Wildest dreams - Eliott

He said, "Let's get out of this town
Drive out of the city, away from the crowds"
I thought heaven can't help me now
Nothing lasts forever, but this is gonna take me down

Adam Parker &  @Eliott Lloyd  

Adam était absolument rincé. Ok, il était pas obligé d’aller une heure à la salle avant de rentrer auprès de sa petite famille, mais il était sur les nerfs. Genre vraiment. Donc, il fumait beaucoup plus, consommait trop de café et n’avait la tête à rien ou presque… Quand il tentait de s’accorder un moment de paix, il s’endormait, du coup, ça faisait une bonne semaine qu’il avait fini aucun film, n’avait pas avancé son bouquin et s’était fait réveiller par Willow deux fois pour se faire envoyer au pieu… Il voulait une soirée calme… Eliott devait déjà être là, ils avaient convenu de dormir chez lui ce soir… Il gara la voiture et en sortit, il portait encore ses fringues de sport, il avait eu la flemme de prendre sa douche sur place, se contentant de remettre un coup de déo pour masquer un peu l’odeur de la sueur. Il avait envie d’une vraie douche délassante qui sentait bon la verveine. Ouais, il avait trouvé un nouveau gel douche et il lui plaisait bien… ça changeait un peu de son habituel menthe glaciale avec lequel il se lavait aussi les cheveux… Il s’était un peu fait engueuler par Eliott et depuis, il avait un shampoing à part… Oh ouais, il sentait presque la douche lui pleuvoir sur la gueule là… Il serra les dents en ouvrant la porte. Entendre un éclat de larmes, c’était vraiment pas ce dont il avait besoin là tout de suite. Calme et sérénité, c’était loupé. Il soupira et vira ses godasses à l’entrée avant d’aller vers le salon où le grand drame se jouait. Il y arrivait vraiment pas ce soir hein… Il offrit un demi sourire pas convainquant à Eliott mais chaque sanglot du petit faisait un peu plus vriller ses nerfs. Il avait essuyé des crises par milliers depuis sa naissance, mais ce soir, il s’autorisait à n’être qu’un homme et son sac vola un peu trop violemment contre le mur. Il sentait le bénéfice de l’heure de sport s’évaporer comme s’il n’y avait pas été et ça n’était pas pour améliorer son humeur. Il claqua ses clés sur le meuble en grognant, bien incapable de controler son accès de nerfs. Sa conscience de père lui ravageait le cerveau, mais le reste faisait un gros fuck… Pour une fois, le reste gagnait et lui, il abandonnait, laissant l’autre père se débrouiller.

“Fais chier. J’vais prendre l’air.”

Pas un bisou, pas un bonjour, il était imbuvable là. Il n’attendit même pas de quitter le salon pour caler ses écouteurs dans ses oreilles et pousser la musique en allant récupérer une bouteille d’eau dans le frigo. Il s’éclipsa dans le jardin, claquant la porte dans son dos. Fallait qu’il se calme, vraiment. Il s’hydrata un grand coup et se laissa tomber sur la chaise légèrement vermoulue qui craqua sous le choc. Elle tint le coup mais lui, il était pas loin de céder sous le poids de tout ça… Il augmenta le son de la musique et se laissa porter par les paroles.

“DON’T STOP BELIEVIIIIIIN”

Il avait beau être au nord de Détroit, cette chanson tombait ironiquement bien au moment de ses questionnements intenses. Changer dans une vie immobile, ça apportait parfois de grands soucis et il ne s’en rendait pas bien compte. Il ne savait pas prendre de décisions pour lui même… La seule qu’il avait prise l’avait emmené bien des années loin des siens et il n’était pas vraiment sûr que c’était la bonne idée… Alors maintenant qu’il avait bien plus que lui même à soutenir, les choses étaient d’autant plus corsées… Et il faisait froid quand on était en chaussettes sur la terrasse à la fin du mois de janvier, putain!

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Adam Parker &  Eliott Lloyd  

Pourquoi toutes les journées sont interminables en ce moment ? Est-ce par l’actualité chargée et tendue du côté de la jolie ville de Détroit? L’hiver plutôt violent et lui aussi qui commençait à durer. Les températures? Une catastrophe. La neige tombait même plus tellement il faisait froid. Tout ça, ça suffit à plomber le moral de l’anglais, surtout d’entendre parler ses collègues de ça sans arrêt. Et puis sans compter les petits malins qui s’amusent à faire leur théorie sur l’investiture de Payne et Bowen et surtout les évènements et incidents de cette soirée là. Eliott y était, en personne, il avait tous les droits d’en parler et d’émettre son avis. Déjà un peu sur les nerfs, il bossait sur un article avec Archie dans une salle de réu quand il reçu un appel de la crèche de Noah.  Il fit signe au jeune MacArthur qu’il était au téléphone et répondit… un appel super court mais au message clair. Noah est malade et il faut venir le récupérer. Bien sûr. Les crèches ne gardent pas les gosses quand ils ont un truc qui va pas, faudrait pas que ça se propage chez tous les autres. J’arrive… je suis au bureau, j’arrive au plus vite. Eliott avait déposé Noah aussi ce matin, sûrement pour ça qu’ils l’avaient appelé en premier? Ou alors Adam ne répondait pas, la tête sous une bagnole. Tant pis. L’anglais quitte donc son poste bien avant la fin de journée pour récupéer son fils. Au moins la journée interminable du taf se transforma en marathon du jeune père qui était passé à la pharmacie chercher du paracétamol pour bébés et des conseils. Un peu de fièvre, une tendance à remplir sa couche trop rapidement… ouais, lui donner surtout des biberons d’eau et vérifier. Si la température montait toujours après le paracétamol, surtout aller consulter. Bien. L’hiver l’a rattrapé lui aussi.

Petit Noah complètement dans les vappes, Eliott avait tenté de bosser de la maison, surtout, d’appeler Archie. Le pauvre s’était retrouvé avec des trucs à rendre par sa faute. Au moins il pourrait prouver ce qu’il valait. Lloyd lui avait donné ses notes et attendait qu’il le rédige. Un petit baptême par le feu. S’il avait pas confiance il lui aurait pas laissé faire. Les heures passaient pourtant et Adam n'avait pas répondu aux quelques SMS envoyés. Pas grand chose d’alarmiste ou d’inquiétant. Juste, qu’il était à la maison. Willow n’étant pas là, il avait pris le salon comme second bureau en gardant Noah endormi à côté de lui, qui finissait par s’assoupir par période d’une demi-heure avant de repartir dans des crises de pleurs.  C’est en plein milieu d’une de ces dernières que Parker avait fait son entrée fracassante. Dire que son cher et tendre est désagréable en ce moment serait sous-estimer la réalité. Il est parfois aux limites de l’imbuvable et fallait pas s’étonner qu’Eliott préfère parfois passer les soirées chez lui avec Kit et Eugene. À chaque fois ça se résume quand il rentre de son travail. Il est fatigué, son taf le fait chier, et compagnie. Ça se comprend. Mais ni Eliott, ni Noah, n’ont à subir ce genre de saut d’humeurs. Et bonsoir à toi aussi mon amour, t’as passé une bonne journée?  Tu veux peut-être prendre des nouvelles de ton fils Non, Eliott avait parlé dans le vide. Il fallu une certaine dose de self-control pour l’anglais, et un calin presque magique pour que le petit finisse par repartir dans une phase de sommeil pour le déposer dans son d'appoint installé dans le salon pendant qu’Eliott travaillait. Entendre chanter Adam dans le jardin aurait pu le faire rire mais étrangement pas tant que ça. Pas après une entrée comme ça.

S’autorisant lui aussi une pause en n’entendant plus Noah pleurer quelques minutes, il attrapa le babyphone qu’il rangea dans la poche de son pantalon et s’aventura dans le jardin. La porte de la cuisine entre-ouverte… non. Ne pas vriller. Il referma juste derrière lui et se planta devant son homme qui l’entendait absolument pas avec les écouteurs. Il lui fit signe de retirer au moins un écouteur. J’ai très envie de te rentrer dedans mais je vais être civilisé d’abord. Bonsoir. Qu’est ce qui va pas? Il allait pas lui demander “ca va” , ça se voyait à sa gueule qu’un truc le tracassait. Casse couilles premier Parker. Eliott ne tenta même pas de prendre la cigarette à même ses lèvres mais en piqua une dans son paquet pour la mettre entre les siennes mais il alla quand même chercher le briquet à la source, dans la poche de hoodie d’Adam. je sais pas si t’as vu mes messages. Noah est malade, ça va, c’est surement les dents qui détraquent tout, un peu de fièvre, c’est sous controle. Mais toi, c’est quoi ton problème là? Il prend des pincettes qu’à moitié avec l’homme de sa vie - il avait intérêt à avoir une bonne raison.

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Adam Parker &  @Eliott Lloyd  

Le froid de l'extérieur avait quand même un effet anesthésiant, un peu comme quand on se tord la cheville et qu'on fout les petits pois dessus, ça pulse encore, mais on se détache de la douleur. Adam, c'était pareil. Il battait la mesure du pied et s'alluma une cigarette. Encore une. C'était à se demander comment la nicotine faisait encore effet... A contrario, s'il passait une journée sans fumer, il serait dans quel état? Autant ne pas trop y penser. Il aurait probablement pu atteindre le calme, mais non. Non, évidemment que non. BIEN SUR QUE NON! Eliot Lloyd ne pouvait pas laisser passer un petit accès de colère qui n'avait touché que des objets immatériels. Il ne put retenir un long soupir et retira ses écouteurs. De toute façon, il n'allait pas le lâcher alors autant s'achever tout de suite. Il les rangea dans leur boite en écoutant donc Eliott. Un sourire ironique étira ses lèvres. Des menaces et du miel... Oh qu'il avait pas envie de gérer ça.

"T'aurais aussi pu rester à l'intérieur et attendre que je revienne. Et non, le soir n'est pas très bon, mais admettons."

Il zappa la réponse à ce qui n'allait pas, parce qu'il n'y avait pas grand chose de nouveau sous le soleil... ou sous la lune en l'occurrence, vu l'heure. Seulement, Eliott le poussait dans un mode de réaction qui allait aggraver la situation, mais il était bien infoutu de retenir le Adam insolent et je m'en foutiste qui prenait place quand il y en avait définitivement trop dans la coupe... Celui qui se montrait bien peu souvent depuis qu'il était adulte, mais toujours bel et bien présent. Il se pencha quand même en arrière quand Eliott plongea vers sa poche, ne désirant pas le bruler. De mauvais poil et exténué, à n'en pas douter, mais c'était pas une bonne raison pour ne pas le préserver quand même... Il fronça les sourcils et sortit son téléphone. Il n'avait pas de notifications mais les messages étaient bien là. Il les ouvrit, histoire de plus avoir ça qui clignotait, mais la culpabilité tapa fort... et fit grimper son mal être d'un cran, associé à sa mauvaise humeur. Cercle vicieux. Eliott qui en rajoute une couche. Paix et bonheur aux hommes de bonne volonté.

"Il en a percé une avant Noël, donc ça serait pas surprenant. Non, j'avais pas vu les messages, j'ai du effacer les notifications sans faire exprès quand j'ai mis la musique à la salle."

Il recracha la fumée de sa cigarette et le regarda enfin dans les yeux. Il allait pas le lâcher hein? Bien sur que non, il allait mordre jusqu'à avoir sa réponse. Pour une fois, il aurait voulu qu'on lui lâche juste les baskets. C'était si difficile à admettre qu'il pouvait aussi crouler sous la pression? Il se dit que les demi piques de Willow et son humour sarcastique aurait été mieux venus que les remontrances d'Eliott... Et cette pensée lui humidifia un peu les yeux... Il en était là? Ouais... Il aspirait tellement à la paix qu'il en venait presque à souhaiter que petit ami et enfant soit ailleurs... ça allait plus hein.

"Je suis pas en état de m'occuper de lui, Eliott... Pas ce soir..."

Il se passa une main dans les cheveux et soupira encore, il était tellement fatigué qu'une part de lui susurrait de l'envoyer chier pour aller prendre une douche et se coucher, mais ça serait catastrophique et il le savait.

"J'suis allé à la salle avant de rentrer pour essayer de me calmer et ça avait plutôt fonctionné, mais l'entendre pleurer en rentrant... Je peux pas."

Ce soir, il pointait au syndicat des pères indignes, mais à force d'être parfait, il y avait un moment ou c'était trop lourd à porter. Ca ne plairait surement pas à l'anglais, mais c'était comme ça et il n'aurait pas vraiment d'autres choix que de faire avec... Après tout, sa dernière crise existentielle les avaient menés à Détroit, alors serrer les dents pendant qu'Adam rongeait son os, ça devrait être possible, non? Il avait aucune intention de se barrer, lui... Il voulait juste y voir un peu plus clair dans ce marasme et c'était vraiment pas simple.

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Adam Parker &  Eliott Lloyd  

Est ce que Lloyd aurait effectivement pu attendre qu’Adam se calme et venir l’emmerder plus tard? Oui, peut-être, et pas du tout à la fois. Pour quelqu’un qui aime pas les conflits, il préfère néanmoins y aller tête la première quand il sent que ça va péter. Si y a bien un truc qu’Eliott déteste c’est quand on lui dit “on en parle plus tard”. Non, on en parle maintenant. Sinon l’espace temps entre maintenant est plus tard sera complètement perdu, sera consacré uniquement aux multiples scénarios possibles sur le pourquoi du comment il fallait parler “plus tard”. Il passerait par des phases aussi variées que le déni, la culpabilisation, la peur, la dépréciation de lui-même, voire la colère. Donc non on parle maintenant, on bat le fer tant qu’il est chaud - et tant que Noah dort. Aussi.

comme tous les soirs,en ce moment, non?

Y avait ça, aussi. Depuis leur retour de New York, Parker avait de plus en plus de mal à supporter son travail et les retours à la maison étaient souvent difficiles. Alors d’habitude, Eliott est patient. Il l’accueille avec un café, un bisou, des calins, un peu plus si besoin et on passe à autre chose. Mais ces autres fois ils choisissent de se voir quand Noah va bien ou quand Noah n’est pas là. Avoir un bébé malade qui pleure dans les bras depuis des heures n’aide en rien à ce qu’Eliott soit patient avec lui ce soir, c’est donc réciproque. En plus, il était allé à la salle, et avait pas vu ses messages. Mais il dirait rien, non. Pas là. La cigarette entre les lèvres, il marchait un peu sous le porche pour se réchauffer. Pas décidé à rentrer, il voulait continuer leur conversation. Surtout quand il mentionne ne pas être en état de s’occuper de lui. Prendre sur lui. C’est ce qu’il doit faire. La cigarette aide vachement d’un coup.

et tu veux que je fasse quoi? Que je le prenne et que je rentre chez moi pour te laisser tranquille? Je comprends que tu sois crevé mais t’es pas le seul à bosser. Ça fait des heures qu’il pleure par intermittence. Je fais mon maximum ptain.

Eliott ne voulait absolument pas aller trop loin, ne pas le pousser non plus ni le faire exploser, il se retenait contre la petite boule de rage au fond de son ventre qui lui disait, allez, Lloyd, fais tout péter. Mais non, il posa sa main sur sa joue et essuya rapidement la larme du coin de l’oeil d’Adam. Le froid, la colère, surement, ça se voit qu’il est épuisé. Que faire vraiment à part le laisser dormir? Non, hors de questions qu’ils aillent se coucher sans mettre les choses au clair tous les deux sinon le lendemain matin serait encore plus rude, et surtout si Noah ne dormait pas et qu’Adam se reposait uniquement sur Eliott pour assurer.

Je vais pas pouvoir faire la soirée seul donc vas prendre une douche, calme toi, comme tu veux mais d’abord tu dis vraiment ce qui va pas. T’es fatigué, on l’est tous. Y a autre chose, et tu le sais, et je te lâcherai pas tant que tu l’auras pas dit. Si le travail te fait autant chier Adam, y a rien qui t’empêche de changer.

Pas sûr qu’il le prenne bien. Il sentait déjà les piques du brun à venir. Tant pis, il fallait crever l'abcès une bonne fois pour toute. S’il refusait de voir toutes les solutions qui s’ouvraient à lui, c’était pas non plus de la faute de l’anglais qui lui en avait parlé une ou deux fois sur l’oreiller “Adam, peut-être que tu pourrais voir pour une formation, ou des études, un truc différent, enfin, tu vois, si ça te plait ou quoi” et à chaque fois la réponse était la même, le fric, Noah, les “j’suis trop vieux” et compagnie. Alors on reste avec un petit mécano frustré. Fallait juste trouver le moyen de lui faire entrer dans le crâne.

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Adam Parker &  @Eliott Lloyd  

Il aurait simplement voulu encore cinq minutes de paix... Peut être que ça aurait suffit, peut être pas, mais là, il était clair que ça n'allait pas aller en se calmant. Parce que là où il y avait besoin d'eau, Eliott mettait de l'huile et là, il y avait pas d'enfant pour l'empêcher de hurler... Parce que malgré tout, il se maitrisait beaucoup quand Noah était dans le coin pour ne pas que ça l'impacte. Et là, se prendre dans la gueule que c'était tous les soirs, c'était clairement pas pour lui plaire, non.

"T'exagèrerai pas un peu? Ouais, ça va pas forcément bien pour l'instant, mais c'est pas pour ça que je suis infect tout le temps."

Oh là, il savait très bien qu'il l'était et il savait aussi que même s'il était pas au mieux, on atteignait pas ce sommet là. Mais encore une fois, Eliott prenait ce qui l'arrangeait dans la situation pour lui mettre dans la tronche. Ce que sous entendait l'anglais venait de remettre une vilaine couche sur les nerfs déjà à vif d'Adam. Il demandait un peu de paix et il se prenait ça à la gueule? Vu le passif entre eux, ça ne passait pas du tout parce que sur le coup, il se sentait juste ramené en arrière et laissé tomber... Clairement pas ce dont il avait besoin en ce moment.

"Non, j'espérais juste avoir un peu plus de paix, mais non, faut que tu viennes me casser les couilles! Tu fais ton maximum et t'es crevé? J'ai fais quoi depuis sa naissance Eliott? Alors oui, tu peux me remettre dans la gueule que c'est pas ton gosse, que j'l'ai voulu, mais pour la première fois en un an et demi, j'y arrive pas et toi, qu'est ce que tu fais? Tu me le fais payer! Être parent, c'est pas tous les jours une partie de plaisir, désolé de te l'apprendre!"

Il se sentait effectivement attaqué par les paroles du brun. Parce que lui, il avait pas eu vraiment le choix que de faire avec. Avec son fils qui grandissait, avec sa vie qui partait en couilles, avec son coeur brisé par le départ du journaliste... Il était passé au travers de tout ça en écoutant pas les multiples alertes dans son esprit depuis son retour sur sa terre natale et là... Ben ça devenait de plus en plus compliqué de ne pas écouter... et de gérer derrière. Il eut un léger mouvement de recul quand il essuya le début de larme. Non, il avait pas envie qu'il le touche là. Très clairement, ce soir, ils étaient pas dans la coopération tous les deux. Il était déjà pas dans la coopération avec lui même alors si en plus, son homme s'y mettait, ça n'allait absolument pas aller.

"Rien ne te force à rester, c'est pas la première fois que tu me laisseras tomber au moment ou j'ai vraiment besoin de toi."

C'était un peu gratuit, parce que Eliott avait plus déconné la dessus depuis qu'ils s'étaient retrouvés, mais ouais, ce genre de situation, ça relevait un peu du trauma d'Adam de leur dernière séparation... Il avait peur que ça arrive de nouveau, il y pouvait rien... et plus il était mal, plus l'ombre grandissait... Alors entendre son cher et tendre lui indiquer clairement qu'il ne ferait pas sans lui et qu'il avait qu'a regagné son calme pour assurer, ce qu'il ne se pensait pas en mesure de faire, ça le faisait flipper. S'il n'y arrivait pas et qu'Eliott claquait justement la porte? Bon, lui balancer ça à la gueule, c'était le provoquer, mais il était clairement sur la défensive et Adam dos au mur, il avait tendance à mordre... Et vu comme il se faisait coincer contre ce mur, ça allait donner.

"C'est facile pour toi hein? Toi, t'as toujours su quoi faire et t'as refusé aucune opportunité, quand bien même ça foutait la merde dans ta vie, enfin... Dans la vie de ceux proches de toi surtout. Alors non, techniquement, y a rien qui m'empêche de changer, mais pour ta carrière, on est là, loin de chez nous et si quand je sature, je dois quand même faire attention parce que je suis pas le seul à être fatigué, tu crois que ça me rassure?! Tu penses que ça me donne envie de claquer un boulot stable pour quelque chose de totalement incertain?"

Il se leva de sa chaise pour faire quelques pas, s'éloigner d'Eliott aussi, parce qu'il n'avait pas envie de contact, d'une part et de l'autre, il espérait qu'il comprenne que c'était pas le moment de tenter de l'établir, le dit contact... Il n'y avait pas que ça qui était problématique dans sa tête en ce moment.

"Et si j'avais pas eu cette blessure, je serais probablement encore dans l'armée parce que c'était quelque chose que j'aimais faire! Mais je suis persuadé que t'aurais totalement refusé que je continue dans cette voie! Mais la question se pose plus parce que même avec une jambe totalement réparée, je pourrais jamais repartir! Sauf qu'en attendant, ça, je savais faire et j'me sens souvent inutile!"

Il lui tournait le dos, essayant de laisser couler cette colère qu'il lui provoquait à parler de choses réalisables mais si difficilement accessibles... Tout paraissait simple si on écoutait Eliott parfois... mais c'était clairement pas si simple.

"J'peux pas tout tenir, tout encaisser sans sourciller, tu le comprends ça? Tu parles de moi, mais t'es hyper tendu avec ton article, j't'ai rassuré combien de fois sur la question? Et ouais, c'est insupportable d'avoir un enfant qui hurle sans qu'on puisse rien y faire, j'ai pris trois jours de congés la dernière fois pour m'occuper de lui. A chaque fois qu'il a été malade, j'ai toujours été là, alors désolé de croire que pour une putain de fois, j'pouvais penser un minimum à moi quand par malheur, un mauvais jour tombe un jour où lui ne va pas, parce qu'on est deux pour s'occuper de lui!"

Clairement, il se demandait comment Eliott pouvait espérer qu'il envisage de reprendre des études, changer d'emploi s'il pouvait pas être totalement certain que quelqu'un s'occuperait du petit, à plus forte raison son second père, si lui n'était pas en mesure de le faire? Noah passerait toujours avant le travail pour Adam, même si parfois, ça pouvait être problématique, mais s'il reprenait des études, il ne pourrait pas toujours faire valoir le fait de s'occuper de son bébé comme une excuse... A Staten, les choses seraient moins compliquées qu'ici... Mais ils étaient là et il n'avait pas le choix que de faire avec, même si encore une fois, ça n'avait pas été sa décision vraiment... Mais il assumait ce choix, il voulait juste qu'on arrête de lui prendre la tête parce qu'il avait une période creuse alors que le reste du temps, il se mettait en quatre pour faire plaisir à tout le monde avant de penser à lui même.

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Adam Parker &  Eliott Lloyd  

Eliott ne voulait pas être condescendant, ne voulait vraiment pas faire monter la pression mais son visage exprimait beaucoup trop le fond de sa pensée et surtout toutes les pensées qu’il avait depuis un moment. Oui, il avait clairement dit à Adam qu'il n'était pas agréable depuis un moment mais… Il n’allait pas ajouter infect tout le temps, fallait pas déconner. Il l’aime, son Adam, et il aime par-dessus tout passer du temps avec lui, élever Noah, construire, mais… oui, ce soir, c’est compliqué. Compliqué car ils n’arrivent pas à communiquer, compliqué parce qu’Eliott cherche le conflit au lieu de le laisser se calmer, compliqué parce que le bouclé refuse de se faire ignorer, parce qu’il a besoin de se sentir exister et que les silences lui foutent le vertige. Peut-être qu’il aurait des problèmes à régler avec lui-même mais à la place, il était allé chercher le conflit avec Parker. Sa réaction lui glaça le sang, surtout quand il haussa la voix. Eliott, bras croisés, regard toujours fixé sur lui… il écoute. N’a pas envie d’envenimer les choses.

Dam, je te le fais pas payer…je… et je vais pas te remettre dans la gueule que c’est pas mon gosse parce que… merde, c’est toi qui le dis là. . J’ai pas signé les papiers pour rien, et surtout pas pour que tu utilises ça contre moi quand t’es énervé.

Vexé et un peu triste à la fois, peut-être qu’il a aussi écouté à moitié mais c’est pas non plus bizarre pour Eliott qui est souvent dans les émotions quand ce genre de conversations arrivent. Lui qui est d’habitude si réfléchi et posé, lui qui peut parler de sujets complexes et écrire pendant des heures sur la situation catastrophique du monde et de la géo-politique ou de la poésie ancienne, le voilà à ne pas faire sens quand on parle de lui, de ses sentiments, et quand il essaye de prendre soin de l’homme qu’il aime. Ce qui était pire dans l’histoire fut la suite. L’abandonner quand il avait besoin de lui? Eliott recula d’un bas, sourcils froncés, plus blessé que vexé cette fois. Les conneries, il les a fait, il en a fait énormément et il n’a pas forcément fait les meilleurs choix ces derniers mois mais là… blessé… oui. Blessé. Fuck. Mais au lieu de s’énerver, le ton de sa voix descend d’un octave. Il murmure presque,

Je sais que j’ai merdé mais là c’était franchement pas nécessaire…

Le mouvement de recul d’Adam, celui d’Eliott aussi, l’éloignement entre les deux, cette gêne et les mots de plus en plus dur… C’était compliqué, encore plus maintenant, de ne pas s’énerver alors que les nerfs de Lloyd parlaient plus que lui même. La fatigue, les pleurs de Noah, la tension, les mots d’Adam et il avait du mal à retenir les larmes naissantes dans ses yeux verts. Mais il les effaca rapidement, en lui faisant dos, d’un revers de la veste.

oui. C’est facile. T’as raison. Mais si tu restes dans ta zone de confort, c’est pas comme ça que tu trouvera ce que tu veux et surtout ce dont t’as besoin. Adam. ose me dire que l’armée te manque, ose me dire que tu préférais ta vie là bas plutot qu’ici avec moi, s’il te plait, ose le faire.

Il était de dos et sa voix l’avait trahi un peu, avait craqué sous la pression. Ravaler ses larmes pourtant il avait réussi à le faire, pour ne pas prendre trop d’espace, pour l’écouter lui, pour écouter ce qu’Adam avait à dire, ce qui lui faisait si mal depuis le temps. Pourtant, il pouvait changer, il pouvait retourner faire des études, il pouvait s’il avait envie de se laisser une chance et l’anglais n’avait pas voulu lui imposer quoi que ce soit pour l’instant mais là? Un soupir de plus, il se retourna devant Adam et sans demander son avis, posa sa main sur sa joue.

Je suis là pour toi et je suis là pour Noah…mais Adam si t’es pas heureux faut que tu fasses quelque chose parce que aujourd’hui c’est une crise de pleurs et une engueulade mais si ça se reproduit c’est à toi que tu vas finir par en vouloir. Alors réfléchis bien. Vas prendre une douche, c’est même pas une question, là je te le dis sérieusement, je te laisse tranquille autant de temps que tu veux mais quand t’as fini faut que tu sois prêt à me parler, d’accord? Je te laisse tranquille.

Sa main tremblait légèrement, et pourtant, il le laissait planté là. Eliott s’était reculé et était rentré dans la maison, lui laissant tout l’espace dont il avait besoin. Noah s’était réveillé, sans réfléchir, Eliott lui enfila sa combinaison bien chaude et prépara la poussette pour une promenade improvisée. L’air froid allait lui faire du bien, et avec un peu de chance à Noah aussi. Changer d’air, être tous les deux, faire une petite marche. Le journaliste avait bien décidé d’ignorer Adam tant qu’il n’avait pas pris sa douche, tant qu’il n’avait pas réfléchi. Au retour de sa douche, Adam trouverait, bien en vue sur la table de la cuisine, le dossier imprimé trouvé par son cher et tendre, sur des études, financées en partie par son statut de vétéran, des cours du soir qu’il pourrait suivre s’il en avait besoin. C’est fou les recherches qu’on peut faire quand on en a marre de voir son mec se tuer à la tâche tous les jours pour un job qu’il détestait. La carte du Foxes était posée sur le dossier, sait-on jamais. S’il se décidait aussi, il se pourrait bien qu’ils aient un ami commun pas loin d’ouvrir un club dans quelques semaines.

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Adam Parker &  @Eliott Lloyd  

Être dans cet état de nerfs n'était pas bon pour lui... Déjà parce que la redescente serait aussi violente que la montée mais aussi parce qu'il se concentrait bien trop sur le négatif dans ces moments là... Les engueulades étaient rarement émotionnelles chez Adam mais plutôt factuelle, du mauvais coté des choses... Surtout quand Eliott n'écoute pas trop ou ne réagit pas spécialement rationnellement... Ils sont résolument différents et en temps normal, c'est ce qui les rend fort... Peut être que ça les divise aussi, dans des moments comme ça... dans ces rares instants ou Adam pense à lui même avant de penser aux autres... Il lève les yeux au ciel, excédé qu'il ne veuille pas comprendre ce qu'il lui dit.

"Je te dis juste que t'es entré dans sa vie un an après sa naissance et que pendant ce temps là, j'ai assuré en toute circonstance, rien de plus!"

Le texan ne jugeait pas que c'était un exploit d'avoir pris en charge son fils totalement pendant un an, mais ça avait réellement rebattu les cartes de ses priorités et son objectif principal avait été son fils... Bien trop entier quand il s'y mettait, il ne savait pas vivre autrement... A fond dans son image, à fond son rôle de petit ami du fin fond du placard, à fond dans sa vie de militaire... Les années avaient passés et il avait juste... oublié de prendre le temps d'évoluer avec le reste... Ce qui le mettait dans une position véritablement délicate pour l'instant... Entre l'ado émotionnel et l'aigri responsable... C'était pas aussi manichéen tous les jours, mais c'était deux constantes qu'il devait gérer... Alors oui, il était dur, c'était peu être pas nécessaire, mais en attendant, c'était là... Des deux, c'était surement lui qui avait merdé le plus sur la longueur de leur relation, mais c'était toujours dans le but de protéger autrui... Ca n'avait pas toujours été la bonne décision, mais Eliott avait mal choisi son moment pour merder, lui... Genre, le moment où Adam s'était montré le plus vulnérable depuis qu'ils se connaissaient...

"C'est pas totalement de ma faute si ça a laissé des traces..."

Et ça allait rester... Pas que ça allait mal entre eux, au contraire, mais les insécurités de l'ancien soldat étaient nombreuses et le fait qu'il l'ait laissé à ce moment là lui faisait craindre des récidives... Et puis, pourquoi il resterait avec lui, de toute façon? Il était loin, le coup de folie de son anniversaire... Pas le temps, ni l'énergie pour ça... C'était déjà à peine s'il négligeait pas Eliott alors bon... Il finissait par se demander si l'anglais ne se lasserait pas de la version terne et fatiguée... Après tout, il avait été très emballé par le projet...  Et Adam commençait à se craindre lui même... C'était ridicule, mais il n'y pouvait rien... Il appréhendait clairement les changements, ne savait pas trop où il en était et ne voulait pas se perdre, mais clairement, ce n'était pas le plus simple, surtout quand son cerveau carburait bien trop vite sur tout et n'importe quoi... Quand il avait l'impression d'être seul face à une situation qu'il savait devoir changer mais le vouloir n'était pas suffisant... C'était d'ailleurs très ironique comme c'était Eliott qui montrait des signes de craquages alors que c'était lui même qui était coincé... Il eut envie de faiblir de ses positions pour le consoler, lui dire que c'était pas grave, mais la colère était encore bien trop présente et les mots prononcés continuaient de la raviver... Est ce que l'homme de sa vie avait conscience qu'il portait toujours son passé, malgré le combat qu'il menait pour le laisser derrière, justement? Il n'en était pas sûr...

"Ma zone de confort nous a sauvé la peau, je te rappelle! Pour une fois dans ta vie, mets toi réellement à ma place, essaye de te figurer ce que j'ai pu vivre et peut être que tu comprendra d'où ça vient! Et oui, j'ose te le dire parce que c'est vrai, l'armée me manque, mon boulot la bas me manque! Et non, j'aurais pas préféré être la bas plutôt que d'être avec toi ici, mais tout n'est pas blanc ou noir! Tout peut pas être ramené à une question avec deux choix derrière!"

Il avait clairement envie de l'attacher a une chaise et de lui raconter jour après jour les coups, les brimades, les mots durs, la peur... Il croyait quoi, que ça lui faisait plaisir d'en être là? Il se repliait dans sa peur du changement, il l'admettait, mais parce que l'inconnu pouvait être dangereux avec un enfant à charge.. Déjà qu'il lui offrait pas la vie qu'il voulait, à son fils... En partie à cause d'Eliott, fallait pas se mentir, mais il était passé au dessus de ça pour voir plus large... Malheureusement, le nuage du soir était énorme et il avait du mal à voir derrière... Il savait que l'engueulade ne conditionnait pas la suite de la relation, fallait pas déconner non plus, mais si lui devait faire des efforts, il allait pas être le seul parce que tout ce bordel ne serait pas arrivé s'il ne s'était pas retrouvé coincé avec sa colère. Il serra les dents en sentant sa main sur sa joue. Non, il n'avait pas envie de ça, mais il ne se dégagea pas... Il attendit qu'il termine, le regard planté dans le sien et quand Eliott fit mine de partir, il rattrapa son poignet pour qu'il écoute au moins ce qu'il avait a répondre.

"Tu crois que je ne m'en veux pas Eliott? Que ça me plait de pas arriver à tenir mes nerfs en toute circonstance? Et si t'es là pour Noah, ce soir, t'es pas là pour moi. Tu as provoqué cette engueulade en insistant. Alors réfléchis aussi si ça valait vraiment la peine de me prendre frontalement comme ça."

Il le lâcha et se ralluma une clope en le regardant rentrer. Ca pulsait de partout en lui et il lui en voulait pour ça. Il se savait têtu, mais à bout de nerfs comme ça, il réagissait bien mieux à la douceur et Eliott avait clairement fait l'inverse... Et ce qui était fait était fait. Il allait devoir redescendre d'encore plus haut qu'il n'était en entendant son fils hurler et ça allait pas être une mince affaire. Il rentra quelque minutes plus tard et sentit un vent de panique l'envahir. Il était parti? Vraiment? Il se força à voir froidement la situation et non... Ses affaires étaient encore là... Il était probablement juste allé faire un tour avec le petit... Il monta prendre une douche, tellement tiraillé par ses sentiments que la reflexion était clairement impossible... Il avait vu le paquet de papiers qu'il lui avait laissé et l'avait déposé sur sa table de nuit après avoir rapidement parcourut la liasse. Génial, il avait fait des recherches pour lui... Et il attendait qu'il soit au fond du trou pour le lui signaler? Il ne niait pas qu'il avait tenté de lui en parlé ces derniers temps, justement, revenant trop souvent sur le sujet sans que ça soit concret pour le mécano... C'était justement tout le souci... Il lui fallait les solutions avant les propositions parce que comme ça, il savait qu'il pouvait envisager de s'y engager... Il allait devoir prendre le temps de faire un rappel en psychologie Parker à l'anglais et ça l'épuisait d'avance... Il avait pas envie de ça ce soir... Il avait juste envie d'aller dormir et de tout oublier jusqu'au lendemain matin... Mais on ne lui laissait pas ce choix... Il laissa ses larmes couler sous la douche, alors que l'eau brulante rougissait sa peau... Fallait vraiment parler après ça? Il devrait peut être envisager de manger un peu aussi... Se rappeler de comment vivre alors que le cerveau tendait à l'extinction...

Il regagna le rez-de-chaussée, le coeur lourd. Même pas six mois qu'ils étaient remis ensemble que ça flanchait déjà? Génial la perspective de garde partagée... Il dramatisait, il le savait, mais son esprit prenait le large dans la connerie quand il était dans cet état et il se concentra sur le remplissage de son bol de céréales et de son café avant d'aller attendre le retour de ses deux hommes dans le canapé... Pas comme s'il pouvait faire grand chose de plus, là tout de suite...

He said, "Let's get out of this town
Drive out of the city, away from the crowds"
I thought heaven can't help me now
Nothing lasts forever, but this is gonna take me down

Adam Parker &  Eliott Lloyd  

Ne pas répondre. Ne pas entrer dans l’escalade. Blessé mais silencieux. Adam est resté un an avec lui. L’anglais ne connaissait même pas son existence. Que dire de plus? Qu’il en avait vraiment aucune idée de ce qu’il avait vécu ici et là bas, avant, l’armée, et toutes les merdes qui ont suivis? Le choix, il aurait dû le faire en restant à ses côtés, en ne partant pas à l’autre bout du monde pour risquer de se faire sauter la gueule. Ne pas l’avoir laissé. Deux fois. Putain pourquoi c’est si vif aujourd’hui? La brûlure au fond de sa gorge, remontée acide. Ne pas laisser les mots sortir, ne pas tout gâcher d’un coup parce qu’il avait peut-être envie que ça pète. Sabotage extrême entièrement possible de la part du joueur anglais. Ravisé. Il en avait déjà trop dit, dans tous les cas. Il avait provoqué l’engueulade, lui, c’était de sa faute et même s’il avait envie de lui foutre dans la gueule qu’une engueulade ça se fait à deux.
t’as raison. Bonne douche.
Adam lui en voudrait pour ça, pour ne pas avoir répondu à tout ce qu’il avait pu lui dire, pour avoir choisi une autre solution. Lui dire quoi faire, aller se doucher, prendre son temps, se changer les idées, avancer rmentalement, ne pas se rentrer dedans, ne pas dire des choses qu’ils pourraient regretter l’un et l’autre. Noah. C’est lui le plus important à cet instant. Pour ça qu’Eliott était parti, en lui laissant une piste, comme le petit poucet, troquant les cailloux par de la documentation et une carte de visite.

Adam faisait fort. Un peu trop fort. Eliott croyait pourtant avoir tout vu dans sa vie niveau "guilt trip”, en vivant des années entre sa mère et sa grand-mère en Angleterre. Relations toxiques entre deux femmes qui n’ont réussi à se comprendre, et dont la principale source de conflit était justement… Eliott lui-même. Dès le début, il avait senti que son existence était problématique, qu’il n’aurait pas dû être là si les choses s'étaient déroulées correctement. Mary Lloyd n’aurait pas dû tomber enceinte à 16 ans et demi, n’aurait probablement jamais dû cacher cette grossesse à sa mère avec qui elle vivait sous le même toit, seules, depuis le départ de sa grande sœur pour les Etats-Unis des années auparavant. Parce que Mary avait pas encore l’âge de prendre la décision d’aller vivre avec son père à l’autre bout du monde, mais elle pouvait avoir un gosse à elle. Elle l’avait fait, dans la peur, la panique, avait tout caché jusqu'à ce que ce soit trop tard. Une chose était dure, jamais il ne ferait vivre quelque chose comme ça à son fils… à Noah. Jamais il ne lui ferait sentir comme si sa naissance avait été problématique bien qu’imprévue. Adam marque un point, il n’avait pas été là Eliott, il avait manqué tellement de sa vie et essayait de s’imposer comme deuxième père.. Non. Il avait accepté la place de deuxième père qu’Adam lui avait offerte.

Pourquoi, cependant, se sentait-il totalement illégitime à cet instant?

Les mains agrippées sur la poussette, chassant les larmes d’un revers de manche de temps en temps. Il était beau le Eliott, les yeux rougis, marchant bien trop vite pour la promenade d’un bambin qui essayait de communiquer dès qu’il en avait l’occasion, dès que la douleur lui permettait d’arrêter ses propres sanglots. Arrêté sur un coin de rue calme, Eliott s’était tourné vers son fils, accroupi devant lui, pour lui rendre sa tétine qui était tombée à coté de lui dans la poussette. Je t’ai entendu rire quand je suis allé trop vite sur la bosse hein…c’est pas bien de te foutre de moi… tu dis rien à papa, ok? J’crois que je vais devoir resserrer la roue avant après ça. T’as raison, on devrait passer au Dunkin Donuts. Ça ira mieux après. Il s’était fait un monologue, imaginait les réponses du petit, comme d’habitude. Mais à chaque fois, Noah lui souriait et mettait sa dose de paroles incompréhensibles.
Sur la douzaine de donuts achetés, 9 et demi virent la maison des Parker. Noah était responsable pour un demi du donut simple au sucre, pendant qu’Eliott s’était chargé des deux autres. Rare qu’il fasse une entorse à ses principes en termes de nutrition, circuit court, bonne bouffe et compagnie. L’appel du sucre avait été trop grand. D’ailleurs, Noah devait être comme son père car le réconfort de la nourriture sucrée l’avait fait tombé dans un profond sommeil, si bien qu’Eliott n’avait pas osé le sortir de la poussette en arrivant, il avait juste retiré la boîte de pâtisseries et l’avait mise en position allongée, dans le couloir. Un endroit comme un autre pour faire une sieste. La boite en offrande, il la déposa sur la table basse devant un Adam douché, café et bol de céréales en mains. Repassant derrière le canapé, Eliott déposa un baiser dans ses cheveux, sur le haut de son crâne, une main sur son épaule, caressant sa nuque du pouce. c’est Noah qui a tout mangé, c’est absolument pas moi qui ai tapé dans ceux au citron… Grand fan de tout ce qui est fruité, en général, le garçon laissera toujours le chocolat ou caramel à Adam. Il prend volontiers le citron et d'autres saveurs moins intenses. Sa deuxième main rejoignit la première et cette fois il enlaça le cou du texan, par derrière, passant ses bras autour de lui, tête contre la sienne. je suis désolé bébé…je voulais pas que ça se passe comme ça ce soir… j’en ai juste marre de te voir malheureux et d’être impuissant… ça me rend malade… et parfois j’oublie de me mettre à ta place…mais stp… quand t’auras envie, ou du temps… regarde ce que j’ai laissé. Je sais que t’aime pas ça,,,mais on est une équipe et je te soutiendrai. Pour tout. Humainement, financièrement, tout pour qu’Adam sorte de cette spirale et redevienne le soleil qu’il était.

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Adam Parker &  @Eliott Lloyd  

Fort heureusement, il n'eut pas trop longtemps pour se perdre dans ses pensées avant que la porte ne s'ouvre à nouveau. Il avait à peine touché à son bol, mais avait vidé les trois quarts de son café, habité de pensées qui se faisait de plus en plus mortifères pour son esprit. La perspective de la mort de son couple était quelque chose qui le plongeait dans un état de détresse émotionnelle très avancé et il devait rivaliser d'astuce pour ne pas laisser l'irrationalité prendre le pas... Eliott allait revenir avec Noah. Il n'allait pas le planter là... Il avait laissé les papiers en signe de... de quoi au juste? De paix? Il savait même pas... Eliott voyait le haut de l'iceberg, mais visiblement, il pensait aussi qu'il ne voulait pas du changement, qui était pourtant nécessaire... Et c'était si différent de ça en fait... Il allait devoir le lui faire comprendre. Déjà qu'il résistait bien moins aux situations problématiques qu'avant... Eliott ne l'avait pas vu pendant ces six mois où pleurer était ce qu'il faisait le plus sur une journée... Il avait l'habitude du Adam qui ne montrait rien ou pas grand chose, qui explosait rarement et quand ça arrivait, c'était véritablement bref et il endiguait lui même le processus... Mais maintenant, il ne faisait plus ça de la même manière... Parce que la colère refoulée était devenue sa plus grande ennemie et qu'il la craignait comme la peste... Parce que devenir père lui avait appris qu'aucune larme n'était vaine et que par dessus tout... Il était quelqu'un de sensible, malgré sa capacité à encaisser toutes les conneries que la vie lui avait mis en travers de la gueule pendant des années.

Toujours en tailleur, la tasse coincée entre ses jambes, il le regarda revenir, seul. Bon, bébé devait surement dormir, il l'aurait pas largué dans un coin... Le laisser dans la poussette pour se reposer restait le meilleur plan. Il engouffra une autre cuillère de céréales, qui était beaucoup trop ramollies à son gout... Surtout quand on lui foutait une boite de donuts sous le nez... Il aimait pas forcément la tentative de séduction comme ça, mais bon... Il s'accordait avec lui même pour dire qu'il y avait besoin d'une discussion posée et si Eliott faisait un mea culpa, il allait pas l'envoyer chier.

"On va quand même éviter de lui donner le même travers que moi... Je risque de me faire taper sur les doigts par le médecin un jour..."

Parce que c'était une possibilité plus que probable, surtout s'il pouvait pas recommencer à faire du sport correctement avec sa jambe... Ca aussi, c'était un truc qui le plombait sérieusement... Mais il avait pas forcément le luxe de se bloquer un mois au moins pour retrouver sa pleine mobilité... Que de soucis depuis qu'il vivait ici, sérieusement... La question ne se serait pas posée longtemps à Staten, il y aurait eu du monde pour gérer Noah, une maison ou être... La, il y avait quand même un loyer à payer, un enfant à s'occuper et un deuxième père qui travaillait... Plus tout le reste de la logistique... Ca lui prenait tellement la tête, sérieusement... Il allait devoir parler de ça aussi... Il frissonna un peu en sentant le pouce d'Eliott contre sa nuque et se pencha pour poser son bol et finir sa tasse. Il la laissa aussi sur la table basse et laissa aller l'arrière de sa tête contre l'épaule d'Eliott. Il l'écoutait et ne savait pas comment lui expliquer où était le problème dans tout ça... Il comprenait qu'il était pas agréable en soi pour l'instant, mais c'était un peu l'arbre qui cachait la forêt... Il posa sa main sur son avant bras, caressant doucement sa peau avec son pouce.

"Tu te rends bien compte que le travail, c'est pas le seul souci, mmh? C'est clair que pour le moment, je m'y épanouis absolument pas parce que je suis en train de changer aussi... Noël m'a foutu un sacré coup l'air de rien... Puis mon anniversaire qui était génial... Et je dois gérer tout ça par rapport à moi même, mes perspectives, nous deux, le petit..."

Il ferma les yeux parce que ça commençait à devenir dur pour lui, l'air de rien... Il était en train d'avouer que passer Noël avec leurs familles, puis rentrer à Détroit, ça lui avait fait mal... C'était peut être aussi ça, le craquage d'anniversaire... Loin d'être désagréable, mais une façon d'exprimer ce quelqu'un qu'il devenait doucement mais surement... Sauf que Détroit, c'était pas la meilleure ville pour être fabuleux et le poids du secret, notamment au boulot, ça devenait compliqué... Il avait pas envie d'éduquer Noah dans la peur...

"Tu as l'air de penser que je ne veux pas changer, que je me cache derrière des excuses... Mais c'est totalement faux... La différence, c'est que je ne veux pas m'embarquer dans un truc dont je ne suis pas sûr, parce qu'un toit au dessus de la tête de ton fils et de la bouffe dans son assiette, ça passera toujours avant tout le reste. Et surtout, ça passera avant mon bien être... Il a rien demandé à la vie ce petit et moi... J'ai pas toujours fais les meilleurs choix... Mais j'ai fais celui de le rendre heureux à tout prix, quoi qu'il puisse m'en couter..."

Ils avaient pas forcément eu l'occasion de parler de ça, de comment Adam vivait sa paternité, comment il l'appréhendait... Et au fond, elle était fort sacrificielle... Tout pour l'enfant et qu'importait le père... Peut être parce qu'il n'avait pas été le choix de ses parents, d'une certaine façon... Il serra un peu les doigts sur la peau de l'anglais.

"T'as fais des recherches, pourquoi tu m'as pas clairement dit ça, plutôt que de me dire que j'avais des possibilités de changements? J'ai besoin de concret pour pouvoir envisager du changement et à force, tu m'as braqué, parce que j'avais pas l'impression que tu comprenais le souci... J'ai... beaucoup de mal à me confier sur ce que je ressens, tu le sais... et t'en as pas l'habitude... mais je peux pas apprendre à gérer mes démons si tu peux pas me laisser d'espace pour ça..."

Il avait tenté de maitriser le tremblement de sa voix, mais ça devenait compliqué... Il pensait avoir tout pleurer sous la douche, mais visiblement, ce dont il avait besoin, ben c'était là ou il était en ce moment... Comme il le pensait, la douceur était la solution et le craquage rampait doucement.

"Je t'aime Eliott, plus que tout... Mais il y a des combats que tu pourras pas mener à ma place... Et où tu pourras même pas vraiment m'aider... Mais si tu me le fais payer parce que tu te sens impuissant... Ca m'aidera encore moins, tu comprends? Je me sens déjà désemparé face à pas mal de choses actuellement et je peux pas tout affronter en même temps... J'ai peur de dérailler et de plus arriver à gérer... et que tu me laisses derrière... Alors que j'ai désespérément besoin de toi..."

Et là, il serait pas vraiment capable de continuer. Il y avait surement encore beaucoup de choses à dire mais les larmes avaient gagné et il serrait les dents pour retenir les sanglots qui secouaient ses épaules. Il était beau tiens le soldat, incapable de rester stoïque... Mais il devait se faire violence pour justement laisser sortir tout ce qu'il renfermait depuis bien trop longtemps... Peut être qu'il finirait par se décider à aller voir un psy... Peut être pas... En attendant, il était accroché au bras de son amour, incapable d'entraver les pleurs qui se faisaient désormais entendre dans le salon.

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Adam Parker &  Eliott Lloyd  

Tout le moment passé en dehors de la maison, Eliott avait cogité. Peut-être un peu trop, et peut-être un peu trop intensément. En vrai? Il s’en voulait. Pas d’avoir cherché Adam ce soir, mais pour tout. Détroit, avoir déménagé, avoir poursuivi égoïstement un chemin qui avait foutu sur la touche les personnes les plus importantes de sa vie. Pourtant.. Adam était venu… Kit était venu.. .Pourquoi? Il les mérite pas. Et il aurait jamais dû leur imposer ça d’une façon ou d’une autre. Adam aurait été plus heureux à New York, avec sa famille, qu’ici, à ramer, à se faire du mal, à faire des heures dans un job qu’il n’aimait pas. La culpabilité au fond du ventre, il avait essayé de la calmer à coup de donuts industriels, ce qui lui faisait monter une autre culpabilité. Eliott est une arnaque, voilà, c’est dit. Monsieur j’achète des thés issus du commerce équitable, je consomme en circuit court quand possible et je mange pas de viande et très peu de produits transformés…se faisait une boulimie sucrée de la pire espèce dès qu’il ne gérait pas ses sentiments. Il avait même failli la balancer dans une poubelle avant de rentrer, la boite. Mais Adam… c’est Adam. Il sait qu’il aimerait. Et en tout cas… c’était plus appétissant que son bol de céréales ramollies. Noah est en très bonne santé…et je lui ai pas laissé le manger entier… Et une autre dose de culpabilité, mauvais père, voila. Enfin, père, ça se trouve avec tout ça, Adam lui retirerait ce droit? Peut-être. Ou alors il est bien trop dans sa tête pour avoir des pensées cohérentes et il faut qu’il arrête de penser à lui.

Penché dans le dossier du canapé, bras autour du cou de son homme, il s’était excusé, comme un gosse qui avait fait une connerie, alors qu’au fond, il n’avait pas eu que des torts non plus. Il baissait juste sa garde, acceptait d’être celui qui faisait le premier pas, avec sa solution qu’Adam rejetterait probablement mais il ne saurait jamais s’il n’essayait pas. C’était plus au tour de l’anglais de parler, juste, de l’écouter, d’imprimer tous les mots qu’il avait à lui dire, sans réagir trop brusquement…Noel, ouais…le retour aux sources…Il était à deux doigts de lui dire qu’ils avaient qu’à rentrer à New York mais il s’en sentait incapable. Lloyd n’a plus la force de bouger et de reconstruire, mais il aurait celle de le soutenir, ici à défaut de pouvoir lui offrir une vie ailleurs.
mais bébé, ton bien être est essentiel à notre fonctionnement. Et surtout à celui de Noah…t’as fait tellement de sacrifices depuis qu’il est né, t’en as même fait pour moi quand t’es venu ici…maintenant c’est à mon tour d’être là et te soutenir dans tout le reste…. J’te promets que Noah manquera jamais de rien. On est deux, on est une équipe… laisse moi aussi prendre en charge ma part… et même ta part avec si besoin. Tu peux te reposer sur moi. Je préfère tout payer que de t’avoir te tuer mentalement et physiquement dans un travail et une situation qui te pèse.
La fierté d’Adam et ses sacrifices ont payé, Noah va bien, Noah a un toit, à manger, et peu importe les mois difficiles ils sont là. Eliott aimerait cependant qu’il n’oublie pas qu’en lui donnant les papiers d’adoption il lui a aussi donné des responsabilités et l’anglais est plus que prêt. Bien sûr, il aurait dû en parler à Adam avant…les recherches, les documents. Il n’a rien voulu lui imposer, juste ouvrir le dialogue, et avait échoué. La peur qu’il le prenne mal, qu’il pense qu’il veuille décider de son destin à sa place.

j’essayais justement de te laisser de l’espace,, Adam…si j’étais venu te voir avec toutes les solutions en te disant “tu dois faire ça” tu m’aurais envoyé chier, non? J’aurai du essayer, j’aurai du t’en parler avant et j’en suis sincèrement désolé… je voulais savoir si c’était possible.. J’en ai entendu parler… y a pas si longtemps que ça… par une personne que j’ai rencontré dans un groupe de paroles…de vétérans…
Ca, il ne lui en avait pas parlé non plus. Probablement parce qu’il n’y est plus allé depuis plusieurs mois, probablement parce qu’ils n’étaient pas encore à ce stade dans leur relation, peut-être qu’il avait eu peur de lui avouer. Il avait gardé quelques contacts.
En entendant la voix d’Adam se briser, et ses sanglots résonner dans la pièce, il ne put plus vraiment retenir les siennes, resserant son étreinte sur lui, deposant ses lèvres dans son cou, cacher son visage contre lui et murmurer.
je suis là bébé.. T’es toute ma vie… je t’aime plus que tout.. Si tu savais à quel point je m’en veux de t’avoir fait du mal là… Un soupir contre lui, tout en le gardant dans ses bras, le laisser reprendre son souffle malgré les sanglots. jamais je te laisserai derrière. Jamais… plutôt crever que d’être sans toi… j’crois qu’il est temps qu’on admette qu’on fonctionne pas bien l’un sans l’autre, hein. La peur qu’Adam le laisse était toujours présente, et là il se rend compte qu’ils la partagent. Il fallu de longues minutes avant que l’anglaise desserre son étreinte pour se reculer , le lâcher le temps de venir lui faire face, a genoux devant lui, à prendre son visage dans ses mains, caressant ses joues avec ses pouces, osant croiser son regard d’un bleu devenu orageux par les larmes

on va y arriver… tu vas y arriver… t’es le mec le plus merveilleux, le plus fort, le plus aimant, et même le plus sexy de cette putain de planète Adam Jackson Parker. T’es mon putain de modèle depuis que j’étais un gamin de 15 piges paumé dans un pays que j’connaissais pas, avec des gens que je connaissais pas…t’es mon tout, mon ancre, l’amour de ma vie…je te laisserai pas couler, je te laisserai pas te sentir mal. Je ferai tout pour que tu t’aimes au moins à 50% de ce que je t’aime. Tu serais imbuvable si tu t’aimais autant que moi…mais je te le pardonnerai…parce que ca serait normal. Tu peux tout faire. Tu vas tout faire, et je serai là pour te tirer vers le haut et te voir réussir. Et Noah aussi.
Tant pis pour ses larmes, Eliott pleure devant un film alors quand c’est celui de sa vie qui se déroule là, c’est encore pire. Il ne prend même pas la peine de les essuyer, ils sont dans le même état. Il a besoin de le prendre dans ses bras, et c’est ce qu’il fait, il vient poser ses lèvres sur les siennes en l’enlaçant, le serrant beaucoup trop fort. Son coeur battait aussi bien trop vite, et il pouvait entendre la même chose du coté d’Adam. De toutes facons, c’est comme ça, eux deux, non? Depuis toujours, depuis la première fois qu’Adam avait posé les yeux sur Eliott, depuis la première fois qu’Eliott avait osé lui dire qu’il lui plaisait, même si c’était pas une fille, depuis leur premier baiser et fous rire. Jamais il ne pourrait vivre sans lui et toutes les tentatives du passé ont été vaines. C’est comme ça. Ça sera toujours Adam pour Eliott, peu importe les expériences, peu importe la liberté qu’ils donnent à leurs corps, peu importe les engueulades ou les différents. Il le savait.

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Adam Parker &  @Eliott Lloyd  

C'était des moments difficiles à passer et il se sentait tellement perdu au milieu de tout ça... Il avait besoin d'Eliott, de son soutien, de sa compréhension... Qu'ils communiquent, en résumé... et c'était vraiment compliqué quand il se fondait dans son mal être et que l'anglais se frustrait de ne pas arriver à l'en faire sortir... mais peut être qu'après ce soir, ils auraient plus facile... Il avait haussé un peu les épaules quand il s'était justifié de ne pas avoir donné un donut complet au petit, espérant qu'il comprenne que c'était pas grave dans tous les cas... Il parlait plus de lui même que de Noah d'ailleurs... Il avait des sales habitudes, elles étaient ancrées et il ne faisait globalement rien pour les combattre parce qu'elles faisaient partie de lui en quelque sorte. Des petits réconforts intérieurs avec lequel il composait pour ne pas peter les plombs au quotidien, depuis qu'il était ado... Ses insécurités remontaient à tellement longtemps que ce n'était pas simple pour lui de faire le tri aujourd'hui. Certaines n'avaient plus lieu d'être s'il y réfléchissait, d'autres s'étaient aggravées et étaient légitimes... Mais pour faire le bilan, il devait se poser dessus et il avait très peur de ce qu'il pourrait découvrir... Se rendre compte que certaines parties de lui étaient définitivement cassées ou, au contraire, trouver des trucs qu'il ne voulait pas voir... Compliquée était l'histoire de Parker et de son esprit. Il avait affronté certaines choses trop tôt dans sa vie et s'était reconstruit sur cette base, considérant que le mal n'était pas dans un autre camp que le sien... Enfant de 8 ans au bord de la tombe parce qu'on avait décidé pour lui d'une connerie... Une vingtaine d'années plus tard, il le payait au prix fort et pas que lui... Mais il n'arrivait pas à l'exprimer correctement et s'enfermait dans un mutisme borné jusqu'au point de rupture. Ce point qui était atteint ce soir.

"C'est pas une question d'argent Eliott... Je n'arrive pas à concevoir ma vie autrement qu'en me sacrifiant pour les autres, parce que c'est ce que j'ai toujours fais... Pour mes parents, pour ma soeur, pour ma mère, pour toi, pour ma carrière, pour mon fils, pour ta liberté, pour ma tranquillité d'esprit, pour ta carrière, pour la libération de ma famille... Je le reproche à personne, c'était mes choix et j'en ai payé le prix et j'ai juste... Besoin de respirer maintenant... Reprendre mon souffle... Je sais que c'est pas toujours simple pour toi mais elle est loin l'époque ou j'encaissais tout..."

A force de trop encaisser, il se fissurait et il le constatait à son grand désespoir... Eliott avait réagit, piqué au vif plus tôt dans la soirée, mais il était là maintenant... Tout ce qu'Adam pouvait espérer, c'était que les aveux ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd, parce qu'il avait besoin de lui, à plus d'un titre. Malgré tout, il avait envie de se taper la tête au mur devant le manque de nuances du journaliste... Bien sur qu'il haïssait qu'on essaye de le forcer à prendre des décisions sans questionner ses choix, merci le géniteur pour ça, mais il n'était quand même pas si inaccessible Par contre, l'anglais allait clairement devoir apprendre à lui parler plutôt que de faire ses plans dans son coin et de disperser des miettes de pain.

"Bien sur que tu te serais fais envoyer chier si t'avais débarqué avec des ordres, mais j'étais loin d'imaginer que tu avais fais ces maudites recherches... et un groupe de vétérans? Sérieusement? Pourquoi tu me parles pas des choses positives que tu fais pour essayer de... comprendre, je suppose... ou te rapprocher de moi... S'il te plait Eliott... Faut que tu me parles du positif quand il y en a, plutot que d'attendre que ça dérape..."

Il comprenait pas son homme parfois... Oui, l'armée, ça avait été un souci entre eux, depuis le début, depuis la première fois qu'Adam était revenu auprès de son amour de jeunesse... Il avait pris le pli de ne plus parler de ce qu'il avait pu voir, vivre et ressentir quand il était la bas... C'était parfois des beaux moments qu'il enterrait aussi... Il ne pouvait pas dire que ce n'était que des années de galère et de mauvais moments, c'était faux... Mais ça, il le gardait pour lui, parce qu'il pensait qu'Eliott ne voulait simplement pas en entendre parler parce que basiquement, l'armée, c'était ce qui les avait séparés... Mais en fait, de son côté, il cherchait aussi à comprendre apparemment, mais pas auprès d'Adam... et ça le laissait dubitatif... Pourquoi chercher ailleurs les réponses qu'il pouvait avoir là? Peut être que c'était plus simple comme ça, avec des anonymes, mais le savoir, ça aurait surement aidé l'ancien soldat dans sa quête d'accord de toutes les foutues parties de lui même... D'arrêter de culpabiliser d'être fier de ce qu'il avait fait de sa vie pendant dix ans... Parce que merde, il était fier d'avoir servi pendant toutes ces années. Il avait sauvé des vies, aider des gens... il n'avait pas à rougir de ça... Mais compliqué d'afficher quelque chose dont sa moitié ne voulait pas entendre parler... Hé oui, c'était un drapeau étoilé et pas arc en ciel, mais est ce qu'il n'avait pas aussi ce droit? Trop de questions qui se transformait en torrents salés sur ses joues. Il crevait de trouille qu'Eliott finisse par se dire qu'il avait plus besoin de lui, ou qu'ils étaient trop différents dans le fond... Ouais, les jours étaient plus lourds à porter et la signature sur les papiers d'adoption ne le rassurait plus assez pour le garder rationnel... Et ça le rendait dingue parce qu'il y avait cette lutte incessante en lui... Quand ça allait, il ne voulait pas en parler parce que justement, ça se passait bien et quand ça n'allait pas, la colère prenait le pas sur la communication, mais là, c'était retombé et les mots que le brun lui murmurait, il voulait y croire, s'y accrocher, mettre au tapis la petite voix qui disait que moins d'un an avant, il était parti. C'était vrai, mais maintenant, il était là... et ça lui faisait du bien. Il avait besoin d'entendre ça... Il hocha la tête en reniflant pour s'accorder sur le fait que non, ils fonctionnaient pas séparément... Enfin si, mais c'était pas vraiment efficace... Il finit par relever les yeux quand il le sentit devant lui. Il avala difficilement sa salive et secoua la tête, glissant sa main dans la nuque d'Eliott, effleurant sa peau du bout des doigts. Ca le calmait toujours de le toucher et là, il en avait besoin aussi.

"T'es allé bien plus loin que je ne suis jamais allé Eliott... et ça me va... J'ai pas besoin d'atteindre des sommets parce que mon bonheur, il est avec toi et Noah... Je t'aime et tout ce que je veux qui fonctionne, c'est nous... Qu'on arrive à mettre derrière nous ce qui nous bouffe encore, tous les deux... Je suis pas parfait, mais je t'aime du plus profond de moi même... et j'ai juste envie que tu aimes... tous les petits bouts de Adam, même les pas glorieux ou ceux que t'es pas d'accord avec... J'ai rien de plus à t'offrir... mais c'est pour toujours..."

Il répondit au baiser en le serrant contre lui, le forçant à se hisser dans le canapé pour s'allonger contre lui. Une petite bulle de paix... C'était tout ce qu'il leur fallait à cet instant... Laisser les larmes se tarir et bébé dormir.