« S’il te plait, fait un effort… Ne gâche pas tout cette fois. » Ses derniers mots résonnèrent en boucle dans son esprit. Frappant encore contre sa caboche quand le pied passa le seuil de l'entrer. Les mots vibraient avec force et son corps suivait paisiblement le sens de la visite. Oui, il avait compris, il n'était pourtant pas stupide ; ça c'était le salon, la décoration le prouvait par elle-même, là la buanderie et ici la cuisine. L'expression de son visage ne s'anima pas le moins du monde, moins encore quand la porte blanche à l'étage désignait sa nouvelle chambre. « Voilà. C'est pour toi. » qu'on lui avait dit avec bien trop d'enthousiasme avant de refermer la porte et le laisser seul.
Durant un instant paraissant interminable, le garçon balaya cette pièce du regard sans réellement savoir ce qu'il ressentait exactement. Être heureux, en colère, triste ou bien tout à la fois ? Il y avait de quoi se sentir ravi d'avoir quitté l'église. De ne plus être obligé de prier tous les soirs. Adieu les confessions et bonjour les blasphèmes. Une liberté peut-être réellement frôlée du bout des doigts cette fois. Peut-être pouvait-il arrêter d'en vouloir à la terre entière, reconnaitre qu'il y avait mieux que l'enfer. Oui, peut-être que cette fois-ci ce serait différent, qu'il ferait les choses différemment. Comme ses derniers mots faisant écho dans ses pensées. Pour cette seule femme qui l'avait réellement aimé. S'il voulait bien croire en quelque chose, alors ce serait elle. Cette bonne sœur, cette déesse parmi les anges que le tout puissant avait mis sur sa route.
Il jura dans un soupire en commençant à retirer le papier peint jaune qui constituait désormais sa nouvelle chambre.
X X X X
Le tonnerre éclata pour la troisième fois illuminant la ville de ses reflets et terminant sa traversé dans les tréfonds des nuages. La pluie semblait s'abattre avec rage dans les rues, prenant par surprise les passants se trouvant sur son chemin. Par la fenêtre il les observait silencieusement. Il les voyait se précipiter les un après les autres. Certains se plaignaient au moyen de grands gestes contre une voiture qui eut le malheur de les éclabousser, tant dit que d'autre préférait se ruer sous la première porte ouverte en espérant être protégé le temps d'une accalmie incertaine.
« Est-ce que vous m’écouter ? »
Une voix résonnant, un son qui l’extirpa douloureusement de ses pensées. L'inspiration était calme, profonde, mais l’expiration recrachait tout l’agacement qui s’était emmagasiné. Pour tout l’or du monde il aurait préféré être n’importe où qu’ici. Ses yeux déviaient de la vitre trempée pour s’attardait sur son tailleur bleu marine impeccablement repassé et ses ongles immaculés de rouges, s’agrippant fermement à son petit calepin comme si sa vie en dépendait. Est-ce qu’il l’écoutait ?
« Vous ne pouvez pas ignorer indéfiniment ses séances. Je sais que c’est douloureux d’en parler, mais il le faut. Pour que vous puissiez tourner la page et avancer. »
Non, il avait perdu le fil de ses observations à la seconde où ses jambes s’étaient fléchies pour s’asseoir.
«
Ne me dite pas que vous n'avez pas lu les journaux comme tout le monde, que vous n'avez pas vu les informations ? — Bien sûr, mais je veux l'entendre de votre bouche.
—
Pourquoi ? Pour me regarder droit dans les yeux et me prendre en pitié comme si j'avais encore cinq ans ? »
Et finalement, observer l'extérieur sans lui prêter la moindre attention semblait une bien meilleure idée que de répondre à sa question. Mais elle était têtue, plus têtue encore qu'il fût.
«
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Que je vous raconte les souvenirs heureux passés ensemble. Que je vous dise à quel point j'adorais ses pancakes à l'orange, ou les parties de baseballs ? Ou je passe directement à la décapitation ? J'adore rêvait de cette nuit-là. J'adore me revoir pousser la porte de leur chambre, voir tout ce sang sur le lit, imaginer à quel point ça a dû faire mal... lança-t-il à la fois avec désinvolture et tristesse.
Quel merveilleux moment de se rappeler que si je n'avais pas attrapé la lampe pour l'assommer et courir hors de la maison, on y serait passé tous les deux. Je devrais me sentir chanceux qu'on ait survécu, mais ce n'est pas le cas. — Et qu'est-ce que vous ressentez au juste ?
—
De la culpabilité. »
X X X X
« Félicitations le bleu, tu rentres dans la cour des grands ! »
Sourire sur le visage, tape sur l'épaule et coupe de champagne tendu. Oui, il avait réussi. Il était devenu quelqu'un au yeux de certains. Il n'était plus celui qui allait chercher les cafés malgré lui, celui à qui on fourguait les restes. Il avait dépassé tout cela et forcé le respect de ses paires.
«
Du coup, tu pourrais peut-être commencer à m'appeler autrement que le bleu, non ? Je ne sais pas, peut-être par mon nom. Je trouve que ça rendrait bien dans ta bouche.— Et puis quoi encore ?
—
Un café sur mon bureau lundi matin, le numéro de Meg avec ton plus beau sourire et ce sera parfait.— Va chier. »
Petit rire amical, innocent, qui se porte si bien à la soirée. Le soulagement il est là. Enfin. Certes il avait travaillé dur pour y arriver, mais il savait aussi que sans cette tête de mule qui lui servait de mentor, il aurait probablement trimé plus que la normale. Et pour ça, il lui en devait beaucoup.
« T'aura pas besoin de son numéro pour le moment de toute façon. »
Un geste désignant de l'autre côté de la salle et elle était là. Elle hésitait à avancer, à se mêler à la foule qui lui semblait pour une fois inconnu. D'ordinaire, ils n'étaient rien de plus que des citoyens entrant dans son échoppe pour lui commander un simple café. Ce soir, ils étaient plus que ça. Des visages en joie, tiré à quatre épingles et loin du travail quotidien qui creusait leur mine habituellement blafarde. Poussé en avant par le vieux bougre pour l'accueillir, un petit clin d'œil porté à son attention sans se cacher d'être le responsable de sa venue, les mains soudainement moites il s'avança vers avec la sensation que le monde se dérobait sous ses pieds.
«
Vous êtes là, lança-t-il satisfait de ne pas avoir bégayé.
— Oui. Votre ami m'a invitée. Je ne pensais pas que ce serait une bonne idée, après tout, je ne suis qu'une barista et vous des clients un peu trop réguliers. Mais il a eu des arguments très convaincants.
—
Des arguments très… ok. Quoi qu'il ait dit c'est faux. Ou pas d'ailleurs. Mais partant du principe que c'est faux et que vous n'étiez pas obligé de venir. Enfin, si. Enfin non. Enfin… je suis ravie vous soyez là... »
Et elle rit. Pas de regard craintif. Pas d'envie de fuite. Un rire doux et mélodieux sur sa maladresse, sur ses joues qui rougissent légèrement. Il se sent comme un adolescent alors qu'il a dépassé cet âge il y a bien longtemps.
« Vous m'offrez un verre ? »
X X X X
« Vous êtes sûre que tout va bien ?
—
Je... quoi ? — Vous êtes moite. Vous avez attrapé froid ? Est-ce que je vous appelle un médecin ?
—
Non. Non. Tout va bien. Une main passée sur son front confirmait qu'elle avait raison. Mais impossible de s'arrêter. Son corps tout entier hurlait.
«
C'est juste que... Enfin. Il s'est passé un truc bizarre la semaine dernière et... Je ne sais pas. J'ai peut-être... Je ne suis pas sûr... — Vous savez que vous pouvez tout me dire. Ça restera toujours entre nous. Vous n'avez rien à craindre.
—
Je sais... c'est juste... bizarre. Trop bizarre pour que ce soit vrai finalement. C'était peut-être qu'un simple rêve, un malheureux défaut de sa pensée noyée par les verres de bourbons ingurgités. Oui, voilà, quelque chose comme ça. Persuasion totalement erronée tant les rythmes de son cœur s'emballaient.
—
Comme vous savez, Meg a voulu qu'on fasse une petite pause. Le temps qu'elle sache réellement où elle en était. Si elle souhaitait vraiment construire quelque chose avec un gars qui risque sa vie tous les jours... Peut-être dira-t-elle non à ma demande...N'était-ce pas une sage décision ? Après tout, le mois dernier il avait failli finir à l'hôpital à cause d'un braquage des plus banals. Elle avait raison de s'inquiéter, de vouloir s'éloigner d'une peine qui pourrait la détruire du jour au lendemain.
—
Et, ça m'a beaucoup chamboulé alors, je suis sorti. Le réconfort d'une bière, la bonne ambiance d'un bar et les âneries à déblatérer, je vous passe les détails. Oui, soirée habituelle.
—
Le truc c'est que... Je me suis réveillé le lendemain dans un autre lit. Et... je ne suis pas sûr de ce que je me souviens. — Vous savez, cela arrive à tout le monde de déraper. Vous aimez Meg et je suis certaine qu'elle comprendra cet écart si vous lui parlez ouvertement. S'envoyer en l'air avec la première fille venue dans un bar en étant complètement bourré et plus encore pendant une pause... c'est commun.
—
Alors. Oui. Mais. Vous allez rire. C'était un ami à moi.— D'accord, c'est effectivement plus délicat, mais... pardon ?
Voilà le détail qui changeait tout. Voilà les yeux qui se posaient sur sa personne avec une expression d'incertitude. Celle qu'il souhaitait éviter.
— Quand vous dite
un ami, c'est-à-dire ? Un, qui désigne une personne de sexe masculin ?
—
Non, qui désigne un morceau de fromage. Et l'incompréhension sur son visage s'agrandissait davantage. Bien l'humour n'était pas son fort.
—
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ok. Alors, arrêter de me regarder comme ça. Je n'ai pas de problème avec ça, je veux dire, je savais très bien qu'il avait ce goût-là. Mais... Je ne me suis jamais posé la question personnellement... parce que je n'ai jamais eu à me la poser.— Alors, pourquoi … ?
—
Parce qu'on était complément pété j'vous dit ! Je me souviens juste de l'avoir raccompagné parce que c'était sur ma route. J'suis monté parce que j'avais besoin d'utiliser ses toilettes. J'ai pris un verre de plus. On a causé et... et... J'ai ramassé mon pantalon le lendemain et je me suis barré.Le déni lui permettait de rester dans une zone de confort. Occultant le fait qu'ils avaient effectivement franchi une ligne. Grisant avec force la possibilité qu'ils aient effectivement poursuivit cette soirée entre des draps qui glissent sur le sol, pleine de sueurs.
— Je vois. Je ne pense pas que ce soit si dramatique. Vous étiez ivre. Tout le monde fait des choses étranges ivres. Si vous saviez le nombre de fois où j'ai perdu ma cu...
arrêt avant de commettre un impair, avant de dévoiler des secrets à un patient. Ahem. Donc, tout le monde fait des choses qu'on préfère oublier. Prenait le temps de vous poser.
—
Ouais, donc en conclusion, ne finissait plus jamais bourrer en présence de Macarthur. Pigé. X X X X
«
J'ai la sensation qu'à chaque fois qu'on se voit, ce n'est jamais pour une bonne nouvelle.— C'est sûrement parce qu'il se passe beaucoup de choses dans votre vie...
—
J'aurais plutôt dit que, c'est parce que je suis une personne exceptionnelle, doublé d'un charisme à couper le soufflé. Mais vous le savez. Vous avez un tiroir remplit rien que pour moi.— N'exagérez pas.
—
Dite le contraire ? »
Ses yeux roulèrent vers le ciel, mais aucun mot ne s'échappèrent de sa bouche. Depuis le temps qu'il prenait place sur son canapé, il avait appris à lire les expressions de son visage. Et celle-ci confirmait simplement qu'il avait raison.
« Comment va Aria ? Est-ce qu'elle se remet de sa rééducation ? Le retour en classe se passe bien ?
—
Elle va bien. Elle… elle ne semble pas être réellement bouleversée. Ou alors elle le cache très bien. Quant à son retour en classe… je crois que je me suis fait davantage de soucis.— Vous aviez peur de quelque chose ?
—
Oui. Que ses camarades la traite différemment du jour au lendemain. Qu'il la bouscule et la pousse à bout. Les enfants peuvent être cruels avec un rien. Mais elle ne se laisse pas faire. Elle a du répondant. Au final c'est comme si rien n'avait changé.— C'est une bonne chose en soit.
—
Oui. Oui, très bonne.— Et que pense Meg de tout ça ?
Soupire triste et regard vide. Ses yeux partirent à nouveau dans la contemplation de l'extérieur. Il ne l'ignorait pas cette fois, il était simplement perdu.
—
Elle est partie.Silence.
—
Elle a sûrement bien fait.— Vous ne le pensez pas vraiment.
—
Ah bon ? Après tout c'est ma faute si notre fille a perdu l'usage d'un membre*. Elle a de quoi me détester.— C'est ce qu'elle vous a dit ?
—
C'est ce qu'elle a écrit. »
Ce qui était peut-être pire que de se prendre une gifle, de la voir pleurer et de l'entendre hurler, jurer… C'était d'admirer cette lettre posée sur la table de la cuisine et une maison vide. Le papier encore trempé des quelques larmes ayant coulé, il était difficile de savoir ce qui – au final – été le plus douloureux ; partir sans même dire au revoir à son enfant, ou les mots gravés en noir. Mais la haine, celle-là même qui brulait dans les veines, ne se dissipaient pas.
«
Elle a honte de moi. Comme si je n'avais pas suffisamment honte à chaque fois que je croise les yeux de la petite. Aria à beau m'aimer parce que je suis son père, parce que je ne la laisserai pas tomber… je vois bien… je vois dans le fond de son regard qu'elle me hait elle aussi et m'en tiendra à jamais responsable. Laissa-t-il entendre en baissant tristement la tête et elle avait raison, c'est lui qui avait fait l'erreur.
Mais ça je peux m'en remettre, je peux l'accepter et vivre avec. Ce qui me tue dans tout ça, c'est que sa propre mère en plus de l'abandonner, en plus de m'interdire de la retrouver et d'espérer tout contact ne serait-ce que pour la petite… Dit ne pas être capable d'élever un enfant handicapé, comme si elle était devenue soudainement une monstruosité ! Elle a utilisé des mots pour la qualifier qui étaient... affreux. Vous vous rendez compte ! Sa propre mère ! Celle qui l'a porté. »
Il y avait tant d'incompréhension dans cette décision qui le dépassait. De tous les choix du monde, il aurait encore préféré qu'elle le mette à la porte et reste à ses côtés.
« Qu'avez-vous fait de la lettre ?
—
Je l'ai brûlé. Hors de question qu'elle lise ceci. Je lui ai simplement dit… qu'elle l'aimait énormément. »
X X X X
« Est-ce qu'il vous serait possible de cesser ça ? »
Le besoin de bouger cette jambe de haut en bas s'arrête instantanément. L'envie pourtant de recommencer est violente, elle pourrait presque le démanger de l'intérieur.
« Comment se porte votre coéquipière ?
—
Aux dernières nouvelles, elle est toujours dans le coma.— Vous ne lui rendez plus visite ?
—
Si. Enfin. Moins. Beaucoup moins.— Donc, vous ne lui rendez
jamais visite. »
Coupable pointé du doigt. Il se sentait suffisamment mal sans qu'elle n'ait besoin de le lui rappeler avec autant de... était-ce du mépris ou de la déception ?
« Pourquoi ?
—
À votre avis ?— Je suis psychologue, pas devin.
Il aurait rétorqué, dans une situation où il ne sentait pas aussi coupable. Où il n'avait pas l'impression qu'il aurait dû être sur ce lit à sa place.
«
Écoutez, je sais que ça s'est passé il y a cinq mois. Que nous avons eu un certain nombre de victime et que ce n'est pas la seule personne que nous ayons perdue, mais... si le sous-effectif n'était pas aussi présent et, si je ne lui avais pas demandé de... soupire entre-couper d'un haut le cœur brulant la gorge par la culpabilité.
Elle ne serait pas allongée sur ce putain de lit et le vieux ne serait pas mort.— Ce qui est arrivé est affreux. Nous avons tous perdu quelque chose durant ce mois de mai. Mais ne vous laissez pas envahir par la faute. Essayer de relativiser. Elle va se réveiller.
—
Oui, puis elle me demandera pourquoi c'est cet abrutit de Bowen le maire. »
X X DÉBUT D’ANNÉE 2023 X X
Les pas qui déambulent dans l'appartement sont si lent qu'une tortue serait bien plus rapide. Le grognement résonne dans la pièce, arraché d'un sommeil réparateur qu'il attendait avec impatience. Les coups contre la porte eux continuent jusqu'à le faire jurer de colère. Incendier le responsable qui l'empêchait de trouver le repos et le mettre au trou en prétextant un trouble à l'ordre du public, n'était pas une si mauvaise idée. Mais cette envie s'envola à l'instant même où ses yeux se posèrent sur la carcasse trempée.
« Est-ce que je peux entrer ?
Deux pas en arrière, un de plus pour éviter les gouttes d'eau tombant sur son parquet.
— J'ai besoin de toi. Je… je crois que j'ai fait une connerie.
Était-ce un rêve, un mauvais présage, un canular, les sept plaies de l'apocalypse qui commençaient ?
— Est-ce… est-ce que tu veux bien m'aider ?
—
Tu te fous de moi ? Tu veux pas que je te donne une serviette, que je te fasse couler un bain et que je te berce aussi ?!— Cam.. je … Je t'en prie…
—
Huit ans Meg. Huit putains de longues années. T'es partie en laissant ta bague, ton enfant et une lettre. Tu m'as interdit de te chercher et comme un con j'ai respecté. Mais tu ne peux pas imaginer à quel point ça me tuait de ne pas savoir où tu étais, si ça allait, si tu étais encore dans le pays ou bêtement en vie tient ! Et là, tu reviens la bouche en cœur. Tu crois vraiment que je vais t'accueillir comme une fleure ?— Je sais, mais je…
Sonnerie du téléphone qui résonne avant même que les suppliques ne se fassent entendre. Sauver partiellement par le boulot qui reprend sa priorité. Celui-là même qui a causé tant de dégât, créant à nouveau un faussé entre deux âmes en peine.
—
Tu ferais mieux de partir Meg. Marmonne-t-il, la haine est présente, mais la voir si mal, si bas que terre, piquant sa curiosité mal placée, mais il n'en fait rien.
Je peux rien pour toi.Pas de « au revoir », pas de « à plus tard », ni même de « on verra », rien. Simplement la porte refermée sur cette dernière et une nouvelle journée qui commence en beauté.
- les causes de l'handicap d'Aria:
Le jour de l'accident, il ne saurait dire pour quelle obscure raison le criminel en fuite sur sa moto avait décidé de prendre cette route-là. Celle qui remontait le quartier résidentiel, qui longeait l'allée principale et qui bifurquait sur le chemin le parc. Il avait suffi d'une minuscule seconde d'inattention pour que sa voiture les percutes, elle et sa nourrisse. Pour que l'image d' Aria projeté à plusieurs mètres de là le hante à jamais. Quand bien même il avait martelé les freins de toutes ses forces, il n'avait pas réussi à l'éviter.
L'avant de son bras droit ne sera pas sauvé.
Mais ça aurait pu être pire, bien pire, pauvre gamine de 4 ans