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 Begin Again ft. Megane

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Camille Bakker
Camille Bakker
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : DOWNTOWN - Maison dans la zone résidentiel, pas d'étage, mais une cave pour ranger ses armes et un petit jardin pour les soir de barbecue, pour voir sa gamine et ses copies s'amuser a construire une cabane de feuilles tombées; Pas d'animaux qui les accompagne, même si elle le tanne à vouloir un chien, un jour peut-être
ombres et névroses : Plutôt adepte de la barbe de trois jours // hanté par les cauchemars, prend des somnifère qui à force ne font plus d'effet // Pas un grand parleur, parle davantage avec ses poings, un sourire rarement facile avec ceux qu'il ne côtoie pas // Porté sur la bouteille depuis quelques années, souvent ça l'aide à s'endormir, même s'il veille toujours à ne pas trop l'être en présence de sa petite // Aria, sa princesse, l'amour de sa vie, sa fille, fut amputé de son bras à l'âge de 4 ans (2015) suite a un accident de voiture dont son père est responsable
cicatrices : 84
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▬ Mar 6 Fév - 13:55 ▬


8 février 2024


    Ok et maintenant ?  
Camille se tenait devant le frigo, dévisageant le pack de bières comme s'il contenait les réponses à toutes les énigmes cosmiques. Il espérait presque qu'un éclair de génie jaillirait des bouteilles, mais évidemment, les bières n'avaient pas ce genre de pouvoir. Les boissons alcoolisées ne dispensaient pas de sagesses divines, bien dommage pour lui. Il soupira ironiquement, se pinçant le nez pour signifier à quel point cette idée était délirante. Il se sentait vraiment idiot de s'être laissé embarquer dans cette histoire qui semblait presque trop grotesque pour être vraie.

Finalement, il se saisit de la bière, claquant la porte du réfrigérateur avec une certaine emphase. Cette boisson serait sa récompense, celle qui engourdirait progressivement chaque partie de son corps, au point de lui faire oublier comment épeler son propre nom. Ce choix impulsif était tout sauf typique de lui, du moins, pas depuis les huit dernières années. La venue de Mégane chez lui était une surprise totale, un coup du sort inattendu. Ses doigts avaient tapé les mots plus vite que sa conscience ne pouvait suivre, et la réalisation avait pris son temps pour le rattraper. Évidemment, une discussion était nécessaire, une clarification inévitable. Cependant, la manière dont cela s'était déroulé fut bien loin de ce à quoi il s'était imaginé.

Il prit une grande gorgée de bière, une gorgée bien trop longue et songea un instant que sans Kenneth, il n'en serait pas là, à attendre anxieusement les dix dernières minutes en espérant qu'elle sonne à la porte. S'il avait gardé le silence, il aurait pu éviter tout ce cirque, sans même avoir l'intention de s'en mêler - d'ailleurs, il n'était pas certain de s'en mêler -. Il n'aurait pas eu à se demander si les choses auraient pu être différentes. Aurait-elle quand même claqué à la porte pour les quitter ? Encore une question à ajouter à la liste déjà interminable de questions sans réponse. Camille soupira en regardant une photo accrochée au mur, celle où Aria soufflait ses bougies lors de son troisième anniversaire. Il n'était pas nécessaire de mentionner qu'elle était venue en son absence, car il ne savait pas ce qui allait découler de cette "conversation". Allait-il la renvoyer chez elle brutalement ou lui tendre la main ? Se montrerait-il finalement ouvert à cette deuxième option ? Et finalement, n'était-ce pas déjà un premier pas sur cette voie puisqu'il l'avait invitée ?
La petite n'avait certainement pas besoin d'un spectre du passé qui l'avait abandonnée, encore moins si elle devait s'enfuir à nouveau.

Finalement, il entendit la sonnette retentir, et abandonna sa bière sur le comptoir. Il compta mentalement les seconds nécessaires pour traverser la maison et atteindre la porte. Sept secondes, une éternité quand on y pense. Trois de plus pour hésiter en fixant la poignée. Et une de plus après avoir ouvert.

« Bonsoir. »

Un mot, une toux rauque, et ses yeux s'accrochèrent à cette petite femme qui lui donnait l'impression de n'avoir pas changé. Un désagréable serrement de cœur s'empara de lui sans qu'il puisse en expliquer la raison. Il resta là, quelques secondes qui semblèrent une éternité, la fixant comme si c'était la première fois en des lustres qu'il la voyait. Il se dit qu'elle n'avait pas vraiment changé, et autrefois, ça l'aurait satisfait.
Puis, il fit deux pas sur le côté pour s'effacer de l'embrasure de la porte, lui laissant le passage pour entrer dans la maison. Il referma la porte derrière elle et se demanda si après huit ans les murs étaient identiques.  

« Bière ? »  

Demanda-t-il en se dirigeant déjà vers le frigo pour attraper le Saint-Graal, qui permettait de trouver ses mots plus aisément. Lui-même pensait déjà à la suivante.  
 
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unusual story
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Megane Brown
Megane Brown
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Retour à la case départ, Eight Mile Road. S'est construit un petit cocon dans les rues qui l'ont vue grandir.
ombres et névroses : Adepte des substances qui font rire, ou qui empêchent de pleurer. En quantité dé raisonnable. Oublier prend parfois quelques verres.
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▬ Mar 6 Fév - 14:56 ▬
( I'm on my knees when I'm beggin', 'Cause I don't want to lose you )
Elle n’a jamais aussi vite fini ce qu’elle avait à faire que ce soir. Rangeant son bar à la vitesse de la lumière, passant le flambeau à sa collègue dès son arrivée. La clope au bec, le stress aux pattes, elle est sur le trottoir d’en face du Mist à attendre son taxi qui devrait arriver d’une minute à l’autre. Taxi qui va lui coûter une fortune, mais peu importe. Quand elle donne l’adresse au chauffeur, sa voix tremble un peu. Leur ancienne adresse, qu’elle connaît du bout des doigts, lui brûle le bout des lèvres. Des années qu’elle ne l'a pas prononcé, une éternité. La dernière fois qu’elle s’y est rendue, c’était pour essuyer un refus de son ancien conjoint. Se prendre une porte claquée. Son pied bat la mesure de son angoisse, à tel point que le conducteur lui demande si tout va bien. Sa gorge étrangle un “oui, vous inquiétez pas”. Ses yeux consultent encore et encore l’échange qu’elle a eu avec Camille la veille. La situation l’effraie, la tétanise. Et pourtant une chaleur intense glisse dans son ventre.

Quand elle arrive à la maison, il lui faut encore une cigarette pour trouver le courage de s’en approcher. Ombre tremblotante dans l’obscurité de la soirée déjà bien avancée, elle se décide enfin à rejoindre la porte quand il est quasiment l’heure convenue pour son arrivée. Encore quelques respirations hachées, son doigt s’écrase sur la sonnette. Meg se frotte les mains, se tord les doigts en se balançant d’un pied à un autre quand les pas de Camille se font entendre de l’autre côté de la cloison. Il ouvre la porte. Ça y est. Il est là, devant elle. Sa voix la traverse toute entière, et elle met un petit instant avant de répondre.

- Bonsoir.


Elle l’a vu il y a quelques semaines, et pourtant, elle a l’impression de le redécouvrir. Aveuglée par sa détresse le soir où elle est venue lui demander son aide, aujourd’hui son visage la subjugue à l’instant où il apparaît. Ses yeux trouvent les siens, s’y logent, s’y lovent. Il a beaucoup changé, a pris l’apparence des hommes mûrs qui s’affinent avec le temps. D’un charme plus profond, d’une prestance impressionnante. Megane se sent minuscule face à celui avec qui elle a fondé toute une partie de sa vie, insignifiante tant, il l’écrase de son charisme. Toute leur histoire agrippe son cœur et elle met encore quelques secondes de plus pour entrer quand il s’efface. À sa question, elle hoche simplement la tête. Elle qui d’ordinaire a une grande gueule, elle qui d’ordinaire ne se laisse pas impressionner, elle se sent gamine à ne pas savoir où se mettre dans ce lieu qui est devenu étranger. Plantée dans l’entrée, elle regarde autour d’elle, redécouvre les surfaces qui semblent à la fois familières et inconnues. L’air rempli de l’odeur de leurs souvenirs, lui gratte la gorge.

- Merci d’avoir accepté de me voir.

A la suite de Camille, elle regarde les photos sur les murs. Le visage de sa fille lui tire un reniflement presque inaudible, le poids de la culpabilité écrase sa cage thoracique. Presque par réflexe, elle s’arrête avant la cuisine et pose un doigt sur le cadre d’une des photos. Tout le sourire d’Aria la secoue. Elle caresse doucement l’objet, s’en détourne avant que les larmes ne gagnent le terrain qui leur manque pour s’échapper sur ses cils. Il l’attend près du frigo, lui tend une bière qu’elle ouvre tout de suite pour le rejoindre. Boire, bercer d’alcool tout son cerveau pour trouver le courage de trouver les bons mots.

- Tu… Tu veux qu’on sorte pour discuter ou qu’on s’installe dans la maison ?

Tout lui rappelle ce qu’elle a fait, étouffée par les pièces qui se resserrent encore, encore, encore sur elle qui ne sait plus où se mettre.
ft. Camille Bakker
— At The House
Downtown



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▬ Lun 4 Mar - 12:45 ▬


8 février 2024


    Il aurait dû acheter plus de bière se dit-il en attrapant deux bouteilles dans la portière du frigo. Comme si cela était évident que l’alcool allait être la solution à leur problème. Peut-être était-ce finalement ce dont ils avaient besoins ? Être totalement désinhibé pour mieux se parler, s’écouter réellement pour une fois. Se donner plus de courage pour laisser les mots sortir plus aisément. Ce qui en fin de compte était bien plus triste. Camille fit sauter le bouchon, gardant précieusement la deuxième le temps de terminer sa première à peine entamée. Un tonneau de bière aurait été tout aussi bien.  

Pas un mot ne sortit encore de ses lèvres, il réfléchissait, cherchait comment il fallait amorcer les choses. Comment fallait-il faire dans ce genre de situation ? Ce n’était pas un interrogatoire... bien que cela lui aurait facilité les choses. Il aurait été plus simple de savoir comment mener la danse. Il arqua tout de même un sourcil surpris par ses dires, un regard vers l’extérieur, le soir, la fraicheur, le temps qui tourne.  

« Si tu tiens à chopper la crève, après toi. »  

Sans retenir vraiment Mégane, il préféra le confort de la maison, évitant les oreilles indiscrètes des voisins. Tout était délicat, trop pour Mr Ornes ou Madame Bridget les épient depuis leur perron. Un soupir s'échappa, la bouteille se leva à ses lèvres, il lui montra la table du salon. n soupir s'échappa alors qu'il porta la bouteille à ses lèvres, lui faisant signe de s'installer à la table du salon. Aucune musique d'ambiance, aucun grignotage, pas un bruit. Juste le silence et sa présence. Un bref souvenir le traversa à la vue de cette table, l'imaginant à nouveau avec un sourire aux lèvres, une petite tête enfantine à ses côtés. C'était lointain, négligé depuis longtemps, une sensation étrange d'y penser maintenant.

« Comment tu vas ? Demanda-t-il cherchant ses mots pour rompre le silence. Je veux dire, à part ce qui t'a amenée ici »  

Camille n'était pas certain. Devait-il conclure qu'elle était en forme, ou bien ses traits trahissaient-ils le contraire ?  

« Je suis désolé. Honnêtement, je ne sais pas comment rendre cette situation moins compliquée , avoua-t-il. Comment devrait-on se sentir à l'aise, ou simplement si c'est possible »  

Ça ne l'était pas, même avec toute la bonne volonté du monde. Il fournissait un effort surhumain pour ne pas laisser éclater le mépris qui l’avait habité depuis tant d’années. Il luttait pour apaiser la froideur qu’il ressentait envers elle. Pour être aimable en cet instant.  

« Enfin, n’y allons pas par quatre chemins. Je suis tout ouïe »
 
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▬ Mer 10 Avr - 19:04 ▬
( I'm on my knees when I'm beggin', 'Cause I don't want to lose you )
Juste avant de partir du bar, un shot bien corsé. Peut-être deux pour se donner le courage d’avancer vers les transports et de rejoindre celui qu’elle considère encore au fond comme l’homme de sa vie. D’une ancienne vie. Le regard interrogateur de sa collègue, la clope nerveuse sur le trajet. Tellement de choses à dire, elle ne sait même pas par quoi commencer. Meg avale une gorgée, avale sa détresse. Elle voit à la tête que fait Camille que lui aussi se cache derrière son houblon, et l’espace d’un instant elle se rappelle celui qu’il était avant. Avant qu’elle ne fasse le pire choix de sa vie, avant qu’elle fasse tout voler en éclats.

Sa tentative de fuir l’intérieur oppressant se soldant par un échec, la jeune femme hoche la tête et s’assoit docilement à la table du salon. Toute petite sur elle-même, sa superbe et son assurance ont disparu. Elle n’est qu’une petite boule de trucs qui ne sait pas où se mettre dans cette pièce qu’elle a si bien connue par le passé. Ses doigts se posent sur la surface chaude du bois, sensation de souvenirs.

- Je… C’est difficile de répondre à cette question, et je ne sais pas si te la retourner a beaucoup de sens. Le silence se brise comme une bille de verre qui éclate au sol. Les pics glacés se fichent dans la poitrine de Meg qui sent très bien qu’elle n’est plus la bienvenue. Merci d’essayer de me mettre à l’aise mais tu sais quand je t’ai dit qu’on devait parler je ne te demandais que d’écouter. Pas de me simplifier la tâche.

Comme une éternelle pénitence, comme si elle se devait de toujours souffrir pour lui montrer qu’elle regrettait réellement. Après autant d’années, est-ce que cela a même encore de l’importance ? De baisser les yeux, de dire des excuses, encore et encore. Camille veut des raisons, du concret, il est probablement plus le temps des aveux. Pour espérer qu’il y ait une suite. Pour espérer revoir Aria.

- Alors je vais être directe aussi, et reprendre l’histoire depuis le début. Une fois que j’en aurai fini, tu pourras me mettre dehors et je ne reviendrai plus jamais te voir si c’est ce que tu souhaites. Comme je t’ai promis.

Assise dans ce qui a été son salon, la jeune femme croise les jambes et s’apprête à raconter son histoire. Leur histoire.

- Je m’appelle Megane Brown, je suis née à Eight Miles au sein d’une famille bien connue du quartier. Mes parents, comme beaucoup d’autres, faisaient partie du BBG. Je sais que j’ai jamais été très précise sur cette partie de mon histoire, que je t’ai dit qu’on avait vaguement des liens avec lui mais… Mon père était un membre actif et influent, et indirectement je suis aussi lié au gang. Par filiation. Meg soupire, l’honneur, les valeurs… Conneries. Conneries. Conneries. L’impression d’avoir un boulet au pied depuis toujours. Ils sont morts tous les deux quand j’étais gamine, et je me suis retrouvée à élever Yaheem et gérer comme je pouvais dans ce monde là.

Sa lèvre tremble un peu à la mention de cet épisode. Même après tout ce temps, le dire à voix haute c’est jamais un bon moment. La dernière fois c’était quand elle avait raconté son histoire à Kenneth, ça lui donne exactement la même nausée. Elle s’arrête quelques secondes, prend une gorgée de sa bière et secoue la tête.

- Je ne cherche pas à t’apitoyer, j’essaie de combler les vides que j’avais laissé en te racontant d’où je viens pour que tu comprennes le reste. Elle reprend immédiatement une seconde gorgée et attend un moment pour retrouver toute sa contenance. Pas ici pour exprimer sa tristesse d’un passé lointain à Camille. Pas ici pour s’étaler en pathos. Tu savais donc aussi que j’avais un frère. Un petit frère. Ce que tu ne sais pas c’est que lui aussi a rejoint les rangs du BBG. C’est ce qui m’a poussée à quitter mon chez moi, rejoindre l’autre bout de la ville, et devenir la championne des cafés. En gros.

Elle inspire profondément.

- J’ai essayé de couper les ponts avec Eight pendant longtemps. De devenir quelqu’un d’autre, de me créer une nouvelle vie. Et puis je t’ai rencontré. T’imagines pas à quel point ça m’a chamboulée. La fille Brown avec un flic, impossible, incroyable. On m’a éduquée à me méfier de tes collègues, à les tolérer tout au plus. Comme un Roméo et une Juliette modernes dans une tragédie sur fond de drame social. C’est sûrement con, mais c’était comme ça. J’avais hésité des heures avant de dire oui pour venir. Incapable de te demander ton numéro au café alors que je t’ai tout de suite trouvé incroyablement séduisant. Et puis on a passé cette soirée ensemble, après le pot qui t’était dédié. Je crois que je suis tombée amoureuse très vite. Que j’ai su très vite.

Ses yeux trouvent ceux de Cam, caressent son visage mangé par sa barde, détaille son être qui semble à la foi identique et totalement différent. Elle se dit qu’elle l’aime encore, enfouie cette évidence dans un coin de son cerveau.

- Je t’ai aimé plus fort que je ne m’en pensais capable. Et je me suis dit qu’en retouchant un peu mon passé et en tournant le dos définitivement à l’histoire de ma famille, je deviendrai Megane Bakker. Que tu m'accepterai à tes côtés, et que je ne devrai plus jamais me préoccuper de ces rues où ma famille a été massacrée alors que je n'avais même pas 18 ans. On a été heureux, Aria est arrivée. Au début, je n’ai pas su être la mère que j’aurais voulu être. A la fois rongée d’un amour inconditionnel pour cette petite chose, à la fois… Je ne m’en sentais pas digne, pas capable.

Elle joue avec sa bouteille, fuit son regard.

- J’avais honte de ne pas être aussi parfaite que ma mère l’avait été. Pas aussi parfaite que toi en tant que père qui semblait tout savoir, tout comprendre. J’avais peur de ne pas être à la hauteur.

Petite pause.

- Et toi, tu as patiemment pris le temps de colmater chaque fissure, chaque entaille dans ma confiance. D’une douceur immense tu m’as appris que j’avais ma place dans cette famille. La nôtre.

Une plus longue pause, la partie sensible de l’histoire.

- Il y a eu des appels étranges. Ceux qui décrochent mais qui ne parlent pas. Un, puis deux, puis trois. Je me suis dit que ce n’était rien de grave, que je devais juste ignorer. Un soir, on m’a suivi jusqu’à chez nous. Les sens en alerte, je t’en avais parlé, la clope aux lèvres et encore secouée. Mais rien de grave, rien qui me permette de poser une plainte ou quoi que ce soit… Je me suis dit que ce n’était rien, que ça allait passer. Et un jour… L'élément déclencheur, ça a été une lettre de menace. Pas si longue que ça au final, quelques phrases tout au plus. Si elle me menaçait moi, elle contenait également des avertissements te concernant. Que tout serait révélé, que tu ne voudras plus d’une menteuse. Mais ça, j'aurais pu le gérer, t’en parler. Te dire la vérité, accepter ton regard sur mes dissimulations. Le souci c’est… Aria avait déjà eu son accident, et la lettre mentionnait précisément celui-ci en disant que ce n’était que le début. Que si je restais avec vous, c’était à elle qu’ils s’en prendraient.


Elle se sent ridicule, l’impression de ne pas trouver les bons mots alors qu’elle se livre au plus profond qu’elle le peut.

- J’ai pris ces menaces très au sérieux, profondément marquée par ce qui était arrivé à mes parents. Je sais combien le monde des gangs peut être violent. Alors, j’ai eu peur. Je me suis dit que la seule manière de vous protéger c’était de partir le plus loin possible. Le jour où j’ai fui, je voulais t’en parler, mais je n'ai pas trouvé le courage. Je devais juste m’éloigner quelques semaines, quelques mois. M’assurer que vous étiez en sécurité, régler mes affaires. Revenir, t’implorer de pardonner ma lâcheté. Voir Aria grandir.

Sa mâchoire se serre.

- Yaheem est mort avant même que je ne le revois à Eight. Tombé dans la rue comme on tombe dans ces guerres permanentes. Abattu d’une balle dans le crâne alors qu’il n’avait pas encore 25 ans. Encore une fois, la mort si proche de moi. Je l’ai enterré, et les mois sont devenus des années. Emmurée dans ma souffrance j’ai fini par me convaincre que c’était mieux pour vous deux que je ne revienne jamais.


Elle sent les larmes venir, les retient au mieux.

- Voilà. C’est toute l’histoire. Après ça, j’ai cherché à découvrir ce qui était arrivé à notre fille, à mon frère, les responsables de toute cette merde. Et me voilà désormais sur la sellette, à deux doigts de la prison. Je te devais toute la vérité avant… Avant tout ça.
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