sanctuaire : Southwest, avec le reste du nid. Nuages ombragés, quartier délabré, envolée de corbeaux enragés.
ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
Informations jalousement gardées dans le but de manipuler ces rendez-vous à l'arraché. Pour croiser la route de l'italienne bafouée, tu n'as pas d'autres choix que de lui donner un os à ronger. Rituel qui t'assure ta liberté, mais qui aujourd'hui tend à évoluer pour t'emmener dans des contrées que t'as pas envie d'arpenter. La main sur le volant, l'autre en train de chercher la chanson qui daignera garder ton intérêt, tu ne vois pas tout de suite la liste des appels manqués. En direction du cimetière, tu zigzagues au cœur d'un trafic dense, avec l'insolence des pilotes habiles et trop pressés. La vérité, c'est que tu connais tellement cette ville que tu pourrais presque conduire les yeux fermés. Chaque ruelle t'est familière, chaque rue porte un nom que tu n'as jamais oublié. Tu as grandi en Detroit, comme Detroit a grandi en toi. Freiné dans ta course par un feu rouge, tu finis par voir le nom de celle qui cherche désespérément à t'appeler. « Hey Thompson, j'arrive dans cinq minutes. » Quoi ? Comment ça reporter ? Les sourcils froncés cherche une réponse qu'elle ne daigne pas te donner. « C'est quand même pas cette histoire de comment j'ai obtenu mon info, pas vrai ? » Non, c'est pas ça, c'est différent. Ce n'est pas de la rancune, de la jalousie ou de la provocation. Il y a quelque chose d'inhabituel qui traîne dans le fond de sa voix, de l'inédit qui fait naître en toi une inquiétude instantanée. Le silence s'impose avant que tu ne te décides à prendre les choses en mains. Non, elle ne te mentira pas, vous avez toujours été au-dessus de ça. Malgré toutes les saloperies que vous vous êtes infligées, jamais vous n'avez osé jouer la carte du mensonge. « Il se passe quoi ? » Tu le sais, tu le sens. Il y a cette fébrilité qui frappe. Des deux côtés. Forte. Imprévisible. Et qui s'accentue quand tu comprends que quelque chose ne tourne définitivement pas rond. « T'es où ? Joue pas à ça avec moi Thompson, dis-moi tout de suite ce qui se passe. »
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irish blood ☩
We're all killers. We've all killed parts of ourselves to survive. We've all got blood on our hands. Something somewhere had to die so we could stay alive.
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
L'inquiétude qui tempête. L'inquiétude en vagues et en questions. En violentes bourrasques de points d'interrogation. Incompréhension devenue agitation. Agitation devenue instigateur de rébellion. La voix de Lorcan en larsen contre le polystyrène, le casque de moto devenu bocal noyé de ses mots. Des sursauts que tu ne captes pas vraiment, un pêle-mêle de syllabes et de consones dont tu ne délies le sens qu'à moitié et à retardement. « Quoi? Non! Enfin, bien sûr que si. En partie. » L'honnêteté qui se permet. Arrêt. À gauche, encore à gauche, à gauche à jamais. Le trottoir est bravé, l'engin ondule en double-voie, déborde sur la ligne d'arrêt d'un feu dressé face à toi. Manoeuvres dangereuses se valant une pluie injures et des remarques des conducteurs outrés, mais toujours pas la liberté dans cette chasse à l'homme révélée. « Rien que je ne sois pas déjà en mesure de gérer moi-même. »
Mais il insiste, Lorcan. Il persiste que la tâche s'avère d'autant plus ardue. Que les risques sont de plus en plus grands, que l'Italienne se voit de plus en plus résolue. « T'as bientôt fini avec toutes tes questions? » Le trafic dans lequel tu te faufiles, le code de signalisation auquel tu te défiles. Distraite n'étant plus le terme avec cette corneille qui te réclame sans cesse. « Rebrousse chemin. C'est ton agente d'assignation qui te l'exige. Alors arrête de faire ton borné et rentre simplement chez toi. La situation est sous contrô... » Jusqu'à ce que les trompettes de l'apocalypse ne retentissent. Qu'un, deux, trois klaxons de peur ne t'avertissent. La moto qui glisse, manque de renverser à l'intersection d'une lumière bravée. Le capot qui frôle la jambe crispée. « Je... » L'instinct qui oblige le moteur à détaler. La route que tu reprends alors que tu aurais pu y rester. « Je suis suivie. »
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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
sanctuaire : Southwest, avec le reste du nid. Nuages ombragés, quartier délabré, envolée de corbeaux enragés.
ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
Désarçonné par la franche honnêteté. Elle s'ouvre plus ouvertement que dans ses habitudes, Thompson. Comportement qui ne fait que renforcer ce sentiment d'urgence et d'étrange étrangeté. Comme un univers parallèle où plus rien ne serait pareil, plus rien comme avant. Est-ce que c'est la peur qui la tient aussi férocement par la jugulaire ? Peur contagieuse, car tu ne te souviens pas de l'avoir déjà vue dans un quelconque état de détresse. « Avec tout le respect que je dois à mon agent d'assignation, je t'emmerde. » Elle ne te fera pas le coup de l'autorité et des protocoles. Ce n'est pas une relation professionnelle qui vous unit, c'est bien plus que ça, et c'est assez profond pour que tu te sentes préoccupé par la scène qui se joue à l'autre bout du fil. Tu entends les klaxons avertir ton interlocutrice imprudente, et sans difficulté aucune tu devines les slalomes de sa moto sur le bitume de Detroit. Sans attendre qu'elle ne daigne enfin te répondre, tu fais demi-tour brutalement pour tenter de la trouver sur la route avant qu'elle ne se tue. Elle et son obstination. « Suivie ? Putain. » Crainte confirmée. Peur accentuée. Cette enfoirée a une liste d'ennemis aussi longue que le bras, impossible de deviner qui a décidé de passer à l'acte. Car oui, il ne fait aucun doute que quelqu'un cherche à l'atteindre, coûte que coûte. Tu réfléchis, tu observes ces quartiers alentours. Ces coins et recoins que tu connais si bien. Inutile de chercher à comprendre ce qui est en train de se passer, d'abord, tu veux la mettre en sécurité. « Ecoute-moi bien, tu vas te rendre exactement où je te dis d'aller. » Tu le sais, elle connaît la ville aussi bien que toi. Elle a grandi ici, plus de secrets ne lui sont gardés dans cette ville gangrenée. « Environ un kilomètre avant l'entrée du cimetière, sur la droite, y a une longue allée qui mène à un cul-de-sac. On se retrouve là-bas. » Tu arriveras avant elle, et c'est le but. Peu importe de qui il s'agit dans cette voiture, tu les attendra dans l'ombre pour en finir. « T'as compris ? On se rejoint, et on règle ça ensemble. »Ensemble.
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sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
« Ensemble? » Dérapage. Déroute. Les échappées, les dangers, qui ainsi se bousculent la priorité coûte que coûte. « Parce qu'il existe ce on, maintenant? Pointe sur l'albâtre posée, la plume qui n'attend qu'un geste pour signer l'arrêt de mort titillé. Ne fais pas l'erreur de te donner plus d'importance que tu n'en as vraiment. Écho du fer croisé, des plaies il n'y a pas si longtemps creusées. « Depuis quand? » Le macadam noircit sous les roues affolées, ses crissements arrachés implorent les pensées de ne point s'écarter des veines urbaines remontées. Tant laissé en suspension sur le pavé, tant tombé qu'il serait tentant de ralentir pour ne serait-ce que se retourner. Inhabituelle, cette aide offerte, cette collusion qu'on voudrait combattre par simple réflexe. L'orgueil qui se mêle à la fébrilité, opposés ne sachant ce qui devrait l'emporter. Si là n'était qu'une question d'ego. De fierté. Si là ne se dissimulait pas aussi une tout autre raison d'ainsi s'entêter. « Et pour quoi faire? Te mettre en danger? Tu me prends pour quel genre de flic? » Éventualité pour laquelle il n'existera aucun pardon, aucun repentir. L'interrogatoire renversé pour calmer cette nervosité, éteindre les feux, éviter le pire. Et puis. « L'autorité, c'est pas mon forte. » Confiance ou désespérance qui justifie alors ces indications que tu te convaincs de suivre à contre gré? Assurément confiance. Pour ce que tu ne saurais plus sacrifier, qu'importe les prétentions ou les négations conditionnées.
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Mot qui s'envole sans que tu ne parviennes à le rattraper. Ou que tu réalises non seulement qu'il s'était échappé avant qu'elle ne te le fasse remarquer. Ensemble. Parce que c'est évident. Parce que ça fait parfaitement sens. La rancœur s'immisce parmi l'angoisse, inattendue mais palpable. Souvenirs d'une discussion douloureuse, qui a laissé des traces sur un palpitant aux maux mal soignés. « Depuis toujours. » Vérité sans filtre parce que ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour parler de sujets aussi compliqués. Tu pourrais t'excuser pour tout ce que tu lui as dit lors de cette conversation, mais tu le feras plus tard, quand tu ne seras pas en train d'essayer de lui sauver la vie. Ce qui ne t'empêche pas d'être parfaitement honnête, comme pour lui donner une raison de se battre. Votre relation est houleuse, terriblement bancale, mais le lien demeure et ne se brise pas. « Mais c'est une discussion qu'on aura plus tard, quand tu seras hors de danger. » Agent d'assignation. Flic. Ce soir tu n'as pas envie que tout s'arrête à ça, malgré son obstination à t'y obliger. « J'en ai rien à foutre du genre de flic que t'es, Thompson. Il n'est pas question de ça là maintenant. Je veux juste t'aider et qu'on sorte tous les deux indemnes de cette histoire. Alors arrête d'être aussi bornée et fais-moi confiance ! » Te faire confiance, exercice difficile que tu lui demandes, t'en as conscience. « Me demande pas de partir et de te laisser gérer ça toute seule. Je peux pas, okay ? » Peu importe les raisons derrière cette décision, tu ne changeras pas d'avis et tu la trouveras quoi qu'il arrive. Vous vous trouverez, comme toujours
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ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
Une discussion que vous aurez plus tard. Une discussion à laquelle ni l'un ni l'autre ne serez préparés. Une discussion que vous éviterez. Que vous ne finirez guère par avoir. Comme la peste, que vous fuirez, comme tout le reste de ces signes pourtant flagrants, que vous ignorerez. Le fil tremble que les genoux fléchissent pour ne pas sombrer. Funambules invétérés, funambules qui, cette fois, craignent les profondeurs qu'elles ont si longtemps courtisées. Un regard vers le vide jeté, un regard vers les vérités stalactites dans ce monde aux dessus dessous inversés. Aux hauts et aux bas permutés. Un monde tel qu'il serait si un jour la vie en venait à déchirer la page sur laquelle s'écrit votre récit compliqué; Vide. De sens. D'intérêt. Vide de tout ce qu'il pourrait y avoir à espérer. Baume sur des blessures que tu jures ne pas porter, pourtant il y a cette onde mystérieuse qui vibre avec ce myocarde éreinté. Il y a cette accalmie en pleine appréhension qu'il vient instiller. Alors le regard vers le rétroviseur qui ne porte plus le même fardeau. Alors les pensées qui semblent s'être calmées.
« ...À un kilomètre du cimetière. L'allée à droite. Compris. »
Et encore une fois, la vie qui se chargera de vous réunir contre vents et marées.
End of call
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ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
Le téléphone qui jongle entre les doigts, en quête dans la mémoire malmenée par la weed d'une information qui pourrait te permettre de l'appeler. De lui donner rendez-vous pour partager avec elle ce qui serait susceptible de l'aider dans ses enquêtes. Mais c'est au néant que tu te confrontes. Au désespoir de l'épuisement du stock. La faute à une ceinture de chasteté qui a été apposée. Les prostituées n'ont plus rien à vendre puisque tu as éradiqué ta propre présence de leurs nuits tarifées. Aucune envie. Aucun besoin. Voilà la conséquence de l'abstinence qui se fait ressentir. Qui frappe en traître alors que tu fais amende honorable. Dommage collatéral qui te touche en premier. T'as aucune excuse. Aucune façon de la traîner jusqu'à toi. « Et merde. » Ou presque. Il te reste cette idée qui te trotte dans la tête depuis des jours. Tu composes ce numéro que tu connais par cœur. Les tonalités sont une torture, elles le sont toujours. Jusqu'à ce que tu entendes enfin sa voix. « Hey Thompson, tu fais quoi demain soir ? » T'as longuement hésité. T'as pesé le pour et le contre. Mais finalement, t'as opté pour cette prise de risque qui pourrait te revenir comme un boomerang en pleine gueule. Demain, tu te bats au fightclub. Comme souvent. Comme toujours. Pour occuper tes soirées. Pour canaliser la colère. Pour laisser aller les émotions que tu muselles. « T'es libre ? » Et tu veux qu'elle soit là. Parmi les corbeaux. Imposer sa présence, leur faire passer un message. Parce que c'est important pour toi. Ou parce qu'elle est importante pour toi.
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ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
Les pieds buttent contre le béton. Grimpent et dévalent les pentes des trottoirs, cadence calée au rythme des percussions. Adrénaline. Endorphines. L'hypothalamus et l'hypohyse en émoi. L'Exorcisme est manifeste sur le front, lourd sur les poumons.
I am not here for revenge I did not come to make amends Not here to repent for my sins I just came here to win I just came here to end I just came here to fight
Eight Mile défile devant tes yeux sans même que tu en retiennes les formes ou les contours, l'esprit ailleurs, les sens absorbés par ta toute dernière trouvaille musicale qui résonne en boucle contre tes tympans. Torture infligée, choc de longue haleine encaissé. Tu cours, comme t'as longtemps courru pour semer tes démons avant de réaliser qu'ils avaient une bien meilleure stamina que toi. Maintenant, vous joggez côte à côte.
Show you everything you said I couldn't be I became overnight This for the blood, this is for the tears Two walked in, but only one of us is walking out of here toni-
Feu rouge. Sonnerie. Sans regarder qui, tu décroches d'un clic. La voix à l'autre bout du fil qui t'arrache une moquerie sous la forme d'un sourire. « Regardez qui voilà. » Pantelante, le timbre entrecoupé par des souffles étriqués, tu traverses en dépit de l'autorité à la façon dont tu t'enfonces dans cette conversation malgré ton gut tiraillé. « Demain? Ouais, rien. » Mais. Il faut bien que tu fasses ta garce avant qu'il prenne un peu trop la confiance dans sa lancée. « Ce qui veut pas dire que j'suis libre. Tu sais que j'date pas mes indics, right?» L'insinuation, le sous-entendu puisqu'on ne pourrait concevoir qu'il veuille te voir en dehors de cette entente à respecter. Lâcheté, d'un côté, de refuser ainsi d'imaginer une telle possibilité. Tu tournes sur ta gauche et esquisse de justesse une clique éméchée. Le bonheur des soirs dans cette banlieue défavorisée. « N'empêche, tu tombes franchement à pic avec tes infos. Mon supérieur me talonne depuis des jours pour avoir du nouveau. Il commence à traîner la gueule d'un mal baisé. » Pression qu'on te met de forcer la collaboration d'un indic qu'ils ont l'impression de voir glisser entre leurs doigts. Depuis quelques temps, depuis un certain temps précisément. Les infos en quantité limitée, de moins en moins restockées. « J'espère que ton coup de rein a rapporté du bon. Autrement ça finira par être entre les siens que tu devras te caler. »
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T'aimes pas cette fébrilité qui ne manque pas de jaillir quand vient l'heure de faire ta proposition. Il n'y a aucune froideur dans le son de sa voix, mais l'enfoirée, comme à son habitude, provoque et tire des ficelles qui font toujours mouche. « Ah, vraiment ? » Elle ne sort pas avec ses indics, hein ? Tu ignores volontairement la pluralité de sa phrase ou le sous-entendu que la règle ne s'applique pas pour ceux des autres, refusant de marcher trop aisément dans son petit jeu. « Tu lui as dit que c'est parce que je préfère garder mes coups de rein pour toi ? » Toi aussi tu peux t'avancer sur ce terrain là, mettant pour l'instant de côté ton invitation initiale. Ce qu'elle ignore – et n'ignore peut-être plus – c'est que tes infos se font de plus en plus rares parce que tu travailles avec moins d'outils. Tu peux toujours compter sur les oreilles qui traînent dans les quartiers de la ville, mais pour ce qui est des prostituées, c'est devenu plus compliqué. « À quel point t'as besoin d'une info, Thompson ? » Voilà ton tour de prendre les rênes de la provocation, appuyant sur ce qui pourrait la faire réagir d'une façon ou d'une autre. Tu sais pas à quel jeu vous êtes en train de jouer, mais t'aimes ça. T'as toujours aimé ça avec elle, même quand votre relation était au plus bas. « Parce que la nuit ne fait que commencer, je pourrais aller frapper à quelques portes et obtenir ce dont t'as besoin pour demain. » Te savoir être en train de baiser avec d'autres femmes, quel effet ça lui ferait ? Est-ce qu'elle chercherait à t'en empêcher de façon subtile ? Ou est-ce qu'elle te laisserait aller jusqu'au bout pour essayer de te faire croire à son indifférence ?
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Les pensées sont assumées. Tout haut, sans détour. Franchise d'une vulgarité que tu lui connais bien, avances qui t'auraient autrefois laissée indifférente, sinon agacée, puisque simples piques, puisque puériles bravades et puis rien d'autre. Pourtant, les répliques sont lâchées avec la même facilité qu'elles arrachent ce grognement qu'on déguise en un expir appuyé. P'tit con. « Joue pas le mec qui se préserve pour le mariage. C'est pas moi qui dicte les règles, ni ma faute si t'as toujours besoin de t'incruster pour obtenir ce que tu veux. » Il aurait pu chercher ailleurs qu'entre des jambes aussi souvent taponnées qu'un horodateur pour remplir sa part du marché. « Et puis va t'faire foutre, aussi. » Pas que ça t'importe, pas que sa solution indigeste te donne soudainement envie d'arracher ce qui pendille autour de ton cou pour l'envoyer dans la bouche d'égoût à côté. « Mais en vrai, qu'est-ce que t'es en train de m'dire, O'Connell? Que t'as perdu l'envie de glisser dans d'autres draps? » L'oxygène te manque à force de cancaner, mais tu sacrifierais jusqu'à la dernière molécule pour l'emmerder. « Je lui en avais pas fait part, mais maintenant que je connais la raison de ta récente dysfonction, j'peux lui passer le memo. "Mon indic peut plus ramener d'info parce qu'il arrive plus à se dresser sans penser à son agente". Je suis convaincu qu'il comprendra. » Tu continues de courir les rues de Détroit, mais c'est un sentier graveleux - au sens propre, au sens figuré - que tu sembles fouler. L'escalade en quelques mots, l'escalade en quelques répliques glissantes, provocations sur lesquelles tu manques de trébucher. Perdre la main, t'éclater. Parce que tu viens de réaliser un truc qui t'amène à t'arrêter. « Attends. Si t'as pas d'info, pourquoi tu demandais pour demain..? »
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Elle manque de souffle, l'italienne, mais elle parvient toujours à en trouver quand il s'agit de te renvoyer la balle. T'aimes pas ça, la course. T'as jamais compris le principe. Est-ce que les gens courent pour se mettre en forme ou parce qu'ils cherchent à fuir quelque chose ? Mirage qu'ils n'atteindront jamais, et chaque jour ils recommencent avec le même espoir. Tu sais pas ce qu'il en est de Thompson, mais t'es prêt à parier qu'il s'agit d'un peu des deux. « Et de quoi tu te plains au juste ? Le principal c'est que ça se lève pour toi, non ? Mais te gêne surtout pas, je suis sûr qu'il a aucun soupçon sur notre relation. » Tu râles, mais en vérité sa réaction est assez satisfaisante pour t'arracher un sourire. Bien sûr que ça la ferait chier que t'ailles voguer de lit en lit ce soir. Et alors que la discussion aurait pu prendre un tournant épineux, elle ne manque pas de mettre le doigt sur ce que tu cherches inconsciemment à éviter : la raison de ton appel. « Ah oui, euh, c'est vrai. » T'es hésitant. T'es anxieux. Tu anticipes le refus. Est-ce que vous êtes non seulement assez proches pour envisager d'aller aussi loin ? « J'ai un combat demain soir, j'aimerais que tu viennes. » Voilà, c'est dit. Tu t'es jeté à l'eau avec la peur de la chute et de la brutalité de l'atterrissage. « C'est au fightclub. Tu penses que tu pourrais venir me voir ? » T'as conscience de ce que tu lui demandes. Retourner là-bas n'a rien de facile. Mais elle, est-ce qu'elle a conscience de ce que ça signifie ? De la symbolique de ton geste, et du risque que tu prends auprès des tiens ?
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Euh? Intonation grave surgie des profondeurs d’une nervosité abyssale. Libération brute en une secousse au contrechoc de l’assurance et de l’appréhension. Lorcan à l’épicentre, Lorcan dont la voix se fait proie du séisme, et toi, dont les sourcils sursautent à la traversée des ondes. Euh. Trouble, interjection. T’allais renchérir sur son obscénité lorsque l’intermission à votre chamaille, en trois lettres, s’est imposée. Croche-pied à ton propre aplomb, l’effet papillon balaie ta nonchalance comme ce qui suit dégage toute forme de répartie. Il veut que tu quoi? Tu jures avoir mal compris. « Au fightclub? Tu demandes que je vienne, moi, te voir, toi, taper sur un mec en plein cœur du Southwest? » Certes, se faire aussi cogner dessus par la même occasion, mais l’important n’y est pas. « O’Connell, t’es sérieux? » La question semble se perdre quelque part sur le relais des communications, parce le silence qui s’en suit est terriblement long, interminable. Pendant une seconde, tu penses même qu’il a raccroché sur un coup de stress, ou que les interférences ont soudainement eu raison de votre appel. Du moins, tu le penserais, si tu n’entendais pas le malaise s’exprimer en déglutissements à l’autre bout du combiné. « Carrément pas. » Blague ou sérieux de mauvais goût, qu’importe. Tu vas pas te pointer au milieu des plumes pour contempler l’étendue des dégâts d’une vie fracassée. « Non mais c’est du foutage de gueule. Je te rappelle que j’en garde pas des souvenirs extraordinaires, t'as oublié? Et puis tu m’imagines, entourée de Crows? Pourquoi j’irais là-bas? Pourquoi tu voudrais j’y aille, non seulement? »
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sanctuaire : Southwest, avec le reste du nid. Nuages ombragés, quartier délabré, envolée de corbeaux enragés.
ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
C'est quand le silence s'impose que tu réalises que t'as peut-être fait une erreur. Que tu lui demandes de passer outre vos démons beaucoup trop tôt. Beaucoup trop vite. Mais elle ne le voit pas, pas vrai ? Que tu fais ça pour que vous puissiez avancer. Dans vos vies personnelles, mais aussi dans cette relation qui foncera dans le mur si vous n’affrontez pas ce qui vous hante. Si vous ne vous délestez pas de ce qui s'accrochent fermement à vos chevilles. « C'est pas... » C'est pas une question de taper sur quelqu'un ou de gagner un combat. Non, c'est pas ça l'important, et c'est pas ça que tu veux ou espères en l'invitant demain soir. Ton souffle se coupe, pour une des rares fois dans ta vie, tu perds complètement pied, sans savoir comment retomber sur tes pattes. Pendant quelques secondes tu envisages même de changer d'avis, de lui demander d'oublier ce que tu viens de lui dire. Mais non, tu peux pas. T'en as besoin. Vous en avez besoin. Carrément pas. Le coup fait mal. Tu l'encaisses sans broncher. La laisse terminer le cheminement de ses pensées en devinant déjà la douloureuse finalité. Tu sais où tout ceci va vous mener. « Non, Keira, je n'ai pas oublié. » Et si le ton est un peu sec, ce n'est pas contre elle, c'est parce que l'accusation vient te chercher au plus profond de tes tripes, toi au sommeil toujours perturbé par ce fantôme qui ne te quitte jamais une fois la nuit tombée. Que tu vois au fond de tes nombreux verres, que tu devines dans la fumée de toutes les saloperies que tu fumes, que tu distingues même parfois à côté de toi quand tu avales des pilules qui apaisent à peine. Pourquoi ? Pourquoi vouloir qu'elle vienne ? Pour tant de raisons que t'es même pas certain de pouvoir toutes les énumérer. « Parce que je veux qu'on puisse avoir une chance. » Tu sais pas vraiment ce que t'es en train de dire ici. Oui, tu parles évidemment de vous, de cette relation qui a toujours été vouée à l'échec. Mais aussi de vous en tant que personne. Vous êtes coincés dans un passé qui refuse de vous lâcher, et t'es fatigué. Tu veux avancer. Tu veux pouvoir commencer à faire ton deuil. Alors oui c'est maladroit et ça lui paraît sûrement complètement déplacé, mais est-ce qu'il n'y a vraiment aucun sens dans ce que tu lui demandes ? « Je veux aussi qu'ils voient, qu'ils acceptent, qu'ils arrêtent. » Tes idées sont décousues, frappé par une vulnérabilité que tu t'obliges pour ton propre bien. « Et je... » Tu t'arrêtes. Puisant encore un peu dans ce que t'as toujours cherché à fuir, que t'as jamais assumé. Et c'est difficile. Tellement difficile. « Je suis terrorisé à chaque fois que je monte sur le ring. » Terrorisé par toi-même. Terrorisé par ta violence. Terrorisé de voir l'histoire se répéter. « Et je veux plus avoir peur, Keira. » Tu veux avancer. Tu veux enfin te donner les cartes qui te permettront de faire mieux. « Si t'es là, je sais que ça ira mieux. Que tout ira mieux. » Pas que sur le ring. Ce n'est pas lui demander de venir te voir te battre, c'est lui demander la première étape d'une rédemption.
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irish blood ☩
We're all killers. We've all killed parts of ourselves to survive. We've all got blood on our hands. Something somewhere had to die so we could stay alive.
sanctuaire : Maison dépitée en plein coeur du Eight Miles où il est rare d'apercevoir le deux roues, moteur coupé, sur le pavé fissuré. Modeste refuge trop souvent déserté au profit des bars délabrés ou d'une preccint d'autant plus crasse que les recoins peu recommandés du quartier.
ombres et névroses : Les yeux souvent plongés au fond d'une bouteille dans laquelle se jouent les épisodes d'une enfance dysfonctionnelle, d'une adolescence tourmentée et d'un service pour sa patrie qui a bien manqué deux fois de l'achever. Le myocarde pompe sans relâche dans ces veines anesthésiées une animosité nécrosante pour le genre masculin.
Prise de cours, prise de peur. L’Impulsivité en panique, la faiblesse en horreur. C’est pas la décrépitude ou l’odeur nauséabonde des entrepôts qui t’en dissuade, ni même les croassements des charognards que t’entends déjà strider, véhéments. T’aventurer en territoire hostile, tu l’as déjà fait sans broncher. Volontiers. Souvent. Trop souvent pour ainsi te braquer aussi brusquement. Dans l’armée, à New York, et à Détroit encore plus fréquemment. Vétérane dont on a dynamité l’effroi, saboté l’instinct de survie. Tu marches direct vers l’enfer sans vraiment savoir si cette fois sera la bonne, ou plutôt la mauvaise, et c’est toujours avec ambivalence que finalement t’en reviens. Un peu plus brisée, quoiqu’un peu plus en vie. Parce que t’aimes le danger, t’aimes la confrontation et surtout, t’appréhendes la libération qu’un jour tes emmerdes finiront par t’apporter. T’as envie de partir, mais t’as aussi envie de rester. T’aimerais trouver comme les autres de quoi t’accrocher, mais construire t’es inconcevable, et t’attacher te parait aussi ridicule qu’incompatible avec qui tu es. Alors, qu’est-ce qui justifie ton braquage aussi précipité?
C’est sa fragilité. C’est qu’il est terrorisé, et que de le savoir aussi perturbé, ça te fait réaliser que personne n’est dépourvu de vulnérabilité. Personne. Pas même toi. Pas même lui. Lorcan, c’est un connard de première. Un misogyne, un putain de tueur, un Crow. Le genre de mec qui fout tout en l’air et qui remanie les choses à sa façon. Il prend ce qu’il veut, et puis c’est tout. Sans y penser deux fois ou s’infliger d’une quelconque sentimentalité. Sinon la haine, la colère, et tout ce qui vient dans le même lot empoisonné. Lorcan, il n’est rien d’autre, ne ressent rien d’autre, parce que si tu venais à admettre qu’il éprouvait un truc, ce serait aussi admettre qu’il est, par-dessus tout le reste, humain. Qu’il est peut-être en dessous de la crasse du Southwest, quelqu’un de bien. Un mioche qu’on a endoctriné, forcé à devenir celui qu’aujourd’hui tu te complais à mépriser, un mioche qui a foiré, mais qui essaie encore de ramasser les pots cassés. Et alors, qu’est-ce qui se tiendrait encore entre toi et lui? Entre toi et la vérité? Entre ta conscience et ta culpabilité? Qu’est-ce qu’il te reste de cette haine sur laquelle tu t’appuies pour continuer d’avancer? T’antagonises, parce qu’au fond, tu refuses d’affronter la réalité. Tu dis non en réponse à cette main qu’il tend et que t’es toi-même terrifiée d’attraper. Et à quelque part, tu te détestes de refuser plus que tu ne le détestes d'avoir demandé.
« J’ai rien à faire là-bas, et tu le sais. Je peux rien faire pour toi. Rappelle-moi si t’as des infos. Entre temps, essaie de pas t’faire buter. »
Le déclic en point final sur une conversation à peine entamée. Le déclic, en synchronisme avec ce qui en toi vient de fissurer.
End of call
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On my way to damnation
Keira Thompson ☽ Some people survive chaos, and that is how they grow. Some others thrive in chaos, for this is all they know.
sanctuaire : Southwest, avec le reste du nid. Nuages ombragés, quartier délabré, envolée de corbeaux enragés.
ombres et névroses : 1m86 d'arrogance et de désinvolture, souvent les cheveux chaotiques et la barbe de trois jours. Corbeau de la tête aux pieds, dont un tatouage dans le dos qui s'étend jusqu'aux omoplates. Quelques cicatrices suite à des combats un peu trop intenses dont chaque emplacement a été oublié.
Non. Porte qui claque. Chute brutale. Le myocarde exalte. La réponse ne se fait pas attendre. Pire encore, elle est sans la moindre trace d'hésitation. Les démons t'avalent, tu sens la froideur de leurs doigts se poser sur ton âme. Marqué définitivement par le seau de ton purgatoire. Plus d'espoir. Plus d'échappatoire. Tu sais pas quoi lui dire. Le choc te terrasse. Et si il avait eu raison depuis le début ? Un homme ça n'a pas le droit d'être vulnérable. Ça n'a pas le droit de montrer ses émotions les plus fragiles. Ton père t'a appris des leçons que tu commençais à remettre doucement en question, mais Keira ne vient que tout confirmer. Les doutes s'estompent. L'équilibre n'existe plus, il ne reste que la noirceur dont tu cherchais désespérément à te débarrasser. Quel idiot. Quel idiot d'avoir voulu essayer de vous sauver. Comme cette putain de montre que tu répares et qui continue de s'arrêter. Keira et toi vous êtes pareils, destinés à rester briser, sans aucune chance de se relever. Le message est clair. Cian avait raison. Elijah avait raison. Ils avaient tous raison, sauf toi. Elle a raccroché. Elle est déjà loin. Elle s'est pas retournée. Elle est juste partie. Comme à chaque fois. Le poing s'abat contre le meuble du salon. Violemment. Assez pour entendre quelque chose craquer. Ou se briser. Mais c'est moins fort encore que la cassure dans la poitrine. Si bruyante que tu n'entends plus que ça. Un écho sans fin que tu méprises. T'as pas envie de ressentir quoi que ce soit, pas ça, et pas pour elle. Toujours en train de partir, de s'échapper, peu importe ce que tu fais pour essayer de la faire rester. Rien en toi qui ne vaille la peine. Toutes t'abandonnent, quoi que tu fasses. La pièce est renversée. Tornade de colère et de haine qui détruit tout sur son passage. T'embrasses la violence, celle qui t'a toujours accepté. La seule capable de t'apporter du réconfort. Tu frappes, tu t’abîmes les mains, Les chances de gagner pour demain qui s'amenuisent. Mais qu'importe l'issu de ce combat, tu viens déjà de goûter à la pire défaite de ta vie.
End of call
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irish blood ☩
We're all killers. We've all killed parts of ourselves to survive. We've all got blood on our hands. Something somewhere had to die so we could stay alive.
