clarence duncan & kadeuce porter

Il a gueulé, bien-sûr qu'il s'est emporté. Les mots sont lourds que ceux qu'il vient de lui délaisser ; cette vérité qu'il n'a pu empêcher, même malgré les efforts qu'il y a concédé. « See ? Tha' why ya two are a pain in the ass. I need ya to convince him to not do that ! » Lui aussi, la voix s'est élevée. Lui aussi il se retrouve dépassé par tout ce qu'il n'est plus en mesure de contrôler. « Fuck... Yeah, ya know what ? Ya're right ! I called ya to ask to come, like I did for him, but I realise that ya two have something to hold on to. I don't. I can't risk to drag ya in there, lead ya to die for that 'cause if I've to survive this... I won't forgive maself. It was a mistake, alright ? And now, I need to... to persuade him to not do that before friday and... » Et il soupire encore, celui-là, sous ces quelques paroles échappées. Il s'était emporté, avant de réaliser que tout, tout peut désormais être scellé.

Il s'impose, fait valoir cette évidence à laquelle son interlocuteur aurait du songer, à laquelle il a certainement songé d'ailleurs. Oh il confirme, ce dernier, il détaille, explique le fond de sa pensée, mais loin de convaincre, loin d'amorcer le moindre recul, il ne fait qu'enliser cette détermination deja trop bien installée. Et lui qui en ricane, lui qui nerveusement acquiesce puis réfute d'un autre mouvement du crane sans spectateur pour en témoigner. « As if anyone could do such a thing... » Peine perdue, il le sait, que de vouloir tenter de convaincre son ainé d'y renoncer. « I know what we both have to lose, and so does he. But guess what ? Ya're right, we're both pain in the ass. »

Et il en soupire encore, Clarence, surveillant toujours la silhouette affairée dans l'atelier. La raison resignée, silencieuse devant tout ce que le l'esprit deja s'est misà formulé d'arguments pour ne pas avoir à y renoncer. « Truth is... we both have our reasons to follow ya. Mainly 'cause we won't forgive ourself neither if ya  get killed this time while we could've cover yar sorry ass. Listen... we have our own reasons to hate them assholes and to want some of them, if not all, six feet underground with the other coward. » L'autre. Celui dont ils auraient, tous autant qu'ils sont, probablement voulu s'occuper eux même mais qui s'est démerdé pour les devancer. « Friday ya said ? I'm in. Yet with some.. boundaries if I may... »

Pas un sourire, pas même un rire malgré ce qu'il vient affirmer. Vérité qui ne peut être effacée, deux abrutis qui plongent la tête la première dans ces emmerdes qu'il aurait dû tenir au secret. Rien de plus, pas même un souffle qui aurait à s'imposer. Il n'y a que ce regret, que cette sourde menace qui s'est mise à peser avec plus d'ampleur au-dessus des songes emmêlés, trop embrumés. Silencieux attentif, alors. Un dernier élan qu'il essaie d'empoigner pour pleinement lui faire entendre de ne pas bouger de ce paradis qu'il semble s'être trouvé. Et pourtant, les traits se sont un peu plus fermés, quoi que tirés en vérité par ce souffle désabusé sous ce qu'il vient rappeler. « So ya don't know, hm ? Jesus Christ man... » Relevée, la carcasse, par nécessité. Ce poison qu'il se met à chercher tout en osant tout cracher, triste vérité. « Seems yar old friend didn't stay dead long enough. » Un ricanement mauvais, cette ancienne rage qui refait surface aussi certainement qu'elle aurait pu s'apaiser. « James kicked his ass when he saw him. Since, no one have seen him but trust me on tha' man, he couldn't have gone far. In the end, that's a good fucking reason for ya to not come. »

Suspendu aux mots le voila qui titube, le voila qui lutte pour faire taire la nausée qui s'est levée à cette nouvelle révélation. O'Malley vivant. O'Malley l'ombre au tableau, le fantôme pour encore les hanter, encore faire planer cette menace qu'il pensait distancée. « Beg yar pardon ?» Entre deux phrases, entre deux mots. La question soufflée, à peine audible et qui ne trouve de reponse qu'en la suite du raisonnement que son interlocuteur poursuit. Et la paume qu'il porte aux lèvres, Clarence, pour retenir  ce haut le coeur qui démange et ces quelques jurons qu'il pourrait ajouter. Et le tremblement étrange qui prend le bras, qui semble trahir le détonant cocktail de peur de de colere qui bouillonne contre les tempes. Une raison de se défiler ? « The hell it is ! There's no fucking way I could give away ma place in that hunt, do ya hear me ? Lets make it a contest, hum ? It's not every day ya get a second chance to kill one of the greatest bastards the earth've seen. His head's yars as far as I'm concerned, comme une évidence qu'il n'entend même pas chercher à nier, yet I want to be there, I need to. Just for him to know, just for me to be sure that he's gone for real this time. Don't, man... don't try to deny me that chance after all I'd to see, to do... to listen.. all these treats he made against ... don't do that to me Kad... ya can't just tell me he's still alive and cut me off like that... » Et il s'en étouffe, Clarence, dans le flot de ces suppliques qu'il s'est mis à déballer dans la panique nouvelle que cette annonce a précipitée.

Il a tout balancé, cet effroyable secret. Ce lourd fardeau qu'il tient depuis qu'il lui a été révélé. Secoué qu'il fut, secoué qu'il est aussi celui pour qui les mots étaient prononcés. Parce qu'il s'emporte, parce qu'il en vient à argumenter quant à cette place qu'il ne tient pas à lui donner. Pour qu'il soit préservé, pour qu'il puisse prospérer - jouir de cette nouvelle existence qui lui a été attribué, ce retour dans une pleine et glorieuse réalité. Un soupir, encore. Comme un grognement étouffé. « Fuck... » Parce qu'il n'a rien à dire, parce qu'il ne peut rien ajouter. Parce qu'il se souvient, Kadeuce, de ces tristes récits à peine évoqués. Il se souvient des tourments qui trainaient dans les prunelles qu'il avait pu toiser. « Listen... think about yar son, think about tha' girl ya managed to get back, ok ? Dare to tell me ya want to come... » Un dernier élan, une dernière parcelle de volonté raisonnée qu'il essaie de lui inspirer. Qu'il s'en imprègne, qu'il s'y enivre pour ne plus s'y laisser happer, là, dans ce chaos qu'il assumera mais dans lequel il ne veut pas davantage les enfoncer.

Nerveux est le ton, saccadés sont les gestes. Glacées quant à elles, ces quelques perles de sueurs qui le long des tempes se sont mises à couler. La paume encore levée contre les traits qui ne fait qu'un peu plus s'y presser. Il croit suffoquer, Clarence, sous l'assaut des souvenirs que les cauchemars ont biaisés. Les menaces résonnent, reviennent hanter l'esprit qui pensait ne plus avoir à les redouter et dans sa panique le voila qui s'est avancé. Le voila qui vient plaquer un avant bras contre la baie vitrée, le voila qui laisse son front s'y écraser, rien que pour s'approcher de celle que son interlocuteur cherche à nouveau à utiliser, le gosse avec dans la foulée, l'excuse qu'il veut lui trouver pour le forcer à renoncer. « Hey ? » Sombre est la voix, grave est le ton puisqu'il lui faut insister, réaffirmer ce qui désormais ne saurait etre évité. « Don't ya think I do ? Have them in mind I mean. I'm well aware of what I could lose, man. But ya and I both know that they won't be safe, ever, as long as I've to worry 'bout him being able to recognise me. If he went to James, that means he'll keep on stalking Irene and the kids. It means either I run as far as possible from them, Jake included, or I'll take the risk for him to see me at one point. Do ya really think I can chose to run, Kad  ? » Et il prend ce temps, notre homme, ces quelques secondes de silence où il le laisse reflechir à l'évidence, pour admirer encore ce qu'il n'est pas meme certain de pouvoir préserver. Il devine la colere, il devine la peine, tout ce que cette décision finira par provoquer quand bien même l'intention est précisément de veiller à l'en épargner. « So. Friday ya said hum ? Listen. I'll cover yar ass, don't even doubt on it. Them assholes? I'll gladly kill for ya. For me. For what we've all been through. He, as much as I would like to end his miserable existence maself, is yars. This part is crystal clear for everybody I guess. But anything without a patch ? I wont try to stop ya as long as they shot back but don't ask me to aim for a kill unless they force me to do so. And cops? Man... if cops show up ? I... that's not part of the deal right ? » Ces choses qu'il tient à préciser puisqu'il est persuadé que celui ci a cessé, enfin, de vouloir le chasser de ce dont ils sont à parler.

Une dernière tentative, rien qu'un élan pour essayer de préserver ce qu'il mène à sa finalité. Sans certitude, Kadeuce. Il sait ce qu'ils trouveront là-bas, pluies de balles qui n'auront de cesse de tomber jusqu'à ce que les âmes n'aient plus qu'à revenir les hanter - bien qu'en vain, véracité en ce songe égaré. Et il a soupiré, et il a juré. Encore et encore sous les paroles qui lui sont confiées. Cette volonté trop tenace qui continue de gronder en ce timbre qui se soulève, qui appose sa décision quand il cherchait pourtant à l'en faire reculer. Le dilemme exposé, ces risques qu'il ne peut plus prendre puisque sa famille est là-bas, même si trop exposée. Il sait, Porter, il sait tout ce que ça pourrait lui coûter, et pourtant, il espérait qu'il puisse s'en éloigner. Rien que pour se préserver. Parce qu'ils n'ont plus que cela comme option désormais : se sauver. Les bras sont baissées, les armes avec. Il ne sait pas, ne sait plus réellement comment s'y prendre pour que celui-là puisse tourner le dos à ce qui est en train de se préparer. Un poids de plus pour cette culpabilité si bien installée. Un fardeau qui pèsera sur l'âme jusqu'à ce que soit rendu le souffle dernier. Parce qu'elle est effroyable, cette possible issue à laquelle ils pourraient avoir à se confronter ; misérable finalité qui ne mènera qu'à l'oublier sans vengeance actée. « Last time I check, it wasn't a part of the deal, yeah... » Parce qu'il n'a plus la force de lutter, Kadeuce - pas en sachant qu'il a déjà bien essayé. « Just... Un souffle, la main qui s'est levée, abandonnée sur les traits avant que ceux-là ne soient relevés. Nevermind. Ya don't listen and I know ya'll be there anyway. »