Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility

Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

 

 Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce

Aller en bas 
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Ven 10 Déc - 19:34 ▬


Don't let me be misunderstood

Erin a passé le début de son samedi après-midi à nettoyer la maison de ses parents, la tête prise dans l’étau de ses excès de la veille. Elle a mis son réveil, car tout devait être impeccable, elle ne voulait pas qu’il s’imagine que la petite grandissait mal. Ce n’est absolument pas le cas, elle grandit bien, il y a des adultes concernés autour d’elle. Erin est simplement une mère qui a une réalité différente de celle des autres qui, comme elle, élèvent seules leurs enfants. La jeune femme maintient pourtant l’illusion, elle aère la maison, arrose même les plantes qui agonisent à la faveur de l’automne qui s’est installée dans la ville. Les Ward n’ont pas de jardin, mais l’arbre du voisin dépose ses feuilles aux tons chauds sur l’allée qui mène vers le porche de leur entrée qui a besoin d’être retapé. Toutes les maisons dans le quartier se ressemblent, toutes semblent tenir debout par miracle. Celle des Ward ne fait pas exception. Erin allume une bougie pour chasser l’odeur du tabac qui s’incruste dans les tissus depuis de nombreuses années. Tout le monde fume ici, et cela n’a jamais dérangé personne. Mais si lui, cela le dérangeait ? S’il ne voulait pas que sa fille puisse respirer l’odeur du tabac ? Erin ne sait pas, ne le connaît pas assez pour savoir ce qu’il pense de tout ça. Ils n’ont pas parlé éducation lors de leurs rapides entrevues. Elle n’a pas cherché à le retenir, préférant le laisser avec la petite. Erin était incapable de dire s’il avait envie de lui parler ou non. Pourtant, elle, elle en avait des choses à lui dire, mais elle sait aussi attendre. Il a certainement besoin de temps, elle ne tient pas à envahir sa vie. Eunice, c’est déjà beaucoup, peut-être trop même ? Erin le sait, elle peut être envahissante, trop présente, elle ne veut pas le brusquer. Elles ont besoin de lui.

Il a prévu de passer aujourd’hui, vers seize heures, il a dit. Il veut sûrement l’emmener au parc, ou l’emmener prendre un goûter alors Erin lui a bien dit de ne pas lui donner n’importe quoi à manger. C’est ce qu’elles disent à la sortie de l’école non ? Elles demandent toujours à leurs enfants s’ils n’ont pas fait trop de bêtises à l’école et, surtout, s’ils ont bien mangé. Erin s’en moque de ça. Eunice peut bien faire les bêtises qu’elle veut pour attirer leur attention, elle n’ira jamais la réprimander à ce sujet. Non, ce qui l’agace et l’empêche de réfléchir, c’est quand elle devient capricieuse et se met à pleurer. Erin cède alors, très souvent en la laissant faire.

La jeune mère prend rapidement une douche et plus de temps pour se préparer. On la dirait tout droit sortie d’un film des années 70 avec ce chemisier aux motifs rétro dont la couleur s’accorde parfaitement avec celles de l’extérieur. Elle apporte la dernière touche, un rouge à lèvres nude, dans l’espoir qu’il ne remarque pas tous les efforts qu’elle a fait. Un vinyle d’ABBA tourne d’ailleurs dans sa chambre – elle a hésité à mettre Nina Simone, mais elle ne veut pas en faire de trop, il n’est pas idiot. – elle se regarde dans le miroir, dresse ses cheveux pour les attacher négligemment puis, finalement, décide de les laisser détacher. Elle regarde l’heure sur sa montre : quinze heures quarante cinq minutes, il doit être en chemin. Assise sur son lit, elle ouvre son ordinateur qui est en train de rendre l’âme – cela fait des années qu’elle l’a – agitée, elle bouge sa jambe dans un tic nerveux, attendant qu’enfin, il se décide à ouvrir la session. « Come on ! », elle tape dessus et cherche son paquet de tabac puis se souvient qu’elle a aéré la maison et y renonce. « Shit ! ». Il faut trouver un objet ‘’Ta visite’’ fera l’affaire. Elle lui explique que, finalement, Eunice est avec ses grands-parents pour l’après-midi, à l’extérieur et qu’il peut annuler. Elle ajoute qu’elle est désolée, mais que sa mère a insisté pour passer du temps avec sa petite fille. Erin termine en écrivant qu’elle espère qu’il comprendra et qu’il n’est pas déjà en route.

Satisfaite, elle referme son ordinateur et regarde à nouveau sa montre. Il devrait arriver dans cinq minutes. Elle souffle en se relevant, fait les cent pas dans sa chambre de jeune fille, fredonne Waterloo qui passe maintenant sur sa platine. Le ding de la vielle sonnette étire ses oreilles et son cœur manque un battement, asséchant sa gorge au passage. Elle coupe la musique, la panique dans le regard, elle enlève ses chaussures – personne ne garde ses chaussures lorsqu’il est chez lui – « Yeah, yeah comin’ ! » Erin dévale les escaliers, donne un coup dans un jouet de sa fille qui glisse sous le canapé, cette horreur électronique s’active, criant sa voix mécanique : « Come and play with me ! You want to sing ? » Dans un geste mesuré, elle se retient de taper du poing contre le mur et se contente de murmurer : « Oh no no no no, not now ! » A plat ventre, elle passe sa main sous le canapé pour récupérer le jouet trop bruyant. « I’m here ! » Sa main attrape le jouet et enfin, elle se relève pour l’éteindre.

Un peu trop brusquement – bien plus que ce qu’elle aurait voulu – elle ouvre alors la porte pour se retrouver face au père de sa fille qu’elle accueil d’une surprise feinte. « Oh ! Eunice isn’t here I’m … I’m sorry thought you got my mail ! », pour accentuer tout cela, elle lève la main prise par le jouet avant de s’en rendre compte et de le jeter sur le canapé. « My parents wanna spend time with her … Y’know how it is … Can’t say no to parents right ?! » Non, elle ne savait pas vraiment, mais suffisamment pour supposer qu’il devait être proche de sa mère. Peut-être ? Elle l’espère. Un rire trahit sa nervosité, il l’a toujours impressionné. La jeune femme laisse la porte ouverte et se dirige vers la cuisine, sans vouloir vraiment lui laisser le choix. « But, they’ll be back soon ! » Elle n’en savait absolument rien du tout. « Want some coffee ? Or maybe tea ? » C’est vers la cafetière qu’elle se dirige pourtant. « I’m sure you’re a coffee guy. »

Un rire ponctue sa dernière phrase, enfin, ils vont avoir du temps ensemble.


PrettyGirl
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Dim 12 Déc - 3:39 ▬



Don't let me be misunderstood
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Promesse qui prospère, qu'il tient à faire valoir. Promesse qu'il se doit d'honorer, celui-là, pour parfaire ce nouveau rôle qu'il s'est approprié. « Père », les syllabes qui grondent encore dans l'encéphale sans être à même de s'en éloigner. Il l'a longtemps refusé, ce destin. Il l'a maudit pendant quelques années, il s'est tenu à l'écart des tentations pour ne rien imposer – parce qu'il sait, Kadeuce, les affres qui guettent sa présence, qui guettent ses sentiers. Condamné en sursis, l'ancien. Un souffle tandis qu'il erre encore dans les tréfonds de cette pauvre petite demeure. La fumée s'élève qui règne sur les songes en plus des murs qu'elle a su encrasser. Il s'y noie, s'y enfonce sans grande volonté avant que les paupières n'aient à se clore. Quelques souvenirs qu'il ressasse, quelques fantasmes que le cœur s'était risqué à laisser miroiter. Elle aurait pu être toute autre, sa vie. Elle aurait pu être plus calme, plus sereine – teintée de cette accalmie improbable qu'en les ombres il n'a jamais effleuré. Improbable, cette destinée que le silence parvient parfois à lui faire espérer. Improbable et pourtant presque à portée, là, sur ces traits qu'il avait reconnu ; sur ces autres qui se tenaient à ses côtés. Lubie d'un soir où tout s'est joué, où l'ignorance a commencé quant aux responsabilités qu'il n'aurait pas su comment encaisser. Ou peut-être que si, qui sait ? Un soupir, encore. Un souffle qui brave la frontière d'ivoire pour s'évaporer. S'emballe le misérable cœur sous la cage thoracique exténuée. Celle qui s'affole, poussée par la violence d'un palpitant qui manque d'imploser. Tout s’enchaîne derrière le voile des paupières abaissées. Tout, des trésors qui lui ont été confiés aux pertes qu'il peine encore à accepter. Là, ce deuil qui se rappelle malgré les quelques plaisirs qui lui sont attribués. Elle s'affale avec hargne, cette main. Elle heurte l’accoudoir avant qu'il ne se résigne à s'élever. Elle est retrouvée, cette hauteur. Elle est récupérée pour s'activer. Tourne encore l'aiguille dans le cadran abîmé. Attendu, l'ancien, dans une autre demeure qu'il ne foule qu'à peine depuis qu'elles se sont imposées dans son existence désordonnée. Il fait au mieux, Kadeuce. Il fait de son mieux pour honorer cette image qu'il doit désormais faire valoir pour cette petite chose qu'il tient à choyer. Celle qu'il va pour rejoindre, bravant les allées, osant quelques regards tout de même sur ces gosses qui tiennent dans leur poche tout ce qu'il persiste à fabriquer. L'attention qu'il offre à ce business qu'il tient à voir tourner même quand les pas ont à l'en éloigner. De peu, à peine – parce qu'il connaît ces rues, ces corridors étroits entre les maisons jusqu'à celle qu'il s'apprête à déranger. Petite voix qu'il s'attend à entendre hurler, ce rire auquel il s'enivre quand l'occasion lui est donnée. Déjà présent, ce sourire. Déjà bien accroché sur les pulpeuses quand il se risque à frapper. Le bois qui tremble et cette unique présence qui se trahie derrière ce panneau encore fermé. Un pas, un pas seulement pour reculer avant que la prunelle encore valide ne s'élève sur cette silhouette qui avait su le charmer. La surprise sur ses traits à elle, ses sourcils à lui qui se froncent pour tout appuyer. « Oh ! Eunice isn’t here I’m… I’m sorry thought you got my mail ! » Et il l'a probablement reçu, Kadeuce, sans pour autant avoir guetté ces nouvelles qu'elle lui aurait donné. Il jure, maigrement. Il jure puisqu'il se sent con désormais. « My parents wanna spend time with her… Y’know how it is… Can’t say no to parents right ?! » Elle est légère cette grimace qui trahie ô combien il ne peut qu'approuver ce qu'elle vient énoncer. Sa propre mère pouvait être un enfer quand elle se décide à réclamer un peu de temps des enfants qu'il lui reste depuis maintenant deux années. Et s'il va pour briser ce presque mutisme qui lui est venu, l'occasion n'est pas laissée. Elle s'en détourne déjà, les profondeurs de cette demeure qu'elle regagne et lui qui hésite, lui qui peine à se décider avant de s'y risquer. Fermée, la porte dans son dos. Fermée avant qu'il n'ose imposer son ombre dans ces lieux à peine animés. Parce qu'ils seront là bientôt, après tout, elle lui a offert cette information et il ne tient pas à manquer cette entrevue qu'il avait accepté. Invitation qu'il accepte enfin quand elle impose cette offrande à faire chauffer, invitation qu'il ne tient à refuser puisque finalement, ils n'ont jamais réellement pu discuter et elles sont nombreuses, avouons-le, ces questions qu'il tient à pouvoir lui souffler.

Elles se sont enfoncées dans les poches, ces mains un peu angoissées. Elles cachent cette légère appréhension qui s'est mise à tout diriger. Penaud, celui qui s'est planté dans le séjour vers lequel il s'est élancé. « Yeah, coffee please. » Voix qui porte pour celle qu'il l'a laissé entrer. Il s'attarde sur les alentours, sur ce jouet qu'elle tenait avant de s'en délester. Il lui a tout cédé des présents qu'il pouvait acheter. Il lui a tout laissé puisque sa demeure n'a rien d'un logement habitable pour cette petite âme qu'il se doit d'encore apprendre à connaître. Un souffle, enfin. Un souffle pour se défaire de cette anticipation qui obstrue de peu la trachée à peine déliée. Parce qu'il sait, en vérité, il sait cette image qu'il peut si aisément renvoyer. Les cicatrices sont là qu'il ne pourrait essayer de cacher. Que ce soit sur cette main comme sur cette joue contre lesquelles les balles s'étaient attardées. Tout à changer, sa manière de voir les choses comme cette assurance qu'il avait longtemps possédé. Vulnérable, Kadeuce, depuis que la mort a été frôlé. Vulnérable, à n'en plus douter, l'usure du temps qui peut enfin asseoir son règne sur la carcasse qu'on a trop fracassé. Elles se risquent jusqu'au faciès, ces paumes usées. Elles s'essaient à défaire tout ce qui semble se mettre à en suinter, cette légère honte qu'il n'a jamais réellement su contrôler depuis que Eunice et Erin se sont risquées à tout déranger. Pourtant, c'est le courage qui l'emporte sur cette espèce de lâcheté. Il s'est levé, Kadeuce, il a rejoint cette cuisine où la belle s'était isolée. « So, how ya doing, girl ? » Voilà qui se risque à tenter cette légèreté, ces banalités pour taire les quelques tensions qu'il a probablement amener avec lui quand l'encadrement de l'entrée était bravé. « Been a while since we spent time together. » Maigre, ce sourire qu'il s'essaie à lui offrir. Et les prunelles s'y attardent, sur cette étrange beauté qui l'a toujours intrigué. Lui qui se fermait aux sentiments, aux risques qu'il encourrait, qu'elle-même pourrait avoir à essuyer s'il venait un jour à y céder. Mais il n'est encore qu'un homme, qu'une pauvre âme comme tant d'autres. « Wait... Ya were waiting for someone ? I don' want to disturb ya. » Parce qu'il se redresse déjà maintenant que le regard s'y est posé. L'ébène qui s'est attardé sur cette silhouette qu'il imagine apprêtée. Et pourtant, elle s'est mise à gronder, cette petite voix dans les tréfonds de l'être – celle qu'il s'assure si souvent d'ignorer. Comme une pointe de jalousie, peut-être ; quoi qu'il ne soit pas à même de pouvoir la nommer. Mais la raison, encore. Celle-ci même qui s'emploie à rappeler ce serment qu'il s'était récité. Non, il se refuse à entraîner qui que ce soit dans les ténèbres qu'il doit fouler – moins encore en sachant ce qu'ils ont créé, petite fille innocente qui ne doit pas s'approcher de cet autre monde dans lequel lui s'était engouffré. « I'm sorry... I should have seen yar mail before coming here. » Entre lâcheté et sincérité. Entre volonté de ne rien imposer et besoin de rester – le cœur réclame ce temps qu'ils n'ont pas su s'approprier, la raison quémande à ce que les longues allées de la ville aux mille ruines ne soient regagnées. Penaud, encore, de son mètre quatre-vingt dix à contempler cette présence qui parvient encore à chambouler toutes les stabilités qu'il pensait avoir pleinement assuré. Prit de court, l'homme. Prit de court par tout ce qui s'anime pour la première fois depuis longtemps contre les artères gonflées. Pouvoir qu'elle exerce sans le savoir, sans possiblement s'en douter. Si elle savait. Si elle savait tout ce qu'il a un jour espérer après que ces folies furent consumées.      









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Mar 14 Déc - 20:03 ▬


Don't let me be misunderstood

Ils sont là, debout dans cette cuisine bercée par la douce lumière de l’automne, lui les mains dans les poches, semblant vouloir s’écraser malgré sa taille, elle les bras croisés, appuyée contre le plan de travail. Comme deux étrangers qui viennent de se rencontrer, ils s’observent, bravant les regards de l’autre. C’est finalement Kadeuce qui brise le silence qui s’était installé entre eux. Sans Eunice, ils ne se seraient peut-être jamais revus, pas ainsi.

« Been a while since … ? » Son souffle est presque coupé par les battements de son cœur qui ne cesse de raisonner dans sa tête, faisant remonter les abus de sa soirée trop arrosée. Elle le regarde, dubitative, la bouche entre ouverte, ne sachant pas s’il s’agit d’un trait d’esprit de sa part ou d’une réflexion très sérieuse. Erin décide pourtant d’en rire, penchant la tête pour donner l’occasion à ses yeux de balayer le sol, pour éviter qu’il remarque sa gêne. « Yeah, and five year n’ a daughter later, finally in the same room ! » L’humour a toujours été un moyen d’échapper à la réalité. En se retournant, elle roule des yeux devant l’idiotie de ce qu’elle vient de dire. Finalement, ils ne valent pas mieux l’un que l’autre face à la situation. Les mains posées contre le plan de travail, elle attend que la machine termine son travail, pianotant de bout des doigts le bois usé. Elle répond à sa question en attrapant deux tasses qu’elle vient mettre sur la table. C’est lui qu’elle attendait, mais elle ne se risquera pas à lui dire, préférant répondre par un sourire et un léger mensonge. « No, no, just planning to do some stuff, nothin’ important ! Mother life’s pretty boring y’know … » Celle des autres peut-être, mais pas la sienne. Si seulement Erin pouvait avoir l’occasion de s’ennuyer. Une fois la nuit tombée, elle plonge dans ses vieux travers, sort et s’enivre de la nuit qu’elle aime tant. Elle danse et boit jusqu’à ne plus sentir ses jambes, jusqu’à ce que son dos brûle d’être resté si longtemps debout, jusqu’à ce que ses yeux ne puissent plus reconnaître son visage dans un miroir. Elle se déteste lorsqu’elle voit ses yeux rougis de fatigue à la lueur du néon de la salle de bain. Partagée entre deux mondes, elle se déchire et reprend le court de sa vie à l’aube, tentant d’assumer un rôle qui s’est imposé à elle, mais dont elle ne veut pas se plaindre. Le rire de sa fille lui ferait gravir des montagnes. Erin n’y croyait pas à tout ça, avant. Maintenant, elle sait qu’elle est prête à tout pour qu’Eunice soit heureuse. Elle chasse cette idée d’un geste de la main, femme bien moins occupée qu’elle ne le devrait, elle reprend la bonne image qu’elle lui laisse entrevoir : « Take a seat, I’m gonna broke my neck if you stay there. » La vingtaine de centimètres qui les sépare va lui donner des vertiges. Erin cherche à meubler, occupe son esprit en parlant pour ne pas avoir à faire face à sa propre vérité. Elle remplit les tasses, et enfin, s’assoit. Longtemps, elle a espéré qu’il revienne vers elle. Pourtant, elle ne lui en veut pas, elle ne lui en a jamais voulu, pas assez rancunière pour ça. C’est le regard qu’il a posé sur elle, l’intérêt qu’il lui a porté, avec le recul, elle s’est fait une raison, il le faisait certainement aux autres. Mais elle ne lui en veut pas, elle lui sourit. « It’s ok, you’re always welcome here. You’ll never disturb. I … I know, that's a little tornado in your life, but … You can see her whenever you want.» Dans sa vie à elle aussi sa fille a été une tempête qu’elle a eu du mal à contrôler au début. Erin s’est retrouvée seule dans une ville qu’elle ne connaissait pas à devoir s’occuper d’un petit être qui n’avait rien demandé. Ce mail, elle a fait exprès de lui envoyer au dernier moment, elle voulait se retrouver seule avec lui. Maintenant qu’il était là, elle ne savait plus vraiment quoi dire, ni même quoi faire. Après tout, ils ne se sont connus qu’une seule fois, ce n’est pas assez pour connaître une personne. Erin en est persuadée, elle n’a été qu’un passage dans sa vie, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a préféré disparaître. Elle n’aurait pas supporté un rejet de sa part, élever leur fille aux yeux de tous et affronter le jugement des voisins. Ici, on se connaît, les ragots vont plus vite que la bonne parole prêchée le dimanche. Kadeuce était à ses yeux, cet homme apprécié et respecté de tous et elle n’était rien qu’une parmi tant d’autres. Aujourd’hui, les choses sont différentes, il semble s’attacher au lien qui les unit. Elle le trouve changé. Évidemment, elle sait tout du terrible drame est qui arrivé à sa famille, à lui. Elle connaît la perte d’un frère, mais lorsqu’elle a su, elle n’a pas pu s’empêcher d’éprouver de la joie à le savoir sain et sauf. Malgré la distance, elle se tenait régulièrement au courant de la vie à eight mile road. Avoir une mère qui se faisait coiffer par Bennie Kelly aidait grandement. La jeune femme n’évoquera pas tout ça, ses blessures lui appartiennent et pour elle, cela ne change rien, il reste le même.

Assise en face de lui, elle a pris soin de laisser une chaise libre entre eux. Ses yeux bruns font des allers-retours entre la tasse qu’elle fait tourner sur elle-même et son invité. Erin Ward n’est pas du genre à laisser les choses ainsi planer, elle se lance alors en relevant la tête. « Thank you Kad. » C’était ça, qu’elle voulait lui dire d’abord. « For bein' here, for her, I mean. She likes you really much. » Parce qu’elles sont arrivées comme ça, sans prévenir, et qu’il ne les a pas repoussés. Peu à peu, Eunice comprend qu’elle n’a pas qu’une mère. Elle se décide enfin à prendre son café fumant. Au contact de la boisson, elle plisse des yeux. « Sorry, it’s a little bit too strong ! » Elle n’a jamais su doser comme il le fallait.


PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Mar 21 Déc - 5:50 ▬



Don't let me be misunderstood
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Il s'essaie à tout appréhender, à tout anticiper. Penaud, l'idiot qui tient cette place qu'il vient de se trouver. Abruti qui ne sait plus comment s'animer, ni même comment se comporter. Longues, les années qui se sont écoulées depuis les effluves parfaites d'une nuit qu'ils auraient tous deux dû oublier. Longues, ces éternités qui semblent s'être écrasées depuis ces sourires qu'ils s’échangeaient, ce charme qu'ils essayaient de faire valoir pour parfaire quelques heures volées. Mais tout à changer, tout s'est transformé – plus liés qu'ils ne pourraient désormais l'avouer. Sous un seul rire, une seule et même présence. Petite fille qui maintient désormais cette ébauche de lien vivace par son existence improbable et pourtant bien réelle. Il acquiesce à ce qu'elle vient réfuter – personne n'a à venir, personne n'a à venir la récupérer. Et, elle est encore bien étrange, cette sensation qui corrompt le cœur, qui parvient même à l'apaiser. Il ne dit rien, ne confesse aucune émotion ; rien qu'un rire qui lui échappe quand elle l'invite à s'installer. Ce qu'il fait dans la foulée, carcasse nerveuse qui s'affaisse sur cette assise récupérée, la prunelle qui vient s'attarder sur cette silhouette qu'il croit pouvoir admirer pour la première fois depuis ces mois d'ores et déjà écoulés. « It’s ok, you’re always welcome here. You’ll never disturb. I… I know, that's a little tornado in your life, but… You can see her whenever you want. » Il acquiesce, les lèvres qui se pincent. L'esprit s'égare un instant, rappelle ces doutes qu'il n'a de cesse de soulever. La volonté de parfaire ces liens qu'on lui a permis de retrouver ou cette nécessité de fuir, de laisser leur sécurité à ces deux âmes que le hasard lui a ramené. Aucune réponse, aucun signe de ce qu'il devrait tenter. Lui qui ne fait que suivre les mélopées de ce cœur vide qui croit pouvoir réapprendre à battre pour une raison qui vaudrait le coup. Elles deux, cette possibilité de stabilité qu'il n'a jamais envisagé. Ça lui reste en tête, ça hante bien des nuits, bien des rêves qu'il ne sait plus comment analyser. Oh, il a réfuté cette possibilité. Pendant des mois, des années – lui qui cherchait la solitude pour ne pas imposer les ombres dans lesquelles il s'était engouffré. Mais elle pèse, cette dernière. Elle pèse sur les épaules, sur l'esprit qui n'aspirait finalement qu'à un semblant de bonheur pour prospérer. Plus encore depuis que ce deuil se distille dans ses veines jusqu'à tout déranger – jusqu'à rappeler encore tout ce qu'il pourrait si aisément perdre dans cette faiblesse si elle venait à s'installer. Prit entre deux feux, Kadeuce. Bloqué à la frontière de deux mondes qu'il ne sait plus comment séparer. Et s'il s'y perd, la pulpe des doigts qui flirte avec la chaleur de la tasse, il en sursaute presque quand ces mots viennent s'élever. « Thank you Kad. » Elle s'est relevée, sa prunelle. Elle vient contempler les traits de la Belle qu'il est venu déranger. Elle toise ces orbes qui n'ont pas dévié. « For bein' here, for her, I mean. She likes you really much. » Plus appuyé, enfin, ce sourire. Plus présent sur les lèvres qui se sont courbées. Un mouvement de tête, les mots qui manquent encore puisqu'il ne sait pas, ne sait plus vraiment comment tout encaisser – moins encore maintenant qu'ils sont seuls, eux qui ne savent rien l'un de l'autre ; le croit-il en tout cas de son côté. Et il l'imite alors, par mimétisme. Il l'imite pour combler un peu ce qui vient d'être confié. « Sorry, it’s a little bit too strong ! » S'élève ce rire qu'il ne retient pas, ce léger son qui s'impose dans cet espace pour tout animer – rien qu'une seconde, rien qu'un instant en vérité. Jesus, man. How pathetic ya're right now.

Éclaircie, la gorge. Il s'est redressé de peu, s'en remettant à ce café avant que la voix n'ait à porter. « Don't worry, like it anyway. » Seriously ? Con. Il se sent con, plus qu'il ne l'a jamais été. Elle s'accumule cette pression sur l'endocarde qu'il ne parvient pas à maîtriser. « And, hm... Please, don't thanks me for that. » Enfin le regard dévie, un peu gêné. Il s'égare, s'abandonne sur les alentours pour essayer de ne pas offrir la vision de ses traits instables à la Belle qui se tient à ses côtés. Ça et les marques qu'il peine encore quelque-peu à porter – plus encore ici, en ces lieux qu'il ne devrait pas troubler. « I'm the one who needs to thanks ya actually. Ya didn't have to tell me the truth 'bout her but ya did it anyway. » Un haussement d'épaules, le sourire qu'il s'essaie à faire valoir sous ces paroles confiées. Honnête, Kadeuce. Parce qu'il aurait compris, en vérité, qu'elle l'en tienne éloigner. Il l'aurait accepté – peut-être même que les choses auraient été plus aisées pour cette âme qui tient encore à essayer de s'y retrouver. « Who would've believed it, hey ? It was just one night and... Well... I... » Le revoilà, ce son gêné. Ce souffle amusé qui s'extirpe d'entre les lèvres qu'il revient aussitôt pincer. Il hausse les sourcils avant de s'en remettre à cette perfection qu'il a condamné à sa destinée. « It wasn't what I wanted to say... I wasn't just one night actually but... ya know. I had things to do, all tha' shit, and in the end... I probably should... Yeah, I don't know... » Un haussement d'épaules, conscient que ça n'excusera rien de ce qu'il lui a imposé, de cette solitude à laquelle il l'a condamné dans cette lâcheté qu'il n'avait même pas orchestré. Parce qu'au final, elle avait été l'une des rares demoiselle à ainsi l'effrayer pour ce qu'elle parvenait à raviver sous la poitrine marquée. Un don qu'elle possède qu'il ne tient pas encore à désigner, qu'il ne doit pas énoncer ; celui de parvenir à faire manquer des battements au pauvre muscle asséché qui s'est ternit sous ses méfaits. Parce qu'il se souvient des rires qu'il avait échangé, des quelques souffles qu'ils avaient emmêlés, de cette espèce de perfection qu'elle était parvenue à lui insuffler. Oh, il tente de chasser les souvenirs, il tente de museler la mémoire avant d'avoir à trop s'y engouffrer. « Anyway... How do ya feel ? Everything's ok for ya ? » L'intérêt qu'il lui rend à défaut de ne pas savoir s'exprimer. L'intérêt qu'il lui donne puisqu'elle importe, désormais. Elle importait déjà il y a des années et tout, en cet instant, semble se raviver. Elle gronde enfin, cette nécessité à s'assurer que rien, jamais, ne pourra la tourmenter. Nécessité que d'assurer le confort qu'elle pourrait avoir à s'approprier – qu'importe ce que ça lui coûtera. Qu'importe tant qu'elle peut vivre, tant qu'elle peut être en sécurité. Tant qu'elles peuvent survivre quand lui aura à s'effondrer.       









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Mar 28 Déc - 21:03 ▬


Don't let me be misunderstood

Elles auraient pu vivre ainsi, sans jamais le revoir, ni lui adresser un mot, mais Erin n’y parvenait plus lorsque sa fille lui demandait si, elle aussi, elle avait un père. Pourtant, Eunice en a vu quelques-uns, de ces hommes et de ces femmes qui ont voulu l’aimer comme si elle était leur propre fille. Erin ne le supportait pas, mettant une fin brutale a des relations qu’elle ne savait pas maintenir à la surface, qu’elle faisait sombrer sans même tenter de les sauver. Elle hausse les épaules en le regardant, elle n’avait pas à lui dire la vérité, elle le devait. « If I lie to you, I lie to my daughter. » Et elle se ment à elle-même également. Dans le silence, Kadeuce énonce les vérités qu’elle n’aurait jamais voulu entendre, prise dans l’idée même qu’elle pouvait faire changer les choses, qu’elle était celle qu’il lui fallait. Son sourire se fige et sa tête se redresse, elle soutient son regard quand, tout en elle s’effondre. C’était juste une nuit. Elle hoche la tête, doucement, sentant le poids des mots s’abattre sur ses épaules. Tout ce qu’elle a refusé bêtement de croire, imaginant qu’avec une enfant entre eux, elle parviendrait à le faire revenir vers elle. A l’instant, elle a envie de lui crier que oui, il aurait dû la rappeler, qu’il ne le sait probablement pas mais qu’ils sont faits pour s’appartenir, qu’elle, elle le sait. Erin le sait, car quand il est là, avec elle, elle n’étouffe pas. Elle resserre l’étreinte de ses doigts autour de sa tasse comme pour occuper le silence. Après tout, elle aussi aurait pu le rappeler et lui dire qu’elle voulait le revoir. A la place, elle s’est contenté d’imaginer un moyen d’attirer son attention. Elle en avait trouvé plusieurs même, elle allait souvent visiter la tombe de son frère, habitude qu’elle a repris depuis qu’elle est revenue. Plus pour les mêmes raisons, elle a simplement besoin de le retrouver, cet oncle qui n’est pas là pour voir grandir une nièce qui ne l’a pas connu. Et puis, elle a compris qu’elle était enceinte et l’idée même qu’il puisse l’ignorer l’a poussé à fuir. Dire qu’elle n’en a pas voulu à Eunice serait faux, les premiers mois de la vie de sa fille ont été éprouvants, Erin a appris à devenir mère, laissant la fatigue prendre le dessus sur la raison. Elle en voulait à sa fille autant qu’elle l’aimait, car, malgré tout, elle était tout ce qu’il restait des rares moments qu’elle avait partagé avec Kadeuce. Erin n’ajoute rien, ne sachant quoi dire, elle non plus ne sait pas. A défaut de lui jeter sa tasse en pleine figure, elle boit son café amer, parce que la Erin qu’elle lui montre n’est pas comme ça.

Et pourtant, lorsqu’il s’intéresse à nouveau à elle, elle en vient à oublier ce qu’elle a pu ressentir quelques instants auparavant. Ses yeux sombres se mettent à briller, cela fait longtemps que l’on ne lui a pas demandé comment elle se sentait. On lui demande souvent comment elle va, mais jamais comment elle se sent. Erin Ward n’aime pas vraiment parler d’elle. Elle se sent mal. Mal de ne pas arriver à équilibrer sa vie, d’avoir à se lever pour travailler dans un endroit qu’elle déteste, d’avoir dû retourner vivre chez ses parents avec sa fille. Alors, elle se redresse, un peu surprise par ses questions. « Euhm … I’m good ! » Mentir lui va si bien lorsqu’elle lui sourit. « I mean, got a roof over my head, a job n’ … » Dans une moue d’approbation, elle hausse les épaules en enfonçant son dos contre le dossier de sa chaise. « Yeah, I’m good. N’ for you ? »

La porte d’entrée s’ouvre sur la mère d’Erin accompagnée d’Eunice. Ils peuvent l’entendre depuis la cuisine. « Wha’ the hell happened here ? Your mother decided to become a real housewife now ? » Dans un rire, la mère de famille fait son entrée dans la cuisine, tombant nez à nez avec sa fille et Kadeuce. « Oh, hello. And she makes coffee ? Young man don’t know what you do to her in few hours but you probably a magician !» Madame Ward secoue la tête main sur la hanche en riant. C’est bien la première fois qu’Erin s’active autant. « Well, well, well, have to get my hair done. You stay with us for diner ? » La question posée à Kadeuce fait se redresser Erin qui pose alors ses coudes sur la table. « No ! He can’t. N’ you should go, Bennie doesn’t like it when you’re late. » Personne n’est prêt à partager un repas autour de cette table, encore moins après l’entrée remarquée de la bruyante et naturelle madame Ward. Telle mère, telle fille. Résignée, elle repart donc se faire coiffer et partager les dernières histoires de la rue avec Bennie Kelly.

« Eunice, come, there’s someone for you ! » La porte de l’entrée claque à nouveau et Erin regarde enfin Kadeuce. « I’m so sorry for that, my mother can be … Hey honey look who’s here ! » Eunice se tient alors dans l’encadrement de la porte, mêlant ses mains en regardant sa mère puis Kadeuce. « Come on, don’t be shy, say hi. » La petite vient alors se hisser sur les genoux de sa mère, encore timide face à un homme qu’elle commence à peine à connaître. Mais rapidement, elle s’adresse à lui, posant ses petites mains sur la table en lui souriant. « I had a waffle with granny n’ she said it was too sweet fo’ me n’ she saids I wouldn’t sleep tonight ! » Lancée, elle ne s’arrête plus, raconte sa journée, revient sur ses premiers mots, enchaîne avec une autre histoire qui n’a rien à voir avec celle du début. Erin regarde Kadeuce et se met à rire. « We get use to it. » Elle rit, mais elle aime entendre sa petite voix raconter tout et n’importe quoi, les fées qui animent ses rêves et les lutins qui se cachent dans ses chaussures. L’innocence de l’enfance la rattrape vite dans la question qu’elle pose à Kadeuce : « Why are you here ? »

PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Lun 10 Jan - 21:26 ▬



Don't let me be misunderstood
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Loin, si loin de toute normalité. Enfoncé dans une faille qu'il n'a pas eu l'impression de franchir, dans laquelle il aurait peut-être mieux fait de ne pas s'élancer. Elle s'est arrêtée, la course du temps. Elle s'est figée, aussi certainement que cette prunelle sur les traits magnifiés. Intéressé, Kadeuce, plus qu'il n'oserait l'avouer. Il a cette volonté de tout vouloir savoir, tout vouloir rattraper – puis il y a cette retenue qui s'impose, cette gêne improbable qui saccage tous les élans qui auraient à se manifester. Bloqué entre deux feux, l'ancien. Paralysé devant ce petit bout de femme à laquelle, sans le savoir, il s'était un jour lié. « Euhm … I’m good ! » Il s'y accroche, à ce sourire qu'elle vient lui concéder. Il s'y perdrait presque si la conscience venait à se briser. Corrompu, Porter, à tous les espoirs qu'elle seule, en l'instant, parvient à raviver. Comme la possibilité d'une vie qu'il a tant éloigné, comme un signe pour lui rappeler que lui, autant que d'autres, mérite ces présents que le hasard pourrait avoir à lui délaisser. Oh, il pourrait se fourvoyer mais quelque chose en lui s'affaire à masquer cette potentielle vérité. Charmé, peut-être. Envoûté, très certainement, par cette luminosité qu'il croit y percevoir rien qu'en cette courbe qui, sur ces lèvres ci, s'est aisément dessinée. « I mean, got a roof over my head, a job n’… Yeah, I’m good. N’ for you ? » Un haussement de sourcils et ce rire, encore. Ce bref et léger son qui s'impose d'entre les lèvres avant que l'occasion de répondre ne lui soit retiré, avant que l'opportunité ne s'envole sans possibilité pour lui d'avoir à la retenir, à la préserver. Là, ces présences qui s'avancent, qui viennent déranger cette drôle d'atmosphère qu'ils n'ont fait qu'un peu plus amplifier. Là, le regard qui n'a pas dévié. La demoiselle qu'il persiste à contempler malgré les dires qui s'élèvent, qui viennent accentuer le sourire qu'il portait déjà avant que cette tornade n'ait à s'imposer. Il la guette, Kadeuce, avant de se lever, avant de présenter ses salutations à celle qui s'est immiscée. Grande Dame qui se risque à cette réflexion pour tout déranger – lui, il ne peut qu'offrir un regard à Erin pour percevoir la vérité dans les prunelles qu'il s'était mis à admirer. « Actually no but I'm glad to know I've a future in it. » Mais elle s'affaire déjà à reculer, celle-ci. Liberté qu'elle va pour leur rendre avant que cette question ne vienne tout chambouler. Penaud, encore, pour ne rien changer. À hésiter avant que la réponse ne soit donnée – mais pas par lui, déposée par cette autre voix qui s'est manifestée. Un haussement d'épaules, c'est tout ce qu'il parvient à offrir quand le regard de madame Ward est croisé. Pourtant, elle s'éloigne sans insister et lui, il ne fait que retrouver cette place qu'il avait quitté. Les mots qui manquent, l'instinct qui réclame pourtant d'avoir à être usé. C'est ce prénom qu'elle prononce qui, au final, accapare toute l'attention. Il tique, prend sur lui pour dépasser cette espèce d'angoisse qui réside encore quelque peu sous le myocarde trop animé à chaque fois qu'il se risque à venir la rencontrer. Petite chose issue de deux âmes qui auraient dû plus rapidement se retrouver – le croit il enfin, Porter, malgré tout ce temps d'ores et déjà écoulé. « I’m so sorry for that, my mother can be… Hey honey look who’s here ! » Il va pour lever la main, il va pour lui murmurer qu'aucune excuse n'ait à prononcer mais l'attention, encore. L'attention qui se perd là, sur cette petite présence qui peine encore à trop s'avancer. Il laisse faire, celui-là, refuse encore d'avoir à trop s'imposer. Patience dont il use avant que les langues n'aient à se délier, avant que toutes ces histoires ne lui soient confiés. Et lui, oh lui, il y répond volontiers. Attentif qu'il en devient, Kadeuce, parce qu'elle est ce signe en lequel il ne souhaitait pas croire mais auquel, finalement, il en vient à trop s'accrocher. « We get use to it. » Et il pourrait aisément s'y habituer, c'est un fait. Il en a cette volonté, Kadeuce, jusqu'à sentir pourtant son cœur pleinement se serrer. Là, la question qui tombe. Là, cette interrogation qui défait toute l'assurance qu'il pouvait avoir à essayer de feinter.

Il s'est redressé, Kadeuce. Prestance qu'il essaie de faire valoir quand, pourtant, il se sait stupide à prendre de cette glorieuse grandeur d'ordinaire si bien dévoilée. Il cherche ses mots, celui-là. Il cherche comment dire les choses, comment les instaurer en ce contexte un peu plus ancré. « Why ? 'cause I wanted to see ya... ya and yar mother. » Nul mensonge dans ce qu'il vient énoncer. Rien que cette vérité, rien que ce que le cœur s'était mis à misérablement dicter. Il est le premier surpris par ce qu'il vient de supposer, le premier à être prit de court par tout ce qu'il pourrait laisser s'installer. Il en devient presque nécessaire, ce rire soufflé qu'il laisse lui échapper. Le dos qui se détend encore pour essayer de masquer les angoisses qu'il pourrait se mettre à suinter. « At least, I won't stay any longer if ya don't want to. Ya maybe have things planned for the end of the day and I can get it. » Parce qu'il s'impose déjà avec trop de volonté – parce qu'il tient possiblement trop à faire partie de ces vies qu'il n'aurait pas dû tenir à l'écart aussi longtemps que ce qui fut fait ; ce même si la faute est partagée, l'ignorance qui a trop traîné avant de pouvoir être écartée. Un haussement d'épaules finalement, les lèvres qui s'en remettent à ce café qu'il avait plus ou moins délaissé. Parade nécessaire pour taire tout ce qu'il pourrait avoir à énoncer, un besoin pour taire tout ce que l'instinct voudrait pouvoir clamer. Ces regrets en premier, cette pointe de désarroi quant à cette absence qu'il a dû tenir pendant si longtemps sans rien imaginer – oh, cette simple idée d'une descendance lui avait déjà traversé l'esprit mais loin qu'il était, Kadeuce, d'imaginer que tout lui serait un jour imposé. Loin d'imaginer que cette simple réalité parviendrait à apaiser les tourments et cette rage bouillonnante auxquels il s'était laissé corrompre sans même y parer. Là, le tableau que le regard peut accrocher réussit à parfaire tous les espoirs, toutes les croyances qu'il avait un jour renié. Plus déterminé alors, Porter, à faire ce qu'il serait en mesure d'oser pour satisfaire les besoins de ces êtres qu'il voudrait pourtant pouvoir mieux protéger. Mais il sait, au final, il sait ce que ça lui coûterait. Il ne resterait plus que cette absence, que ce silence. Il n'y aurait plus cette magnificence sous la vue diminuée – il devrait s'en séparer pour être sûr qu'elles soient éloignées de tout danger. Et là, en cet instant précis, il se refuse à s'y risquer. Volontaire qu'il en devient, celui-là, pour tenter ces quelques rêves possiblement niais d'un calme qu'il n'a jamais su pleinement effleurer. « Ya know what ? Can we plan a day just for the three of us, no matter when. Ya tell me, I'll be there. » Et là, cette étrange envie. Là, le pauvre muscle sous les côtes qui réclame presque qu'une autre idée soit énoncée. Là, la possibilité d'offrir une soirée rien que pour eux deux à Erin qu'il s'est remis à contempler. Mais stupide, celui qui ne sait pas comment s'y risquer. Abruti un peu perdu qui craint ce refus autant que la possibilité qu'elle aurait d'avoir à l'accepter. « It... It can be just the two of us too, if ya want. » Là, cet éternel mouvement d'épaules qu'il ne parvient pas à réprimer ; la main sur la nuque qui s'affaire à s'animer pour essayer de chasser cette légère gêne qui s'est immiscée. Pourtant, elle est sincère, cette volonté de pouvoir la connaître plus qu'en l'instant. Il est réel, cet élan qu'il vient d'empoigner et qu'il dépose devant la concernée. Parce qu'elle lui avait plu par le passé, parce qu'elle avait su provoquer cette espèce de battement improbable sous la poitrine, sous la cicatrice qui loge sur le torse depuis bien longtemps désormais.        









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Dim 16 Jan - 20:31 ▬


Don't let me be misunderstood

Les doutes de l’enfant s’envolent lorsqu’elle se retrouve rassurée par les mots de ce père qu’elle ne connaît pas encore très bien. Il est là pour elles, et cette simple idée étire les lèvres d’Erin, un sourire qu’elle dissimule en laissant reposer sa joue contre la tête de sa fille. Erin se met alors à espérer que cette phrase qui résonne dans sa tête n’est pas simplement prononcée pour simplement être dite, mais pour exister aussi. Depuis son retour, elle n’a eu de cesse de s’effacer pour ne pas avoir à s’imposer à lui, à eux. Elle ne veut pas que sa présence se transforme en un poids, cette fois-ci, elle fera les choses bien et elle ne retombera pas dans ses travers. La jeune femme lui répond par un sourire amusé, reprenant l’assurance qu’elle commençait à perdre quelques instants plus tôt, lorsqu’à nouveau, il exprime l’idée de partir. Cette peur de déranger, encore, qui semble s’accrocher à son esprit alors qu’elle lui a bien dit, qu’il ne dérangerait jamais ici. Peu importe ce qu’il pourra se passer, elle l’acceptera toujours auprès d’elle et s’il s’y refuse, elle ne le laissera pas partir. Pas une deuxième fois. Grâce à leur fille, ils ont cette chance de pouvoir apprendre à se connaître et de mettre des mots sur cinq ans d’une vie passée à se tenir éloignés. « Mr. Porter, what did I tell you ? » Elle prend cet air faussement contrarié, plissant les sourcils avant de se mettre à rire. Il a peut-être envie de fuir après avoir vu l’ouragan qu’est madame Ward, et elle ne pourrait pas lui en vouloir. Comme toujours, l’humour vient la tirer du malaise qu’a pu provoquer sa mère, Erin se confie alors à sa fille, chuchotant sans discrétion en provoquant Kadeuce de ses yeux bruns « Honey, I think Kad is afraid of granny, we should tell him that she only eat people when the night has come. » Eunice penche tête en arrière contre sa mère, leurs rires inondant la cuisine d’une douce légèreté. « No she doesn't Mama ! » Erin attrape alors sa tasse de café dans un haussement d’épaules et passe sa main libre dans les cheveux de sa fille. « I know, it was a joke. » Les enfants de cinq ans ont un peu de mal avec les subtilités du langage des adultes. Son regard s’en remet alors à cet homme qui se tient en face d’elles. « You can stay If you wanna spend time with Eunice.» C’est un joli tableau qui se dessine ici, celui d’une vie qu’elle aimerait pouvoir donner à sa fille. Le temps des questions arrivera certainement, Erin le redoute, mais elle lui doit bien tout cela. Elle se doit d’être honnête envers lui, justifier des choix qu’elle n’aurait peut-être pas dû faire, particulièrement celui de l’avoir éloigner de leurs vies pendant tout ce temps. Elle sait, au fond d’elle, qu’elle l’a privé de cet enfant pour se préserver elle, égoïsme qu’elle n’assume pas.

Et il vient encore plus ancrer ses espoirs avec cette proposition qu’elle ne peut refuser. Kadeuce ne le sait pas, mais il se condamne, imprimant ces quelques mots dans la fragilité de la jeune femme. Il lui donne là l’occasion de ne plus sentir la solitude de sa condition de mère qu’elle a trop souvent ressentie, et cela, dès la naissance d’Eunice. Il n’y avait qu’elles contre le monde, et toujours les mêmes questions qui revenaient dès son entrée à la maternité à Cleveland. Une infirmière passait, demandait si le père était en route. Puis un interne venait appuyer sa solitude en demandant à inscrire le nom du père sur un formulaire. Mais il n’y avait pas de père, personne n’allait venir. Alors, au lieu de passer le mot, tout le monde s’est tu, passant à la patiente suivante qui était, certainement accompagnée de ce père que tout le monde semblait avoir collé sur les lèvres. Comme s’il leur était inconcevable d’imaginer une vie sans. Erin en était venu à douter, à s’imaginer qu’elle ne serait pas à la hauteur, écrasant toutes ses certitudes en admettant qu’elle allait devoir jouer deux rôles (c’est ce qu’on lui avait souvent répété.) qui étaient simplement imposés par les autres. Et lorsque sa fille est arrivée dans ses bras, ses larmes de joies ont été dissipées par celle de l’appréhension. Erin avait un petit cœur qui battait entre ses bras, et elle ne savait pas comment lui apprendre à vivre. Elles étaient seules et, longtemps, Erin a cru que cette condition les aiderait à tout surmonter. La jeune femme avait alors refermé la porte de leur appartement, acceptant les visites de ses parents de temps à autre et parce que sa mère ne lui laissait pas le choix. Eux non plus ne comprenaient pas que leur petite fille ne puisse avoir de père. Erin avait dû affronter leurs regards et leurs jugements pendant qu’ils insistaient pourtant pour voir Eunice régulièrement. Comme pour s’assurer que leur fille était capable de l’éduquer sans ce père qu’ils avaient tous à la bouche. Personne n’a compris, qu’elles avaient juste besoin de temps. Et finalement, elle ne s’en est pas trop mal sortie.

Alors, cette idée de passer du temps juste tous les trois, c’est cinq ans d’ignorance qui se dissipent. C’est la perspective de rattraper un bout du temps perdu. Erin prend quelques gorgées de café puis repose sa tasse sur la table, prête à acquiescer à cette éventualité. Mais pris d’un élan audacieux, Kadeuce ose lui parler de ce qu’elle n’osait plus espérer, l’ébauche d’une chance pour eux, ces deux adultes qui ne savent pas vraiment quoi faire de leurs appréhensions, prisonniers de cette cuisine familiale qui n’est pas faîte pour eux. Touchée, ses yeux brillent derrière son sourire lorsqu’elle penche sa tête sur le côté, c’est l’opportunité qu’ils n’ont jamais eue quand ils se sont connus. « Are you trying to date your daughters mother ? » Un rire vient s’étouffer dans sa confusion. « ‘Cause I only want it if it is. » Voilà qui était dit.

PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Ven 21 Jan - 0:51 ▬



Don't let me be misunderstood
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Loin des doutes – c'est surtout la peur qui s'est mise à régner. Loin des doutes, il ne fait qu'avancer, les yeux bandés, essayant d'appréhender ce sentier sur lequel il vient lui-même de se risquer. Ses paroles ont devancé les pensées ; le cœur s'est animé sans qu'il ne soit à même d'en contrôler l'intensité. Audacieux, à n'en pas douter. Audacieux dans cet élan qu'il s'est approprié sans y réfléchir, sans même envisager tout ce qui pourrait ensuite en découler. Et pourquoi faire, finalement ? Sa vie est trop entamée, trop chaotique pour ne pas essayer d'apaiser les tourments qui se sont accumulés. Là, sous le regard de ces deux perles trop longtemps éloignées, il croit percevoir un semblant de clarté – comme une magnificence insoupçonnée malgré tout ce qui peut désormais les lier. Prêt à décamper, pourtant. Prêt à offrir cette sérénité qu'il a dérangé. Peu enclin à trop s'imposer quand tout est à construire, tout est à réparer. Tout est à bâtir de cet univers qui leur a échappé. Les ombres ont à encore s'écarter, à se dissiper de tout ce qui pourrait se trouver désormais à portée. Patient qu'il se fera s'il le doit, patient puisque là est la seule issue aux tentatives que l'esprit s'est mis à imaginer. C'est qu'il se mettrait presque à y croire, l'idiot. Enfoncé dans l'espoir d'un idéal pour ces vieux jours qui auront à trop rapidement s'imposer – ceux-là probablement déjà entamé sans qu'il ne veuille réellement l'accepter. Parce qu'il a encore un pied à l'étrier, parce qu'il est encore trop bien enliser à ce rôle qu'il a mis des années à perfectionner. Vieux sage qu'ils l'appellent et les habitudes sont souvent faites pour durer. S'il connaîtra la paix qui pourrait être aperçue en cet instant même ? Il en doute mais parait-il que seuls les cons ne changent pas d'avis. Le sourire ne s'est pas décroît, alors. Il a tout encaissé, jusqu'à ces boutades sur cet élan soudain pour mieux s'éclipser – quoi que sans volonté, c'est un fait. Mais il y a ces sourires qui s'imposent, ces quelques signes qu'il ne peut décemment pas ignorer. Ils gorgent l'instant de cette lumière que la prunelle n'est plus à même de contempler ; et pourtant, que ce foutu Dieu lui en soit témoin, elle parvient à y rester accrochée. Admiratif, Kadeuce, de tout ce qu'elles parviennent à lui insuffler – ce répit que la rage et la tourmente cherchaient à évincer. Les mains se sont serrées entre elles, entrelacées, la pulpe des doigts qui flirte un instant avec cette cicatrice gardée ; vestiges des menaces qu'il souhaitait pourtant leur épargner. Il a tiqué mais ce timbre l'y rappelle – charmé par les perspectives énoncées. « Are you trying to date your daughters mother ? » Il est instinctif, ce rire. Il s'impose de lui-même entre les lèvres à peine descellées. « ‘Cause I only want it if it is. » Et elle ose, elle appose cette supposition sans qu'il n'ait l'envie de l'éviter. Non, à quoi bon ? Beaucoup parviennent à tout allier. Nombreux sont ces hommes qui parviennent encore à faire cohabiter cette improbable paix et ces guerres qu'ils auront tous un jour à mener.

Il l'apprécie, cette audace avec laquelle elle s'est avancée. Il l'apprécie, cette parole levée sans timidité – une avancée plus que considérable dans tout ce qui est désormais à jouer. Oh, le retour des bases qu'il ne tient pas à ignorer ; là, une invitation qu'il aurait dû honorer depuis déjà des années, rien que pour cette soirée qui a finalement tout engendrer. Parce qu'elle était rayon lumineux imparable, la demoiselle. Elle était cette lanterne dans ces quelques ténèbres trop bien installées. Elle était un tout, à elle seule, qui l'avait en vérité tant effrayé. Mais ils partageraient le monde s'ils s'en donnaient les moyens, à n'en pas douter. Lui, lui il s'imagine similarité avec la demoiselle au vu de tout ce qu'ils peuvent posséder en commun depuis maintenant des années – loin de voir le piège qui aurait pu être installé, loin de sentir ces chaînes qui pourraient si aisément enserrer ses poignets. Il s'y laisse prendre, il s'y laisse capturer. Il a acquiescé, Kadeuce – rien qu'un bref mouvement de tête avant que l'attention ne soit rendue, avant que cette courbe sur les lèvres ne puisse être pleinement vue. « Okay, let's do tha' then. I'll be glad to invite ya to this... date, miss Ward. » Là, la révérence qu'il s'amuse à mimer – ces fausses et anciennes traditions qu'il feint pour parfaire cet élan qu'ils sont à même de saisir pour mieux s'en relever. Au diable cette gêne, ces non-dits qui tardent à être traité. Qu'importe, finalement ; elle avait ses raisons de ne rien dire, de ne rien lui confier. Il n'est qu'un malfrat, Porter. L'idée s'est ancrée qui ne s'est jamais pleinement effacée. Oh, il l'a fait pour la sécurité de cette autre famille trop adorée mais ça n'excuse en rien toutes les erreurs qu'il pourrait avoir à répéter. Elles en pâtiront, un jour peut-être. Qui sait, après tout ? Qui sait de quoi demain sera fait ? Il essaie de s'en convaincre, il essaie de chasser cette simple idée craintive des corridors du palpitant trop concerné. Un souffle. Alors, rien qu'un fin filet d'air avant que l'attention ne soit rendue à cette perfection qu'il n'a jamais réellement voulu ainsi qualifier. Et pourtant. « Ya just have to tell me when, it doesn't matter for me, I'll be there whenever ya decide. » Une promesse qu'il tiendra, celui-là. Il se rendra disponible puisque-là s'offre à lui de bien nouvelles possibilités ; comme un dessein inimaginé même malgré ces quelques rêves qui s'étaient distillés. Le sourire encore bien installé, le sourire qui n'a fait que s'accentuer avant qu'un rire un peu gêné ne s'impose quand la silhouette se doit de se ranimer. « So, if ya don't mind, I can stay a little ; there's something I can do ? » Pour elle, pour cette petite qui persiste parfois à le toiser. Qu'importe, encore, puisqu'il a tout à apprendre de cette vie qu'on lui impose et qu'il est prêt à accepter avec grande volonté. Prêt à tout accepter, même si cette petite chose encore trop innocente décide d'aller s'occuper quand eux auront à affronter une fois de plus ces quelques instants privilégiés.          









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Mar 25 Jan - 23:08 ▬


Don't let me be misunderstood

Leurs rires se mêlent dans l’harmonie parfaite de deux cœurs qui doivent apprendre à s’aimer. Kadeuce vient alors affirmer cette interrogation énoncée avec effronterie. Elle suit d’un regard rieur cette révérence dans laquelle se glisse une invitation, doux espoir d’être cette reine qui envahit ses songes une fois le repos de l’esprit tourmenté amorcé. Longtemps, elle a souhaité ces mots, lendemains d’une nuit témoin de leurs étreintes passées. Mais ces lèvres qui l’avaient pourtant embrassé s’étaient scellées, retenant ainsi toute perspective d’un avenir à ses côtés. Et elle l’aime, ce discret sourire qui se laisse aller sur cette gueule cassée qui dissimule l’âme arrachée. La jeune femme a noté ce changement, à la recherche d’expressions qu’elle avait vu autrefois sur ce visage. Elle se prend à rêver à l’idée de les faire renaître, lui faire oublier sa solitude avec cette famille qu’elle lui promet lorsqu’elle le regarde. « Whenever I decide ? » Cette interrogation lui fait doucement hausser les sourcils et installer ce sentiment qu’il est de ceux qui font tant pour les autres. « It’s not only me. » Elle ne sera pas seule à décider, se refusant à l’embarquer de force pour ne pas avoir à reproduire des erreurs passées. « It’s both of us. » Mais il ne trompe pas ce cœur qui bat plus que de raison à cette idée même de leur accorder ce simple nous qui pourrait les unir à nouveau. Erin s’accroche à son regard, comme s’il allait lui permettre de disperser les miettes de son déséquilibre. Guide des chemins sur lesquels elle se perd parfois. Elle lui laisserait de la place dans le centre de son monde s’il lui en laissait l’occasion. « I’ll tell you, I just have to check with my parents if they can stay here.» Comme si cela était un problème d’ordinaire. Comme si elle leur demandait leur avis lorsqu’elle décide de sortir pour échapper à ses responsabilités le temps d’un soir, ce jeu dangereux dans lequel elle se bat pour gagner. Au fond, Erin sait qu’il finira par savoir. Mais s’il ne veut pas d’elle, elle préférait se dire que la cause de ce rejet est lié à ses sorties. Peut-être qu’elle accepterait plus facilement ce qu’elle redoute le plus en le laissant entrer dans leur vie ; qu’il finisse par se lasser de ses craintes qui submergent parfois son désarroi.

Le tintement d’une cuillère tournée dans la tasse de café vient interrompre ce temps suspendu. Eunice se rappelle à leur bon souvenir, enfant sage qui commence à s’ennuyer des jeux qu’elle ne comprend pas. Erin lui enlève des mains l’objet du supplice auditif qu’elle leur fait subir. La jeune fille fronce les sourcils en regardant sa mère, prélude de son mécontentement, de son envie d’exister à leurs yeux. Sans que rien ne puisse être prévenu, elle se met alors à larmoyer sa frustration sous le regard de sa mère. « Eunice, that’s … » Ce n’est pas utile, elle ne lui montrera pas qu’elle cède facilement aux pleurs artificiels de leur fille par faiblesse et manque de patience. Erin soupire en éloignant la cuillère de l’enfant. « Come on, you’re not crying at all ! » Il est certain qu’Eunice a un talent indéniable pour rapidement devenir un centre d’attention que l’on ne peut ignorer. Plutôt que de lui montrer son irritation – comme elle le fait souvent – Erin prend le parti d’en rire en se levant tout en regardant Kadeuce, déposant ainsi Eunice au sol. « It’s definitely your fault, not mine. I was never like that ! » Charmant mensonge qu’elle se met à énoncer en riant. Il demandait quelque temps auparavant s’il pouvait faire quelque chose ? Le voilà propulsé dans l’œil du cyclone. « We should go for a walk, don’t we ? … Yeah, Eunice, you don’t wanna show to Kad how great you are on your bike ? » L’idée même d’aller faire du vélo suffit à sonner l’armistice dans les yeux d’Eunice qui se rue dans l’entrée pour mettre son manteau. Erin se tourne alors vers Kadeuce pour chuchoter en joignant ses mains. « Thank God, could have been worse ! »

Parce que la petite fille aux boucles décoiffées qui se tient devant la porte avec un sourire ravie cède encore bien trop à ses émotions qui dictent ses sens. Incapable de donner les bons mots pour qualifier ses frustrations, elle hurle tout simplement ce qu’elle ne peut dire. Il paraît que c’est un âge à passer, elle entend souvent les mères parler entre elles lorsqu’elle est en avance à la sortie de l’école. Cela lui arrive rarement, mais cela lui arrive tout de même. Erin les écoute alors d’un air désintéressé, pour se rassurer. Sa fille n’a pas eu de père, mais elle est comme les autres, alors, elle la laisse pleurer et lui donne tout ce qu’elle veut pour enlever un poids à sa culpabilité trop lourde. Cette culpabilité qui l’assaille quand elle referme la porte après avoir enfilé un long manteau afghan aux extrémités orange, excentricité de la jeune femme. Le soleil de la fin de la journée lui fait quelque peu plisser les yeux, Eunice est déjà en train de courir vers son vélo. Et enfin, Erin plonge dans ses poches à la recherche de son tabac, poison qu’elle s’empêche de fumer depuis un long moment maintenant. Un filtre au coin des lèvres, Erin redresse la tête et s’adresse à sa fille qui s’aventure déjà sur le trottoir. « Don’t cross the street alone ! » Seules recommandations qu’elle lui donne, avec deux roulettes pour la soutenir, elle ne risque pas grand-chose. Cigarette roulée et coincée entre ses lèvres, elle tend son paquet à Kadeuce à ses côtés. « Want some ? » Dans un sourire de satisfaction, elle souffle un nuage de fumée, instant précieux qu’elle attendait avant de reporter son attention sur son compagnon de route en lui souriant. « You didn’t answer to my question when my mother came back. But you won’t escape this time ! » Un rire s’échappe, trait d’esprit pour marquer leur passé commun dont elle ne lui tient pas rancune. « How do you feel ? ‘bout that thing who doesn’ listen to her mother … EUNICE WAIT FOR US BEFORE CROSSING THE STREET» Elle s’est même dressée sur la pointe de ses pieds, comme si cela pouvait encore plus porter sa voix vers la petite tête qui se retourne en posant un pied à terre. « Yeah, sorry, tell me. »  

PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Dim 30 Jan - 23:25 ▬



Don't let me be misunderstood
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Plus léger, cet air qui parvient à trouver les sentiers jusqu'aux poumons intoxiqués. Plus frais, comme un renouveau pour ces songes trop longtemps fermés, trop bien égarés. Plongés qu'ils étaient, ces derniers, en des profondeurs qu'il ne tenait pas à faire remonter. Et pourtant, la prunelle guette cette clarté, cette espèce de normalité qu'il n'a jamais fait qu'appréhender. Elle parvient à s'avancer, à charmer l'endocarde désorienté. Il pourrait s'y laisser perdre, faible qu'il est devant ce tableau parfait que le hasard s'affaire à lui faire contempler. Il ne s'est pas étiolé, ce sourire qu'il portait. Bien dessiné sur les pulpeuses contre lesquelles nul mot ne parvient encore à se manifester. Improbable scène que la mémoire ne peut qu'accrocher, qu'elle aurait aisément affectionné sans qu'il n'ait à forcer. Il s'y enivre, il s'en abreuve pour étancher cette soif de vitalité que les jours passés n'ont qu'un peu plus appuyé. Serein, ici. Serein, le croit-il, à même de pouvoir abandonner un instant cette rage qu'il ne sait plus vraiment comment analyser. C'est ce qu'elles deviennent, ces deux âmes ci ; une bouffée d'air vitale pour les poumons oppressés, rongés par l'acidité d'un sang vérolé. À presque s'y égarer, à presque parvenir à s'enfoncer dans ces quelques fantasmes silencieux que l'être persiste à chérir quand tombe la nuit, son manteau sombre et sa légendaire opacité. Là, ces quelques rêves inavoués. Ils se sont imposés à lui depuis cette vérité énoncée, depuis que les faits se sont actés. Lui, père. Et elles, elles ne sont que cette famille qu'il aurait voulu éviter. Elles sont l'improbable, elles sont le mérite auquel il n'a jamais pu prétendre – le savoir en arme contre les désirs les plus secrets. Captivé, alors, par ces prunelles sur lesquels il pourrait percevoir comme un semblant d'éternité. Lui, le blessé, l'écrasé, cette perfidie si savamment cachée dans les ombres qui se laisse attendrir par ce que l'ignorance avait caché. Prêt à tout accepter, désormais. Devant l'évidence qu'on lui concède, il est prêt à tout risquer, tout prendre sur ses épaules pour que ce qu'il pensait ne pas pouvoir gérer puisse être enfin sien, qu'importe ce qu'il pourrait avoir à y sacrifier. Le cœur qui flamboie, qui s'anime sous le ballet de lentes et délicieuses flammes ravivées. Elle l'a trop fracassé, la solitude – elle a permis à cet esprit de pouvoir revenir sur ce qu'il s'interdisait. Rien qu'un peu, rien que de moitié. « We should go for a walk, don’t we ?… Yeah, Eunice, you don’t wanna show to Kad how great you are on your bike ? » Là, l'attention en revient à cet instant parfait, à cette parcelle d'immortalité effleurée qu'il tient à s'approprier. Qu'on lui laisse cette espèce de répit, qu'on parvienne à lui offrir un semblant de repos maintenant que les responsabilités sont prêtes à être encaissées. Il suit, l'homme. Il suit les pas pressés de la gamine, un peu plus lent de celle qu'il ne sait plus comment réellement affronter. C'est qu'elles sont lourdes, ces étranges incertitudes qu'il ne peut réellement réprimer. Elles hantent, elles rongent toutes les belles images que l'âme aspire à ressasser. Il suit, oui, les mains qui imitent celles de cette beauté à ses côtés. Les phalanges qui flirtent avec les poches, qui s'attardent encore un peu sur ce qui y traîne, ce qu'il essayait au mieux de retarder. À quoi bon ? Elle sait, elle savait déjà il y a bien des années. Et puisque la cigarette s'attarde sur les lippes colorées de la donzelle, lui imite les faits en refusant poliment ce qu'elle s'était mise à lui proposer. Il a son poison, il a ses habitudes. Il a ce vice qu'il embrase dans la foulée. « You didn’t answer to my question when my mother came back. But you won’t escape this time ! » Bref, le rictus qui revient. Bref à animer les traits qui se tordent délicatement en songeant à la réponse qu'il pourrait avoir à énoncer. « How do you feel ? ‘bout that thing who doesn’ listen to her mother… » Et la voix qui porte encore, qui virevolte jusqu'à la petite demoiselle qu'il persiste également à couver. Il connaît les rues, il connaît le quartier mais l'inquiétude et les réflexes sont là qu'il ne peut ignorer. Évidence. Normalité. Le répit qu'il ne souhaitait pas s'accorder – et elle semble peu à peu s'étioler, cette effroyable rage qui gronde dans les tréfonds de son être encore tiraillé.

L'hésitation. L'hésitation qui appose son joug, cette espèce de règne imparable sur l'instant qu'il tient à faire perdurer. Là, perdu dans une boucle appréciable d'un univers encore méconnu – il a cette sensation d'air libre pour la carcasse éreintée. « I don't know yet. Sometimes, I want to make things right and... in the other hand, I know I'll never be the perfect father she deserve. » Un haussement d'épaules, cette honteuse timidité qui s'amuse à teinter la voix qui s'est élevée. Elle s'est égarée sur les alentours, cette prunelle unique qui cherche à pouvoir misérablement s'ancrer. « But... I've to be honest here and she makes me feel... so much better since I know her. Since you came back. » Le rictus qui s'agrippe encore sur les lèvres, l'anticipation de tout ce que cette réponse pourrait engendrer. Mais il n'y a plus que cette vérité pour régner – il ne sait plus, Kadeuce, comment vivre, comment réussir à tout accepter. Les changements sont trop violents, trop rapides, impossibles à esquiver maintenant que ce petit cœur s'est mis à gronder toute cette énergie qu'ils ont peut-être un jour possédés, eux deux ; comme fut une nuit où tout s'est tissé. « And I don't know how to thank ya again for yar decision to let me see her. » Ce qu'il s'affaire à lui laisser avant que la distance ne soit rompue avec la petite demoiselle qui patientait. Encore un pas en avant pour que la main puisse s'abandonner contre les boucles défaites de cette dernière. « Ya should listen yar mother. » Un clin d’œil qu'il lui offre, à celle qui partage ce sang qu'on a trop fait couler. Les lèvres se pincent à cette idée, les souvenirs qu'il tient à chasser mais qui resteront ancrés – telle est sa pénitence pour ce don qu'on lui a accordé. À trop s'y perdre, à trop y réfléchir ; ces trop nombreuses questions qui reviennent pour tout chambouler. Ces « pour » et ces « contre » qui s'affrontent sans pause sur les fronts aux abords des corridors de son âme déstabilisée. Un souffle, une nouvelle bouffée d'un poison auquel il s'est habitué. Le regard qui va, qui vient – qui contemple cette félicité à portée. Là, la silhouette sur laquelle il s'attarde encore un peu, la main libre qui s'élève d'elle-même pour replacer l'une des mèches rebelles qui s'était mise à virevolter. Il a osé, Kadeuce. Il a osé cette première attention sur ces traits qu'une nuit avait pleinement magnifié. À presque en trembler, l'immense montagne que rien ne semblait pouvoir faire chavirer. Il s'y laisse prendre, il s'y laisse enchaîner – malléable qu'il est maintenant que tout est remis en question en ces ruines désolées qu'est devenu l'encéphale émietté. Elle est légère, cette toux qui lui vient – embarrassé par cette audace qu'il vient de laisser s'immiscer. Celle qui continue de gronder, celle qui lui fait oser cette lègère pause maintenant que la rue est sûre et sans danger pour cette petite âme qui vagabonde en avant sans réellement se retourner. La paume qui s'est attardée sur l'épaule, la paume qui vient réclamer comme une attention un peu plus appuyée. « I need ya to know that I'm sorry, for that night. I'm not sorry about... wha' we shared but for the rest, the fact I didn't called you, the fact I wasn't able to know that... that sort of life for me was possible, ya know ? » Ils sont là, les arguments. Il a vu trop de monde s'effondrer, les pertes sont considérables pour ces sangs qui ne cherchent pourtant qu'à pouvoir prospérer. « In the end, I'm glad you two weren't here when they found me. I... I'm scared to take the risk of making ya targets for those sons of bitches. » Elle. Elles deux. Trop précieuses en vérité, même malgré ce peu de temps qui s'est écoulé depuis qu'elles se sont manifestées. Elles, devenues bien plus qu'il ne pourrait réellement l'avouer. « You deserve better than threats and fear for yar life. » De ça, il en est sûr. Sur ces paroles-ci, il ne reviendra pas. Et les attentions sont restées, le pouce effleure encore la joue de la demoiselle à qui une moitié des songes est désormais confiée.           









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Dim 6 Fév - 18:21 ▬


Don't let me be misunderstood

Eunice s’arrête, habituée au ton de la voix de sa mère, décidée à ne pas en faire qu’à sa tête, chose rare ces temps-ci pour le noter. La petite fille affirme ses idées depuis qu’elle et sa mère sont revenues vivre à eight mile. Elle tire avantage de sa situation, aimée par une mère à la recherche de sa stabilité sur un fil qu’elle vient tendre.

Chacun avec leur vice collé aux lèvres, les amants d’un soir avancent dans ce quartier qu’ils connaissent tous les deux par cœur. Erin laisse un léger sourire s’étirer quand les réponses tant attendues bravent leur mutisme sur un sujet qu’ils n’ont jamais osé aborder. Elle sourit et fume en toute quiétude, soulagée de retrouver des doutes qu’elle pourrait enfin partager. Elle s’était imaginée que lui aussi pouvait avoir à la condamner. Cinq ans après, elle ressent encore tous les jours ce que Kadeuce vient évoquer seulement quelques mois face à cette enfant qu’il ne connaît pas. Alors, elle plisse les yeux et hoche la tête en souriant en coin, le regard sur sa fille un peu plus loin. “Oh shit, that's awful, I think you have imperfect parent syndrome.” Le regardant du coin de l'œil, elle se risque à rire en tirant une dernière fois sur sa cigarette. “Don't worry, I've been trying to be perfect for her for five years and... Well, you've seen, it doesn't really work. You know, there's always one kid at school who's always late, who always gives the important paperwork for the school trip at the last minute. I'm the mother.” Dans un haussement d’épaule, Erin enfonce ses mains dans ses poches, elle n’en est pas vraiment fière, mais elle n’a jamais su faire autrement, incapable d’organiser sa vie correctement depuis toujours. La jeune femme s’est toujours laissé porter par le vent, et cela même avec un enfant. Chaque journée terminée sans avoir oublié quelque chose est donc une bonne journée pour Erin Ward. Ce qu’elle tait aux autres, elle veut lui faire savoir, besoin infernal de lui donner une part de vérité sur ce qu’elle est. “ I'm the worst mother she could have, she's too smart for me but, we love each other, I guess that's better than anything. And, you'll always be perfect in her eyes, she doesn't care about anything else.” Tout comme il l’est à ses yeux, ignorant tout de ce qu’elle ressent pour lui depuis toujours. Ces mots qui brûlent ses lèvres, elle les retient pour ne pas avoir à faire face à un départ précipité. Elle balaye ses remerciements par un sourire à l’adresse de sa fille, se blâmant de les avoir tenus éloignés l’un de l’autre si longtemps quand il se risque à lui demander de l’écouter. Ce qui se loge au creux de son âme lorsqu’elle les regarde tous les deux, elle aurait pu avoir à le vivre des centaines de fois si elle n’avait pas laissé parler ses peurs autrefois. Elle jette cette cigarette qu’elle a terminée bien trop vite et regarde ce visage qu’il n’a pas vu grandir, par sa faute.

La culpabilité vient à nouveau l’étouffer, enserrant sa gorge et laissant ses yeux fuyants lorsqu’il se risque à replacer une mèche de cheveux qui s’amusait avec le vent. Et, à mesure qu’il semble se perdre dans des paroles qui n’ont rien à voir avec ses gestes, Erin lève les yeux vers lui, cherchant des réponses face à l’incompréhension, perdue à son tour face à des angoisses qui n’ont plus rien de secrètes. Ses tourments s’attardent un instant sur cette main posée sur son épaule, caresse discrète le long de sa joue, et elle vient couvrir cette main de la sienne en discret soupir. Elle a longtemps souhaité ces explications auxquelles elle n’a jamais eu le droit. Les craintes évoquées ne viennent pourtant pas éteindre l’espoir qu’elle avait laissé renaître en le retrouvant. Bien au contraire, elle se remet à penser être celle qui allégera le poids de ses souffrances. "Don't be sorry. Of course I was upset at first but …” Erin se doutait bien qu’elle n’était pas la seule qu’il n’avait jamais rappelée. Elle espérait simplement, et bien naïvement, pouvoir inverser la tendance, persuadée d’être la différence qui le ferait changer d’idée. Pour la jeune femme, il s’agissait de bien plus qu’un amour sans lendemain. Peut-être qu’avec le temps, elle aurait pu oublier la chaleur que provoque son sourire à son égard, mais Eunice était là pour le lui rappeler. “I’m the one who should say sorry Kadeuce. I …” Les mots qu’elle cherche se perdent dans son esprit mal préparé. Elle avait pourtant eu le temps de se l’imaginer, ce moment qu’elle redoutait tant. “I let you live five years without her. Without knowing she was there, and no matter what happened between us, you didn't deserve that. You missed her first steps, the first time she called for you, and that's because of me.” Et ce jour-là, elle s’en souvient avec une grande précision, revivant la sensation de vide lorsque sa fille avait prononcé ce nom qui apparaissait dans les livres pour enfants. Elle se rappelle oui, du petit doigt qui s’était posé sur la figure paternelle dessinée sur une page, et de cette question formulée avec des mots simples. Eunice. Daddy. Et elle se rappelle encore de son sang qui semblait s’être figé face aux yeux interrogateurs de sa fille. Erin avait dû faire face à la déception qui s’était emparée du visage d’Eunice lorsqu’elle n’avait pas su quoi répondre, refusant de lui mentir, elle avait préféré tourner la page. C’est ce qu’elle avait toujours fait lorsque quelque chose n’allait pas, elle tournait la page, fuyait pour ne pas avoir à vivre les reproches et le rejet. Et elle ne le laissera pas les rejeter, peu importe les excuses qu’il pourra trouver. Dans une profonde inspiration, la jeune femme laisse le temps à son esprit impatient de retrouver le fil de ses pensées incertaines, les yeux perdus dans ce regard qu’elle ne comprend pas toujours. Elle aimerait être en colère contre lui, mais seule l’inquiétude abîme le son de sa voix. “So you’re right, we deserve better than threats and fear, everyone deserves better than such things. But Eunice deserves to know her father and we deserve a chance to know each other.” Son frère a perdu la vie à cause de son implication dans le gang, Erin sait très bien ce qu’il en est, mais elle n’a jamais voulu voir la réalité en face. Depuis toujours, elle a posé un voile de déni sur leurs agissements et les risques qu’ils pouvaient prendre. “If you’re scared ‘cause of those people - and I don’t need to know everything - you let them win.” Elle lui sourit alors en reprenant leur marche afin de rattraper Eunice qui avait pris de l’avance, loin de s’imaginer la conversation de ses deux parents. “I’m quite sure that’s not what you want.” Les bras croisés sur son manteau refermé, ses pas se perdent vers l’horizon quand un rire traverse leurs silences. “I know I speak too much but, don’t be sorry or worried ‘bout it. These are my choices.” Et sur cela, elle ne reviendra pas.

PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Kadeuce Porter
Kadeuce Porter
bring the pain

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road, parmi les siens. cette communauté, c'est sa famille - il reste, il veille, kadeuce. néanmoins, il a quitté la misérable demeure du cimetière pour s'installer avec erin et eunice dans une maison qu'il a entièrement - ou presque - retapé.
ombres et névroses : quelques tatouages ici et là, une dizaine de traits simples ornent la longueur de ses bras. à chacun une âme volée. il est fier mais n'en vient pas à se vanter. son œil droit est en verre, vestige d'une rixe ayant mal tournée.
cicatrices : 407
crédits : chat.noir (c) astra (c)

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Jeu 10 Fév - 2:24 ▬



Don't let me be misunderstood
CODAGE PAR TETRADKE


words cannot explain darkest thoughts within the mind. centuries of hatred now subside. commencing the birth of new life rise from the wreckage of the past. words cannot explain the feeling agony within anguish summoned. perception begins, all secrets now revealed. you cannot win searching in hope of a new age, all feelings put aside numbed by the vision. nothing left alive, facing devastation.




Épuisée, la conscience, d'avoir gardé ces dires si longtemps. Exténuée, cette dernière, à batailler encore entre ces doutes et ces certitudes qu'il voudrait pouvoir empoigner. Égaré alors, l'homme qui ne sait plus comment s'animer – il se perd dans les eaux troubles de quelques idées levées, quelques suppositions que l'endocarde s'amuse à formuler. Il pourrait s'y risquer – il aurait tout à y gagner, les craintes ne pourraient être que cela. Des frayeurs irréalisables. Parce qu'il veille, Kadeuce. Gardien qu'on l'a fait quand les barreaux étaient délaissés, quand la liberté lui était donnée. Gardien, protecteur de ce qui pourrait être à sa portée – et elles pourraient l'être, ces âmes-là, si leur en laissait l'opportunité. À trop s'y perdre en vérité. À se laisser bercer aux caresses qu'il distille lui-même puisque la notion du temps s'est éteinte dès lors que ses prunelles se sont levées. Là, ce maigre rictus qu'il ne parvient pas à chasser – trop bien inscrit sur les lèvres qui ont encore tant à formuler. Et elle s'appose, cette chaleur improbable contre la peau marquée, là où cette plaie réside qu'il ne tient d'ordinaire pas à faire contempler. Retenu alors, ce réflexe qui voudrait lui faire reculer les phalanges usées. Retenu parce qu'elle est parfaite, cette accalmie qu'elle-seule jusqu'alors fut en mesure de pleinement lui apporter. Et l'air est lourd quand ce timbre se risque à s'élever. Ces paroles qu'il écoute, pour lesquelles l'attention est toute donnée. Bien-sûr qu'elle lui en a voulu – comment les choses pourraient en être autrement ? Lâche qu'il a été, odieux à reproduire ce même schéma qu'avec tant d'autres quand les faits auraient pu être bien différents – plus enclin à cette prospérité. Et il voudrait pouvoir lui faire entendre ces quelques paroles isolées, Porter. Prêt à s'y risquer jusqu'à ce que ces syllabes n'aient à s'imposer. « I’m the one who should say sorry Kadeuce. I… » Le cœur à l'arrêt, ses traits se sont tirés pour essayer de réfuter ce qu'elle vient supposer. « I let you live five years without her. » Par nécessité, parce qu'il n'est pas l'homme qui pourrait lui offrir une pleine et entière sécurité. Malfrat usé par le temps que les démons parviennent si aisément à manipuler. Non, les excuses ne sont pas nécessaires – il ne tient pas à devoir les accepter. « Without knowing she was there, and no matter what happened between us, you didn't deserve that. » Ou peut-être que si, finalement. Une pénitence bien trop maigre encore pour tout ce qu'il a pu faire, tout ce qu'il a déjà orchestré. Cette cruauté qui tâche les mains d'une pourriture invisible mais bien ancrée. Les caresses persistent qu'il ne tient plus à briser. Qu'elle comprenne, cette magnificence, que rien n'est à regretter – elle n'a fait que la préserver de tout ce qu'il peut encore aujourd'hui représenter. Une menace pour cette stabilité dont elle aura besoin pour pleinement s'épanouir et vivre des années plus saines, plus sûres qu'à ses côtés. Et si ce maigre sourire tenait jusqu'alors, il y a ces paroles qui parviennent à tout faire flancher. Son unique prunelle s'est abaissée, honteuse plus que vexée.

« You missed her first steps, the first time she called for you, and that's because of me. »
Là, ces images qu'il s'était laissé surprendre à imaginer. Là, ces quelques miracles que l'esprit s'était permis de fabriquer. Des souvenirs préfabriqués pour contenter ce nouvel instinct qu'il ne sait pas encore comment porter. Et si les paroles continues, lui peine à y faire face maintenant que ces dires lui sont repris. Bien-sûr qu'elles méritent bien plus que ces horreurs qu'il pourrait avoir à leur imposer. Elles sont trop importantes, trop parfaites pour les ténèbres auxquelles il s'est enlisé.
« But Eunice deserves to know her father and we deserve a chance to know each other. »
Le coup de hache, le surin qui s'enfonce entre les côtes. Les battements du cœur sont irréguliers ; lui qui ne cherche plus qu'à imprimer ces paroles sur les corridors de l'être trop longtemps tourmenté.
« If you’re scared ‘cause of those people - and I don’t need to know everything - you let them win. I’m quite sure that’s not what you want. »
Et elle s'échappe, elle s'en éloigne. La moue froide s'appose contre les traits tirés, contre ce faciès qui ne sait plus vraiment quoi exprimer. Oh qu'ils sont nombreux, ces doutes à revenir et ceux à s'effondrer. Il y a cette cacophonie qui s'instaure sans qu'il ne puisse y parer.
« I know I speak too much but, don’t be sorry or worried ‘bout it. These are my choices. »
Et ça résonne, et ça parvient à tout déstabiliser. Et ça surplombe toutes les réflexions qu'il aurait pu avoir le loisir de trier. Oppressé, à tout vouloir posséder, tout vouloir réfuter.

Il lui faut un instant, à celui-là, pour y revenir. Cette avance qu'il récupère, les côtés de la demoiselle qu'il s'empresse de rejoindre. « Wait, wait... » Sans pour autant s'arrêter de marcher. Sans pour autant arrêter cette lente course dont ils cherchent à profiter. « Why ya want to chose tha' path exactly ? » Curieux, désireux de pouvoir entendre ce qu'elle aurait à y trouver dans ce monde pourri qu'il persiste à fouler. Il n'y a rien pour elle en ces tréfonds. Il n'y a rien qui pourrait lui convenir – perfection solaire qu'il ne tient pas à entacher. Curieux, en effet, avant que le regard ne s'appose sur cette progéniture inespérée. Là, le sourire lui vient. Là, il ne peut véritablement réprimer ce rire qui s'est imposé puisqu'il pense pouvoir comprendre, le doigt qui se pose sur un simple fait qu'il n'aurait pas dû ignorer. Elle est là, la vérité – dans ces quelques détails qu'il pensait bénin, des coïncidences à peine vis à vis de tout ce qu'il peut chérir dans son intimité. Il aurait dû l'apercevoir bien avant que cet instant n'ait à se jouer. « No way... » Plus à lui-même que pour attirer cette attention qu'il sait déjà posséder. Non, nulle moquerie dans cet éclat qu'il a laissé échapper – rien que cette compréhension qui ne peut autrement s'exprimer. « Ya knew for Nina Simone way before Eunice's birth, right ? I've never talk about that to anyone but I've her in my living room. Tha' same place ya saw just once. » L'index qu'il a levé, là, seulement pour faussement l'accuser. Et la conscience qui approfondit ce qu'elle pense avoir percé, cette espèce de dangereuse volonté de se l'approprier. Peut-être, peut-être pas – mais l'instinct force l'homme à l'imaginer, à moins qu'il ne soit seulement en train d'essayer d'évincer cette solitude qui lui a trop pesé. Elle qui l'a si longtemps corrompu avant que ne s'impose l'espoir d'une descendance et d'un amour à confier. Ce trop plein qui accablait le cœur puisque condamné à cette errance sans finalité. « Ya said the choices are yours but wha' do ya want exactly miss Ward, hm ? » En un pas de plus, il s'est imposé sous son regard. En un pas de plus, il s'est risqué à ces prunelles pour ne pas la laisser en dévier, cette réponse qu'il tient à entendre puisque tout s'est embrasé sans qu'il ne puisse y remédier. Oh, elle est stupide, cette misérable étincelle d'espoir qui parvient à scintiller, même malgré le manteau noir qui encombre l'âme depuis maintenant des années. « Eunice ! Wait for us ! » Qu'il gueule, celui-là – pour pouvoir offrir un frein à cette marche qu'ils avaient repris. Là, il continue de la contempler – il n'a pas cessé cet étrange manège qu'il vient de faire débuter. « Ya said ya weren't expecting anyone but ya knew I was coming and here ya're, dressed like a Lady. Our daughter have the name of the woman I love the most in music industry and, despite all the misery of ma daily life, ya want to take the risk to stay. » C'est l'ego qui croit pouvoir s'y gonfler, presque autant que ces quelques songes qui lui étaient venus, à celui-là, quand les nuits lui offraient la possibilité de tout envisager d'une vie plus ou moins rangée. « Ya know what ? Fuck it. Ya want us to know each other ? I'm ok with this. Ya need me to prove it 'cause of wha' happened tha' famous night. Fine ! » Un peu plus enjoué, très loin de l'agacement que les propos pourraient potentiellement suscitaient. Et il s'est avancé, il a osé. Maigre distance qu'il brave pour voler un baiser. Rien qu'un. Appuyé, prolongé – presque, avant que la distance ne soit retrouvée. « This is ma proof. Hold on to it. » Un clin d'œil, cette fois. Le sourire plus prononcé sur les lèvres avant de s'en détourner. « C'mon girl ! Lemme see how good ya're with tha' bike ! »           









❝ a torch, a death ❞
and then, i felt chills in my bones. the breath i saw was not my own. i knew my skin that wrapped my frame wasn't made to play this game. and then, i saw Him, torch in hand. he laid it out, what he had planned and then i said, I'LL TAKE THE GRAVE, please, just send them all my way. now i began to understand... why God died.
Revenir en haut Aller en bas
Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
cicatrices : 339
crédits : signature: phantasmagoria | avatar + icons : jospleen

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ Sam 12 Fév - 23:27 ▬


Don't let me be misunderstood

La douce musique du silence qui entoure leurs réflexions isolées parvient à leurs oreilles, courte accalmie venant simplement prévenir le trouble qu’Erin a déclenché. Car la jeune femme ne se doute de rien alors qu’elle arpente les rues adjacentes à la M-102, les yeux rivés sur sa fille qui brave la fin de la journée sur ses roulettes, persuadée d’être plus rapide que les rares voitures qui passent par ici.

Chez les Ward, le voisinage est plutôt calme, les maisons s’effondrent, à l’image des familles qui y vivent et des squatteurs qui se font discrets. Et il la rejoint avec une première question à laquelle elle a déjà une réponse qu’elle ne lui donnera pas de suite, tourmentée à l’idée même qu’il puisse tourner les talons, prendre peur ou l’ignorer à nouveau. Mais il ne comprend pas que c’est bien plus qu’une question de parcours, ou bien même d’environnement. Il s’agit de lui, et cela, dès les premières fois où il lui a adressé la parole. Ce jour même où elle l’a vu auprès des siens et où son cœur de jeune égarée s’était mis à battre différemment en sa présence, comme s’il se mettait à résonner dans tout son corps, elle pouvait entendre son rythme irrégulier régner en maître sur son esprit. Elle n’avait d’yeux que pour lui, et il ne la remarquait pas, invisible dans une foule d’admirateurs. Invisible parmi tant d’autres. Et à nouveau, elle sent ces battements prêts à déborder, elle les entend frapper aux portes de ses lèvres qui ne demandent qu’à parler. Pourtant, aucun son ne sort, freiné par ce rire qu’il lui adresse et qui lui coupe immédiatement sa tentation de lui dire enfin la vérité. Parce que, encore une fois, elle redoute les silences qui ont condamné leur union. Elle ne veut pas subir, une fois de plus, le reniement qu’il lui avait imposé cinq ans auparavant. Et c’est pour cela qu’elle n’avait pas osé aller le voir lorsqu’elle avait compris qu’il y avait en elle un souvenir qu’elle ne pourrait jamais effacer de sa mémoire.

Erin le regarde alors, fronçant les sourcils d’incompréhension, perdue, ralentissant ses pas, s’éloignant ainsi d’Eunice à laquelle elle ne fait désormais plus attention. L’index accusateur pointé sur elle, elle se sent attaquée, coupable sur le banc des accusés sans qu’elle ne comprenne vraiment où il veut en venir. Plutôt, sans qu’elle ne veuille comprendre où il veut en venir. C’est désormais Kadeuce qui a toute son attention au moment même où il évoque la chanteuse de jazz à la voix empreinte d’une douce mélancolie. La panique vient alors l’étreindre, elle s’immisce dans son esprit qui cherche un moyen de s’échapper. Erin ouvre la bouche pour protester, les bras toujours croisés pour ne pas avoir à faire face à la confrontation qu’elle tient tant à éviter. Elle voit déjà son monde s’effondrer, tous ses espoirs s’envoler au moment même où il force l’arrêt de leur marche, s’adressant à son tour à leur fille afin qu’elle ne puisse continuer la route sans eux. Erin voit arriver son procès sur le trottoir de son quartier. Et il n’a certainement pas tort, mais le peu de fierté qu’elle a lui intime de chercher à se défendre. Elle ouvre la bouche sans pour autant trouver quoi dire, fuyant ce regard qu’elle sent maintenant peser sur elle. Erin ne veut pas avoir à affronter la déception qu’elle pourrait y lire, et encore moins les railleries qu’elle se persuade d’entendre entre ses rires. Elle s’en veut d’avoir encore une fois tout gâché dans une précipitation démesurée qui la caractérise pourtant. Bêtement, Erin a pensé que cette fois-ci enfin, elle arriverait à maîtriser une situation qui la dépasse depuis le début. Les dernières suppositions de Kad viennent achever la jeune femme qui rend les armes en levant ses yeux en direction du ciel dans une profonde inspiration. La douleur des événements au bord des yeux, elle chuchote presque pour elle en secouant la tête. “ It has nothing to do with your life.” Sa vie peut être aussi misérable qu’il le dit, il pourrait même être roi dans cette vie de misère, cela n’a jamais rien eu à voir avec sa condition qu’elle a cependant toujours idéalisée. Erin n’a jamais voulu voir, et même savoir ce qu’il en était réellement. Elle l’a toujours vu comme l’homme apprécié de tous, et cela lui suffit. Alors, non, cela n’a rien à voir avec sa vie. Elle sait simplement qu’elle peut lui apporter tout ce dont il a besoin, et elle ne saura jamais lui expliquer pourquoi cette conviction s’est ancrée en elle avec plus de volonté qu’elle n’en aura jamais pour le reste de sa vie.

La jeune femme pense déjà à fuir, disparaître à nouveau pour ne pas avoir à le croiser. Elle ne pense déjà plus à sa fille, retrouvant son égoïsme d’antan, dictée par la honte qui s’empare de son être. Impulsive, elle se voit déjà quitter la ville, emmener sa fille loin d’ici et de l’humiliation qu’elle croit subir en pleine rue. Plus jamais elle ne veut revenir ici.

Mais il faut croire que Kadeuce ne perçoit pas la douce folie qui guette la mère de sa fille lorsqu’il vient contredire tout ce qu’elle pouvait déjà s’imaginer. Les sourcils se relèvent, mélange d’inquiétude et de surprise, condamnée dont le bourreau a décidé de l'épargner. “What ?” En un battement de cils, ses lèvres se retrouvent à épouser les siennes, acte valant bien plus que les paroles qu’il pourrait avoir pour rassurer son inquiétude. Promesse de lendemains partagés. Le sourire timide qui se dessine sur les lèvres de la jeune femme s’accroche alors à cet espoir retrouvé lorsqu’il se retourne pour rattraper la présence de l’enfant qui revient au centre de son attention.

Allégée d’un poids qu’elle ne sentait plus peser, Erin décroise les bras pour enfoncer ses mains dans les poches de son manteau et les rejoindre. Le regard porté au loin, elle se décide alors à briser son silence : “I’m always dressed like a lady.” Un sourire traverse brièvement ses yeux. “ And you still owe me a date.”


PrettyGirl




Let's all watch as the world goes to the devil.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

▬ BEYOND THE VEIL ▬

Don't let me be misunderstood | w/ Kadeuce Empty
▬ ▬
Revenir en haut Aller en bas
 Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
darkshore :: Among which there's no difference :: THE NORTH :: residences-
Sauter vers: