A bold wager ~ Ezra

Mike

&

Ezra

A bold wager

Frustré. Il est frustré, l’homme de loi. Agacé par le manque de résultats de ses derniers efforts, ses dernieres tentatives d’enfin tirer quelque chose de la situation. Des semaines, des mois que s’accumule cette tension, cet effroyable sentiment d’impuissance, constat d’échec qu’il n’en peut plus d’avoir à supporter. Etrange position dont il n’avait jusqu’à ces derniers temps pas l’habitude, le petit prodige du barreau, lui dont la carrière se pavait de succès et d’éloges, Detroit se tient là comme un infranchissable obstacle. Il en vient à fulminer, Mike, la patience mise à trop rude épreuve par ce qui n’en fini plus de s’accumuler de paperasse et de dossiers dont il ne parvient pas à s’extirper. A peine semble se dessiner une vague piste, ce qu’il a cru être enfin un semblant de solution, un debut d’échappatoire à tout ce cirque. Irlandais retord qu’une âme trop bonne aura eu la présence d’esprit de leur offrir sur un plateau. Irlandais butté qui ne s’avère au final que d’une piètre utilité. Muet, l’ex-taulard qu’ils ont pris dans leurs filets. Scellées, les lèvres au quinquagénaire qu’il pensait pourtant voir se mettre à table pour leur servir de quoi, meme de peu, apaiser la pression qui persiste à peser. Detroit veut des réponses, Detroit réclame un peu de justice pour ceux que ces derniers mois ont frappés, meurtris, endeuillés. Ils ont tout tenté, la liste pourtant longue de ce qu’ils pensaient capable de le faire douter, le faire plier. En Vain. Loyauté absurde qu’il voudrait ne pas pouvoir pardonner mais qu’il ne peut s’empêcher de comprendre malgré tout. Les regles du jeu sont immuables, trop bien ancrées, trop bien appliquées. Il devine, croit deviner, la peur qui empêche celui là de parler, il croit comprendre que peu importe la récompense qu’ils auront à lui promettre, celui là tient trop à la vie pour risquer de vendre le reste de ces oiseaux de malheur. Il croit comprendre et pourtant, pourtant il n’en est pas moins agacé par ce manque de matière et l’accumulation de ces obstacles là. Il en aurait presque baissé les bras. Presque seulement. Cadeau du destin, coup de pouce de sa chance, les deux peut-être, ou simple hasard, qu’il porte. Ce dossier là, ce nom étrangement familier qu’il a mis quelques temps à remettre. Un nom qui aurait pu passer inaperçu, un dossier qu’il aurait pu ne pas même entrevoir si sa curiosité ne l’avait pas démangé au bon moment. Une occasion trop belle pour ne pas etre saisie en somme, une porte qu’il se refuse à ne pas tenter d’ouvrir. Désespéré bien qu’il ne puisse l’admettre, cet échec qu’il refuse de pleinement accepter, Detroit face à laquelle il n’envisage pas d’abdiquer.

Ezra Maalik. Ce nom quelques fois mis en avant malgré un dossier encore vierge, soupçons jamais suffisamment étoffés pour que quelques recherches vraiment ne soient mener. Maigre espoir il est vrai mais il y tient, le cubain. Parce qu’il n’a pour l’instant rien d’autre à se mettre sous la dent, rien d’autre à exploiter. Maigre espoir auquel il se raccroche, là derriere le miroir sans tient qui ne trompe plus personne, les quelques informations qui ont menée la demoiselle dans la pièce voisine entre les mains. « And so far.. nothing, right ? » Rien. Ils n’ont rien pour la garder. Rien que quelques vagues on dit, quelques vagues rumeurs, pas meme une preuve capillotractée. Il en lache un soupire, Mike, envisage déjà la partie de poker qu’il va avoir à jouer, les négociations apres auxquelles il doit se préparer. Bluff qui s’impose, puisqu’il n’a rien à proposer. Bluff à tenter pour ne pas laisser s’enfuir cette petite chance d’en tirer quelques informations, quelques pistes pour donner ce nouveau souffle à ce qui ne fait que piétiner. « Well… lets give it a try, shall we ? » Brève interjection à l’attention de celui qui jusqu’ici l’observait en silence. Il a bien tenté de l’en dissuader, celui là, perdu d’avance qu’il voit déjà les choses. En vain. Une maigre chance est toujours meilleure à prendre que pas de chance du tout. Et le voila qui s’avance, le dossier à peine remplit entre les mains. Calme, Mike, sérieux, la mine fermée, impassible autant qu’il le peut. S’ils doivent jouer, s’il doit bluffer, autant choisir cette neutralité. Pas un mot. Pas un son si ce n’est celui de la chaise qu’il a tirée en face d’elle pour mieux s’y installer. La cravate qu’il prend le temps de réajuster, le dossier posé devant lui qu’il n’ouvre pas, les cartes bien trop faibles pour etre dévoilées. Pas un mot. Silence qu’il laisse s’installer tandis qu’il la toise avec cette même nonchalance. Patience qu’il met à l’épreuve avant de finalement se lancer. « I guess your agenda is quite as full as mine so what do you think about we both get right to the point and we don’t waist each other time, hum ? » Il se redresse, l’homme de loi, cherche à faire valoir cette étrange prestance que son statut lui octroi en temps normal bien qu’il doute que celle-ci s’y laisse berner. « This is not the first time your name ends up on one of those files. A rude reputation you have here. » Et le bluff commence, l’index qu’il a forcé à tapoter le dossier comme pour prétendre avoir quelque chose d’intéressant à l’intérieur quand lui ne fait que recouper quelques vagues souvenirs d’affaires dont elle est toujours sortie blanche comme neige, innocente ou chanceuse qu’importe. Elle pièce maitresse d’un semblant de plan qui commence à germer dans son esprit bien qu’encore trop brouillon, encore incomplet.

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ft. @Mike Rivera

Un silence bruyant résonnait dans les oreilles d'Ezra. Assise nonchalamment sur sa chaise, elle regardait sa main droite, posée sur sa jambe, rougie par les coups qu'elle avait donnés à ce raciste de merde. Elle regrettait, comme pratiquement à chaque fois que ça la concernait directement et que sa colère prenait le dessus. Quand elle intervenait pour défendre quelqu'un, ça valait le coup, elle prenait un risque bénéfique, mais elle... Était-elle assez importante en ce monde pour réagir de la sorte quand on s'en prenait à elle. Elle ferma les yeux, sentant une boule se former dans sa gorge. Elle n'avait pas donné le premier coup. Les vidéos de surveillance de la supérette avaient filmé l'altercation. Elle serait libérée. Blanchie. Encore une fois. Elle savait toutefois que sa chance ne durerait pas et qu'un jour elle tomberait sur plus fort ou plus tordu qu'elle. Aujourd'hui ce n'était pas le cas, elle n'avait que sa conscience contre elle et elle le savait. Les policiers auraient même déjà du la relâcher, ils avaient dis eux-mêmes qu'elle ne risquait rien, qu'elle était innocente, mais quelque chose clochait. Ils avaient quelque chose d'autre, il manquait à Ezra un détail sur lequel elle n'avait pas encore réussi à poser le doigt et elle avait beau retourner la situation dans tous les sens, elle ne comprenait pas ce dont il s'agissait. C'était extrêmement frustrant.

La porte s'ouvrit et les yeux d'Ezra firent de même. Elle desserra lentement son poing, qu'elle avait serré nerveusement par réflexe, et releva son regard sur la silhouette d'un homme qui s'avançait, silencieux. Elle ne dit pas un mot, observant chacun de ses mouvements, serrant même un peu la mâchoire quand il tira la chaise sur le sol. Elle avait une migraine incroyable, ça arrivait très souvent après un pétage de plomb aussi violent, et le bruit en était presque insupportable. Le dossier qu'il posa sur la table était fin, du genre beaucoup trop, pratiquement vide probablement, ce qui lui tira un discret sourire en coin. Une partie du poids qui pesait sur ses épaules s'envola. Quoi qu'ils aient encore à lui reprocher, c'était minime. "Ca va, je gère mon emploi du temps comme je veux." Elle croisa ses bras sous sa poitrine, cachant de ce fait les marques de sa main. Ce qui était inutile parce qu'il devait probablement savoir, mais c'était plus pour elle que pour lui. Adossée à sa chaise, renfermée sur elle-même, elle semblait plus fragile que dangereuse, et pourtant le mec à qui elle avait pété le nez et trois dents deux heures plus tôt pouvait témoigner de sa rage. "Mais j'ai clairement mieux à faire que d'être ici." Le doigt du policier s'était mis à tapoter sur le dossier, et pourtant elle ne détourna pas le regard. Son corps hurlait à l'inconfort et à la méfiance, son regard contrastait par une nonchalance et une confiance sereine incroyable. "Qu'est-ce que vous me voulez ?" Elle se redressa légèrement, effaçant par la même occasion l'illusion d'un corps fragile pour laisser son charisme naturel prendre le dessus.

Psyborg.

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Bathe in kerosene

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Mike

&

Ezra

A bold wager

Il n’a pas la moindre carte concrète à abattre, il le sait Mike, sans doute le sait elle aussi, sans doute puisqu’elle ne semble pas enclin à flancher. Il le sait, l’a déjà deviné et elle vient en confirmer l’idée, là dans ce stoïcisme dont elle s’évertue à faire preuve. Cynisme qu’il lui a servi et auquel elle répond sur le meme ton, à lui en arracher un bref sourire avant qu’il ne s’efface en un rictus plus persistant. Amusé, le californien, presque autant qu’agacé par tout ce qu’il sent déjà lui échapper. *Smart girl, hum ? * Oh il pourrait enrager, Mike, s’il n’était pas déjà persuadé qu’il la perdrait tout à fait, qu’il la braquerait jusqu’à ne plus rien pouvoir en tirer. Non. Il la veut en allier, il a besoin de cette confiance une fois les choses à plat, une fois les rôles clairement énoncés. Il mènera le jeu, mais pas si elle ne s’y plie d’elle-même, pas si elle refuse de s’y plier. Pari osé, pari risqué dont il a déjà trop souvent usé, d’autres lieux, d’autres suspects. Les enjeux ici peut-être plus élevés à bien y reflechir, tout ce qu’il lui reste encore à mener à Detroit délaissé là sur la table en un tapis parfait. Ou presque. Rien n’est jamais perdu, rien n’est jamais gagné, il le sait, l’expérience pour seul éclat, seule alliée rassurante quand tout part à veaux l’eau depuis qu’il a pris ses fonctions. Elle a mieux à faire, qu’elle dit, et lui acquiesce, lui ne s’autorise pas encore à la contredire. *Smart indeed. * Parce qu’elle questionne, parce qu’elle anticipe, maline, peut etre trop qui sait.

« What I want is quite simple, really. For you to realise what a lucky girl you are, in the first place. Then.. well we’ll see. » Chanceuse elle l’est, à n’en pas douter, éternelle suspecte au casier vierge, étrange petit brin de femme qu’il n’envisage pas tout à fait innocente mais à qui il se doit d’accorder le bénéfice du doute. Petite veinarde qui a su s’en tirer mais qu’il espère encore ne pas voir s’échapper entre les mailles d’un filet hélas trop percé. Le plan est loin d’être parfait, il n’est pas sot au point de s’en convaincre, mais puisqu’il est en l’instant le seul qu’il puisse envisager, puisqu’il se refuse à abdiquer, c’est une occasion qu’il se doit de saisir malgré tout. « Do you read papers, Miss Maalik ? Do you watch news on tv ? Check on your social media maybe ? Do you have any idea of what’s going on those past few month ? » La peur peut-être. Oh pas de lui, pas de cette justice qui jusqu’ici ne l’a jamais réellement inquiétée, la peur de tout ce qu’elle pourrait s’attirer d’autre. De pire. D’incontrôlé. La peur pour bâtir cette relation dont il a besoin. Il n’obtiendra rien sans contrepartie, échange indispensable pour parfaire ce bluff qu’il ose poursuivre. « Do you know what kind of people could have an interest on you with a file like this ? I’m genuinely asking, simple.. curiosity if I may say so. Witch one will find you fisrt… » Et le voila qui fait mine d’y songer, le voila qui feint cette brève réflexion pour lui laisser le temps d’assimiler la menace qu’il n’a pas réellement formulée mais qu’il a savamment laissé planer. *Smart girl, hum ? You’ll make the smart move, won’t you ? *

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ft. @Mike Rivera

La pièce était austère, presque autant que le costume de l'inspecteur, et des petits picots s'étaient formés sur le bras de la jeune femme. Il faisait froid. Il faisait sombre. C'était volontaire et elle le savait. Mais le discret sourire du flic ne lui avait pas échappé et elle sentit une faille, très fine, se former dans cet environnement glacial. Elle n'avait pas à faire à un con sans émotion qui adoptait un rôle, à priori. Au premier abord, en tout cas, c'était ce qui semblait se former dans l'esprit de la jeune. Il jouait, il prenait des chemins détournés, mais elle voyait bien où il voulait en venir. Si l'évocation de son dossier ne fit ni chaud ni froid à Ezra, elle ne manqua pas toutefois de retenir que même si son casier était vierge, il avait réussi à avoir vent de ses problèmes antérieurs, ce qui voulait dire qu'il avait probablement un peu enquêté sur elle. Et ça, elle n'aimait pas du tout, parce qu'elle n'avait aucune idée de l'étendue de pouvoir de la police et qu'elle ne savait absolument pas si c'était réalisable ou non de se servir de ses anciens problèmes de justice pour lui mettre la pression aujourd'hui. Mais la pression pour quoi, au juste ? Elle n'avait pas bougé, elle était droite, et les inquiétudes qui germaient dans son esprit n'étaient pas visibles sur son visage. Ce petit jeu de contrôle, elle le pratiquait assez souvent pour le maîtriser. Il n'y avait que l'injustice pour lui faire péter un plomb, et elle voyait mal un agent de police insulter sa mère, son ethnie ou lui mettre la main aux fesses, donc en principe elle ne devrait pas lui éclater la tête sur la table.

Elle n'avait quand même aucune envie d'être là. Absolument aucune. Et elle craignait ce que Rivera allait lui reprocher, ou lui demander. Il y avait déjà ce type, Clark Wayne, qui était venu la chercher parce qu'ils avaient trouvé un bâtiment abandonné avec des explosifs à l'intérieur et qu'ils n'avaient pas d'autre professionnel sous la main, et maintenant Mike... Faudrait pas trop que la police de Détroit prenne l'habitude de la faire appeler quand même, parce qu'elle ne voulait pas avoir quoi que ce soit à voir avec eux. Ni avec aucun flic du pays, d'ailleurs. "Je me renseigne sur l'actualité, oui. Mais elle n'entre pas en compte dans mon choix de destination." Ezra était une nomade, elle allait là où il y avait du travail, et se méfiait des médias. Elle ne prenait que les informations principales, après pour tout ce qui était débats politiques, avis politisés et propagande raciste à tout va, elle évitait. Sinon elle sentait une furieuse envie de changer de pays. Mais elle voyait bien où il voulait en venir. Les derniers attentats terroristes avaient soufflé Détroit d'un vent de panique et de détresse, d'autant plus que la date avait été ironiquement bien choisie.

« [...] Wich one will find you fisrt… » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, qui les pinça légèrement entre elles pour tenter de le masquer, mais elle finit par se mettre à rire. Quelque chose de léger, de presque nerveux, de court, qu'elle ne tenta pas de cacher cette fois. "Agent ? Inspecteur ? Comment dois-je vous appeler ?" demanda-t-elle, avant de s'adosser à sa chaise en croisant les bras, sans ôter son sourire de ses lèvres. Elle le regardait avec une certaine empathie, maintenant. Comme si la situation était devenue tellement ridicule qu'elle en avait de la peine pour lui. "Vous rendez-vous compte de la superficie de la ville ? Je ne suis personne. Une nomade, qui reste quelques mois tout au plus avant de disparaître pour s'installer ailleurs." Elle étudia les traits du visage du policier pendant quelques secondes, sans changer de position, les bras toujours croisés, méfiante. Joueuse aussi, un peu. "Et si vous alliez droit au but pour me demander ce qui vous trotte à l'esprit, avant que je ne ressente le besoin de faire appel à un avocat ?" De la peur il n'y avait nulle trace sur son visage. Pas parce qu'elle ne craignait pas ce qui pouvait effectivement se passer en ville, mais parce qu'elle n'estimait pas assez sa propre vie pour avoir peur de la perdre.

Psyborg.

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Mike

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Bluff. Bluff qu’il a osé pour un peu la secouer, pour espérer en tirer quelque chose. Peur qu’il espère réveiller, sans savoir si vraiment elle serait justifiée, sans savoir si elle pourrait y céder. La conscience mise de coté pour pouvoir se concentrer. Il le sait, Mike, il ne peut se laisser aller à succomber au moindre état d’âme s’il veut exploiter cette petite opportunité qui s’est présentée avec elle. Elle n’est personne, ne le sera probablement jamais, mais ses petits talents pourraient lui valoir de s’approcher au plus près de ce que lui ne peut oser envisager. Ils sont trop peu nombreux, les hommes parmi les forces de l’ordre en qui il aurait assez confiance pour les envoyer si loin sur le terrain, si proches de ceux qu’il cherche à faire tomber. Elle, s’il parvient à lui faire croire qu’elle pourrait lui etre redevable, elle deviendrait une alliée de poids. Elle en a le potentiel pour peu qu’il sache comment la manipuler. La conscience mise de côté, il le faut, pour ce chantage osé autant que pour la mettre en danger comme il le fera surement si elle accepte. Bluff qui ne semble pas encore porter ses fruits, qui se heurte à ce flegme qu’elle persiste à afficher, calme qui menace de l’agacer lui autant qu’il l’amuse. *Smart and bold… seems that’s some quality most of girls your age are sharing now.* Ce même esprit libre et audacieux que partage sa propre fille, trop indépendante, trop déterminée, trop sure d’elle. Qualités qui pourraient s’avérer etre défauts de tailles mais qu’il ne peut qu’admirer sans pouvoir l’exprimer. Maigre rictus qu’il refrène, le californien, pour ne pas lui laisser l’occasion de penser qu’elle marque quelques points en se comportant avec autant de calme devant une situation qui pourrait lui etre préjudiciable. Rictus qui s’impose finalement comme elle tente de mettre un titre sur sa fonction, lui qui ne s’est pas encore réellement présenté. Agent. Elle doit se douter que ce n’est pas le cas, joue avec les mots pour se donner un peu de prestance sans doute. Le costume l’a trahi, certainement. Inspecteur. Il aurait pu. « I’m no cop. Look higher, not that I could do my job without them. No Miss, I’m not a cop, nor a detective. » Il n’apporte pourtant pas la reponse, pas encore. Il se contente d’ecouter le reste, la réaction enfin à son petit manège, à son coup de poker, sa tentative pour l’effrayer un peu. Et une fois encore elle se fait maligne, trop peut-être, ou pas assez. Quelques mots employés qu’il retient, qu’il sait déjà comment retourner contre elle. Un petit tour qu’il a appris à perfectionner, petit tour indispensable à cette vocation empruntée à son ainé. Rictus encore, sourire presque cette fois quand elle mentionne l’avocat qu’elle aurait dû appeler depuis longtemps. *Why by the way ? Why didn’t you made that call already ? Curiosity maybe ?* Curieux, il l’est aussi, surpris par cet intérêt qu’elle semble porter à la situation au point de retarder cette éventualité.

« Well… » Et le voila qui se redresse à son tour, qui prend le temps de la toiser un peu avant de pencher brièvement la tete de coté pour marquer cette surprise qu’il lui concède volontiers. Petit sacrifice pour lui laisser entrevoir qu’il n’est pas là uniquement pour l’enfoncer et peaufiner ce bluff, cette faveur qu’il prétend pouvoir lui accorder. « You want to know what’s in my mind ? It’s simple, really. You said it yourself. You’re nobody. You have no roots, no known relatives to search for you if something was to happen. Sérieux qu’il devrait retrouver, Mike, mais qu’il prefere remplacer par ce regard compatissant qu’il n’a pas vraiment à forcer. You’re right, this is a big city, but I don’t think this is in your advantage. They’ve eyes and hears almost everywhere, each one rulling there own part of Detroit. But I’m not teaching you anything here, am I ? I mean, everybody in Detroit knows that. » Détour qu’il prend encore, patience qu’il épuise certainement mais qu’il se doit de mettre à l’épreuve. Comme pour ferrer un poisson, comme pour mieux la captiver et attiser cette grandiose curiosité qu’il s’est persuadé avoir décelé chez elle. « As I said, I’m no cop. Prosecutor is what you can call me, if you’re really into title and that sort of ranking thing. » Parce qu’il lui laisse le choix, parce qu’il se moque bien de comment elle l’appelle tant qu’elle mord à l’hameçon. « Believe it or not, Miss Maalik, I’m here to help you. Et le voila, ce tour de force, cette étape indispensable dans son bluff qu’il redoute autant qu’il l’attendait. Quitte ou double en quelque sorte. You can call your lawyer, I’m not gonna stop you, I can’t deny you that right. Yet, I want you to listen to my proposition first. It’s simple, really, and I’m sure you’ll understand your interest in this. » Qu’elle réclame ce droit et il devra négocier avec l’avocat en question, sans dossier, sans appuis, sans rien à placer dans la balance qui puisse justifier tout ceci. Qu’elle réclame et tout est terminé. Bluff qui ne tient qu’à un fil mais auquel il espère qu’elle s’est déjà laissé prendre. « What I’m offering is protection. Simple as that. If they find you. If they’re as smart as I think they are, they’ll, soon or later. You could be an asset for them, all of them, Irish rats, Devil’s bikers, that black clan, anyone of them could need your.. potential in that war I fear is coming. All that I ask is that you contact me if they do contact you. All that I ask, Miss Maalik, is that you share any intel you can get if they do, so we can keep an eye on you and get you out of their claws. » Cartes sur table, Honnêteté qu’il espère payante. Et il toise, Mike, il fixe, attend cette réaction, cette reponse qu’elle ne peut lui refuser, quelque qu’elle soit. Et il toise, le sérieux retrouvé. « See ? I’m here to help you. »

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ft. @Mike Rivera

Un procureur. Il manquait plus que ça. Elle s'attendait à un haut gradé, mais pas à ce point, et vu la tronche qu'elle tirait ca se voyait parce que son regard changea du tout au tout. Elle se sentait soudainement assez mal à l'aise, comme si le petit jeu auquel ils s'adonnaient venait de prendre une tournure bien plus dangereuse. Que les règles avaient soudainement changé, en toute légalité. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, faire passer son titre pour une broutille sans importance, elle savait que ce n'était pas le cas. Là où les inspecteurs ou les flics ne pouvaient que fouiner, espérer obtenir quelque chose, lui avait déjà tout ce qu'il lui fallait, sinon il ne serait pas là. Alors oui, Ezra mordait carrément à l'hameçon, pour le coup. Le dossier vide qu'il avait posé devant elle l'avait d'abord rassuré, maintenant il apparaissait comme une menace. Comme si un claquement de doigts aurait pu le remplir d'un coup, de truc vrais ou faux d'ailleurs. Comme si il avait pu être vidée avant d'être apporté, pour mieux la manipuler, la mettre en confiance. Tu deviens parano. Elle connaissait la réputation de Détroit, comme tous ceux qui y vivaient. Tous ceux qui prenaient la peine de regarder un peu autour d'eux. Mais elle ne faisait partie d'aucun gang, sa déontologie était impeccable et elle n'avait rien vendu à qui que ce soit. Il n'avait rien à lui reprocher. Il n'avait rien contre elle. Pas plus que les flics qui l'avaient amené ici. Il fallait qu'elle y croit, qu'elle reste convaincue de ça et qu'elle mise tout là-dessus. Ca ne pouvait pas être autrement, sinon il ne prendrait pas la peine de tenter de négocier. De la brosser dans le sens du poil. N'est-ce pas ?

La protection qu'il lui offrait était factice. Ce n'était rien d'autre que de la surveillance, qui aurait sans doute quand même lieu si elle refusait. Parce que même si elle ne vendait rien à personne, le procureur avait décelé le risque. Une légère sensation de frustration était née dans le ventre de la jeune femme, qui savait bien, au fond d'elle, que tout ce que voulait cet homme était de protéger la population. Et si Ezra n'aimait pas trop les services de police ou de justice en général, elle n'était pas mauvaise. Elle avait beau avoir des problèmes pour contrôler sa colère, elle ne souhaitait de mal à personne, à la base. Elle soupira finalement, relâchant toute la tension qu'elle avait accumulé depuis le début de cette conversation qui avait été bien trop mystérieuse pour pas grand chose. "Je n'ai pas besoin d'aide. Encore moins de protection." finit-elle par répondre. "J'apprécierais également plutôt mal de découvrir que je suis surveillée." D'autant plus qu'elle en croisait sûrement parfois vu qu'elle achetait régulièrement de la drogue pour ses soirées. Si elle pouvait même plus acheter une dose de cocaïne ou un peu d'ecstasy parce que les flics étaient sur son dos, ça allait vite la gonfler. "Mais il est évident que je n'ai pas envie de voir des innocents se faire exploser dans une guerre parce que certains ont envie de prouver qu'ils ont la plus grosse." C'était la deuxième fois qu'elle collaborait, et elle aimait pas du tout. La première avec l'agent Wayne, parce qu'ils n'avaient pas de démineur sous la main. Et maintenant avec le procureur qui venait directement la solliciter... La blague. "Je veux bien vous contacter si on essaye de m'acheter illégalement des explosifs, je peux même vous envoyer les copies des contrats que je signe avec les entreprises qui m'embauchent, si ça peut vous aider. Mais je refuse que quiconque garde un oeil sur moi. Je viens d'arriver et j'aimerais autant ne pas avoir à quitter la région tout de suite." C'était tout ce qu'elle pouvait faire, avec ses maigres moyens, pour éviter d'avoir à voir aux informations qu'une école avait explosé ou qu'une bombe avait éclaté en pleine rue et fait un nombre incalculable de morts. "Mais honnêtement, je pense que personne ne me remarquera ici. Des experts en explosifs, ils doivent déjà en avoir dans leur rang... Je suppose que c'est risqué de prendre quelqu'un de l'extérieur."

Psyborg.

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Mike

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Ezra

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Non il n’est pas flic, Mike, pas de ceux qui n’aurait que de vagues paroles à offrir sans réel soutient derriere. Il ne propose pas un de ces échange qui finirait caduc si quelques têtes supérieures venaient à trouver plus intéressant à proposer à d’autres. Non. Il n’a certes rien de concret à lui reprocher, mais il est prêt à tenir parole, à offrir cette protection promise si elle venait à lui servir quelques noms, à défauts quelques pistes. Oh il sait, le quarantenaire, il sait d’expérience qu’elle ne sera probablement qu’un énième cul de sac, une perte de temps, mais il espère encore mettre la main sur ce petit grain de sable qui pourrait enrailler les rouages d’une machinerie qui le dépasse. Voila pourquoi il s’acharne, Mike, voila pourquoi il persiste à tenter de négocier avec elle. I’m here to help you. Il l’a dit et s’y tiendra bien qu’elle n’en ai pour l’heure pas encore besoin. Elle semble en avoir pleinement conscience, ce qui n’est en rien pour l’arranger. Elle s’en défend même, ajoutant jusqu’à cette petite pique qui en l’instant pourrait sonner comme une menace si elle l’avait adressé à toute autre personne. *And what will you do ? If you find out you were under watch, hum ? What will you do exactly ?* Il devine cependant qu’elle est loin d’être assez sotte pour l’avoir formulé en ce sens, met cette impression sur le compte d’une maladresse dans son empressement, dans cette espèce de panique peut etre qu’il espère avoir suscité avec ses mises en garde. A tort ou à raison. Qui sait. Sagesse dont elle fait preuve pourtant, dans les mots qui suivent, dans ce bref élan de conscience qui semble la gagner. Non. Non en effet, il n’est pas question de laisser cette ville partir à feu et à sang dans cette guerre déjà trop avancée. Et elle semble comprendre l’intérêt qu’il lui porte, elle semble avoir saisi tout le but de cette petite collaboration puisqu’elle finit par proposer d’offrir ces quelques informations. Enfin cet espoir, enfin ces lueurs, bien qu’encore faiblardes, qui se profilent dans l brouillard où lui et les inspecteurs avec lesquels il travaille surnagent depuis de trop longs mois. Et il acquiesce, Mike, adhère à ces idées, à ces maigres pistes qui pourraient en découler. Il acquiesce jusqu’à se figer, relever un regard étonné vers celle qui refuse malgré tout l’aide qu’il avait à apporter. Idiote. Naïve petite sotte qui s’imagine pouvoir passer entre les mailles du filet si le bruit venait à courir qu’elle leur donne ces quelques informations, qu’elles s’avèrent utiles ou non. Arguments qu’il entend, qu’il écoute, qu’il ne peut pleinement contrer puisqu’elle semble resignée.

Et il la fixe encore, sans trouver les mots pour tenter dans l’immédiat de la raisonner. Il ne peut, il le sait trop bien, refuser ces noms, ces listes, qu’il ait à y trouver quelque chose d’exploitable ou non. Il le sait et pourtant voila la conscience qui se met à vouloir insister. Cette jeunesse naïve qu’une part de lui voudrait protéger, presque instinctivement, mais qu’il devine trop bornée pour parvenir à la faire changer d’avis. « We’ll see about that. » Simple dans un premier temps. Il se laisse ce temps encore pour reflechir à la chose, pour ne pas précipiter ce qu’il était pourtant venu chercher. « Those assets would be great indeed. I must confess… this could be more than that even, with a little bit of luck. » Un peu de chance oui. Qui sait ce qu’ils pourraient trouver, les entreprises qu’ils savent aux mains de ceux qu’il s’emploie à faire chuter, les membres encore non reconnus, non pleinement liés à ces groupes peut-être, qui sait quels noms pourraient ressortir des listes qu’elle aura à donner. Le reste en revanche continue à perturber. « Yet… well you’re right on that point. They probably have their own experts. In fact they have. And most of them are already under close surveillance, even more since September’s events as you can easily imagine. That why they may turn to less… traditional ways to do their dirty work. They may, or may not. Who knows. » Cette ombre qu’il vient redessiner, épée de Damoclès qu’elle semblait vouloir nier. « And if they do… if you do help us with those files and names, I’ll remember your help. I’am quite sure in return you’ll keep passing intel’s. I can’t protect you if you don’t want me to, but the door ain’t close. Here. From now on, you find something, you talk to me, you change your mind on that, you talk to me. » *Most of them I can’t trust. Most of them will rat. Most of them are on their payroll.* Cruel le réalité dont il a pleinement conscience et qu’il espère contourner, Mike, en glissant cette carte sur la table à son attention. « Understood ? »

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† A bold wager We're about to boil over. You can't keep us down forever. We got too big for the cage, you locked us up in. Let's mark this down as the day, that we started something.

ft. @Mike Rivera

La bulle dans laquelle vivait Ezra était matelassée de guimauve et extérieurement tâchée de sang. Si la naïveté ne faisait pas partie de ses défauts, l'insouciance à outrance oui. Parce qu'elle n'avait pas une estime très élevée d'elle-même et qu'elle avait l'impression de survoler la vie comme une plume au dessus de l'eau, elle ne voyait aucun intérêt dans ce qu'elle faisait à part son propre plaisir. Elle n'était pas aveugle, elle n'était pas inconsciente, elle se doutait bien en quoi ses capacités pouvaient être utiles à des bandes organisées peu scrupuleuses, mais sa réflexion était assez limitée sur les risques qu'elle encourait. Au mieux on ne s'intéresserait pas à elle, au pire... Quoi ? On essaierait de la forcer ? Elle refuserait, se ferait peut-être tabasser, pire ? Et alors ? Avec tout le mal qu'elle faisait autour d'elle -injustices ou non- lorsqu'elle pétait les plombs, c'était bien tout ce qu'elle méritait. Se faire massacrer, crever dans un coin, oubliée de tous. Ses parents l'apprendraient tôt ou tard, ils seraient dévastés un temps, parce que malgré tout ils l'aimaient, elle restait leur fille, mais ce n'était pas comme si elle allait leur manquer, ils n'avaient pratiquement pas passé de temps ensemble. Eux toujours à voyager d'un bout à l'autre du globe, la laissant aux mains des meilleures nourrices de la ville. Puis elle, partie pour ses études, puis en road-trip, dans l'idée de ne jamais revenir. Elle n'avait pas d'amis, pas vraiment, sa popularité au sein des gens n'étaient qu'un nuage éphémère sur lequel des personnes superficielles se posaient le temps de brandir Ezra comme un nouveau sac à main, dynamique et beau à regarder, puis ils sautaient en marche. Et l'artificière restaient dans sa bulle. Seule. Pas malheureuse, mais vide.

Le regard du procureur ne lui échappa pas. Il la fixait de la même manière que les nourrices de son enfance ou les professeurs de son adolescence. Le genre de regard que les adultes posaient sur elle avec l'envie de la secouer et de lui dire de se réveiller, que le monde était cruel et qu'elle devait anticiper toute éventualité, mais qui finalement jugeaient bon que ça ne les regardaient pas, qu'elle avait des parents cette petite. D'autant plus qu'aujourd'hui elle était adulte, assez grande pour prendre ses propres décisions. Alors bien sûr, si le procureur voulait quand même la faire surveiller et qu'elle le découvrait, elle n'y ferait rien. Ou du moins rien de plus que de prendre ses affaires, sa camionnette, et de changer de ville. Encore. Les yeux sombres d'Ezra se posèrent sur la carte qu'il faisait glisser sur la table, et elle posa deux doigts dessus pour la tirer vers elle. Elle l'approcha de ses yeux et lut rapidement ce qui était inscrit dessus, avec un réel intérêt, avant de reporter son regard sur l'homme en face d'elle. Mike Rivera... Le nom s'imprima dans son esprit, mais elle glissa aussi la carte dans sa veste. "De gré ou de force, ils me ne feront pas participer à un nouvel attentat. Et vous aurez tous mes contrats en copie." répéta-t-elle. Mais si il fallait le rassurer, elle allait le faire. "Je vous tiendrai informé." promit-elle, un brin de douceur dans la voix. Elle voyait bien que ce pauvre homme était dépassé par toute la misère qui tombait sur la ville et qu'il voulait juste éviter un maximum de victimes, elle y comprise. "Est-ce que je peux rentrer chez moi, maintenant ?"

Psyborg.

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Bathe in kerosene

Monster. How should I feel? ☽ Creatures lie here looking through the window. That night he caged her, bruised and broke her.

Mike

&

Ezra

A bold wager

Lui et lui seul. Lui seul en qui il ai pleine confiance quand ces murs sont hantés de ces vipères dont il n’a de cesse à se méfier. Chaque ombre, chaque silhouette qu’il ne s’autorise plus à considérer comme fiable, Mike, puisqu’il sait trop bien cette corruption qui ronge jusqu’au cœur de cette institution qu’il se doit de soutenir. De sauver même, si elle peut encore l’être. Tache colossale devant laquelle ils seraient nombreux à fuir, à renoncer, tache qu’il songe parfois lui-même à abandonner avant que la conscience ne vienne s’imposer. L’orgueil pour tout sublimer, l’ego pour appuyer avec plus de fermeté cette trop grande volonté que celle de se voir auréolé pour avoir reussit là où d’autres ont échoués. Lui et lui seul. Pas par ego ici, pas uniquement du moins. Lui et lui seul tant qu’il n’a pas réuni ces hommes de confiance qu’il compte rallier, tant qu’il n’est pas certain de pouvoir confier la sécurité de ces informations et de leur porteuse à d’autres âmes que la sienne.

Et il l’observe encore, Mike, tandis qu’elle s’approprie la carte qu’il lui a confiée. Il la regarde faire, l’imagine hésiter entre la conserver et s’en débarrasser. La conscience à peine satisfaite quelque soit l’issue. Il aura fait ce qu’il devait faire, le peu qu’il pouvait. Le reste est entre ses mains à elle puisqu’il ne peut pas l’y forcer. Alors il acquiesce, mince sourire au coin des lèvres, il l’écoute se bercer de ces naïves petites illusions qu’une part de lui espère prophétique. * I hope so, miss.. for your sake and mine.* Il admire, dans un sens, cette espèce de candeur qu’elle semble encore à même de dégager. Jeunes années, folie qui lui ont depuis longtemps échappées. Trop vite probablement, pour les mauvaises raisons, la réalité trop crue d’un monde trop sévère qui s’est trop mal imposée. A presque en soupirer, à souffler en vérité, le cubain, là comme ces quelques pensées s’amusent à raviver souvenirs et regrets. Mais qu’ils la laissent en paix et lui sera le premier ravi. Moins de paperasse, moins de nouveaux regrets à gerer quant à cette liberté qu’il lui rend sans condition vraiment. Il n’a fait que distiller les prémices de quelques réflexions qui porteront, il l’espère, leurs fruits dans quelques temps. Qui sait. Elle pourrait bien lui en apprendre davantage qu’elle le pense. Peut-être. Peut-être pas. Seul le temps se chargera de répondre à cette question mais lui, lui attendra sans s’accabler de ce remord, du regret d’une occasion manquée.

« Est-ce que je peux rentrer chez moi, maintenant ? »

Le regard relevé, surpris comme il s’était enlisé dans ces vastes pensées. Les prunelles qui viennent toiser sans comprendre dans un premier temps puisqu’il était déjà près à la laisser filer. Puis il s’anime, Mike, reprend ce brouillon de dossier bien maigre qu’il avait amené, délaisse la chaise où il trônait jusqu’ici pour mieux l’impressionner. « Sure. Un haussement d’épaule, le rictus presque amusé. You weren’t under arrest you know… » Comme une évidence malgré la masse des sous-entendus dont il a usé depuis le debut de cet entretien. Elle a toujours été libre de se lever et de partir, il n’a fait que jouer sur les mots pour la convaincre de l’ecouter. Et pour appuyer ce gage de bonne volonté qui n’en est pas réellement un, le voila qui distille ces quelques consignes à la vitre où derriere laquelle d’autre observaient sans doute. Il répètera, le cas échéant, à ceux qu’il croisera dans le couloir. Qu’importe, elle n’a pas à savoir s’ils etaient seuls ou non, c’était là toute l’ambiguïté des lieux, tout l’intérêt de ce miroir sans teint. « Miss Maalik and I have just finished here. She’s free to go. Give her her.. well.. handbag, papers, phone, possession, whatever, back so she can be send to her normal, legal, innocent life again. » Bien sûr qu'il joue encore sur les mots, bien sûr qu'il cherche à insister sur ce qui a ete dit et proposé. Un dernier sourire, malice affichée quoi qu’emprunte de cette étrange tendresse pour cette jeune naïveté, un dernier regard avant de quitter la pièce. « See you around. Or not. Depends on your luck I guess. » Derniere provocation, dernier rappel. Dernier ou non. Il en est certain, Mike, d’instinct déjà il devine que d’une manière ou d’une autre il entendra de nouveau parler d’elle.

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‡ ▬ BEYOND THE VEIL ▬ ⚖