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 (fb) reveries of days gone by | Megane & Erin

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Erin Ward
Erin Ward
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : eight mile road | elle vit avec Kad et leurs filles dans une maison qu'elle a acheté délabrée mais que ce dernier a rénové avec parfois (rarement) son aide (absolument pas précieuse). Il manque encore quelques finitions.
ombres et névroses : grosse fumeuse | de nombreux tatouages sur des coups de tête
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▬ Ven 4 Aoû - 15:20 ▬

reveries of days gone by

26 décembre 2016 - city stade | eight mile road
A eight mile, les fêtes ont toujours une saveur particulière. Rires qui se mêlent aux regrets provoqués par l’absence de certains. Chez les Ward, les années précédentes ont été marquées par l'absence douloureuse du rire de Deveron qui hantait encore les pensées des vivants. Les fêtes étaient silencieuses, mornes, on évitait de trop sourire, comme si être heureux leur était interdit. Dans ces moments, Erin avait l’impression d’étouffer sous le poids de cette mort que personne n’avait pu éviter.
Cette année était différente, comme éveillée par cette petite-fille sur laquelle la mère d’Erin avait jeté son dévolu dans une vaine tentative d’enfin sortir de la morosité dans laquelle elle s’étendait. Et lorsqu’elle avait Eunice dans les bras, son visage s’illuminait d’une manière si belle et spontanée qu’Erin lui enviait terriblement. Ce n’était pas faute d’essayer depuis trois mois maintenant qu’elle était à son tour mère. Erin restait de longues minutes à regarder sa fille, à observer la moindre expression sur le visage qui lui souriait parfois. Les trais du nourrisson s'étiraient, mais elle ne parvenait pas à ressentir ce que tant de mères évoquent avec fierté. Au creux de son ventre, rien ne s’animait. Elle ne ressentait rien, excepté une immense sensation de vide accompagné d’une profonde lassitude qu’elle venait chasser en forçant un sourire. Car c’est ainsi qu’elle trompe son monde Erin, derrière un rire et l’importance qu’elle accorde aux autres pour éviter d’avoir à trop parler de ses propres tourments.

Et ce soir, alors qu’elle rejoint son amie de toujours sur un banc qu’elles ont usé dans leur jeunesse, elle ne fait aucune exception. Megane fait partie des rares personnes que Erin a prévenues de son départ plus tôt dans l’année. Elles étaient bien trop proches pour qu’elle puisse ainsi disparaître de sa vie. Erin avait quitté eight mile en emportant son secret avec elle. Ces dernières années, elles n’avaient pourtant fait que se croiser dans le tourbillon de leurs vies qu’elles avaient bien du mal à suivre. Megane aussi avait brutalement perdu son frère, vie ôtée pour avoir servi le gang bienfaiteur des rues qu’elles connaissent bien. Ici, les vies sont fauchées, sacrifiées au nom d’une cause qui n’a rien de grandiose aux yeux de la jeune femme. B-Bang dévaste les esprits, séduit les âmes perdues derrière des promesses de richesse illusoire. Elle aussi y a cru lors de cette nuit passée avec celui dont le nom est tu, père de l’enfant qu’elle a mis au monde. Seul le silence est venu entourer les espoirs étouffés. “J’ai pas oublié les bonnes habitudes.” Dans un tintement de verres, le pack de bières est posé sur le banc de béton. Dans un rire, Erin enlace Megane avant de prendre place à ses côtés. “J’suis contente de te voir depuis le temps qu’on en parle !” Elle avait tout prévu, tout fait pour ne pas revenir à Détroit avant d’avoir donné la vie, avant de pouvoir cacher ce qu’il restait des preuves de son éloignement soudain. Megane aussi était partie, pour mieux revenir. A croire que le quartier de leur enfance ne les laisserait jamais totalement s’échapper. Après presque une année loin d’ici, Erin ne s’est jamais sentie autant chez elle que sur ce banc au lendemain de Noël. Le dos droit, la jeune femme prend une longue inspiration qu’elle souffle dans l’air froid de l’hiver. Rapidement, une cigarette est allumée, point rouge marquant leur présence à travers les rues mal éclairées. Elle s’y est pourtant toujours sentie en sécurité. “Alors, comment ça s’passe pour toi ?” C’était toujours mieux que de lui demander comment elle allait. Ce ne sont pas des choses que l’on demande aux personnes qui ont perdu un être cher. Ici, on garde une certaine pudeur face à la douleur que peu expriment. Erin, elle, a fait le choix d’ignorer la sienne pour ne pas avoir à l’affronter.
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Megane Brown
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▬ Mer 16 Aoû - 15:00 ▬
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Reveries of days go
ft Erin Ward
On lui a rendu sa place, rendu son histoire, elle se cache maintenant derrière un mensonge. Un mensonge grand comme l’abysse qu’elle porte désormais dans son âme, un manque immense. Chaque matin, elle cherche la présence de celui qui manque à sa vie, ne trouve qu’un oreiller vide. Chaque instant elle pense à sa fille, la chair de sa chair, se demande comment elle grandit , si elle a des amis à l’école. Chaque instant la ronge un peu plus de culpabilité depuis près d’un an. On lui a rendu sa place, mais Meg a bien du mal à se sentir pleinement revenue, depuis qu’elle sait que personne ne l’attendait à la maison. Revenir pour porter le noir, porter le deuil. Encore. A Eighth, on s’attend à la perte, on est préparé à l’absence. Megane s’y était préparée au moment où son frère avait acté la rupture. Elle savait, quelque part en elle, qu’elle ne le reverrait peut-être jamais.

Rien n’a vraiment changé à Eighth mile. Les rues sont toujours sales, et les cœurs sont toujours grands. Après des années loin de chez elle, ses anciens voisins l’ont accueillie, acceptée à nouveau. On lui a ouvert les bras et les salons comme si elle n’avait jamais disparu pendant tout ce temps. On l’a appelé ma fille, ma sœur comme s’ils ne lui en voulaient pas de s’être exilée sans rien dire, sans prévenir. S’ils savaient. S’ils savaient qu’elle avait toute une vie là-bas, plus loin. La Meg hors du quartier est morte quand elle y est revenue, enterrée dans un coin - son secret.

La période des fêtes a toujours été synonyme de rires et de joie pour Meg. Enfant, sa mère avait tenté de préserver l’innocence et la douceur dans un quartier où la mort était partout à la fois. Quand elle avait toqué à leur porte, c’était à Meg que le rôle de préserver l’innocence de son frère avait été dévolu. Elle avait fait les tartes, emballé les cadeaux, préparé les surprises. Patiemment, l’adolescente avait séché les larmes de Yaheem, oublié les siennes, et fait en sorte de lui offrir le cocon qu’il méritait en tant qu’enfant. Le premier Noël auprès de Camille l’avait fait  revenir à l’époque où elle n’avait pas à prendre tout le poids du monde sur elle pour préserver quelqu’un. Elle s’était sentie en sécurité, lovée tout contre cet homme qui prenait soin d’elle. Quand son ventre s’était arrondi, quand elle avait senti la vie qui grandissait en elle, ils avaient fêté leur dernier Thanksgiving en tête à tête, rêvant à haute voix du petit être qui viendrait bientôt les rejoindre.

Cette année, Noël a été synonyme d’une profonde tristesse. Son cousin - seule famille dont elle est encore proche - l’avait convié à le fêter avec lui. Meg a préféré refuser, dans une espèce d’auto flagellation : comment s’autoriser un réveillon en famille alors qu’elle a abandonné la sienne ? Elle avait donc choisi d’être seule. Elle avait beaucoup pleuré. Depuis son retour en ville, Meg n’avait pas revu grand monde. Sauf à l’enterrement de son frère.

Erin faisait exception.

Le message d’Erin avait été la lumière dans les nuages de sa fin d’année. Amies de toujours, les deux femmes avaient pris des chemins à la fois très différents et similaires : elles étaient parties. Bien qu’elles aient également choisi la discrétion pour leurs départs, l’une comme l’autre, elles s’étaient mutuellement prévenues de leurs décisions et avaient continué à se donner des nouvelles de manière ponctuelle. Ce soir, elles se retrouvent à leur spot de toujours : un vieux banc du quartier. Meg est déjà installée quand son acolyte de toujours la rejoint, un pack de bière à la main. La jeune femme ne peut retenir un large sourire en la voyant.

“J’ai pas oublié les bonnes habitudes. J’suis contente de te voir depuis le temps qu’on en parle !”

- Oh moi aussi putain t’imagine pas ! T'es la meilleure. Il était temps qu’on retrouve notre petit coin !

Elles s’enlacent. Meg ferme les yeux et la serre dans ses bras. Une vague de bonheur l’envahit, elle ne sait pas depuis combien de temps elle n'a pas ressenti cette bienveillance venant de quelqu’un. Rapidement elles s’installent, allument leurs cigarettes - elles ont toujours partagé cette addiction, d’aussi loin que Meg s’en souvienne.

“Alors, comment ça s’passe pour toi ?”

Meg hausse les épaules, désignant les rues autour d’elles. Elles sont délabrées et sales, mais pour des enfants d’ Eighth comme les deux femmes, ces rues sont synonyme de souvenirs et d’une certaine sécurité.

- Comme tu vois… de retour à la maison. J’vais rejoindre le Mist derrière le comptoir… Le service ça me connait et j’aime ça. Faut bien que je trouve  du taff, tu verrais la maison ! Il faut refaire la toiture et puis faut bien que je me démerde maintenant.

Elle tire une taffe, exhale un nuage de fumée qui se mélange avec la légère bruine de la soirée encore froide. Oui, maintenant elle se retrouvait seule, à devoir tout gérer, encore. Hors de question de se plaindre, c’est quelque chose qu’on ne fait pas ici : tout est une question d’honneur. Intérieurement Meg regrette ne plus arriver à s’ouvrir comme avant avec Erin, mais elle se doute que cette dernière doit également être un peu sur la défensive : c’est  comme si elles s’étaient quittées hier, mais en même temps il faut se redécouvrir.

- Et toi, comment ça se passe ?
cactus

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▬ Ven 25 Aoû - 10:38 ▬

reveries of days gone by

26 décembre 2016 - city stade | eight mile road
Elles se retrouvent, font comme si rien n’avait changé, et pourtant. Il était temps qu’elles reprennent cette habitude d’une jeunesse envolée, ces réunions nocturnes pour oublier la réalité. Les jeunes femmes ont toujours su se soutenir.

Doucement, Erin hoche la tête. Contrairement à elle, Megane a toujours eu le sens des responsabilités. Elle était celle qui forçait le respect, celle dont la force de caractère dissimulait les larmes qui coulaient une fois la solitude venue. Erin n’avait jamais vu Megane flancher quand elle s’effondrait au moindre obstacle que la vie semait sur son chemin. “ Le Mist ?” Elle sourit, presque étonnée de savoir qu’elle va passer derrière le comptoir du bar du quartier. L’endroit est bien connu pour être le repère du b-bang, et si les jeunes femmes ont pu y passer de nombreuses soirées, y travailler signifie autre chose, comme un début d’appartenance à ce qui donne un rythme au quartier. Erin n’y est pas retournée depuis le soir où tout a basculé pour elle, elle évite même de passer devant, sentant son cœur pris dans un étau à chaque fois qu’elle approche du lieu. “Comme quoi, on revient toujours aux racines !” La jeune mère fait passer son rire dans une gorgée de bière, prenant le temps de la réflexion en tirant sur sa cigarette.

On semble toujours revenir à eight mile, comme attiré par un appel inaudible pour celles et ceux qui n’ont pas connu les longues soirée d’été à se retrouver autour d’un repas partagé, ou celles de l’hiver dans un bar toujours animé. Eight mile est détesté par ses habitants, mais ceux qui parviennent à s’en échapper finissent par revenir. Erin n’a jamais réellement voulu partir, elle voyait sa vie ici, incapable de regarder plus loin que les limites de la M-102. Mais aujourd’hui, elle ne se voyait pas revenir, pas avec un enfant dans les bras à justifier auprès de toute une communauté. Et si Eunice était en réalité sa chance d’évasion, celle qui ne la ferait jamais remettre définitivement les pieds sur les voies usées ? Erin n’avait d’ailleurs jamais vraiment compris les raisons de l’installation de son amie dans le quartier. Megane était partie, et en dépit de tout, elle avait fait le choix de rester. Elle s’infligeait sa peine seule, dans une maison vide des rires de son enfance. Les questions brûlent les lèvres, elle aimerait recueillir les confidences de Megane, la rassurer comme elle aimait le faire autrefois, lui dire que rien ne l'oblige à quoi que ce soit. Mais elle ne sait pas ce qui pousse la métisse à rester ici.

Vient alors la question que Erin aurait aimé éviter, juste retour de celle qu’elle a posé juste avant et à laquelle Megane a répondu. Elle lui doit aussi une réponse, comme une obligation dans la conversation entamée, pour nouer à nouveau les liens qui se sont un peu effacés au fil du temps et des secrets. Elle hésite un peu, tire encore sur sa cigarette et souffle le tout sur l’hiver. “ Ça va !” L’air est enjoué, elle redresse les épaules pour tromper son monde qui s’effondre. “ Cleveland c’est différent. Enfin, pas vraiment différent, mais je suis pas de là-bas, du coup j’ai pas écrit eight mile sur le front tu vois.” Un vague sourire vient s’inscrire sur ses lèvres alors qu’elle regarde le city stade sur lequel toutes les générations se rejoignent pour échanger quelques paniers. Un réverbère ne fonctionne plus, plongeant la moitié de l’endroit dans une semi obscurité. Cleveland est différente, pourtant, elle ne songe pas à changer, elle se perd encore dans les affres qui l’habitent. “ J’ai eu pas mal de petits boulots, là je cherche autre chose.” Elle ne cherche rien, bloquée avec un bébé de trois mois à peine qu’elle apprend à faire vivre, enfermée chez elle, prête à imploser certains jours, dépassée. “ Tu vas rester donc ?” Éviter sa propre personne, dévier le sujet sur l’interlocuteur, Erin a toujours été douée pour éviter de confier ses problèmes.
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▬ Mar 12 Sep - 4:18 ▬
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Reveries of days go
ft Erin Ward

A Eight Mile, les amitiés durent toujours. La communauté, la famille sont cimentées par les peines et les règles intrinsèques. Erin a toujours eu une place dans le cœur de Meg, la voir là sur leur banc la réchauffe doucement, décongélation accélérée de sa joie. Elle se sent aussi profondément triste, consciente de la masse de secret qui les éloigne imperceptiblement toujours plus depuis qu’elles ont grandi. Les rêveries des jours passés. Meg se délecte de la douceur de son amie, se nourrit de sa joie de vivre. Du duo c’est elle qui a toujours amené le soleil dans leur vie, qui a toujours su chasser les nuages noirs. Si Meg fait fasse à la vie avec le sens de l’honneur souvent plein de dureté qu’on lui a transmis, elle a toujours admiré sa sœur d’infortune pour sa facilité à sourire - même quand tout va mal. Cependant, elle connaît bien son amie, elle sent que quelque chose ne veut pas sortir, qu’il y a un truc qui cloche. Megane ne brusque pas Erin, consciente qu’elles partagent aussi un attrait pour la pudeur, même entre elles.

- Ouais faut croire. J’aurais jamais cru bosser dans ce bar, j’me demande si mes cafés lattés de bourges ne vont pas finir par me manquer !

Elle lui offre un sourire plein de dents et plein de tristesse qui voile un instant ses yeux sombres. Les cafés ne lui manqueront peut-être pas. Lui, oui. Ses lèvres goût café, ses yeux goût amour. Leur histoire goût toujours. Leur petite princesse parfaite. Son premier rire, son premier mot. Un nœud se forme dans l’estomac de Megane qui sent son cœur s’effriter un peu plus, juste là dans sa poitrine. Il a arrêté de battre le jour où elle a fait la plus grosse connerie de sa vie, en pensant prendre le meilleur des choix. Un bout en moins n’y changera rien. Elle se cache derrière sa bière, avale une bonne gorgée, tire sur sa cigarette. En un espèce de mimétisme, les deux femmes se taisent un instant et laissent flotter le silence des rues sombres.  A Eight Mile, les âmes saignent, mais toujours elles reviennent.

- Ah ouais… J’aimerais bien voir autre chose que tu sais,
elle désigne l’espace qui les entoure, tout ça. Voir au-delà de Detroit au moins une fois pour de vrai. Mais c’est sûr que les gens comme nous sont pas les plus aimés en dehors des limites. Fin’ même sans parler du quartier, j’sais pas si une petite meuf noire serait la bienvenue…

Elle soupire doucement, exhale sa fumée. Fut un temps elle se battait pour ce genre de choses, a perdu le temps et l’envie. Plus la place pour les idéaux dans son monde en perdition. Sa jeunesse lui semble tout à coup beaucoup plus loin que ce qu’elle ne pensait. En observant le city et ses paniers décolorés il lui semble presque apercevoir la petite Meg Brown qui joue avec les garçons avec son regard effronté. J’suis meilleure que toi en dribble, j’te prends quand tu veux connard !

- Ouais, je crois que je vais rester. J’ai tenté ma chance ailleurs mais eh tu sais, on revient toujours à ses racines. Je crois qu’il est temps que je m’occupe de mon héritage - la baraque, le reste… Et puis depuis que Yaheem est parti, je suis la dernière de ma famille, il faut que je prenne mes responsabilités.

Dernière Brown. Dernière d’une famille massacrée, écrasée par les rouages du quartier et les guerres de gang. Proche d’un d’eux qu’elle se refuse à embrasser tout en restant à chaque fois à la lisière - en témoigne son poste au Mist. En Megane, une guerre fait rage depuis le jour de la mort de ses parents. Sombrer ou rester loin du BBG. Si son frère lui en a toujours voulu de refuser leur aide directe, Meg a toujours dansé sur le fil du rasoir dans sa conception du gang. En un sens, ils sont un peu ce qui lui reste de famille. Et rien n’est plus important que la famille.

- Et toi, tu restes ici ? Si tu veux je peux demander s’il reste une place au Mist si t’es en galère !

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▬ Ven 13 Oct - 16:27 ▬

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26 décembre 2016 - city stade | eight mile road
Retrouver Megane, c’était un peu oublier le quotidien, revenir à un temps pas si éloigné où elles étaient inséparables. Les deux jeunes femmes ont grandi ensemble. Et puis un jour, sans qu’elles ne comprennent réellement, leurs vies respectives les avaient séparées. Trop de drames, de douleurs personnelles, de vérités à affronter, de réalité à assumer. Erin avait eu du mal à garder le contact avec ses amis. Megane avait pourtant fait exception.

Quelque part, ça lui faisait de la peine de voir ce que la jeune femme s’imposait. Erin n’aurait pas réagi de la même manière à sa place, et elle le sait. Elle est plus égoïste, moins courageuse qu’elle lorsqu’il s’agit d’affronter la réalité. La fuite a toujours été une solution de facilité qui lui avait permis de ne pas sombrer. A la mort de son frère, Erin avait abandonné ses rêves d’études pour aider ses parents. Et puis elle s’était perdue, elle avait oublié qu’elle pouvait exister en dehors de son quartier, en dehors de ce qu’on lui imposait. Elle s’était laissé happer par la nuit, bien plus rassurante lorsqu’elle restait éveillée. Elle n’aimait pas se retrouver seule, alors elle sortait, pour ne pas trop avoir à penser. Elle voulait simplement oublier. La naissance de sa fille était un juste rappel des choses, un événement qui lui avait finalement permis de remettre les pieds sur terre. Pour un temps seulement. Elle était en lutte perpétuelle contre elle-même, contre ses envies qui prenaient le dessus sur tout et qui la poussaient dans des choix qu’elle regrettait par la suite. Erin n’était pas prête à être mère et elle n’avait aucune idée de ce qu’elle avait à faire. Il n’y avait rien d’instinctif en elle.

Elle se met à sourire à la proposition de son amie en prenant une gorgée de sa bière. Doucement, Erin secoue la tête. “Non, non … Je repars après les fêtes.” Elle ne veut pas retrouver cette vie qu’elle a quitté, pas maintenant que rien ne sera plus comme avant. Elle n’est pas prête à revenir ici, et elle ne sait pas si elle le sera un jour. Pas pour le moment. Il y a des visages, des regards qu’elle ne veut pas croiser. “Si j’reste ici, que j’bosse ici, j’vais jamais m’en sortir.” Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle entend par « s’en sortir ». Personne ne s’en sort jamais vraiment ici. Elle pense à l’enfant qu’elle a laissé chez ses parents, à ce bébé qu’elle ne comprend pas, dont elle ne voulait pas, puis elle termine sa bière. Non, elle ne peut pas revenir avec toutes ces histoires à assumer et ces questions à affronter. “Toute ma thune passera dans les soirées, tu m’connais. C’est pas raisonnable !” Elle préfère en rire et se pencher pour attraper une nouvelle bouteille qu’elle vient décapsuler à l’aide de son briquet. Elle s’y reprend plusieurs fois d’ailleurs, les mains engourdies par le froid. C’est étrange qu’elle parle d’être raisonnable, elle qui n’a jamais su l’être. Mais il s’agit pourtant seulement de mots lancés en l’air, pour éviter de dire la vérité à cette amie qui avait pourtant recueilli tant de confidences. Erin lui disait tout avant. Mais ce soir de décembre, elle ne parvient pas à raconter ce qu’elle a encore du mal à assumer. Nouvelle gorgée de bière, la cigarette à nouveau allumée puisqu’elle s’était laissé mourir dans le froid. “Meg, t’as pas à t’imposer ça, tu sais.” Elle en revient à elle, à cette vie qu’elle a retrouvée et à tout ce qu’elle s’impose. Erin ne veut pourtant pas s'imposer, tout ça ne la regarde pas. “Passe me voir à Cleveland, ok ?” Un léger coup de coude est donné dans un sourire, souvenir des soirées trop arrosées qu’elles ont pu faire. “On sortira, ça te fera du bien.” Et à elle aussi.
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▬ Lun 6 Nov - 17:23 ▬
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Reveries of days go
ft Erin Ward

Les clopes s'enchaînent, terrible rythme effréné depuis qu’elle a quitté l’équilibre de Camille. Mauvaise habitude prise très tôt dans la jeunesse, son addiction ne l’a jamais plus quitté et n’a fait qu’être le reflet de ce qui se passe dans son cerveau. Parfois elle se surprend à avoir le souffle court, les poumons encrassés par ces années à se prendre de la suie cancérigène. Le matin, sa voix déjà grave se fait rugueuse, enrouée pendant quelques minutes. Arrêter ne fait pas partie de ses envies - il faut bien mourir de quelque chose.
Erin était là quand elle a tiré pour la première fois sur une marlboro volée à son père. La petite Meg avait subtilisé trois ou quatre cigarettes, un briquet, le tout dans la poche du manteau de Leny Brown qui les rangeait toujours au même endroit. La même poche, à droite de son cuir. De ses grands yeux curieux, elle avait noté silencieusement la fenêtre de tir. Alors, à 11 ans, quand elle avait eu l’occasion, elle avait commis son larcin avec toute l’innocence d’une enfant qui cherche juste à imiter les grands. La première bouffée lui avait arraché la gorge et elle avait fini pliée en deux, crachant toute cahotante les mirettes pleines de larmes. Erin avait ri, s’était foutu d’elle. C’était elle qui lui avait tendu la bouteille d’eau pour se rincer le gosier, apaiser le feu de sa gorge. Petite tape amicale sur l’épaule, sourire en coin. Erin avait toujours été là, autour des jeux et des chants, puis autour des rires et des cuites.

Et puis un jour, la vie avait décidé que c’en était assez. La peine rend sourd aux insouciances, et leurs moments à elles s’étaient noyés dans les ombres de leurs vies d’adultes.

Revoir son amie de toujours sur ce banc comme si de rien était lui réchauffe le coeur. Malgré que l'élastique de leur relation ait été tendu sec par les aléas de l’existence, il n’a jamais claqué. Meg la regarde avec des yeux plus vieux qu’avant, mais au fond n’a pas bougé la lueur d’amour spécial Erin Ward. A Eighth on ne se dit pas trop je t’aime, et pourtant on aime avec tout son coeur. Elle hoche doucement la tête en écoutant sa réponse, émet un petit “mh” pour acquiescer à ce qu’elle raconte. S’en sortir. Tout le monde ici veut s’en sortir, très peu y arrivent vraiment. Partir n’est pas la clé, le quartier circule dans les veines de ses enfants. S’en sortir. Le ton d’Erin tinte étrangement à l’oreille de la jeune femme qui finit sa bière à son tour. Une sorte d’impression la traverse, le discours sonne faux. D’ailleurs elle change de sujet assez rapidement. Megane souffle un nuage de buée enfumée vers le ciel, rit doucement.

- Je sais, je sais. J’aurais sûrement dû ne jamais revenir, me barrer loin pour toujours. Mais tu sais…

Elle prend une grande inspiration, se prépare à s’ouvrir un peu - pas totalement. Quelque part, se confier est peut-être le meilleur moyen de rétablir ce dialogue sans secret qu’elles avaient autrefois.

- Quand je suis partie, y’a longtemps, j’ai démarré une nouvelle vie. J’ai rencontré quelqu’un et… J’ai ou… j’avais une famille là-bas.

Elle regarde son amie dans les yeux, serre légèrement les dents alors que la tristesse l'envahit insidieusement. Vivre dans un monde où on l’a autorisé à exprimer ses émotions l’a rendue plus molle, moins prompte à tout garder en elle. Faible pour les critères de Eight Miles. Un état qu’elle ne laisserait paraître devant personne en qui elle n’aurait pas une confiance absolue - même si les sourires sont grands, les couteaux frappent facilement dans le dos dans ce monde.

- J’en ai pas parlé ici, y’a que mon cousin qui est au courant et puis… toi.

D’une simple phrase, Megane lui fait comprendre la place qu’elle a toujours pour elle. En fait, Erin est un peu ce qui lui reste de famille dans le coin. D’un geste nerveux, elle joue avec son briquet, le faisant rouler entre ses doigts. Il est temps de reprendre une autre bière pour faire glisser tout ça. D’une main experte elle fait sauter la capsule et porte le goulot à sa bouche, prend deux bonnes gorgées.
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▬ Dim 3 Déc - 18:23 ▬

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26 décembre 2016 - city stade | eight mile road
La proposition est lancée, retenue par l’intéressée qui s’aventure sur le terrain de la confession. Elle la regarde un court instant, comme pour assimiler l’information qu’elle venait de lui dévoiler. Comment en sont-elles arrivées là ? A ne plus se dire les choses importantes de leurs vies ? Doucement, Erin prend la mesure des choses, comprend mieux les silences de Megane qu’elle avait mis sur le compte de la douleur de la perte de son frère. Elle qui sait d’habitude trouver les mots, se retrouve à simplement fixer un lampadaire à la lumière grésillante. Au fond d’elle, elle s’en veut de ne pas avoir cherché à en savoir plus sur la vie de son amie lorsque cette dernière a quitté eight mile. Elle s’était imaginée qu’elle avait besoin de souffler, de se retrouver loin des morts qui hantaient son entourage. Elle était bien loin de la réalité de son amie.

Erin a pourtant conscience de la confiance accordée à travers l’unique confidence. Loin d’eight mile, Megane a tenté de se faire une nouvelle vie.“Et bah …” Elle prend une gorgée de bière pour faire passer l’information puis se met à fouiller dans son manteau à la recherche de son téléphone. “T’as toujours su annoncer les trucs, toi.” Malgré tout, elle la taquine, dédramatise la chose dans un léger coup de coude qu’elle accompagne d’un sourire. Ses doigts s’activent sur l’écran tactile à la recherche d’une rare photo de sa fille. Erin n’est pas de ces mères qui passent leur temps à documenter la vie de leurs enfants. Brièvement, elle met le téléphone sous les yeux de Megane, dévoilant ainsi le secret qu’elle avait tenu jusque-là. Elle ne sait pas ce qui lui pousse ainsi à lui révéler ce qu’elle s’était promis de garder pour elle, mais les révélations de son amie y sont certainement pour beaucoup. Avant, elles pouvaient tout se dire. Aujourd’hui, elles en sont à se cacher des pans de leurs vies, de ceux qu’elles s’étaient pourtant promis de partager lorsque, encore adolescentes, elles partageaient leurs premières bières sur ce banc. Des promesses de gamine qui avaient leur importance : marraine d’un enfant, témoin de mariage. Promesses envolées avec le temps. “C’est ma fille.” Elle range son téléphone, tire nerveusement sur sa cigarette qui arrive sur la fin tout en se levant pour se mettre face à Megane. “C’est pour ça qu’j’me suis barrée.” Elle balance ça en jetant son mégot, comme s’il s’agissait d’une information comme une autre. Souvent, elle pense à revenir, à s’installer à nouveau dans le quartier qu’elle a quitté avec tant de mal. Elle se souvient avoir pleuré pendant les trois heures de bus qui l’avaient mené à Cleveland, destination de l’exil qu’elle s’était imposé. Il lui arrive parfois d’imaginer tout avouer à l’homme qui habite le cimetière, mais rapidement, elle se souvient de son silence puis se ravise sous la possibilité d’avoir à le subir à nouveau. Un pied sur l’assise du banc, Erin entreprend de se rouler une nouvelle cigarette avant de reprendre pour ne pas laisser à Megane le temps de s’attarder sur son cas.“Il s’est passé quoi ?” La jeune mère n’a pas à s’encombrer d’autres questions, celles dont Megane ne veut peut-être pas, elle lui laisse l’opportunité de choisir ce qu’elle va raconter. “Si ton ex il te fait la misère, on peut lui faire aussi tu sais.”  
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Megane Brown
Megane Brown
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▬ Mar 9 Jan - 23:33 ▬
Think about
Reveries of days go
ft Erin Ward
La vie les a jeté tellement loin l’une de l’autre qu’une vague d’angoisse envahit la femme qui se confie. Soudain terrorisée de se livrer alors qu’à une époque pas si loin elle n’avait aucun secret pour Erin. A la vie à la mort, dépositaire de ses pensées les plus enfouies. Aujourd’hui Megane se rend compte qu’elle en sait à peine plus sur son amie que sur une inconnue, un mur invisible les séparant l’air de rien plus que ce qu’elles auraient pu imaginer.
Mais elle se fait violence et saute la première. S’ouvre le cœur en deux et le présente à plat dans l’espoir de retrouver leur confiance d’avant. Une partie d’elle espère qu’Erin suivra, s'engouffrera dans la fissure qu’elle ménage en commençant sur le terrain des confidences. Une autre s’en veut, de pas avoir passé assez de coup de téléphone. Comme si leur amitié aurait pu être maintenue à flots avec de vulgaires échanges de SMS, comme si tout était sa faute.

La fille Brown regarde en biais, sifflant sa bière au goût de malt. Elle attend d’une patience chancelante la réaction de sa plus vieille amie à la bombe qu’elle vient de lâcher. Quand celle-ci arrive, elle ne peut retenir un rire franc - la faute à l’alcool qui lui chauffe les joues. Sa main pince affectueusement les côtes de son amie en réponse à son coup. Le soulagement.

- Je sais, j’aurais pu la jouer plus mystérieuse… Mais j’sais pas comment j’aurais pu mieux annoncer ça. C’est plus compliqué que d’annoncer que mes darons ont cramé que j’avais commencé à fumer tu vois ?

Les yeux pleins de sourires, Meg sent un poids imaginaire se soulever de sa poitrine. Respiration plus libre, plus sûre, maintenant qu’elle sait que son amie est toujours la même sous les traits d’une femme grandit. Quand cette dernière fouille dans son sac, elle en profite pour reprendre une cigarette qu’elle allume et glisse entre ses lèvres. Sûrement pas la dernière de la soirée. Erin lui tend son portable, alors elle le prend. Elle souffle son nuage vers l’écran, masque un peu ce qui s’y passe. Quand la brume nicotine s’envole, la jeune femme sent ses yeux s’arrondir, son souffle se couper.

- Putain toi aussi tu…

Elle regarde la femme qui s’est dressée face à elle. C’est ma fille. Fille. Ta. Fille. Des souvenirs la traversent, la secouent. Moi quand j’serai grande j’aurai pas de gamin, c’est chiant ça pleure. Et puis un jour on se dit qu’on trouve un prénom joli et qu’au final un mini-soi ça pourrait être cool. On en rit ensemble, la tête pleine de fantasmes sur qui on sera une fois qu’on sera adulte. Promis tu seras la marraine, faut bien que quelqu’un lui apprenne les conneries. On pose ses mains sur son ventre, seule chez soi. Le profil arrondi, la vie qui pousse et pousse. On se rappelle ces instants de promesses gamines, maintenant qu'elles ont été effacées par le temps.
Le soir de son accouchement, alors que Meg tenait la plus belle des merveilles contre son cœur et que Camille dormait à ses côtés, elle avait pleuré. Silencieux sanglots, hoquettements discrets. Au tableau de son bonheur parfait, la jeune femme sentait le vide de l’absence de celle qui avait été une quasi sœur dans la tempête de sa vie à Eight.

- Elle est magnifique ta fille, elle te ressemble beaucoup. Déjà le regard de celle qui va faire toutes les conneries comme sa mère…

Meg hoche la tête. Elle sent bien qu’Erin veut changer de sujet, elle s’y plie non sans se permettre sa remarque. Un grand sourire sur la face, les yeux pétillants de fierté.
Le sourire disparaît à l’instant où le sujet est dévié vers son ex. Elle s'éclaircit la gorge.

- Non il… il a rien fait. C’est moi qui suis partie. Lui il a été le meilleur conjoint possible, j’ai déconné. Elle prend une grande inspiration, tire une longue taffe sur sa cigarette pour gratter quelques secondes avant de devoir aller plus en profondeur dans cette histoire. Bon, en gros il est flic. Ouais je sais Megane Brown avec un flic - qui l’eut cru. Mon père l’aurait détesté, et pourtant c’était l’homme de ma vie tu sais… On s’est rencontrés un peu après mon départ, il m’a tout de suite plu. Et moi aussi je lui ai tout de suite plu… Un sourire lui échappe, un instant l’air sent le café et elle a pas encore trente ans. Je bossais dans un café et il venait tous les jours ou presque. Il a commandé toute ma carte au moins deux fois. Quand on s’est vraiment parlé ça a été l’évidence, et très vite on a vécu ensemble. On a filé le parfait amour des années durant, jusqu’à se fiancer.

D’un geste presque inconscient elle frotte l’endroit où s’est trouvé la fameuse bague il y a longtemps. L’impression que ça brûle, ça tire. L’absence du bijou tout à coup douloureusement ravivée.

- J’ai cru pendant notre histoire que je pourrais échapper à qui j’étais, à Eighth, à mon histoire. J’avais tort, bien sûr. Elle m’a rattrapé, m’a attrapé par la gorge alors que j’pensais enfin être libre. J’ai reçu des menaces qui visaient aussi Camille et notre fille alors…. Alors j’suis partie. Et puis y’a eu Yaheem quasiment en même temps donc c’était juste que c’était la fin de la récré. L’heure de rentrer à la maison.

Son regard fuit, elle se lève pour mimer de se dégourdir les jambes. Les yeux humides, l’air triste. Sacré froid qui pique les yeux, sûrement une poussière.

- Enfin c’est pas joyeux, j’suis désolée tu me montres ta gamine et moi je parle de tout ça. Et… C’est qui le père de la tienne ?

A son tour de changer de sujet, repiquer sur Erin en utilisant la porte de ce qu’elle ne sait pas.

- T’es pas obligée de répondre tu sais.

Elle finit sa bière, la pose doucement sur le sol.

- Et s’il te fait la misère on peut lui faire la misère aussi.  


Elle tire la langue, les yeux luisants d’encore un peu de tristesse. User de l’humour. A chaque instant Megane se sent comme prête à craquer trop fort alors elle jugule son trouble en attendant qu’il retourne bien sagement au chaud dans son cœur.
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▬ Lun 29 Avr - 11:11 ▬

reveries of days gone by

26 décembre 2016 - city stade | eight mile road
Elle baisse les yeux dans un sourire. Si seulement sa fille pouvait ne pas lui ressembler. Si elle pouvait être différente d’elle, ne pas reproduire ses erreurs, être plus courageuse. Elle ne souhaite pas sa vie à Eunice. La jeune femme ne sait même pas encore ce qu’elle va en faire, de cette nouvelle vie à deux. Maintenant, elle ne doit plus uniquement s’occuper d’elle. Et si elle parvenait à négliger cet aspect de sa vie, la culpabilité l’envahit lorsque l’idée de laisser cet enfant lui vient à l’esprit. C’est vrai, elle y a pensé. Elle a pensé à l’envoyer ailleurs, dans un autre Etat, loin d’elle et de son chaos. Mais Erin ne s’imaginait pas revenir vivre à Eight Mile et faire comme s’il n’y avait rien eu de particulier dans sa vie pendant ces neuf longs mois de solitude.

Elle préfère écouter son amie, se concentrer sur ses histoires à elle plutôt que d’avoir à endurer les siennes. Plus que d’avoir à entendre ses propres pensées. Et ça la fait rire un peu d’imaginer Megane avec un flic. Elles en ont passé du temps à imaginer comment contourner les contrôles, à trouver toutes les raisons de les détester. Et voilà qu’aujourd’hui, elle avouait avoir dévié de la route qui lui était toute tracée. Mais la haine, ce n’est bon qu’un temps, c’est fait pour l’adolescence. Il faut l'éteindre, passer à autre chose, cesser la révolte pour avancer dans une vie incertaine. Ça l'attriste, de ne pas avoir été là pour elle. De ne pas avoir été à ses côtés quand elle l’aurait dû. Promesses de gamines envolées. Aujourd’hui, deux jeunes mères se font face. “T’en as parlé à la police, des menaces ?” Si elle était avec un flic, pourquoi avait-elle dû fuir ? Le constat de Megane étire un sourire amer à Erin alors qu’elle tire sur sa cigarette. C’est vrai, elle aussi est attachée à ce quartier duquel elle s’est sauvée. Elle a beau prétendre le contraire, ailleurs, elle ne se sent pas réellement chez elle. Elle n’appartient pas à Cleveland.

“Non t’inquiètes, ça m’fait plaisir que tu m’en parles.” Qu’elle fasse comme si les années n’avaient rien séparé dans leurs vies. Erin avait l’impression de l’avoir quitté il y a seulement quelques jours, et de reprendre là où elle s’étaient arrêtées, des vies en plus à raconter. A nouveau, elle change de sujet, pour fuir elle aussi. Erin n’aime pas vraiment y penser, elle n’en parle pas. “J’ai jamais eu de nouvelles de lui.” Elle sourit pour donner la change, le regard perdu derrière l’épaule de Megane qui lui fait face. Son histoire, c’est celle de beaucoup de femmes. “Il sait pas.” Elle s’est enfuie avant même de penser à lui dire. Elle s’est enfuie, soucieuse des ragots plus que de la vérité.  “C’est …” Elle hésite. Pas parce qu’elle ne lui fait pas confiance, mais parce qu’elle sait la colère qui consume Megane Brown à chaque évocation de la gangrène du quartier. Mais elle croise le regard de celle avec qui elle a toujours tout partagé. Et lui revient alors le souvenir de cette amie sur laquelle a toujours pu compter. “Le gars du cimetière. Mais il m’a jamais rappelé alors j’imagine que ça l’intéresse pas trop de savoir qu’il a une fille. Ou alors, il a perdu le papier avec mon numéro de téléphone et il me recherche désespérément depuis des mois.” Elle se met à rire avant de terminer sa bière, refusant de s’apitoyer sur son sort, pour tromper Megane surtout et lui faire croire que tout cela ne l’atteint pas. “Mais j’pense qu’il en avait plutôt rien à foutre.”

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