What happens in the boxing club stays in the boxing club ft. Finneas (+18)

What happens in the boxing club stays in the boxing club

Finneas Kane & Caleb Morgan

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A force d'enchaîner les soirées alcoolisées depuis l'automne, il devait bien commencer à se rendre à l'évidence, il était plus aussi en forme que dix ans plus tôt. Et même si son foie semblait être constitué aux deux tiers d'acier inoxydable, le reste de son corps commençait plus sérieusement à protester. Ses dernières bagarres lui avaient laissé des souvenirs douloureux un peu partout, et ses muscles protestaient bien plus longtemps qu'autrefois. Sans parler du fait que ses abdos commençaient à s'effacer sous le poids de toutes les pintes qu'il s'envoyait les unes après les autres, et c'était ça qui, plus que sa santé à proprement parler, l'avait poussé à se bouger un peu le cul pour tenter de retrouver une hygiène de vie plus correcte. Au moins le temps de redessiner ses muscles sérieusement, quoi. Il voulu tenter de reprendre ses joggings quotidiens pour commencer, mais cette putain de ville s'était recouverte d'une épaisse couche de neige boueuse qui rendait la plupart de ses tentatives plus dangereuses que de continuer à enquiller les verres au chaud dans un pub. Il avait pas envie de se péter une jambe, alors il décida plutôt d'aller régulièrement faire un tour à la salle de Seamus. Sympa le vieux Seamus, un côté protecteur mais assez discret pour pas que ça lui casse les couilles. Il le connaissait depuis son arrivée à Détroit et il appréciait sa compagnie, ce qui devait être réciproque parce qu'il laissa Caleb profiter de la salle et du matériel autant qu'il le souhaitait, qu'il soit là ou pas d'ailleurs. Le truc pas mal, c'est que Finn squattait là aussi, alors il y avait presque toujours quelqu'un pour s'entraîner.

Ce soir-là, Caleb avait décidé de fêter la fin de la semaine en ramenant un pack de canettes de bières pour lui et le plus jeune, une fois n'est pas coutume, histoire de faire un genre d'apéro avant d'enfiler des gants pour se taper dessus. Il y avait un genre de tempête dehors avec des bourrasques de neige et toutes ces saloperies du nord du pays, alors à côté de ça, la salle de boxe semblait agréablement chaleureuse. Caleb jeta sa veste sur le canapé où Finn dormait après avoir tapé dans la main de ce dernier en guise de bonjour, et il lui colla le pack sur les genoux avant de se laisser tomber sur les coussins en soupirant. Ses fringues étaient trempées et il était pas contre l'idée de sécher un peu avant d'essayer de coller des droites à l'autre corbeau. « T'es tout seul ? » demanda-t-il en secouant un peu la tête, et ses cheveux mouillés par la tempête de dehors dégoulinèrent un peu sur son tshirt. Sans attendre la réponse, il tendit la main vers lui, quémandant une bière. Finn était l'un de ceux dont il était le plus proche dans l'organisation, probablement. Il trouvait quelque chose d'apaisant dans sa présence, ce qui était plutôt agréable parce qu'il avait assez de raisons pour être hyper tendu en ce moment. « J'espère que t'es en forme parce que je vais te mettre une grosse raclée, tu vas rien comprendre. »

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Ca faisait peut-être deux ans qu'il le connaissait, n'empêche qu'il savait pas grand-chose de lui – et inversement. Son passé, tout ça. C'était pas tellement des trucs qui se racontaient facilement entre les membres du gang, enfin, en tout cas Caleb lui ne racontait rien à personne, ou presque. Il avait laissé entendre qu'il venait de Phoenix mais sans préciser vraiment quoi que ce soit d'autre – personne ne savait pourquoi il en était parti ou ce qu'il faisait, là-bas. Et c'était pour le mieux, parce qu'il avait l'intuition que passer d'un gang à un autre serait vraiment très mal vu. Il avait retrouvé une tranquillité relative, ici, et il avait pas envie qu'elle explose en morceaux. Du moins c'est ce qu'il s'était dit pendant deux ans, réussissant même à s'en convaincre lui-même, jusqu'à ce que Victoria le retrouve aux alentours de Noël. Ça avait tout foutu en l'air. Maintenant il ne dormait que d'un œil et il passait le moins possible de temps chez lui – d'où, aussi, sa présence ce soir-là à la salle de boxe. Elle le suivrait pas, ici.

Il fit craquer l'opercule de sa canette et la porta à ses lèvres avec sollicitude, manquant d'avaler un peu de travers quand Finn lui mis un coup sur l'épaule. « Petit con. » Caleb s'essuya la bouche du revers de la main, vaguement troublé par l'accusation moqueuse de son collègue et ami. Il disait forcément ça pour les fois où ils s'entraînaient ensemble, mais ça lui avait quand même foutu un léger frisson d'angoisse sans qu'il comprenne bien pourquoi. Enfin, si. Elle lui disait souvent ça, d'une voix brûlante et perfide, Je sais que t'aimes quand ça fait mal. Venant de Finn, c'était bizarre à entendre. Il secoua légèrement la tête comme s'il était un peu blasé par ses conneries, et haussa vaguement un sourcil quand il se releva pour enlever son pull. C'était pas la première fois qu'il voyait ses abdos, loin de là, et ils devaient pas être très loin d'avoir les mêmes si on peut dire. C'était le seul truc qui sauvait la donne dans son hygiène de vie déplorable et ses habitudes douteuses – faire du sport. Les mauvaises langues auraient sans doute aussi dit que c'était parce que ça faisait mal, mais il leur aurait mis son poing dans les dents. Avec un sourire un peu moqueur au coin des lèvres, il se leva à son tour, et s'approcha pour mettre un léger coup dans le ventre de Finn, comme s'il le testait. « T'as pris un peu, nan ? »

Il ricana et vida ce qui restait dans sa canettes avant de la jeter dans une poubelle un peu plus loin – elle tomba pile dedans, et il serra le poing, victorieux, avant de se tourner à nouveau vers son collègue. « Hein ? » Des fêtes ? Ah, oui. « Oh, nan. Enfin, j'ai rien fait de spécial, j'suis resté là. » Il avait pas de famille dans le coin, et pas d'amis plus proches que celui-là. Il n'y avait que l'ombre de Victoria qui lui était tombée dessus, mais ça, il avait vraiment pas envie de lui en parler – ni à lui, ni à personne d'autre. « Et toi ? T'étais avec ta meuf ? » Il se redressa un peu et enleva son propre pull qu'il balança sur le canapé – pas d'abdos apparents pour lui, juste un tshirt sans manches, un maillot tout ce qu'il y a de plus ordinaire mais qui mettait ses biceps en valeur, clairement. « C'est ton délire ça, Noël ? Les cadeaux les guirlandes et tout ? J'aurais pas cru. T'as eu des cadeaux, alors ? Des Action Man, un circuit de bagnoles ? » Il disait clairement ça pour le taquiner, c'était un truc qu'il faisait souvent avec lui.

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Des abdos aussi durs que les siens ? Il baissa les yeux vers le bout de tshirt que le squatteur de canapé venait de soulever, mais ça n'eut pas vraiment l'air de l’impressionner. « Tssss... continue de parler, t'es meilleur pour ça que pour les pompes. » Gamin. Ça l'amusait de le taquiner comme ça régulièrement, aujourd'hui c'était sur ses muscles parce que le cadre s'y prêtait, mais ça aurait pu être sur n'importe quoi d'autre, sans doute. Le truc sympa avec Finn, c'est que même s'il répondait à ses provocations, ça énervait pas Caleb. Ce qui était étrangement reposant pour ce dernier, qui avait plutôt tendance à s'enflammer au quart de tour avec n'importe qui d'autre. Ils se taillaient, mais c'était tout. Il avait pas envie de lui cogner dessus pour de vrai.

Il ricana à la réponse de Finn sur les Action Men et le suivit hors du bureau, jusque dans la salle elle-même. Il s'était jamais retrouvé là seul avec lui, à bien y penser. D'habitude il y avait toujours d'autres gens, même juste un ou deux, ou Seamus. Mais là, rien du tout. C'était calme, un peu trop même. Le silence était quand même troublé par le bruit du chauffage qui soufflait et par les fenêtres qui tremblaient un peu sous la tempête qui continuait dehors, mais tout ça, c'était quand même une ambiance particulière. Caleb tordit légèrement la bouche quand Finn lui demanda s'il était catholique, l'air d'hésiter. « Pour Isaiah, ouais. C'est tout ce qui compte. » Ses parents fréquentaient bien l'église du coin dans sa jeunesse, de manière plutôt sporadique, mais ils étaient protestants et de toute façon Caleb ne croyait absolument pas en la présence d'un être divin quelconque. C'est peut-être ce qui lui avait semblé le plus difficile quand il avait voulu intégrer les Black Crows – faire croire que tout ce qui concernait Jésus et ses potes avaient le moindre intérêt à ses yeux. Les messes précédant les réunions du dimanche étaient une vraie plaie à ses yeux – qu'il luttait alors toujours pour garder ouverts, comptant généralement sur l'intervention du Saint Esprit sensé habiter les lieux pour bannir la gueule de bois qui lui asséchait la bouche.

Distrait, il écouta de loin quand Finn lui parla de sa meuf, sans vraiment réagir tout de suite. Il savait qu'il en avait une depuis quelques temps, il en parlait parfois, comme maintenant, mais Caleb ne savait rien de plus sur elle, et il ne l'avait jamais vue. Il ne connaissait même pas son nom, d'ailleurs. La vie privée de son pote ne l'intéressait pas plus que ça alors il ne l'interrogeait pas là-dessus, mais c'était pas l'unique raison ; en fait, il aurait vraiment pas voulu lui parler de la sienne, de vie privée. Et en général, c'est ce que les gens attendent en retour quand ils s'ouvrent et partagent des trucs sur leur vie. Pas moyen. Et mine de rien, ça isole de ne jamais rien raconter pour de vrai. Finn avait raison, ça faisait parfois du bien de pas être seul. Enfin... ouais, il avait sûrement raison. Caleb aurait pas pu l'affirmer, vu qu'il était seul comme un chien, lui.

Il cilla quand Finn lui mis une petite tape sur la joue, et lui jeta un regard agacé quand il sauta sur le ring. Petit con. Encore, ouais. Mais les provocations de ce genre ça marchait direct avec lui, toujours. Il se pencha vers la caisse pour prendre de quoi se bander les mains rapidement, lui aussi, et il le suivit sur la plate-forme surélevée.

« Ah ouais, elle est canon ? » Il lui fit un petit sourire en coin en frottant ses mains l'une contre l'autre. A son tour de le chercher un peu pour le chauffer. Pour se battre, hein, bien sûr, quoi d'autre ? « Tu devrais me la présenter un de ces jours. » C'était évidemment bourré de sous-entendus, c'était tout l'intérêt de la chose. Caleb remua un peu ses bras pour les détendre, et puis il leva les poings devant son visage, un petit sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. Il doutait jamais de lui-même quand il était question de cogner sur quelqu'un, même s'il gagnait pas à chaque fois. Contre Finn il était quand même certain de l'emporter sans trop de difficultés – rapport à son ego hyperviriliste et tout ça, et au fait que le second crow présent était plus jeune, peut-être. Il lui envoya encore quelques provocations à la gueule, et puis sans prévenir il s'élança soudainement vers lui, jetant son poing droit en avant. Raté. « Allez, ramène toi, tarlouze, que j'te foute par terre » ricana-t-il alors en sautillant un peu avant de lancer son poing une seconde fois, et encore une, comme une turbine qui aurait démarré au quart de tour. Sa technique était pas des plus réglementaires, mais l'expérience avait prouvé qu'il était pas mauvais niveau résultats purs, autrement dit niveaux coups bien placés qui font bien mal. Évidemment le but c'était pas de faire trop mal à Finn, mais un peu quand même. La douleur ça fait partie de l'entraînement, et Caleb la provoque dans l'espoir de s'en prendre deux fois plus dans la gueule en retour, même s'il l'avouerait jamais. Il obligea Finn à reculer vers les cordes opposées, autant pour l'énerver que pour le forcer à l'attaquer, l'envie de ressentir quelque chose se réveillant quelque part dans son ventre en même temps – et il savait qu'elle disparaîtrait plus tant qu'il aurait pas pris assez cher pour ça.

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Heureusement qu'il y avait toujours à boire après la messe, putain, c'était bien le seul truc qui parvenait à lui faire supporter la monotonie mortelle des discours bibliques du dimanche matin. Heureusement aussi que le business avec les Crows en valait la peine, parce qu'honnêtement, il comprenait pas comment on pouvait s'infliger ça de son plein gré. Enfin. Ça lui donnait l'occasion de digérer sa gueule de bois en testant le truc, genre, en priant pour ne pas dégueuler sur celui qui aurait le malheur de s'asseoir sur le banc devant le sien. Pour l'instant, fallait bien reconnaître que ça avait toujours fonctionné.

Il laissa échapper un grognement en se prenant la première droite, et secoua la tête pour chasser le bref étourdissement qu'elle lui provoqua. C'était aussi douloureux que nécessaire, ouais. Les insultes à base de tarlouze ou de pédale ça marchait toujours pour le foutre en rogne, et c'était toujours aussi les premières qu'il sortait de son catalogue quand il voulait provoquer quelqu'un. La faute à son éducation, sans doute, en grande partie, peut-être pas seulement, mais en tout cas il s'était jamais douté de rien concernant les préférences de Finn, et même s'il le traitait de faggot à tout bout de champ il ne le pensait jamais vraiment. Parce que tout ça, c'était un jeu entre eux, il le savait bien. Mais ça marchait. Un peu trop bien, peut-être.
« T’attends que ça, t’en prendre une par moi, hein Caleb. » « Ferme ta gueule, tafiole, c'est moi qui vais t'en mettre une tu vas moins rigoler ! » Il esquiva son coup, électrisé par la provocation clairement explicite dans son esprit tendancieux, et réussi à le chopper par la nuque pour le projeter vers les cordes. Il ricana et sautilla un peu sur place. Ouais, passer ses nerfs, Caleb en avait bien besoin. Déjà en temps normal c'était le cas, mais ces derniers temps c'était encore pire. Pour preuve, le nombre exponentiel de bagarres auxquelles il avait pris part ces derniers temps, et il avait même pas besoin d'être complètement torché pour ça. Son corps en portait largement les stigmates d'ailleurs, comme Finn put le constater au bout de quelques minutes de combat, quand il retira son tshirt qu'il commençait déjà à tremper de sueur pour continuer à se battre sans ; il avait des bleus un peu partout, à différents stades d'évolution, et aussi des traces de griffures, mais bien plus profondes et plus nombreuses que celles qu'on pouvait récolter lors d'une bagarre, disons, ordinaire. Certaines avaient l'air de dater seulement de la veille.

Il avait l'air de s'en foutre que Finn puisse les voir, cela dit, et il le fixait d'unmi-vénère mi-excité, attendant qu'il revienne l'attaquer. « Ben alors, tu fais ton fragile ? J'pensais que tu pouvais encaisser plus fort que ça... »

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Au début Caleb avait compté les coups comme par réflexe – un pour Finn, un pour lui, un pour Finn, deux, trois, un autre pour lui, encore un, et puis il avait perdu le compte, ou oublié de continuer, parce que ça commençait à aller un peu trop vite et que les enchaînements du plus jeune lui demandaient un max de concentration pour ne pas se faire décoller une dent par mégarde. Il se défendait bien, bien plus que les mecs randoms sur lesquels il cognait la plupart du temps. Et ça avait un côté carrément jouissif pour lui, qui considérait la violence physique autant comme un exutoire que comme une putain de source de soulagement. Ça lui faisait du bien de s'en prendre, il cherchait ça, tout le temps, à moitié conscient seulement de l'origine du truc, mais même pour la moitié seulement il en aurait jamais parlé à qui que ce soit. Il en avait rien à foutre de passer pour un bourrin, un mec violent, un colérique susceptible, ça avait aucune importance ; au final, il finissait par obtenir ce qu'il crevait d'envie de ressentir, et c'était tout ce qui comptait. Pourtant, il avait rien prévu, au départ. Ça devait être un entraînement ordinaire, comme il en faisait régulièrement, et même avec Finn c'était pas la première fois ; mais ce soir-là, y avait un truc différent dans l'air, une tension qu'il nourrissait en redoublant le nombre de droites qu'il tentait de lui mettre, en le poussant avidement vers les cordes sans laisser le moindre espace à un instant de respiration, pour l'un ou pour l'autre.

Et puis ils avaient été quand même obligés de se séparer un instant pour reprendre leur souffle, et Caleb avait fusillé Finn du regard quand ce dernier avait retiré son tshirt, lui aussi. Juste par provocation, sûrement, ouais, forcément, et il avait serré sa mâchoire un peu douloureuse après une droite bien placée en suivant du regard les gouttes de sueur qui coulaient le long du torse du plus jeune. Comme s'il avait envie de l'engueuler pour ça, pour une raison aussi sibylline qu'irrationnelle.

« Arrête de me mater comme ça on dirait que t’as envie de me baiser. Pas mon genre mais tu peux me sucer si tu veux hein. » Caleb avala sa salive en sentant tous les muscles de son corps se tendre douloureusement. « Ferme ta putain de gueule, c'est toi qui va me sucer espèce de petite salope » grogna-t-il en crevant d'envie de lui faire ravaler ses paroles, hyperirrité de se faire traiter de pédale à son tour. Il supportait pas ça, et c'était rien de le dire. « Et arrête de parler enculé, frappe-moi ! » Si t'y arrive, petit con. Il traversa d'un bond l'espace qui les séparait pour se jeter sur lui, le foutant par terre d'un coup d'épaule brutal pour lui tomber dessus l'instant d'après ; les règles du noble sport volèrent alors complètement en éclats parce qu'il commença à cogner Finn directement au sol dans une parodie de catch anarchique, jusqu'à finalement sembler s'épuiser en premier et se retrouver à son tour coincé en dessous, haletant et transpirant.

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Il fronça le nez quand Finn eu l'audace de lui remettre des petites claques bien humiliantes sur la joue, et le suivit du regard quand il se releva pour s'éloigner et descendre du ring. Caleb avait eu l'impression que le temps s'était arrêté pendant un instant, infime, quand il avait eu Finn au-dessus de lui, et puis il lui avait dit ça, je vais te laisser avant que tu bandes. Le fils de pute. Le gros bâtard. Comment il pouvait oser supposer un truc pareil, hein ? Comme si c'était POSSIBLE, putain. Un vague de colère inquiétante se répandit dans tout son corps, enserrant chacun de ses organes au passage, et Caleb se releva alors lentement à son tour, sans lâcher le plus jeune du regard. Il rigolait plus, maintenant. Le pire, c'était pas qu'il ait osé lui dire ça. Des provocations ils s'en jetaient à la gueule sans arrêt, surtout quand ils se cognaient dessus, c'était stimulant et Caleb avait besoin de ça, non, le pire, c'était que cette fois, Finn avait raison et qu'il sentait vraiment un début d'érection entre ses cuisses. Quand il s'en rendit compte, il se sentit incroyablement en colère. Le genre de colère qui fait pas du bien et qui lui fait faire des conneries. Le truc impossible à maîtriser, celle qui lui attirait souvent des problèmes. Et toute cette colère était dirigée droit sur Finn. Il allait payer le fait de l'avoir fait réagir comme ça. Parce que c'était de sa faute. Forcément.

Caleb serra les dents sans répondre à ce qui ressemblait un peu à un compliment sur le fait qu'il cognait fort – il aurait pris ça comme un compliment, lui, en tout cas, mais à ce moment-là il était obsédé par autre chose. Une rage brûlante de frustration, un truc qui lui donnait envie de hurler, mais il resta silencieux et franchit en quelques pas la distance qui le séparait de Finn. Là, il saisit l'épaule de son collègue, plantant ses serres de corbeaux dans sa chair pour le projeter de toutes ses forces contre le mur le plus proche, se précipitant alors dans son dos pour l'écraser contre ce dernier sans aucun ménagement. Sa seconde main saisit la nuque de Finn qu'il serra d'une façon particulièrement dominante, sans aucune douceur ou précaution, et son souffle s'emballa un peu alors qu'il rapprochait sa bouche de son oreille pour se mettre à gronder d'une voix menaçante. « Je suis pas une putain de tafiole, pauvre connard. T'entends ?! Fous toi ça dans le crâne. Je vais t'éclater, putain. »

Comme si ça pouvait suffire à annuler le fait que Finn pouvait le sentir sûrement très clairement contre ses fesses. Comme si ça donnait pas juste l'impression risible qu'il essayait de se convaincre lui-même. Compressé par la fureur et l'incompréhension, Caleb écrasa encore un peu plus son corps contre le dos de Finn, sans savoir lui-même ce qu'il était en train de faire. Il aurait voulu lui faire payer pour sa propre excitation, le cogner pour lui faire ravaler ses paroles, lui montrer que c'était lui la pédale dans toute cette histoire, et encore une quantité de choses toutes plus absurdes et paniquées les unes que les autres. Parce que ouais, à travers tout ça, il crevait de peur. De peur et d'envie, putain.

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Finn avait raison, il aurait vraiment fallut être insensible pour ne pas noter la rudesse que Caleb appuyait férocement contre les fesses de son collègue, comme si cela avait pu lui faire mal à travers ses fringues ou quelque chose du genre, ou en tout cas affirmer une certaine dominance de sa part, quitte à se trahir complètement. C'était trop tard pour le cacher de toute façon, et ça Finn semblait bien l'avoir compris. Mais peu importe ; si Caleb se persuadait que c'était l'autre qui avait tout fait pour qu'il se retrouve ainsi, alors il n'y était pour rien. C'était pas de sa faute mais de la sienne. Simple, basique, tout ça. Le déni total, plus imposant encore que son impressionnante capacité à retourner la situation. Et en parlant de retournement, il n'aurait pas envisagé un seul instant que Finn puisse faire un truc de ce genre. Son propre instinct le guidait vers une position dominante, où c'était à lui d'initier les choses et d'imposer ses envies, comme il le faisait toujours dans chacune de ses relations – à quatre-vingt-dix pour cent des mauvaises séances de baise tarifées, brutales et expéditives qui lui servaient littéralement à se vider mais qui n'apportaient presque aucun frisson, aucune véritable excitation, aucune tendresse, quand bien même il prétendait toujours ne pas en vouloir, de ça. La virilité toxique dans toute sa splendeur, qui posait maintenant un genou par terre, se retrouvant nez-à-nez avec la braguette de son collègue. Caleb avait arrêté de respirer un instant quand Finn l'avait plaqué contre le mur à son tour, attendant un truc, n'importe quoi – qu'il lui mordre le cou, qu'il lui mette un coup dans la gueule pour le faire redescendre, peu importe, il avait terriblement besoin d'un contact, encore. Ses pensées partaient dans tous les sens, incapables de se fixer dans une seule direction et il entrouvrit la bouche en se souvenant que respirer était une condition nécessaire à sa subsistance. Là, seulement, son regard se décrocha de la bosse qui étirait le pantalon de Finn pour remonter vers les yeux de ce dernier. Tout était inversé. C'était l'autre qui le regardait d'au-dessus, férocement, avec une autorité électrique qui arracha un frisson involontaire à Caleb. C'était comme avec elle. La même impression de désir insatiable envahit le plus vieux des deux corbeaux et il passa sa langue sur ses lèvres, alors que ce qui restait de pensées cohérentes dans son cerveau se faisait la malle pour de bon. Il le voulait. Là, maintenant. Aucune idée de comment ni pourquoi, et il n'était pas question d'essayer d'y réfléchir. « Tu bande aussi » souffla-t-il d'un air moqueur, d'une façon presque inaudible, et sa bouche resta entrouverte alors qu'il perdait son sourire. Il n'essaya pas de se relever, ni de repousser les mains de Finn. Ses narines frémirent presque imperceptiblement, comme à chaque fois qu'il crevait d'excitation, et il leva une main pour saisir le rebord du jogging de Finn, fort. Son cœur battait terriblement fort et il n'osait plus dire quoi que ce soit, mais sa bouche entrouverte comme dans une supplication muette suffisait largement à exprimer tout un tas de choses.

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Caleb n'avait aucune idée de ce qui avait put arriver à Finn par le passé. Il n'en savait rien, et pour tout dire, il n'en avait rien à foutre. Parler de sa jeunesse, ou du moins de ce qui avait pu arriver avant d'entrer dans le gang, c'était pas tellement quelque chose qui se faisait. Et encore moins concernant les traumatismes et les aveux de faiblesse. Lui aurait il en aurait eu à raconter, sinon, une liste tellement longue qu'ils en auraient eu pour toute la nuit probablement, mais c'était pas l'idée qu'il s'était faite du programme à venir. Parler, c'était pas son truc. Il agissait. Il croyait toujours davantage son instinct que son cerveau, ce qui le déservait régulièrement d'ailleurs, mais il risquait plus tellement de changer, maintenant. Cause perdue.

La violence, le désir, c'était pareil. Du moins, ça se mélangeait, ça réveillait les mêmes zones de son cerveau, ça le secouait de la même façon, ça lui arrachait les mêmes râles et les mêmes réflexes primaires. Mais avec un mec ? Ceux sur qui il se plaisait à cogner dès que l'occasion se présentait à défaut d'autre chose ? Parce que putain, c'était pas lui, ça. Il l'avait assez répété pour toute une vie, il était pas une putain de tarlouze, ouais. Alors bordel, quoi ? Pourquoi ?
Okay. Okay, okay. Il y avait eu une autre fois. Si on peut dire. Une bouche c'est une bouche, c'était ce qu'il s'était répété. Une bouche c'est une bouche. Ça change rien. Mais l'inverse ? L'admettre lui aurait sans doute fait péter la plupart de ses connexions neuronales, mais la forme du membre de Finn, là, sous son short, putain, il pouvait pas, un truc se réveilla en lui, violent, suppliant même, un besoin irrépressible que le second Crow daigna enfin assouvir après ce qui lui sembla être une éternité de torture mais qui ne dura en fait pas assez longtemps pour qu'ils prennent vraiment le temps d'y penser l'un comme l'autre.

Salé, écoeurant, il sentit Finn finir dans sa gorge et le goût le surpris, lui arrachant un grognement de protestation et de soulagement emmêlés, un bref instant avant que l'autre ne le relâche comme il l'avait fait tant de fois lui-même en serrant fort les cheveux des nanas dans ses poings jusqu'à ce que la dernière pulsation soit passée. Dès que Finn se retire de sa bouche il crache une partie du liquide blanchâtre directement sur le sol et s'essuie les lèvres d'un revers de main un peu tremblant, toujours à genoux. L'énormité de ce qui vient de se passer le frappe alors comme une vague de fond et Caleb tangue un peu et relevant les yeux vers son collègue qui lui ordonne sèchement de partir. Enfin, il l'ordonne pas vraiment, il a pas de putain d'ordre à lui donner, mais c'est pareil. Caleb le regarde lui tourner le dos et partir en traversant la salle pour s'éloigner de lui, incapable de répondre quoi que ce soit. Il peine encore à chercher assez d'air pour satisfaire ses poumons, mais lentement son souffle retrouve son rythme normal et il se laisse lentement tomber en arrière pour s'asseoir un instant, collant ses mains tremblantes sur sa bouche comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. Bordel de merde. Un mélange de panique, de consternation et de dégoût de soi s'empara finalement de lui et il fixa longuement la tâche de sperme sur le sol de la salle. Bordel. Non. Et il y avait sans doute encore pire ; quand il se releva enfin, il sentit que son propre caleçon était souillé par un truc collant, humide et à présent froid, et la honte qu'il ressentait déjà se démultiplia si brusquement qu'il manqua de se mettre à vomir. Il avait même pas remarqué avant. Il l'avait même pas senti, comme si... comme si quoi ? Putain. Il ramassa ses affaires, se rhabilla à la va-vite et s'enfuit alors littéralement en claquant la porte de la salle derrière lui, préférant encore affronter la tempête que de risquer un nouveau regard de Finn.

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