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 Seamus ~ So buy me beer and whiskey 'cause I'm going far away

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Seamus O'Maony
Seamus O'Maony
age is no wisdom

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Hebergé avec sa fille chez Elijah Haynes
ombres et névroses : Sous sa peau, y a de l'encre, une croix celte sur l’omoplate gauche souvenir des Rovers et sur laquelle s'est posé un corbeau depuis qu'il les a rejoint, ainsi que les initiales de sa mère et de ses sœurs en haut de son bras droit ~ Sur sa peau, y a des cicatrices, notamment une qui lui court sur la hanche droite, souvenir d'un mauvais coup de surin dans un couloir à Rikers et une plus petite sous les cotes cadeau accidentel de son ancien patron. Une fâcheuse tendance à trop et mal cogiter, s’il crève pas pour sa famille, c’est son cœur qui finira par lâcher sous l’anxiété.
cicatrices : 277
crédits : Vava: myself / Signa : myself

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▬ Mer 2 Oct - 23:24 ▬

Seamus O'Maony
What the child sees, the child does. What the child does, the child is # old Irish saying



Nom O'Maony
Prénom(s) Seamus James Angus
Surnom(s) Teddy Bear, cherchez l'ironie
Âge 58 ans, il est né le 9 mars 1961
Nationalité Américaine quoi qu'il en dise, ses deux grands pères étaient irlandais mais, comme son père, il a vu le jour à Brooklyn, New York
Groupe Outlaws
Statut  En concubinage avec une avocate de vingt ans sa cadette
Autre chose à dire ? Il a passé trente cinq ans au placard pour un meurtre de sang froid qu'il ne regrette pas et une conduite loin d'être irréprochable à Rikers.
● Mon métier est [X] une vocation [] un choix tardif [] un choix alimentaire.
Indirectement du moins. Parce que si on lui avait demandé gamin ce qu’il voulait faire plus tard, il n’aurait probablement pas répondu « ex-taulard garde du corps d'un pianiste excentrique ». Mais puisque si en est là c’est parce qu’il a choisi de ne pas écouter sa mère, on peut sans doute parler de vocation. Sa vocation, elle est dans la rue, sur les traces d’un paternel qu’il vènerait. Sa mère a bien tenté de l’en éloigner, en vain. Et puisqu’au final il était plus à l’aise avec les anciens camarades de son vieux qu’avec la seule autre figure paternelle que la vie lui proposait, les Red Rovers se sont imposés comme une évidence.
Puis il y a eu Mary, et la réponse qu’il se devait d’apporter à l’ordure qui leur servait de beau-père. Là aussi, les Rovers étaient là, pour lui fournir une arme et le courage dont il avait besoin. Et il les a remerciés comme il se doit, en gardant pour lui le rôle qu’ils avaient joué dans le meurtre qui l’a conduit derrière les barreaux. Sa loyauté a payé même à l’ombre ils ont veillé sur lui et tout ça renforcé cette petite idée qui germait depuis l’enfance : il a ça dans le sang. Alors certes, trente-cinq ans, c’est long, d’autant qu’il aurait pu sortir plus vite s’il ne les avait pas écoutés, s’il n’avait pas fait toutes les sales besognes qui se présentaient à Rikers, mais il n’oublie pas que sa mère et ses sœurs seraient probablement encore à la merci de l’autre taré s’ils n’avaient pas été là pour l’aider.
Quant à son job officiel, cet emplois auprès d'un artiste excentrique, il n'était qu'au départ un choix par défaut. Il y a pourtant pris gout, Seamus. Tout comme il s'est attaché à son patron quoi qu'il ne l'avouerait pas.

Film préféré Pendant trop longtemps, il n'a pas eu l'occasion de profiter d'un bon long métrage dans de bonnes condition, mais il a de bons souvenirs de quelques westerns et d'un certains Rocky Balboa. C'est l'histoire d'un rital, et alors? C'est surtout l'histoire d'un type qui part de rien et qui se hisse au sommet, ou presque. Et ça… c’est un peu le rêvé américain personnifié. Depuis, Beth essaye de combler les lacunes de sa culture cinématographique... en vain.
Odeur préférée  La cire tout juste passée sur un meuble. C’est entêtant comme odeur et ça devient vite désagréable, il le sait et l’admet sans problème. Mais bon sang, ce que ça peut lui rappeler la maison où il a grandi et la sale manie de sa mère de tout récurer à outrance.
Chanson préférée Black Friday Rule, des Flogging Molly. C'est un peu l'histoire de tous les immigrés irlandais résumée dans cette chanson. Et à dire vrai, lui aussi il voudrait croire en lui même à nouveau, rêver à un homme dont les espoirs ne meurent jamais. Lui aussi il fait de son mieux... à sa façon...
Si j'étais un animal L’homme est un animal, qu’il dirait. Le pire de tous. Il a vu des bêtes capables de choses terrifiantes, mais rien en comparaison de ce qu’a pu faire son beau-père. Rien en comparaison de ce dont il a pu être témoin certaines fois à Rikers. Alors s’il devait être un animal ? Il serait un homme, pas bien différent des autres, avec ses folies et ses tourments.
Si j'étais un personnage célèbre Quand il était gosse, il voulait être comme Balboa, pas rital, ça non, mais il voulait réussir en partant de rien lui aussi. Mais au final, il est plus proche du Donald Duck que du Picsou. Le rêve américain ce n’était pas pour lui. A la place il a une vie assez pathétique assortie d’un caractère explosif malgré un grand cœur sous la surface.
Mon point faible Probablement sa parano. C'est qu'il est anxieux et susceptible, Seamus, trop sans doute. Mais après trente cinq ans à surveiller constamment par dessus ses deux épaules, il a ses raisons. Seulement, lorsqu'il laisse ses angoisses prendre trop de place, il perd ses moyens, le quinquagénaire. Ses colères sont terribles, à Seamus, presque autant que son franc parler. Il a parfois tendance à oublier qu’à trop être sincère on s’attire des ennuis. Reste qu’il a besoin qu’on le rassure, parfois, souvent. Il a tendance à trop et mal cogiter, s’il crève pas pour sa famille, c’est son cœur qui finira par lâcher sous l’anxiété.
Mon point fortSeamus, il tient plus du chien errant que du caniche de salon. Parce que comme les clébards des rues, il prend soin des siens, l'ex-taulard. Sa famille, la vraie, celle du sang, ou l’autre, celle qu’il a choisie, c’est tout ce qu’il a. Il ne laissera pas passer un affront, qu’il lui soit destiné à lui ou à un membre de sa meute. Et pour peu qu’on lui donne un os à mâcher de temps en temps, le voilà loyal comme un chien de chasse. Une fois qu’il vous a dans le cœur, il n’y a pas un service qu’il refusera de rendre. Et même si on a connu plus malin et plus fin limier, le travail ne lui fait pas peur, à Seamus, quitte à se salir les mains.
Ma plus grande peur Il en a eu un avant gout il y a presque un an. Quand sa parano l'a rendu jaloux, quand il a faillit lever la main sur la femme qui partage sa vie aujourd'hui. Il en crèverait, l'ex-taulard, si un jour il laissait ses colères le faire basculer de la sorte, s'il venait à ressembler à l'enfoiré qui lui servait de beau père. Elle lui a promis de le mettre en garde s'il venait à lui faire peur une fois encore, mais c'est loin de suffire à le rassurer pour autant.
Je suis fier(e) de Ses sœurs et lui étaient la plus grande fierté de son père. Mais puisque la paternité est quelque chose qu'il s'est convaincu de ne probablement jamais connaitre, il a bien du mal à trouver de quoi être fier, Seamus. Vraiment fier. Il n'a pas de honte, pour sûr, pas même le crime qui l'a envoyé au placard, mais de fierté... il n'a pas la prétention d'avoir accompli quoi que ce soit qui mérite d’être vanté.  





DERRIÈRE L’ÉCRAN


Vous Pseudo, âge, autres informations ? Toujours Redhairedmoira, toujours Sophie, toujours (65-20)/3x2+1 ans pour le moment
Où avez-vous connu le forum ?  Rolling Eyes
Présence sur 5/7  scratch
Avez-vous lu le règlement ? [X] oui
Spoiler:
Multicompte(s) ? Si oui, indiquez le(s) nom(s). Owen
Autre chose à dire ? BLABLABLA


images by tumblr (c) fiche by .tetra
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Seamus O'Maony
Seamus O'Maony
age is no wisdom

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sanctuaire : Hebergé avec sa fille chez Elijah Haynes
ombres et névroses : Sous sa peau, y a de l'encre, une croix celte sur l’omoplate gauche souvenir des Rovers et sur laquelle s'est posé un corbeau depuis qu'il les a rejoint, ainsi que les initiales de sa mère et de ses sœurs en haut de son bras droit ~ Sur sa peau, y a des cicatrices, notamment une qui lui court sur la hanche droite, souvenir d'un mauvais coup de surin dans un couloir à Rikers et une plus petite sous les cotes cadeau accidentel de son ancien patron. Une fâcheuse tendance à trop et mal cogiter, s’il crève pas pour sa famille, c’est son cœur qui finira par lâcher sous l’anxiété.
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▬ Mer 2 Oct - 23:24 ▬
And he was a miserable bollocks and a bitch's bastard's whore

« Si vous commenciez par me parlez de vous, Seamus. » Il ricane, un réflexe, en laissant mollement sa tête retomber sur le dossier du sofa. Elle n’est pas différente des autres psy qu’il a dû supporter au final. A quoi s’attendait-il ? Pas à grand-chose à dire vrai. Mais puisqu’il n’a pas le choix, il faudra bien qu’il s’y fasse. Il ose cependant se permettre une pointe de cynisme, de peur qu’elle le prenne pour une proie facile. « C’est pas mon dossiers que vous avez sous les yeux, là, sous vot’ paperasse ? » Paperasse qu’il pointe d’un doigt interrogateur en haussant un sourcil. Elle ne va tout de même pas lui demander de raconter tout depuis le début, si ? Comme si remonter jusqu’à sa petite enfance allait l’aider à le comprendre. Tous les mêmes. « Précisément. Mais j’aimerais entendre votre point de vue sur certains évènements. Aidez-moi à vous aider Seamus. » On y vient. L’aider. Elle est bien bonne celle-là. Personne sur cette terre ne pourrait l’aider à surmonter tout ce merdier. Il faut du temps, et encore, il en faudrait beaucoup trop. « Seamus ? » Sauf qu’il n’a pas vraiment le choix. Il faudra bien qu’il lui parle, à la psy, s’il veut qu’on le laisse un peu tranquille. Alors il se resigne, il soupire, il enfonce les deux poings dans le sofa pour prendre appuis et se rasseoir convenablement, il soupire encore, il cherche. C’est qu’il n’a pas la moindre idée de par où commencer en plus de ne pas avoir envie de parler. Il lève une main, entrouvre la bouche, se ravise, abdique, retente. Fichtre que l’exercice lui semble difficile. « Commencez par ce qui vous semble le plus simple. La première chose qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à votre enfance par exemple. » Si elle se taisait, peut-être que les choses seraient plus aisées aussi. L’irlandais, ça lui donne la sale impression d’être à nouveau sur le banc des accusés, et il n’aime pas ça. « Okay… » Finit-il par souffler. « La première chose… le rire de mon père. Il avait un de ces rires francs qui vous remplit une pièce, voyez ? Je sais pas s’il tenait ça de son vieux, ou si j’en ai hérité. Mais je me souviens bien de la façon dont ça illuminait la maison quand il rentrait, voyez?» Etrangement, au moment même où il en parle, il a l’impression de l’entendre, ce rire. Et ça le fait sourire. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas esquissé un sourire sincère de ce genre-là. Ni qu’il n’avait repensé à son père de cette façon d’ailleurs. Habituellement, il évite simplement d’y penser, qu’il s’agisse des bons ou des mauvais souvenirs. Mais il ne va tout de même pas donner à la psy de quoi étoffer son dossier, si ? Alors il essayera de trier ce qu’il peut dire et ce qu’il doit taire.

« Votre père… vous étiez jeune quand il est mort. Vous pouvez me parler de ce que vous avez ressenti ? » A nouveau, il arque un sourcil. Qu’est-ce qu’elle veut entendre ? Qu’il n’était qu’un adolescent et qu’il n’avait à l’époque eu qu’une vague envie de faire sauter le commissariat du quartier ? Que son père, ce héros à ses yeux malgré tous ses défauts méritait mieux que de se faire descendre dans une ruelle malsaine par deux flics trop zélés ? Ca lui ferait trop plaisir. « Je me souviens juste de ma mère en pleurs devant un cercueil. Shannon d'un coté et Mary de l'autre. Je me souviens d’avoir essayé d’endosser son rôle d’homme de la maison pour éviter à mes sœurs de prendre ça en pleine face trop violement. Je me souviens de pas y être arrivé. »  Et il se mord la joue en silence en terminant sa phrase. Merde. C’est qu’il sent sa carapace se fissurer en ressassant tout ça. Déjà le ton de sa voix a trahi une certaine colère, il le sait, et elle ne manquera pas de saisir la balle au vol si elle n’est pas trop mauvaise. « Vous avez eu l’impression de les décevoir n’est-ce pas ? » Les deux mains sur le visage, il retrouve sa place de tantôt, avachi dans le sofa, la tête en arrière. Nouveau soupire. « Pas vous ? A ma place, j’veux dire. Ça vous aurait pas fait cet effet ? J’avais seize ans, vous vous imaginez quoi ? » elle commence à l’agacer sérieusement, presque autant que le fait qu’il ait pu avoir ce bref instant de faiblesse et lui laisser cette ouverture. « Ça n’a pas du être facile pour vous. Porter un tel fardeau à cet âge. » La carte de la compassion maintenant. Elle le prend pour un gosse, sans doute. « Vous saviez ce qu’il faisait ? Votre père. Ce pourquoi il est mort ? » Nouveau ricanement, nouveau rictus, nouveau soupire. Mais cette fois s’il se redresse, c’est pour mieux la fixer dans les yeux. « Vous voulez quoi au juste ? Que je vous parle de moi ou de lui ? Que je vous dise que mon paternel était un fils d’immigré qui se prenait pour un gangster pour se forger une identité, qu’il était violent, qu’il buvait trop et nous maltraitait et que c’est pour ça que j’ai mal tourné ? Et bah c’est pas le cas. C’était pas un ange, et il s’est certainement pas fait descendre pour rien, je le nierais pas, mais je vous laisserais pas sous-entendre qu’il ai pu ne serait ce qu’une fois faire quoi que ce soit qui aurait pu nous faire le moindre mal à mes sœurs ou à moi, encore moins à ma mère. Il lui a brisé le cœur dans un sens, mais pas directement. Les flics qui l’ont abattu sont tout autant responsables que lui pour ça. Qu’ils aient eu raison ou pas. » Et il n’a cette fois aucun regret à avoir laissé son ton exprimer toute la rage qui vient de lui tordre le ventre. Il veut bien qu’elle s’amuse avec ses souvenirs et ses émotions, mais il sera intransigeant là-dessus. Le casier judiciaire de son paternel n’a aucune importance, il n’a pas besoin d’elle pour s’en souvenir. Mais en tant que père, c’était un homme droit et juste, et il ne la laissera pas lui prendre ça. Et tandis qu’elle prend ses petites notes sans un mot, il essaye de retrouver un peu de contenance. Elle en a encore certainement un paquet d’autres dans ce gout là et il ne faudrait pas qu’elle arrive à lui faire dire ce qu’il ne devrait pas.

Un silence, qu’il trouve trop pesant à son gout, précède la question suivante et il se demande presque si elle n’attend pas qu’il reprenne de lui-même. Le cas échéant elle aurait pu attendre longtemps. « Vous avez évoqué vos sœurs. Vous voulez en parler ? » « Non. » Stupide question, réponse tout aussi stupide quand il sait déjà que le sujet ne pourra être évité. « Seamus, je suis là pour… » « Pour m’aider, ouai. Je sais. » Nerveusement, il vient se pincer l’arête du nez en prenant une grande inspiration. Aller mon grand, qu’il se dit, tu lui balance ce qu’elle veut entendre et tu te casses. Un tout petit effort. Mais bon sang ce qu’elle peut l’agacer. « Y a tout dans vot’ dossier déjà. » Il est presque plus blasé qu’autre chose au final, fatigué de devoir répéter les mêmes choses à des personnes différentes. Il y a plusieurs versions à son histoire, bien sûr, mais celle-là, il est las de la raconter encore et encore. Les avocats, les juges, les psy, il en a sa claque. « Et si on passait directement à ce pourquoi vous êtes ici ? Cela vous semblerait peut-être plus facile ? » Plus facile ? Non. Mais au moins plus rapide. « Ouai… » Un soupire plus qu’une véritable réponse, mais elle semble s’en contenter. Avec son stylo à quelques millimètres du calepin, elle a des airs de cow-boy prêt à dégainer et il sait déjà qu’elle ne loupera aucun détail, alors il se lance avec précaution. « Je suis là parce que j’ai buté un enfoiré. » Voila qui est fait. Ce n’est très certainement pas ce qu’elle voulait entendre, ce qu’il aurait du dire. Mais c’est la seule chose sur laquelle il se refuse mentir. Et avant qu’elle ne puisse réagir, il embraye. « Ma mère s’est remariée environ deux ans après la mort de mon paternel. Elle voulait tirer un trait sur tout ce bordel. » Evidement, il évite de préciser. Le bordel en question c’était les Red Rovers, et tout le passé de son père au sein du gang. Lui, il était plutôt fier que les gars s’intéressent à lui et l’idée de reprendre le flambeau à la mémoire de son vieux ne lui déplaisait pas vu la rage qu’il avait à revendre à l’époque, mais elle voulait lui éviter ça. Et comme il était un bon fils, il a fait mine de vouloir tourner la page avec elle. « C’était pas un mauvais gars, au début. Du moins c’est ce qu’on pensait. » Bordel. Voila qu’il a l’impression que ses yeux le brûlent. Il ne va quand même pas se mettre à chialer comme un môme, non, ça il s’y refuse. « Puis y a eu la fois où je suis rentré après avoir récupéré les filles à la sortie des cours, et où on l’a trouvée en pleurs avec un œil façon boxeur voyez… » Les yeux à présent rivés au sol, il joue nerveusement à se faire craquer les doigts histoire de se faire assez mal pour pas laisser ses émotions reprendre le dessus. « … sauf que ma mère… bah c’était pas Balboa. Mais elle nous a fait promettre de rien dire, de rien faire. Que c’était rien, une erreur. Ce genre de conneries, voyez ? Et j’étais assez stupide pour la croire. » Merde, c’est une larme sur sa joue ? Et comme, dans le silence qui s’installe de nouveau, il s’étonne de ne plus entendre le bruit du papier torturé par le stylo implacable de la psy, il fait l’erreur de relever la tête. « Ce n’est pas grave, Seamus, vous étiez jeune, vous aviez peur.  Vous avez fait ce que votre mère demandait. » Et voila qu’il éclate de rire. « Peur ? Non M’dame. J’étais tétanisé. On vous apprend pas ça à l’école. Personne ne vous dit comment réagir. Et comme j’avais pas franchement envie d’aller voir les types qui avaient descendu mon père pour leur dire qu’à cause d’eux ma mère s’était jetée dans les bras d’un connard qui la prenait pour un punchingball… bah j’ai fermé ma gueule. » Sauf qu’en réalité ce n’est pas exactement ce qu’il a fait. Il a simplement frappé à la porte des autorités compétentes mais pas au sens où elle l’entend, elle ou n’importe quelle personne sensée.

Mais de ça, comment pourrait-il parler ? Voilà trente-cinq ans qu’il se refuse à dire comment il a obtenu le flingue avec lequel il a commis le crime qui l’a envoyé à l’ombre. Ce n’est pas elle, toute futée soit elle qui va lui délier la langue. Et moins encore aujourd’hui. Il s’en tiendra à la version officielle si la question arrive, et elle arrivera. « A quel moment avez-vous… » « A quel moment j’ai décidé de prendre les choses en main ? » « Si vous voulez présenter les choses de la sorte. » Et l’irlandais, il ricane une fois de plus avant de se tenir le front et de réfléchir un peu à la façon de présenter les choses comme elle dit. Quand a-t-il commencé à y penser ? Le soir même où il a trouvé sa mère dans cet état. Quand a-t-il réfléchi à la méthode à employer ? La même nuit, entre deux cauchemars. Quand est-il passé à l’action ? « Quand ma mère ne lui a plus suffit et qu’il s’en est pris à Mary. » « La plus jeune de vos deux sœurs ? » Il se contente de hocher la tête. C’est qu’il n’a qu’à fermer les yeux pour la revoir, en pleurs, le suppliant de ne pas faire de conneries. « C’était qu’une gosse. Elle avait pas quinze ans, ma sœur. Elle voulait devenir une star de Broadway ma sœur, voyez… elle avait rien demandé à personne, elle avait la tête pleine de rêves comme toutes les gosses de son âge, voyez… » Et revoila cette désagréable sensation qu’il va fondre en larmes. Alors à la place, il ricane, il se force à penser à la gamine qu’elle était avant tout ça, à ses petites répétitions au milieu de la cuisine avec la première cuillère ne bois venue en guise de micro. « Vous pouvez me raconter ce qui s’est passé ce jour-là ? Avec vos mots à vous, pas ceux du dossier ? » Elle prend un ton condescendant qui ne lui plait pas du tout. Il n’a que faire de sa compassion, il est trop tard pour cela. Trop tard pour Mary, ou pour lui. Et, s’en tenant à son mensonge bien rodé depuis toutes ces années, il répond dans un haussement d’épaules. « J’ai fait le tour des quartiers dans lesquels il faut pas mettre les pieds pour trouver un flingue et j’ai attendu qu’il rentre pour le descendre. C’est aussi simple que cela. » Et en prononçant ces mots, il sait déjà qu’ils étaient mal choisis. Elle est supposée faire un rapport de tout ça, non ? Et ce ton là ne va pas plaider en sa faveur. Alors il tente de se rattraper. « Est-ce que je regrette de l’avoir tué ? Oui et non. Je regrette de pas avoir eu assez de recul pour aller voir les autorités compétentes et laisser la justice faire le reste. Mais il a eu ce qu’il méritait. » Une fois encore, ce n’est certainement pas de cette manière qu’il aurait dû présenter les choses. Elle prend note, il la regarde faire. Il est trop tard pour reformuler tout ça de toute manière. « Je vois que vous avez fait du chemin depuis vos dernières déclarations à ce propos. C’est une bonne chose Seamus. » Du chemin ? Certes, il se force à prétendre qu’il aurait mieux fait de forcer sa sœur et sa mère à aller porter plainte, mais il n’en démord pas, cette ordure est très bien où il est. Six pieds sous terre.  Il est en revanche soulagé de ne pas voir ressurgir la question fâcheuse. Si personne n’a jamais mis la main sur le dealer qui lui aurait fourni ce flingue sans numéro de série, c’est qu’il y a une bonne raison. Il ne venait pas de la rue, il venait des Rovers. Parce que tout bon fils qu’il s’efforçait d’être, il n’avait jamais vraiment coupé les ponts avec la famille que son père s’était choisie, celle que sa mère avait essayé de fuir et qui l’avait accueilli lui à bras ouverts, à sa façon. Et il les entend encore, les deux qui se tenaient à ses cotés ce jour-là, témoins non officiels d’un meurtre qu’il a plaidé avoir commis seul. Vas-y Seamus, il est tout à toi. T’as qu’à presser la détente mon grand. Abat le c’t’animal ! Et il se souvient encore de la fierté qu’il a ressenti quand avant de mettre les voiles l’un d’eux lui a lâché un : bien joué gamin, ton vieux aurait de quoi être fier.

« Et aujourd’hui, Seamus, quand vous regardez derrière vous, qu’est-ce que vous ressentez ? » A cette question là aussi il s’attendait un peu. La réponse ne lui semble pas évidente pour autant. Y a des regrets et des remords. Est-ce qu’il s’en veut ? Oui, mais seulement de ne pas l’avoir descendu plus tôt pour éviter à sa sœur d’avoir à subir ce qu’aucune femme, une gamine encore moins, ne devrait subir et d’avoir à en témoigner le jour de son procès. Est-ce qu’il en veut à la société pour ces trente-cinq ans perdus à l’ombre pour avoir débarrassé le monde d’un animal qui battait sa femme et violait sa belle-fille ? Il n’en sait rien à dire vrai. « Du gâchis. » C’est la réponse la plus évidente. Elle englobe tout à la fois, sans entrer dans les détails. « Vous pouvez m’en dire plus ? Me parler de ces trente dernières années ? » « Trente-cinq. J’avais les circonstances pour moi, mais c’était pas vraiment de la légitime défense. Et puis… j’ai fait quelques conneries de plus qui ont rallongé tout ça, voyez…» « Oui, trente-cinq. » Tient, voila qu’elle relit ses notes, feuillette enfin le dossier sous ses yeux comme si elle en avait oublié des passages. Pas si pro que ça, la psy, qu’il se dit en refreinant un rictus. Peut-être qu’il l’a émue, un tout petit peu, avec son histoire, ou bien que tout ceci commence à la lasser elle aussi. Il jette un œil sur les murs du bureau, à la recherche d’une horloge, il a perdu la notion du temps. Une demi-heure ? Une heure ? Qu’importe, elle ne le laissera pas sortir avant d’avoir assez de choses à dire au juge et à son officier de probation de toute manière. « Qu’est ce que vous voulez savoir ? » Il sait qu’elle ne lui répondra qu’évasivement, pour l’inciter à en dire plus, mais il demande par principe. Et pour se donner l’illusion de reprendre un peu le contrôle de la situation. « Vous aviez vingt deux ans quand vous êtes entré à Rikers, vous avez certainement des choses à dire, Seamus. L’homme que vous êtes aujourd’hui s’est pour ainsi dire construit là-bas. Ce genre d’expérience laisse des traces.» Merde alors. Elle veut lui faire dire quoi au juste ? Elle veut le voir pleurer à nouveau ? L’écouter raconter les passages à tabac ? La chance qu’il a eu de bénéficier des contacts des Rovers  avant d’avoir à subir pire? Les tâches ingrates qu’on lui a confié en échange et le nombre de type qu’il a dû tabasser pour faire ses preuves ? Puis tout recommencer il y a un an en arrivant ici ? Elle peut toujours courir. Mais puisqu’elle veut du pathétique, il peut lui en donner. « Ouai… y aurait des choses à dire. Mais j’ai déjà vu vos confrères là-bas, plusieurs fois. Et j’ai besoin… de tourner la page, voyez… J’ai rencontré des gens biens, des moins biens, j’en ai évité d’autre, j’ai lu, j’ai bossé, j’ai lu encore. J’ai écrit à mes sœurs, à ma mère aussi, et elles ont écrit en retour.  Qu’est-ce que vous auriez voulu que je fasse d’autre ?» Là, elle va pouvoir s’imaginer combien il a été malheureux, se faire ses petites idées, il s’en moque pour ce que cela changera. « Bien. Vous m’en parlerez la prochaine fois, à votre rythme Seamus. » C’est ça, qu’il songe à répondre avant de se mordre la joue pour se retenir.  

« Vous parlez de tourner la page. C’est pour cela que vous et vos avocats avez fait en sorte de faire votre dernière année ici, dans l’Illinois ? Pour tourner la page ? » Ah ! Elle est bien bonne celle-là. Comme si elle ne le savait pas déjà. « Non, M’dame, c’est pour me rapprocher du passé. » Il pointe à nouveau le dossier sur le bureau avec cette fois un sourire plus détendu quoi qu’empreint d’une certaine tristesse. « Ma mère… et bien elle est seule, ou tout comme. Mary… c’est qu’elle a toujours été la plus forte de nous trois, Mary, elle a relevé la tête. Elle est partie en Europe, elle s’est mariée, un type bien, pour de vrai lui. J’ai une photo d’un neveu que j’ai jamais vu. Shannon elle… elle a tout pris sur elle, voyez. Et ma mère… elle se fait vieille, elle est malade ma mère. J’aurais peut-être jamais assez de temps pour rattraper celui que j’ai perdu, mais je veux le lui donner à elle, voyez ? » « Vous avez l’impression de les avoir abandonnées ? » « On peut dire ça, ouai. » Non, encore une fois, il a l’impression d’avoir été trop lent à la détente. Mary, elle est heureuse pour ce qu’il en sait, elle a su passer outre et laisser les vieilles cicatrices se refermer. Mais Shannon, elle collectionne les jetons des six mois aux alcooliques anonymes sans jamais les dépasser, et sa mère ne s’est jamais pardonnée. Tout ça, il aurait pu le leur éviter, mais il se garde bien d’en faire part à la psy. « Et qu’allez vous faire, en sortant pour remédier à cela, Seamus ? Pour les soutenir et rattraper ce temps perdu comme vous dites ? » Là, il esquisse un rictus amusé. Que peut-il répondre à cela ? Et bien M’dame, je vais faire comme mon père ? « Je vais commencer par aller voir ma mère. Implorer son pardon, si elle peut me l’accorder. Puis je trouverais du travail, j’essayerais. Et je ferais en sorte qu’elle soit enfin fière de moi pour le temps qui lui reste, voyez ? » Pieux mensonge. Il a déjà quelques noms, quelques contacts, mais pas pour un travail honnête. Ces trente-cinq ans qu’il passe sous silence lui auront servi au moins à ça. Il ne sera jamais comme son père, juste et droit avec ses gosses, puisqu’il n’en aura probablement jamais, trop tard pour ça, qu’il songe, mais la rue il a ça dans le sang. Pourtant, il sait qu’il doit abandonner à regret les Rovers pour se rapprocher de sa mère, pour la supporter pour le temps qui lui reste. Il lui doit bien ça, de passer les prochains mois avec elle. Mais il ne se trahira pas pour autant. Il ne renoncera pas à cette vie dont il avait rêvé étant gamin. Ce n’est qu’un interlude, un répit…

***

« Surveille la route caïd. » Il étouffe un ricanement amusé quand la voix de l’avocate à ses coté le tire de ce souvenir. Il ne sait pas pourquoi il repense à cette entrevue là, Seamus, à ces derniers jours avant sa sortie de prison. Sans doute parce qu’aujourd’hui il tourne une nouvelle page. Parce qu’il ne peut s’empêcher de regarder derrière lui avec un pincement au cœur. Ces derniers mois ont été éprouvants. Pour lui bien sûr, lui qui malgré toutes ces années derrière les barreaux ne s’était pas forgé de carapace assez forte pour se préparer à cela. Pour elle aussi, Beth, elle qui a du supporter l’ours aigri qu’il s’est avéré etre en ces temps difficiles. Mais elle l’a soutenu, elle l’a épaulé, réconforté, et s’il cherche à tâtons la main délicate de la brune et essayant cette fois de ne pas détourner le regard de la route, c’est qu’il n’a toujours pas trouvé les mots pour la remercier. Elle prétendra ne pas en avoir besoin, il la connait assez bien pour en jurer, mais il sait qu’il lui doit beaucoup. « Aye, Aye, M’dame ! J’compte pas nous envoyer dans l’décors, tu vois. T’en fais pas. » Depuis l’enterrement, il ne peut pas s’empêcher de penser que pour une fois le destin lui sourit enfin, comme si un poids immense lui avait été enlevé avec le pardon que sa mere lui a accordé dans les derniers jours. Quoi que quelque part, il l’a un peu provoqué ce destin. S’il n’avait pas insisté pour passer sa période de probation à Chicago, à son chevet, il n’aurait jamais rencontré la femme assise sur le siège passager. Pas plus qu’il n’aurait croisé la route de l’autre imbécile de pianiste qui lui sert aujourd’hui de patron. Oui, l’avenir lui sourit enfin, à l’ex-taulard, mais il n’oublie pas ses ambitions pour autant.

Cette année n’était qu’un interlude, un répit. Se ranger, lui ? Ni sa délicieuse compagne ni le salaire que lui verse Dorian  ne lui ont fait oublier ce qu’il est. Et si officiellement il ne fait que suivre son employeur, il a déjà une autre idée en tête. Une vieille connaissance qui l’attend les bras ouverts à Detroit, un petit gars qu’il sera trop heureux de retrouver et de rejoindre dans quelques activités moins glorieuses mais qui lui ont cruellement manquées. Un bref instant, comme cette pensée lui traverse l’esprit, il prend le risque de se tourner vers la brune. S’assurer qu’elle n’a pas changé d’avis, qu’elle le soutient encore bien qu’il ne sache toujours pas ce qu’il a pu faire pour mériter sa confiance et l’amour qu’elle lui porte. « Je pourrais… j’pourrais essayer si tu veux. Si vraiment c’est ce que tu veux… » il pourrait essayer, oui, pour elle, quand bien même il sait qu’il n’y arriverait pas, l’irlandais, il pourrait essayer de se tenir à l’abris des problèmes. Elle se contente de rire en haussant les épaules. « Ne dis pas de sottises. Je savais très bien ce à quoi m’attendre. » Que pourrait il répondre à cela, Seamus. Quoi d’autre que le « Je t’aime, tu le sais ça ? » qu’il murmure tendrement en tirant la main de sa compagne à ses lèvres pour y poser un baiser avant de reporter son attention devant lui. L’avenir leur appartient. Et peut importe ce qui les attend, ce vers quoi il s’engage, l’ex-taulard, quelque chose lui dit que tant qu’elle est à ses cotés tout ira bien…


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sanctuaire : elle rôde ici, là, là-bas. elle guette depuis les ombres, suit votre chemin
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▬ Jeu 3 Oct - 15:32 ▬

Congrats


Bienvenue parmi les futures victimes de Fate.


En tant que nouvelle victime potentielle, tu peux désormais accéder à l'univers de DARKSHORE dans son entièreté. Afin que l'orientation ne soit pas trop difficile, et parce que Fate peut avoir bon fond, voici quelques liens importants à ton intégration dans Detroit.

Pour que les autres puissent se diriger vers toi, tu as la possibilité de créer ta fiche de liens, ainsi que de faire ta demande de logement et ta demande de métier.
Des parties portable et réseaux sociaux sont disponibles pour coller à l'époque dans laquelle nous jouons.
Le système de points, actif sur le forum, peut être étudié juste .
Si tu souhaites voir de nouvelles victimes nous rejoindre, tu peux voter pour le forum.
Quant à Fate, ombre qui rôdera derrière toi aussi longtemps que tu nous resteras, ses frappes sont répertoriées dans ce sujet.


Sur ce, bon jeu parmi nous et n'oublie pas : une promesse est une promesse.
Personne n'est à l'abri du hasard.




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