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And I wonder what you really think and I wonder why you're mean to me. Kiss it better baby. You love me like you hate me and every night we're making up both my hands are shaking. You love me like you hate me and I'm so scared of breaking up.
Il les préférait blondes. Jeunes. Innocentes. Elle n'avait eu que peu d'espoir devant ce détail qu'elle avait trouvé parmi les informations obtenues, et pourtant elle avait réussi son coup. Il n'était pas dupe, elle était asiatique, la couleur de sa perruque n'avait rien de naturel, mais il s'en fichait. Elle lui plaisait comme ça, avec cette nuance qui éclaircissait son visage, son maquillage discret, sa tenue presque enfantine. La petite robe blanche qu'elle portait sous sa chemise en jean ne faisait qu'apporter un peu plus de candeur aux traits doux de Raven et il avait plongé, droit dans ses filets, une fois de plus. Ce client régulier commençait à la connaître, ou du moins le personnage qu'elle jouait. La pauvre petite étudiante en manque d'argent qui avait besoin d'un coup de pouce pour payer ses trimestres était lumineuse, souriante, elle connaissait beaucoup de choses sur l'art, la peinture, le dessin, les têtes les plus marquantes du milieu. Elle était agréable à côtoyer, pleine d'esprit, ne manquait jamais de conversation, et son corps... Julian avait 45 ans -tiens donc ?-, portait toujours des costumes éclatants et ne demandait que ça, dépenser son argent pour une cause qui lui semblait juste du moment que cette cause en question lui servait des sourires étincelants sur un plateau. Mais aujourd'hui Julian avait donné à Raven tout ce qu'il pouvait. Toutes les informations qu'elle avait pu drainer avaient été servies aux italiens et elle n'avait plus besoin de lui. Alors plutôt que de le larguer ou de disparaître sans un mot, elle avait eu une autre idée.
Quelque part dans ces rues bourgeoises, un autre quarantenaire qu'elle connaissait très bien allait terminer sa séance de sport dans approximativement 2 minutes et sortir du complexe sportif probablement réservé pour lui tout seul peu de temps après. A ce stade, Raven avait tout chronométré. Les petites habitudes normales de Maddox n'était plus une surprise, des moineaux venant chanter à ses oreilles les nombreux détails qu'ils picoraient ici et là et qu'elle pouvait exploiter. Et puisque, visiblement, son très cher mari n'avait aucunement l'intention de lui forcer la main et qu'elle n'était plus en danger immédiat avec lui, elle était bien décidée à jouer. Le faire payer. Le repousser dans ses retranchements et avoir une excellente raison de le pousser sous une voiture lancée à plein régime. Exceptionnellement, Raven avait demandé à Julian de parcourir un petit bout de la distance qui les séparait de chez lui au Marina district à pieds. Un petit bout, parce qu'il fallait quand même près de une heure et demi pour ce trajet, mais qu'il faisait beau et qu'elle voulait profiter du soleil. Et comme par hasard, ils passaient devant cette fameuse salle de sport. Et puisque la jeune femme ne laissait jamais rien au hasard, Maddox sortit à la minute où elle s'y attendait, juste assez tôt pour les voir arriver un peu plus loin dans la rue. Bras dessus bras dessous, Julian parlait sans cesse, sans qu'elle ne l'écoute, et un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres lorsque son regard croisa celui de son mari.
(c) AMIANTE