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 Maybe I can make your heart beat again | Jughead

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Jughead McNulty
Jughead McNulty
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : MIDTOWN - Propriétaire de la maison d'höte « PurpleHouse », maison à la façade littéralement pourpre, sur plusieurs étages, beaucoup de monde vont et viennes
ombres et névroses : Daltonienne, une petite révélation qui a illuminé ma vie au moment de passer mon permis. Franchement, qui a besoin de reconnaître un feu "soi-disant" vert ? Oh, et je suis bilingue en langage des signes, tout ça grâce à mon adorable gamin qui semble avoir choisi la surdité comme mode de vie. Je cuisine divinement bien, à défaut de faire une division correctement. Au moins, j'ai mes priorités !
cicatrices : 44
crédits : LacYn

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▬ Ven 19 Avr - 14:52 ▬


Well here we go again


Une virée, une encre, une bécane. Aucune de ces idées ne séduisait la mère. L'imaginer vagabonder dans un pays étranger à son jeune âge suscitait un frisson désagréable. La crainte que quelque chose ne tourne mal et que la responsabilité lui revienne pesait sur elle. Un tatouage ? Elle voyait déjà le tableau : un premier, puis une multitude recouvrant tout son corps. Pas qu'elle les déteste, mais elle préférait les voir sur des hommes plus mûrs. Et puis la moto, ça lui donnait des sueurs froides. L'imaginer aussi casse-cou que son frère ou son père la rendait peu enthousiaste. L'angoisse d'une mère imaginant son enfant dépasser les limites la saisissait. Elle n'en dit pas plus, mais un chat aurait été bien plus simple à gérer, après tout.

— Et si on partait en Irlande ? Máiréad pourrait enfin rencontrer ses neveux. Te rencontrer, toi. Elle a une moto, Ambrose pourrait l’essayer et si ça lui plait, peut-être qu’on pourrait lui en acheter une. Je sais que c’est pas une destination de rêve mais, tu penses pas que ça ferait du bien à tout le monde ? À vous quatre ? De sortir de cette putain de ville, de voir la mer…
En Irlande... chez ta soeur... ? Euh... Je crois.

Attendez. Quoi ?
Jughead cligna des yeux, une, deux, quatre fois. Mais ça ne changeait en rien ce qu’il venait de dire. Ce qu’il venait de proposer. Partir. Partir tous ensemble, sûrement comme une famille... Est-ce qu'il se comptait dans le lot à cette idée ? Rencontrer sa sœur, voilà une drôle d’idée. Elle qui n’était qu’un nom sans visage, une évocation partielle entre deux phrases. Máiréad, un mystère qu’elle avait cessé d’essayer de résoudre, qui entrait dans la catégorie du reste, hors d’atteinte. Jughead pensait la connaître parce qu’elle pouvait se targuer de connaître des petits détails à son sujet, mais au fond, c’était faux. Même après dix-huit ans. Et cette idée, aussi surprenante soit-elle, n’était pas si mauvaise. Enfin, encore fallait-il que les enfants acceptent, car elle ne comptait pas y aller sans l’accord préalable de tout le monde.

Et puis deux mots claquèrent à son oreille avec le tonnerre. Deux mots qui effacèrent cette idée, cette pensée d’imaginer partir ailleurs quelques jours. Deux mots. Il venait de prononcer deux mots que jamais elle n’avait entendus entre ses lèvres. Que jamais elle n’aurait pensé entendre non plus, à vrai dire. Et la surprise fut si forte qu’aucun son ne sortit de sa bouche. Ça semblait irréel. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Non, jamais il n’oserait, n’est-ce pas ? Le doute l’envahissait l’espace d’un instant sans être certaine de savoir comment réagir, parce que ça, putain, elle n'était pas prête. De tout ce qu’elle avait pu imaginer, ça, ça n’en faisait pas partie. Et comme une surprise n’arrive jamais seule, quand il réduisit leur distance pour venir capturer ses lèvres, un léger sursaut à peine perceptible la traversa. Pourtant, elle ne se déroba pas, laissant ses mains s’accrocher à ses bras. Se laissant happer comme elle le faisait à chaque fois, tant ça semblait lui avoir manqué plus que de raison. « Je t’aime », les mots résonnaient encore, à danser sous son nez, à la narguer de cette envie d’y croire. Et elle, est-ce qu’elle l’aimait ?
Et quand il s’arrêta, quand elle crut pouvoir reprendre son souffle, Jughead cligna plusieurs fois des yeux, comme pour s’assurer que ceci était bien réel. Que c’était bien lui et non Patrick, Andrew, Jean-Claude ou qui que ce soit d'autre.

Douce colère, désormais inexistante, semblait avoir disparu comme si elle n’avait jamais habité auparavant, comme si elle était vaine. Elle se fondit au sol, rejoignant les gouttes de pluie qui s'intensifiaient inexorablement, l'averse allait les engloutir, comme le reste. Ses iris brillaient, son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'il aurait pu percer la cage qui le protégeait. Jug voulut ouvrir la bouche pour peut-être répondre, mais cet homme décidément trop grand, trop imposant, l'en dissuada. Encore un ordre qu'elle s'évertua à suivre, encore prise au dépourvu par ce baiser renouvelé. Un soulagement de goûter à nouveau ses lèvres, d'aspirer ce goût d’alcool et cette arrière touche de cigarette. Un soupir s'envola entre deux bouches superposées alors que son dos rencontrait la portière d'une voiture.

Encore, elle en désirait davantage. Plus elle restait ainsi collée à lui, plus elle le désirait tout entier. Et plus les secondes s'écoulaient, moins leur dispute précédente semblait avoir de sens, voire même avoir existé à ses yeux. Pour une fois, cela ne ressemblait pas à autrefois, ce n'était pas le genre de baiser donné pour mieux s'échapper dans quelques heures. Pas cette fois. Pas comme ça. Pas avec autant d'avidité qu'elle pouvait lui rendre. Les mains glissèrent sur son t-shirt, s'y accrochant comme une bouée de sauvetage, pour le tirer, l'attirer davantage. Encore, plus. Elle y répondit avec une passion égale. La raison était complètement abandonnée, envolée avec le bruit de l'orage, remplacée par cette faim éveillée, par ce souhait qu'il se fonde complètement en elle. L'impression qu'elle pourrait en mourir.
Néanmoins, avec une force surhumaine – pour elle-même s’entend - elle s’efforça à s’éloigner à nouveau de son visage. Juste assez pour pouvoir reprendre un instant son souffle. Pour calmer les battements s'affolant bien trop dangereusement. Un déglutissement difficile alors que son corps réclamait de revenir à l'assaut. Jughead se mordit les lèvres, les yeux descendant doucement sur son t-shirt qui commençait à être trempé malgré sa veste. Qui commençait malgré tout à vouloir se coller à la peau.

« Il pleut... »

Constatation affligeante, tant elle pouvait sentir l’eau s’accrocher à ses cheveux et couler le long de ses bras nus. Mais il fallait laisser sortir quelques mots. Inspirer une grande bouffée d’air frais dans les poumons et l’expirer. La brune pouvait sentir ses joues s’enflammer doucement mais sûrement, elle l’entendait se bruit d’alarme dans son nom mais n’en avait que faire alors que ses yeux remontaient pour venir se perdre dans les siens. Un soupir venant se cogner contre son visage trop près.

« On ne devrait pas... »

Faire ça ?" C'était quoi "ça" au juste ? S'embrasser en plein milieu de la rue, sous la pluie, en ignorant certainement les quelques voisins curieux qui devaient passer le nez par la fenêtre ? Qu'est-ce que signifiait vraiment le "ça" ? S'observer avec autant d’intensité que cela en serait presque indécent ? Est-ce que c’était vraiment si grave que ça, finalement, alors qu’elle y avait répondu ? De la contradiction persistante qui n’essayait pas réellement de prendre le dessus, mais de lui trouver une excuse pour ne pas répondre à l’envie. Une volonté qui voulait clamer haut et fort son mécontentement, mais qui n’était visiblement pas assez forte pour la forcer à opérer un demi-tour.

« Et merde... »

Jughead ressentit un besoin impérieux de goûter à nouveau, d’explorer la chaleur de sa bouche. Et elle les lui reprit. Le mal était déjà fait, au diable les remords, elle en souhaitait davantage. Hypnotisée par l’attrait d’une chair en souvenir, par cette envie de sentir ses mains fermes sur son corps. De s’en remémorer encore et encore. Un appel du tréfonds de son âme difficile à ignorer. Les mains glissant le long de son torse, venant se cacher sous cette veste. À laisser ses ongles vouloir s’enfoncer au travers du tissu. À remonter encore jusqu’à se perdre derrière sa nuque. La pluie, l’alarme, les voisins ? Détails si insignifiants, du brouhaha à peine audible. Et ses lèvres glissèrent des siennes pour déposer dans son cou des baisers avec autant d’ardeur qu’était leur étreinte. Un murmure, un souffle accompagné.

« Sully »

Son prénom. Son surnom qu’elle aimait tant, qu’elle appréciait faire rouler sur sa langue s’extirpa enfin de ses lèvres. Elle l’avait gardé précieusement, s’était interdit jusqu’à présent de le prononcer à haute voix, comme si à la seconde où il serait dit, l’idée de revenir en arrière serait détruite. Alors que ceci l’était déjà depuis bien longtemps. Trop longtemps même. Cinq lettres qui au fond la firent sourire, qui se mélangeaient avec merveille à ses lèvres se posant encore et encore sur cette nuque au parfum boisé. Où ses dents se risquaient à pincer faiblement la peau. C'était plus fort qu’elle, cette faim qui grandissait. Jamais elle n’avait été aussi forte, aussi puissante pour un autre. Jamais elle n’avait eu envie de se consumer, de se damner parmi les flammes de l’enfer que pour cet homme-là. Autant une bénédiction qu’une malédiction.
Ses mains exploratrices glissèrent le long de sa nuque pour saisir sa veste et la retirer comme si c'était une blessure. Elles entreprirent ensuite une ascension vers son torse, se retenant de l'arracher aussi. Jughead se moquait éperdument des éventuels regards, des jugements futurs sur son comportement. Car là, c'était ce qu'elle désirait, ce qu'elle était. Ses lèvres s'emparèrent à nouveau des siennes, dansant avec sa langue. Elles cherchaient à prendre le dessus, à dominer ce qui ne pouvait réellement être maîtrisé. Tout comme sa main gauche, qui osa s'accrocher à la ceinture de cuir, sur le point de défaire le pli.
ÐVÆLING

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Life is too short to be encumbered by convention and the judgements of others.

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Èanna O'Donoghue
Èanna O'Donoghue
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Southwest, toujours près de la véritable famille, peu importe les conditions. Propriétaire d'une maison en piteuse état, un joli reflet de mon âme
ombres et névroses : Une jolie cicatrice au visage, sur la pommette droite, acquise le jour de la mort de mon frère. D'autres sur le corps, moins visibles, plus profondes. Homme brisé, torturé et qui a tendance à solutionner tous mes problèmes dans l'alcool. Fume trop, bois trop, c'est une manière d'affronter la réalité comme une autre non ?
cicatrices : 24
crédits : @irenegade & @endlesslove

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▬ Ven 19 Avr - 22:09 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
J’y croyais. Pas avec toute la volonté dont j’étais encore capable de faire preuve, mais j’y croyais. Ou tout du moins, j’avais envie d’y croire. J’estimais que cette quatrième possibilité de cadeau pour Ambrose était une chose viable, envisageable. Que pour la première fois depuis que nous nous connaissions, il y avait un monde dans lequel nous pouvions prendre des vacances, en famille. C’était une possibilité, une éventualité et pour le moment, tout cela se résumait même à une simple question, à une idée comme une autre, à une vulgaire proposition qui n’avait pas essuyé un refus. Les quelques mots qu’avait prononcé Jug’ étaient l’équivalent d’un peut-être, hypothétiquement, potentiellement. Mais ce n’était pas un non catégorique, ce qui me laissait entrevoir la potentialité d’une chance que cette fois, ce ne soit pas vain. Et quand bien même elle aurait refusé, quand bien même elle m’aurait demandé d’aller me faire foutre avec mes idées de merde, j’aurais trouvé autre chose. J’aurais cherché, je me serais creusé l’esprit pour trouver quelque chose d’autre, pour lui proposer un autre truc, pour continuer sur ma lancée et lui prouver que cette fois, j’allais m’investir.

Quoi de mieux pour cela que ces deux mots ? J’avais remarqué son changement d’expression, l’étonnement se dessiner sur les traits fins de son visage. J’étais tout autant surpris qu’elle par ces deux mots. Après tout, ce n’était qu’une simple phrase de plus, qu’un aveu sonore de quelque chose que j’avais toujours été incapable de montrer, de prouver. Si je l’avais réellement aimé, je n’aurais pas passé mon temps à la fuir, n’est-ce pas ? Pourtant, je n’avais pas pu m’empêcher de les prononcer. Ils avaient dépassé ma pensée, devancé les sentiments que je tentais d’apprivoiser. Je les avais même marqués, affirmés. Ils étaient sortis d’eux-mêmes, comme une expression subite de ce que je ressentais intérieurement. Ce que je m’étais longtemps efforcé de combattre, pour rester dans le moule dans lequel mon père m’avait placé. Mais les années s’étaient écoulées, le temps avait fait son effet et je n’étais plus ce gamin stupide, cet homme intransigeant. J’étais devenu autre chose, on aurait même pu dire que j’avais mis de l’eau dans mon vin, que je m’adoucissais avec l’âge. Et si j’avais toujours été plus doux, plus tendre et faible lorsque Jug’ était près de moi, aujourd’hui, je n’étais rien en face d’elle.

Et je l’embrassais une première fois. Ce n’était pas de l’amour. C’était autre chose. Je n’arrivais pas à déterminer ce qui m’animait, ce qui guidait mes gestes et me poussait inlassablement à revenir vers elle. Il m’était impossible de savoir pourquoi aujourd’hui plutôt qu’un autre jour, une autre fois, je n’avais pas été capable de résister et de m’éloigner, encore. Peut-être qu’une infime partie l’avait souhaité, peut-être que quelque part une sonnette d’alarme avait été tirée et qu’elle avait vainement tenté de m’avertir, de me forcer à prendre la fuite. Mais tout cela avait été noyé dans un torrent d’émotions, dans un ouragan de besoin, dans une magnifique et irrésistible vague de désir. Sans lui laisser le temps de comprendre ou de répondre, sans vraiment prendre moi-même le temps de respirer, de reprendre pleinement mon souffle, je l’embrassais une seconde fois. Et je comprenais, ou tout du moins, un début d’explication s’imposait à mon cerveau embrumé par cette impérieuse assurance que je ressentais pour elle. Bien sûr qu’il y avait une part d’amour, bien sûr que j’étais attaché à elle et bien évidement que maintenant, j’étais prêt à m’écrouler dans ses bras. Jug’ me rappelait l’absence de soleil à An Daingean. Elle me rappelait ces matinées sombres où l’entièreté de la campagne était baignée d’une épaisse nappe de brouillard. Elle me rappelait ces paysages moroses, d’une tristesse incomparable ou parfois, tout ce qui occupait l’horizon était une vaste étendue de verdure sans fin. Jug’ n’était rien de tout cela, elle était la promesse d’un jour nouveau. Elle était ces rares rayons de soleil qui, quelque fois, perçaient l’épaisse couche de nuages et de ciel gris, pour venir darder la terre de rayons chaleureux, incandescent. Elle était ce vœu silencieux que je prononçais chaque matin, espérant solennellement que chaque jour soit meilleur, moins triste que le précédent. Elle était sans doute cette étoile ardente vers laquelle j’avais si souvent levé les yeux, sans ne jamais vraiment pouvoir l’apercevoir, apprécier la chaleur de ses faisceaux sur ma peau. Elle était ce dont j’avais toujours rêvé, ce que j’avais été incapable de garder, ce que j’admirais et ce vers quoi j’étais inlassablement attiré.

Elle parlait. Il me semblait voir ses lèvres bouger, mais je n’entendais quasiment rien. Le volume sonore, complètement assourdissant de l’alarme du SUV semblait recouvrir chaque bruit lointain, résonner dans tout le voisinage. Le tonnerre grondait, roulait, éclatait, faisait trembler le sol sous nos pieds de son ton sourd et puissant. La pluie redoublait d’effort, couvrait parfois le son de l’alarme tant les clapotis sur le pare-brise, le capot ou même le bitume semblaient bruire d’un éclat métallique. Et mes tempes battaient, martelaient avec une force hors du commun. J’avais l’impression que ma vue se brouillait de temps à autre, que mes iris vibraient à la mesure de ce corps frappant trop vite, trop fort. J’étais essoufflé, mes inspirations se perdaient dans les méandres de ce regard bleuté et j’avais la sensation d’y être irrémédiablement attiré, de m’y noyer. Encore une fois, Jug’ s’exprimait et je plissais légèrement paupières, comme si cela avait pu m’aider à mieux discerner ses mots. On ne devait pas ? Il ne fallait pas ? Je ne savais pas. Je ne comprenais pas, mais je sentais l’hésitation. Je discernais cette soudaine tension qui s’emparaient de son corps, de ses doigts serrés sur mes bras. Je voyais la détermination, le besoin dans ses yeux. Je lisais le désir, l’envie sur ses lèvres oscillantes. Pourquoi j’étais à même de la comprendre aussi facilement ? Parce que j’étais dans le même état, parce qu’elle n’était que le reflet de ce que je ressentais.

J’aurais aimé avoir la force, le courage peut-être même, de lui dire que je ne voulais pas la brusquer. J’aurais voulu qu’elle sache que je n’étais pas là pour ça, que je n’étais pas là pour sa chair et que tout ce que j’avais pu dire auparavant, n’avait aucunement été prononcé pour parvenir à ce moment. J’aurais lui dire que je ne voulais pas aller plus loin, que je désirais simplement la serrer dans mes bras et profiter de ces instants que je ne nous avais jamais laissé la chance d’avoir. J’aurais aimé lui faire comprendre que je n’avais pas besoin de ça, que j’avais juste besoin d’elle, de son épaule, de sa chaleur. De son sourire, de son rire et de sa voix. J’aurais aimé posséder cette force, cette volonté de lui avouer que tout ce que je désirais, c’était avoir la possibilité de m’endormir près d’elle. D’enfouir mon visage dans le creux de son cou et de sentir ses doigts caresser mes cheveux. Mais cette fois, avant même que je trouve ce courage, cette résolution, elle me devança. Quelque chose se brisa dans ma poitrine, ou peut-être était-ce juste mon cœur qui venait de s’effondrer une bonne fois pour toutes. À peine perdu dans mes pensées, mon être se retrouva de nouveau happé. Possédé par le goût iodé de ses lèvres, étreint dans la danse de nos langues. Je me laissais porter, emmener par la douceur de ses mains glissant sur mon t-shirt, par la griffure de ses ongles que je sentais descendre le long de mon torse. Mon cœur, toujours ce maudit palpitant, manqua certainement un battement ou deux lorsque je sentis son souffle, ses lèvres dans mon cou et mon corps entier en frissonna, en fut secoué. Entendre mon nom dans sa bouche finit de m’achever. Si ses lèvres et ses dents erraient sur ma nuque, ma main n’avait de cesse de caresser la sienne. D’y éprouver son étreinte, de glisser dans ses cheveux alors que mon menton s’était légèrement redressé pour mieux apprécier cette chaleur au creux de mon cou. Lorsque Jug’ retira ma veste, lorsque cette-dernière glissa le long de mes épaules et s’échoua au sol, dans le plus grand des silences tant l’intensité de la pluie était marquée, je cédais.

               

   
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    I feel the pages turning. I see the candle burning down before my eyes, before my wild eyes. And I feel you holding me tighter, I cannot see when will we finally breathe. @endlesslove
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▬ Sam 20 Avr - 16:37 ▬


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▬ Dim 21 Avr - 5:02 ▬


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▬ Dim 21 Avr - 22:11 ▬
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▬ Lun 22 Avr - 16:34 ▬


Well here we go again


« Ce n’est pas vraiment ainsi que j’avais imaginé de potentielles retrouvailles. Mais c’est pas mal non plus. »  

Un léger rire s'échappa d'elle. Une main, avec douceur, caressa sa joue. Le sermon qu'elle lui avait prodigué quelques heures plus tôt semblait futile. Presque absurde. Pouvoir croire en ses mots répétés sans cesse était-il réellement envisageable ? Avait-elle la capacité de lui accorder sa confiance comme il se devait ? Une envie ardente la tiraillait, celle de mettre fin à cette lutte incessante. Mais dix-sept années d'existence l'avaient rendue méfiante envers les paroles des hommes. Encore plus envers celles de celui-ci. Alors, un faible baiser fut déposé sur ses lèvres, l'invitant à s'écarter.

Jughead ignora consciencieusement la pendule qui indiquait l’heure. Elle refusait de se préoccuper de la durée de leur escapade et encore moins du sommeil qui en serait affecté. Des détails à laisser à celle qui se réveillerait peut-être avec des remords et une multitude de questions. Elle se leva du canapé, récupéra rapidement toutes ses affaires mouillées qui n'étaient que des preuves accablantes de leurs méfaits.

« On va dormir ? »  

« On », avait-elle dit, comme s’il était évident que ce dernier allait rester pour la nuit. Comme si le choix n’y était guère, à moins qu’il ne préférait s’enfuir sous la pluie. Et si c’était le cas, cela en disait long sur ses promesses déjà bafouées. Elle traversa le couloir et monta silencieusement à l’étage. Se débarrassant des vêtements humides dans un coin de la salle de bain, elle échangea le reste de sa dentelle contre la fraîcheur d’une douche pour calmer sa température rapidement, puis contre un vieux t-shirt trop grand. Un second qu’elle sortit et lança entre les mains de Sully, pour qu’il le mette. Puis, toujours dans le même silence, elle se rendit dans la chambre. Elle n’était plus certaine de quand il avait traversé cette pièce, ou même s'il l'avait déjà fait. Mais ça n’avait pas d’importance. Ça l’était encore moins quand elle se glissa entre les draps et instinctivement se laissa aller entre ses bras. Comme si c’était normal là aussi.

Et puis elle y repensa à ce « Je t’aime » avoué. À ces deux mots qui avaient suffi pour faire chambouler tout son âme, tout son cœur. Elle n’y avait pas encore répondu et peut-être n’était-elle pas encore prête à le dire une nouvelle fois. Mais ils restaient là, présents. Ils l’accompagnèrent tout au long de la nuit.
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▬ Lun 22 Avr - 21:35 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Haletant, presque à bout de souffle, je parvenais à peine à tenir le poids de mon corps sur mes avant-bras, appuyés de part et d’autre de son visage. Mon cœur battait à tout rompre, ses martèlements incessants, puissants et anormalement rapides, faisaient trembler mes os. L’entièreté de mon être semblaient secouée, cahotée par ce que je venais de vivre. Par ce que nous venions de vivre, de partager. Dans ma bouche entrouverte par laquelle s’échappait une respiration saccadée, il me semblait entendre les pulsations de mon cœur résonner. Mes bras, pourtant musclés, pourtant usés à des événements bien plus traumatisants, n’étaient plus à même de me soutenir. Je me voyais trembloter, greloter comme cet adolescent en émois que j’avais un jour été. C’était comme vivre une première fois, comme découvrir un monde qui se révélait au travers d’un voile transparent. Une fine séparation qui aurait permis de deviner sans voir, d’imaginer sans ressentir et soudainement, à sa levée, tout était remis en question, tout prenait sens. Après ce partage, après ce moment qui m’avait complètement sorti de ma tourmente habituelle, je me sentais accompli et important. Quelque chose venait de reboucher ces plaies béantes qui scarifiaient mon âme, quelque chose venait d’apposer un baume sur mes maux les plus profonds et ce quelque chose, ce n’était rien d’autre que Jug’.

J’avais ressenti chaque tremblement, chaque contraction de ses muscles. J’avais perçu chacun de ses soupirs, de ses gémissements. J’avais vibré dans les spasmes de ce corps qui s’était agité contre le mien, j’avais frémi dans les battements de ce cœur qui s’était démené pour s’imposer dans cet éclat d’euphorie. J’avais vu, j’avais lu toute la détermination qu’il était possible d’avoir, dans son regard. J’y avais discerné le désir le plus profond, le plus pur et j’y avais entrevu ces accroches, ces liens qui nous unissaient et que je n’avais jamais été capable d’accepter. Dans ce lourd silence, uniquement marqué par l’alliance de nos souffles, je restais béat, interdit. J’étais plongé dans ces iris brumeuses, aux allures de lac d’un matin d’hiver et je comprenais pourquoi j’aimais cette femme. Je saisissais que je pourrais passer une vie entière à la fuir, à m’écarter d’elle ou à la repousser, le résultat resterait toujours le même. Je ne pouvais pas être sans elle car tout ce que j’avais fait, tout ce que je faisais me ramenait inlassablement dans ses bras. C’était une évidence que je ne pouvais plus nier, que je n’avais plus la force ni l’envie de réfuter. Seuls restaient les regrets que je ne pourrais jamais effacer, malgré cette douceur, malgré la tendresse de cette main apposée sur ma joue, malgré ces quelques mots qui m’arrachèrent un sourire absent. Mon esprit vagabondait, dérivait sur ces choix malheureux, égoïstes et se raccrochait à ce qu’elle m’avait dit quelques instants plus tôt. Elle n’avait fait que répondre à ma demande, à cet ordre qui avait claqué dans un grognement sourd et guttural. Je m’en étais douté, je l’avais toujours plus ou moins su, mais l’entendre de sa bouche était une autre chose. Ces mots qu’elle avait prononcés étaient une véritable gifle en plein visage, une vérité accablante qui me renvoyait à mes pires erreurs.

Un peu absent, probablement ailleurs et encore plongé dans ce passé que j’avais toujours voulu changer, modifier sans ne jamais avoir le courage de l’affronter, je me contentais d’un bien faible hochement de tête. Aucun mot ne franchit la barrière de mes lèvres, marquée par ce sourire défaillant qui se fanait peu à peu. Aucun son, si ce n’est celui de ma respiration difficile, ne s’échappait de ma bouche close. Mon regard se rassénéra néanmoins, perdit peu à peu de son ardeur et de sa hardiesse pour s’adoucir, pour se dulcifier dans la tendre étude de ce visage. Ma main s’éleva lentement, décolla avec une douceur exagérée une mèche de cheveux plaquée contre sa joue et la remis en place. J’étais une putain de pourriture, probablement l’un des pires connards que ce Terre pouvait porter. Je savais me montrer impitoyable, cruel et brutale. Et lorsqu’il s’agissait de Jug’, tout ce que je pouvais être en dehors de ses bras semblait disparaitre, devenir hors d’atteinte. Je m’écartais alors, prenant appui sur mes bras fébriles pour me redresser et me lever. J’entamais rapidement la collecte de mes vêtements disséminés ça-et-là.

- Vas-y, je te rejoins.

Avais-je simplement dit en lui adressant un clin d’œil et alors qu’elle s’éloignait dans les escaliers, j’avais à nouveau enfilé mes affaires pour revenir dans le salon. Je ne comptais pas partir, c’était un fait que je voulais assumer, quoiqu’il m’en coûte. Après avoir fouillé dans la poche de ma veste trempée, j’avais ouvert une fenêtre pour m’y appuyer et avais allumé une cigarette. C’était tout ce dont j’avais besoin. Entendre le tabac crépiter, inspirer cette fumée nocive au possible mais qui, sur l’instant, avait la capacité d’apaiser mon esprit. À cela s’ajoutait le bruit blanc de la pluie qui avait perdue en intensité mais qui était certainement partie pour durer toute la nuit. L’orage était passé, n’était plus qu’un grondement lointain, sourd et sur l’instant, je trouvais que c’était une magnifique métaphore de ce que Jug’ et moi avions traversé. J’avais envie de croire que pour nous aussi, l’orage était passé. Enfin, après avoir pris le temps de fumer, je montais à mon tour l’escalier, récupérais ce t-shirt qu’elle avait laissé de côté pour moi et la rejoignais en silence dans la chambre. Une part de moi aurait voulu aller ouvrir discrètement ouvrir les portes de ces autres chambres, jeter un œil dans la pénombre à ces enfants que j’avais trop peu vu, que j’aurais aimé voir grandir. Mais je chassais bien vite cette idée en retirant mes vêtements, gardant uniquement mon boxer, avant de me glisser sous les draps. J’étendais alors mon bras gauche, Jug’ ne tarda pas à venir poser sa joue contre mon torse et je repliais mon bras sur son épaule. Déposant un léger baiser dans ses cheveux humides, je fermais les yeux en affichant un fin sourire, paré d’une certaine satisfaction. J’étais là où je devais être.



*
**



Je m’étais réveillé en premier, probablement tiré de mon sommeil par les faibles bruits qui émanaient du rez-de-chaussée. Je n’étais pas pour autant sorti immédiatement du lit. J’avais tourné la tête sur le côté pour observer, plusieurs minutes durant, cette chevelure sombre qui contrastait avec les draps, cette femme qui me tournait le dos et qui était encore endormie. Je m’étais assoupi avec le sourire, je me réveillais de la même manière. L’espace d’un instant, l’idée me traversa l’esprit de bouger, de venir me lover contre elle. D’épouser la forme de son corps avec le mien et de passer mon bras sur son ventre, d’y apposer ma main juste pour apprécier la sérénité de sa respiration. L’idée me vint de venir enfouir mon visage dans sa nuque, dans ses cheveux. De respirer ce parfum qui m’enivrait dès les premières senteurs, de me perdre quelques instants dans l’odeur naturelle de son corps comme de sa chevelure. J’avais d’ailleurs commencé à bouger mon bras, à l’élever au-dessus de son corps plongé dans cet état de repos, mais je ravisais avant que ma main n’effleure son épaule. Passant une main sur mon visage pour effacer les dernières réminiscences de cette léthargie profonde dans laquelle j’avais été plongé, je prenais appuis sur mon bras pour me retourner le plus doucement possible et m’arrachais lentement au confort de ce lit, sans réveiller Jug’.

Après avoir enfilé mon jean, je sortais de la chambre dans le plus grand des silences et refermais la porte derrière moi, restant quelques instants derrière cette-dernière afin de m’assurer qu’aucun son ne me parvenais. Cela fait, je descendais les escaliers et rejoignais le salon, d’où m’étaient parvenus ces bruits. Deux enfants étaient présents. Eidric était assit sur le canapé -ce qui me provoqua un haussement de sourcils significatif et, était entrain de lire une bande dessinée, certainement un comics vu la couverture ultra colorée. À ses pieds, sur le tapis, Oriana était allongée et jouais avec des figurines de ce dessin animé qui avait fait un carton et dont -malgré mon absence, j’avais entendu parler : Bluey. Cette fois, mon expression changea totalement et un large sourire vint barrer mon visage alors que je m’accoudais dans l’encadrement de la porte, bras croisés sur mon torse. De toute ma vie, je n’avais jamais vraiment eu de rêve particulier, de chose que j’aurais aimé accomplir à tout prix. Mais cette vision, cet instant si particulier, me fit prendre conscience que j’étais passé à côté d’un nombre incalculable de choses…comme profiter d’un véritable moment, en famille.

- Papa !

Si le visage d’Eidric s’était illuminé suite au fait qu’il se soit aperçu de ma présence, celui d’Oriana fut un vrai rayon de soleil. Son expression éclaira littéralement la pièce et leur réaction à tous les deux me transperça le cœur. Un pincement se fit ressentir alors que je m’accroupissais pour les recevoir tous les deux dans mes bras et si je n’avais pas pu me retenir au chambranle de la porte, j’aurais certainement basculé en arrière. Mon bras libre les enveloppa tous les deux afin que je puisse les serrer contre moi, autant embrasser leurs fronts que les laisser se caler contre mes épaules, chacun de son côté. Si la veille, Jug’ m’avait fait me sentir complet, important pour elle, eux, me donnait cette sensation d’être enfin vivant. De ressentir ce qu’était le bonheur, d’avoir encore une fois cette sensation d’importance unique pour ces gosses qui étaient des raisons évidentes à mon envie de revenir, de rester.

- Vous avez faim les têtes de glands ?

Demandais-je sans réellement attendre de réponse. Je me redressais alors en emmenant Oriana avec moi, la soulevant du sol afin de la porter et passais une main dans les cheveux d’Eidric, les ébouriffais et les caressais tout en lui intimant de m’emboiter dans le pas. Me dirigeant vers les cuisines, j’embrassais le bout du nez de la petite avant de la poser sur l’ilot central et signais -de mon mieux, pour lui faire comprendre qu’elle ne devait pas bouger. Je me déplaçais ensuite pour ouvrir le frigo, sortir des œufs, du bacon et me tournais vers Eidric en posant le tout à côté d’Oriana.

- Poêle ?
- Sous l’évier, la porte à gauche. Tu restes alors ? C’est sûr ?
- Non. Je ne peux pas m’installer comme ça, c’est trop compliqué.
- Mais…si t’es là, c’est que ça s’est bien passé avec maman hier soir, non ?
- Ahem. Alors. Oui. Oui…Oui on peut dire que ça s’est très bien passé avec maman et…et on a…on a bien, hum, discuté ? Oui on a discuté et…Tu me passes du beurre Eid’ ?

J’attrapais la plaquette qu’il venait de sortir du frigo en affichant un sourire gêné, lèvres pincées et me tournais bien rapidement vers le plan travail. Je prenais un couteau, déposais un morceau de beurre dans une première poêle afin de le faire fondre à feu doux. Puis, j’attrapais le saladier qu’il me tendais et cassais un premier œuf dedans.

- Donc tu restes pas.
- Je ne reste pas, mais je ne pars pas non plus. Dis tu peux traduire pour Ori’ ? Je veux pas qu’elle se sente exclue, ni qu’elle croit que je reviendrais jamais. Écoute, maman et moi, je crois qu’on va se revoir. Je vais faire en sorte que ça marche et peut-être, je dis bien peut-être, que dans quelques temps, on pourra faire en sorte que je reste.
       
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Jughead McNulty
Jughead McNulty
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sanctuaire : MIDTOWN - Propriétaire de la maison d'höte « PurpleHouse », maison à la façade littéralement pourpre, sur plusieurs étages, beaucoup de monde vont et viennes
ombres et névroses : Daltonienne, une petite révélation qui a illuminé ma vie au moment de passer mon permis. Franchement, qui a besoin de reconnaître un feu "soi-disant" vert ? Oh, et je suis bilingue en langage des signes, tout ça grâce à mon adorable gamin qui semble avoir choisi la surdité comme mode de vie. Je cuisine divinement bien, à défaut de faire une division correctement. Au moins, j'ai mes priorités !
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▬ Lun 22 Avr - 23:10 ▬


Well here we go again

Les premières lueurs du jour vinrent frapper son visage. Elle râla entre ses dents, enfonçant la tête sous la couette. Tout sauf ça. Pas déjà le lever du jour après cette nuit, même si elle n’entendait plus la pluie frapper contre sa fenêtre. Elle attrapa d’une main son téléphone posé sur la table de chevet et observa difficilement l’heure affichée. Elle râla une fois encore en constatant le peu de sommeil accumulé. Mais les obligations de la vie d’adulte et trois garnements, ne pouvaient comprendre son envie de rester paisiblement dans le fond de son lit. Son bras s’étira de l’autre côté à la recherche d’une compagnie. Une compagnie qu’elle ne trouva pas et qui brusquement la fit se redresser pleinement.
Ses yeux s’habituant difficilement à la lueur, cherchèrent une présence qui n’y était plus. Qui aurait dû être là, à sa gauche, qui aurait dû être en train de dormir, ou au moins se questionner sur ce qu’elle était en train de faire. Mais il n’y avait rien. Niet. Nada. Quedal. Juste le silence. Il lui fallut encore un instant pour se demander si ce qu’elle avait vécu, senti hier était réel ou simplement ses rêves aimaient lui jouer des tours. Une main passant sur sa nuque légèrement endolorie confirma qu’il avait bien été là.

« L’espèce d’enfoiré d'merde. Et gnngng, je veux rester avec toi. Et gngngngn, tu me manques. Et gngngn Je t’a... Connard. »

Ah, cette colère réapparaît. Elle avait fui dès qu'elle le pouvait hier. Comme si tout pouvait s'améliorer soudainement, suscitant un fragile espoir. Jughead se leva, une boule douloureuse au ventre, partagée entre la rage, les larmes et la tentation de frapper. Elle savait pourtant, depuis dix-sept ans, elle ne pouvait feindre l'étonnement. Elle devait assumer ses choix. Elle prit de profondes inspirations pour apaiser ses émotions débordantes. Elle se trouvait stupide, tellement stupide.
Ses doigts attrapèrent un élastique avec fureur pour attacher ses cheveux, puis elle ouvrit la porte avec une force inattendue.

« Elle t’a fait quoi la porte ? Tu l’aimes plus ? »  

Ses yeux s’accrochèrent à ceux de son fils ainé. Il bailla, passa une main dans ses cheveux en bataille. Puis l’observa en fronçant les sourcils. Comme s’il avait compris que quelque chose l’héritait

« Il a fait quoi ?
Rien.
Maman.
Rien. »

Ses yeux rencontrèrent ceux de son fils aîné. Celui-ci bailla, se passa une main dans les cheveux ébouriffés, puis la regarda avec un froncement de sourcils, comme s'il avait perçu un trouble.

« Ça ne s’est pas passé comme prévu ? J’ai une batte de baseball est-ce qu’il faut l’utiliser, on lui brise la bouche.
Eh ! Ça reste ton père. Un peu de respect.
S’il te fait de la peine, n'y a plus rien qui compte. »  

Son cœur se serra légèrement en voyant la gravité dans les yeux de son fils. Habituellement si enjoué, il semblait aujourd'hui préoccupé. Malgré son envie de lui expliquer pourquoi son père avait une fois de plus disparu, elle retint ses paroles. Elle ne voulait pas lui imposer ce fardeau, lui voler son innocence. C'était le rôle de Jughead, pas le sien. Elle laissa ses épaules s'affaisser, soupira légèrement et secoua la tête, esquissant un petit sourire pour dissimuler les pensées tourbillonnant dans son esprit.

« Allez viens, je faire le petit déj avant que ta soeur ne dévaliser le placard. »  

C'est tout ce qu’elle ajouta, tout ce qu’elle réussit à dire finalement et qui avait un peu de sens. Elle lui ébouriffa les cheveux, déposa un baiser sur sa joue et se dirigea vers la cuisine. Rien de plus que la routine habituelle entre eux deux. Mais alors qu’elle ruminait ces pensées, en franchissant l’encadrement donnant sur la pièce à vivre, elle fronça dangereusement les sourcils et, comme elle l'avait dit la veille en le voyant pour la première fois depuis six mois : c’était quoi ce bordel ?

« Maman ! Papa à cramé le premier pancake. Il n'est pas doué.
Tu n’es pas partie... ?
Pas de batte de baseball. Murmura Ambrose en lui passant à côté. »  

Est-ce qu’elle s’était emballée dans ses suppositions ? Oui. Est-ce qu’elle s’était mise en colère, prête à le rayer définitivement de sa vie ? Une fois encore, oui. Est-ce qu’elle se sentait des plus stupides ? Totalement. Mais est-ce qu’on pouvait réellement lui en vouloir ? Il lui fallut quelques instants pour réaliser et détendre toute la tension qu’elle avait accumulée en moins de dix minutes. Il lui fallait réaliser l’image sous les yeux et voir les visages illuminés d’Oriana et d’Eidric pour avancer avec prudence. D’accord, il était toujours là et ça s’était ... bien ? Une bonne chose. Une bonne nouvelle. Elle n’en était pas certaine.
Elle s’approcha, déposa un baiser sur le front de ses deux enfants. Attrapa le pot de glace qu’elle avait oublié avec peine de s’en débarrasser, puis resta plantée là. À observer. À se demander encore si peut-être elle ne rêvait pas.

« Est-ce que tu vas mettre papa à la porte avec la cuillère ?
Je... Quoi ? Non... enfin. Pas la cuillère en tout cas. »  

ÐVÆLING

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Èanna O'Donoghue
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sanctuaire : Southwest, toujours près de la véritable famille, peu importe les conditions. Propriétaire d'une maison en piteuse état, un joli reflet de mon âme
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▬ Mar 23 Avr - 21:25 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
Après avoir cassé deux autres œufs dans le saladier, j’y ajoutais le sucre que la petite avait attrapé pour me le donner et je commençais à battre grossièrement le tout. Le questionnement d’Eidric me trottait dans la tête, car il me poussait dans des retranchements que je n’avais pas l’habitude d’expérimenter. Toute question amenait une réponse mais je n’étais pas vraiment capable de répliquer, de dire à mes enfants ce qu’ils avaient envie, ce qu’ils avaient besoin d’entendre. L’équation que Jug’ et moi formions était beaucoup trop compliqué à résoudre, était formée d’inconnues impondérables que je ne pouvais même pas oser imaginer. Entre elle et moi, tout était compliqué depuis la première heure. Cette relation était, vulgairement, un sac de nœuds à n’en pas finir et rien de tout ce qui avait été dit ou fait, ne pouvait être effacé en une seule nuit. Aussi parfaite qu’elle le fut, cette soirée passée ensemble n’avait strictement rien réglé, du côté de Jug’ tout du moins. Du mien, j’avais toujours les mêmes certitudes, les mêmes désirs quant à cet avenir vers lequel j’éprouvais cependant quelques difficultés à me projeter. J’ajoutais le beurre fondu dans le saladier –après avoir mélangé farine et levure à part et, je versais également la moitié de cette préparation dans le récipient. Finalement, je délayais progressivement en ajoutant le lait et versais lentement le reste du mélange farine/levure, en faisant de mon mieux pour ne pas créer de grumeaux.

Au passage, je jetais un peu de farine au visage d’Oriana et me trouvait alors porté par le sourire qui venait barrer son visage. De son côté, Eid’ avait déjà sorti plusieurs verres qu’il s’afférait à remplir de jus d’orange. Je n’étais pas le meilleur cuisinier du monde et pour être tout à fait transparent, ce n’était absolument pas mon domaine. Je m’y étais essayé plusieurs fois, pour trouver cet apaisement dont certaines de mes connaissances m’avaient fait part. Se détendre en cuisinant, en préparant des plats spécifiques ou un petit déjeuner par exemple. Je ne m’y étais jamais retrouvé, je n’avais jamais vraiment eu la patience nécessaire pour me poser derrière les fourneaux et satisfaire un quelconque désir culinaire. Aujourd’hui était un effort, une envie soudaine de continuer sur ma lancée, de bien faire les choses et de prouver, autant aux enfants qu’à Jug’ ou à moi-même que j’étais capable d’être cet homme, ce pilier dont cette famille avait besoin. Quoique je fasse, je ne pouvais pas supplanter Jug’ pour ce rôle. C’était elle le véritable pilier, la fondation inébranlable sur laquelle les gamins se reposaient et je n’aurais jamais pu lui arriver à la cheville. Tout ce que je pouvais faire, ce que je pouvais envisager, c’était simplement de ne pas m’imposer et de leur montrer qu’ils pouvaient s’appuyer sur moi, que je pouvais moi aussi les soutenir. Et cela commençait par ce premier pancake que j’avais raté, qui était resté trop longtemps dans la poêle et qui avait dangereusement noirci.

- Merde ! Tu pouvais me le dire Eid’ ?!
- Non, j’faisais autre chose. Il est cramé ?
- Pas qu’un peu. Tu peux gérer le bacon ou je dois tout faire ?
- Maman ! Papa a cramé le premier pancake. Il n’est pas doué.
- Ton frère…saloperie.
- Il dit toujours tout à maman. Je peux avoir un pancake ?

Un petit rire vibra dans le fond de ma gorge alors que mes yeux suivaient Ambrose qui passait nonchalamment à côté de moi, sans m’adresser la parole. Il ignora même cette main que je lui tendais pour qu’il vienne y claquer la sienne. Je plissais brièvement le nez en le regardant prendre un verre, boire une gorgée et se diriger vers le salon. Je ne pouvais pas lui en vouloir, Ambrose était un adolescent, presque un jeune adulte et étant le plus grand, il avait depuis longtemps compris certaines choses me concernant. Des choses probablement trop compliquées pour Eid’ et Ori’, des choses qui dépassaient encore leurs pensées d’enfants. Et il avait toujours été le plus proche de sa mère, le plus protecteur envers elle, ce qui, à la vue de ce que j’avais pu faire à cette famille, instaurait forcément un climat de tension entre lui et moi. Je secouais la tête et mon regard se posait à présent sur Jug’. Je remarquais ses sourcils froncés, son expression autant suspicieuse que bourrée d’une certaine incompréhension. Ce que je pouvais comprendre car la scène qui se déroulait sous ses yeux, celle d’une véritable famille, était jouée pour la première fois. Elle était certainement désarçonnée, devait se demander ce que je faisais encore ici alors qu’habituellement, j’aurais certainement disparu sans laisser de trace, sans donner de nouvelles. Pas cette fois, c’était terminé.

- Et merde !

Avais-je grommelé alors qu’une odeur de brûlé venait me chatouiller les narines, signe que le deuxième pancake était de la même qualité que le premier. Je me précipitais donc pour le retirer de la poêle, y remettre un peu de beurre et verser une louche de préparation, en tentant de rester sur concentré sur ce que je faisais, pour ne pas foirer cette troisième tentative. Dans le même temps et pendant que Jug’ passait à côté de moi pour jeter ce pot de glace à peine entamé, j’en profitais pour mettre les deux premiers pancakes à la poubelle.

- Tu sais qu’il y a des pays où les gens n’ont rien à manger ?
- Ferme-la et emmène les verres dans le salon, Eid’.

Histoire d’en rajouter, j’avais levé la spatule que je tenais en mimant un revers de main, comme si j’avais voulu le gifler avec. Eidric leva les yeux au ciel mais, le sourire qui barrait son visage ne s’effaça pas pour autant et il entama ses allers-retours pour s’exécuter. Le troisième pancake était un succès. Je le retirais de la poêle pour le déposer dans une assiette –que je tendais à Oriana et, reprenais mon manège pour en lancer un quatrième puis, je prenais les tranches de bacon et les déposais une à une dans une seconde poêle. Surveillant ma préparation du coin de l’œil, je portais enfin mon attention sur Jug’.

- Ça va ?

Demandais-je simplement en cherchant son regard avant de fixer à nouveau la poêle où se trouvaient les tranches de bacon afin de les retourner. J’en profitais pour sortir un nouveau pancake réussi et récupérais l’assiette entre les mains de la petite pour le placer dedans.

- T’inquiètes pas, je ne vais pas vivre ici. Je prendrai juste une douche avant de partir, d’accord ? Et peut-être qu’on pourrait se revoir…dans la semaine ? J’y connais pas grand-chose, Jug’, mais…je sais pas, on pourrait sortir ou manger ici, tous ensemble. Je sais pas. T’en pense quoi ?
   
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Jughead McNulty
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▬ Jeu 25 Avr - 16:50 ▬


Well here we go again

Exclure ? Non. Cette idée ne lui traversait pas vraiment l’esprit. Elle devait d’abord réaliser. Et peut-être envisager autre chose. Jughead scruta ses enfants un par un et remarqua qu’ils s’étaient habitués à sa présence comme s’il n’avait jamais quitté les lieux. Comme si c’était un jour ordinaire où c’était lui qui préparait le petit déjeuner. Étonnant ? Un peu. Mais ils avaient dû rêver tellement souvent de cette situation qu’elle ne pouvait pas leur en vouloir de savourer chaque instant. Si on lui avait dit la veille que les choses finiraient ainsi, peut-être aurait-elle eu moins de mal à s’y faire. Ou peut-être aurait-elle ri aux éclats, à en avoir mal au ventre. Comme si c’était la meilleure des blagues de la journée.

— Ça va ?  
Hm.

Merveilleusement bien. Ou du moins, quelque chose d'approchant. Elle peinait à effacer ses traits crispés. Elle devait vraiment s'habituer à l'idée qu'il préparait le petit déjeuner dans sa cuisine. C'était étrange. Pourtant, ça devait être normal. Dans d'autres circonstances, c'était le cas. Et c'était ce détail qui la préoccupait : "d'autres circonstances". Elle opta pour un verre de jus d'orange pour éviter de trop penser à cela. Elle soupira, puis manqua soudainement de s'étouffer après ses mots. Un toussotement, puis un autre, et elle le regarda avec perplexité. Décidément, il ne cessait de l'étonner ce matin

—   Oh là, wow, quoi ?
Et on va aller à la messe du dimanche en famille aussi ?  

Elle ignora la remarque de son fils qui s’installa nonchalamment à la table. Les yeux de Jughead eurent un mal fou à se décrocher, à se demander s’il ne s’était pas cogné la tête entre hier et aujourd’hui. Trop de choses n'allaient pas, ou du moins elle n'était pas encore assez habituée. Pourtant, c’était ce qu’elle voulait, ce qu’elle avait toujours voulu : qu'il soit là. Réellement là. Présent pour ses trois garnements, mais aussi et surtout pour elle. Un soupir hésitant lui échappa.

—   Est-ce que ça vous dirait les enfants, de passer une journée avec votre père ? D’être. Tous. Ensembles. Dit-elle en décortiquant les trois derniers mots comme si n’avaient pas de sens.

Eid et Ori échangèrent un regard entendu et hochèrent la tête avec un sourire bien trop grand à son goût. Évidemment qu’ils étaient d’accord. C'était l’idéal pour passer du temps avec un père qui n’était finalement qu’une ombre dans leur vie. Un nom tout au plus et un visage bien trop grisonnant. Mais son regard s’attarda principalement sur Ambrose qui s’était gentiment installé à la table et ses yeux plissés ne semblaient pas quitter son paternel. Ambrose, le premier amour de sa vie, certainement parce qu’il était né le premier et qu’à la seconde où ses yeux avaient accroché les siens elle savait qu’elle braverait tout l’enfer pour lui. Evidemment, il en allait de même avec son frère et sa sœur. Mais ils avaient été seuls depuis un temps que cette relation-là ne pouvait pas être défait si facilement. Et finalement, il laissa échapper un « Ouais » de résiliation. Ce qui fit échapper à sa mère un faible murmure de remerciement.
Un moment en famille. Ça paraissait toujours bizarre là aussi à imaginer. En fait, toute cette histoire l’était tout simplement. À son tour, elle partit s’installer à la table.

Mais si papa vient souvent à la maison, il mettra aussi un dollar dans le bocal à gros mots ? Il en dit beaucoup.
Avec tout le vocabulaire coloré qu'il a, il pourrait probablement remplir une tirelire en une journée. En fait, tu pourrais nous payer un truc pour une fois avec ça et pas qu'pour la crevette
T'es jaloux, fit-elle en tirant la langue.

Jug lui donna une petite tape sur l’épaule de son fils. Mais Eidric marquait un point. Elle avait déjà du mal elle-même à ne pas jurer plus que de raisons, alors avec lui dans les parages, c’était mission impossible. Le bon côté de la chose ? Le pot ne se remplira jamais aussi vite.

Maman pourquoi tu as une tâche sur le cou ?
Oh... Hum... c’est à cause de ton père qui... mphf... enfin... y a eu de la pluie quoi.

Et elle entendit Ambrose pouffer derrière son verre de jus d’orange. Le seul, de toute évidence, à comprendre un minimum. Elle lui redonna un petit coup de coude, offrant un sourire un peu gêné à sa fille qui ne voyait pas le rapport entre la pluie et son père, ce qui était tant mieux. Comment expliquer à des enfants trop petits que leur père l’avait marquée de bien des façons ? Et que c’était ce qu’ils appelaient « discuter »

Ok, d’accord. Une sortie. Et on va où ?

ÐVÆLING

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Èanna O'Donoghue
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sanctuaire : Southwest, toujours près de la véritable famille, peu importe les conditions. Propriétaire d'une maison en piteuse état, un joli reflet de mon âme
ombres et névroses : Une jolie cicatrice au visage, sur la pommette droite, acquise le jour de la mort de mon frère. D'autres sur le corps, moins visibles, plus profondes. Homme brisé, torturé et qui a tendance à solutionner tous mes problèmes dans l'alcool. Fume trop, bois trop, c'est une manière d'affronter la réalité comme une autre non ?
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▬ Ven 26 Avr - 21:36 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
La réponse de Jug’ me fit froncer les sourcils et ce qu’il y avait de plus terrible, s’emparait soudainement de mes pensées : le doute. À peine avais-je prononcé ces quelques mots, à peine avais-je émit cette idée de se revoir et surtout, de faire une activité en famille, que je me demandais si je n’allais pas trop vite. Après tout, nous n’avions passé qu’une soirée ensemble –et quelle soirée et, cela ne changeait strictement rien à ce que nous avions l’habitude de vivre. C’était toujours la même chose au final. Je revenais, je voyais un peu les gosses, Jug’ et moi nous prenions la tête. Puis nous passions une nuit mémorable et je disparaissais pour une période indéterminée. Le pattern était le même, à chaque putain de fois et c’était la raison même pour laquelle je me mettais à douter. Parce que malgré ma bonne volonté, mon envie soudaine de faire les choses bien et probablement d’essayer de rattraper le temps perdu, je n’avais pas la moindre garantie. Et je n’en offrais pas non plus. J’avais beau dire que je voulais rester, rien ne leur prouvait que j’allais réellement le faire et rien ne m’assurait qu’à un moment ou un autre, je replongerais dans mes travers.

- Et on va aller à la messe du dimanche en famille aussi ?
- Tu verras ça avec ton oncle. Sauter sur les genoux d’un prêtre, c’est son truc.

C’était un tacle gratuit, pour deux raisons. La première était le frère de Jug’ avec lequel le courant n’était jamais passé et c’était plutôt logique vu comment j’avais traité sa sœur. Je ne pouvais vraiment lui en vouloir de vouloir la protéger de ce que j’étais, de ce que j’avais fait pendant toutes ces années. La deuxième raison, j’avais été croyant. Longtemps. C’était un truc de famille, encore une chose dans laquelle mon père m’avait plongé dans me demander mon avis. J’avais cru en cette entité supérieure, en cet invertébré gazeux pendant trop longtemps. J’avais placé ma foi, parce que j’avais fini par y croire. Je m’étais fait à l’idée que je faisais partie de quelque chose de plus grand que moi, qu’il y avait un Plan pour chacun d’entre nous et que tout devait se dérouler selon Son bon vouloir. Et j’avais vu ce que ces types avaient fait à mon frère et sa famille. Ma foi avait été ébranlée une première fois et pourtant, peu de temps après sa mort, j’étais retourné prier. J’avais cru qu’Il pourrait y faire quelque chose, qu’Il pourrait apaiser ma douleur, m’aider à penser que mon frère était dans un endroit meilleur. Huit ans après, lorsque Rory était mort dans mes bras, j’avais finalement tourné le dos à toutes ces conneries de croyance. S’Il avait vraiment existé, Il aurait empêché que l’on me prenne mon dernier frère, que l’on décime ma famille à ce point.

M’étant à nouveau plongé dans la réalisation des derniers pancakes, je relevais légèrement la tête lorsque Jug’ posa cette question fatidique. À savoir, si les gosses étaient d’accord pour que l’on passe du temps ensemble. Tous ensemble, comme l’avait si bien dit Jug’. Une journée, un soirée, c’était un bon point de départ pour essayer de construire quelque chose, pour leur montrer que je pouvais être présent et principalement, qu’il y avait une once d’espoir pour que l’on ressemble enfin à cette famille que nous n’avions jamais été. Si Eid’ et Ori’ furent rapides à donner leur réponse, ce ne fut pas le cas d’Ambrose. En versant les derniers pancakes dans l’assiette, je m’étais tourné vers lui et avais remarqué qu’il me fixait, qu’il me dévisageait. C’était le plus grand, le plus âgé, le plus à même de comprendre tout le mal que j’avais fait et cela se voyait dans son regard. C’était Ambrose le plus proche de sa mère, c’était avec lui qu’elle avait une relation fusionnelle, c’était lui l’homme de la maison, celui qui était prêt à tout pour protéger sa mère. Et certainement qu’en cet instant, j’étais celui dont il voulait la protéger. Lorsqu’il prononça cet unique mot, validant la question posée par sa mère, je laissais échapper un profond soupir et rompait le contact visuel en reportant mon attention sur le bacon. Je dressais rapidement les assiettes avec, ajoutant les œufs brouillés avec de la ciboulette.

- Mais si papa vient souvent à la maison, il mettra aussi un dollar dans le bocal à gros mots ? Il en dit beaucoup.
- C’est faux, je ponctue simplement mes phrases.
- Avec tout le vocabulaire coloré qu’il, il pourrait probablement remplir une tirelire en un journée.
- Je vous emmerde, d’accord ?

J’attrapais plusieurs assiettes –trois pour être précis et, je prenais le chemin du salon pour aller les déposer sur la table. En face des trois enfants pour commencer, bien sûr. La dernière remarque avait été faite sur le ton de la plaisanterie, avec le sourire aux lèvres, même si je n’avais pas réussi à comprendre ce qu’Ambrose avait dit à sa sœur. Retournant dans la cuisine, j’entendis Jug’ répondre à une question silencieuse d’Oriana et si son frère pouffait de rire, ce fût également mon cas. Je prenais les dernières assiettes, allais en mettre une sur la table devant Jug’ et j’allais m’asseoir –en face d’elle, en déposant une autre devant moi, celle avec les pancakes trouva sa place au milieu de la table.

- Mh Mh. La pluie, l’orage. C’est vrai ça, c’est quoi cette tâche Jug’ ?

Comme précédemment, Ambrose croisa mon regard. Il y eu une espèce d’instant de flottement, un silence de quelques petites secondes, lourd, presque gênant. Puis sans un mot, il lâcha un sourire en coin, une simple expression entendue entre lui et moi, comme un tout premier moment de complicité et, comme si de rien n’était, il détourna le regard pour replonger dans son assiette. J’en fis de même, affichant à mon tour un sourire plutôt satisfait dû à cet échange silencieux…et probablement aussi à cause de la question que j’avais posé à Jug’. Après quelques bouchées picorées dans mon assiette et un certain temps passé à réfléchir à la dernière question posée par Jug’, je haussais finalement les épaules en cherchant son regard, portant le verre de jus d’orange à mes lèvres.

- Vous avez déjà été voir les Pistons ? Y a un match vendredi soir. C’est clairement pas ce qu’il se fait de mieux niveau basket, mais je pourrais nous avoir des places.                

   
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Jughead McNulty
Jughead McNulty
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ombres et névroses : Daltonienne, une petite révélation qui a illuminé ma vie au moment de passer mon permis. Franchement, qui a besoin de reconnaître un feu "soi-disant" vert ? Oh, et je suis bilingue en langage des signes, tout ça grâce à mon adorable gamin qui semble avoir choisi la surdité comme mode de vie. Je cuisine divinement bien, à défaut de faire une division correctement. Au moins, j'ai mes priorités !
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▬ Dim 28 Avr - 14:23 ▬


Well here we go again

L’ignorance, c’était ce qu’il y avait de mieux. C'était ce qu’elle aurait dû donner comme réponse à Sully pour avoir mis une couche supplémentaire sur les tâches dont il était responsable. Au lieu de cela, elle plissa les yeux et mima de ses lèvres sans émettre un son « ‘va te faire ». Accompagné d’un petit sourire qu’elle ne put réellement se défaire, en évitant à tout prix d’y repenser dans les moindres détails. Quatre jours et il n’y aurait plus de raison de la questionner à ce sujet. Ça pouvait être excessivement long avant que ça ne disparaisse.
Jug s'interrogea sur les lieux qu'ils pourraient fréquenter. Quelles activités pourraient-ils partager en dehors des murs de la maison, créant ainsi une ambiance familiale ? Si elle comblait leurs besoins habituels de divertissement, elle manquait cruellement d'inspiration en cet instant. Intégrer le père dans l'équation demeurait toujours étrange. Peut-être que cette étrangeté s'atténuerait avec le temps. Peut-être que cela deviendrait une norme. Elle était tentée de connaître l'avenir pour le découvrir.

Fourchette en bouche, la brune laissa ses enfants débattre sur l’opportunité d'assister à un match de basket. Est-ce suffisant pour satisfaire tout le monde ? Si elle n'avait aucun doute sur l'enthousiasme de ses deux garçons, elle était moins certaine concernant la plus jeune. Était-ce à cause de sa surdité ? Certainement. Mais peut-être était-elle simplement plus attirée par l'idée d'être portée sur les épaules de son père, choyée par ce dernier, que par le match en lui-même. Des détails qui comptaient pour sa mère.

« Leur dernier match n'était pas une catastrophe ?
Pas ouf, mais ils s’en sont sortis pour être qualifiés pour le prochain.
Ce ne sont pas des flèches.
Ça ne vaut pas les Boston Celtics, mais ils sont cools.
Attends. C’pas complet ou trop tard pour avoir des places ? On va être assis tout au fond à rien voir. Faudra faire la traduction sonore pour l’vieux. Super la sortie. »

Jughead retint difficilement un rire derrière la moitié de son pancake. Elle évita même soigneusement de croiser le regard du "vieux" en question, histoire de ne pas enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Elle aurait bien réprimandé pour ces mots qui sortaient bien plus vite que sa pensée, mais elle était d'accord sur la disponibilité de bonnes places inexistantes. Certains avaient déjà dû se jeter dessus à la seconde où l’évènement était annoncé.  

« On pourra manger des glaces ?
Hum... Ce n’est pas vraiment la saison, mais connaissant ton père... il t’en offrira forcément une avec encore une peluche.
Le monsieur en short pourra dédicacer ma peluche ?!
C’est ballon ou un t-shirt qu’on dédicace en général crevette.
Moi j’veux que ce soit la peluche. »

Et leur mère roula des yeux au ciel. Un débat sans fin dans laquelle elle préférait ne pas intervenir et plutôt se concentrer sur son assiette. Elle voulait bien reconnaître que ce n’était pas désagréable de manger tous ensemble à cette table. D'avoir une présence en plus parmi les rires et les conversations absurdes. C'était ce qu’elle avait imaginé tant de fois qui, pour la première fois, lui semblait vraiment réel. Plaisant.

Quelques bouchées encore pour finir les assiettes, puis demander aux enfants de débarrasser les leurs, les laissant ensuite vadrouiller et s’affaler allègrement sur le canapé à lancer des programmes au hasard. Jug s’appuya contre l’évier à les regarder un instant. Puis à porter son attention sur son amant.  

C’est sérieux donc, cette histoire de faire des choses en famille ? De les... de nous voir plus souvent ?

Une question formulée à voix basse, afin qu'elle ne reste qu'entre eux deux. Il l'avait pourtant répétée plusieurs fois, mais ce n'était pas encore suffisant pour que l'information s'accroche vraiment à son esprit et évite de s'évaporer. Les mots étaient toujours plus faciles que les actions. Elle esquissa un sourire, mais il était teinté d'une pointe de sérieux

Je ne veux juste pas que les gosses se fasse de fausses idées si tu disparais samedi matin et que tu reviens que seize mois plus tard. Parce que sincèrement, je t'enterre dans le jardin avec les bégonias qui ont besoin d'engrais.
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▬ Mar 30 Avr - 21:16 ▬
Maybe i can make your heart
beat again
À mon âge, la vie aurait dû être différente. J’aurais certainement dû être rangé dans une case, affalé dans un canapé à regarder une émission quelconque à la télévision. L’assiette qui était en face de moi, aurait été posée sur mes genoux et j’aurais probablement grignoté ce petit-déjeuner sans prêter attention à ce qui se passait autour de moi. Parce que si les choses avaient été différentes, j’aurais dû être habitué à ces discussions. À entendre les enfants discuter entre eux de ce que je venais de proposer, à les voir échanger autant de regards que d’opinions différentes concernant la qualité de jeu des Pistons. Je hochais la tête, comme pour appuyer les propos d’Eidric. Il avait raison, l’équipe de Motor City était cool parce qu’elle avait une histoire derrière elle, parce que ces types avaient un jour été les Bad Boys de Detroit et qu’ils avaient vu naitre Isiah Thomas ou Dennis Rodman. C’était la franchise qui avait été emmerder les Bulls de Jordan, celle qui rendait fou quiconque les affrontait et aujourd’hui…et bien aujourd’hui, ils avaient perdu de leur splendeur.

- Mh. C’est l’avant-dernier match de la saison régulière, ils sont en quatorze-soixante-sept, autant dire qu’ils finiront sur un soixante-huit. Et le vieux pourrait te mettre une belle misère, ‘Brose. Quand j’étais gamin, on touchait un peu la balle avec mon frère…c’était l’effet Larry Bird.
- Oh, c’était les Celtics ça ?
- Yup. Si vous préférez, on pourrait toujours aller voir un match de playoff…mais je pense pas que votre mère soit chaude pour aller jusqu’à Boston ou Miami. Donc, il reste que le dernier match des Pistons…et croyez-moi, vu leur niveau de jeu, y a toujours des places.

Je me replongeais dans mon assiettes, terminant de manger les œufs brouillés, suivant de loin la discussion entre Oriana et Jug’. Même si cette-dernière avait répondu à voix haute, comprendre et me faire comprendre de la petite était un véritable problème…et je n’aurais pas toujours Eidric sous la main pour jouer le traducteur officiel. J’allais reprendre Ambrose, lui dire que lorsqu’on parlait NBA, on n’utilisait pas le terme t-shirt mais jersey, mais je me retins, me contentant de finir tranquillement mon assiette en affichant un sourire on ne peut plus satisfait. Le débat qui venait de naitre entre les enfants, la présence de Jug’ à la table et tout, absolument tout ce qui planait au-dessus de nous me poussait à sourire, à afficher cet air mélancolique. J’étais comme traversé par la nostalgie d’un temps que je n’avais pas connu avec cette famille, rongé par les regrets de ces moments que j’aurais dû partager avec eux. Je vidais mon verre d’une traite et me levais, emboitant le pas à Jug’ afin de rejoindre la cuisine. Passant à côté d’elle pour déposer ce que j’avais en main dans l’évier, je revins -comme la veille, m’appuyer contre le plan de travail qui lui faisait face.

- C’est sérieux. Mais y aura pas de promesse. Juste des moments comme ça, pour te montrer…pour vous montrer que je suis sérieux.

Elle avait été claire à ce propos, pas de promesses. J’en avais trop fait par le passé, j’avais trop joué avec elle et les gosses pour qu’aujourd’hui, de simples mots suffisent à convaincre tout ce petit monde de ma bonne volonté. Alors je comprenais ses questionnements, ses doutes et je ne pouvais que me taire, encaisser silencieusement toutes ces incertitudes. Seul le temps pouvait me permettre de prouver que cette fois, c’était la bonne.

- Je ne veux pas revenir avec vous pour…pour déséquilibrer tout ce que tu as fait pour eux. Et si c’est le cas, si tu sens que ça colle pas, que je suis de trop…Ok, enterre-moi avec les bégonias.

C’était la première fois que je tenais ce genre de discours, que j’émettais cette possibilité de m’écarter, d’être mis de côté pour le bien être de cette famille à laquelle je n’avais jamais appartenu. Si par le passé, à chacun de mes retours, je m’étais imposé à elle, j’avais clairement changé mon fusil d’épaule. Impossible de déterminer si c’était l’âge qui faisait son effet ou si j’avais finalement réalisé tout le mal que j’avais fait et surtout, tout ce que j’avais manqué. Mais de mon côté, ma décision semblait mûrement réfléchie, la seule inconnue restante étant ce que voulais Jug’, ce que voulaient les enfants. Sans réellement attendre de réponse de sa part, je m’écartais du plan de travail pour me rapprocher d’elle et en jetant un coup d’œil à ce que faisaient les gosses, je posais mes mains sur ses hanches en comblant la distance qui nous séparait.

- Je vais me doucher et j’y vais. On se reverra et pas dans seize mois.

Je déposais un baiser sur le front de Jug’ et m’éloignais aussitôt pour prendre l’escalier, rejoindre la salle de bain. Après une douche rapide, je passais par le salon pour dire au-revoir aux enfants, prenant le temps de leur expliquer que ce n’était pas comme les autres fois où j’avais disparu. Sans promesse, seuls les faits comptaient. Et même pour moi, les choses seraient évidemment mieux ainsi, avec certaine stabilité. Tout ce qu’il m’avait manqué durant ces nombreuses années, tout ce qui m’avait rapproché de ce qu’était mon père…ce que je ne voulais pas devenir. Avec un dernier regard pour Jug’, je grimpais sur ma moto –une Triumph Bonneville Bobber, entièrement noire mat. Le moteur vrombit, fit brièvement trembler la machine et je repliais la béquille pour m’élancer dans la rue, mon visage affichant un sourire en coin lorsque je passais devant ce SUV.  
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