we're living different lives heaven only knows · ft aaron

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heaven only knows

if we'll make it back
with all our fingers and our toes

tw ; none

31 janvier 2024 ; Detroit Free Press, Downtown

— Keep the change !

Elle ne roule clairement pas sur l’or mais c’est avec un grand sourire que la jeune femme paie sans rechigner sur le pourboire. C’n’est pourtant qu’un hot-dog. Une mal-bouffe pour beaucoup. Trop gras, trop sucré, trop salé. Un condensé de nourriture chimique, depuis le petit pain qui entoure la saucisse recomposée de probablement une bonne dizaine d’ingrédients différents aux sauces bourrées d'additifs pour les rendre encore plus goûteuses. Et pourtant, ça lui semblait être tout à coup la meilleure nourriture du monde.

Après le cheeseburger.

Et rester en bon terme avec son nouveau vendeur ambulant préféré lui semblait être la meilleure des idées. Près d’un mois qu’elle avait commencé comme petite pigiste au Detroit Free Press, dont les bureaux se trouvaient justement dans cette rue, à quelques pas. Sa journée venait de finir, elle avait remis son article après les corrections demandées dans l’après-midi, et si la nuit n’allait pas tarder à tomber sur Detroit, si le froid mordant en faisaient frissonner plus d’un, elle était à l’aise avec son épais manteau et ses moufles, à respirer les vapeurs de saucisses cuites et de bouffe à emporter parce qu’elle n’avait aucune envie de cuisiner une fois rentrée.

Son hot-dog en main, c’est au moment où elle se retourne en s’apprêtant à retourner à sa voiture qu’elle percute une épaule. Réflexe étrange dans ce genre de situation, où les trottoirs glissants n’aident pas à une prise de décision rapide, la voilà soudainement en train de dire adieu à son repas pour sauver ses fesses et sa dignité. Le sandwich chaud vole dans une direction inconnue tandis que sa main s’agrippe au bras qui vient justement de lui frapper le torse. Un torse féminin. Où il y a des parties plus sensibles que d’autres.

— Fuck ! You… You can’t pay att…

Oh oui, elle jure, l’ancienne petite mormonne toute mignonne, avec cette voix qui ne lui va pas dans les moments de colère.

Sous son bonnet blanc, ses cheveux roux lui chatouillent les yeux, qui dardent un regard qui colle mieux à ses paroles, mais qui sont également encore fonctionnels. Et s’ils sont bien trop proches de cet homme, ils viennent surtout de se poser sur son visage. Et ce visage lui a juste soufflé les mots de la bouche, plus violemment que le coup qu’elle a pris.

Elle a un léger mouvement de recul, lâchant ce mec qui ressemble beaucoup trop à un frère depuis trop longtemps disparu. Elle doit faire erreur. Il doit juste lui ressembler beaucoup. Après tout, ça fait dix ans qu’elle n’a pas vu sa gueule, et sa mère n’était pas vraiment du genre à garder des photos de l’autre famille. Et son père ne parlait plus d’Aaron et de Joseph que comme des déceptions, à l’époque. Pas non plus le genre à encadrer leurs portraits au dessus de la cheminée du salon.

— I… I’m sorry. You…

Elle l’observe des pieds à la tête, le darde de ses grands yeux dont la couleur semble toujours aussi indécise. Un noisette qui tire vers le gris vert.

Elle avait deux options en réalité. Se dire qu’elle rêvait et s’excuser, passer un peu pour une idiote abasourdie par un beau visage (qu’elle n’inviterait certainement pas à boire un verre, c’était beaucoup trop perturbant pour le coup) et potentiellement regretter. Ou bien poser franchement la question, et être fixée.

— Aaron ?

Clairement, elle préférait être fixée.

@Aaron Jenkins

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Aaron Jenkins & Jezabel Jenkins

“Quand la vie ferme une porte, Dieu ouvre une fenêtre” - une phrase que le petit Aaron Jenkins avait entendue maintes et maintes fois dans la bouche de sa mère. Une des phrases qu’il s’est répété souvent lorsqu’il se retrouvait face aux fameuses portes closes. Il cherchait la fenêtre qui allait pas tarder à s’ouvrir, qui allait pas tarder à lui laisser une chance de rentrer, ou au contraire, de s’enfuir. Il est dans quelle situation en ce début d’année? La fuite serait facile. Prendre le van, retourner sur la route, dire au revoir à Détroit et au Michigan et recommencer dans une autre ville, un autre état. Pourtant, il n’arrive pas à se résoudre à cette solution. La fuite, il l’a trop prise, et s’il doit dormir dans l’ancienne chambre de son meilleur ami pendant que son ex - peut-être futur - peut-être pas - dort dans leur ancienne chambre… il le ferait. S’il ne dormait pas seul, il aurait bien plus de mal.
Il avait l’impression que cette ouverture s’était faite sous forme d’un message d’Archibald. Tiny était malheureux sans son jouet préféré et qui était Jenkins pour lui dire non ? Il savait pertinemment où il était vu que Zelda l’avait piqué lors de ses folies cambrioleuses qui vont si bien avec son masque de raton-laveur. Il avait retrouvé le jouet dans le van et s’était comporté en bon ami. Un bon ami qui n’avait pas réussi à faire comme si de rien était et avait du faire part à MacArthur à quel point il lui manquait.

Un jouet ramené, un café pris avec l’écossais, des larmes, une étreinte et une promesse, celle de se revoir bientôt pour promener Zelda et Tiny au parc un de ces quatres. Elle est là, en fait, la fenêtre. Entrouverte. S’il a compris que leur avenir ne sera pas à l’autel et qu'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, il refuse de ne plus faire partie de sa vie.
Compliqué.
Ailleurs, Aaron, perdu dans ses pensées, dans ce moment doux amer, les larmes pas tout à fait sèches qui refroidissent son visage avec le vent d’hiver. Tellement perdu qu’il est sorti de là par un impact avec quelque chose…Quelqu’un. Un objet volant identifiant en tant qu’hot dog qui s’écrase sur le siège de sa moto garée à 2 mètres d’eux, et le bras attaqué par la jeune femme. oh … jesus.. Fuck. Sorry. I’m sorry. You’re ok? Man I’ll buy you another hot dog don’t worry Concentrer la chose sur la bouffe et pas sur le fait qu’il aurait pu la blesser. Écoutez, Jenkins n’a absolument pas les moyens de se prendre un procès dans les dents. Mais quelque chose le percute bien plus fort. Ces yeux, cette bouille, il a la vague impression de la reconnaître, elle est familière… ouais, c’est ça. Familière. C’est le mot exact.

Quand son prénom est prononcé, il se fige bien plus qu’il l’était. Pourquoi est-ce qu'il pense encore à cette histoire de porte et de fenêtre? Là, c’est le passé qu’il s’est pris telle baie vitrée dans la gueule. Le coeur qui s’arrête, cette étrange coincidence qui le suit depuis qu’il vit à Détroit, cette théorie folle d’être mort et d’attendre la fin de son jugement dans le purgatoire. Pourtant, les morts ne sont pas censé avoir mal, pas vrai? Ils ne sont pas censés non plus vouloir se retrouver en attente du jugement dernier en compagnie de tous ses amis et de leur famille…
… et pas… sa petite sœur. Abel… Abelene? Is… is that you? No…what… what are you doing here? We’re so fucking far from Seattle. La peur au ventre d’un coup. Est ce qu’on vient pour lui? Non. Abel a l’air différente. Elle n’a pas l’air d’être… sortie de leur famille. Elle a l’air d’aller bien? Elle a l’air.. Normale? Équilibrée? Pas soumises comme leurs parents? HOLY SHIT , you’re in Detroit! It’s really you? Il a pris son visage dans ses mains… l’a regardé … puis l’a lâché pour ne pas être bizarre. sorry… again. I … what are you doing? Et il se répète. Le choc.

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I'd pay again just to keep from stopping it now I tried to keep my head above the ocean of my doubt I'm feeling like a dreamer, don't you try to wake me now

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31 janvier 2024 ; Detroit Free Press, Downtown

Son cerveau était resté fixé sur ce visage à peine croisé, à peine effleuré, sans prendre en compte les paroles que la voix à la familiarité déconcertante venait, dans un élan de panique, lui proposer. Comme si elle avait déjà oublié ce hot-dog durement gagné après une longue et éreintante journée, elle balaya la proposition du jeune homme de lui en offrir un nouveau autant que le fait qu’il ait pu réellement la blesser. Si tant était, le choc lui ôtait la douleur, tout comme son souvenir de la collision.

Elle n’attendait qu’une seule chose : croiser ce regard, pour en être sûre. Parce que les yeux bleus d’Aaron, c’était cet héritage qu’elle n’avait jamais eu. C’était ces couleurs mélangées, qui rappelaient leur père mais qui n’avaient pas assez percé à travers les siens. Elle se souvenait les avoir enviés à une époque. Un pêché qu’elle avait confessé tant de fois qu’elle avait fini par s’en lasser, vraiment.

— Oh my god, Aaron…

Non. Comme il dit. Non, ce n’est pas possible. Si loin de Seattle, oui. Qu’est-ce que LUI foutait donc ici, oui. Mais ces phrases restent bloquées dans sa gorge. Elle porte ses mains emmitouflées à ses lèvres, figée alors qu’elle aimerait faire tant de choses tout à coup. Tant qu’elle ne sait pas quoi commencer. Pleurer ? Oh, ses yeux sont déjà embués, sans encore déborder. Hurler ? Non, sa gorge est muette. Ses cordes vocales se sont pris plein fouet la guillotine de la vérité. Son ancien prénom a lâché la corde. Sans faire de décompte, sans demander ses dernières volontés.

Il prend son visage entre ses mains et c’est le second choc. Il est bien là, en chair et en os. Il a posé ses paumes chaudes sur ses joues pour bien la regarder. Comme si ça ne pouvait pas être elle ? Elle éclate de rire tout à coup.

— Yeah, yeah, it’s really me ! And you…

Il la relâche, aussi vite qu’il s’en était saisi. Elle reprend son souffle, ne sait plus où il en est dans ses questions, qu’il répète encore une fois.

Qu’est-ce qu’elle fait ?
Elle l’agrippe et l’entoure de ses bras, ce crétin. Elle vient se saisir de lui dans une étreinte que même gamin, ils ne partageaient pas. Ou peu. A l’époque, elle pensait ne pas aimer ça. Toute approche physique la rendait nerveuse. Mais depuis son départ, elle s’en était toujours voulu, de ne jamais avoir partagé un câlin avec son frère. Un vrai câlin. Comme dans les films ou les dessins animés qu’ils regardaient en secret.

Alors, ses bras autour de son cou, elle le serre fort, prenant conscience que sa présence n’est pas limitée à ses mains. Il est là, grand, fort, apparemment en bonne santé.

Vivant.
Bordel.
Bien vivant.

— I was about to eat a hot-dog, idiot. And I found you alive in a street corner. Oh god. Is that an odd dream ? Why aren’t you on the other side of the world or something ? You… Oh my god, Aaron.

L’étreinte, il ne l’aime peut-être pas, mais il va falloir le lui faire comprendre s’il veut s’en défaire avant plusieurs longues, très longues secondes. Dizaines de secondes, vraiment. Elle n’arrive pas à lâcher, comme s’il pouvait s’envoler si juste elle le laissait s’écarter.

@Aaron Jenkins

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Aaron Jenkins & Jezabel Jenkins

Quand il a pris la décision difficile de partir sans se retourner, Abelene était dans les éléments “contre” son départ. Il n’a rien dit. Il s’est rappelé du mot de Joseph, l’emplacement des économies paternelles, de l’avenir qui l’attendait s’il restait … du futur libre s’il s’envolait…
L’envol était la seule solution. Les regrets il les a chassé tellement de fois, il a essayé de ne pas se concentrer sur ce qu’il avait perdu et plutôt tout ce qu’il avait à gagner. La liberté… les voyages, l’amour… Pouvoir être lui même. Oh si elle savait pourquoi exactement il était parti, pourquoi il s’était senti obligé de tout abandonner… Il était déjà différent Aaron, lui qui était tombé éperdument amoureux de son meilleur ami. Et même si Akim était parti, il ne pouvait pas rester.

Se retrouver devant elle le ramène à son passé, la voir, si grande, si belle, si parfaite, toutes ses peurs de gamin s’effacent. Elle est là, elle va bien. Du moins il croit. Et il peut la toucher, il peut la voir. S’il a cru dur comme fer pendant un moment à sa mort, il refuse dorénavant que ce soit le cas. Il veut vivre encore plus longtemps, il veut la connaitre, il veut tout savoir. yeah… it’s me… Qu’il ajoute dans un rire qui se mêle à celui de sa petite soeur. sa . petite.sœur.
Il n’aurait jamais imaginé la revoir sans devoir affronter tout le bordel familial, sans affronter ce passé qu’il a fuit tel Simba qui a refusé de se retourner. Mais il en a aussi appris beaucoup. Rafiki, arrête de juger. C’est douloureux.
Un moment de pause et il sent tout à coup Abel le prendre dans ses bras, le serrer fort comme jamais. Il sent son coeur rater un battement avant de repartir de plus belle en lui rendant son étreinte. Il se surprend même à la soulever une seconde. Il se rappelle d’elle si petite, si fragile, perdue dans son monde la plupart du temps. Et là ils se retrouvent comme deux idiots sur un trottoir à Détroit. alive yeah… I think… Un rire de plus, il lui en parlera plus tard. not a dream. I was, on the other side of the world for a long time… I was on this side as well, I traveled everywhere…but…I’ve been in Detroit for almost two years now… and you… what are you doing here? Il desserre son étreinte uniquement pour la regarder mieux, s'imprégner de son visage. are you busy now? Can I buy you some food? Or a drink? Oh my god, do you drink? Tell me you do, tell me you left all that shit behind. please Il est honnête pour la première fois de sa vie avec un membre de sa famille et ça fait tellement du bien. Lui l’ancien Mormon n’y reviendra jamais. C’était la seule certitude de sa vie.

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31 janvier 2024 ; Detroit Free Press, Downtown

Elle avait cessé d’espérer et voilà que la réalité la frappait soudainement en pleine gueule, si fort qu’elle ne savait plus où mettre cette joie et ce bonheur qui débordaient tellement honteusement que même son rire à lui, si franc, si spontané, lui donnait simplement envie de pleurer. Elle se saisit de sa nuque, et de ses épaules — de lui tout entier, vraiment — en étouffant un soupir tremblotant dans son cou.

C’est lui, oui, c’est bel et bien lui même si l’odeur qui emplit ses narines, elle ne la reconnaît pas. Même si le corps qu’elle serre dans ses bras, elle ne s’en souvient pas. Était-il aussi musclé auparavant ? Avait-il ce visage si triste déjà ? Il débordait peut-être de joie, là, mais elle ne pouvait malgré tout pas s’empêcher de penser aux longues secondes qui avaient précédé la réalisation, et les larmes dans ses yeux à ce moment-là, n’étaient pas de la même nature que celles qui menaçait de les noyer maintenant.

Élan protecteur tout à coup, élan d’amour qu’elle ressent, alors qu’il la soulève de terre comme une enfant. Lui le grand, elle la petite, et pourtant, elle se sent tigresse prête à affronter quiconque ferait du mal à sa seule famille encore en lice. Mais la demoiselle qui s’imagine féline et mortelle, est restée mince et fluette. Elle a grandi, certes. Ils font même à présent la même taille. C’en est déconcertant une seconde, juste une. Parce que sa voix résonne à nouveau à ses oreilles et les montagnes russes du bonheur reprennent de plus belle.

— I… Oh jeez, that’s a long story too. But I work here.

Les larmes ont fini par déborder, mais alors qu’elle le relâche enfin, elle viendra passer une main sur ses joues humides. Indifférente au maquillage qui a légèrement bavé, elle sourit toujours, celle qui avait pourtant un jour rêvé de le gifler un million de fois pour ce qu’il avait fait. Le geste ici n’est plus d’actualité. Pour le moment en tout cas.

D’autant que le rire éclate à nouveau, juste après qu’elle ait tenté de répondre un mot. Est-ce qu’elle boit ?… Oh, s’il savait, le grand frère, elle en rougirait presque, si ses joues n’étaient déjà pas transies de froid.

— Of course, I did. Took me time but I followed you. I drink, I smoke and… et… ouais, et comment on continue cette phrase pour son grand frère déjà ? all that. And I know a place not far where they make the best cheeseburgers and I just finished my day, so I will not leave you here without knowing all the places you visited.

Et si elle prend une seconde pour attraper ce qu’elle venait de commander à manger, et qui s’était envolé, pour le jeter à la poubelle, c’est pour mieux se tourner vers lui et glisser son bras sous le sien.

— And don’t worry, they have beer.

Et même plus fort, si besoin.

@Aaron Jenkins

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Aaron Jenkins & Jezabel Jenkins

what do you mean? You’re working here… in Detroit? Or in the building here? I … know someone who works for the Freep. I was coming to see him actually my… ehm… ex boyfriend. We’re friends. now. Parce qu’il n’allait pas non plus mentir là dessus en fait. Parce que s’il commençait leur relation par un gros mensonge alors qu’ils viennent tout juste de se revoir après plus de dix ans de séparation. C’est sa petite sœur. Il l’acceptera absolument pour tout ce qu’elle est, même si elle a des squelettes dans le placard. Et même si elle a des nouveaux cadavres qui demandent qu’à être enterrés. Il connaît du monde, Jenkins.
Quand il la sent lacher ses larmes contre lui, il la serre un peu plus fort dans ses bras. Elle était si minuscule la dernière fois qu’ils s’étaient vu. Une gamine adorable, qu’il a eu tant de mal à laisser derrière. La bonne nouvelle? Ils peuvent aller de l’avant, ils peuvent reconstruire tout, prendre toutes ces petites briques de Lego qui trainent sur le sol et en faire un pont vers l'infini et pas l'au-delà. Ils sont vivants, ils sont là.

Il l’a invité à boire un verre et sa réponse le fait rire. Un vrai fou rire - il en peut plus. L’éclat de rire est contagieux. Il pose ses mains sur ses joues. yeah yeah, me too, I understand. Don’t worry. We don’t have to talk about that Il n’a pas beaucoup de tabous mais la vie intime de sa sœur, et la sienne, ne sont pas le sujet de conversation qu’il veut aborder lors de leurs retrouvailles. Il est heureux qu’elle soit libre et qu’elle soit plus là bas. as long, you know, that you enjoy yourself and you do whatever you want, I’m happy for you Il embrasse son front puis la laisse ramasser le hot dog, et propose un cheeseburger.
let’s go I’m starving. Il la laisse prendre son bras et avance avec elle jusqu’au restaurant. so… I have a pet raccoon. Her name is Zelda, she’s amazing. A bit like my daughter. Do you have pets? Have long have you been in Detroit? beaucoup de questions. Il en aura toute la journée, il en aura encore plus lorsqu’ils seront devant ce cheeseburger promis. Et cette bière.

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31 janvier 2024 ; Detroit Free Press, Downtown

Elle qui pensait que son histoire serait longue, se retrouve muette et figée sur ce trottoir qui la voyait pourtant sautiller de bonheur tout juste une seconde avant. Ce qu’elle voulait dire n’a soudainement plus d’importante quand les mots prononcés par son frère retrouvé frappent son esprit.

— Whaaat ?!

Wait. L’idée d’aller manger, elle, sautille jusqu’au précipice de ses pensées, disparaît dans l’abîme dans un cri de détresse infini. Ses grands yeux, eux, glissent vers le bâtiment et les bureaux qu’elle vient effectivement de quitter.

— Ex ?

… Boyfriend ? Non, ce n’est pas le genre qui vient faire sauter son cerveau dans une explosion. C’est cette petite particule qui change tout, et qui vient expliquer les larmes et la tristesse qu’elle avait pu déceler chez Aaron et qui hantaient ses pensées depuis. C’est cette précision qui suit. Amis, maintenant. Ouais, parce qu’on sait que les amis vous font pleurer, tiens. Parce que c’est ce qu’on dit quand ça n’a pas d’importance. Elle n’en sait rien de la vie, après tout, la petite fuyarde. Elle découvre encore tellement de chose depuis qu’elle s’est installée ici, mais elle a eu toute une collection de livres et de films pour se faire une idée de ce que devrait être une relation épanouie, qu’elle soit amoureuse ou amicale.

Mais … Soit. Elle resserre sa prise sur son bras, reprend sa route vers le bar. Il y a tant de meilleurs endroits pour discuter de tout ça que le fond d’une rue glacée par l’hiver. Et elle a diablement besoin d’un verre.

— Yeah, yeah, yeah… I’m enjoying myself. Since two years now. I left my husband, but we didn’t have pets. Or children, don’t worry. Buuut… I think, I prefer hear your story before telling mine. I’m more interested by your… “friend”, who can be my colleague. And if I had to kill him for leaving you… ?

Trop de choses à dire pour une soirée qui s’annonce longue et pleine d’informations… elle espère seulement que ces pépites sensationnelles ne sont pas toutes aussi surprenantes que d’apprendre en une seule et même phrase que son grand frère n’était pas seulement attiré par les hommes, mais avait été en couple, avait rompu et se retrouvait à l’endroit précis où elle venait de décrocher son premier véritable emploi…

— I really need a drink, don’t you ? Let’s go inside and you’ll tell me everything !

@Aaron Jenkins

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Aaron Jenkins & Jezabel Jenkins

what what? let me tell you - this city is crazy. everyone seems linked to each others, for some reasons Ah l'ironie de la vie, les coincidences, le destin, certains diront... Aaron a un oeil un peu curieux et parfois amusé sur la chose.
Il croit en des choses que les religieux de son enfance n'aimeraient vraiment pas. Parce que s'il croit toujours en Dieu ce n'est pas de la même façon, ça ne veut pas dire la même chose. Le côté Ex a du la surprendre plus qu'autre chose ou c'est qu'il ait été avec un autre homme? Le doute planne pas longtemps. and I'd rather hear about your story... you had... a husband.. then. and you... divorced or ran away? or both? and don't worry, no need to kill anyone. we're friends, I told you Ils ont plein de choses à se dire et ils prennent place à une table.
Aaron regarde le menu, pensif, alors que son regard passe aussi sur la jeune femme. Merde. Sa soeur. Elle est là...
Déjà que les retrouvailles avec Ebenezer avaient été intéressantes, le voilà maintenant qu'il la voit elle... en parlant de Joseph, il faut qu'il lui raconte. so a couple of years ago I got arrested by the police. my bike was parked somewhere and got taken away, right... so they arrested me for that reason. I thought it was a little bit harsh especially cause it was after I gave them my name, well, Ebenezer's name. How could I guessed Joseph was actually working there? crazy! - Oui, il avoue avoir piqué son identité quelques fois. là une fois, mais y en a eu d'autres, des factures médicales envoyées à leur ainé.
just to say... Ebe is here, in Detroit. And you are here too... that's so... crazy. I need a drink Il fait signe à un serveur de venir à leur table. Deux bières, blondes, classique, mais parfaites pour une pleine après midi. Rafraichissante.

how did you... leave Seattle? It's been two years you said... how did the parents react? When I left. La question lui brûle les lèvres depuis qu'il a dix huit ans. Comment ses parents ont réagi? Si son père était très dur avec lui, il n'avait rien contre sa mère, ni contre celle d'Abelene.
Ni contre ses soeurs.
Surtout pas contre ses soeurs... elles lui ont manqué pendant si longtemps. I'm sorry I talk too much... it's just... crazy... good. but crazy Tant de choses à dire, heureusement que l'ancien Mormon a un bon débit de paroles., sinon ils y sont encore demain matin.

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‡ ▬ BEYOND THE VEIL ▬ ⚖