Life is always a test - Alexei

Le souffle court, le corps échaudé, Lucia se relaisse tomber sur le dos et ses yeux se portent sur le plafond blanc au dessus d'elle. La colombienne garde le silence. Elle remonte la couverture sur les courbes dénués de son corps tandis qu'à ses côtés, Jason reprend aussi son souffle. Ce n'est pas la première fois qu'elle vient ici dans son appartement. Sans être un régulier, l'homme est un client qui vient la chercher de temps en temps. Il est plutôt doux, bienveillant, ce qui est suffisamment rare chez un Devil Diciple pour le retenir. Si elle ne va pas aller jusqu'à dire qu'elle passe un bon moment, ces échanges sont différents de ceux qu'elle connait habituellement : pas de violence, pas de jurons, pas de sensation d'être rabaissée ou maltraitée. Jason est même plutôt prévenant. C'est surement le client qu'elle redoute le moins. Quand il se présente à elle, Lucia ne rechigne jamais à l'accompagner, elle est même soulagée qu'il la choisisse elle plutôt qu'une autre fille.

En silence et sans bouger, Lucia laisse passer les quelques minutes nécessaires pour ne pas donner l'impression qu'elle s'enfuit trop vite puis finit par se retourner et attraper ses sous-vêtements. Maintenant que son travail est fini, elle doit rentrer, comme à chaque fois : éternel refrain d'une vie de misères. « Je peux utiliser la douche ? » demande-t-elle, poliment. Lucia sait qu'il acceptera, comme les fois précédentes, et ils s'en tiendront là. Depuis les premières fois où elle a dû se prostituer, Lucia s'est posée des limites : pas de baiser sur la bouche, le vouvoiement avec son client et l'absence de conversation. Elle fait le travail pour laquelle ils l'embauchent et une fois finie, elle s'en va. Si parfois, il lui arrive de craquer s'ils lui proposent un repas, c'est trop rare pour qu'elle enfreigne trop souvent ses règles.

La colombienne se lève et va s'enfermer dans la salle de bain où elle prend une longue douche chaude. Dans l'appartement miteux qu'elle partage avec d'autres filles, l'eau chaude est souvent capricieuse et elle doit souvent prendre des douches froides. Alors elle se permet d'en profiter un peu plus longtemps qu'à l'accoutumée. Elle emprunte du savon à Jason et se savonne longuement le corps avant d'arrêter l'eau et prendre une serviette posée sur le bord du lavabo. Elle évite soigneusement de se regarder dans le miroir où elle fera, comme d'habitude, le même constat : son corps est amaigrit et l'éclat dans ses yeux a disparu. Elle a l'impression de n'être plus que l'ombre d'elle-même. Et c'est sans compter ce maquillage qui lui donne des airs de quelqu'un qu'elle n'est pas.  

Lucia revient dans la chambre, la serviette enroulée autour de son corps et elle commence à se rhabiller. Elle revêt ses sous-vêtements noirs, cette robe bien trop moulante qui cache difficilement ses courbes et ces bas beaucoup trop sexys. Ce n'est pas le genre de tenue qu'elle apprécie et malgré les mois qui passent, elle n'est toujours pas plus à l'aise avec. Elle finit par se retourner vers son client. Jason l'a déjà payé, comme d'habitude, elle exige que l'argent lui soit remis avant. « Je vais rentrer » glisse-t-elle alors. Simple, efficace, à une prochaine fois surement. « Tu reviens me voir quand tu veux » souffle-t-elle simplement. S'ils pouvaient tous être comme lui, ce serait un peu plus supportable.

Alors que Lucia s'apprête à partir, Alexei lui propose de rester manger. La colombienne relève le regard vers lui, surprise. Ses yeux le dévisagent avant de se reposer sur la porte un peu plus loin. Elle devrait refuser, en rester là et partir. Ce serait la solution la plus sage. Pourtant, elle a réellement faim et l'idée de rester quelques minutes de plus au calme dans cette appartement ne lui est pas déplaisante. Une fois qu'elle sera partie, elle devra chercher un autre client alors elle a sûrement droit à une petite pause, non ? Elle garde le silence quelques secondes, réfléchissant.

Le chien en profite pour venir réclamer une caresse et elle se penche pour le flatter. « Ok, pourquoi pas  » souffle-t-elle finalement. Il semblerait que l'animal l'aide à se détendre et à changer d'avis. Elle a toujours apprécié les chiens, même si elle n'en a jamais eu. Il y en avait souvent dans les rues où elle habitait, ça lui arrivait souvent de les nourrir. Ses yeux devisagent Alexei quand il reprend la parole. Est-ce qu'ils pourront réellement parler comme des amis ? Malgré leur situation respective ? Elle la prostituée et lui son client ? Même si leurs corps se connaissent bien, eux, ils n'ont jamais vraiment parlé. C'est assez étrange et elle préfère baisser le regard en hochant la tête. Ils peuvent essayer au moins.

La colombienne repose son manteau sur une des chaises. « Est-ce que je peux t'aider ? Je ne cuisine pas trop mal... » Enfin, elle cuisinait, avant, dans son pays, chez elle, en Colombie. Ce n'est pas dans son studio miteux qu'elle préparera de grands plats, mais c'est un détail, non ? Elle a toujours apprecié cela d'ailleurs.  Elle trouvait que ça l'aidait à se vider la tête et ça la détendait. « Qu'est-ce que tu veux faire ? » Évidemment qu'elle n'ose pas prendre les devants et aller voir ce qu'il a dans son frigo. Respectueuse, elle le laisse décider et prendre les initiatives.

« Tu es garagiste, c'est ça ? » demande-t-elle alors pour engager la conversation. La colombienne s'accroupit quand le chien vient réclamer une nouvelle caresse. Lucia se demande s'il s'occupe uniquement du garage ou si, comme beaucoup de Devils Diciples, il touche à la drogue lui aussi en la revendant. Au final, qu'est ce que ça change vraiment ? Ses clients sont rarement des enfants de chœur.. « Ça fait longtemps que tu es dans le groupe ? » Elle l'a toujours connu ici en tout cas.

Lucia hoche la tête : du riz avec du poulet au curry, c'est parfait. Elle avait l'habitude d'en cuisiner en Colombie, et cela fait un moment qu'elle n'a plus eu l'occasion de préparer une recette. Elle patiente le temps qu'il regarde dans son frigo et pose le nécessaire sur la table. Cela lui fait étrange de rester là, habituellement, elle s'éclipse vite. La brune trouve cela plus confortable pour elle et le client, qu'elle ne s'attarde pas quand ils ont obtenu ce qu'ils désirent. « C'est parfait » glisse-t-elle quand il propose une salade pour accompagner le tout. A vrai dire, elle est affamée, alors l'idée de ce repas fait maison la ravit au plus haut point. Elle se garde de le montrer, toujours sur la réserve. C'est une habitude qu'elle a pris. Avec les clients, elle se montre toujours assez effacée, sur ses gardes. Il faut creuser un peu pour qu'elle se détende enfin.

A quelques mois près, Alexei et elle sont arrivés en même temps chez les Devils Diciples. Lucia le regarde, curieuse quand il dit qu'il fait le sale boulot. N'est-ce pas le cas de tous les membres du gang ? Elle a l'impression qu'ils se valent un peu tous entre les histoires de drogues ou de prostitution. « Tu fais quoi exactement ? » demande-t-elle. La colombienne n'est pas sûre qu'il lui réponde, mais peut-être qu'il fait un boulot lambda comme garagiste ou videur ou autre. « Tu étais où avant ? » Elle pose des questions, sans vouloir se montrer indiscrète. Elle a toujours l'habitude de s’intéresser aux gens.

Et forcément, après qu'elle l'ait questionné, c'est au tour de Alexei de lui poser des questions. C'était un peu prévisible et elle n'aurait peut-être pas dû commencer à l'interroger. Lucia détourne le regard, pas vraiment à l'aise quand il s'agit de parler d'elle. « Je suis à Détroit depuis 9 mois, par là et je fais ce métier depuis... 9 mois.. » Difficile de ne pas faire le rapprochement entre son métier et son arrivée en Amérique du coup. L'un ne va pas sans l'autre. Elle sera encore dans son pays, elle ne serait pas forcée de vendre son corps. Lucia anticipe une prochaine question qui viendra surement. « Je viens de Colombie. » glisse-t-elle alors. « De Bogota plus précisément, si tu connais un peu le pays. » C'est une ville assez grosse, connue généralement pour qui s'est déjà intéressé à la Colombie. Cela explique son accent assez prononcé aussi et ses quelques petites fautes d'orthographe qu'elle fait de temps en temps. Il y a quelques mois encore, elle ne parlait pas du tout l'anglais.

Il est temps qu'ils commencent la recette. « Je peux couper la viande ? » demande-t-elle. Par réflexe, elle va se laver les mains avant de prendre le poulet et de commencer à le détailler en petits cubes. Elle est assez habile de ses mains. Elle était médecin avant et n'a rien perdu de sa dextérité. Au final, cuisiner a toujours le même avantage : cela lui permet de se vider un peu la tête et de ne penser à rien !

Lucia hoche la tête, sans commenter. Elle sait que les Devils Diciples trempent dans des affaires louches, il n'y a qu'à voir la prostitution déjà et les filles qu'ils mettent sur les trottoirs. Elle se doute que ce n'est pas leur seul fond de commerce. Alors quand Alexei parle de sale boulot, elle se demande à quoi il touche lui aussi. Le meurtre ? Les drogues ? Aucune idée et elle n'est pas certaine de vouloir le savoir au fond. Il lui parait sympathique, ça serait dommage de gâcher ce ressenti.

Il lui parle d'une ville dans le Minnesota dont elle n'a jamais entendu parler. Ainsi, il a déménagé pour venir ici, à Detroit. Elle aimerait lui poser d'autres questions, mais ils en viennent rapidement à parler de son métier à elle : la prostitution. Lorsque Alexei lui demande si elle aime ce qu'elle fait, Lucia lève les yeux vers lui, un peu gênée. Il est tout de même un de ses clients... Lui avouer que non, elle n'apprécie pas, serait un peu gênant pour lui comme pour elle. « ça dépend » finit-elle par souffler d'un ton peu convaincant. Oh non, elle n'apprécie pas du tout de devoir vendre son corps ainsi. Elle déteste ça même. Lucia se sent humiliée, rabaissée et réduite à une simple marchandise sur laquelle les Devils Diciples se font de l'argent. Il n'y a rien de bien dans ce qu'ils la forcent à faire, rien d'agréable et elle ne s'y habituera jamais.

Elle garde le regard baissé, faisant mine d'être concentrée sur la découpe de sa viande et espérant ainsi échapper à d'autres éventuelles questions. « Je faisais des études de médecine dans mon pays » finit-elle par admettre. « J'allais devenir médecin. » Cela en dit long sur ce qu'elle aurait préféré faire plutôt que de se prostituer. Elle a étudié l'anatomie des corps oui, jamais elle penserait devoir vendre le sien.  

A nouveau, une de ses questions la déstabilise. Qu'est-elle venue faire ici, en Amérique ? Et à Detroit plus précisément ? « Je suis venue retrouver ma fille » Ce n'est pas un mensonge. Elle a suivi l'homme qui l'a vendue aux Devils Diciples parce qu'il lui avait promis de retrouver son enfant. Elle l'a suivi aveuglément et lui a tout confié : ses papiers, ses économies, sa vie. Voilà le résultat. Elle a été bien naïve et payera surement sa naïveté pour le reste de sa vie. Est-ce qu'Alexei sait comment ça marche pour les prostituer ? Le fait qu'ils droguent certaines jusqu'à ce qu'elles deviennent dépendantes à leur merde ? Qu'ils privent d'autres de leurs papiers ? « Et toi ? Qu'es-tu venu faire à Detroit ? Tu voulais des hivers plus doux ? » demande-t-elle en faisant référence aux durs hivers dans le Minnesota dont il parlait un plus tôt. Ce peut être une bonne raison. Après tout, le climat de la Colombie lui manque beaucoup et Detroit et sa grisaille peuvent vite lui plomber le moral, en plus de tout le reste !

Lucia redresse le regard quand Alexei affirme qu'il la verrait bien en médecin. « Merci » souffle-t-elle. « C'est ça, j'ai dû quitter la Colombie pour retrouver ma fille et suspendre mes études de médecine. » Elle n'est pas certaine de les reprendre un jour malheureusement. Elle est même sûre du contraire. Sa vie est désormais ici, à Detroit, à exercer le plus vieux métier du monde, mais pas le plus glorifiant. « Et toi, tu as toujours voulu faire ce métier ? » Bosser dans un garage, donc. La colombienne essaye toujours de lui retourner les questions pour éviter de s'attarder sur sa propre vie. Elle a peur d'en dire trop et que ça se retourne contre elle. Lucia ne sait pas vraiment si elle est discrète ou si ses tentatives de détournement se voient comme le nez au milieu de la figure. Dans tous les cas, elle garde un ton calme, poli et posé.

Lucia se détend dès qu'Alexei parle de sa propre vie. Elle est gênée de parler de la sienne avec un client. Pour le moment, c'est ce que l'homme est, un client, même s'il lui propose un dîner. Le Devil lui explique comment il en est arrivé à quitter sa ville natale. « Oh, je me doute qu'en appartenant au gang des Devils Diciples, tu n'es pas un enfant de chœur » affirme-t-elle, sans jugement aucun. C'est juste une constatation. Elle hoche la tête quand il affirme que tous ne sont pas des méchants au sein du gang. Pour le moment, la plupart des hommes qu'elle a côtoyé au sein des Devils, l'ont considéré comme une marchandise. Ils ne la regardent pas comme Lucia, la jeune femme, mais comme la prostituée qu'on peut envoyer travailler où ça leur chante. Alors, ils ne sont peut-être pas tous méchants, elle ne pense pas qu'ils soient bons pour autant. Alexei échappera-t-il à la règle ? Elle n'en sait rien, il s'est montré gentil, c'est évident. « Et tu te plais ici ? A Detroit ? » Cette ville lui semble tellement terne comparée à la Colombie. Elle n'a pas vraiment d'âmes, mais en même temps, elle n'a découvert que le côté sombre de la ville : les ruelles obscures où elle se prostitue, les hôtels miteux où les hommes l'emmènent, le studio minuscule qu'elle partage avec sa colocataire... Aucun des endroits qu'elle fréquente ne met la ville en valeur.

Rapidement, ils en reviennent à parler de sa fille. Son visage se superpose dans son esprit, elle sait que Théa doit avoir énormément changé depuis plus d'un ans. Est-ce qu'elle marche ? Est-ce que ses petits cheveux ont poussé ? « Non, je n'ai pas de piste. » affirme-t-elle quand Alexei la questionne. « J'essaye d'économiser un peu pour pouvoir me mettre à sa recherche. » Elle ne rajoute rien d'autre, par peur de représailles si ça se sait au sein des Devils Diciples. Ses yeux fixent les morceaux de poulet qui sont en train de cuire. « Tu as des enfants, toi ? » Pas de femme en tout cas, mais qui sait, il est peut-être séparé, et voit ses enfants occasionnellement ? Rien dans l'appartement d'Alexei ne l'indique en tout cas, ni photo ou jouet d'enfants. Ses prunelles font rapidement le tour de la pièce où ils se trouvent mais elle ne voit aucun indice sur une présence féminine ou celles d'enfants. Alexei semble vivre seul en compagnie de son chien. Ce dernier se manifeste et vient réclamer une caresse dès qu'elle le regarde. Les animaux ont toujours eu tendance à l'apaiser.

Lucia hoche la tête, comprenant le parcours de l'homme en face d'elle. « C'était une bonne opportunité alors. » Elle est bien loin de soupçonner qu'Alexei n'est pas celui qu'il prétend et qu'il est en réalité du côté des forces de l'ordre. Non, pour elle, il n'est qu'un homme des Devils comme elle en côtoie au quotidien. « Et ça te plait alors ? Le travail au garage. » Même s'il aime la mécanique, l'ambiance, l'équipe ou les conditions de travail peuvent ne pas lui plaire. Lucia fait la conversation, mais à vrai dire, ça ne la regarde pas. Elle essaye juste de ne pas se montrer trop indiscrète. Elle préfère aussi largement le questionner lui plutôt qu'il ne l'interroge sur sa vie ou sur son passé. C'est toujours délicat pour elle d'aborder sa vie en Colombie ou sa vie familiale, ça remue beaucoup de choses.

A nouveau, Lucia hoche la tête. En effet, Detroit est une ville bien sombre. Quand il affirme qu'il ne faut pas se laisser submerger par sa noirceur, elle hausse les épaules et glisse : « C'est difficile... » Elle a parfois l'impression de se faire engloutir toute entière par la noirceur de cette ville justement. Il se passe trop de choses négatives, sa vie entière est bercée par les côtés malfaisants des êtres humains. C'est bien différent de sa vie en Colombie. L'odeur commence à être agréable et vient titiller les papilles de Lucia. Elle a faim et n'a pas souvent l'occasion de manger de la bonne nourriture faite maison. Avant, elle cuisinait beaucoup, maintenant, ce n'est plus le cas.

Alexei affirme qu'il n'a pas d'enfant et qu'il est un célibataire endurci depuis pas mal d'années. Il apprécie toutefois les enfants et elle le rejoint sur ce point là : « Je suis d'accord, ils nous en apprennent beaucoup sur nous » C'était le cas avec sa fille. Lucia se découvrait de nouvelles facettes de sa personnalité depuis qu'elle était maman. Elle était devenue plus protectrice aussi, une vraie mère louve. « C'est dur d'être parents, oui. Il faut sans cesse les protéger et les aider à grandir pour qu'ils deviennent des adultes bien dans leur peau... » Elle avait pris conscience de tout ça à la naissance de Théa. « Et quand on échoue, c'est... compliqué » Sa voix devient plus sombre, elle a échoué à protéger Théa et elle s'en voudra toute sa vie.

D'ailleurs, la conversation tourne vite autour de sa petite fille et des tentatives pour la retrouver. Lucia secoue la tête : « Non, j'attendais d'avoir assez d'économies pour trouver un détective. J'ai peur que leur tarif soit très élevé » La colombienne grimace. « Et je n'ai aucune piste pour le moment » Elle ne sait même pas vers qui se tourner. « Je suppose que le meilleur moyen pour trouver un bon détective, c'est le bouche à oreilles et pour le moment, je ne connais pas grand monde sur Detroit. » Enfin, hormis les membres des Devils Diciples et ses clients, mais aucun d'entre eux ne lui semble indiqué pour une bonne recommandation. « Tu ne connaitrais pas quelqu'un toi ? » Par le plus grand des hasards...

« Je peux t'aider pour autre chose ? » demande-t-elle alors tandis qu'Alexei continue la cuisson du poulet. Ses yeux fouillent le comptoir et avisent quelques fruits : « Je peux couper les fruits pour une salade de fruits pour le dessert ? » Ce sera assez léger pour accompagner un plat assez copieux.