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 revealing things | clarence

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Leaf Duncan
Leaf Duncan
green light

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
cicatrices : 722
crédits : tetradke (c) astra (c)

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▬ Lun 10 Juil 2023 - 16:57 ▬



revealing things
CODAGE PAR TETRADKE


will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Dix heures, crépuscule s'installe. Dix heures, le temps est long, les secondes s'étalent. Dix heures, et le silence règne dans l'habitacle. L'azur levé, le regard qu'elle laisse traîner sur les paysages qui disparaissent, sur la nuit qui dévore les tableaux qu'elle n'a pas tellement observé. Sur les jambes, gamine dort le siège qui bouffe la place, qui oppresse la demoiselle songeuse, ailleurs – noyée en des eaux encore sombres, ensevelie par ces putains d'algues. Un frisson, l'air qui passe qui éveille. Un frisson, tandis que la mère pose cette main sur la sienne ; un sourire réconfortant sur les lippes, la conscience sûrement piquée, observant la manière dont le masque s'est finalement effritée. Oh, elle l'a tenu toute la journée, ce sourire de convenance qu'elle se doit de feindre ; ne serait-ce que pour l'âme qui, derrière, somnole en essayant de converser. Les paroles sont vides de sens, elles ne font que distraire, tandis que le regard s'égare encore pour ne pas trop inquiéter. Ailleurs, le téléphone qu'elle n'a pas guetté. Ailleurs, ne songeant qu'à ce silence qui prospère. Petite chose captivée par ce rien, jusqu'à être dérangé par la lumière. Véhicule à l'arrêt, les rues qu'elle n'a pas surveillé ; ils devraient d'ores et déjà être rentrés. C'est le soupir à ses côtés qui pique la curiosité, les sourcils froncés. L'azur qui toise, vacille jusqu'à l'horloge qui peine à s'éteindre – jusqu'à cette heure déjà avancée. Elle se souvient, sa place n'est pas ici ; il y a ce creux qui commence à suinte la névrose qu'elle n'a jamais su contrôler. Ils devraient déjà être rentrés ; et pourtant. « I'm gonna pay, I need something to drink anyway. » L'occasion parfaite pour fuir ces regards inquisiteurs, ces questions silencieuses qu'elle parvient trop aisément à deviner. Une pression certaine sur les épaules, en plus de celle qu'elle n'a de cesse de s'imposer. Ils la regardent tous, cherchant à comprendre la manière dont l'âme fonctionne. Ils la regardent tous, à chaque instant, essayant de prédire la prochaine chute, la prochaine erreur – la révélation des choses quant à cette incapacité de s'éveiller. Entre rêve et réalité, entre néant et clarté immaculé. L'occasion parfaite, la main qui s'empare du siège sans trop insister, qui essaie de ne pas trop se précipiter. Silence, le sommeil d'un petit bout de vie qu'elle ne tient pas à perturber. Parce qu'elle peut enfin penser sans que la conscience ne se cache derrière une certaine opacité ; sans avoir à prétendre l'émerveillement quand elle n'est que terreur, murmures glauques, pensées tragiques. La peur au ventre, démon insatiable qui continue de ronger. La peur au ventre ; parce qu'elle n'est rien de ce qu'ils attendent, de ce qu'ils espèrent voir à chaque aube venant se lever. La déception retardée, les pensées emmêlées. Elle allait s'avancer, Leaf, avant que la main de cette mère ne parvienne à l'arrêter. « I can stay with her if ye want, love. » Elle a froncé les sourcils, petite feuille, guettant la voiture pour voir l'autre petit être encore endormi. « No. I promise him to stay with her. » Elle sait, elle se doute de cette démence qui ronge la fille qu'elle n'a pas assez veillé. Elle sait, elle se doute de tout ce qui condamne lentement la gamine qu'elle regarde s'éloigner. Leaf qui continue sa route jusqu'à ce pauvre intérieur, jusqu'à pouvoir enfin souffler quand, derrière les rayons, elle en vient à ne plus être observée.

Posée, la gosse encore assoupie. Posée à ses pieds comme elle s'est accroupie, les mains qui s'enfoncent dans les mèches bleutées. Elle essaie de faire taire les voix, ces suppliques entrelacées. Elle essaie de chasser les malins qui tiraillent, qui provoquent quant à ce qu'elle doit être, ce qu'elle ne parvient pas à devenir. Et l'azur relevé, posé sur cette petite chose que Morphée s'est approprié. Elle lorgne, elle toise. Vide, vidée. Une seconde pour parvenir à se recentrer, à se relever. Quelques pas, les frigos trouvés, la gamine qu'elle ne lâche pas, sucre liquide qu'elle se met en tête de chercher. Quelques pas, une seconde, l'esprit qui flirte avec le néant habituel, qui manque de tomber vers ce cachot irréel. Penché en avant, attiré par la faille informe et creusée, jusqu'à envoûter ; envenimer. Quelques pas, une seconde, et la paume qui va pour offrir un souffle frais sur les traits, avant que le temps ne s'arrête, avant que le sifflement ne devienne strident dans sa tête ; voix gronde qui ne fait que menacer. Danger. Danger s'est avancé. Danger. Danger revient tourmenter.

Posée, la gosse encore assoupie. Posée à ses pieds comme elle s'est accroupie ; les mains qui flirtent avec les mèches bleutées, les sens qu'elle veut essayer de canaliser. Il y a ces tambours incessants qui tapent, frappent, molestent. Un coup sur le comptoir. Un sursaut. Un autre qui retentit. Et Morphée n'est plus à même de bercer petite vie. Un coup sur le comptoir. Un sursaut ; et les pleurs qui s'élèvent, lentement. Soufflement. Le temps s'est arrêté, faille s'écarte qui laisse percevoir quelques flammes trop longtemps ignorées. La peur. La terreur. Frayeur qui gronde en orage sous les côtes oppressées. Le souffle est court et l'endocarde malmené. Le souffle est court tandis qu'elle essaie de respirer. Murmures s'élèvent, non plus intérieurs, destinés à apaiser les pleurs. L'azur s'est baissée sur la petite chose qu'elle essaie de bercer ; et pour la première fois, ce n'est pas pour son monde qu'elle craint ; mais pour celui qui commence à peine à se développer. Un coup sur le comptoir. « Hey ! » Un coup de tonnerre, claquant comme se confirme ce misérable tour de hasard. Et elle insiste, chuchote. Elle insiste, petite feuille, oubliant son propre but, sa propre vie – l'attention offerte à cette partie d'eux qu'elle avait à veiller, la seule qui soit finalement à même d'être désormais sauvée. Nécessité.

**

Derrière les vitres où chaos s'apprête, elle n'a fait que souffler – l'inquiétude teintée sur les traits. Elle essaie d'imaginer, Hydrangea, qu'elle serait la vie de cette gamine si un semblant de stabilité lui avait été donné. Une enfance autre, des mots plus chaleureux que douloureux. Les paupières closes quand, enfin, elle s'est garée ; patience dont elle use pour offrir ne serait-ce qu'un semblant de repos à la jeune femme qui s'est éloignée. Place trouvée un peu plus loin, en une ombre discrète qui ne réveillera pas le gamin qu'elle persiste à veiller. Ce nouveau rôle qu'elle se doit de porter, elle l'a accepté sans sourciller ; s'improvisant grand-mère de ce jeune homme à qui elle ne doit rien, mais pour lequel elle offre son cœur de ses deux mains. Le sourire léger sur les lippes tandis qu'elle retrouve sa hauteur, qu'elle ose quelques pas, cigarette en main à guetter l'entrée dans l'attente de la petite feuille chiffonnée et de cette progéniture qu'elle proposait de veiller. Une seconde, une autre. La respiration lente, jusqu'à ce que les sourcils finissent par se froncer. Ils étaient seuls, ils allaient rentrer. Mais le cœur tressaille, le regard s'y perd tandis qu'elle s'est paralysée. Une ombre rapidement élancée, avalée par le bâtiment, les voix qui claquent, qu'elle n'entend qu'à peine. Le masque sur les traits de celui qu'elle ne peut plus observer ; et dans les tréfonds de son être, il y a ce sifflement court qui en vient à assourdir, à étourdir. Danger ; et sa fille, sa petite fille sont dans l'antre des menaces qui viennent de se manifester. Le mégot par terre, profil bas, l'attention qu'elle ne veut pas attirer. Le tour du véhicule qu'elle fait, la portière qu'elle ouvre silencieusement pour réveiller le gosse qu'elle force à s'abaisser. Le silence réclamé, l'urgence dans le regard qu'elle est venue y poser. Les poches fouillées, l'instinct qui réclame la précipitation du numéro composé. Danger. Police qu'elle se doit d'alerter ; parce qu'elle l'a vu, démon était armé. L'urgence dans le regard, dans les mots prononcés. Profil bas, le chaos qu'elle ne veut pas accentuer. Les bras qui enserre le gosse, le silence qu'elle finit par faire régner. Les prunelles qui ne quittent plus la station, seulement abaissées pour s'assurer que petit être ne soit pas en train de lui échapper. Mais l'écran qui éclaire les traits, le message qu'elle parvient à lire dans la foulée. L'inquiétude décuplée, parce qu'elle croit pouvoir deviner la suite de cette étrange soirée à peine entamée. Il l'a prévenu, le père qu'elle ne tenait pas à informer et le hasard est traître qui pourrait encore tout saccager. « No !... » En un chuchotement soufflé ; prononcé tardivement, le message est envoyé.               





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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Clarence Duncan
Clarence Duncan
only live twice or so it seems

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
cicatrices : 438
crédits : Vava : chat.noir gif signa : .tetra

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▬ Mar 18 Juil 2023 - 20:06 ▬

Clarence

&

Leaf

Revealing things
Juillet 2023
 


Les aboiements enjoués, le bruit des pattes sur le plancher. Le défilé canin pour l’accueillir et les caresses qu’il prend le temps de distribuer. « Hi guys… » Et par reflexe, les traits qui s’élèvent vers le couloir où semble régner l’inhabituelle sérénité. « I’m home ! » Qu’il tente, l’oreille à l’affut d’une musique, du bruit singulier d’une salle de bains occupée. Silence qui broie brièvement les cotes avant que le téléphone ne soit récupéré, que le poids n’ai à s’envoler. Elles sont sorties, pas encore rentrées. Hydrangea qu’il note mentalement d’avoir à remercier. Et le silence pesant devient un allié, l’unique raison du sourire qui s’est lentement dessiné. Le cadet a encore quelques heures à tirer, le fils a accompagné ces dames et sa sœur dans les emplettes qu’elles sont allées chercher. « Ya know what it means boys. » Le regard complice aux cabots qui lui collaient aux basques. Un instant immobile, un instant à les provoquer. Puis cet élan vers le salon où les bêtes le suivent en battant le plancher. La course pour ces places sur le canapé. Clarence qui n’avouera pas ne jamais avoir su leur imposer ces regles qu’il blâme les autres de ne pas leur avoir inculquées. Une main sur la tête de Griswolrd, l’autre sur la manette en luttant contre Jack qui cherche par jalousie ces attentions qu’il devrait partager. Le silence rompu par ce qui à l’écran commence à s’animer, par la console qu’il vient d’allumer.

Le temps qu’il s’accorde et qu’il commence à savourer. Ce calme qui trop souvent manque aux nerfs trop sollicités. Le temps qui s’écoule sans accroc sinon ces défaites virtuelles dont il se marre plutôt que d’en râler. Ce calme parfait qu’une vibration familière vient briser, le téléphone que la notification fait ramper sur la table d’où il manque de tomber.  Et c’est sans soupire, Clarence, sans appréhensions ni regrets, l’âme apaisée, presque ressourcée, qu’il tend la main pour lire ce qu’il lui a été envoyé.

I think it’s a robbery. We are in a robbery.
Ils n’ont pas compris, les chiens assoupis, n’ont rien anticipé du sursaut violent venu tout perturber. Parce qu’il s’est levé, parce qu’il s’est mis à gueuler. Parce que revient l’emporter cette terreur instinctive que la paix relative des mois passés avait peu à peu estompée. Par reflexe l’appel qu’il démarre avant de raccrocher. « FUCK ! » Parce qu’il sait ce risque, la moindre tonalité qui pourrait les mettre en danger.
Are you hidden are you 4 safe and hidden
Le bref élan de raison avant que les doigts ne se mettent à trembler, à n’en plus pouvoir écrire comme les yeux se sont embrumés. Le cœur qui manque d’imploser, le spires scenarios que l’esprit se met à envisager. Et dans les veines le sang bouillonnant, le père qui croit avoir à en crever, et pour elle revient tambouriner cette effroyable culpabilité.
Where are you talk to me you remember the rules they teach you at school for intruders you 4 stay hidden cut the phones not this one just silence it where are you
Parce qu’il y a ces consignes qu’il espère le voir respecter, ces reflexes qui pourraient bien les sauver. Parce que dansent déjà sous les paupières ces images qu’il s’essaye à chasser. Corps sans vie. Corps ensanglantés. Parce qu’il est prêt à partir, l’homme qui refuse d’attendre que le pire lui soit annoncé. Parce qu’il est déjà dans l’entrée quand la reponse lui parvient et contre laquelle il se remet à hurler.
I’m not in there, Hydrangea and I were in the car.
Premier soupire, l’âme en partie soulagée. Mais sur la poitrine encore cette cage qui s’est refermée, le muscle essoufflé qui défaille, l’être tout entier qui s’est figé, qui titube entre espoir et folie. De Charybde en Sylla, de mal en pis.
What do you mean Hydrangea and yo…
Le message qu’il n’envoie pas malgré l’effort pour écrire ces quelques mots avortés. Et l’appareil plaqué contre l’oreille, l’âme qui se raccroche à ces tonalités. « What.. what do ya mean Hydrangea and you.. you were in the car… » La voix brisée, essoufflée. Les joues marbrées du sel que les larmes et les sueurs froides sont à y déverser. Et cet appui trouvé, le mur contre lequel il s’adosse pour ne pas s’écrouler. La paume contre la tempe comme pour chasser les images persistantes d’un chaos morbide qui continuent à s’imposer. « Where are the girls Ethan ? STOP CRYING  I CAN’T UNDERSTAND THE FUCK YOU SAY ! I.. » Et la paume qui frappe, par deux fois, où elle s’était posée. La conscience dans un sursaut qui rappelle à ce calme qu’il lui faut garder. Qui braille que ce fils a bien assez à encaisser sans cette culpabilité qu’il n’a pas à porter. Le père qui s’empresse de ravaler cette colere que la terreur à engendrée puisqu’elle ne lui est pas destinée. «  I’m sorry champ’.. I’m sorry.. don’t cry I’m not mad at you I shouldn’ve yell I’m sorry I…you did fine champ’ you stay in the car, you’re safe, they’ll be safe too.. breath… give her the phone, let me speak to Leaf I’ll be on ma way hu ? » Parce qu’il il croit, naïvement, parce qu’il s’est inquiété pour rien, parce qu’il ne peut en etre autrement. « I.. I can’t dad. » La lame acérée, chauffée à blanc par le timbre sanglotant du petit homme dont la douleur est partagée. « She’s in. She went in with Moira when.. » « Don’t say that. » « GIVE HER THE FUCKING PHONE ! » Parce qu’il cède cette fois, parce que saute ces derniers remparts que la raison tenait. Envolé, le calme qu’il cherchait à garder. Ruinée, la volonté d’encore un peu se maitriser. Là, la vision qui s’est brouillée, là le film que l’esprit affolé se met à jouer. Et sous les cotes, sous les tempes, le sang qui s’est arrêté.

Un instant arrêté. Un instant où l’air vient à manquer, où il croit en crever, Clarence qui s’est mis à tout imaginer. La paume contre les lèvres. La paume contre le front. La paume qui s’empare des clefs, les échappe dans la foulée, et l’homme qui hurle, qui jure et peste à s’en époumoner.

Un instant avant que la porte ne soit claquée, l’allée traversée et la caisse retrouvée dans laquelle il s’engouffre quand la voix finit par resonner. La femme qui tente de l’apaiser, de faire appel à la raison quand sa voix trahie cette meme angoisse, cette meme terreur qui s’est mise à régner. La femme qu’il n’écoute qu’à moitié, qur laquelle il finit par aboyer.
« THE FUCK I’LL STAY CALM ! WHERE ARE YA ? Don’t make me call ma brother to ask for the last armed robbery in progress in a gas station for fuck sake ! Ya know I can, ya know I’ll find ya so for the last time don’t waste time WHERE THE FUCK ARE YA ? » La seule question dont il supporterait la reponse. La seule qu’il ose poser, sur laquelle il insiste par nécessité. Le reste qu’il redoute, qu’il ne veut pas connaitre. Il hurle encore, Clarence, avant de pleinement se mettre à chialer. Avant que le timbre n’en tremble, ne bascule de cette rage qui l’animait au désespoir qui finit par l’emporter. « That’s.. that’s ma wife and daughter we’re talking ‘bout.. please.. I need to know… that’s ma son crying behind ya.. please… I need to hold him.. I need to see them.. please.. where are ya… please…»


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Leaf Duncan
Leaf Duncan
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sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
cicatrices : 722
crédits : tetradke (c) astra (c)

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▬ Jeu 20 Juil 2023 - 22:22 ▬



revealing things
CODAGE PAR TETRADKE


will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Elle hésite, mère déboussolée. Elle hésite, peine à retenir les sanglots ravalés. Elle hésite, les mots qui n'osent pas braver la trachée. Silence qu'elle fait régner, silence qu'elle essaie de faire valoir envers le gosse qu'elle vient enserrer. Les phalanges qui caressent, les murmures récités. Prières enfouies, prières envers celui qu'elle implore pour cette fille qu'elle aurait dû veiller, pour cette petite fille dont elle n'a pas assez profité. Panique, le cœur battant alors que l'écran éclaire les traits creusés, cernés des perles salées qui continuent de couler. Un souffle, l'inspiration qu'elle se met à chercher. Les prunelles qui guettent les alentours, ces sirènes pour lesquelles elle tend l'oreille. Mais cette voix qui se hausse, que le téléphone en vient à cracher. Cette voix qui dérange cette accalmie derrière laquelle ils en sont à se cacher. Le silence qu'elle réclamait, Hydrangea, pour ne pas risquer de tout accentuer. Ne pas offrir au danger une raison d'un peu plus s'embraser. Prières. Prières qu'elle ne fait que répéter jusqu'à céder, jusqu'à prendre sur elle pour ne pas s'effondrer. « Ye focking need to stay calm. » En un chuchotement osé, en une demande mal exprimée. Hurlements, frayeurs exacerbées. Elle sait, elle comprend – réprime au mieux cette démence qui voudrait exploser. Les paupières closes, stature qui s'effrite malgré ce pilier qu'elle doit rester. Au moins pour sa fille qu'elle ne peut abandonner, pour ce gosse qu'elle garde contre elle comme si sa vie en dépendait. Le silence, les bourrasques immatérielles qui frappent contre l'encéphale embrumé. L'oppression à l'endocarde, appuyée par les dires qui finissent par lui être concédé. « Ye focking think I don't know that ? That's me daughter who's in there too ! » Elle manque de céder, le timbre tremblant qui grogne cette peur enfouie et chatouillée. L'air en devient lourd et vicié. L'air en devient poison qui déchire les poumons compressés. « We're... ; un souffle tandis que le silence l'asphyxie, que la noirceur de la nuit persiste sans être dérangée. Un souffle alors qu'elle cède, les tremblements aux phalanges qui ne font que témoigner de ce qu'elle est en train d'encaisser. Coupable, la mère apeurée. Coupable qu'elle s'estime de ne pas avoir insisté, de ne pas avoir écouté non plus quand la fille adorée réclamait à immédiatement rentrer. We're not that far. The Speedway near home. » Elle a osé. Elle s'est risquée à faire entendre cette vérité ; elle lui donne l'occasion de rejoindre l'enfer qui vient de se révéler. La vision perdue sur ce qui ne devrait pas être ainsi exposée ; sa propre fille et leur descendance acculées entre des murs où infamie s'est mise à gouverner. Les paupières closes, le cœur à l'arrêt. Les paupières closes tandis que les prières se succèdent derrière les lèvres scellées. « Police's on the way. » Paroles tremblantes, paroles qu'elle essaie de faire résonner. Paroles qui résonnent pour rassurer la petite âme à ses côtés. Pour encaisser les secondes qui lui semblent éternité. Ces minutes qui s'écoulent sans qu'elle ne puisse y parer. Paroles qu'on surplombe sans qu'elle ne l'ait appréhendé. Les sirènes qui déjà s'avancent pour se manifester. Ces phares qui éclairent la taule planquée. Comme un réconfort qui s'avance. Comme un vent d'urgence qui pourtant s'élance.

Un coup de tonnerre pour tout déranger.
Écho lointain et familier d'une voix brisée.

**

Trachée serrée. Le souffle saccadé. La trachée serrée, nausée qui s'impose jusqu'à faire ployer la carcasse éreintée. Silence bruyant, la conscience évanouie ; mais l'instinct qui force l'endocarde à pulser. Elle manque de s'effondrer, petite chose. Elle manque de s'effondrer, le poids de la tornade sur ses épaules n'a fait que tout saccager. Il y a ces tremblements aux phalanges aux lianes colorées emmêlées. Il y a ces jambes qui refusent de bouger, les chairs qui frissonnent de cette peur soulevée. Un coup au myocarde, une lame qui s'enfonce jusqu'à tout creuser. Des notes retenues, emmagasinées comme pour se préserver. Taire la vie. Taire la présence qui n'a pas encore été observée. Accroupie, cachée. Accroupie, à prier. Dieu à qui elle s'en remet ; Dieu qu'elle réclame pour cette étrange soirée. Trachée serrée. Le souffle saccadé. Nausée. Les sens affolés, les voix deviennent lointaines ; pourtant oppressantes pour celle qui ne peut qu'écouter. Menaces, danger. Les promesses sanglantes, l'avenir dérangé. Il y a ces ombres qui se dessinent, l'horizon encombré. Nuages épais. Infamie s'étend jusqu'à venir la couver. L'azur caché, paupières closes. Un souffle. Un autre. La pression qui ne fait que s'accentuer. Ça gueule encore, ça continue de se provoquer. Il y a cette urgence qui en vient à l'asphyxier, il y a cette peur qui parvient à la rattraper. Malins embusqués qui l'empoignent, tirent sur les épaules jusqu'à la noyer. Elle étouffe, petite chose. Elle étouffe – puis la vie est arrachée. Un semblant de vide, comme un sifflement strident dans l'encéphale qui vient de se briser. Les voix lointaines, plus lourdes que jamais. Les voix qui s'élèvent, les timbres qu'elle parvient parfaitement à distinguer. Ces pleurs qui résonnent et qu'elle n'a pas su empêcher. Petite chose figée. Petite feuille éteinte qui vient de succomber. Et pourtant. L'azur relevé, les prunelles embrumées. Elle a prié, réclamations ignorées. Dieu qui détourne le regard, qui choisit de l'abandonner. Elle. Elle et celle qu'elle a exposé. Elle. Elle et cette jeune vie qu'elle entraîne avec elle dans la démence du monde qu'elle n'a jamais su appréhender. Le cœur frappe, violente les côtes par l'oppression. La voix claque, appelle à la confrontation. « Get out ! » Un sursaut, les pleurs plus accentués. Un sursaut. La trachée serrée, le souffle saccadé – nausée amplifiée. Prête à dégueuler, Leaf, avant que les pas n'aient à résonner. Elle tremble, elle sent le sol se fissurer. Sous ses pieds s'ouvre l'antre nauséabond des démons qui l'observaient. Ils viennent pour elle. Il vient pour elle. Témoin insignifiant qu'on ne peut ignorer, présence dérangeante qui se doit d'être écartée. Putain de mauvaise journée, le sort qui s'acharne à lui rappeler qu'elle n'appartient pas à ces rives maculées. Illégitime de cette seconde chance accordée. Petite chose coupable de tout ce qu'elle a manqué, des faux pas orchestrés. La fin justifiée, destinée à briser – mais les tréfonds dégueulent alors ce besoin qui parvient à s'élever. Là, l'azur baissé sur cet être qu'elle veillait. Là, l'azur qui s'attarde sur celle qu'elle n'a jamais pris le temps d'observer. Eux. Lien imparable qu'ils n'ont fait que solidifier. Elle est la perfection de tout ce qu'ils se sont accordés. Elle est la matérialisation de ce rêve qu'elle ne cessait de clamer. Elle est eux ; et elle devait la protéger. Elle est eux. Elle l'a toujours été.

Cécité s'est levée.

Les pas résonnent, terrifiant silence en vient à s'installer. Il y a ce souffle qui trahit la présence, il y a ces secondes qui se sont effondrés. Le temps arrêté, le monde cesse de tourner. Sous la poitrine, l'endocarde s'est pétrifié. L'ombre avancée, l'ombre à portée. L'ombre qui se révèle, les traits masqués, l'arme levée. Suppliques, supplice. La voix qui tremble, pitié qu'elle quémande. Sa voix pour briser l'étrange silence qui s'était installé. Son timbre brisé qui résonne entre les murs assiégés. Elle l'entend qui gueule aussi, le cassier qui en appelle à l'humanité. Elle supplie. Elle supplie pour sa vie. Pas la sienne, celle de cette petite chose qui n'a rien demandé. Elle ne connaît pas les ombres, ne souffre que du sang infecté - maléficié. Elle supplie pour sa vie, pas la sienne – vanité. Parce que l'Homme est mauvais, condamné. La raison envolée, le canon qui s'abaisse et elle qui croit déjà s'en effondrer. Elle gueule, petite chose. Il n'oserait pas, ne joue que la menace pour atteindre les fins qu'il réclame encore, forcené. Elle hurle pour soit épargné ce qu'elle n'a pas su assez aimer. Le regard qu'elle croise, la folie qui continue son élan dans l'encéphale désorienté. Le regard qu'elle croise encore, les traits qu'elle aperçoit brièvement puisqu'ils vont et viennent, que les tissus peinent à tout masquer. Elle, le propriétaire, Moira dont les pleurs ne font que s'accentuer. Elle, l'homme derrière sa caisse, ce présent que les cieux lui offraient sans qu'elle ne soit en mesure de pleinement l'accepter. Elle, l'autre homme qui tente de l'aider – et la démence qui rappelle cette menace ancienne, cette silhouette qui hante les cauchemars des nuits où sommeil parvient à l'emporter. Elle. L'autre. Elle. L'homme. Elle. Sa fille. Leur fille. Leur fille. Elle. L'homme. Et elle s'est animée. Carcasse élancée, jetée sur cette menace qui l'étouffait. Conscience éteinte. Conscience asphyxiée. Conscience qu'on moleste, qu'on noie, enlisée aux ténèbres installées. Lutte acharnée. Elle s'est animée. Condamnant son âme au profit de cette jeune vie qu'elle n'a pas su aimer. Bataille qu'elle refuse d'abandonner. À s'accrocher. À s'agripper. À frapper. À suffoquer quand le nez est frappé. Elle lutte, elle gueule. Elle ne fait qu'essayer. À s'accrocher. À s'agripper. À ignorer la manière dont le monde s'est mis à tourner – fracassé par cette folie embrasée. Nécessité que de la protéger. Elle. Sa fille. Leur fille. Leur fille. Aux oreilles, seul ce sifflement strident pour résonner. Contre l'âme, rien que ce voile d'opacité. Sur la vue, ce carmin qui ne fait que tout masqué. À s'accrocher. À s'agripper. À s'effondrer puisque heurtée contre ce qu'elle ne peut nommer. Le dos qui craque, mais l'instinct qui se met à insister. Elle s'anime, guidée. Elle s'anime, Leaf, dans ce chaos qui vient assourdir les sens. Elle s'anime, guidée. Sans un regard pour les alentours. Sans un regard pour le danger qu'elle essayait de faire reculer. Sans un regard pour l'homme qui tentait de l'aider. Sans un regard pour cette vie menacée. Sans un regard, si ce n'est pour cette fille vers laquelle elle revient pour l'enserrer. Elle. Sa fille. Leur fille. Cette parcelle d'eux qu'elle n'a pas eu le temps d'aimer.                





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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Clarence Duncan
Clarence Duncan
only live twice or so it seems

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
cicatrices : 438
crédits : Vava : chat.noir gif signa : .tetra

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▬ Mer 26 Juil 2023 - 0:57 ▬

Clarence

&

Leaf

Revealing things
Juillet 2023
 


Un besoin. Un instinct. L’être tout entier qui réclame que lui soit accordé ce qu’il s’est mis à désirer. Le sang qui contre les tempes s’est mis à bouillonner pour cet unique dessein, le muscle sous les cotes qui ne pompe plus que pour satisfaire cet instinct, assouvir ce besoin. Père qui s’affole. Père qui s’étouffe. Les poumons compressés, les mais crispées à s’en fait rougir les articulations. La premiere sur le volant, la seconde tient encore de quoi poursuivre la conversation. Les poumons compressés, le souffle plus lourd aux fil des secondes qui se sont égrenées. Il a supplié, Clarence, imploré, l’homme qui refuse de croire aux images que la conscience n’a de cesse à imposer, qui ne peut cependant pas les silencier. Là encore, là sous les paupières ces images qu’il s’essaye à chasser. Corps sans vie. Corps ensanglantés. Là les mains qui se sont remises à trembler mais qui trouvent pourtant la force de s’animer quand l’endroit est finalement confié. Par nécessité.

Un besoin. Un instinct. L’être tout entier mu par cette seule et meme volonté. La bagnole abandonnée sur le trottoir qui fait face au Stepway. La rue traversée en gueulant après cette premiere présence qu’il sait se trouver sur le parking que les gyrophares ont éclairé. La rue traversée en courant vers ce fils que les bras s’empressent d’enserrer. Ethan pour commencer. Le fils qui redonne au cœur la force d’encore se remettre à pomper. Les paupières closes, la gorge nouée, un genou à terre il s’efforce de ne pas l’accompagner. Refus de se laisser aller, de se mettre pleinement à chialer. Refus de lui montrer qu’il est tout autant entrain de perdre pied. Père qui sait devoir s’oublier pour que survive pour sa progéniture un semblant de stabilité. Mais père qui tremble, père tétanisé qui ne parvient pas vraiment à tromper. Père dont la voix s’est effacée, la trachée trop encombrée d’un air qu’il ne sait plus ni inspirer ni souffler. Sourd à tout ce qui s’est mis à bourdonner, Clarence, les yeux rivés à la devanture, les phalanges crispées au t-shirt de ce fils qu’il n’a toujours pas laché. Elle essaye de lui parler, la mere de la moitié qui manque encore au cœur pour s’apaiser. Elle essaye de communiquer, la grand mere de cette fille qu’il croit entendre pleurer. Seule mélodie qui parvient à percer le brouhaha morbide que l’esprit choisi d’ignorer. Instinct. Alors il s’est levé, Goliath qui machinalement répond à ce que l’âme persiste encore à réclamer. Alors il s’est avancé, entre ses bras le fils que les mains tiennent encore à marquer la peau, à ne pas risquer qu’on puisse le lui arracher quand la détonation a resonnée. Folie. Droit vers la source des pleurs, la source des cris sans que raison ni conscience ne parviennent à s’élever. Sans que ces premiers bras tendus ne parviennent à l’arrêter.  

Un besoin. Un instinct. L’être tout entier qui vacille quand s’impose qui cherchait à l’empêcher de passer. On parle encore, on cherche à raisonner. On piaille dans ce brouillard où seuls lui parviennent les échos des pleurs, chagrin d’une petite vie qu’il réclame de pouvoir consoler. Détresse partagée par le cœur qui dans sa cage sursaut à chaque sanglot qui resonne avec plus d’intensité.
« Dad ! » L’autre voix que l’esprit laisse filtrer, qui jusqu’aux tympan vient tambouriner. Les paupières semblent hésiter. Un battement. Deux. Trois. Le brouillard à peine levé. Quatre pour constater qu’ils sont deux à lui bloquer la route, deux à qui il tente d’expliquer. « Moira’s crying. I.. I know that voice. Can’t ya hear ? I can’t.. she’s crying. » Bafouilles affolées. Propos décousus tandis que le timbre n’a rien de régulier. Il désigne, Clarence, la main levée vers la façade sans reposer pour autant le fils qu’il craint de voir lui échapper. « Dad ! I don’t want to see, plea… » Ignorées la plainte, les larmes, l'hystérie. « It’s ok, it’s ok. She’s crying, she just need us. She just need me. I.. I need.. she’s just a baby... I need .. I… » De déni en folie. De rage en désespoir l’homme qui n’a pas encore mentionné cette moitié d’âme qui ne s’est pas manifestée. Corps sans vie. Corps ensanglanté. Vision imprégnée sur la rétine et que la raison s’efforce de nier.

Un besoin. Un instinct. L’être tout entier qui s’efforce de ne pas s’effondrer. L’âme qui pour fuir la folie s’enferme dans ce déni. L’ironie mauvaise de ce que la conscience rappelle pour narguer. Tout ce qu’il se refuse à ecouter. Ce qu’il avait inventé, ce que Keith s’acharnait à raconter. Etait-ce une station comme celle-ci ou devant un café. Le nombre des coups de feu qu’il a déjà oublié. Comme le nom de cette femme fabulée. Veuf Keith, le karma qu’il croit pouvoir entendre se marrer. Veuf, lui avec dans la foulée. Corps sans vie. Corps ensanglanté. Leaf derriere les paupières inertes, leur fille à ses côtés. Petite âme déjà souillée. Second marmot privé d’une mère qu’il aura maudite rien qu'en l’ayant aimée. Oh il croit en crever, le colosse qui tient encore sur ses pieds, pour ne pas le lâcher, le fils, pour mieux tenter une fois de plus d’aller la récupérer, la fille
. « I can’t let her cry. She needs me. » L’instinct qui gueule, redouble d’effort pour assouvir son impulsion. Jusque sous la peau qui se met à démanger, jusque dans les tripes que la brulure a affligées. Jusqu’à l’os ce besoin qui gronde à presque l’aliéner. La main tendue vers ce à quoi on lui refuse encore l’accès. La paume ouverte, phalanges qui caressent un instant l’illusion des silhouettes qui entre temps se sont animées.  Souffle brisé qui parvient à lui échapper. Souffle défait quand il reconnait les traits. Poupée sanglante qui jure sur l’uniforme de celle qui s’efforce de l’escorter. Mais poupée qui marche. Poupée qui n’est pas tombée. Et contre son sein cette petite âme qu’il croyait avoir condamnée.

Par besoin. Par instinct. L’être tout entier animé d’une force que la peur a décuplée. Les deux autres laissés, dépassés. Bousculés pour mieux s’y précipiter. Et dans son dos la voix qu’il entend enfin de nouveau à présent que le brouillard s’est levé. La mere qu’un meme instinct poussé à le talonner. Quelques mètres à peine où il s’est remis à gueuler et à ses pieds le gosse qu’il laisse enfin rejoindre le bitume, qu’il ne lache que pour à nouveau l’enlacer. Par besoin. Par instinct. Ces trois vies que le cœur réclamait d’avoir à nouveau à sentir à ses cotés pour pleinement se remettre à pomper. Mais pas un mot. Pas un son sinon les sanglots à gros bouillons. Tout ce que les nerfs retenaient encore et qu’ils déversent avec ce souffle retrouvé. Clarence à presque les étouffer, à refuser de les laisser encore s’éloigner. Le sang qu’il ignore puisqu’elle ne l’a pas versé. La tignasse caressée, couverte des baisers maladroits, des bécots nécessaires à s’assurer qu’elle est réalité.  L’autre brouillard enfin, celui à travers lequel il n’y a rien. Rien que cette moitié d’âme, leur marmaille et celle qui les a rejoints.


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Leaf Duncan
Leaf Duncan
green light

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
cicatrices : 722
crédits : tetradke (c) astra (c)

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▬ Mar 8 Aoû 2023 - 21:31 ▬



revealing things
CODAGE PAR TETRADKE


will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Un coup de tonnerre, étrange lumière. Un fracas dans le temps, une seconde volée – le temps défié. Un coup de tonnerre, les vitres qui semblent vibrer, le sol se dérober. Il n'y a rien que ces souffles défaits, rien que ce fracas lourd dans le dos de la petite feuille agenouillée. Lueurs se succèdent, rouge et bleu, bleu et rouge. L'imagination qui fait son œuvre, et dans la vitre des frigos, les reflets sont flous qu'elle peine à observer. Des ombres qui se meuvent, des spectres qui s'agitent. Un coup de tonnerre dont l'écho devient carnassier, les promesses meurtrières. Le destin incertain et l'âme défaillante. Le souffle s'emballe, se brise. Respiration coupée, les poumons vidés. Le cœur fatigué. Figée. Seul l'air vicié aux pulpeuses pour trahir la vie qui subsiste, qui tente encore de prospérer. Statue immuable, les fantômes plus oppressants. La hauteur qu'elle sent dans son dos, le sifflement plus puissant – les paupières qu'elle a finit par fermer. Il n'y a plus rien. Rien que ce néant, rien que ces trop légers mouvements entre ses mains. Il n'y a plus rien ; un silence de plomb, une symphonie mortuaire. L'enfer. Dans la noirceur du temps, soufre se distille jusqu'à corrompre, condamner l'essence qui ne parvient plus à s'animer. Éteinte et asphyxiée. L'absence de tout, parce qu'elle se sait vouée à l'oubli pour ce qu'elle n'a pas su affirmer ; l'humanité derrière la folie pour celle qu'elle a avec elle entraînée. Petite âme. Petites âmes – finalité bâclée.

Un coup de tonnerre, étrange lumière. La main sur l'épaule, le cœur qui sursaute et se fracasse, la voix qui porte – les prunelles qui se révèlent, la folie aux pupilles dilatées, petite chose qui s'anime pour s'en défaire. La peur, le vide. La peur, l'instinct malgré le teint livide. La peur – trop bien installée, qui s'immisce, s'infiltre, qui condamne la raison jusqu'à l'en faire gueuler. Elle se débat, elle lutte ; parce qu'elle ne peut ployer. L'endocarde saturé, myocarde épuisé. Pulsations faiblardes qui persistent à batailler, les tremblements plus accentués. Elle jure, elle supplie. Elle jure, petite chose à l'esprit embrumé. Silence persiste, étouffe sa propre voix. Silence persiste, assourdit l'âme qui peine à résister. Les larmes aux joues, le sang qui vient s'y mêler ; douleur ignorée, terreur en règne sur cette carcasse recroquevillée. Mais la main insiste, cherche à l'approcher. Les prunelles effrayées, à peine levées. Un coup de tonnerre, les pleurs qui résonnent – plus pressants que la détonation essuyée. Un coup de tonnerre, étrange lumière – lueurs qui se succèdent. Rouge et bleu, bleu et rouge. Noir d'un uniforme qui se révèle, qui en appelle à ce qui s'était évanoui, à cette lucidité asphyxiée. Un coup de tonnerre, comme un semblant d'air. Trachée enserrée, nausées chassées. Contre le cœur, les pleurs. Contre l'âme, les images infâmes. Sous les paupières, ces bribes de scènes qu'elle ne parvient pas à effacer – et elle tend encore les mains, elle parle, elle n'entend pas. Elle ne fait que jurer, que repousser ; elle ne fait que se protéger. Elle allait lui enlever cette fille qu'elle essayait de préserver. Elle avait promis, Leaf. Elle avait promis, prête à y laisser sa vie. Elle avait promis. Elle avait promis. Elle a promis.

Un coup de tonnerre, étrange lumière. Derrière les vitres dérangées, ces voix qui continuent d'insister. Derrière les vitres, ces clartés dépareillées. Derrière les vitres, l'illusion adorée. On l'a levé, on la guide, on force les membres à s'animer, à quitter le purgatoire dans lequel elle s'était enfoncée. À côté de la silhouette effondrée, à côté de l'homme blessé. À côté des renforts qui guettent, qui s'activent pour tout s'approprier. L'arme qu'elle voit brièvement, l'azur posé sur ce qu'elle ne parvenait pas à s'approprier – ce qu'on levait sur la petite chose qu'elle s'est mise à davantage enserrer. Puis les traits qu'elle observe, cet autre aux poignets liés, les menottes serrées. Elle toise, le souffle bref – irrégulier. Elle toise, Leaf, avant que l'air ne vienne remplir les poumons compressés. Un souffle retrouvé, à l'en faire chanceler. Une pause, un instant – une seconde. Brouhaha qui envenime, qui persiste à l'accabler. Il y a ces sirènes qui grondent, cette effervescence alentour. Il y a ce bruit assourdissant, ce sifflement qui refuse de s'estomper. Et elle s'approche encore, l'idiote, rattrape petite feuille qui manquait de vaciller – une main trop proche de cette fille qu'elle refuse de lâcher. « Don't focking touch her ! » Elle insiste, veut pouvoir se rassurer – vérifier qu'aucune blessure n'est à recenser. Elle insiste, guide encore. Et plus elle avance, plus elle recule. Plus elle essaie de rassurer, plus petite chose se renferme – prête à imploser. Une seconde, un battement. Une seconde, des grondements. La voix, le nom. La voix, l'inquiétude – un coup de tonnerre qui apaise alors l'atmosphère. Sa mère. Les prunelles effrayées, l'attention captivée. Les prunelles déviées, l'ombre adorée qui fond sur elle pour l'enserrer. Un coup de tonnerre, étrange lumière. Le cœur s'est éveillé, se rappelle comment pomper.

« I'm sorry... » Contre les baisers, contre les sanglots étouffés. Les excuses répétées, encore, encore, à en perdre ce souffle déjà anémié. « I'm sorry... » Douleur éveillée, les traits crispés. Les jambes qui ploient, les forces usées. Les excuses, encore, encore et encore. Pardon qu'elle quémande, pardon qu'elle supplie. Pardon pour ces instants perdus, pour ces mois à errer quand l'évidence était là, entre les mains qui refusaient de l'enserrer. Pardon pour cet amour qu'elle ne parvenait pas à libérer, plongée dans cette folie accentuée – perdition sacrée. Pardon pour tout ce qu'elle persiste à lui imposer. Pardon d'être le fardeau qu'elle lui clamait être quand il refusait d'écouter. Pardon pour tout ce qu'elle peut encore menacer, pour ce qu'elle a pourtant préservé. Pardon. « I'm sorry, Clarence... » Les larmes, la gorge obstruée. Le nom qu'elle ose prononcer, parce qu'elle n'est pas légitime d'user de ce surnom tant utilisé. Elle n'est pas digne de tout ce qu'il a pu lui concéder, pas même méritante de ces sentiments confiés. Pardon pour cette chance qu'elle n'a pas su apprécier, pour tout ce qu'elle possédait sans se rendre compte de cette valeur innommée. « I'm sorry... » Parce qu'elle craint l'avenir, ce vide laissé. Parce qu'elle craint les affres qui auront à s'installer, les réminiscences de cette terrible fin de journée. Tremblante, la demoiselle ; tableau imparfait. Perles salées creusent les sillons aux traits brisés, perles rougeâtres tâchent le haut contre lequel petite chose est encore gardée. Elle craint le vide qui aurait à l'emporter, cette absence qu'elle ne parviendra plus à supporter. Elle craint le silence qui s'était manifesté, ce rien qui s'amuse à la guetter. Elle craint qu'il n'ait à s'éloigner, à l'éloigner ; à s'en écarter. La main libre qui enserre la veste, qui tient ce dernier lien vers cette réalité malmenée. Le monde tremble, la carcasse avec lui. L’univers s'est fracassé, avec lui les fondations de cette étrange vie. « I... Un sanglot. La main qui serre davantage. I was supposed to... Elle tremble, sent son univers s'écrouler. To protect her... Elle avait promis. I'm sorry... » Et elle supplie. Pardon, pardon pour tout ce qu'elle ne peut être, tout ce qu'elle ne sera jamais – tout ce qu'elle vient d'être, en vérité. Lucidité encore branlante, conscience encore bousculée.                 





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sanctuaire : Refuge trouvé dans la banlieue pavillonnaire de Novi (juste à l'ouest de Detroit) où il a trainé cette famille qu'il s'essaye à composer. Petite maison bien garnie qui resonne des rires et des aboiements, d’un trop plein de vie dont il ne saurait plus se passer.
ombres et névroses : Le laser a déjà faitson œuvre, pièces d’encre dont la peau est privée, la toile qui trônait sur le crâne depuis l’adolescence s’est effacée, les Diables qui s’etaient imposés sur le torse ne sont plus qu’une cicatrice que l'on peine à deviner. L'encre court encore par endroit, date de naissance de son fils sur son épaule droite qu’il a faite retravailler, refrain sur son avant-bras gauche auquel sont venus s’ajouter d’autres vers, sciuridé grimpeur qui est venu s’accrocher sur le torse, tout contre le cœur puisqu'il lui appartient. Keith n'est plus. Sous le mètre quatre-vingt-seize de muscles et la tignasse qui a finit par repousser, Clarence s’efforce de se relever.
cicatrices : 438
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▬ Mer 16 Aoû 2023 - 0:14 ▬

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Revealing things
Juillet 2023
 

Par besoin. Par instinct. L’étreinte dictée par les terreurs qui s’etaient mises à resonner. Les souffles saccadés par les sanglots qui démangeaient, qui sont désormais lâchés. A chaudes larmes, à gros bouillon. L’orgueil oublié, relégué aux tréfonds de l’âme qui ne vient même pas y songer. Au diable les regards, au diable les passants qui viendraient les juger. Seules comptent ces vies qui auraient pu être fauchées. Les yeux clos pour mieux s’en imprégner. Les yeux clos pour mieux respirer. Et ces baisers encore qu’il dépose par milliers contre la tignasse souillée. Et la main du fils qu’il n’a pas lâchée. Et les pleurs de la fille qui n’ont pas cessés. « I’m sorry… » Les excuses qu’il entend mais n’a pas le cœur à ecouter. Inutiles paroles qu’elle radote et qu’il la laisse répéter. Cette frayeur qu’il sait partagée, l’épouvante qu’elle a traversée. * I thought I’d lose ya.* Et lui tétanisé, lui pétrifiée  qui n’aurait pas la force de l’interrompre quand bien même il aurait voulu s’y essayer. * I thought ya were gone.* Lui qui persiste à chialer. * I thought I’d lose ya.* Goliath atterré, défait de toute volonté. « I’m sorry, Clarence… » Le prénom prononcé qui force un sanglot plus appuyé, qui pousse l’avant-bras à la rapprocher, la bercer presque au rythme des battements encore irréguliers. Le cœur qui dans sa cage cherche encore à s’en relever. * I can’t lose ya.* La trachée qui s’y noie, là en tentant de formuler ce qui occupe les pensées, la gorge nouée, les mots emportés par le torrent, marée des larmes qui continuent à couler. * I thought I’d lose ya.* Les pensées en boucle, l’esprit qui radote à son tour pour mieux s’en débarrasser. Il aurait pu. Aurait pu seulement. Et tout contre eux le garçon qui verse les mêmes larmes, encaisse ces mêmes tourments qu’on aurait dû lui épargner. « I was supposed to... Un baiser encore pour qu’elle cesse de trembler. Hypocrite, Clarence, puisqu’il est celui qui manque de s’effondrer. To protect her... Les yeux clos qui daignent enfin s’entrebâiller. Petite vie encore lovée contre son sein et vers laquelle le regard vient lentement dévier. I'm sorry... » La rengaine qui reprend, celle qu’il se résout enfin à tenter d’interrompre. Les excuses absurdes qu’elle n’a pas à prononcer, tout ce qu’elle expie de fautes qui ne peuvent lui etre imputer. « It’s okay. » Un murmure à peine. Les mots qui luttent pour s’élever et la main qui tenait encore celle du fils qui finit par la lâcher. Les phalanges hésitantes qui ne font encore qu’effleurer la progéniture qu’elle croit avoir trop mal veillée. Et le cœur dans la foulée, le muscle imbécile qui s’en trouve galvanisé. Les instincts apaisés. Père dont l’être tout entier semble enfin se remettre à fonctionner. La pièce qui manquait aux rouages qui s’etaient arrêtés.

Et autour d’eux le monde entier qui continue sur sa lancée. Autour d’eux ceux qui sont affairés. Va et vient continue des uniformes trop occupés. Les questions qu’on voudrait leur poser, la décence qui les pousse encore à patienter. Remerciements qu’il sait devoir leur accorder.
« It’s okay…. Ya did great. » Parce qu’elle doit l’entendre. Parce que l’entendre prétendre le contraire ne fait qu’heurter un peu plus ce qui a déjà trop encaissé. Parce qu’il implore désormais qu’un peu plus de temps leur soit accordé. Autour d’eux ceux qui fixent sans demander. « It’s okay… she’s fine now, ya’re both safe. Ya did great. Ya did great. » La main posée sur ce petit crane qu’il s’est mis à caresser. Marmot qui n’en peut plus de brailler, gamine que les sirènes empêchent de se calmer. Mais banbin saine et sauve, gamine qu’elle a couvée, qu’elle a su veiller. « Ya were perfect. Ya did great. She’s safe. » Qu’il répète pour la rassurer. Leaf qu’il refuse de laisser s’enliser dans ce qu’elle s’est mise à nier. Plus forte qu’elle ne pourrait l’imaginer. « Ya’re safe. Un sanglot, un dernier. Un soupire dans la foulée. I thought I’d lose ya… » Les pensées enfin exprimées. Les terreurs qu’il ne voulait pas nommer. Corps sans vie. Corps ensanglantés. Les images qui reviennent s’amuser à tourmenter. Les cauchemars que Keith avait provoqués, ceux qu’ici il pensait voir se concrétiser. « She was crying… I knew she was.. I thought I’d lose ya, babe. I thought I’d lose ya. » Parce qu’il l’a cru, Clarence, parce qu’il s’est vu seul, parce qu’il s’est vu endeuillé. « Ya’re both safe. Ya did great. See ? Look at her, squirell, she’s safe.. ya’re both safe…» Ce qu’il l’incite à contempler. Ce qu’elle n’a ni trahie ni abandonnée. Petite vie qu’elle a si bien couvée, jusqu’à ce relais qu’il n’ose pas lui proposer de peur de la voir s’effondrer. Fierté. Ce qu’il voudrait pouvoir lui faire entendre mais les mots qui viennent à manquer. Devancé. « What are you… what.. what are you talking about ? She’s still crying. Is she… is she hurt ? Is that her..blood ? » Ethan encore paniqué. Gamin qui ne peut pas comprendre, qui peine à appréhender. Ethan qui tremble encore sous les sanglots incontrôlés. « That’s not their blood, young man. Your father’s right, they seem fine. But we need to check on that, is that okay ? » Autour d’eux ces uniformes qui se sont trop impatientés. La réalité dans laquelle il veut la voir reprendre pied. Et autour d’eux cette fois les questions qui sont osées. On réclame à les voir, on demande à s’assurer qu’elles n’ont pas été blessées. On attend sa version des faits. A regrets, Clarence, contre les instincts qui beuglent encore qu’il devrait s’y accrocher. A regrets cette étreinte à laquelle il ne fait que lentement renoncer. « I won’t leave yar side. Parce qu’il ne l’a pas lâchée, parce qu’il tient à lui rester. I got ya. Parce qu’en reniflant il confirme cette affirmation en toisant ceux qui s’etaient approchés. Père aux instincts réveillés. Compagnon au cœur trop inquiet. I wont leave her, I wont leave them. »  « That's my mom, I wont leave either. I love you Leaf. I thought.. me too.. I don’t want … I.. I love you both. » Ethan qui l’imite jusqu’à tenter de renifler ce dernier sanglot mais qui continue à pleurer. Ethan dont les poings se sont refermés sur son bras comme il s’est confié. Qui s’y mouche en vérité. Petite âme qui chouine encore quoi que désormais rassurée. Détermination partagée. Fierté pour ce mot finalement prononcé. Petite âme déjà trop endeuillée qui n’aurait pas supporté qu’une autre mere lui soit arrachée. Qu’ils essayent, qu’ils essayent seulement. Autour d’eux ceux qui acquiescent, ceux qui comprennent plus qu’il n’aurait imaginé. Ceux qu’il devra remercier.


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Leaf Duncan
Leaf Duncan
green light

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
cicatrices : 722
crédits : tetradke (c) astra (c)

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▬ Lun 4 Sep 2023 - 17:49 ▬



revealing things
CODAGE PAR TETRADKE


will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Le cœur affolé, le cœur qui menace de lâcher – maigres pulsations qu'il exerce, il lutte à s'épuiser, il lutte à se décharner. Sous les côtes, nécrose s'immisce et s'avance, balaye jusqu'à la raison qui cherchait un soupçon d'ascension. Vanité comme elle tremble plus qu'elle ne peut l'encaisser ; la poitrine soulevée par les maux, par les sanglots ; ces cris qui n'aident en rien l'esprit à redescendre, à quitter la léthargie soudaine dans laquelle il basculait. Elle clame ses excuses, Leaf, elle essaie de quémander ce pardon pour tout ce qu'elle a provoqué – par sa malédiction, parce que les ombres sont encore après elle qui essaient de se l'accaparer. Elle a guidé cette petite âme jusqu'au cœur de son enfer, au plus près des démons affamés. Elle a failli à la protéger, elle qui sent sa carcasse lentement se déchirer. Mais l'étreinte, mais la chaleur ; mais ce lien qui reste, qui enserre pour maintenir ce qui se démembrait. Il lui reste, la voix porte qui devrait tout apaiser. Des terreurs aux regrets qui n'ont pas lieu de s'installer. Parce qu'elle ne l'a pas lâché, parce qu'elle a lutté. Parce qu'elle s'est hissée à hauteur de la mort pour la confronter, y laissant quelques os, y laissant l'instinct raisonné pour un instinct de survie démesuré. Non pas envers sa propre existence chancelante et malmenée, mais pour que cette partie de lui puisse grandir, s'élever, tenir ce sourire sur les lippes adorées qu'elle craint de ne plus voir se courber. « It’s okay… she’s fine now, ya’re both safe. Ya did great. Ya did great. » Les traits qu'elle a secoué, sourde à tout ce qui peut avoir à surplomber ces paroles concédées. Elle veut y croire, ne parvient pas encore à taire les litanies soulevées. Notes lugubres qui claquent, comme un glas qui résonne dans l'encéphale. Le fracas des tablettes lourdes qui épousaient son dos pour l'abîmer, le coup de tonnerre qui cassait le nez dans la lutte acharnée. Les pleurs qui surpassent encore le souffle serein qui cherche à s'avancer ; dans l'esprit se joue la scène qui oppresse et torture. Derrière les paupières closes, il y a ces mille scénarios qui continuent de se jouer – comme autant de possibilités pour lesquelles elle n'aurait rien pu faire de plus que batailler. Tenter de préserver ce qu'elle n'a pas assez chérit, la promesse qu'elle faisait pour celui qu'elle refuse encore de lâcher. « She was crying… I knew she was... I thought I’d lose ya, babe. I thought I’d lose ya. » Finalité qui s'est jouée entre les murs qu'on l'a fait quitter, brisée par l'audace téméraire que de s'élancer là où le canon résidait. Elle a pleuré, Moira. Elle a hurlé, Leaf, avant que la voix n'est à s'éteindre ; avant que les sifflements ne se prolongent jusqu'à figer le temps, figer l'instant. Finalité actée ; et pourtant il insiste sur l'éventualité plus que sur cette véracité. Elle n'a pas failli, elle n'est pas tombée. Gamine qu'elle enserre encore contre elle, comme en cherchant à un peu plus s'en imprégner ; rattraper les longs mois que ses névroses lui arrachaient. « Ya’re both safe. Ya did great. See ? Look at her, squirell, she’s safe... ya’re both safe… » Elle essaie, craint les lueurs qui seraient à observer. Elle se souvient du carmin qui obstruait la vue, elle se souvient de ce brouillard qui s'épaississait. Elle essaie, elle voudrait pouvoir s'y risquer – mais le cœur, mais l'âme, mais l'être tout entier est tremblant, conscience émancipée qui cherche à donner plus d'importance à la réalité. Les pleurs n'ont pas cessé, parce qu'elle s'est faite rempart entre les malins et cette vie qu'ils créaient. Sourde, ou presque. À acquiescer sans être en mesure d'y croire tout à fait. Les excuses qu'elle manque encore de répéter, la prise de la main libre qui se resserre encore et encore sur les tissus à portée. Lui à qui elle s'accroche, Leaf, pour ne pas avoir à sombrer.

Lointaines, les voix qui continuent de s'exprimer. Les mots mâchés, les mots inaudibles, la tête qui tourne, la rouille qui flirte avec le palais. Elle a secoué les traits, refusé quoi qu'on ait demandé. Elle s'accroche encore, à s'en faire pâlir les jointures, à prier que le cauchemar se termine – à quémander un répit, rien qu'une pause dans ce tourment expérimenté. Rien qu'un peu de temps, finalement, pour voir les choses telles qu'elles étaient, elle qui n'avait souffert que de cécité sur cette chance accordée. « I won’t leave yar side. Nouvelle, cette pression qui vient s'ajouter. Comme un coup aux chairs, des lames qui l'acèrent. La promesse formulée, comme en prédiction de ce qui pourrait arriver. Elle en tremble un peu plus, Leaf, déraison s'en mêle pour taire l'assaut de la conscience sur l'esprit malmené. I got ya. I wont leave her, I wont leave them. » Douloureuse, cette réaction pour se redresser. Douloureuse qui force le dos à se dresser, proximité qu'elle réinstaure comme elle croit l'avoir senti lui échapper. « That's my mom, I wont leave either. I love you Leaf. » Puis ces mots, puis ces mélodies échappées. La peur qui refait surface, cette impression de temps manqué. Les sanglots appuyés, suppliques s'échappent d'entre les lippes pour ne pas bouger. Ancrage précaire qu'elle est parvenue à s'approprier, chancellement menaçant qui menace de l'engloutir toute entière, sans possibilité d'y parer. Les paupières claquent avant que l'azur ne se révèle. Là, les lueurs qui vont et viennent, dansent sur les silhouettes à portée. Il y a ces regards qui lorgnent, insistants, impatients. Il y a ces proximités trop poussés, les poumons qui se compressent sous ce manque d'air évident qu'on ne souhaite plus lui laisser. « No, please, no... » Elle réclame le silence, ce rien qui manque plus que jamais. Elle supplie qu'on la laisse tranquille, petite chose qui s'engouffre dans l'étreinte qu'on lui donnait. Perdue dans ses idées, dans ses peurs ; tourmente silencieuse qui s'accapare tout, jusqu'à l'âme abîmée. La prise réajustée sur la petite fille qu'elle refuse de leur laisser, qu'elle ne laisse personne approchée. C'était son devoir, ça l'est encore de la préserver. Elle a promis, elle doit s'y tenir – instinct et nécessité mêlés. Guidée, en partie. Elle ne fait que suivre les pas de l'adoré. Marionnette qui se laisse mener, au plus proche des sirènes qui finissent par se couper, qui ne font plus que danser en silence – en une parade macabre au-dessus des lieux fatidiques et dérangés. L'emprise resserrée, mais l'attention brièvement captée. La mère qui s'avance après avoir essuyé ses larmes, cherchant à s'armer de prestance pour insuffler cette confiance. « I'm gonna take her, ok love ? It's fine, I'm right here. » Elle observe, essaie de tout analyser. Les mains familières qui s'approchent pour quérir la gosse qu'elle enlaçait. Un frisson, une peur soudaine. Un frisson, mais l'âme exténuée qui abdique, qui laisse faire – non sans ces sanglots crachés. « Keep her busy, I take Moira to see if everything's fine with the doc, just here, alright ? » En un murmure à l'amant, en un murmure qu'elle ne parvient même pas à appréhender. Les prunelles encore accrochées à sa progéniture avant que le regard ne soit quémandé. Le silence, effrayant et violent. Le silence qui s'accapare les timbres alentours, jusqu'à cette plainte quand on l'invite à s'asseoir. Maux. Maux soulevés. Maux rappelés, le corps qui s'éveille puisque l'esprit n'a plus à veiller.

Elle a senti les mains s'attarder sur elle, les traits à faire relever, le dos qu'on a vérifie. Elle a entendu les questions, sans les écouter. Ailleurs, l'esprit qui faiblit. Ailleurs, les membres crispés, l'emprise sur cette ancre qu'elle refuse de desserrer. « Don't focking touch me. » Craché, en une plainte à peine, en un ordre fracassé. Nausées, souffrance qui s'amuse à y traîner. Mélange oppressant, petite chose qui lutte encore pour tenir cette conscience exténuée. On finit par lui rendre cet espace, on finit par la laisser. Tremblante, les épaules qui embrassent ce qu'on vient y poser. Parce qu'elle tremble, parce que la peau frisonne de cette fraîcheur improbable sous les chaleurs à peine estompées. « Her nose's broken, her back appears to have been hit, but she's gonna only have a bruise, nothing bad. I need to take care of this nose however, but I can't if she don't let me. » On s'adresse à lui puisqu'elle n'entend plus, perdue dans le méandre des possibilités, des hypothèses que cette soirée aurait pu acter. La finalité, ce silence morbide qui l'enserrait il y a déjà deux ans désormais. Vidée, fatiguée. Les sanglots silencieux, les larmes seules pour couler sur les joues décolorées. « I wanna go home. » C'est tout ce qu'elle parvient à faire résonner, c'est tout ce qu'elle parvient à faire entendre ; Leaf qui ne sait plus comment s'animer, comment penser, comme raisonner. Le cœur quémande les étreintes et les proximités. Le cœur quémande un soupçon de paix comme les enfers se sont trop précipitamment déchaînés. Les traits qu'elle a une fois de plus levés, l'azur qui s'attarde sur celui qui se tient à ses côtés, sur le gosse qui n'a pas bougé. Là, deux silhouettes pour rassurer. Mais le vide, mais la main qui se crispe dans le vide contre l'abdomen serré. « Where... » Mémoire malmenée, tout s'emmêle. Tout lui échappe, le choc qui frappe – qui frappe jusqu'à tout déformer. « Where's Moira ? » Once de panique. Once de terreur. Once de frayeur. « Where's she ? I had her, I swear I had her ! » Et elle aurait voulu s'élever, elle aurait voulu s'élancer. Le bleu et le rouge continuent de danser, les voix sont lointaines qui commencent à devenir plus lourdes, plus pesantes sur l'esprit détraqué. « Here, she's here. I told ye I take her. It's okay. » La mère pour apaiser, la mère qui lui revient, qui s'abaisse à sa hauteur. « She's fine. » Pour la rassurer, pour donner la conclusion au père de la gamine qu'elle tient encore avant de rendre cette petite âme aux bras tremblants qui s'étaient tendus. Ethan au-dessus d'une Leaf qui cherche ses repères, qui essaient de s'accrocher à tout ce qui se tient à sa portée ; le regard implorant comme on essaie d'entraîner l'homme de sa vie à l'écart. La mère qui rassure, qui essaie de tout apaiser ; rien que quelques mots qu'elle tient à lui souffler. « The man who helped her has already given his version of what happened. She ran to that bastard 'cause he dared to take aim at Moira to scare them before the cashier shot him. » Promesse intérieure que de veiller sur les soins de cet homme qui a épargné le pire à celles qu'elle revient couver. « They're gonna let her go fer tonight but she will have to go press charge next week, they asked if they should come or if she's gonna go by herself ; I told them about yer job so they're gonna do what ye want. »                  





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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