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 last sighs of the wind | william

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Leaf Duncan
Leaf Duncan
green light

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
cicatrices : 722
crédits : tetradke (c) astra (c)

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▬ Mar 11 Avr - 22:59 ▬



last sighs of the wind
CODAGE PAR TETRADKE


will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Une brise légère, un courant d'air discret. Le silence reste, pesant – oppressant. Elle n'entend rien, petite chose, isolée sous les draps – dans la pénombre que les voilages ne parviennent pas pleinement à instaurer. Elle songe et s'égare. Elle rumine et se noie. Le chant des doutes résonne, les litanies des craintes tonnent et l'orage menace d'être violent ; ouragan. Sous les côtes, l'endocarde palpite et s'affole, submergé par ces émotions que quelques scénarios imaginés viennent insuffler. Elle craint la vie, elle craint l'avenir. Elle craint que cette raison ne soit trouvée en cet esprit adoré, elle craint que le temps ne réussisse une dernière fois à lui arracher cette grandiose entité. Les doutes et les incertitudes. Cette impression de chute libre ne l'a plus quitté, elle stagne et ronge les chairs jusqu'à tout nécroser. Elle n'a rien de l'épouse parfaite, Leaf ; détraquée, saccagée par les tares, les phobies, ces émotions trop intenses qui finissent toujours par l'éreinter. Elle n'a rien de la mère parfaite, la petite feuille ; presque insensible aux pleurs comme elle craint que cette petite fille ne s'approprie toute la place qu'elle s'était attribuée aux côtés de l'homme qui manque – celui qui n'est pas encore rentré. C'est un souffle anémié qui brave les lèvres, un haut le cœur violent qui prend la trachée. Les paupières se sont fermées, l'esprit essaie de s'apaiser ; mais le silence subsiste qui ne fait que tout accentuer. Et elle en tremble, petite chose mal assurée. Elle s'enfonce dans sa folie, démence vénéneuse qui lancine dans les veines jusqu'à les gonfler. Elle en tremble comme cet air froid lui rappelle cette absence qu'elle n'avait pas supporté. Il devrait être rentré. Il devrait être là ; il devrait être avec elle, à ses côtés, réclamant des attentions, offrant ses bras à la carcasse qui peine à se relever. Fragile et fébrile, apeurée – plus que jamais. La chambre a cette allure de cachot et le regard de ce chien étalé lui rappelle cette espèce de pitié qu'elle y percevait quand, envers la mort, les prières étaient répétées. Elle en oublie la petite vie qu'elle a créé avec lui, la bague qui trône à l'une de ses phalanges comme une promesse d'éternité. Elle en oublie la réalité, les vérités, au profit des craintes plus lourdes que la sérénité. C'est un sanglot qu'elle réprime avant que l'attention ne soit captivée, avant que ces pas ne résonnent dans l'entrée. Une présence, et un battement trop brutal secoue les côtes dès qu'elle se redresse pour s'élancer. Dans l'escalier, devant la porte vitrée, une ombre s'étend qu'elle reconnaît. Ce n'est pas lui et l'éclat pétillant de l'azur aux prunelles s'est amoindrit, effacé. Le silence, encore. Le silence, toujours. Il devrait être là, et elle croit s'étouffer sous les mille et une questions qui instinctivement lui viennent pour l'écraser. Sur le coin d'une marche, petite chose s'est assise en essayant de respirer. La main portée au cœur, les traits fermés et baissés. Elle laisse la vie se faire, elle laisse le monde tourner – le sien s'est arrêté, le sien en revient à se fissurer.

S'emmêlent les échos du passé.
S'abreuvent de sa vitalité les murmures des malins embusqués.

Un instant, une seconde – peut-être un quart d'heure en vérité. Le sablier mental se vide tandis qu'elle attend, marbre qu'elle en devient à ne plus s'animer. Elle prie les terres natales de lui rendre cette merveille qu'elles lui avaient confié ; cet homme pour qui elle est encore prête à tout concéder. Mais rien, pas un son ; rien que cette télévision qui beugle ces informations, ces hurlements que l'adrénaline provoque pour des sports insensés. Il y a le grésillement des chaînes qu'on fait défilé, ces vrombissements de moteur dans l'allée qui borde la maison aux brisques carminées. Il y a cette vie qui impose un règne qu'elle ne peut supporter. Folie. Déchéance exagérée. Derrière les remparts de l'encéphale s'effondrent les fondations d'une raison bancale. Elle a peur, Leaf, si peur d'avoir à le perdre à nouveau. Et elle s'est levée, petite furie qui rejoint le séjour où le frère s'est installé. Là, elle n'est plus qu'ombre dans l'encadrement de l'arche, un triste tableau défait qui promet mille et un tonnerres rien qu'en un regard cerné. « Where is he ? » Parce qu'il sait, parce qu'il doit savoir – parce qu'il lui aura dit où ses pas l'ont mené. Il l'aurait fait, Clarence, pour être sûr qu'elle n'ait pas à s'inquiéter – s'il savait. Elle l'accuse, cet invité, de dissimuler les faits et gestes de celui qui lui demandait pourtant de l'épouser. « I know that ye know so focking tell me ! Where the fock is he ? » Elle insiste, elle a même osé ce pas de plus – l'index levé qui désigne l'homme, qui pointe pour arracher tout ce qu'il aurait à cacher. « He should be here an hour ago already, he... » Et elle s'arrête, petite chose, coupée dans son élan. Il y a ces autres chuchotements intérieurs qui résonnent, ces plaies qui s'ouvrent au souffle empoisonné qui se distille sans qu'elle ne puisse y parer. Un vent violent, une bourrasque sur sa stabilité qui déstabilise jusqu'à cette posture qu'elle adoptait. Le dos retrouve l'appui du mur, le souffle s'affole dans la gorge compressée. Il y a cette nausée qui s'invite, cette bile qui brûle le palais comme elle essaie de respirer. « So that... That's it, hm... He's with someone else... » Comme une évidence qu'elle sort du vortex qui vient de la condamner. Elle sombre à nouveau dans les méandres de ses maux, Leaf, à confondre les craintes et les faits.              





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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William Duncan
William Duncan
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
cicatrices : 48
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▬ Dim 16 Avr - 23:30 ▬

last sighs of the wind


Les lumières artificielles de la ville laissent place aux légers rayons du soleil qui se frayent un chemin entre les grattes ciels du business district de Downtown. Cette nuit encore, William a été appelé suite à l’interpellation d’un homme vendant de la drogue sur le territoire des Devils Disciples. Et comme toujours, le lieutenant n’a pas voulu attendre pour l’interroger. Il a demandé à ce qu’on le conduise directement au 11th, nourrissant secrètement l’espoir que l’homme arrêté finirait par lui céder quelques informations. Mais rien, simplement un vendeur isolé que la police a eu la chance d’avoir avant les diables. Le SUV quitte alors la ville autrefois glorieuse pour se rendre dans la banlieue, là où il vit depuis le début du mois de février. L’idée d’avoir son propre appartement à Détroit ne lui déplaît pas, mais William aime passer du temps avec sa famille. Il a eu besoin de cet éloignement pour apprécier les retrouvailles et tenter d’enterrer les secrets révélés peu de temps avant son départ. En restant chez Clarence, il rattrapait le temps perdu.

Doucement, il pousse la porte d’entrée de la maison ensommeillée. Lentement, il pose les clés de sa voiture sur le meuble d’entrée et pénètre dans le salon pour allumer la télé en baissant immédiatement le volume. William a horreur du silence, il l’empêche de dormir. Il rêvasse quelques instants le regard perdu sur les images qui s’enchaînent plus vite que son cerveau ne peut encaisser les informations. Les yeux anéantis de la fatigue accumulée, il passe ses mains contre son visage dans l’espoir de redonner un peu de vigueur à ses traits. Une inspiration pour oxygéner son cerveau endormi, et William tourne les talons à l’affreuse télévision pour se rendre dans la cuisine. C’est un petit cri qu’il laisse échapper lorsqu’il tombe nez à nez avec le spectre de sa belle-sœur qu’il ne pensait pourtant pas avoir réveillée. Il ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec la jeune mère. Il fait des efforts, mais il a du mal à comprendre l’histoire dans laquelle son aîné s’est empêtré. William n’est pas capable de définir si Clarence est totalement aveuglé par son amour pour l’irlandaise, s’il fait exprès de ne rien voir de la folie qui la guette ou s’il est tout simplement con. Car il ne lui a pas fallu longtemps à l’ancien militaire pour se rendre compte que l’amour qu’elle portait à son frère, aussi sincère soit-il, était bien trop envahissant. Il se souvient encore du jour où Clarence lui a fait visiter la maison, passant devant l’atelier interdit d’accès - mais visible de tous - avec une décontraction absolument incroyable. William n’est pas un exemple en termes de relation de couple, mais le peu qu’il a eu avant n’ont jamais impliqué d’avoir une compagne telle que Leaf. Il avait vu assez de documentaires de true crime sur les crimes passionnels avant de prendre son poste pour pouvoir affirmer que la fiancée de son frère en avait totalement le profil. Duncan avait cependant décidé de ne pas juger, il tentait donc d’ignorer tous les drapeaux rouges qui se dressaient autour de Leaf à chaque fois qu’il la voyait s’adresser à son frère avec une dévotion quasi-religieuse et faisait même énormément d’efforts pour lui être agréable. “Holy shit, you scared me !” Leaf se tient contre l’arche qui sépare le séjour de l’entrée, puis de la cuisine, son but ultime. Mais la demoiselle ne semble pas disposée à se pousser pour qu’il puisse remplir son estomac vide d’une nuit bien remplie. Il ne comprend absolument rien à ce qu’elle insinue, les sourcils froncés d’une incompréhension qu’il ne feint même pas. “Wait, what ?!” Et quand elle s’avance en le pointant du doigt, William recule du même nombre de pas, par précaution. Il tend ses mains en guise de bonne foi, il est six heures du matin et il aimerait sincèrement manger ses œufs brouillés et tenter de rattraper sa nuit perdue avant de retourner au commissariat pour enchaîner une nouvelle journée. “I don’t know ! I don’t know where he is !” C’est bien de Clarence dont elle parle, celui sans lequel elle semble ne pas savoir vivre. La jeune femme lui rappelle constamment que son célibat est la meilleure chose qu’il puisse avoir ces derniers temps. Dieu qu’il ne supporterait pas d’avoir cette pression constante sur les épaules.

William la laisse parler, s’enfoncer dans des théories qui n’ont pas de sens. Il a vu, le regard amoureux de Clarence envers elle. Il est évident que l’aîné Duncan ne ferait pas une chose pareille. Ne serait-ce que pour ne pas mourir dans d’atroces souffrances. Mais alors qu’il veut tenter une blague pour détendre l’atmosphère rendue bien trop pesante, William se ravise. Le dos contre le mur, Leaf semble s’enfoncer dans ses pensées incontrôlables. Et il la regarde, impuissant, lâchant simplement un soupir en posant ses mains sur ses hanches. “Listen, if he is with someone else, it’s someone with big arms and a dick.” Il n’ose même pas la toucher, il a vu des gamins exploser de la sorte lorsqu’il était à Provo Canyon. Il les a vu se ruer sur les instructeurs à cause d’un simple frôlement. Alors il tient ses distances dans un vieux réflexe mêlé à l’instinct de survie. “Come on, relax, he's probably at work by now, he's been working nights, right ?” Clarence a décidé de mener une vie peu commune, qui ne s’accorde pas toujours avec la vie de couple. Il essaye tant bien que mal de rassurer l’esprit qui s’évade et se décide à enfin rejoindre la cuisine, puisqu’elle a libéré le passage.

“I was going to make some eggs, you want some ? We can try to reach him if you like.”


(c) DΛNDELION

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All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now.And I ain't talking about forgiveness.All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now. It's the cruel beast that you feed. It's your burning yearning need to bleed through the spillways. Ghost
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Leaf Duncan
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▬ Sam 13 Mai - 23:34 ▬



last sighs of the wind
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will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Sans lueur, nulle clarté. Rien que cette pénombre, rien que ces éclaircies étouffées. L'azur se voile sous les pluies diluviennes qu'elle retient, et l'endocarde s'est agité. Il se renverse, écrasé, rongé au néfaste poison qu'insuffle la peur que rien n'a jamais effacé. Elle craint les profondeurs, le silence, l'absence de celui qui s'est fait pour elle vitalité. Elle craint l'air froid d'une errance sans fin, comme celle d'ores et déjà expérimentée. Par delà les vitres que les rayons n'ont pas encore frôlé, il y a ces ombres qui dansent, ces serpents qui lancinent ; malins embusqués. Ils viennent pour elle, ils viennent pour tout déchirer – défaire ce monde qu'elle s'est imaginée, ce rêve dans lequel elle se complaisait. Sur les joues se tracent les sillons invisibles. Aux regards baissés s'installent ces larmes qu'elle ne veut pas laisser s'écraser. Aux côtés frappent les battements déréglés. Enfoncée dans sa démence, la demoiselle que les souvenirs ensevelissent sous les eaux troubles et noires des doutes affamés. Il y a ce poids qui s'installe sur les épaules, et les environs deviennent ternes – plus moroses que jamais. Elle dépérit, en une seconde, en une pensée isolée. Elle s'écrase, se décharne à mesure que grondent les litanies pour cette histoire à laquelle elle se raccrochait. Il devrait être là depuis une heure, et le silence traîne encore qu'elle ne parvient plus à encaisser. Il devrait être là, c'est tout ce qu'elle parvient à se répéter. Conscience abdique, raison se noie. Tout est noir et l'ouragan de son âme reprend son sentier jusqu'au pauvre muscle exténué, trop fragile pour ainsi s'élancer. À bout de nerfs, à bout de souffle – le sommeil qui manque à l'appel, dans l'encéphale détraqué s'impose la triste mélodie d'une destinée brisée. Pourtant, elle s'élève la voix. Elle perce les ténèbres, tente une percée dans la brume qui s'est levée. Elle l'entend sans écouter, l'azur noir et paradoxalement clair qu'elle relève pourtant, par automatisme plus que par volonté. Les traits qu'elle contemple rappelle brièvement celui qui manque, celui qui n'a rien laissé – pas un message, pas un appel pour rassurer et taire les tourments qui se sont mis à l'encercler. Présent, celui qui ressemble à l'homme qu'elle s'était mise à réclamer. Bien vivant, à sa portée, celui qu'il appelait frère avant que son absence ne remplisse la demeure de sa sombreur. Là, l'ultime tentative de la raison pour apaiser le palpitant tremblant et désorienté. « Come on, relax, he's probably at work by now, he's been working nights, right ? » Les sourcils qu'elle a froncé, décontenancée par ce calme qu'il essaie d'inspirer. Il ne s'affole pas, il ne bouge pas. Il tient cette place à laquelle elle le poussait, il n'y a ni inquiétude, ni maux sur les traits qu'elle s'est mise à dévisager. Elle ne sait pas, elle ne sait plus. L'heure est passée, d'autres avant elle se sont écoulées. La nuit s'estompe aux fenêtres que les voilages n'ont ce soir pas embrassé. Il devrait être rentré, l'adoré. Et comme il s'anime, cet autre, elle n'en ressent que la brise légère qui déchire un peu plus les chairs. Elle s'est mise à trembler, Leaf, de froid et d'une douleur intérieure qu'elle ne saurait expliquer. La peur. La profonde et terrible terreur qui prend aux tripes jusqu'à tout infecter, jusqu'à tout saccager ; la stabilité trop vulnérable pour prétendre à une quelconque défense de son côté.

« I was going to make some eggs, you want some ?
Défaite, brisée par cette aisance qu'elle ne parvient pas à expliquer.
We can try to reach him if you like. »
L'azur recentré, et les pas ont suivi ceux de l'homme qu'elle confrontait.
William rejoint dans la cuisine, petite Leaf debout plantée comme un piquet.

Elle observe et elle attend. Dans l'esprit ne résonnent plus que ces dernières paroles. Cette tentative proposée, cette tentative qu'elle tient à honorer. Là, les sens qui s'agitent, le sang qui bouillonne sous la peau blafarde que le manque de sommeil n'a fait que ternir davantage. À en oublier l'instant, à en oublier encore la course des minutes qui perdure. La réalité délaissée, les tréfonds de ses songes qu'elle essaie d'arranger pour tenir cette espèce de calme qui s'est installé. Elle lorgne, elle observe le moindre fait, le moindre geste. Petite feuille immuable qui ne sait plus comment agir, comment se comporter – comment vivre en vérité puisque sa source de vitalité est lointaine qu'elle ne peut encore retrouver. « I tried already. » Le timbre est las et effrayant, dénué de cette vie qu'on peut d'ordinaire y trouver. La voix est faiblarde qui ne peut réprimer cette vérité ; elle a essayé, Leaf, jusqu'à manquer d'en gueuler. « I tried sixty-six times and he didn't respond once. » Mais là, cette lueur qui tente son règne sur l'obscurité d'un encéphale écrasé. Là, cette maigre caresse sur les espoirs qui suffoquaient. Il lui répondra, Clarence. Il répondra à celui qui s'est rappelé à cette vie retrouvée. Il répondra à son frère puisque, elle, elle n'est rien que cette pauvre idiote qui dérange et s'acharne à croire en un rêve qui n'est peut-être plus partagé. « Ye have to try, I beg ye. » Elle s'est approchée, l'élan pris pour lui venir, pour apposer cette main suppliante sur le bras à portée. L'azur qu'elle a levé, petite chose, rien que pour quérir une promesse dans ce regard confronté. « Please, I need to know... I just need to... to know... He should be here, I swear... » Son propre téléphone qu'elle abandonne, celui de William qu'elle se met en quête de trouver ; là, elle délaisse la cuisine pour rejoindre le séjour, pour défaire le canapé, enfoncée qu'elle est dans cette simple et nouvelle opportunité ; bien qu'elle craigne plus que tout cette finalité qui serait à conter. « Where's yer focking phone ? » Agitée, petite feuille damnée à cette essence qui manque, qui force l'esprit à ainsi s'aliéner. Parce qu'elle n'est rien, Leaf, s'il n'est pas à ses côtés – elle n'est rien qu'une ombre, puisqu'elle s'en est si bien persuadée.               





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William Duncan
William Duncan
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
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▬ Ven 26 Mai - 15:44 ▬

last sighs of the wind


Alors qu’elle le rejoint dans la cuisine, William s’empresse de casser plusieurs œufs dans un bol en inox. Il n’ose pas vraiment la regarder, gêné par l’expression défaite qu’elle porte sur le visage. Il s’inquiète pour son neveu et cette nièce qui dorment probablement d’un sommeil paisible, pour ce frère qui ne doit pas s’attendre à recevoir un tel accueil mais aussi pour cette femme qu’il ne reconnaît pas. Transformée par l’amour destructeur qu’elle porte à l’aîné des Duncan, elle semble errer sans but, dans l’incompréhension et l’ignorance totale de la vie qui foisonne autour d’elle. William n’est pas coutumier des silences, il ne les aime pas, a même une fâcheuse tendance à les combler. Il a gardé ça de ses nombreuses missions. Il en a trop vu mourir après le silence d’une longue attente. Ils furent trop nombreux ces camarades tombés au combat sans un dernier mot à communiquer à leurs proches. Avant chaque mission, régnait cette atmosphère pesante qu’il retrouve aujourd’hui lorsque les bruits cessent autour de lui. Le silence appartient à la mort et il tient à l’éloigner de lui dans une espèce de volonté presque superstitieuse. Il se sent prêt à partager les secrets de famille avec elle pendant qu’il s’active à mélanger son petit déjeuner. “Y’know, there’s a secret to make your eggs fluffy. Our mother is really great at it and I have to admit that I’m really proud of …”

William n’a pas le temps de lui expliquer la technique familiale des œufs brouillés, elle l’interrompt de sa voix ternie par l’attente qui lui semble si insoutenable et qu’il a tant de mal à comprendre. Il s’arrête, les yeux rivés sur le mur auquel il fait face. Il prend le temps d’intégrer l’information qu’elle vient de lui donner pour paraître le moins surpris possible. Et surtout, pour ne pas avoir l’air de la juger, la cuisine est pleine de couteaux et il ne tient pas à en avoir un planté entre l’omoplate et la clavicule. Il a entendu dire que c’était extrêmement douloureux. “Sixty-six tim ... Oh wow, that's a lot. Six hundred more and I'll start thinking you're part of a Satanist cult.” Il souffle un léger rire, non pas pour se moquer, mais pour évincer cette tension qu’il ne saurait expliquer. L’appartenance à une secte serait certainement l’explication la plus rationnelle au comportement de cette belle-sœur qui commence sérieusement à inquiéter l’ancien soldat. Il y verrait une autre voie que la folie, celle de l’embrigadement, quelque chose que l’on peut éloigner. Mais quand elle s’accroche à lui comme une moule à son rocher, le suppliant d’essayer de l’appeler, William perd toute notion de raison. Dans un soupire, il laisse le bol de sa préparation reposer contre l'îlot de la cuisine. A quoi bon de toute façon ? Tout le secret de sa recette réside dans la technique de battement de l'œuf. Il est trop tard pour rattraper ce qui a été interrompu dès le début. C’est avec regret et la faim au ventre qu’il entreprend de rejoindre la désespérée occupée à retourner son lit de fortune. Une tasse de café fumant en main, il la regarde, presque désemparé. Clarence ne lui a rien dit de tout ça, plongé dans un déni apparent qu’il avait pris pour les joies retrouvées de la paternité, une espèce d’euphorie ambiante de famille enfin complète. Il se met à prier intérieurement que le sommeil des enfants à l’étage soit lourd, qu’ils profitent encore du matin qui peine à se lever pour ainsi éviter de voir ce qui se trame en bas. William se surprend même à adopter la douceur dans le ton de sa voix, prêt à parler à la boule d’angoisses qui s'attellent à retourner le salon. “Hey, Leaf calm …” Mais elle n’écoute rien, prise dans le tourbillon de ses tourments, de ce qui la torture plus que de raison. Il gonfle les joues et souffle par à-coup, les mains sur les hanches, impuissant. “It’s …” William sort son téléphone de la poche de son jogging, le déverrouille à l’aide de la reconnaissance faciale et ouvre le contact de son frère avant de s’approcher avec prudence de la jeune mère à l’instabilité évidente. “ I’ll finish my eggs, I put the phone on the table right here, you can try to call him as many times as you want.” Les lèvres pincées et les sourcils brièvement retroussés, il pose l’objet sur la table basse. “ I .. I’ll be in the kitchen if you need something like … I don’t know. Things. Some.” Il reste planté là un court instant en balançant son corps de l’avant vers l’arrière, mal à l’aise avec les sentiments des autres. “'right.” Sans demander son reste, il s’éclipse dans la cuisine afin de ne plus avoir à faire face aux affres qu’il a pu apercevoir dans le regard terrifiant de la jeune femme. Priant pour que son frère décroche enfin, il reprend le bol d’oeufs qu’il se remet à mélanger. “You didn’t answer by the way, you want some ?”
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▬ Lun 12 Juin - 21:32 ▬



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will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Passion enivrante. Passion tortionnaire qui s'ancre avec plus de violence contre l'esprit embrumé. Elle ne sait plus, l'heure oubliée et les devoirs de ce nouveau rôle complètement étiolés. Réalité n'est plus, ne réside que cette espèce de néant improbable qui étouffe l'endocarde alarmé. Elle s'est trop animée, les poumons compressés. Elle s'est trop emportée, folie se rassasie des émotions qui se succèdent, les unes après les autres ; un festin pour la démence démesurée. Exténuée, petite chose qui ne parvient plus à contrôler les vagues qui, contre l'esprit, vont et viennent jusqu'à tout ensevelir. Courant dense de doutes et de panique, d'insécurités incontrôlées et prenantes, semblables aux nœuds des voiles emmêlées. Elle se perd, elle dérive. Elle se perd, suffoque presque de cette recherche inutile. Parce qu'elle l'entend, cette voix qui s'élève. Il y a ces mots qui résonnent brièvement sur la carcasse tremblante. Il y a ces notes qui chantonnent lentement jusqu'à la raison qui voudrait pouvoir se redresser. Morceaux éparpillés qui vibrent sous les coups de tonnerre que le cœur distille par légion. Prête à hurler, petite chose, avant que l'azur ne se redresse, avant que les traits ne se figent à la vue de ce qu'elle s'était mise à convoiter. Téléphone délaissé et il s'éloigne, le frère. Un pas en arrière, un semblant d'air donné. Un pas en arrière, et elle n'a pas bougé. Pas encore. Elle observe, plongée en cette noirceur qui compresse la conscience par trop de fois molestée. Et quand le silence revient, quand la solitude frappe, l'enveloppe faiblarde s'appose sur le canapé. Elle aurait dû s'y précipiter, Leaf. Elle aurait dû l'empoigner, le portable, saisir l'opportunité d'encore réclamer des nouvelles de l'absent, de l'adoré. Rien, pas un geste, pas un son. Rien que cette stature figée. Rien que cette raison qui essaie enfin de gueuler. Elle s'est laissée emporter, jusqu'à s'y transformer. Tornade. Tourbillon qui s'est finalement brisé. Le silence qui règne, qu'une maigre question vient troubler. Elle n'a qu'à peine levé le regard, petite chose. Elle s'attarde sur les alentours, sur les frontières de cette réalité qu'elle ne parvenait plus à observer. Les clichés, les photographies qu'elle disperse ici et là, pour baigner les lieux de ce lien auquel elle s'est dévouée. Pour encore s'y accrocher, pour essayer de rationner. C'est un souffle éteint qui passe, un filet d'air trop maigre pour l'apaiser. Elle est encore là, cette pression. Elle pèse, appuie sur les épaules. Elle écrase jusqu'à l'asphyxier ; et pourtant. Les paupières claquent, la vue voilée. Un instant, rien qu'une seconde pour essayer de respirer, de penser. Un instant, rien qu'un moment à s'offrir pour ne pas succomber. Soleil tant et tant prié ne s'est qu'à peine levé, et il reviendra, Clarence, parce qu'il l'a toujours fait. Il lui revient toujours, parce qu'il ne peut disparaître tant que ses croyances restent vivaces. Les paumes au visage, les larmes qu'elle réprime. La honte aussi, cette impression d'instabilité constante. Elle lutte contre elle-même, petite chose, jusqu'à essayer de s'approprier cette prestance jusqu'alors abandonnée.

Du mieux qu'elle le peut, hésitant tout de même à s'y risquer.
Le portable qu'elle a saisit, ce prénom trop aimé qu'elle a contemplé.
La pulpe des doigts qui manque d'y presser, mais elle n'a fait que tout verrouiller.

L'appareil rendu au confort de la table basse encombrée. Carcasse s'étire qui peine à se redresser. Il y a cette nausée qui reste, qui prend encore jusqu'aux tripes pour l'affaiblir. Le sommeil manque, fatigue s'accumule. Les peurs deviennent plus voraces, affamées de tout ce qu'elles auraient à s'approprier. Elle est proie de choix pour ces dernières qui n'aspirent qu'à amplifier. Petite chose qui revient finalement vers l'unique présence éveillée, un maigre sourire concédé tandis qu'elle rejoint de quoi s'offrir rien qu'un verre de flotte, un jus sucré pour apaiser ce malaise qui serre la trachée. « No, thanks. » Pas un regard sur ce qu'il préparait, les traits déjà blafards et cette sensation de chute qu'elle ne tient pas à provoquer. « Ye're probably right. » Qu'elle finit par avancer, la main tremblante plus que de raison sur laquelle s'attarde le regard gonflé, cerné. Une pause, encore. Comme une absence momentanée. Un silence de plus à ajouter sur la longue liste des mystères de cet esprit. Elle, elle n'a fait que toiser cette bague à son doigt, ce présent sacré qui rappelle les promesses, l'avenir confié qu'il lui a permis d'envisager. « He'll be back soon. I must worry fer nothing, hm ? » Cet éternel sourire pincé s'accroche à nouveau aux pulpeuses, sa vision concédée à celui qui se tient à ses côtés. « Where were ye exactly ? Before comming here, I mean. » Place qu'elle rejoint rapidement sur l'une des chaises hautes de l'îlot, concentrant toute sa triste attention sur l'homme en face d'elle plutôt que sur les craintes qui essaient de se rappeler. Elle s'occupe, petite chose, elle saisit l'unique occasion qui soit à sa portée pour ne pas laisser les ombres l'encercler. Creuser un peu plus ces liens qu'elle n'a pas eu le temps d'explorer, s'enfoncer davantage dans cette existence à laquelle elle s'est damnée. « He mentioned ye once, when... ; douloureux souvenir, triste période. Elle chasse la fin de sa phrase d'un bref mouvement de main, secouant légèrement les traits. He didn't tell me much 'bout ye. What really happened between ye two, between him and yer family ? » Elle creuse l'histoire. Parler de tout ce qui peut concerner l'adoré, tout en essayant de ne pas trop y penser. Le paradoxe est entier qu'elle parvient pourtant à faire fonctionner.                





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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William Duncan
William Duncan
Martyr

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▬ Mer 5 Juil - 16:49 ▬

last sighs of the wind


Le mélange se met à grésiller au contact de la poêle chaude. Concentré, William reste les yeux rivés sur sa préparation. Son ventre hurle de faim sous les odeurs rassurantes d’une cuisine matinale. Il se pense enfin débarrassé de l’embarras de la situation, mais la jeune femme réapparaît dans la cuisine, livide. Un souffle discret s’échappe de ses poumons, William prend sur lui pour ne pas la blesser. Il a toujours su retenir ses pensées inavouées. Se taire lui a toujours valu la paix. “Yes, he’ll be back soon.” Il répète ce qu’elle dit, pour apporter encore un peu plus de réalité à une affirmation dont il n’a aucune idée de la véracité. Il imagine la crise passée, note sa main tremblante qui cherche à se servir de quoi noyer son anxiété grandissante. Elle l’inquiète suffisamment pour qu’il l’observe du coin de l’oeil. Elle semble si fragile sur le moment, lui rappelant ces adolescentes brisées lorsqu’il se trouvait dans cette école déshumanisée. Les images lui reviennent, l’assiette qu’il avait mise à côté de lui est remplie des œufs brouillés sur lesquels il ajoute le bacon grillé.

William prend place face à elle lorsque les questions du passé ressurgissent. “Provo Canyon.” Lieu qu’il n’est pas fier d’évoquer. Enfer auquel il a participé avec une assiduité déconcertante. Il ne regrette pas, cela ne servirait à rien. Mais il sait l’erreur qui a été faite que d’accepter ce poste d’instructeur. Il sait les vies détruites, il a lu les témoignages des jeunes passés par cet endroit inapproprié pour des esprits en mal de repères ou d’un amour à combler. Il plante sa fourchette dans les œufs pour ne pas donner de réaction trop vive aux dernières phrases de la jeune mère. Amer, il hausse tout de même rapidement les sourcils, pas vraiment surpris d’apprendre que Clarence ne prend pas le temps de parler de la famille Duncan avec celle qu’il a composé ici. Peu de sujets parviennent à toucher William Duncan, habitué à se fermer pour ne pas avoir à trop y penser. Mais son retour à Détroit a marqué la fin de son éloignement, la réalité d’une situation familiale qu’il n’avait pas envie d’affronter. Il était plus jeune de seulement deux années, et Clarence avait décidé de partir, de cacher les vérités découvertes. William avait été tenu à l’écart, petit frère délaissé par un aîné porté par son envie de construire une nouvelle partie de lui. Clarence semblait avoir trouvé ce dont il avait besoin du côté Hanson, et peu à peu, William avait laissé la place se faire, désireux de ne pas lutter contre ce qu’il ne pouvait pas être. Les repas de famille marquent parfois l’absence de ce frère sans qu’il ne soit pourtant évoqué. La fierté parentale efface toute volonté de réconciliation. Pour se donner le temps de la réflexion, William prend une bouchée de ce qu’il a cuisiné puis se lève pour se servir une tasse de café. Il soupire en retournant à sa place. “Oh, you know … family’s not easy.” Il se risque à commencer par cette phrase avant de prendre une gorgée de café. Il n’est pas étonné de savoir que Clarence ne parle pas d’eux, mais ça le blesse bien plus qu’il ne le pensait. Il hausse les épaules, un air faussement détendu derrière un sourire. “But nothing happened between us two.” Rien, seulement des non-dits et des rancœurs inavouées. “ He had his life, I had mine.” La vie en excuse, celle qui les a uni pour mieux les séparer. “ I was in Iraq, Colombia, Afghanistan … Got no time here y’see. It’s difficult to have a family life when you join the special forces.” Ce n’était pas tout à fait faux, mais cela l’arrangeait bien, à l’époque. Ainsi il n’avait pas à jalouser l’autre famille à laquelle il n’appartenait pas. Celle pour qui Clarence l’avait abandonné. “Yeah, nothing really happened.” Il se le répète, pour mieux s’en convaincre puis reprend son petit-déjeuner.

Il se redresse, lui adresse un sourire pour rassurer l’esprit perturbé. “And what about you ? Any brother or sister ?” Il préfère centrer les questions sur elle, tentative de la ramener à la réalité, de lui faire oublier l’absence de l’homme qu’elle aime.
(c) DΛNDELION

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All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now.And I ain't talking about forgiveness.All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now. It's the cruel beast that you feed. It's your burning yearning need to bleed through the spillways. Ghost
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Leaf Duncan
Leaf Duncan
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sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
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▬ Sam 15 Juil - 0:03 ▬



last sighs of the wind
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will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Sa présence qu'elle fait vivre par les notes, par les syllabes énoncées. Sa présence qu'elle fait perdurer, rien que par ces récits réclamés. Questions s’enchaînent qu'elle ne cherche pas à dompter ; l'âme bloquée sur cette seule et unique idée. L'obsession vibre, gueule, braille à la nécessité de cette proximité retardée. Elle lutte, bataille. Elle craint cette partie d'elle qui s'est mise à ployer, cette autre facette qui commence à se déchiqueter. Forces usées qu'elle en vient encore à molester, elle insiste pour les faire tenir, pour pleinement les éventrer jusqu'à en tirer les moindres réserves qui peuvent y rester. Tenir, tenir et encore tenir pour ne pas se noyer ; rejoindre les profondeurs qui engloutissent l'âme jusqu'à n'en rien laisser. Panique qu'elle chasse, qu'elle méprise, qu'elle insulte pour la forcer à reculer. Frayeur persistante, qui répond, qui bousille encore les remparts que conscience relève pour se préserver. Guerre acharnée. Mais l'attention qui se ferme, sourde et aveugle aux pensées décharnées. « Oh, you know… family’s not easy. Ca ne suffit pas. But nothing happened between us two. » Ce n'est pas assez. Elle a soif de conversation pour que les murmures puissent s'étouffer. Elle a ce besoin de s'y enfoncer, pour ne plus avoir à penser. Les sourcils froncés, interrogations se succèdent dans l'esprit de la gamine qui tente de tenir cette prestance bancale qu'elle a miraculeusement retrouvé. Mais il continue, il parvient à captiver l'essence tremblante de la jeune femme sans raison stable et marquée. Il avait sa vie, son adoré. Avant elle, pendant les prémices de ce qu'ils sont désormais ; un ensemble recomposé qui tend parfois à imploser. Elle le croit, elle sent les vents se lever. Les falaises tremblent sous le fracas des vagues de honte qui pèsent, frappent, violentent les façades rocailleuses fragilisées. Et elle, au bord de ce vide affamé, elle s'effraie encore de tout ce qui pourrait venir la renverser – inconsciente que ses propres actes seront sa perte, le potentiel déclencheur de cette plus grande peur. Elle s'est égarée, la pression revenue la hanter – pleinement saccager tous les efforts faits jusqu'à ce calme qu'elle avait retrouvé. Le souffle est court et brisé. Rythme difforme que chantonne la respiration malmenée ; mais le timbre en ancre sur lequel elle en vient à se concentrer. Elle n'a pas tout écouté, sent seulement son regard peser. Un sourire adressé auquel elle peine à répondre, puis cet intérêt porté – très certainement surjoué. Parce qu'elle n'inspire pas à la conversation, elle n'insuffle nulle curiosité – pauvre gosse détraquée qui ne provoque possiblement que la pitié. Ainsi s'éveillent ces terreurs du passé, les murmures mauvais d'un paternel qu'elle voudrait de sa mémoire effacer. « And what about you ? Any brother or sister ? » Réminiscences d'une vie oubliée, de faits d'antan qu'elle a trop naturellement bafouer pour s'en remettre à ce rêve qu'elle s'appropriait. Fut un temps où elle existait par elle-même, où elle n'était pas cette pauvre carcasse vide quand silhouette n’apparaît pas à la seconde où elle se met à le souhaiter. « Me ? Yeah... I've three brothers. Two that I don't know, one I used to saw often before... » Avant que sa mort ne soit proclamée, avant que vie ne soit préservée. Avant qu'il ne s'éloigne puisque les choix de la petite chose ne convenaient pas à ce qu'il espérait. Elle a pardonné trop facilement les maux qu'on lui imposait ; il n'a pas compris qu'elle s'y était damnée et que Clarence serait le seul à pouvoir la sauver d'elle-même, de cette folie qu'elle a laissé s'accentuer.

Paradoxe. Parce qu'il l'anime autant qu'il pourrait briser.

« Guess that... He have his life, I've mine. » Pour reprendre les mots qu'elle entendait brièvement, pour faire naître cette espèce de sourire sur ses pulpeuses affaissées. Parce qu'elle pense avoir compris, l'ombre plane qu'elle n'a pas percé. Mais il y a ces choses qui ne sont pas confiées, il y a ces mystères qui stagnent et qu'il ne tient pas à lui raconter. Elle respecte, petite chose, s'assurant de faire de même comme elle sait que ses justifications à elle pourrait en effrayer plus d'un si elle osait. Elle n'a pas d'histoires à conter, pas de récits qui concerneraient d'autres contrées, des ailleurs où elle se serait égarée pour des années. Elle n'a fait que s'enfermer dans cet univers qu'elle s'est créée, elle n'a fait que conserver son mutisme pour offrir tout ce qu'elle représente à celui qui l'a choisi, aimé ; même malgré tout ce qu'elle pouvait être, tout ce qu'elle lui dévoilait à mesure que le temps passait. Elle n'a fait que s'isoler, pourtant persuadée d'avoir tout ce dont elle aurait besoin – petite chose honteuse de se souvenir qu'en dehors de ces murs attendent potentiellement ceux qui lui ont permis de subsister quand toute envie de résister s'était évaporée. Eux grâce à qui cette seconde chance peut être empoignée. Eux qu'elle ne contacte plus comme elle reste sur un seul être obnubilée. « I've to be here, ye know. Fer him... ; faute, la tête qu'elle gratte comme elle sent cet écart s'immiscer. Parce qu'elle aurait pu s'arrêter là, pauvre idiote qui peine à s'attacher à la créature qu'ils ont engendré. Fer me daughter and Ethan too. » Une courbe aux lèvres, feuille qui se rattrape du mieux qu'elle le peut dans la foulée. Mais ça a l'effet d'effacer un instant la terreur qui continuait son ascension jusqu'aux pensées mélangées. « He used to take drugs and... he wasn't really happy fer me when I told him 'bout me and Clarence. I spend years to listening me father telling me that I wasn't worthy fer that kind of life and... Well, I wasn't really hype to live that again with him so I made the choice to... stay away from him. » Elle omet tout ce qui s'est passé, les raisons légitimes de ce frère quant à la méfiance qu'il clamait pour l'homme qu'elle aime et pour qui elle s'aliène jusqu'à infecter la raison et la décence. « Yer brother's me life, if he can't accept it then... I did what I needed to do. » Un haussement d'épaules, enfin. Inconsciente, encore, de ce qu'elle laisse paraître par ces brèves paroles – naturel qu'elle croit pouvoir y percevoir comme elle s'en est tant persuadée. « Fer the rest, well... ye already met me mom. She likes ye. I don't know if yers likes me... » Parce qu'elle n'a rien du parfait modèle de belle-fille qu'on pourrait espérer. Parce que les malins s'éveillent qui susurrent rapidement ce qu'elle n'en peut plus d'endurer ; trop jeune, trop conne, trop différente par ces tocs et ces comportements instinctifs, imprévisibles – cette instabilité perceptible à qui s'essaie de l'analyser. « Ye think I don't deserve yer brother too ?... » Et son regard s'est levé, rapidement posé sur celui qui se tient à ses côtés. Implorante, presque – cette réponse qu'elle attend et qu'elle appréhende. Le cœur s'affole tandis que les membres se tendent. Folie. Folie qui gronde encore aux portes d'un endocarde pétrifié.                 





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William Duncan
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▬ Mar 25 Juil - 16:55 ▬

last sighs of the wind


Le soulagement se manifeste lorsque l’attention est déviée sur sa famille à elle. Il n’a pas envie de parler plus de la sienne, des failles qui s’y trouvent et des non-dits accumulés avec le temps. Il écoute le récit donné, celui de ce frère qui, lui aussi, fait sa vie quelque part ailleurs. En grandissant, les fratries se déchirent en silence, laissant l’éloignement prendre toute la place qu’il n’a pas pu occuper auparavant. Il comprend que la vie de la jeune femme n’a pas été simple, que l’amour éprouvé pour son frère va bien au-delà de la raison. Clarence est l’homme qui la sauvé de ses démons, des insécurités dans lesquelles elle s’enfonce malgré tout ce qu’elle a déjà gagné. Il pourrait en soupirer de dépit, mais fait le choix de manger ses œufs en silence pour ne pas déranger les paroles qu’elle délivre au compte-gouttes. La mère lui paraissait pourtant tout à fait normale. Et il est vrai qu’il s’était demandé ce qui avait bien pu arriver pour que sa fille soit aussi différente. “I like her too.” Il souligne le point du bout de sa fourchette. La mère de famille semblait bien plus responsable que sa fille, quoique peut-être un peu illuminée à sa façon. Clarence n’avait jamais aimé suivre le chemin qui lui était tracé. Et il voyait quelque part dans sa décision d’être avec la jeune femme en face de lui, une énième forme de rébellion envers les parents Duncan. Leur mère ne lui avait d’ailleurs pas donné son avis sur la jeune femme. Ce qui était assez étrange, mais elle était trop occupée à se soucier de l’avenir sentimental de son plus jeune. A chaque fois, William avait droit aux interrogations insupportables d’une mère désireuse de briller auprès de ses amies. Mary Duncan avait un don pour rendre embarrassante toute conversation tournant autour d’un sujet qu’il évitait bien volontairement. Le célibat de William était au centre des préoccupations de la matriarche qui ne cachait pas son enthousiasme à l’idée d’avoir une nouvelle belle-fille. La vérité derrière cet engouement était certainement le temps manqué avec Clarence, cet éloignement forcé de son petit-fils et l’ignorance de cette famille qu’il était en train de construire pendant tout ce temps. Alors, William laissait dire en se faisant arracher la promesse de lui présenter quelqu’un. Il n’avait pas envie de retomber amoureux. La chute était bien trop grande pour ce que cela avait à apporter par la suite.

La question de la jeune femme lui fait cependant redresser la tête, et lui arrache même un léger rire d’incompréhension. Tiré de ses pensées, il la regarde, décontenancé par l’interrogation qui lui arrive de nulle part. Il n’a pas vraiment l’habitude de ce genre de sollicitation. Mal à l’aise, il se dandine quelque peu sur son tabouret de bar avant de hausser les épaules. Mériter n’est certainement pas le mot qu’il aurait utilisé pour exprimer son ressenti sur la relation étrange que Leaf et son frère entretenaient. Est-ce qu’elle le mérite ? Il n’a pas vraiment à en juger, et il s’en fiche pas mal même. Est-ce que leur relation est saine ? L’homme en doute très sincèrement, mais encore une fois, il préfère ne pas s’en préoccuper. Tant que la jeune femme ne menace pas de tuer son frère ou de mettre en péril la vie de son neveu ou sa nièce, elle peut bien aimer l’aîné Duncan comme elle veut. C’est eux que cela regarde, pas lui. Désireux de ne pas s’embourber dans les méandres de l’esprit détraqué de sa belle-soeur, William opte pour une autre technique. “ Well, I think that you’re in love of each other, and it’s enough, right ?” Cela devrait lui suffire, au lieu de tout remettre en cause à la moindre absence prolongée. Une longue rasade de café est avalée pour se donner le temps de la réflexion, pour ne pas lui permettre de partir encore trop loin dans des délires qu’il n’arrivera pas à suivre. “ You think too much. You make things complicated when they're clearly simple: you'll be married to the man you love, you have a family with him, and even dogs! You're a fucking cliché, so don't worry about what people think and let your life be what you want it to be.” Un sourire pour accompagner le tout, chercher la bienveillance plutôt que l’énervement. “Don’t you think ?”
(c) DΛNDELION

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Leaf Duncan
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▬ Mar 15 Aoû - 1:04 ▬



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Le mérite. La bêtise qui revient, la démence qui stagne – quoi que plus légère, presque mesurée. Le mérite, elle s'y perdait trop souvent – elle s'y abandonnait avant que les paroles de l'adoré ne vienne taire ces inepties contées. Le mérite, terrible et insistant ; la peur de mal faire qu'elle persiste à ressentir. La honte, aussi, de ne pas être semblable à toutes ces femmes qui foulent ces landes désolées. Étrange et détraquée. Marquée par les maux, les cicatrices à l'âme par milliers. Les traumatismes enfoncés tels des lames en plein cœur des chairs pâles et délavées. L'esprit est un océan sous tempête, un vortex incessant qui gronde et claque, malmène l'endocarde qui ne sait plus comment se gonfler. Elle craint l'avenir, elle craint les jours à venir. Elle craint le pire – à chaque jour que Dieu fait, comme une évidence qui viendrait réduire à néant son magnifique empire. Déchirée, petite feuille piétinée. Pourtant préservée, enfoncée dans une bulle de magnificence qu'elle pense parfois rêve éveillé. Le mérite, synonyme d'une pénitence avant que réalité ne revienne imposer ses tourments et ses regrets. La mort qu'elle essuyait, puis l'improbable révélation qu'on lui confiait ; comme une deuxième chance qui n'aurait pas dû arriver. Le mérite, c'est idiot de le supposer quand elle ne s'attardait que sur les faits innés. Ils étaient fait pour se trouver ; elle l'avait un jour clamé. « Well, I think that you’re in love of each other, and it’s enough, right ? » Les sourcils qu'elle a froncé, la réponse qu'elle n'a pas anticipé. Et pourtant, ça lui inspire un semblant d'air frais, comme une bourrasque encore légère – mais salvatrice pour la trachée qui se calcinait. Elle guette, petite chose, elle observe les traits et l'attention portée. Elle s'égare sur tout ce que ces paroles pourraient avoir à cacher, n'en retient que les faits premiers. Qu'importe le monde tant qu'il se tient à ses côtés. Qu'importe l'univers puisqu'il est sien et qu'elle peut prétendre à cet amour qu'elle n'a fait qu'espérer jusqu'à pleinement l'empoigner. Un rictus aux lippes, la voix de celui-là pour résonner dans l'esprit corrompu. Une courbe aux pulpeuses trop longtemps affaissées, cette main immatériellement tendue qu'elle ne peut qu'enserrer. Parce qu'il insiste, parce qu'il vient ancrer ces notes pleines de véracité dans les corridors de l'âme torturée. Elle pense trop, petite chose. Elle s'égare jusqu'à parfois s'y briser. Elle pense trop, ne songe qu'à ces ténèbres quand clarté est prête à pleinement flamboyer. Elle pense trop, et elle ne peut qu'acquiescer, qu'en rire honteusement comme conscience en vient à tout affirmer. Cliché qu'ils sont devenus de ce qu'il ose avouer, un cliché pour cette perfection embrassée. Un cliché, la vie espérée – la vie rêvée. « Don’t you think ? » Instinctif et rayonnant, ce sourire qu'elle en vient à marquer sur ses traits. Un tintement léger, comme défait des craintes et des doutes qui s'étaient avancés. Le siège de la perdition qu'on force à reculer. Il apaise, celui-là, parce qu'elle se souvient de ce qu'il peut être, du sang qui circule dans ses veines – des connaissances possédées. Confiance qu'elle ne peut que lui concéder. Il sait, il connaît celui qu'elle n'a de cesse d’idolâtrer. Il sait et ses paroles ne peuvent n'être que vérité.

Persuadée.
Pour ne pas sombrer.
Pour ne pas plus s'égarer.
Pour taire les murmures meurtriers.

Il sait.

« Yeah... » Un rire encore, un souffle expiré. Les parasites qui enserraient la trachée qu'elle chasse, le cœur qui semble plus ou moins s'apaiser. Elle acquiesce, petite chose, à ressasser ces instants, ces clartés. La magnificence de quelques instants volés à la noirceur affamée. Perfection entretenue, adorée. Perfection, semblable à celui qu'ils en étaient à nommer. Calme, petite feuille que les tempêtes ne malmènent plus. L'orage s'est éloigné. Presque lucide, à s'attarder sur celui qu'elle n'a jamais réellement pris le temps de guetter. Elle ne sait rien, n'a pas cherché à écouter les récits et les conversations. Elle ne sait rien, Leaf, parce qu'elle s'égarait dans sa folie, dans cette perdition honteuse depuis la naissance de cette fille encore aux bras de Morphée. Ne résonnent seulement les dires de l'amant, du fiancé. Ces confidences égarées, rendues à la nuit avant que les paupières n'aient à se fermer. « He's glad ye're here. He missed ye, even if he won't tell. » Sans réellement se rendre compte de ce qu'elle impose, ce changement encore brutal de direction – un autre sentier sur lequel s'engager. Elle est certaine, petite chose, de ce qu'elle ose avancer. Certaine puisque présence reste, appréciée et accueillie sans sourciller. Un regard appuyé, une attention particulière comme elle parvient enfin à pleinement respirer. Leaf plus sereine, la patience légèrement ressourcée. Parce qu'elle prend la peine de sortir la tête des brumes obsessionnelles qui peuvent l'entourer. « Anyway, I... Ye know... I don't... I mean... Yeah... Un haussement d'épaules, enfin, parce qu'elle craint de trop s'aventurer là où ses pas n'ont pas à s'avancer. L'expression des sentiments qu'elle s'est mise à essayer de museler. Tout et rien qui brave la gorge libérée. Elle ressasse tout ce qu'il vient de lui faire entendre. Elle ressasse cette simple idée de cliché pour accentuer le baume à l'endocarde qui saute quelques battements en songeant à celui qui manque en cette nouvelle matinée. Thanks, fer yer words. Ye're right, I probably think to much when I don't have to. » Et elle n'en tiendra compte qu'un temps pourtant, jusqu'à ce que l'oppression de ses démons ne revienne s'installer – jusqu'à cette prochaine crise quand cette absence se remettra à peser. Un souffle, une étincelle plus calme dans les prunelles qui se sont relevées. Elle masque sa honte, petite chose, essayant de prôner une normalité qu'elle n'a jamais possédé. « Can... Can I ? » Tournée, légèrement. Les vieilles habitudes qui se manifestent, l'étreinte qu'elle vient supposer – un merci plus prononcé pour cette aide qu'il n'a pas rechigné à lui apporter.                  





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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William Duncan
William Duncan
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
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▬ Mer 23 Aoû - 21:36 ▬

last sighs of the wind


William ne pensait pas un jour remplir ce rôle. Celui de l’oreille attentive et du conseiller. Il se surprend lui-même, mais l’instinct de survie a pris le pas sur tout le reste. Il souffle de soulagement en plongeant le regard dans ses œufs qu’il picorent du bout de sa fourchette. Leaf se met à rire, à éloigner les pensées qui semblent parfois prendre le dessus dans son esprit. L’homme ne peut s’empêcher de penser à l’enfant qui dort en haut, certainement bien loin d’imaginer l’état de sa mère. Il se félicite même d’avoir été présent. Qui sait ce dont elle est capable une fois seule ? Malgré la compassion et la distance qu’il tient à avoir, William n’a pas totalement confiance. Elle est trop instable, trop imprévisible, prête à s’engouffrer dans la moindre faiblesse qu’elle trouverait sur son chemin. Et bien qu’il puisse maintenant donner quelques explications rationnelles au comportement irrationnel de la jeune mère, William hésite encore. Il a rapidement compris ce qu’il s’était passé entre eux en lisant le dossier du fameux Keith dont lui avait parlé son frère. Clarence avait traumatisé celle qui se tenait maintenant en face de lui, en proie à des tourments qui la ramenaient toujours au temps passé. Leaf semble incapable de vivre dans le présent, revivant inlassablement le terrible abandon dont elle a été victime. Cela, William le comprend, il a même de la peine pour elle, pour ce qu’elle a enduré. Mais le reste est un vaste mystère, tout comme cette idée d’avoir un enfant qui n’est absolument pas l’idée du siècle à son humble avis. Il ne dit rien, mais il voit bien qu’elle semble dépassée. Il observe, reste en retrait quand il devrait pourtant l’aider. Mais il ne sait pas y faire avec les bébés, mal à l’aise à l’idée même de porter la petite. Elle n’a pas un mauvais fond. Leaf essaye simplement de s’offrir une vie qu’elle se persuade ne pas mériter, c’était là les conclusions de ses longues heures d’observation.

Elle se perd dans ses mots, en vient à évoquer ce que les frères ne se disent pas, elle se fait messagère. Elle pourrait être ce pont entre eux, cette longue marche à faire pour enfin oser se dire les choses. Mais il ne dit rien, se contente de prendre un peu de café, par pudeur. William n’est pas du genre à parler de ce qu’il ressent, on ne lui a jamais réellement appris à dire les choses. Son enfance a été bercée par les tabous, les sujets à ne pas évoquer, les événements à taire. Chez les Duncan, on ne pleurait pas, on s’habituait. William s’était habitué à l’absence de son frère, à cet éloignement provoqué par son départ. Et pourtant, l’aîné lui a manqué aussi. Il lui manquait à chaque étape de sa vie. Le jour de la remise des diplômes, lorsque major de la classe, il a dû faire un discours devant une assemblée vide de sa présence. Le jour où il a été accepté à l’université et celui où il a emménagé dans cette résidence étudiante. Mais aussi la fin de l’université, son entrée dans l’armée, ses départs en mission, ses premiers amours. Clarence n’a jamais vraiment été là, morcelant le lien fraternel qui les unissait autrefois. William aussi est content d’être là, de créer ce lien brisé avec Ethan, lui qui n’a pas eu l’occasion d’être l’oncle qu’il aurait dû être. Il s’était enfermé dans son travail, cette autre vie à l’autre bout des Etats-Unis pour oublier celle qu’il avait ici. Il s’en veut, d’avoir autant fermé les yeux sur ce gamin qui n’avait rien demandé, qui n’avait rien à voir avec les maux des adultes.

“It’s ok, we all overthinking sometimes.” Pas vraiment, mais il ne veut pas qu’elle reparte à nouveau se perdre là où il ne pourra la retrouver. Elle est étrange, la manière qu’elle a de se déplacer, de venir demander cette étreinte qu’il en vient à accepter. Il a du mal à la comprendre cette jeune femme qui a envahi la vie de son frère qui a décidément toujours eu un goût prononcé pour les âmes torturées. A croire que Clarence avait toujours besoin de sauver le monde, à défaut de se sauver lui-même. “Alright, you should take care of yourself and get some sleep while your daughter sleeps too.”
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All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now.And I ain't talking about forgiveness.All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now. It's the cruel beast that you feed. It's your burning yearning need to bleed through the spillways. Ghost
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Leaf Duncan
Leaf Duncan
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sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
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▬ Dim 10 Sep - 17:37 ▬



last sighs of the wind
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will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Entre mille feux, la demoiselle qui ne parvient pas à tenir une constante nécessaire. Entre mille feux, petite chose qui tremble de cette absence prolongée, qui essaie de se raccrocher à ce qui se tient à portée. Là, elle s'attarde sur les traits pour y chercher ce lien qui manquait – une appartenance à ce tout auquel elle s'est dévouée. Il lui partage quelques similarités, quelques éclats malmenés. Moins perfectionnés, tout de même présent ; assez pour rassurer l'esprit qui divaguait. Elle n'a pas imaginé cette vie, les rêves n'ont pas de règne en ces murs reculés. Il est là, parce que Clarence ne peut plus disparaître – liés qu'ils sont désormais. L'étreinte dans laquelle elle s’enfouit, elle y cherche un semblant de force ; même anémié. Qu'importe, tant qu'elle parvient à respirer. Le souffle court, mais qu'elle essaie de réguler. Le souffle maigre, mais le cœur qui parvient lentement à retrouver un rythme naturel et calmé. Une pause dans les tourments, une pause dans l'errance. La voix de la peur qu'on pousse au silence, les murmures des frayeurs qu'on étouffe pour ne pas les laisser s'exprimer. Conscience qui pousse sur ses pieds pour se relever, pour tenir l'étendard d'une prestance malmenée. Sa prison personnelle qu'elle doit délaisser, rien qu'un instant, gardant précieusement ses clés pour rapidement retourner s'y jeter. Pas maintenant, l'air est à inspirer. Pas maintenant, une once de vie est à récupérer. Il suppose le sommeil, la fatigue qui serait à rassasier. Il suppose un repos mérité, un repos qu'elle ne parviendra pas à s'attribuer. Les ombres sont cruelles qui attendent que le silence reprenne ses droits. Les ténèbres sont affamées qui n'attendent qu'elle pour festoyer ; le répit ne sera alors que de courte durée. Elle a secoué les traits, Leaf, s'écartant enfin pour lui rendre sa liberté. « No, I'm fine. I don't need to. » Elle s'en persuade, pourtant c'est Peur qui s'est mise à guider. Depuis sa tombe momentanée, elle contrôle les pas et décline cette possibilité. Conscience s'insurge, mais ne peut lutter. Elle retrouve sa place, elle cherche cette eau nécessaire pour la tenir encore un peu éveillée. Fatiguée, c'est un fait. Exténuée d'avoir à lutter contre les angoisses qui ne cessent de stagner. « In fact, can I stay a little ? » Avec lui, parce que les pensées rappellent quelques chuchotements, quelques conversations écoutées quand l'attention aurait dû être ailleurs. « I... I heard what ye're doing. » C'est Colère qui en vient à se manifester – par effusions, par quelques étincelles brièvement soulevées. Brasier crépite dans les tréfonds de son être, en un rappel de ce qu'elle ne peut oublier. Séquelles sur l'âme déjà démembrée.

Elle écoutait aux portes, cherchait à se rassurer.
Elle écoutait au bas des escaliers, luttant contre les instincts chatouillés.

Elle écoutait, n'a entendu que de moitié.

« Ye're working against those Devil's assholes, don't ye ? » L'azur qu'elle a laissé dévier, s'abandonner sur la baie vitrée à portée. L'atelier qu'elle guette, les secrets qui y sont enfouis, dans une boîte qu'elle a refusé de jeter. Des cadeaux d'antan, des rappels de ce que l'adoré pouvait être avant que réalité ne soit donnée. Ils lui ont tout arraché, avant que seconde chance ne lui soit accordée. « Is it true ? That O'Malley son of a bitch's dead ? » Pour taire quelques anciennes angoisses qui restaient, pour que ce silence puisse avoir un peu plus de portée, sans faire résonner ces anciennes menaces qu'on lui contait. Pour qu'un tourment s'éteigne enfin, enterré à jamais. « I remember what they told me about that cunt. Sunny was pretty scared by what he could've done. I heard some stories but... Yeah, I wanted to know if all of that was finally over. Ye probably don't want to talk about it, trust me, me neither but... » Un haussement d'épaules, contradiction dans tout ce qu'elle peut bien avoir à formuler. Elle s'enfonce plus qu'elle en sort, parce qu'elle en devient besoin cette affirmation qu'elle s'est mise à quémander. Parce que dans la mémoire stagne encore les restes de cette perdition qu'on lui insufflait, les images de ce que la boîte cachée contient qu'elle ne parvient pas à effacer. Elle a tout gardé, comme en lien avec cette vie qui s'est peut-être déjà terminée. Rêve, rêve encore supposé pour cette nouvelle vie menée. Irréelle, cette dernière, malgré tout ce qui continue de se passer. Malgré cette maison adorée, malgré cette présence à laquelle elle concède tout, malgré l'amour de ce fils qui n'est pas le sien, cette petite âme à l'étage qu'elle ne parvient pas encore correctement à aimer. Bloquée dans sa démence, petite chose qui essaie pourtant de prétendre la perfection pour le demi-dieu qu'elle a nommé. « I was wondering, that's all. » Parce qu'elle n'est à même que de ressasser, petite feuille écrasée qui essaie tant d'encore vibrer. Elle lutte, plus que jamais, bataille entamée contre Peur qui essaie de se libérer. L'absence pour tout accentuer, mais cette présence là en rappel de ce qui doit être, de ce qui est puisqu'elle est à même de le toucher. Non pas fantôme, bel et bien matérialisé sous les chairs, les os, le sang qu'il partage avec sa glorieuse entité. « If ye have the opportunity, one day, kill them. Sans émotion, cette supposition – comme une recommandation soufflée. Every single one of them. Until the last. » Colère, Colère qui tient à gueuler. Colère ne fait que s'exprimer. « Fer what they did, fer all of what happened and will happen, it will be real justice. »                  





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William Duncan
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▬ Sam 21 Oct - 19:19 ▬

last sighs of the wind


Il s’imagine bien naïvement qu’elle va retourner de là où elle vient pour enfin faire la nuit qu’elle n’a visiblement pas faite. Il va pour reprendre une bouchée d’œuf brouillés et s’arrête en chemin. Elle n’a pas besoin, mais quand il se permet un regard sous ses yeux, il se permet de penser que si, elle en aurait bien besoin. Ce n’est pas qu’il tient à être tranquille, mais elle pose trop de questions cette future belle-sœur. Elle aborde trop de sujets dont il ne veut pas parler. Elle veut rester. “Sure.” Il n’a jamais été très doué pour dire le fond de sa pensée. La peur de blesser, mais aussi l’habitude de se soucier des autres plus que de lui-même. Il voudrait souffler, mais à la place, il se resserre une tasse de café, il lui faut au moins ça. Il ne peut pas vraiment se plaindre de la situation, il est chez elle, dans sa cuisine, avec ses couverts, sa tasse, son assiette. Il n’est pas chez lui. Alors il lui sourit en la laissant à nouveau s’installer, priant pour que son frère arrive enfin pour le délivrer. Avec Clarence dans les parages, il est certain qu’elle reportera tout son besoin d’attention sur lui. Il trouve ça d’ailleurs parfois à la limite de l’oppression, mais Clarence n’a pas l’air de s’en plaindre. Lui non plus n’a pas vraiment l’habitude de dire ce qu’il pense. La dernière fois qu’il l’a fait, les Duncan ne l’ont pas revu pendant un moment.

Et voilà qu’elle se met à lui confier les bribes de conversations entendues par ses oreilles indiscrètes. Elle est tellement silencieuse que la plupart du temps, il ne sait pas qu’elle est dans les parages. Peut-être même qu’il lui arrive de se cacher derrière un rideau pendant des heures sans bouger. Il la sent tout à fait capable de rester ainsi. Il ôte bien vite les pensées parasites de son esprit afin de se concentrer sur les dires de la jeune mère. Elle n’a pas une gosse à veiller d’ailleurs ? Cette enfant est bien trop silencieuse pour un bébé. C’est quand il aimerait qu’elle se mette à hurler de faim qu’elle ne dit rien. Cette nièce démarre très mal sa relation avec cet oncle nouveau. William noie les informations détenues par Leaf dans une gorgée de café. Bon sang les femmes. Il essaye de fuir son regard, de ne pas entendre les mots concernant les informations qu’il ne pourrait, dans tous les cas, pas lui donner. Il ne sait pas si O’Malley est réellement mort, les bruits de couloir sont trop forts pour qu’il puisse l’affirmer. Mais il sait aussi ce qu’il s’est passé. Il sait les souffrances qu’elle a dû subir à cause des fous qui résident à Downtown. Leaf n’a pas été épargnée par l’infiltration de Clarence auprès des Devils Disciples. Et s’il y a une chose qu’il pourrait reprocher à son frère dans toute cette opération, c’est d’être tombé amoureux de cette femme et de l’avoir laissé entrer dans sa vie. Clarence n’aurait jamais dû écouter son cœur. Il a exposé une innocente au danger. Mais il n’ira pas rabrouer les oreilles de son aîné, l’homme doit déjà en avoir pleinement conscience. “Yes he’s dead.” Qu’il finit par lâcher. “According to reports, the funeral and everything else we know, he's dead.” Il ment à moitié, parce qu’il n’est sûr de rien, et qu’il ne veut pas laisser l’instabilité folle de Lestat Roseburry s’immiscer dans son travail. Mais le nom revient bien trop souvent pour qu’il puisse l’affirmer de lui-même.

Mais il ne peut décemment pas répondre par l’affirmative à sa dernière requête. Il relève la tête avant d’avaler ce qu’il avait en bouche, presque incrédule en la regardant. Elle est tombée sur la tête ? On ne tue pas les gens comme ça, simplement par vengeance. Ils méritent un procès, une exposition médiatique afin que tout le monde sache ce qu’ils ont fait à la ville, aux innocents. “True justice will be a trial where everyone can hear what they've done.” William n’a jamais été pour la peine de mort. Il trouve qu’une peine à perpétuité est bien pire que la fin d’une vie. “They deserve to go to jail for a long time.” Il la pointe alors avec sa fourchette en lui souriant. “But you shouldn't listen to my conversations y’know.” Il veut être plus léger, ne pas non plus la reprendre de trop, ce n’est pas vraiment son rôle. “What are your plans for today ?”
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Leaf Duncan
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ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
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▬ Mer 8 Nov - 21:32 ▬



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will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




L'endocarde manque un battement. Sous les côtes, la pression s'affaisse – presque défaite de cette lutte qu'elle menait. L'endocarde manque un battement, s'enivrant de cette affirmation donnée. Elle ne peut qu'y croire, par nécessité – pour que les cauchemars cessent, pour que folie puisse se reposer. Et le regard s'est abaissé, cherchant un vide dans lequel s'enfouir. Là où le néant s'encombre de murmures, de rumeurs, de possibilité. Là où ce rien aspire finalement tout ce qui y stagnait, voué à l'oubli – la malédiction sur ce nom qu'elle a prononcé. Il a péri sous l'infamie, la lâcheté. Il a péri, comme il aurait dû depuis trop d'années. Il n'est plus et certaines chaînes se brisent, parcelles usées qui s'écrasent au sol dans un fracas singulier, la libération des songes face au bourreau invisible qui y régnait. Et elle acquiesce en silence, petite chose. Elle ne s'anime plus qu'à moitié, essayant de raisonner – les réclamations qui restent en écho dans l'encéphale perturbé. Il est mort, et il lui en faut plus. Destitué de son trône de terreur, l’engeance du démon, mais d'autres subsistent encore qui pourraient reprendre le flambeau. Ainsi né l'espoir dans les profondeurs du petit être, la possibilité que celui-là puisse lui promettre encore l'improbable. La cruauté, l'infamie, la démence. Le pouvoir de la mort réquisitionné pour un instant, pour un coup de grâce à porter aux fils que les ténèbres ont craché. Et si conscience avait son mot à dire, elle clamerait qu'ainsi, elle ne vaut pas mieux que ces démons qu'elle s'est mise à mépriser. Cécité légère l'empêche de le réaliser, petite feuille qui ne fait que lever l'azur comme elle le sait en train de s'animer. Les prunelles qui se croisent, les âmes qui se jaugent. La sienne n'a plus à trembler, ferme sur ses appuis tandis que le temps, un instant, s'arrête pour tout accentuer. Elle veut voir ces lèvres se mouvoir, prendre les devants et rassasier les volontés qu'elle a pu énoncer. Un instant, une pause encore – avant que le timbre n'ait à reprendre ses droits, avant que les sourcils n'aient à se froncer. « True justice will be a trial where everyone can hear what they've done. » Ce n'est pas assez, ça ne le sera jamais. La mémoire ravive cette sensation de vide qu'on lui léguait, cette pourriture infâme qu'on lui servait sous le couvert d'une loyauté qu'elle s'était mise à détester. Ils ne méritent pas cette compassion, ils ne méritent pas les regards qui auraient à s'y attarder. Ils ne méritent aucun jugement, les cages qu'il suppose en seul châtiment pour ces diables ressemblent à une merci qu'ils n'auraient jamais pu ressentir. L'endocarde manque un battement – ce n'est pas assez. Mais les lippes restent serrées, le myocarde désarçonné. Il y a ce sourire qui s'immisce, qui s'imprime sur ses traits et elle, elle s'est brièvement figée. « But you shouldn't listen to my conversations y’know. Retour à la réalité, à tout ce qu'elle trahissait. Les mots restent, serpentent dans l'esprit – puis une question s'y perd, prenant plus de place qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle suppose, tente de se faire une idée de ce maigre discours si l'adoré y avait en vérité laissé cette existence aujourd'hui possédée. What are your plans for today ? » Tirée des ombres, demoiselle désorientée. Tirée d'un autre monde, ramenée entre ces murs où son rêve persiste à flamboyer.

« I've none. »
Damnée.

« I'm gonna wait fer him to be back. » En chassant les cauchemars répétés, en essayant d'écraser le rappel incessant des dernières années. Elle compte attendre, lorgnant les aiguilles de l'horloge, méprisant le jour qui déposera ses lueurs sur les façades silencieuses. Puis elle s'animera, quand il lui reviendra. Elle s'éveillera, comme les feuilles se ravivent aux premières caresses du printemps, sous un soleil réanimé. L'étincelle aura alors à s'éclairer, à virevolter – avant que les craintes émotionnelles n'aient à tout emporter, avant que l'attention de l'adoré ne dévie vers la petite créature qu'elle se doit de veiller. Pour lui. Pour ce sourire auquel elle s'est liée. Pour parfaire son bonheur à lui, puisque tel est son destin dans ce monde qu'elle croit encore parfois s'imaginer. « Then... I don't know. » Un haussement d'épaules, la conscience geint quant à ce qu'elle manque d'exposer, cette démence qui s'empare d'elle depuis qu'ils se sont retrouvés. Elle chasse ce qu'il lui confiait, sa vision d'une justice qu'elle ne peut accepter. Elle chasse ces vérités, petite Leaf qui tente ce sourire – qui perfectionne ce masque à retrouver. « Drawing, sleeping, taking the dogs outside. Things like that I supposed. » Puis veiller, prétendre ce nouveau rôle qui lui a été attribué. Feindre l'attention quant elle ne parvient pas encore à l'encaisser. « What 'bout ye ? » L'azur relevé, l'attention donnée. L'azur qui n'en dévie pas, même malgré ces légères plaintes qui commencent à émerger. À l'étage, une voix réclame la présence qui s'est presque étiolée – encore exténuée à tout s'imaginer. Les pires scénarios, la triste réalité qui pourrait l'attendre à l'extérieur de ce havre qu'elle peine de plus en plus à quitter. Bulle qu'elle s'est formée, comme un sanctuaire pour éviter les ombres qui stagnent sur ce monde décharné. Préservée, mais isolée, à s'enfoncer plus avant dans cette obsession qu'elle a de plus en plus de mal à dissimuler. Sourde, petite chose. Sourde tandis que la vie reprend ses droits maintenant que le jour s'est mis à percer les baies vitrées.                  





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▬ Dim 14 Jan - 16:11 ▬

last sighs of the wind


William ne saurait dire si ses explications ont été convaincantes. Il n’en sait rien de toute façon. Dans les faits, dans les rapports, Sebastian O’Malley est décédé. Mort et enterré sous les larmes des proches éplorés. Pour le reste, il ne peut être sûr de rien, les songes tiraillés par les doutes d’un collègue qui a une fâcheuse tendance à se mêler de ce qui ne le regarde pas. La dernière bouchée d’œufs est avalée, il sourit à la jeune femme. Elle devrait oublier tout cela, penser à l’avenir, à la vie qu’elle a ici avec Clarence, Ethan et leur fille. Leaf est dérangée, c’est ce que l’on dit lorsque l’on ne trouve plus les mots pour qualifier ce qui sort de l’ordinaire. Il voit bien à son allure que quelque chose ne va pas en elle. Comment Clarence peut-il être aussi aveugle ? Mais une partie de lui comprend, au fond, il l’apprécie. Il l’apprécie quand elle ne se cache pas dans le noir, prête à rejouer un mauvais film d’horreur tourné en vitesse pour Halloween. Elle est certainement pleine de qualités, la première étant les sentiments sincères qu’elle porte à l’aîné Duncan.

Mais réside en elle cette idée que seule, elle n’est rien. Il l’écoute lui donner le déroulé d’une journée dont elle ne veut pas, perdue dans l’attente de celui qu’elle aime plus que tout au monde. Il ne comprend pas, ce besoin d’être toujours collée à Clarence. Son frère n’évoque jamais cet attachement particulier, comme s’il s’agissait pour lui d’une normalité. En arrivant ici, William avait assisté à une scène surréaliste, un bond dans un univers parallèle. Il n’avait jamais vu son frère se comporter ainsi. Voir son aîné se plier en quatre pour cette femme ne donnait aucunement envie à William de s’engager. Il avait déjà bien assez à faire avec lui-même. Et puis, il fallait aussi l’avouer : l’homme était bien trop égoïste pour donner autant à une autre personne. C’était trop pour lui. Il ressentait chaque jour cette forme de pression qui pesait toujours un peu plus sur ses épaules. On l’embêtait souvent, les railleries glissaient derrière les rires. Et lui, c’était pour quand ? Mais il n’en avait pas envie. Il ne voulait pas de cette vie, il ne voulait pas tenir à une autre vie, dépendre du bonheur d’une autre, rentrer tôt pour entretenir une relation qui est, selon son humble avis, vouée à l’échec. Son métier, son histoire ne sont pas compatibles avec une vie de famille. Il n’a rien à offrir, rien à construire. Sa mère devrait se faire une raison, peut-être commence-t-elle à le réaliser maintenant que son petit dernier est de retour. William sait bien que leur mère est soulagée de le voir passer la bague au doigt d’une autre femme, comme une passation qu’elle ferait pour qu’enfin, une autre veille sur lui. Mais il aime l’idée que madame Duncan s'inquiète toujours pour lui.

“I don’t know, I’ve to go back to work in a few hours.” La nuit aura encore été courte. Il aurait pu rester au commissariat, ne pas revenir ici pour poser juste quelques heures son esprit en réflexion. Finalement, il se dit qu’il a bien fait, il a permis à Leaf de penser à autre chose, de calmer ses angoisses peut-être. A l’étage, l’enfant d’à peine quelques mois manifeste sa présence. Les pleurs parviennent jusqu’aux oreilles pour déranger le calme environnant. William observe Leaf qui semble ailleurs, dispersée dans un autre monde. Il se racle la gorge en terminant son café. “Maybe … Maybe you should … “ Il désigne l’étage de son index, passant ses yeux de l’escalier vers la jeune mère. “I mean, she’s crying.”
(c) DΛNDELION

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All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now.And I ain't talking about forgiveness.All your faith, all your rage.All your pain, it ain't over now. It's the cruel beast that you feed. It's your burning yearning need to bleed through the spillways. Ghost
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Leaf Duncan
Leaf Duncan
green light

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : loin des ruines de la cité désolée. petite ville nommée Novi, dans une flamboyante maison de briques rouges sur le boulevard sunrise. étrange et parfaite coïncidence pour la demoiselle qui y vit désormais avec son "sunny".
ombres et névroses : petite feuille que les vices n'ont jamais su trouver. la luxure qu'elle n'a jamais effleurée - asexuelle. et touchée, la demoiselle, par ces quelques névroses parfois moquées. phobie des couleurs mélangées, l'instinct qui réclame que tout soit trié. tout comme cette maladie qu'elle n'a jamais su parer, que la conscience n'a jamais su marquer : chaque ponctuation dans ses messages apparaîtra six fois. et si l'euphorie semblait pouvoir se calmer, elle ne fait que s'accentuer depuis que cette petite vie s'est imposée. une fille issue d'un amour trop exacerbé, d'une obsession démentielle qu'elle persiste à alimenter à l'égard du fiancé.
cicatrices : 722
crédits : tetradke (c) astra (c)

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▬ Ven 23 Fév - 12:04 ▬



last sighs of the wind
CODAGE PAR TETRADKE


will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun ? i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage.




Quelques plans, l'avenir à supposer – le passé qui s'y calque, comme pour tourmenter. Quelques plans, elle a tenté de se faire une raison, même malgré ces minutes qui s'écoulent, cette absence qui s'est mise à lui peser. Un poids dans l'estomac, le cœur au bord des lèvres ; mais carcasse reste figée, plongée dans l'océan des souvenirs et des possibilités. L'aube qui ne tient qu'à s'élever, les rayons chauds de cette présence qui aurait alors à lui revenir. Un semblant de vie à de nouveau lui insuffler, un besoin à combler. Petite chose est pâle, fatiguée, défaite – dépassée. Elle ne sait plus comment s'animer, comment se comporter. Il y a une étrange faille qui s'est manifestée, pleine de lumière et d'obscurité. Un paradoxe effrayant dans le tableau de cette existence réanimée. Le silence l'emporte, la traîne vers des sentiers maintes et maintes fois explorés. Le silence reste et gagne, jusqu'à se fracturer – saccagé par la voix qui s'élève, le timbre qui reprend ses droits dans la pièce à peine un peu plus éclairée. « I don’t know, I’ve to go back to work in a few hours. » Réalité qui suinte des paroles confiées. Ces habitudes, ces obligations – une routine huilée que tous suivent jusqu'à s'y briser. La sienne est différente, avec un dessein bien plus grand. Elle sert l'astre, la divinité. Elle sert le soleil pour honorer le trésor qu'il lui confiait. Elle a un rôle à jouer, petite feuille qui se doit de vivifier les landes d'une vie à laquelle elle s'est liée. Elle acquiesce, Leaf. Elle ne fait plus que ça, essayant de voir au-delà de la normalité. Elle cherche tout ce qu'elle aurait pu manquer, tout ce que les ombres carnassières s'amusent à lui masquer. L'heure et le temps, l'usure qui passe jusqu'à parfois la rattraper. L'heure et le temps, ces longues minutes qui s'égrainent encore ; ce silence qu'elle croit pouvoir écouter, ces cris que l'instinct ignore comme elle ne parvient pas encore à tout accepter. Tout a changé, rien n'a pourtant bougé. Elle croit que tout a changé, elle ne voit pas ce bonheur sublimé qui se tient à sa portée. « Maybe… Maybe you should… ; une autre absence, fatigue qui permet ces perditions momentanées. Une autre absence qu'il s'affaire à chasser, lui qui semble guetter, qui observe la jeune mère déphasée. I mean, she’s crying. » Les prunelles s'élèvent, contemplent les défauts du plafond jusqu'à permettre à la conscience de tout entendre. Des voitures qui passent dans l'allée, aux chiens qui voguent dans les couloirs de la demeure ensommeillée. Puis ces pleurs qui résonnent, qui appellent celle qui porte encore si mal le titre qui lui a été confié. « Hm. » Le sourire est maigre, à peine marqué. Mais elle s'est animée, Leaf levée. Elle quitte cette assise, rompt le sort dans lequel elle s'égarait. « And she will again fer an hour or two I guess. Sunny's the only one who can make her stop. » Parce qu'elle ne sait pas y faire, parce que ses réflexes qu'on dit innés ne se sont pas encore manifestés. Elle est bloquée dans sa spirale infernale, la jeune femme. Elle est encore trop corrompue à ce qu'elle croit être sa destinée. Celle qui ne porte que sur l'absent pour qui elle s'inquiétait. Rien que lui, à jamais.

« Leprechaun must be in the mood to fuck everything up today to annoying her like that. » Las sont les pas tandis qu'elle va pour rejoindre les hauteurs du foyer, l'azur sur la vitre, sur la table dehors que la rosée recouvre et sur laquelle flirte les premiers rayons fébriles d'une drôle de journée. Pas de bol, pas d'assiette. Rien n'a été laissé. « Could ye please take some milk and bread outside ? I don't want him to destroy something in the house. » L'innocence des folklores qui reste, les anciennes histoires auxquelles elle se berçait qu'elle persiste à faire vivre par des traditions insensées. Elle se dévoile un peu plus, petite chose, parce qu'il fait partie de cet ensemble sur lequel elle doit veiller. Elle se dévoile un peu plus, des extravagances aux faiblesses qu'elle peine à dissimuler. Feuille tremblante, éperdue quand le soleil n'a pas à la couver. Mais feuille résistance, bravant les hivers avec l'idée de vivre éternellement – jusqu'aux orages qui menacent sans plus s'avancer. Il lui faut tenir, prendre sur elle, braver les litanies malignes qui s'amusent à l'empoisonner. Il lui faut tenir, parce qu'il reviendra – il le promettait. « I'll try me best so ye can sleep. » Elle se perdra dans les contes de chez elle pour permettre à la gosse de se calmer, elle lui rappellera cet héritage dont elle pourrait avoir hérité, Moïra – selon les croyances d'une mère qui se berce aux fantasmes pour fuir la réalité. Son père en Dieu-Roi d'antan, et sa pauvre mère en fidèle aliénée. Mais il aura cette paix méritée, le frère de l'adoré. Il aurait ce temps à s'approprier, jusqu'aux prochaines angoisses que les vents porteront jusqu'aux portes de ce refuge que le soleil revient baigner. « Hey. Le mur ne masque qu'à peine la présence qui s'éloignait. Les mots résonnent, doivent s'ancrer dans cet instant improvisé. Don't let those fuckers change who ye are. » Parce qu'ils le font, même sans avoir à trop s'y risquer. Ils le font, déforment les esprits jusqu'à les calciner. Ils le font, et elle craint encore ce pouvoir qu'ils pourraient posséder sur ceux qui se tiennent entre ces murs éloignés.                   





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like an hostage
❝ will you be there when the day's done? will you be there, under the same sun? ❞ i wanna be alone. alone with you, does that make sense? i wanna steal your soul and hide you in my treasure chest. i don't know what feels true but this feels right so stay a sec. yeah, you feel right so stay a sec. and let me crawl inside your veins. i'll build a wall, give you a ball and chain. it's not like me to be so mean, you're all i wanted. just let me hold you like a hostage. »
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