se risquer sur cette pente glissante devant laquelle il s'est présenté. Il ne sait pas, et pourquoi, la parole ne lui manquait pas quand cette ombre n'avait pas à les toiser. Il pourrait s'y risquer, faire entendre le fond de ces songes qui se sont emmêlés – mais les prunelles se sont relevées, le brun posé sur les traits de ce père qu'il ne tient pas à brusquer. Pas en sachant que celui-là parvient à retrouver un semblant de courage, comme un élan de volonté pour parfaire cette entrevue qu'aucun ne semblait avoir anticiper. Étrange, et pourtant envoûtante la manière dont les poumons peuvent se comprimer. « Did you... Did you send these to my mother ? » Et le cœur s'embrase, happé par ces quelques flammes qui se sont élevés. Une parcelle d'enfer qui se dévoile sous les pieds de celui qui pensait ne jamais avoir à tomber. S'il savait. S'il savait, mais l'instinct accapare toutes les possibilités, le regard bloqué sur ces courriers levés.

Il y a cette espèce de souffle qui s'appose, qui en vient à poser son poids sur les épaules concernées. Les siennes, autant que celles de son père qui semblent s'être brièvement crispées. Parce qu'il n'a pas osé de suite avancer sa main, les phalanges serrées contre une paume probablement blanchie. Il se ferme, l'homme qu'il a tant adoré. Il se ferme, se drape de ce masque trop neutre pour pouvoir être lu par ceux qui en sont à l'observer. Concentré et concerné, Jakob, plus qu'il ne l'aurait imaginé. Le voilà qui essaie alors, qui s'enfonce dans ce qu'il pourrait avoir résolu – une énigme délaissée depuis des années que des petites mains ont su déterrer. Il essaie, et lui retient encore ce souffle devenu lave contre la trachée. Et plus il poursuit, plus il a l'impression que la vie s'étiole de l'autre côté. Les traits abaissés, le rictus envolé. Cet air mauvais malgré le silence qui émane de cette présence qu'il sent prête à ployer. Il y a une ancre sur la carcasse qui semble se mettre à le tirer, à l'emmener vers des profondeurs inimaginées. Un doute, une incertitude qui se soulève du fin fond des limbes desséchées. Il n'y a plus lumière, ni minime clarté. Il n'y a plus que ce flou instauré, que cette brume affamée qui s'approprie toute la lucidité d'une conscience malmenée. Parce qu'il ne peut s'empêcher de l'imaginer, la pauvre femme que les murs derrière eux peuvent renfermer. Beauté intacte qui doit encore jouir de cette sérénité sans imaginer tout ce qui, ici, est en train de se jouer. « One way or another, sir… I need to meet you. Just once. I... I just want to know who I am. I just... I just want to get at the truth. » Et pour la première fois depuis l'arrivé de cet étranger, il est prêt à se tenir à ses côtés. Pour une réponse, pour un indice, pour ne serait-ce qu'un détail quant à ce que ces lettres brièvement survolées peuvent avoir à désigner. Une aventure du passé, rien de plus qu'un fragment égaré d'un tout autre monde que celui dans lequel il fut élevé. Ils étaient un tout qu'une faille vient déchirer.

Il en soupire, Jake. Il en soupire, les bras toujours croisés. Il a le cœur au bord des lèvres, l'impression de suffoquer – pourtant immuable, encore bien discret. Le brun des orbes qui longe finalement les mains que les feuilles viennent habiller. Il le voit bien, cet air expiré. Chargé de quelques regrets, d'une honte plus tenace que n'importe quel poison dans les encéphales entachés. « It was ya, doesn't it ? » Il ose, le timbre qui enfin se révèle. Il ne voulait pas y croire, c'est un fait. Il essayait de trouver des raisons, des justifications à tout ce que celui-là pensait pouvoir clamer. Il essayait de trouver des parades à ce qui ne devait pas être prononcé ; à en rendre cette vanité plus effroyable encore. Parce qu'il n'a nulle contre attaque à faire tonner, parce que tous les plaidoyers du monde ne suffiraient pas à supposer que le gosse a tort. « Actually, yes. » Sans hésitation, la réponse qui tombe. Sans bafouille et sans même l'ombre d'une fuite à amorcer. Il se tient là, devant eux, prêt à répondre à tout ce qui pourrait encore être demandé. Général stoïque devant la Cour qui s'est mise à le jauger. « So, you're Carole's son, hm ? » Il s'y essaie, Jake le voit bien. Il y a ce sourire forcé, cette tentative désespérée pour apaiser toutes les tensions qui viennent de s'accumuler. « How do ya know the name of... nevermind, guess I get it. » Un soupir, cette fois. Un soupir avant qu'un pas en arrière ne soit fait. Le rire désabusé qu'il laisse flirter contre la barrière des lèvres descellées. Parce qu'il a compris, parce que la vérité est là qu'ils ne peuvent plus réellement chasser. Elle s'ancre, lentement, prend cette place qu'il ne lui imaginait pas il y a quelques heures à peine, un pieu enfoncé dans le voile de cette bulle sacrée. Tout et rien, les tremblements sous les appuis moins fermes, moins stabilisés. Il y a une craquelure qui commence à se marquer, un écoulement sur les pensées désormais écrasées. « Yes, indeed. But it was... long time ago. How old are you, son ? » Il a serré les dents, Jake. Il a senti son cœur manqué un battement, une note nécessaire pour ce calme qu'il essayait de préserver. Ainsi, l'univers tout entier s'est mis à geindre ces mélopées jusqu'alors ignorées. Son. Simple syllabe qui résonne. Simple syllabe qui semble avoir un impact considérable sur toute l'existence de celui qui se fait spectateur plutôt qu'acteur désormais. « Because, see, you said you did the maths, right ? Means... what ? Fourteen ? Something like that ? » Oh, l'image est là qu'il ne peut plus ignorer. L'image est là qui s'impose à lui sans qu'il ne puisse y parer – les traits du plus jeune qu'il guette et toise. Ces traits-là qu'il contemple pour essayer d'y voir ces évidences qu'il n'aurait pas su percevoir avant puisque la surprise régnait. « Is mom knows about that ? » L'instinct, finalement. L'instinct qui se met à tout surplomber, qui supplante de très loin la raison qui aurait peut-être eu à le freiner. Bien qu'en vain. « About him ? No, 'cause I didn't know neither. But about what happened years ago, yes. » Les sourcils qu'il a froncé, cet air stupéfait qu'il ne peut effacer. Pris de court, Hanson fils, par ce qu'il n'avait pas même imaginé.     





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alone and together
“You've nothing but war inside you” ; they said. And I spoke to God today, and she said that she's ashamed and I feel the same. Arms wide open, I stand alone. I'm on the wrong side of heaven, and the righteous side of hell. »
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Clarence Duncan
Clarence Duncan
only live twice or so it seems

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
cicatrices : 437
crédits : Vava : chat.noir gif signa : .tetra

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▬ Mar 18 Juil - 22:59 ▬

Clarence

&

Jakob

I'm an impressionable child
in a tumultuous world
28 juillet 1996
 

La vérité. Toute la vérité. Rien que la vérité. Comme en procès sans en avoir l’allure, sans en imposer la finalité. Il n’est rien venu réclamer qu’un juge irait lui imposer. Ni l’argent, ni les responsabilités. Ni meme ce lien qu’il n’a pas la prétention de réellement revendiquer. Rien que la vérité. Ces racines qu’il juge nécessaires à comprendre les tensions parmi lesquelles il a grandi, cette excuse qu’il pourrait trouver à l’homme qui l’a élevé pour ce manque d’affection qu’il lui a, d’apres lui, toujours démontré. Suspendu, Clarence, aux réponses qu’il est venu chercher. Il s’est mis à guetter aux traits de cet homme qu’il vient à peine de rencontrer, chercher ces quelques familiarités, les détails qu’aux siens il pourrait etre à meme de comparer. Gamin qui pense avoir trouvé, enfin, cette vérité qui manquait, cette place qu’il croit avoir besoin de s’approprier. L’ingrat morveux en vérité, prêt à balayer les qualités d’un père pour les quelques défauts qu’il a à lui reprocher. « It was ya, wasn't it ? » Un sursaut. Le regard en arrière vers ce frère qu’il vient de découvrir et qu’il ne sait meme pas encore nommer. Un élan. Le regard revenu se poser sur celui qui n’a pas encore répondu et qu’il voudrait presser. « Actually, yes. » Le souffle bref, surprise échappée pour ce qu’il pensait déjà avéré, ce qui n’est pas encore confirmé. A presque trépigner, implorer qu’ils en viennent à tout préciser, affirmer qu’il ne s’était pas trompé. « So, you're Carole's son, hm ? » Il acquiesce, l’adolescent, s’empresse de valider. Presque agacé au final que cette question là ait à etre posé. Il dit, Clarence, ces lettres, il a déjà expliqué qu’elles lui etaient adressées, qu’il l’avait confrontée. Et derriere lui l’autre qui ricane, l’autre contre qui l’ego se braque puisqu’il pense etre moqué. A nouveau cette crainte d’être rejeté, de n’avoir trouvé ce lien que pour le lui voir refusé. « Yes, indeed. But it was... long time ago. How old are you, son ? » « I… » Il bafouille, l’imbécile, les émotions trop vives qui courent sous la peau, empêche l’esprit d’etre à meme de pleinement fonctionner. Il a cette syllabe. Ce petit mot qu’l vient de prononcer. Son. Par politesse surement. D’autres avant lui en ont usé puisqu’il n’est qu’un gosse, puisqu’ils sont plus âgés. Par politesse et pourtant déjà sous les cotes le jeune muscle qui le reçoit de plein fouet. Pourtant contre les tympans cet écho, mélodie parfaite qui laisse croire qu’il pourrait l’accepter. Son.  Si peu et tout à la fois. « Because, see, you said you did the maths, right ? Means... what ? Fourteen ? Something like that ? » « Yes sir. I turned fourteen last week. » Non sans fierté. Tant parce qu’il aime à se vanter des années qui passent et l’approche un peu plus de ce respect qu’l pense du aux adultes et qu’il lui tarde d’etre en âge de mériter, que parce qu’il s’approche un peu plus de la conclusion qu’ils n’ont pas encore formulée.

« Does mom knows about that ? » Et cette fois les sourcils sont froncés. Cette fois sincèrement vexé. Persuadé que celui là le hait, cherche encore à l’éloigner. « About him ? » La trogne renfrognée, les yeux dangereusement humidifiés. Il est là, Clarence, ne supporte pas d’être brièvement ignoré. « No, 'cause I didn't know neither. But about what happened years ago, yes. » « My dad doesn’t. » La parole reprise sans même l’avoir réalisé. Dans cet espèce d’instinct pour répondre à ce qui venait d’etre énoncé. Parce que celui là a fait preuve d’honnêteté. Parce que sa mere ne l’a pas fait. « Well.. if you’re my father I guess he ain’t my dad… but he raised me still.. what is he so ? Yeah no… he’s still my dad.. somehow at least… » Presque plus pour lui-même que pour cette maigre assemblée. Parce qu’il s’y perd. Parce que la conscience semble brutalement s’y éveiller. Il était là, l’autre, le père qu’il croyait, le maladroit qui accuse la rancœur de l’ingrat qu’il a élevé. Il était là et les rires resonnent malgré tout des les pensées des instants qu’ils ont partagés.


You don’t have a lot, but it’s all that you got and you can turn it to more than it seems.


La lèvre mordue, la honte en moteur comme la conscience gueule un peu contre l’empressement qu’il avait à tout renier.
« Yeah… I guess so… and Billy’s still my brother. And so are you now, asshole ! » Le coup de coude asséné dans les reins de celui qui ne voulait pas l’ecouter. « Sorry. » Les excuses pour l’homme qu’il ne sait plus comment nommer. « I.. I don’ know. What now ? » Parce qu’il n’y avait pas même songé en vérité. Il n’avait rien prévu au delà de cette confrontation et en redoute à present les probables retombés. «  Oh shit… you’re not gonna take me with you right ? ‘cause yes, I am mad at her, my mum, yes I had bad times with my dad, and my brother is … he’s fine, but.. I love them you know. » Et le voila qui panique, l’imbécile. Le voila qui esquisse ce premier pas pour s’éloigner. Non il n'avait rien anticipé. « I mean… can you ? » Pour se rassurer. Parce qu’au final il n’a pas la moindre idée de ce qu’il a pu provoquer. « Oh shit ! » Pas la moindre idée sinon cette réalisation soudaine qu’à présent que ces choses-là sont révélées, ces secrets qui n’en sont plus ne pourront plus etre oubliés. « You’re gonna call her, right ? She’ll find out anyway, she knows I had these letters, she’ll come for me. » Dépité pour finir. Petit homme que les émotions ont épuisé et qui finit par abdiquer. Les bras ballants, les epaules abaissées. La tete en arrière pour accepter le sort qu’il a lui-même provoqué. « Oooh she’s gonna be soooo pissed… »




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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans une maison aisée d'un quartier résidentiel calme et serein. la faute - ou grâce - à ces nouvelles âmes qui se sont ajoutées au portrait de famille. il trouve toujours quelque-chose à refaire pour s'occuper.
ombres et névroses : quelques cicatrices ici et là, les restes des guerres menées, de son précédent métier.
cicatrices : 229
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Dim 23 Juil - 15:59 ▬



I'm an impressionable
child in a tumultuous world
CODAGE PAR TETRADKE


Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




Une faille, quelques profondeurs dissimulées. Une faille, le temps déformé par ce qu'il n'a pas su appréhender ; la faute avouée qu'il découvre en songeant à cette mère un peu plus loin, à cette autre qu'il méprise presque dans la foulée. Une faille, réalité déformée qui commence à secouer jusqu'à l'âme pourtant bien accrochée. Fatigué, instinctivement. Exténué d'avoir à trop penser, les prunelles posées sur celui dont les billes vont et viennent entre chaque présence à ses côtés. Il s'est fait silencieux, Jake, guettant seulement les lippes du paternel qui cache plus que jamais la désorientation insufflée ; à moins qu'il n'en soit dénoué. Encaisser les mots, encaisser la vérité. Encaisser la manière dont tant de choses sont en train de changer ; et il ose parler, l'intrus qui s'est imposé. Il ose s'avancer, faire résonner le timbre trop sûr pour parfaire l'ouragan levé. Son père à lui n'en sait rien, la honte sur la dame qui n'a pas su tenir son gamin. Son père à lui n'en sait rien, quand il usait d'honnêteté le sien. Il a ce rire soufflé qui brave les pulpeuses, comme une ironie palpable qu'il peine à contenir. Un pas en arrière, les bras qui se croisent tandis qu'on appose sur lui ce regard mauvais, destiné à lui faire ravaler cette prestance qu'il n'a pas ici à surjouer. Le père qui réprimande en silence tandis que balbutie le gosse qui venait le trouver. « Yeah… I guess so… and Billy’s still my brother. And so are you now, asshole ! » Un sursaut de l'esprit, la conscience qui refuse de l'appréhender. Et pourtant, il y a cette vérité qui tonne – un coup de tonnerre sur cette vie parfaite dans laquelle il s’enfonçait. Il avait tout supposé, Jakob, jusqu'à ces dires là qui viennent de tout fracasser. Puis le silence malgré les paroles qu'il aurait pu échapper. Le silence qui s'installe tandis qu'il s'emporte, gamin paumé. Les suppositions, les craintes, ce tout qui en vient à s'emmêler. Ils assistent à sa perdition, et Jake n'a fait que froncer les sourcils – ravalant encore le fiel qu'il aurait à cracher. Jusqu'à imaginer qu'on le fasse rester, qu'il soit contraint de rejoindre les murs qu'il s'évertue à faire tenir depuis que l'âge lui permet. « Jeez, man... » Plus pour lui-même que les présences à portée. Plus pour lui-même comme il n'a pas été élevé pour s'y préparer – le rôle qui ne lui vient pas encore, récents événements trop neufs dans l'encéphale embrumé. Entre instinct et volonté de ne pas y céder. Entre instinct qui s'enquiert déjà de cette possibilité et le cœur qui craint les affres que nouveauté aurait à y ajouter. Et si lui n'a pas bougé, son père l'a fait. Un pas en avant, la large main sur l'épaule du gamin qui se plaignait. Il a soufflé, Jake. Il a soupiré, laissé traîner son regard sur la petite baraque silencieuse pour constater le regard de cette mère à la fenêtre dévoilée. Les traits baissés, pseudo maux aux tripes qui viennent déranger. Les traits baissés, Jakob, tandis que l'attention ne lui est plus tellement donnée.

« You're right, I'm gonna call her. 'Cause your place ain't here, young man. »
Et s'il craignait d'avoir à tout endurer, le voilà qui s'y laisse avoir.
L'empathie pour la jeune conscience à qui on fait entendre cette vérité trop noire.
Il n'appartient pas au monde qui les concerne, mais le lien du sang est réel, non illusoire.

Il a tiqué, les lèvres encore scellées. Il a tiqué, observant partout – ne sachant plus vraiment comment se comporter. « If you want to know us, it's up to you but you're right, I'm not your father – not exactly. That man you're calling dad all the time, he's here for you, not me. » L'empathie, encore. Cette étrange sensation fait son chemin jusqu'à l'endocarde qui s'y compresse ; cœur trop grand qui craint les dommages qui auraient à découler de ce qui vient juste de se jouer. L'instinct qui bataille encore dans les tréfonds de son être, qui réclame sa part quant à ce qui vient d'être révélé. « For what it worth, it was a one night mistake, but I'm glad to see it had lead to the birth of a brave man. It takes courage to face the unknown like that. » La main réconfortante sur la tête de celui qui s'avançait jusqu'à eux. La main réconfortante avant que les pas ne s'éloignent, avant que la bâtisse ne soit gagnée. « I'll be right back. » Il laisse l'aîné et ce dernier dans le terrain silencieux ; Jakob toujours en retrait. Il contemple celui qui se proclamait déjà petit frère sans que l'avis ne soit donné. Il observe les traits, les émotions qui pourraient s'y dessiner ; l'impact qu'il essaie de son côté de masquer. « What ya're gonna do with tha' truth now ? » Pas habitué, trop brusque peut-être ; mais l'intérêt qui s'installe, la réelle curiosité qui s'en mêle pour tout amplifier. Moins dure, pourtant, la voix qui s'est levée. Elle questionne avec sympathie, avec inquiétude aussi. « What do ya want ? » Il aiguille, sans même réellement s'en rendre compte. Il l'amène à réfléchir, à songer à l'avenir. Il lui offre la possibilité de songer aux désirs qu'il n'aurait pas encore su nommer. Partir sans se retourner, fuir ce qu'il vient d'exposer ; ou rester, tenter le tout pour le tout en faisant valoir un sang retrouvé. Un autre repère qui s'imagine ne pas pouvoir l'être. « Think wha' he wanted to say was : ya won't stay here but I can come if ya trully want it. He won't drag ya away from yar family, but he won't stay afar if ya don't want to. » Peu clair, à se perdre dans cette vaine tentative de rassurer ; les mots maladroits comme lui-même s'est égaré. À encore hésiter, Jakob, avant que cette voix douce n'ait à l'en empêcher. La mère qui s'approche, ce sourire radieux aux pulpeuses que rien ne saurait faner. Pas même cette vérité, pas même ce qui vient certainement de lui être conté. « Clarence, am I saying it correctly ? Elle s'approche, en vient presque à s'accroupir pour lui faire face ; la tendresse incarnée. Nice to meet you. I'm Teresa, Jakob's mother. » Et elle s'assure d'avoir son attention, elle s'assure de ne rien brusquer. Lui, il soupire, craint la manière dont tout semble se transformer. « Don't stay there, you two. Come on, let's find something to drink inside, alright ? » Et elle s'est relevée, offrant encore l'invitation jusqu'à l'entrée qu'elle avait quitté. Lui, il reste à contempler jusqu'à la voir s'approcher. Il reste là, penaud, jusqu'à la caresse sur les traits. « Be kind to him, Jake. It's not easy for him to find the truth like that. » Putain, mais ça ne l'est pas pour lui aussi.      





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Clarence Duncan
Clarence Duncan
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
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▬ Mar 8 Aoû - 15:55 ▬

Clarence

&

Jakob

I'm an impressionable child
in a tumultuous world
28 juillet 1996
 

Resigné, le morveux, à la punition qui l’attend sans doute puisqu’il a enfreint toutes les regles qui lui etaient imposées. Réalisation qui prend brièvement le pas sur le reste puisque l’esprit est trop jeune, trop volage pour réellement se concentrer. Etrange agencement des priorités. Resigné, l’adolescent qui geint, chouine déjà jusqu’à ce que la main posée sur son épaule ne parvienne à le figer. C’est un sursaut, un bref bond qu’effectue le jeune cœur qui sous les cotes semble enfin percuter. Et elle est reniflée, cette moue déprimée, cachée sous le masque maladroit d’un stoïcisme à grand peine esquissé. Bout d’homme qui se veut plus mature qu’il ne le sera jamais. « You're right, I'm gonna call her. 'Cause your place ain't here, young man. » « Whatever. » Comme s’il pouvait y croire, comme s’il pouvoir convaincre qui que ce soit qu’il puisse s’en moquer. Plus à present que les genoux se sont mis à trembler. « If you want to know us, it's up to you but you're right, I'm not your father – not exactly. That man you're calling dad all the time, he's here for you, not me. » *Well he’s not ! That’s my point ! He’s not because he loves my brother to much !* L’âme qui voudrait gueuler, qui réclame à brailler mais les lèvres sont pincées. Mordues pour ne pas avoir çà se ridiculiser. Ego déjà démesuré qui refuse d’admettre que ce manque est à combler. « .. but I'm glad to see it had led to the birth of a brave man. It takes courage to face the unknown like that. » Et les prunelles qui se sont embrumées. Et l’effort, ô l’effort, qu’il a à faire pour ne pas se mettre à chialer. Parce qu’ils sont trop peu nombreux, les compliments qui lui sont d’ordinaire adressés. Clarence trop sauvage. Clarence trop peu appliqué. Clarence trop mal élevé. Clarence qui croit brièvement s’y étouffer quand la brève absence est imposée. Jeune cœur perturbé qui commençait à s’attacher, qu’une simple phrase avait galvanisé. Panique qui prend, qui tord les tripes et pousse l’être à se remettre à trembler. A esquisser cette volteface, le morveux, pour suivre du regard cette figure paternelle qu’il vient de se trouver. A s’y figer pour finir, là devant la mine impassible de l’ainé avec lequel il est parti d’un si mauvais pied.

Les traits fermés, les sourcils froncés. Persuadé d’avoir à essuyer ce rejet qu’il a déjà formulé. Clarence pas assez digne. Clarence à qui le droit est refusé que de venir déranger cette vie là qui semble vouloir s’en passer.
« What ya're gonna do with tha' truth now ? » Pas ce à quoi il s’attendait. Pris de court en vérité puisqu’il n’en a pas la moindre idée. Il voulait savoir, il sait. Il voulait voir, il a vu. Mais après, après il n’en n’est pas encore certain. « What do ya want ? » Ecarquillé, les mirettes de l’écervelé. Son avis demandé sans que ne soit exprimé ce dégout qu’il s’imaginait le voir formuler. Alors par reflexe les epaules se sont agitées, la moue indécise s’est dessinée. Il veut tout, Clarence, et rien à la foi. Confronter sa mère sur ce mensonge qu’il a fini par déjouer. Entendre encore cet homme le féliciter. Et surtout pouvoir en parler, pouvoir tout expliquer. Mais cette idée-là heurte, blesse aussitôt qu’elle s’est imposée. En parler signifierait tout briser, tout détruire des liens qui se sont tissés. Le père dont il se moque mais le frère qu’il ne veut pas vexer. Clarence qui prend conscience du poids de ce secret qu’il était si fier d’avoir pu briser. « He won't drag ya away from yar family, but he won't stay afar if ya don't want to. » « Hum ? » Parce qu’il n’écoutait plus, parce qu’il cherchait la reponse à ce qui lui avait été demandé. Ce qu’il veut. Ce qu’il veut lui est refusé. « What ‘bout you ? What do you want ? I bet You hate me already. Being the only child must be great, and I’m ruining it. I get it and don’t care, I’ve a brother already. He’s a pain in the ass, and a rat, but he’s fine. » Entre mensonge et vérité. Billy qu’il n’échangerait pour rien au monde mais celui là dont il aurait voulu un peu plus d’attention, par besoin, par curiosité.

Et il va pour poursuivre, Clarence, les poings fait, l’ego encore dérangé par cette indifférence qu’il n’a pas la moindre envie d’encaisser. Il va pour reprendre quand elle s’avance, la mère, la femme trompée qui fait preuve de bien trop d’amabilité. De haut en bas, la tete s’est animée, de haut en bas pour confirmer. Teresa dont il se méfie, brièvement, avant de deviner qu’elle est simplement trop avenante pour parvenir à le rejeter.
*See ? Your mom is way cooler than you are.* La réplique à laquelle il songe mais qu’il se retient de formuler. « Thank you. » Par politesse, parce que sous le caractere trop trempé subsiste quelques manières qu’il n’a pas oubliées. Et elle qu’il suit sans broncher. A tout prendre, autant profiter du temps qu’il lui reste avant qu’on vienne le chercher puisqu’il devine déjà la somme des jours où il sera cloitré. Punition ordinaire dont il finira par écoper. La langue déliée pourtant, là comme elle intime à son fils l’ordre de faire preuve d’un peu plus de bonté pour le merdeux qu’il est. « Oh that’s fine, Ms. Hanson. It’s not easier for him I guess. Everybody doesn’t have the balls.. sorry, the guts to be a big brother. I do ! » Provocation assumée. Pique adressée sans vergogne pour qu’un peu d’importance lui soit accordée. Tout mais pas l’indifférence, tout mais pas cette froideur qu’il ne peut plus supporter. Parce que l’envie démange déjà, parce qu’il veut s’y risquer, Clarence, rancœur ou complicité, qu’importe mais ce lien qu’il veut voir s’éveiller.



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Jakob Hanson
Jakob Hanson
greeting the menace

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans une maison aisée d'un quartier résidentiel calme et serein. la faute - ou grâce - à ces nouvelles âmes qui se sont ajoutées au portrait de famille. il trouve toujours quelque-chose à refaire pour s'occuper.
ombres et névroses : quelques cicatrices ici et là, les restes des guerres menées, de son précédent métier.
cicatrices : 229
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Lun 21 Aoû - 21:18 ▬



I'm an impressionable
child in a tumultuous world
CODAGE PAR TETRADKE


Words cannot explain Darkest thoughts within the mind. Centuries of hatred Now subside. Commencing the birth Of new life Rise from the wreckage of the past. Words cannot explain The feeling agony within Anguish summoned. Perception begins, All secrets now revealed. You cannot win Searching in hope of a new age, All feelings put aside Numbed by the vision. Nothing left alive, Facing devastation.




Un tremblement dans la sérénité. Une faille qui se creuse, suinte son fiel sur la sérénité. Un ouragan passe et les alentours se déforment, transformés. Il a laissé ses prunelles s'y perdre, Hanson premier. Il guette, observe la manière dont sa mère emporte celui qui s'est imposé – celui qui vient de tout ravager sur ses sentiers. Une ombre au tableau, une tâche sur cette existence d'ores et déjà bien entamé. Les sourcils froncés, les bras croisés – l'élan qu'il peine à trouver, Jake, pour suivre les pas orchestrés. Danse mensongère, il y a le parfum des doutes qui vient s'avancer. Il recouvre le terrain, la maisonnée dans laquelle tous tiennent à s'enfoncer. Lui, il a besoin de cet air pour essayer de raisonner. Il a besoin de ce temps pour tout encaisser ; il a besoin de ce silence, Jake, pour tenter de ne pas trop s'égarer. Mais la voix, mais le timbre, mais les mots. Mère adorée qui réclamait un peu de bonté, l'autre qui s'avance pour défaire le baume qu'elle cherchait à appliquer. Il a tiqué, Hanson ; osant un pas instinctif avant de s'en raviser. Mauvais. Parce qu'il nomme ce lien auquel on ne l'a pas préparé. Parce qu'il prétend déjà à ce titre alors qu'il vient de tout faire chanceler. Les piliers même de la vérité, la trahison passée qu'il revient leur foutre sous le nez. Les récits peuvent être excusés, mais les faits sont plus lourds à porter. Et pourtant, elle se fait douce et aimante, la mère qui s'éloigne et l'invite dans la foulée. Puis le silence, puis la solitude. Puis ce rien qui recouvre les épaules crispées, les poings fermés qui blanchissent sous la pression exercée. Il lui faut souffler, prendre un instant. Il lui faut respirer, gonfler les poumons qui geignent de cette absence imposée. Un pas, un pas pour s'éloigner. Longer la façade, les fenêtres qui donnent sur ce gosse qu'on invite à s'installer. Il voit le sourire de la mère, le regard du père qui continue d'y lorgner. Il a tiqué, s'est éloigné. Il a tiqué, Jake qui peine à accepter que cette existence soit ainsi troublée. Les poches fouillées, l'agacement dans la carcasse qui finit par s'écraser. L'assise prise sur les escaliers arrièrent, les prunelles qui scrutent ce pauvre paysage brisé. Il le trouvait beau, singulier – il a désormais la même symbolique que tout ce qui vient de se manifester. Liens invisibles qui se dévoilent sans le laisser tout appréhender. Liens invisibles qu'il ne peut que voir malgré cette envie de les ignorer. Il a soufflé, encore. Il a soufflé son soufre, Jake, comme il craint désormais les répercutions de ces instants improvisés. Une flamme, le crépitement de ce qu'il devrait mieux cacher. Une flamme, le cœur au bord des lèvres. Une flamme, à l'image de cette tranquillité embrasée ; cendres vouées à s'éparpiller. Il ne sait pas comment se comporter. Il ne sait pas comment l'accepter ; et s'il le faisait, sa mère en viendrait-elle plus tard à le blâmer ? Il ne parvient pas à appréhender l'avenir, ne parvient plus à s'imaginer quelles seraient ses suppositions et ses pensées. Troublé, égaré. Les poumons qui s'abreuvent du poison récupéré pour lui offrir comme un semblant de paix, un calme qui manque à l'endocarde pour se stabiliser.

Le silence perdure.
La solitude s'accentue au fur et à mesure.
Brise caresse les traits creusés.
Les minutes s'écrasent comme les certitudes à ses pieds.

Silencieux et affaissé, l'assise sur les marches qu'il n'a pas quitté. Les pas vont et viennent qui font craquer le plancher. Elle lui vient, celle qu'il refuse de blesser. Elle s’assoie, prend place, ignorant probablement les oreilles qui auraient à traîner – songeant sûrement que Hanson père saura occuper le gamin qu'ils viennent d'accueillir sous leur toit, dans leur normalité. Bulle de bienveillance qu'il craint de voir trop usée. Il ne sait pas, Jakob, qu'elle l'avait invité à le suivre pour venir le retrouver, il ne sait pas qu'elle lui a dit d'attendre ; rien qu'une seconde afin que quelques mots ne soient échangés. Non, il ne sait pas, l'homme qui s'était isolé, qu'il a pratiquement été invité à tout observer – sans pour autant se révéler. « It's alright, Jake. » Il a laissé un rire lui échapper, les prunelles qui s'en remettent aux maisons abandonnées qui bordent certaines allées. « What is it in that little mind here, hm ? » Elle cherche à apaiser, elle cherche cette attention qu'il s'affaire à éloigner. Il a tiqué, encore, le rictus ironique abandonné. « Nothing. » Rien, rien puisque tout s'est emmêlé. Rien, parce qu'il n'arrive plus à correctement penser. « It is what it is, Jake. Your father and I already talk about it long time ago, this little boy won't change anything about that chance we gave each other. Elle insiste, Teresa. Elle insiste pour croiser son regard, pour distiller sa bonté, cette clarté trop pure qui rayonne en elle depuis des années et des années. He's your father son, part of him, so I'll love him the way I've to, and so do you. » Un sourire qu'elle lui concède, mais lui qui peine à comprendre. « Why ? It doesn't matter. » Un silence, l'éternel. Un silence encore tandis que flirte avec les branches ces brises délicates et salvatrices. « How's that ? » Un rire soufflé, l'attention encore déviée. Un rire soufflé comme il parvient à respirer. Elle a ignoré le poison consumé, elle a ignoré ce vice tout juste dévoilé – concentré sur ce fils qui semble perdre de cette lumière partagée. Un rire soufflé puisqu'il aurait pu agir à son image, tendre une main pour l'accepter. Mais le temps manquera, certains chemins ne peuvent être parés. Le temps manquera quand le destin sera tracé. « How's that, Jakob ? » La voix perd de sa splendeur, le timbre est inquiet. Il la sent, cette caresse qu'elle dépose sur les mèches mal domptées, sur la tempe où la paume finie par se poser. « Ya want me to be kind to him, hey ? Alright. We're gonna spend time with him, create more memories to put in his brain, then I'll have to go. I'm gonna do ma army classes, Dad will be proud, ya too, maybe he'll want to do the same after all, that's a possibily. And one day, they're gonna send me somewhere. I'll send some news until it stops. And when he'll be there to take some news from ya, someone's gonna show up and tell y'all I won't come back. Yeah, I should be kind to him, so he could regrets so much more than now. Great fuckin' idea. I'm already scared and I fucking know I'll regret all the time we'll never have if something happen, I don't want to add someone in that shit. » La peur en venin. La peur qui s'exprime. La trahison de l'instinct qui aurait voulu le voir s'avancer, la trahison des sens qui réclamait qu'une main soit tendue envers celui qui s'est imposé. Tout et rien, perdu comme il ne parvient plus à tout appréhender. Et elle qui s'est figée, mère inquiète, mère foudroyée par ces craintes qu'il vient de réanimer. Le teint pâle et la caresse paralysée. « Don't say that. » C'est tout ce qu'elle parvient à prononcer, c'est tout ce qu'elle parvient à souffler. Désolé, Jake, de cette vérité qu'il vient de cracher. Désolé, l'homme qui ignore l'attention que peut leur être portée. « Ya left him with Dad ? »       





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alone and together
“You've nothing but war inside you” ; they said. And I spoke to God today, and she said that she's ashamed and I feel the same. Arms wide open, I stand alone. I'm on the wrong side of heaven, and the righteous side of hell. »
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