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 remember the peace, remember the past | keira

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Eamonn O'More
Eamonn O'More
destroyer of worlds

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans la demeure familiale qui lui revenait de droit. elle semble encore appartenir au passé, les meubles n'ont pas changé et il ne règne en ces lieux qu'une atmosphère lugubre et oppressante. ne gouverne entre ces murs qu'un effroyable silence.
ombres et névroses : souffre d'un dédoublement de la personnalité, l'autre dont le nom est oliver. maniaque, peut-être trop. il n'accordera d'attention qu'à ceux qui tiendront son regard, réclamera cela si les prunelles osent dévier. tatouage de son appartenance aux black crows sur l'avant-bras - seule marque d'encre sur l'épiderme. derrière les frontières de glace que sont devenus ses traits, il masque une très profonde hypersensibilité - une tare, selon lui, qu'il essaie de réprimer par un complexe divin exacerbé.
cicatrices : 195
crédits : chat.noir (c) astra (c)

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▬ Mer 4 Jan - 23:48 ▬



remember the peace,
remember the past
CODAGE PAR TETRADKE


Your secrets keep you sick, your lies keep you alive, snake eyes every single time you roll with crooked dice. i felt the darkness as it tried to pull me down, the kind of dark that haunts a hundred-year-old house. i wrestle with my thoughts, i shook the hand of doubt. running from my past, i'm praying "feet, don't fail me now.




Une pause dans le temps. Une pause dans l'éternité. Une pause ; et le souffle qu'il s'essaie à prendre pour mieux l'apprécier. Grande bouffée, salvatrice pour les poumons qui manquaient d'imploser. Il essaie, Dieu qu'il lutte contre lui-même depuis des jours, des semaines – des années en vérité. Les certitudes se sont fanées, fleurs usées qui s'étiolent et se perdent. Miettes et cendres qui virevoltent pour enfin s'éloigner. Il a lu bien des choses, Oliver. Il s'est renseigné, jusqu'à parfois souhaiter une fin brève, indolore ; définitive. Pour que les tourments puissent cesser, pour que ces absences n'aient plus à se répéter. Un rien constant, le néant à perte de vue sur des millénaires jusqu'à ce que la conscience n'est plus envie d'y résister. Le rien, la paix. Un souffle encore et les prunelles s'en rappellent aux alentours, à ces rues bondées, à ces silhouettes qui s'emmêlent pour parfaire la marée. Soufflé, alors. La façade qui le recrachait qu'il vient chercher, un support pour la carcasse exténuée. Les phalanges qu'il contemple un instant, ce sang qu'il essaie d'ignorer – le fruit d'une imagination qui suinte les affres de sa culpabilité. Il porte ce poids sur son esprit, Oliver, quand pourtant les faits ne sont pas les siens. Il le sait, voudrait parfois l'ignorer. Il le sait, croit parfois pouvoir y remédier. Oh, il a tant fait pour racheter sa place en un Paradis supposé. Vanité à laquelle il ne tient pas à songer. Vanité qu'il essaie de faire taire pour se convaincre qu'elle n'a pas à exister. Ils ne sont pas les mêmes, mais le regard qui s'attarde sur son propre reflet dans la vitre lui rappelle l'évidence même de sa condition. Condamné, Oliver, soit à disparaître, soit à payer pour les crimes passés. Damné, enfin, à cette perdition sans fin. « Fock... » Ce n'est qu'un murmure craché. Ce n'est qu'un soupir délaissé. Il laisse les secondes s'écouler, il laisse l'air frais se fracasser contre les traits creusés. Et derrière la baie vitrée prospère ces quelques collègues qui usaient d'une sympathie feinte pour l'inviter. Qu'importe, qu'importe puisqu'il n'est qu'ombre. Qu'importe puisqu'il n'est que spectre immatériel qu'on oublie, qu'on ignore – qu'on essaie de ne pas interpeller. Triste est le sourire qui s'appose sur les pulpeuses. Triste, cette mélodie contre l'endocarde qui s'est mise à se jouer. Les espoirs sont moindres de pouvoir trouver un semblant de sérénité. Les espoirs s'étiolent que de pouvoir un jour, peut-être, jouir d'une quelconque normalité. Lassé, Oliver. Lassé par cet autre qu'il ne peut délibérément pas combattre – pas en sachant qu'il en pâtirait, lui aussi, de tout ce qui serait à tenter. Un souffle, alors. Rien qu'un dernier avant que l'instinct ne le force à fuir, à remonter les longues routes en quête d'un taxi qui daignerait s'arrêter. Il a marché, sans but, cherchant à rejoindre cette demeure sans lumière – et pourtant, les sentiers ont mené ailleurs, là où du soutien pourrait être trouvé. Elle est là, refuse de l'abandonner. Elle est là, elle sait – connaît jusqu'au plus sombre de ses secrets. Bellamy en repère qu'il voudrait pouvoir approcher, mais la silhouette est toute autre qui attire cette attention désorientée.

Une parcelle du passé qui en vient à se révéler.

Sur les pulpeuses s'appose cette espèce de sourire brisé. Dans la mémoire se jouent quelques souvenirs, quelques promesses avortées. Ces dires sans conséquences qu'elle n'hésitait pas à piétiner. Les effluves ont ce parfum acre, les caresses imprimées sur ces images ne sont plus que lacérations profondément creusées. Elle était lumière, par le passé. Elle était cette espèce de parcelle de stabilité – une pierre de normalité dans l'édifice que les mensonges et les hypothèses avaient créé. L'élan qu'il fait valoir, cette approche qu'il ose. Dix ans. L'usure qui s'est installée, ces marques sur la peau qui ne peuvent plus trahir le passage des jours qui se sont écrasés. Dix ans, et le cœur manque un battement puisque certitude en revient à gronder. Les souvenirs ne mentent pas, la mélodie dans l'endocarde n'est pas anodine. Pitoyable et effroyable comptine. « So, in the end, ye're alive, eh ? » Les mains s'engouffrent dans les poches pour dissimuler ces tremblements installés. Il lorgne la silhouette qu'il ne pensait plus pouvoir croiser, il guette les réactions qui pourrait lui être concédées. Le doute qui plane, un battement discret dans l'immensité de cette étrange soirée. L'improbable qui s'est dessinée à l'azur qui refuse de s'en détourner. « Ten years, can ye believe that ? Ye remember ? » Il y a un semblant de sarcasme dans le timbre qui s'élève, comme une vieille rancune que seuls les regrets sont venus entacher. Mais il n'a rien, celui-là, rien de cet autre qui pourrait d'ordinaire être croisé. La voix ne suinte pas ces menaces, cette hostilité. Les prunelles sont moins noires, le regard moins carnassier. Plutôt surpris, Oliver, par ce hasard qui se joue de cette paix qu'il pensait pouvoir récupérer. Plutôt marqué, en vérité, par tout ce que cette simple vision parvient à éveiller de cette mémoire malmenée. « Where were ye ? » Curiosité, comme un ancien besoin qui se rappelle pour mieux régner. Cette question qu'il a tant répété, qu'il espérait un jour pouvoir lui poser. Elle est là, l'opportunité de mettre des raisons sur ce départ qu'il n'a pas su comment empêcher – bien qu'en un sens, il se soit persuadé que c'était la meilleure des décisions qu'elle puisse honorer. Parce qu'elle était loin des tourments qu'il ne sait plus comment porter, parce qu'elle se tenait loin alors de la vérité – loin de ce qu'ils sont, de ce qu'il est.                





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pull me from the dark
❝ Your secrets keep you sick, your lies keep you alive, snake eyes every single time you roll with crooked dice. i felt the darkness as it tried to pull me down, the kind of dark that haunts a hundred-year-old house. i wrestle with my thoughts, i shook the hand of doubt. running from my past, i'm praying "feet, don't fail me now."
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Keira Thompson
Keira Thompson
b!tches be crazy

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
cicatrices : 213
crédits : Avatar: mercure retrograde; Signature: Astra

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▬ Sam 7 Jan - 18:15 ▬

Remember the peace, remember the past
Nuit blanche. Nuit noire. Nuit grise d'amertume. Film morose. Harmonieuse osmose. Elles s'écoulent derrière la lentille nostalgique, ces diapositives monochromes évoquant les frileuses rues de Détroit sur la toile vétuste de cette jeune existence chaotique. Crécelles du projecteur qui s'accordent aux ronronnements urbains. Ventilement qui s'unit au fredonnement polaire venu de loin. Imperfections sur la pellicule qui se mêlent aux confettis de mille éclats adamantins. Qui tombent. Qui tombent sur cette ville de perdition. Blottie au chaud dans les maisonnées. Recroquevillée au froid sous les ponts rouillés. Qui habillent les bois. Qui couronnent les toits. Les tours. Tunique de Lys que revêt les alentours. Gypsophiles. Fleurs de givre à perte de vue, à perte de souffle, étendues jusqu'à cet inatteignable horizon. Écloses sur les lampions. Ornements en suspension. Elles ont le scintillement du firmament, ces étoiles déchues qui tombent. Qui tombent. Qui se logent, s'éteignent sur cette peau latte, ces cascades de sépia, sur ces paupières lourdes. Ces paupières closes d'une éperdue qui passait par là. S'y attarda. Gracile sculpture de glace taillée à même ce banc bordé de blanc, elle est depuis si longtemps assise qu'on se demande bien ce qu'elle y attend. Les pieds dans l'eau, la tête dans les nuages. Et les mains à quelque part entre les deux. Gelées jusqu'aux os, terrées sous ce camouflage. Son coat fait tache dans le décor immaculé comme elle a toujours fait tache dans la scénographie de sa vie. Teint hâlé parmi l'ivoire suprématiste, elle qui aurait au moins pu naître homme fort et agile. Elle qui aurait au moins dû être femme docile. Colombe aux ailes goudronnées qu'on dédaigne, alors même que son derme se rapproche davantage du plumage de cette emblème. Perchée sur le bois transi, d'apparence assoupie, elle muse. Elle attend. Mais qui? Mais quoi? Et depuis quand? Peut-être est-ce le temps, justement, que tu y attends. Désir battant de rattraper celui perdu, de retarder celui encore à venir. De s'extirper du film d'une bobine en continuel mouvement. D'en parcourir ses clichés librement. Des premiers balbutiements aux esquisses d'un dernier sourire, de tristesse ou d'apaisement. D'effleurer du bout des songes ces visages familiers d'autrefois. Ceux qui aussi auraient dû l'être mais que tu ne reconnaitrais pas. Qu'ils soient partis trop tôt, que tu sois revenue trop tard. Ces traits lentement tordus dans les rouages. Cette vaine tentative d'en enrayer l'engrenage. De renverser le sablier. D'en attraper des doigts ces grains de sable qui tombent. Qui tombent. Qui glissent. Qui filent. Sans jamais s'arrêter. Pas même le temps d'une courte pause; D'une pause dans le temps.

So, in the end, ye're alive, eh?

Bise glaciale. Froid léthal. Les morsures sur ces pommettes rutilantes ne sont rien à comparer avec les engelures laissées par l'arrivée du Mistral. Alors que la voix siffle, que le vent s'immisce. Que les pôles se confrontent, que la tension monte. La carcasse demeure figée dans sa contemplation, un moment réservée face à l'absurdité d'une telle question. « Why wouldn't I be? » Éphémère, ce silence, à l'image des corpuscules de la pureté célestielle peu à peu consumés par la fièvre de celle vouée aux flammes éternelles. Amoncelés sur ces cils relevés, au coin de ces yeux sur les cieux demeurés rivés. Sans détour ni déroute. Le visage levé, tout juste assez pour inciter une larme de fonte, cortège funèbre de ces lucioles noctiluques, à s'échouer sur les lèvres gercées. D'agacement plissées. De la sève venimeuse, humidifiées. Risible métaphore pour une âme qui ne sait plus éprouver - n'a jamais véritablement su - de la paume simplement séchée. Seraient-ce donc les anges venus ainsi lui signifier leur pitié? « You were hoping to have me die from a broken heart or something? » Sarcasme assumé. Indifférence au possible rassemblée, balancée. Allusion détournée à ces retrouvailles violemment transformées en Commedia dell'arte. Ces non-dits et, pire encore, ceux qui l'ont été. Cette animosité viscéralement ressentie, odieusement recrachée. Acharnement sadique du malin à te faire comprendre que tu n'étais rien, désormais du moins. Et depuis toujours, semble-t-il. Il était clair, ce message sardoniquement passé. On ne peut plus vil, mais on ne peut plus clair, ce message aux propos ce soir déformés. Et tu le vivais bien, qu'il te déteste, Oliver. Tu le vivais mieux. Mieux que l'inverse. Mieux que tu n'avales cette fausse mélancolie, cette prétention indigeste. « Because now you do? » Incrédule. Froissée. Offusquée, presque, par l'audace qu'il s'est permise d'avancer. La svelte se tourne vers le concerné. Les agates d'or tranchent ce regard renvoyé, se détournent sèchement de ces lueurs aveuglantes que tu crois feintes, que tu sais feintes, d'une chaleur que tu pensais lui connaître. Et forcément il s'échappe, le soupir énervé mal étouffé que tu ne peux tout à fait empêcher. « Don't mock me, O'More. If you're here to get on my nerves, take a number. And wait for your turn. »

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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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ombres et névroses : souffre d'un dédoublement de la personnalité, l'autre dont le nom est oliver. maniaque, peut-être trop. il n'accordera d'attention qu'à ceux qui tiendront son regard, réclamera cela si les prunelles osent dévier. tatouage de son appartenance aux black crows sur l'avant-bras - seule marque d'encre sur l'épiderme. derrière les frontières de glace que sont devenus ses traits, il masque une très profonde hypersensibilité - une tare, selon lui, qu'il essaie de réprimer par un complexe divin exacerbé.
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▬ Sam 14 Jan - 23:45 ▬



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Dans les brises qui s'élèvent, les échos moquent jusqu'à trop s'agiter. Et dans l'esprit fatigué, quelques images reviennent qui interfèrent avec l'oubli souhaité du passé délaissé. Dans le vent qui caresse les chairs jusqu'à les déchirer, il y a ce silence strident – cette note bafouée d'un temps déformé. Dix ans qu'il nommait, pour exprimer un peu la décontenance que le cœur ne peut aisément parer. Il s'était attendu à tout, spectre illégitime, mais pas à ce fantôme qu'un dessein tortionnaire a choisi de lui léguer. Elle en seul signe dans cette désolation amorcée. Elle qui devient un repère qui, pourtant, n'est plus d'actualité. Le temps a passé qu'aucun n'a su arrêter. Les sentiers se sont éloignés, méconnus désormais malgré les similarités qui auraient à se révéler. Il a osé s'en approcher, ignorant jusqu'aux comptines d'un cœur qui ne sait plus comment chantonner. L'univers n'est plus ce qu'il était. Sans réponse, seulement ces interrogations rendues. Sans réponse, et il guette encore pour s'assurer que le tableau contemplé n'est pas un mirage de plus que l'esprit aurait orchestré. Réalité palpite et appose son règne, la voix se rappelle aux songes comme pour les amplifier. Il y avait, en ces temps perdus et chassés, ces affinités que les années ont fracassé. La césure d'un monde pour en créer un nouveau, plus sombre lui parait-il – à moins que la nuit ne parvienne à l'influencer. Mais les paroles sont cinglantes, lames qui creusent les chairs pour y déposer des cicatrices incomprises, peut-être trop soudaines. Il avait imaginé autre chose pour cet instant, s'était même risqué à tout supposer lors des deux premières années qui suivaient le silence installé. L'envol de l'oiseau qu'aucune cage n'aurait pu immobiliser. Les sourcils se sont froncés, finalement, les mains profondément enfouies dans les poches qu'elles n'ont pas quitté. Il ne fait plus qu'observer, l'homme que les syllabes paralysent presque dans la foulée. Elle se souvient, alors, le sous-entend quand d'autres suppositions se font implicites à son encontre. « Because now you do ? » Se croisent les prunelles autrefois attirées, le regard qui change, qui questionne plus que les lèvres pourraient le laisser oser. Soufflé, l'égaré. Malmené par les brises qui semblent peu à peu s'amplifier. Le destin est cruel qui n'a pas fini de jouer. « Don't mock me, O'More. If you're here to get on my nerves, take a number. And wait for your turn. » Ainsi tombe le couperet, l'épée qui surplombait cet instant improvisé. Ainsi résonne les litanies de quelques démons embusqués. Ils s'amusent des tourments qui pourraient se rappeler. Ils jouent avec les sens qui se sont emmêlés. Soufflé, Oliver, par ces paroles qui délogent instantanément les bribes de sérénité qu'ils auraient encore pu posséder. Dix ans qu'il désignait, avant que l'univers en lui-même n'ait plus qu'à trembler. Les failles ont eu le temps de se creuser que rien, finalement, ne saurait réellement refermer. L'éternité momentanée a fait son œuvre, les effets distillés en cette méfiante hostilité qui se dévoile en ces paroles concédées.

Ils ne sont plus qu'étrangers.

Les prunelles s'en sont détournées, observant un instant les alentours – prêt qu'il est, Oliver, à condamner la brume pour cette vision que les songes n'avaient pas appréhendé. En vain, les souffles sur la peau force la réalité à s'ancrer ; ne s'échappe alors des lippes qu'un rire brièvement soufflé. « Wow... Stupéfait, plus qu'il ne l'aurait imaginé. Les songes sont emmêlés qui peinent à se mettre d'accord sur comment il aurait alors à se comporter. Pris de court, Oliver, les mots manquent qu'il essaie tout de même de rassembler. Of all the times I imagined we would see each other again, I was far from imagining that to be honest. » Un pas. Rien qu'une maigre avancée. Les traits qu'il vient toiser pour essayer de tout s'approprier – la moindre pensée qui aurait à y passer, la moindre émotion qui serait alors à capter. Et finalement, les mains se joignent entre elles, marquant à leur tour cette appréhension qui en vient à s'élever. Les brises sont lourdes et viciés, teintées de ce parfum de souffre qui oppresse les poumons et la trachée. Il guette, et les sourcils demeurent froncés. « Ye left fer ten years, Keira. Ten years and I've waited two before move along. And now I find ye, this is all ye have to say ? 'Course I remember... » Il n'a rien oublié. Rien des souffles emmêlées, de ces quelques promesses susurrées. Il n'a rien oublié, l'idiot sur qui quelques lianes s'étaient installées, comme des liens bien ficelés qui lui laissait entrapercevoir comme une once de normalité. Avant qu'elle n'ait à s'envoler. Avant qu'elle ne s'éloigne jusqu'à s'évanouir sous les affres de quelques années. « I'm the one who should be piss off today, ye know that, right ? » Il s'est effacé, ce bref sourire qu'il portait. Envolé à mesure que les vents en viennent à s'installer. Elle s'est brisée, la surprise, puisque tout dénote des rêves qu'il avait pu sauvegarder dans cette mémoire trop molestée, trop pleine de ces blancs que rien ne saura jamais comblé. Mais son visage est peinture qui trône au-dessus des lueurs que la conscience essaie encore de faire briller. Il n'a rien oublié, comment aurait-il pu après tout ce qui fut partagé ? « Or are ye trying to be rude to spare yerself the hug necessary on such occasions ? » Là, il s'arme d'audace pour parfaire cette interrogation, pour réinstaurer cette légèreté bien souvent supposée. L'âme est trop claire, le cœur trop grand pour succomber encore à l'incompréhension et la colère d'il y a dix ans.                





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▬ Mar 24 Jan - 18:10 ▬

Remember the peace, remember the past
Loin des yeux, loin du coeur. Tandis que l'attention se préserve, que les dards, du regard, châtient les étendues. Complices de cette grotesque orchestration. Vallées de la damnation. Là où courent les allées, scrutent des recoins, se nichent dans les ombres ces tristes manifestations de jadis. Il est l'un d'eux, cet homme fatigué. Il est de ces souvenirs en bulles aux couleurs de l'interférence, pastels réconfortantes de vert, de bleu et de rouge, qui ondulent dans la mémoire, réfléchissent ces instants que tu voudrais condamnés aux abysses. Frêle sphère de lumière dans l'obscurité ayant, depuis l'âge, perdu de sa clarté. Portail par lequel il t'est autrefois arrivé de t'évader, trop peu pour ce à quoi vous prétendiez, trop souvent pour ce que vous n'étiez en vérité. Esquisses d'une vie brouillon, paisible, qui ne t'aurait jamais sis, que tu conserves malgré tout, comme un vieux carnet barbouillé perdu sous les amas d'ébauches dont l'artiste marginal refuse de se départir. Tablette à peine entamée, aux pages blanches qui laissent songer à ce qui aurait pu être au fusain immortalisé. Tablette délaissée, comme bon nombre de ces histoires avortées. Tablette à la couverture abîmée, au contenu encore impec dont tu aurais dû arracher le papier relief, découdre la reliure, éparpiller aux quatre vents ses feuilles d'une histoire, ce soir, dépoussiérée. 

« Well, always expect the unexpected. » Satire. Légèreté ankylosée. Il est loin des yeux, loin du coeur, Oliver. Loin de ces pupilles dans la noirceur dilatées, puits sans fond dans les limbes desquels on verse la fortune de son âme en espérant y apercevoir ce qu'on ne saurait point y trouver. Douceur. Candeur. Quelconque sensibilité. Tout ce qui, depuis longtemps - le sais-tu, le crois-tu - s'y est noyé. Oui, il est loin des yeux, Oliver. Et il en est plus loin encore, de ce coeur décédé, réanimé à charges d'incohérences effrontées.« Excuse you? » Always except the unexpected. Maxime que tu te devrais aussi d'adopter, toi qui ce cesses plus de s'étonner. You? Find me? This can't be real. This simply can't be. » Collision avec une réalité n'ayant rien de cette absurdité mensongère. Car elle s'y est osée, à franchir ces remparts dressés, d'abord par elle, ensuite par cet autre lui. À s'y aventurer, s'y engouffrer, dans les boisés aux sinuosités changeantes, aux arbres déformés par la menace, à la familiarité hostilement étrangère. Elle s'y est osée, comme elle s'ose à quitter son perchoir pour rendre en retour ce pas bravé. Vaillance peu élogieuse puisque alimentée par une impulsivité passagère qui la couvre pour l'heure, la minute, la seconde, de cette oppression à laquelle elle ne saura pourtant échapper. « Sure, I left. There's no point in denying. But I was the one who came finding the other. Don't you dare take that away from me, Oliver O'More. And as far as I'm concerned, you didn't seem that upset last time I stopped by. Which is okay. 'Cause after all, I'm nothing. To you. To anyone. Never have been. You said it yourself, ain't that right? So why would you be pissed off? Why would you even approach me? » Seconde d'immunité passée. Agitation que tu ne saurais comprendre, logorrhée enfouie, surgie de tu ne sais où, dont tu prends de violence conscience. À mi-souffle. À mi-chemin. La virgule des cils scinde silencieusement les pensées qui se bousculent la priorité, la neige se dépose en points de suspension sur ces lèvres entrouvertes, prises en flagrant délit. Et ils se font kilomètres, ces restes d'une distance bafouée entre les deux torturés réunis. « ...All things considered, if you truly remember, you should be resentful. That's true. You'd have the right to be. And It'd be better off that way. But then again, that'd mean you never really moved on, wouldn't it? So perhaps you should keep pretending like you don't know me. » Il se replie, ce talon, d'un geste. D'un pas. Comme si le dernier franchi était celui de trop. Comme si rebrousser, regagner l'empreinte derrière soi laissée, servirait en soi à réinstaurer cette contenance quelque part tombée. Et alors revient, cette toute dernière phrase que l'esprit n'avait su comprendre. Avait préféré, par instinct de préservation, laisser planer dans les méandres de l'oubli. Or are ye trying to be rude to spare yerself the hug necessary on such occasions ? Proximité autrefois partagée, dans la mémoire ancrée et dont l'évocation, même dans sa forme la plus pure, la plus platonique, t'incite à cette main dans tes cheveux distraitement passée. À l'intérieur de cette joue tiraillée. L'incertitude dans l'air. La décontenance dans les voiles. Et la défensive pour barque. « Two years is way too long for what we had. Or could have had... It wasn't worth the pain. »

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▬ Mar 31 Jan - 1:25 ▬



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Elle s'offusque, et la tournure des choses s'ancre qui ne pourrait être changée. Elle s'offusque et lui ne fait plus que contempler ce triste tableau à peine commencé ; les couleurs ternes, la nuit noire qui devient menaçante plus que reposante. Loin d'être salvatrice comme il l'aurait supposé. L'image est macabre qu'il croit pouvoir lentement se dévoiler – il y a comme un souffle froid qui flirte avec la nuque, qui affole l'endocarde agité. Les brises sont torturées qui reflètent les songes, l'incompréhension même qu'on peut encore tirailler. Il essaie de s'y retrouver, dans ces récits lancés. Le fiel s'appose qui heurte les chairs, les veines se sont mises à trembler. Il y a ce doute, encore, qui tremble pour mieux se faire remarquer. Comme une alarme trop profondément enterrée, comme un avertissement que la conscience actuelle n'est pas à même de pouvoir écouter. Il n'a fait que porter l'attention sur les syllabes prononcées, sur ce ballet d'accusation qui lui vient sans que la mémoire puisse réellement les interpréter. Oh, les traits se teintent de ces maux trop longtemps ignorés. Livide, l'homme d'ores et déjà trop pâle, semblable aux spectres que les plus croyants peuvent craindre et repousser. Livide comme il croit pouvoir comprendre maintenant que ces dires viennent heurter l'encéphale désorienté. Elle est venue, elle s'est aventurée jusqu'à la carcasse qui n'était pas sienne – gouvernance laissée à cet autre qu'il ne parvient plus à appréhender. Pourtant elle le nomme, peut-être l'avait-elle également appelé. Parcelle d'un passé regretté s'est confrontée aux ombres qu'il a toujours veillé à cacher. Secret trop bien enfoui, qu'il couvait jusqu'à parfois s'y briser. Ce n'est qu'un souffle qui brave les lèvres, rien qu'une inspiration brisée. Elle est venue, elle l'avait trouvé. La culpabilité se fait alors plus lourde, plus vicieuse. Elle enfonce les lames entre les côtes soulevées, elle déchire les lambeaux de chairs qui subsistaient encore autour du myocarde molesté. Et les mots sont cinglants qu'il croit pouvoir entendre de sa propre voix, la leur en vérité. Il a tiqué, les prunelles se sont abaissées. Il croit pouvoir s'exprimer, ne parvient pas à quérir une formulation qui apaiserait l'ouragan invoqué. Et elle insiste, elle appuie sur les vérités qu'il peut enfin s'approprier. Elle lui est venue, les retrouvailles saccagées par cette autre entité. Par la créature qui s'est emparé de cet autre qu'il était persuadé de pouvoir apaiser – il y croyait, Oliver, en l'idée de pouvoir ne serait-ce que le sauver. Le sauver de lui-même avant que l'enfer ne l'embrasse, avant que ce venin n'ait à se propager. Oppressé par l'hypothèse évidente qui s'est immiscée, qui condamne alors la sérénité dont il souhaitait profiter. Il devait vivre, respirer. Il devait pouvoir s'offrir une once de normalité, mais là encore cette opportunité est gâchée. Elle s'était approchée, pourtant – elle lui revenait. Elle s'était approchée, prompte au final à une dernière fois lui échapper. Il maudit ce faux frère, cet autre qui s'est égaré. Il maudit la pénitence qui lui incombe, ces tourments qui persistent à creuser sa tombe. « Two years is way too long for what we had. Or could have had... Raison qu'il ne peut nier, et pourtant lui s'était fait à l'idée qu'elle pourrait, à cet instant précis, être à même de le sauver. Comment le pouvait-elle, en vérité, puisque rien n'avait été partagé ? Puisque ce fardeau est resté sien malgré les prémices d'une idylle qu'elle a choisi de déchirer. Deux années à ressasser cette magnificence dont on l'avait amputé. Deux années, quelques mois en vérité puisque l'autre, en ces temps, a également pu régner. It wasn't worth the pain. » Le glas, vers l'horizon obstrué, semble enfin pouvoir tonner.

Sous la poitrine, enfin, le palpitant semble se nécroser.

Il avait tant espéré, cet instant. Il l'avait rêvé, une dernière fois il y a huit ans – avant que les murs n'enferment jusqu'aux projets les plus banals, les plus quotidiens. Avant que la froideur des locaux ne prenne au piège les deux consciences emmêlées. Avant que la folie n'ait à guetter, à se distiller jusqu'à tout recouvrir des vestiges du passé. Il y a huit ans, avant que l'espoir d'exister ne soit réduit à néant sous la médicalisation imposée. Drogués qu'ils étaient, pour possiblement rayer la déformation de l'esprit et offrir un soupçon de réalité à l'un des deux êtres concernés. Il hésite, le regard relevé. Il hésite, ose cet ultime pas jusqu'à finalement s'en raviser. Il en devient effroyable, cette espèce de silence instauré. Il assourdit par cette absence de tout, cette paradoxale cacophonie. « Ye're wrong. Il a empoigné cette once de courage, cette étrange et misérable bravoure tout juste née. Il se risque à faire gronder le timbre qui peine à articuler, il y a ces craintes qui s'agitent pour tout surplomber. Cette peur latente qui menace de s'abattre sur les épaules déjà exténuées. It was worth it 'cause I loved what we had back then. » Pathétique, la carrure moindre qui refuse d'avoir à trop user d'une assurance qui n'est pas sienne – pas en cet instant volé, déformé par l'absent qui s'est empressé de couper le maigre fil qui luttait pour sa prospérité. « Ye were the first one to make me feel really... alive. Like if I could have been someone, like if I could have been whole just once. » Parce qu'elle avait été l'une des premières à le nommer, à ne pas l'ignorer. Parce qu'elle avait été la seule, à l'époque, à voir cette autre facette que ce corps déchiré pouvait avoir à proposer. Parce que le savoir ne lui était pas donné, en vérité, sur tout ce qu'il pouvait avoir à cacher. Pathologie trop étudiée, trop décortiquée – au point d'avoir ruiné bien des buts qu'il s'était octroyé. Elle avait été la première à lui donner vie, Keira – avant que son départ et ses propres recherches ne lui rappellent qu'il ne peut pleinement y prétendre comme il n'est potentiellement qu'inventé. Matérialisation déformée d'un esprit aux séquelles profondément enfoncées. « Ye won't understand a thing I'll say and that's ok, but ye have to let me try. Can ye ? » Les mains qu'il a levé, cette fois – les phalanges qui trahissent malgré lui ces tremblements indomptés. Là, il ose ce dernier pas – celui qu'il s'était refusé. Là, il tente une dernière avancée vers le fantôme d'antan que les années ne semblent pourtant pas avoir impacté. Dans ce regard croisé, il y retrouve cette même fougue, cette même énergie qui parvenait alors en ces temps à le captiver. Outre les noirceurs qui s'y sont ajoutés, outre ces maux qu'il semble raviver. Il y a ces similitudes qui lui donnent la force d'essayer. « Please... »                 





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pull me from the dark
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Keira Thompson
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
cicatrices : 213
crédits : Avatar: mercure retrograde; Signature: Astra

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▬ Sam 24 Juin - 17:21 ▬

Remember the peace, remember the past
Dans un soupir tenant plus au vent qu'au souffle, la nuée tépide, le voile diffus, l'éphémère anonymat. Clémence de l'hiver venue s'immiscer, nébulosité fantomatique arrachée aux poumons transis de froid. Transis de désarroi. « You... don't make any sense. What's happening to you... » Dans ce soupir tenant plus au vent qu'au souffle voudrait-elle tant s'échapper en brume, l'exilée des terres passées, cherche-t-elle à soustraire la face cachée de ses faiblesses fragilisées au jour de celui revenu la hanter. Volutes évanescentes d'un brouillard derrière lequel se réfugie la courbe trouble des lippes silencées, s'estompent les traits accablés d'un visage à l'indolence chapardée, il y a cette lourdeur ce soir à laquelle même l'air semble vouloir succomber. Cette pesanteur qui enlise, envase l'âme alors que, dans un soupir tenant plus au vent qu'au souffle, s'épanchent sur l'écueil de l'échine les vagues remembrances évoquées. Se dépose en érosive rosée les paroles, les mémoires. Les confessions osées. Écume des jours perdus, moirées des jadis dans l'Eunoé, l'instant est aux effluves anciennes, amères, familières, d'une rive à l'abandon où s'impriment les pas derrière soi laissés.

I loved what we had back then.

Comme un écho. Douloureux. Comme une invocation. Nostalgique. De tout ce qui fut, n'est plus. « What we had back then... » Murmure. Évocation. L'havre. La grève préservée de la houle. Protégée du monde. Délaissée du reste. Le refuge qu'elle ne peut prétendre n'avoir jamais trouvé en lui, pour ce qu'ils avaient partagé, bien qu'abstrait, non-dit, n'en demeurait pas moins réel. Il a toujours eu cet effet dépaysant, l'Oliver de l'époque resurgi. Loin de l'Irlande répugnée. Plus loin encore de Détroit et sa chancissure dans laquelle l'on croirait s'étouffer. Cet effet de paix en temps de guerre perpétuelle. Cette quiétude tant recherchée que l'être, tristement, ne saurait accorder avec ses démons, conjuguer avec ses tares, si bien qu'elle préféra encore s'en détourner. Pourtant, il y a lui aussi. L'autre. Cet Oliver d'hier jetant l'ombre sur le tableau lénifiant d'un homme que tu croyais connaître. Il y a ces boisés menaçants, ces ronces dont le poison peine encore à se dissiper. Cette mer noire à perte de vue, à perte de foi, ne pouvant s'oublier. Les mots se drapent d'une sincérité, d'une douceur lui étant est sienne, mais le mal est tel qu'il incite la svelte à cette retraite difficilement réfrénée, cette distance entre eux deux que l'impulsivité, sulfureuse, laisse imprudemment s'effioler. Immobile, l'Italienne. Suspendue dans le temps, aux lèvres de concert avec ces phalanges aux soubresauts remarqués. Parce qu'elle veut savoir. Que tu veux savoir. Découvrir ce que recèle cette bouteille jetée dans un dernier élan avant le grand naufrage, quitte à s'en chapeler la pulpe de ses tessons émoussés. Tu le veux, ne le voulant terriblement pas à la fois. Tu le veux, que la main, finalement, se pose sur ce poignet pour mettre un terme à cette bataille qu'il semble durement livrer. « Don't. » Ils se rencontrent à mi-chemin, ces regards opposés. L'azur et les dunes. Le littoral de deux mondes qui ne sauraient s'appartenir, mais qui laissent songer à ce qu'ils pourraient bien avoir à se dire. « Whatever it is you want to tell me, what would it change? That girl you imagine having in front of you... that person you believed I was, you believe I still am, it... ain't me. You told me none of what we had ever existed. Now, you clung to the illusion that it was genuine, but truth is... If you really knew me, none of this would ever have been. If you knew, you wouldn't be here. So, it's okay. Coming to see you was a mistake. Just... hate me already. For both of us... » Closes, ces paupières qui se refusent à dépeindre la scène. Closes, pour ne pas se laisser convaincre. Closes, mais pas pour longtemps, tandis qu'à nouveau tu t'y risques. « What could you possibly have to say anyway... »

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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
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Eamonn O'More
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▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : midtown, dans la demeure familiale qui lui revenait de droit. elle semble encore appartenir au passé, les meubles n'ont pas changé et il ne règne en ces lieux qu'une atmosphère lugubre et oppressante. ne gouverne entre ces murs qu'un effroyable silence.
ombres et névroses : souffre d'un dédoublement de la personnalité, l'autre dont le nom est oliver. maniaque, peut-être trop. il n'accordera d'attention qu'à ceux qui tiendront son regard, réclamera cela si les prunelles osent dévier. tatouage de son appartenance aux black crows sur l'avant-bras - seule marque d'encre sur l'épiderme. derrière les frontières de glace que sont devenus ses traits, il masque une très profonde hypersensibilité - une tare, selon lui, qu'il essaie de réprimer par un complexe divin exacerbé.
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▬ Ven 14 Juil - 19:56 ▬



remember the peace,
remember the past
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Bataille, vortex incessant. Bataille, les armes qui se confrontent, qui se lèvent, s'abaissent, finalement plus menaçantes qu'elles ne l'étaient. Il bataille contre lui-même, Oliver, contre ce qu'il sait reposer dans les tréfonds de son être ; plus présent qu'il ne l'est réellement quand l'ombre des nuits en vient à s'imposer. Bataille, parce qu'il aurait tant à dire qu'elle ne comprendrait pas malgré ses volontés, malgré tous ces efforts prêts à être osés. Et les pulpeuses ont tremblé, l'âme encaissant les regards mauvais, intrigués mais méprisants quant à ce qu'il ignore, quant à ce qu'il n'a pas eu la chance de contrôler. Il nage en pleine eau trouble, il survit en pleines ténèbres. Il essaie, mais le timbre est tranchant qui s'impose sans qu'il ne puisse y parer. Don't. L'occasion qu'on ne lui laisse pas, la vérité qu'il est prêt à compter comme il croit désormais comprendre ce retrait commencé. Un autre spectre, les traits similaires. Les mêmes lèvres, la langue pourtant tranchante sous les syllabes dans lesquelles il ne se reconnaît pas. Parce qu'elle se dévoile, parce qu'elle énonce les faits. Parce qu'elle tente de fracasser les souvenirs qu'il en a gardé, parce qu'il refuse d'entendre qu'il soit à l'origine de ce qui lui a été craché. Plus accentués, ces tremblements incontrôlés. Plus amplifiés comme la peur en vient à s'immiscer. Tenace et vorace, fière et droite. Elle lancine dans les chairs jusqu'à tout surplomber, tout hormis ce néant qu'il ne tient pas à déranger. Lumière à laquelle il doit se raccrocher pour ne pas laisser le démon endormi s'éveiller. Elle nomme une erreur, elle quémande la haine qu'il n'a jamais su insuffler. Elle s'égare dans ce qu'elle croit pouvoir affirmer quand la vérité se trouve là, à portée. Derrière les pulpeuses closes, derrière les souffles défaits. Il a tiqué, maudit en silence cet autre qu'il craint de révéler. Et pourtant, c'est l'instinct égoïste qui en vient à se manifester. Ce sont les sentiments de son règne sur ce cœur molesté qui propagent leur venin sur les pensées emmêlées. « What could you possibly have to say anyway... » Une pression plus dure, plus brutale. Une pression sur le muscle battant qui manque presque de faire s'activer les labiales. Le regard baissé, la honte sur les traits qui en vient à suinter. Il a tant à dire, mais terreur a la voix perçante qui serpente dans les songes confus et fissurés.

Bataille. Bataille fait rage.
Bataille. Guerre proclamée.
Le front acculé des âmes opposées.
La paix en éclaircie alors, la paix en triste mirage.

Les rêves étaient différents, plus réconfortants. Les rêves étaient clairs, lumineux – salvateur pour l'homme qui s'égare depuis des années. Il sombrait, voyait en ces traits du passé un lien auquel s'accrocher. Un pilier sur lequel se percher, rien que pour fuir les profondeurs affamées. Vanité. Les tremblements appuyés, le souffle qui semble manquer. Il a voulu s'exprimer, s'est ravisé. Pulpeuses se meuvent avant qu'il n'abandonne l'idée de pouvoir s'en approcher. Il ne réitère pas ce besoin de promesse, cette réclamation de le laisser terminer. Il ne fait que tout risquer, il ose par principe, par nécessité ; pour que ses souvenirs ne soient pas condamnés à n'être que bribes éparpillées et piétinées. Il veut encore croire en la réalité de ces instants révolus qu'il essayait de citer. « I... I think I... Well, no. I know why it doesn't make sens fer ye and I'm sorry. I'm sorry 'cause I should've told ye all of this way before. » Il bafouille, hésite. Il y a cette force intérieure qui veut le retenir, qui tente de tirer sur les forces pour le faire ployer. Une voix profondément enfouie qu'il s'imagine en train de hurler, les menaces qui grondent sur sa parcelle d'âme pour la faire se raviser. Mais il tient bon, l'azur brièvement relevé sur la demoiselle pour qui un triste sourire est concédé. « I wanted to, alright ? I just... didn't know to do it properly. That man ye obviously saw, that man who told ye all that shit... I swear to God it's wasn't me. » Il a compris, trop tard. Il a compris qui se trouvait en face d'elle, usant de ce faciès pour libérer le fiel et le venin contre la pauvre âme qui ne faisait que s'approcher. Elle est là, l'oppression sur les poumons, cette bile déchirante à la trachée comme la honte fait son office jusqu'à la conscience accablée. « I... I can explain meself, but I need ye to trust me... » Il s'y essaiera, Oliver, parce que ses paroles en l'instant ne font aucun sens, parce qu'il voudrait pouvoir faire plus quand, malgré lui, cette fissure creusée entre les deux spectres en vient presque à s'accentuer. Il voudrait, n'est pas sûr de le pouvoir. Il voudrait, la gorge serrée et obstruée, mais la décision ne lui revient pas – pas en sachant qu'un autre s'est chargé de tout calciner des espoirs et des possibilités.                  





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▬ Dim 6 Aoû - 4:34 ▬

Remember the peace, remember the past

« What do you mean, it wasn't you...?  »

Hésitation. Perdition. Frustration. Curiosité qui, à pleines dents, sourit. D'eux deux, malheureux, se moque. Rit. Carnassière. Anthropophage. Curiosité que jamais l'on ne rassasie. Décidément maudite. Mythique tonneau des Danaïdes, barrique percée, trouée, impossible à remplir, combler. Qu'importe les réponses à pleines jarres entonnées lorsque s'écoulent en flots les questions à même déversées. Cycle sans début ni fin, châtiment de l'humain à vouloir s'enquérir de plus, toujours plus, pour finalement réaliser combien il n'en connait en vérité que de moins en moins. Tout ce que l'on sait, c'est que l'on ne sait rien. Du monde. Des gens. De soi. Et bien sûr qu'elle pèse, cette curiosité. Cette vaine envie de la satisfaire, lourde de tout ce qu'il pourrait y avoir à découvrir sur ces épaules surmenées, accablante de toutes ces révélations à venir sur ce myocarde tenaillé. Elle en écrase les derniers sursauts d'opposition, incite sournoisement à la docile reddition. « Of course it was. I'm not crazy. If not you, then who?  » Tu ne voulais pas l'entendre. Désormais, tu le dois. Il y a ce besoin de comprendre. De mettre du sens dans une vie déjà suffisamment en désordre. Il y a ces souvenirs qui ne sauraient mentir. Ce tableau que les empreintes ont barbouillé. Ces marques invisibles par l'homme laissées. Loin d'être imaginés, ces yeux perçants de leur noirceur, ces lippes venimeuses de leurs dires. Non pas un rêve. Ni bon, ni mauvais. Ils étaient siens, véritablement siens, ces traits aux ombres fusains obscurcis par l'indifférence, celle que tu ne retrouves plus mais qui, tu le jures, ce jour-là, fut. La certitude te tire au ventre. Et pourtant, le doute. Agaçant. Plombant. « And what is it exactly, that thing you should have told me long ago? » Question posée. « How could any of this possibly have a logical explanation? » Superposée. Sans donner l'opportunité de s'interposer. Prompte, cassante presque, l'Italienne par la confusion ballotée. Sans réaliser la maladresse avec laquelle tu en viens inconsciemment à l'acculer. Tandis que le ton se raffermit, que les sourcils se froncent au-dessus de ce regard durci. Fourvoyée, finalement, à toi-même chercher les réponses plutôt qu'à simplement t'arrêter pour les écouter. « You better not use that ridiculous excuse of an evil twin, Oliver O'More, or I... »

I'll hate you. Hate you for making me believe such stupidity that easily.

Pause. Suspens.
Des lèvres. Du temps.

Tremblements. Subtils. Évidents. Déstabilisants, qu'ils viennent à peine d'être remarqués après si longtemps. Ils te font soudainement violence, ces séismes d'une vulnérabilité jusqu'alors ignorée. Ils chambranlent les piliers fissurés de ton acharnement empoisonné. Te remontent à la surface, te ramènent à l'instant présent. Parce que tu le voyais sans le voir, en fait, Oliver. Tout comme son sourire navré. Ou ce regard affligé. Aveuglée par l'amertume, sinon ta propre fragilité, incapable de discerner cette tristesse exacerbée. Seulement cet autre. Seulement cet étranger. Les cils scindent ces images que le coeur se poigne à confronter. Palpable, le malaise qui, lentement, en vient à s'installer. Bouleversant, aussi, pour une âme qui ne veut pas - ne sait pas - comment verser dans la sensibilité. « I... I trust you. » Confiance que tu n'accordes plus, que tu ne croyais plus avoir à offrir. Que tu trouves malgré tout la force de rassembler pour mettre entre ses mains épuisées. « And I'll listen. Till the end. I promise... It's the least I can do. » Échappés, ces mots. Dans un murmure, un souffle coupé. Comme une confession durement avouée. Un aveu que tu espères sincèrement, ne pas regretter. « So tell me. Everything. »

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▬ Lun 21 Aoû - 21:14 ▬



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Une brise légère, une caresse éphémère. Une brise sur les chairs, glaciale attention de nouveaux enfers. Une brise d'entre les lippes, les notes qui résonnent et mènent les piliers à trembler. Défait de sa prestance, d'une détermination qui vole en éclat sous les astres argentés. Une brise légère, et sous les côtes ce rythme délétère. Il s'écrase peu à peu, l'homme qui ne sait plus comment avancer. Il y a ces doutes qui pèsent, ces craintes qui se répètent. Une spirale, des rouages qui continuent de tinter. Acteur de son propre malheur, voué à s'effacer – à s'enterrer. Voué à laisser cette infime place à celui qui cherche à tant gouverner. Cruauté à satisfaire, l'appétit qu'il n'a pas su apaiser. Le lien à la réalité s'est rompu depuis longtemps, Eamonn est perdu et lui subsiste parce qu'il lutte dans un espoir vain et fou. L'envie de vivre, prospérer – prétendre à ce qu'il s'est toujours refusé. Le serpent se mord la queue, l'animal subit sa propre cécité. Chien blessé. Le souffle est court et la culpabilité pèse, la honte et la peur avec elle. Le souffle est court, le sourire brisé. Les lippes se tordent de ce rictus malmené ; question tombe qu'il appréhendait, mais sous laquelle il en vient à suffoquer. Les mots sont là, mélodie corrompue de cette effroyable réalité. Il aurait dû lui dire, la tenir éloignée. Il aurait dû lui dire, s'en détacher, retourner à son errance, à ces faux semblants et ses regrets. Il aurait dû, et la souffrance de cette étrange soirée n'est qu'un acte de cette pénitence qu'il se doit d'essuyer. Il aurait dû, mais le passé n'est plus sien – déjà marqué des cicatrices que ses secrets y creusaient. Il tremble, Oliver. Il tremble à ne plus savoir comment respirer. Les mots claquent, les mots stagnent – venin infect sur la conscience qui menace de céder. Les soupirs sont brefs et infectés, empoisonnés aux terreurs qu'il ne parvient pas à ravaler. Craintif, l'homme qui n'a pas bougé. Craintif, celui qui écoute cette incompréhension – les séquelles de ses propres mots, de ses propres faits. Elle dérive, magnificence qu'aucune ombre n'a su tâcher. Elle chavire dans cet océan aux mille doutes, aux mille silences. Épave sans clarté que les rives refusent de laisser s'approcher. Il est la tempête qui dévaste la sérénité qu'elle aurait dû s'approprier. Il est cet orage qui gronde jusqu'à surplomber les murmures épuisés. Les traits se sont abaissés, le sourire s'est fané. Supposition qu'elle termine par inscrire en cet instant volé. Non pas un double, mais un parasite qui dans ses propres chairs continue de grandir pour définitivement le ronger. Non pas un double, le tableau est plus triste, moins cliché. Plus douloureux pour celui qui peine d'ordinaire à exister, mais qui pour elle parvient une fois de plus à respirer. Parce qu'elle l'a nommé. Lui. Oliver O'More, non pas le monstre que les profondeurs ont recraché. Elle l'a nommé et le cœur s'est emballé, prêt à imploser. Une braise incandescence s'y pose pour pleinement se calciner. Cendres. Flammes levées. Cendres sur les sentiers obscurcis. Flammes dans l'horizon jusqu'alors caché.

Le temps arrêté, une seconde volée à l'éternité.
Un souffle échangé.
Un regard concédé.
Une prière silencieuse malgré les mots prononcés.

La confiance accordée, cette attention donnée. Le feu se propage, terrasse les landes secrètes et les falaises de tranquillité. Il n'est plus en sécurité, Oliver, il ne l'a jamais été. La confiance accordée, l'écoute qu'elle accepte de lui porter ; mais les lèvres sont scellées, la bile installée en obstacle à la trachée serrée. Qu'il lui dise tout, qu'il se déleste du poids qui persiste à l'accabler. Qu'il lui dise tout, l'envie est là que les laisses s'amusent à faire reculer. Il s'est redressé, soufflant cette perdition amplifiée. Il ne sait pas, ne sait plus – où se cache les vérités, quels sont les mensonges dont il se persuadait. Était-il là le premier ? Il se souvient des maux, des vices, des plaies immatérielles qui se dessinaient sur ces fragments d'âme partagés. Il se souvient des scènes, des tristes tableaux de cette demeure nécrosée. La pourriture en tapisserie et l'infection en venin au dîner. Les caresses infectes sur la peau fragilisée, les cris étouffés. Puis les rires qu'elle provoquait, son prénom plutôt que l'autre avec lequel certains ont à l'appeler. Ce havre de paix où il n'avait pas à prétendre, seulement à s'élever. Les phalanges tremblent, le cœur s'est déchiré. « I... » Sanglot ravalé, une larme pour perler. Le temps reprend sa course, les alentours ne se sont pas effacés. Une brise légère, une caresse éphémère. Une brise sur les chairs, comme un baiser pour contrer l'ascension des enfers. « I will. » Il le fera. « I promise. » Une promesse, l'honneur qui ne pourra s'en détourner. Parce qu'il s'attarde sur ce regard qu'il craignait d'affronter, parce qu'il ne peut que s'y perdre – y décelant cet espoir pour lequel il tient tant à batailler. Guerre sans merci qu'il accepte de livrer ; parce qu'elle représente tout ce qu'il ne sera jamais. Force et lumière mêlées ; il n'est que fantôme prêt à céder. « Not here, not now, but I will. Ye just have to... let me find how to do it properly. I owe ye that... I owe ye. » Le reste n'est plus que murmure comme il ose s'approcher, la paume tremblante longe la joue sur laquelle elle ne se risque pas à s'apposer. Il n'a fait que suivre l'instinct, cet étrange besoin rappelé. Le temps arrêté, une seconde volée. Une promesse d'éternité qui ne pourra pourtant jamais être empoignée. « I should have... ; l'amorce, les excuses prêtes à être réciter. L'amorce avortée, phrase se noie dans le néant auquel il condamne tout ce que l'endocarde aurait à clamer. I've to go. » Vulnérable, fébrile. La conscience fissurée, stabilité en perdition sous les chairs anémiées. La fuite pour essayer de respirer, la fuite pour se retrouver. La fuite pour que le temps offre ses bienfaits à ce qu'il aura un jour à lui confier. La vérité. L'arme pour mettre fin à cette triste existence saccagée.                   





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pull me from the dark
❝ Your secrets keep you sick, your lies keep you alive, snake eyes every single time you roll with crooked dice. i felt the darkness as it tried to pull me down, the kind of dark that haunts a hundred-year-old house. i wrestle with my thoughts, i shook the hand of doubt. running from my past, i'm praying "feet, don't fail me now."
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