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 Here motherfucker Russia soul – ft Vassily

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Caleb Morgan
Caleb Morgan
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : Southwest
ombres et névroses : Des cicatrices plus ou moins anciennes dont pas mal dues à des ongles acérés, quelques tatouages, un alcoolisme latent et des crises de violence dus à un syndrome de choc post-traumatique.
cicatrices : 229

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▬ Lun 13 Déc - 22:12 ▬


Here motherfucker Russia soul

@Vassily Koniachev  & Caleb Morgan

◊ ◊ ◊

En vérité, il l'avait aperçu par hasard. Il sortait d'un pub, il allait vers son pick up et il l'avait vu passer un peu plus loin, avec sa capuche, là. Le gamin russe. Il l'avait reconnu direct, malgré son intention évidente de paraître discret. Perdu, mon gars. Caleb s'était passé une main dans les cheveux et avait pesé le pour et le contre. Il l'avait toujours trouvé un peu chelou, Vassily. Pas juste à cause de son accent, mais genre, ouais, c'était un tout. Il arrivait pas bien à le cerner. Sans trop réfléchir, et parce qu'il était pas mal bourré, aussi, il monta dans sa caisse et se mis à le filer silencieusement. Il était curieux de savoir où il allait, et puis, il sentait pas vraiment la fatigue qui s'agitait pourtant dans tout son corps. Encore un peu. Un dernier truc avant de rentrer. Ça valait le coup de vérifier, non ? S'assurer que le petit ruscoff soit vraiment digne de confiance. Ça serait royal de le prendre la main dans le sac en train de faire de la merde, une façon de s'attirer les faveurs du chef sans trop d'efforts. He, c'était toujours bon à prendre. La fraternité entre membres, c'est bien beau, mais ça protège pas de tout, et il était bien placé pour le savoir.

Eight Mile. Pas du tout leur territoire, ça. Caleb y mettait rarement les pieds, du coup, et il se sentait de moins en moins serein alors qu'il s'enfonçait dans le quartier délabré, ses soupçons se renforçant davantage à chaque minute qui passait. C'était quoi son délire, à Vassily ? Il connaissait des gens, par ici ? Pourtant ça avait pas l'air d'être un mec super convivial. Ou alors il fricotait avec le BBC, le petit fils de shlag. Caleb se frotta les yeux, fatigué par les lumières des phares. Il finit par se caler au bout d'une rue, se tasser un peu sur son siège pour se faire discret, et observer l'autre corbeau qui discutait avec un grand mec devant une maison, semblable aux autres maisons du coin. Le type était pas noir, ce qui dans l'esprit plutôt binaire de Caleb réduisait drastiquement les chances qu'il fasse partie du gang rival, mais sa méfiance restait bien en place quand même. C'était forcément important, sinon il aurait pas traversé toute la ville pour venir parler à ce mec. Ils devaient bien aussi avoir des téléphones en Russie, non ? Le gamin savait forcément s'en servir.

Caleb les vit rentrer dans la maison, et puis en ressortir peu après, avec des chiens. Il haussa un sourcil, regrettant de pas avoir acheté une bouteille au passage parce que putain, c'était bien plus chiant que ce qu'il aurait cru de faire le guet comme ça ; il les suivit au ralentit, de loin, et après un moment il les vit ses séparer, le type inconnu repartant vers la maison à grandes enjambées en traînant les chiens récalcitrants derrière lui. Caleb resta immobile quand il passa près de lui sans le remarquer, et puis il se redressa et mis un coup d'accélérateur pour rattraper le russe. Là, il s'arrêta juste à côté de lui et baissa sa vitre. « Bah alors, mec, on se promène ? » Il se pencha légèrement pour le regarder un sourire moqueur au coin des lèvres. « Nan, dis rien. Ferme ta gueule et monte. »

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Vassily Koniachev
Vassily Koniachev
Martyr

▬ BEYOND THE VEIL ▬
sanctuaire : physiquement, un petit appartement à Eight Mile Road. Dans son âme, bien loin de cette terre.
ombres et névroses : Tout ce qui façonne son corps ou son âme est de beauté effrayante, attirant dans les Ténèbres. - Une croix à l'envers sous l'oeil gauche, le nombre XXII sous l'oeil droit. Le mot "Invictus" à l'encre noire sur un côté de la main. Le reste n'est qu'un reflet, une couverture. Toute la vérité réside dans son âme.
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crédits : ellaenys — signa.

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▬ Jeu 6 Jan - 12:53 ▬
Here motherfucker Russia Soul.
Caleb & Vassily.




Les secrets sont fait pour être révélés. C'est la certitude la plus convaincante à laquelle le russe s'accroche/croit tandis que peu à peu dans la nuit il s'engouffre, peu à peu il s'éloigne du sien. C'est arrivé deux fois en moins d'un mois qu'il en vienne à menacer un gang adverse. Billy, il croit pas qu'il soit vraiment directement de mèche avec le BBC, alors le danger est moindre même si la paranoïa perdure. Edward, lui, il a les tripes qui flottent dans le feu bouillonnant des démons de Downtown. Vassily visualise encore la scène: l'arme sortie, prête à faire exploser au moindre mouvement, et sa propre main qui vient la lui arracher. Humiliation à laquelle le Devil a répondu d'une menace qui n'a pas eu le mérite de le faire tréssailler une pauvre seconde. Il y repense, à l'adrénaline de cet instant presque fatidique alors que l'autre tenait pratiquement le destin de la seconde qui a suivi entre ses paumes.

Il remonte les routes dévorées par les voiles sombres de cette nuit glaciale de Décembre sur quelques mètres en essayant de chasser le souvenir. Le seul bruit qu'il entend, c'est la plainte lointaine du vent qui tente à s'inviter dans les entrebâillements des portes des baraques abandonnées de Eight Mile. C'est le claquement de ses pas secs et rythmés sur le goudron de la route. Son esprit déchiré se perd et se meurt dans un silence presque mortel. Ça fait du bien. Les parasites s'échappent, les gouttes de la fine pluie qui tombe sont glaciales et menaçantes. Et, doucement, dans la plénitude presque entière, le grondement d'une voiture se fait entendre. Le russe n'y porte d'abord pas grande attention, mais à peine l'a t-il entendu qu'elle fout un violent coup de pression d'la semelle collée sur l'accélérateur, avant de freiner à côté de lui. Le premier réflexe est de sortir son arme et d'en darder le canon entre les deux paupières du conducteur. Fuck. C'est Caleb. Il a bien failli lui en coller une à c'connard. Dont il ignore, d'ailleurs tout de la présence ici. Est-ce que...
Il tique, baissant subitement l'arme tout en étant persuadé que son intervention est loin d'être une promenade de charité et une rencontre hasardeuse au beau milieu de la nuit.

L'aurait-il suivi ? Le russe chasse la paranoïa d'un battement de cil sans inconvénient. Quand l'adrénaline est au coeur de lui et bouscule son esprit transis, les parasites s'enfuient. L'instinct animal est la seule chose qui le garde éveillé.

La vraie blague de l'année. Aurait-il fait aussi attention pour être coincé par l'un des siens ?

Putain. Il y a volonté d'lui faire comprendre à quel point il l'emmerde, lui, sa caisse, le destin, la terre toute entière en ce pauvre petit mot craché sèchement du bout de la langue. L'arme est nonchalamment rangée à l'arrière de son pantalon. Avec une amertume lisible sur les traits du visage, Vassily contourne la caisse en avisant le chemin qui lui fait face et les chances qu'il possède d'arriver sans mal à le fuir s'il décide de courser dans l'autre sens. Imprudent. Alors, il ouvre la portière avec un agacement non dissimulé et la referme de la même façon après s'être installé.

Il ne délaisse pas l'éventualité d'une altercation imminente, alors il s'assure que sa main demeure non loin de son arme.

Qu'est-ce que tu veux ?

Les probabilités que Caleb soit là pour une raison toute autre que sa rencontre avec Billy Kelly sont minces. Les murs et les rues ont des oreilles, les leur.
Il s'empresse d'ajouter, par une réplique sèche et agressive.

Si c'est pour le boulot, tu peux laisser tomber, on en parle demain. Mais il y croit à peine.


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The hauntings of the past never go away. These are the only things we have left, perhaps vain hopes of not feeling that way again.The past isn't dead, it isn't even past. We get up every morning and die every night, immortal warriors.(LOTR)
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▬ Mer 12 Jan - 21:33 ▬


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Vassily Koniachev & Caleb Morgan

◊ ◊ ◊

Caleb s'attendait bien à ce que le russe ne soit pas enchanté en le voyant ; c'est vrai que c'était pas la meilleure surprise possible, de le voir entrer dans son champ de vision de cette façon et à une heure pareille. Surtout quand on avait possiblement un truc à se reprocher. Quand l'autre lui braqua son flingue en plein dans la gueule, il eu le réflexe presque archaïque de s'immobiliser, ses doigts se serrant presque imperceptiblement sur le volant de son pick up. Seul son regard remonta jusqu'à celui de son collègue, attendant qu'il baisse son arme de lui-même en le fixant froidement. Heureusement Vassily ne se mis pas en tête de faire une connerie plus grosse que lui et il obtempéra rapidement en reconnaissant Caleb, rangeant son flingue où il l'avait pris avant de jurer et de contourner la caisse pour obéir et finalement monter à côté de lui. Caleb l'avait suivi du regard tout du long, intérieurement satisfait mais sans en laisser paraître quoi que ce soit. Il connaissait pas bien Vassily, pas du tout même. Il était même pas certain d'avoir déjà passé un moment seul avec lui dans la même pièce.

Lentement, il se mis à tapoter son volant du bout des doigts, laissant le silence s'installer dans l'habitacle après l'intervention du russe. Il avait pas envie qu'il pense qu'il était maître de la situation et qu'il pouvait mener le dialogue comme il l'entendait. Caleb était plus vieux, plus expérimenté, il l'avait surprise sans qu'il s'en aperçoive et ils étaient dans sa putain de voiture, alors il allait avoir intérêt à baisser la tête. « Qu'est-ce que tu fous ici ? » attaqua alors le corbeau en dévisageant le plus jeune, se foutant de la petite mise en garde qu'il venait de lui faire. « Des heures sup ? » Ça, c'était clairement dit pour se foutre de sa gueule. C'était plus fort que lui. Avec un sourire moqueur au coin des lèvres, Caleb pris une clope dans sa poche, et froissa le paquet à présent vide dans sa main avant de le jeter sur le tableau de bord. « Tu devrais te méfier, c'est pas super bien fréquenté par ici. » Autant pour les gens ordinaires que pour eux – c'était même sûrement pire pour eux, à bien y penser. Caleb fit craquer son briquet, alluma sa cigarette et souffla un petit nuage de fumée nonchalant vers le plafond de la voiture. »Heureusement que j'passais par là, hein ? J'aurais pas aimé que tu fasses une mauvaise rencontre. » Tout en sous-entendus vraiment pas subtils. Si Vassily n'avait pas encore remarqué de menaces jusque-là, cette fois, il ne pouvait vraiment plus les ignorer. Nouveau nuage de fumée, mais en plein dans sa gueule cette fois-ci. « C'était qui, ce mec à qui tu parlais ? Me raconte pas de conneries, j'ai pas ton temps. »

(c) oxymort

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Vassily Koniachev
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▬ Ven 14 Jan - 0:33 ▬
Here motherfucker Russia Soul.
Caleb & Vassily.




Au-delà du ton, et d'ailleurs bien au-delà de l'ordre qu'il lui a donné, c'est l'intention qui s'ensuit qui dérange convenablement le russkov. Quoi ? Avec plus de sérieux, Caleb se serait-il tenté à croire au bercail qu'il est le gentil toutou qui obéit au doigt et à l'oeil ? Vassily s'installe à ses côtés dans le plus grand des calmes, avec la brève impression que cette conversation risque de durer s'il ne pense pas à y mettre fin à temps. Il doit bien l'admettre, ces derniers temps, il n'a pas manqué de prouver sa loyauté et son obéissance. Mais que veut-il ? Les jeux sont gagnés par des vautours de ruse et d'influence.

Les grands discours, c'pas son bordel. Il se permet sans daigner penser un moindre instant qu'il en a le droit, d'allumer une cigarette dont les effluves du tabac se répandent rapidement dans la bagnole. Tout comme l'agacement qui le gagne dès ses premières paroles, soi-disant passant. Il connait pas beaucoup Caleb, c'est simplement le genre de types qu'il croise par inadvertance quand il traîne avec les corbeaux mais leur relation ne se résume qu'à de simples banalités de comptoir.  Cessent finalement de se bousculer, les doutes, les craintes ou les pensées invasives quand il l'écoute piailler des remontrances qui se tentent à en être. Il gueule beaucoup, mais il n'a pas l'air méchant. Un chien sans dent, ou alors il n'a pas encore sorti les crocs et Vassily ne réfute pas cette hypothèse. On est jamais trop prudents.

J'espère pour les mauvaises fréquentations qu'elles ne croiseront pas mon chemin, alors.

Il ignore superbement le reste de son interrogatoire, et finit par tourner ses orbes transperçantes pour le dévisager, et rajouter avec ironie et sarcasme.

Mais tu as l'air de bien faire ton job, elles n'ont pas grand chose à craindre, qu'il rajoute dans un nuage de fumée qui s'échappe mot après mot.

Départi de toutes formes d'énervement ou de colère qu'il conserve sous le creux de sa langue avec un parfait contrôle, Vassily accentue ses mots aussi rhétorique que provocateur. Il n'a pas peur, le russe. Tout du moins, il n'a jamais réellement peur et s'il advient que c'est le cas, elle est davantage motrice que freinante. La seule mauvaise rencontre de ce soir-là, c'est toi, veut-il répliquer en devant serrer les dents pour ne pas le faire. Ce qu'il peut détester les fouineurs qui ne se cachent pas de l'être - très culotté, d'ailleurs, quand on connait les habitudes quotidiennes du russe à jouer les chenapans. Sauf qu'il est d'avis de penser que quand on ne sait pas faire quelque chose, on ne le fait pas. Caleb a au moins le courage d'essayer. Fort heureusement pour Caleb tout comme pour lui, qui ne désirent pas perdre leur temps, la conversation prend rapidement une autre tournure.

Sérieux, t'as pas autre chose à foutre que d'me courir après

La voix est basse mais s'emporte légèrement. Vassily n'a jamais aimé ça, les interrogatoires. C'est le genre de bordels interminables qui ne connaissent de fin que quand ceux qui le font décident qu'il n'y a plus rien à tirer de leur victime. Caleb a l'air d'être un forcené. Il va forcer.


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▬ Dim 30 Jan - 13:11 ▬


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Vassily Koniachev & Caleb Morgan

◊ ◊ ◊

Honnêtement, ça emmerde un peu Caleb que Vassily sorte une clope à son tour. Genre Ah ouais, bah tu vois moi aussi je me mets à l'aise. C'était pas ça qu'il voulait, lui ; il voulait que le russe se sente gêné, intimidé, qu'il ne sache plus où se mettre et qu'il crache sa pastille pour que tout le monde puisse rentrer chez soi passer une bonne nuit de sommeil. Ça lui avait cassé les couilles d'attendre qu'il ait fini de taper la discut' sur le bord du trottoir et il restait pas grand chose de sa patience, alors il avait plutôt intérêt à pas trop la ramener. Enfin... Visiblement, il avait pas envie de se laisser marcher dessus. Il soutint son regard et lui répondit en esquivant complètement ses questions, le provoquant même un peu au passage, froidement et sans avoir l'air de s'énerver. Ou peut-être un peu, en fait. Caleb serra les dents au fur et à mesure qu'il comprenait que ça risquait pas d'être une partie de rigolade, finalement, et il passa lentement sa langue sur ses lèvres comme s'il évaluait sa proie et prenait une décision en conséquence.

« Écoute, petit con. Me prends pas pour un abruti, okay ? » cracha-t-il alors en abandonnant son masque sérieux pour le fusiller du regard. Il voulait la jouer comme ça ? Très bien. Après tout, Caleb, ça lui posait pas de problème. C'était son taf, après tout. Littéralement. Interroger des mecs, ce genre de trucs. Que ce soit un crow ou pas, au fond, ça n'en restait pas moins un être humain tout à fait capable de trahison, nan ?

La fumée s'accumule dans l'habitacle, et Caleb ouvrit un instant la fenêtre pour jeter son mégot dehors, avant de la refermer et de verrouiller les portes. Puis, il attrapa le cran d'arrêt coincé entre sa cheville et sa chaussure, et il le fit tourner entre ses doigts, en mode branleur, mais sans en sortir la lame quand même – pour l'instant. « J'vais la faire courte, mec. Te fous pas de ma gueule, pigé ? J'te jure que c'est le dernier truc que tu ferais. » Les menaces, ça fait jamais de mal. Caleb avait une hygiène de vie plutôt pétée depuis son arrivée à Détroit, il buvait beaucoup et il lui arrivait de faire des conneries, même pendant les missions pour le gang. Et il avait pas tellement besoin de ça. Du coup, tout était bon à prendre pour caresser Isaiah dans le sens du poil, et si le Ruscoff tentait réellement de se faire des potes à 8 Miles, il avait touché le gros lot ce soir-là.

« T'as pas à parler à qui que ce soit ici, pour qui tu te prends, hn ?! Tu bosses pour eux, c'est ça ? Qui c'était ?! » siffla-t-il d'un air mauvais en arrêtant de faire tourner le couteau entre ses doigts pour fixer Vassily. « T'sais que tu vas pas t'en tirer comme ça ? »

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▬ Mar 1 Fév - 17:20 ▬
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Caleb & Vassily.




Le visage de Caleb a pris les traits de ceux d'un chien enragé à qui l'on refuse de donner l'os. À tout moments, la bête peut lui sauter à la gorge. Le soucis de la situation, est aussi bien sa solution que son problème. Lui dire la vérité, il peut, mais ne risquerait-il pas d'être mis sur le carreau pour prendre les risques de déclencher une guerre ? Et l'autre option est notamment, pas meilleure. Il voit tout à fait où Caleb veut en venir, c'est aussi clair que de l'eau de roche. Dans ce véhicule qui devrait concrètement appartenir à celui d'un allié, Vassily se rappelle qu'il n'en a pas et qu'il n'est jamais bon de le penser. Clic. Les portières se verrouillent, et l'oiseau est pris aux pièges. Vass' abat sa main sur la poignée avec une force agacée. En une expiration sèche et lourde, il s'enfonce dans l'assise et zieute le cran sorti d'un oeil avisé.

Putain de merde mais, tu comptes me planter maintenant ? Si tu m'tues man, on croira que t'es un putain de traître qui a égorgé un membre parce que personne sera là pour prouver tes co-nneries.

Il réplique, la voix pleine de venin. Il ne craint pas la lame, mais désire éviter de se vider avant l'arrivée de l'aube. Pas croyable. Il plonge dans sa réflexion et évalue le tempérament ombrageux de Caleb qui est, à son sens, l'unique résultat de longues nuits passées à picoler comme un bouffon. Ouais. Caleb est un gros bouffon, là, avec sa lame et ses airs de molosse mal luné. S'il n'était pas un Black Crows, le russe se serait déjà tenté à lui faire avaler sa langue mal lavée et son couteau de mierda. Parce qu'il l'entraine à perdre son calme mais malheureusement pour lui, la pression a une tendance plutôt annihilante sur son impulsivité. Jusqu'à ce que le moment arrive et que l'effet se dilue...

одного* (d'une), je n'ai pas à obéir à tes ordres,
из двух* (de deux), l'on m'a appris à n'pas causer sous la menace d'une arme chez les Blacks Crows. Tu t'souviens ? C'est la logique.
Range-moi c'bordel, et là on pourra causer.


Ça lui rappelle un souvenir. Médiocre. Il regarde droit devant lui et cherche à retrouver son calme dans les volutes de la fumée, le regard tourné vers l'horizon au-delà du pare-brise. Alors le silence s'installe, aussi impatient que Caleb. Bon. Vassily pose ses mains à plats dans les airs.

Ça fait quelques jours que ça dure. Ce mec me suit. J'suis juste parti lui foutre un coup d'pression. J'ai chopé son numéro pour le suivre à distance. Le piratage, tu connais ? Finito. Mais...

Mais j'sais pas si c'est vrai.Il pensait avoir passé le plus dur avec la confrontation. En fait,  non. S'il s'avère que la lucidité d'esprit du russe lui est souvent avantageuse sur les autres, elle est aussi la raison de ses chutes. Mentales, physiques. Là, Caleb comprendra un peu mieux. C'est le moment de rappeler que ses origines russes qui font tâches au milieu des irlandais, n'imposent pas forcément à la méfiance et à la peur. Il est temps de rappeler la légitimité dont on essaye de le déshabiller.

Tu as déjà de la chance que je comprenne un peu ta langue pour pouvoir communiquer mais si en plus tu rajoutes des insultes à tes paroles... eeh... Il siffle, emprunt d'une profonde lassitude. Mais au moins, maintenant, tu peux être rassuré que je ne sois pas un traître.


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▬ Lun 7 Fév - 19:58 ▬


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Vassily Koniachev & Caleb Morgan

◊ ◊ ◊

Caleb le défia un moment du regard après qu'il lui ait demandé de baisser son arme. S'il le plantait, personne chez les Crows ne se douterait jamais de rien, contrairement à ce qu'il tentait de laisser entendre. Il n'y aurait aucune raison de soupçonner Caleb, qui ne mettait jamais les pieds à 8 Miles et qui n'avait aucun grief personnel envers le gamin russe, qui ne lui adressait même jamais la parole, en vérité. Son accent lui tapait un peu sur les nerfs, ça jouait là-dedans. Il avait pas envie de galérer à comprendre ce qu'il essayait de baver. On était aux Etats-Unis, non ? Qu'il apprenne à parler anglais correctement comme tout le monde, merde. Déjà que les russes avaient pas une très bonne réputation sur la terre des braves, si en plus c'était pour casser les couilles avec leur façon de parler insupportable... Enfin. Lentement, Caleb obtempéra tout de même et rangea son couteau là d'où il venait, à sa ceinture, un peu trop proche de ses couilles peut-être mais fallait croire qu'il aimait prendre des risques.

Et comme il avait obtempéré, Vassily accepta de faire de même. Il leva les mains et raconta quelques conneries à propos d'un mec qui le suivrait, quelque chose comme ça. Ben voyons. Sans doute un camé qui le prenait pour un dealer, avec sa manie débile de cacher sa tronche sous sa capuche dès qu'il en avait l'occasion. Le contraire de la discrétion qu'il semblait absolument vouloir exprimer, le mec. On aurait juste dit un demi-clochard, un fan de Sasuke ou un type qui se mettait des races dans des free parties, en tout cas pas un mec ordinaire et passe-partout. Et puis si un abruti s'était mis dans la tête de le suivre pour de vrai, pourquoi ça serait un mec de 8 Miles ?

« Ah ouais, vraiment ? » Caleb plissa les yeux, l'air de le scanner froidement. La cendre s'accumulait au bout de sa clope mais il ne semblait pas s'en préoccuper le moins du monde. « Pour qu'un mec d'ici s'intéresse à toi, c'est bien parce que tu serais venu traîner dans le coin au départ, nan ? Et tu sais autant que moi qu'on a rien à foutre dans ce quartier de merde. » Le On, évidemment, c'était les Black Crows, les oiseaux noirs du sud de la ville. Rien à voir avec les connards qui polluaient les ruines qui s'alignaient autour d'eux actuellement. « Alors vas, y, balance. Assume, putain. Qu'est-ce que tu fous ici ? Parle ou je t'éclate, petite merde. »[/color]

Ça commençait souvent comme ça. Des menaces, des insultes. Après des coups, encore des coups, et si ça suffirait pas on menaçait la famille, on pétait des doigts. Le stade encore au-dessus ça devenait carrément de l'improvisation, lui il aimait bien leur aligner des coups de talon dans les couilles ou leur couper des trucs. En général suffisait de sortir le matos et c'était finit. « Le BBG, hein ? J'suis sur que c'est ça. Alors on va faire un truc. » D'un coup, il bondit vers lui pour le chopper à la gorge et l'écraser contre la portière, violemment. « … Donne moi leurs noms et j'te ramène vivant chez nous. Sinon j'te fous directement dans le lac. »

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▬ Ven 18 Fév - 0:52 ▬
Here motherfucker Russia Soul.
Caleb & Vassily.




C'est une sorte de grosse ironie qu'il ne veut pas acquiescer. Un Black Crows, qui préfère croire à l'innocence d'un potentiel allié du BBG qu'à la véracité des propos de l'un des leurs. Au fond, il ne peut pas en vouloir à Caleb ; lui-même aurait réagi de la sorte et sans doute plus agressif. La trahison est quelque chose qu'il ne supporte pas ; se voir accepter de croire une personne   indélébile d'hypocrisie lui mentir dans les yeux lui est inconcevable. Si ce n'est peut-être, un secret inoffensif, bien à l'abri dans son jardin intime, qui ne fait pas de mal, et dont il n'a pas à se soucier. Décidément, Caleb s'était mis en tête de lui casser littéralement les couilles, sans nul doute dans le seul but de la vérité. C'était le vrai problème des gens qui n'avaient confiance en personne. Que quelqu'un soit honnête avec ou pas, seuls eux connaissent la vérité, du moins, la version édulcorée qu'ils se sont fait d'une situation et qui leur convient le mieux. Celle qui ne connait aucune enterloupe, qui se présente sans faille. La plus solide d'après leur sens trahis.

La patience manque à l'appel, ce soir. Vassily envisage avec un espoir dangereux la route qui, par-delà le pare-brise opaque, se dessine derrière le voile flou de la pluie tombante. C'est déjà vain, il ne le voit presque plus. Il pense avec une crainte dissimulée à tout ce que Caleb pourrait dire aux Blacks Crows s'il advenait que cette fin de discussion ne tourne pas en sa faveur. La tension monte. Elle s'affirme avec une assurance insolente. Vassily tique et détourne le regard. Il ne veut pas croiser celui de Caleb ; il ne veut pas le regarder. Parce que s'il le regarde, c'est pas dit qu'il lui cache le pourquoi du comment il s'en est retrouvé à suivre les pas d'un petit bouffon coincé au coin de la rue. Caleb enchaîne, Vassily répond par des silences à répétitions. Dans le revers du décor, il réfléchit. La main à plat sur le tableau de bord, le russe lâche un soupir qui en dit long sur ce qu'il ressent de la discussion établie entre eux.

J'habite ici, man. J'vis ici depuis mon arrivée à Détroit. Même avant d'être avec vous. Tu crois quoi ? Qu'y avait un panneau "BBG" à l'entrée ?

Voilà qu'il ressort la sauce avec ses BBG de merde. Le juron de désapprobation qui lui brûle la langue y reste coincé : en deux temps trois mouvements, Caleb le saisit à la gorge et le plaque contre la portière. Le reste de ses vulgarités s'écrasent dans les restes de son soupir réprimé. Sa tête claque et les dernières pensées résonnent à fréquence élevée et répétitive contre ses parois. Les excès de colère le font toujours vriller. Il s'assure que Caleb n'en profite pas pour dégainer sa lame ; il ne manquerait plus que son gorge giclant sur les vitres de la bagnole, et oppose résistance quand la prise se referme. Là, il rêve, s'il croit qu'il va se laisser faire comme un bon p'tit chien. S'ensuit la menace, la cerise sur l'couscous, comme il dit si souvent, qui lui arrache le semblant d'une moquerie assumée. Il ne craint pas Caleb - plus explicitement, il ne craint personne. Considérant que les réactions humaines ne sont que des versions falsifiées des intérieurs de son espèce, qu'aurait-il à craindre de la silhouette en elle-même, des figures qui se veulent terrorisantes, si souvent indépendantes de ce qu'elles renvoient ?

Tu veux que j'te mente, man ?

Il le pousse par les épaules avec la violence d'un chien enragé, piqué qu'on lui ait pris son os. C'est vain. Frustré, il réagit tel l'animal qui l'habite. Une lame vibre contre sa propre hanche, et il l'attrape pour la flanquer directement sous la trachée de celui qui se dit être son allié. C'est pas la meilleure des solutions, il en convient, mais à ce moment précis, s'il se défend pas, il aura une raison de recommencer par la suite. Le chien mord pour garder le pelage propre.

J't'ai dis la vérité. Tu la prends, tu la prends pas, c'est ta décision. Mais si tu racontes d'la merde aux Crows, c'est sur toi que ça va retomber. Souviens-toi d'ça.

La voix brisée par la poigne manquerait presque de perdre sa crédibilité, si elle n'était pas fortement marquée par l'accent russe roucoulant contre sa langue. La main autour de sa gorge lui donne l'impression d'une corde qui se referme peu à peu, s'imprimant dans sa chair à lui en couper le souffle tel un condamné à mort, déjà sur l'estrade. Ça en a tout l'air : ces derniers temps, sa vie ressemble à un enchaînement de péripéties dont même le protagoniste, lui-même en l'occurence, n'en est pas l'auteur. Parfois, il advient que la vie se détache de ses normalités habituelles, qu'elle devienne indépendante à celui ou celle qui la possède - Vassily croit expressément qu'il ne contrôle plus rien, que les évènements se contentent de s'enchaîner sans complémentarités logiques ou expliquées.

Tu crois vraiment que j'verrai c'mec sur le pas de ma porte si j'étais en train de vous trahir ? J'vis ici, en plus. D'puis que je suis arrivé. Je connais Eight Miles comme ma poche.

Il sait les arguments crédibles, mais Caleb en comprendra t-il un mot ? Il s'avère que le russe avait pris le temps d'étudier les phénomènes. À trop vouloir le contrôle, l'on finit par le perdre. Il était persuadé qu'au sein même des corbeaux se trouvaient des adeptes incapables de définir l'état actuel de leur vie tant ce désir inexpressible de contrôle finissait par les noyer.  

Il visualise à peine l'inexplicable. Comment Caleb pouvait se montrer aussi naïf ? Après des efforts paresseux, il abandonne la partie. Sa main retombe sur le côté et l'expression de son visage se transforme. La lassitude s'inscrit entre ses traits. Que cherche t-il à faire ? Le tuer ? Tue-moi. Il a envie de le crier, tellement la passion de sa propre vision démantelée pour le libérer de tous ses maux le hante. À trop vouloir le contrôle, l'on finit par le perdre.

Caleb, sois intelligent.

_________________
▲ ▲
The hauntings of the past never go away. These are the only things we have left, perhaps vain hopes of not feeling that way again.The past isn't dead, it isn't even past. We get up every morning and die every night, immortal warriors.(LOTR)
©️crack in time
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Caleb Morgan
Caleb Morgan
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sanctuaire : Southwest
ombres et névroses : Des cicatrices plus ou moins anciennes dont pas mal dues à des ongles acérés, quelques tatouages, un alcoolisme latent et des crises de violence dus à un syndrome de choc post-traumatique.
cicatrices : 229

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▬ Lun 21 Fév - 22:59 ▬


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Vassily Koniachev & Caleb Morgan

◊ ◊ ◊

S'il rentrait raconter aux autres que Vassily traînait à 8 Miles, ça serait sa parole contre la sienne et ça serait pas un moment agréable à vivre – pour personne. Et les conséquences pourraient s'avérer... délétères, disons. Balancer le corps lesté d'un traître dans le lac, ça serait pas la première fois que le gang le ferait. Et si c'était Caleb qui était soupçonné de fausses accusations, son sort ne serait pas réellement plus enviable. Ils étaient sensés être frères, oui, mais il avait beau les écouter s'appeler ainsi, Caleb n'avait jamais réellement réussi à saisir le concept. Bien sûr il captait que c'était pas au sens propre du terme, mais lui-même n'en avait jamais eu, de frère, et tous ceux en lesquels il croyait dans son ancien gang l'avaient trahi. Il était d'une nature intensément loyale, on ne pouvait pas lui enlever ça, mais sa déférence allait à Isaiah. Pas à l'armée de crétins qui lui tournait autour. Bon, c'était pas tous des crétins, loin de là, mais Caleb était incapable de leur accorder une confiance aveugle sans quelques garanties en échange. L'instinct de survie qui faisait son job, sans doute. Alors Vassily ou un autre... au fond, il s'en battait les reins. Tout le monde pouvait être un traître potentiel, il avait bien retenu la leçon.

Et il avait sans doute pas tort, parce que le russe lui appris qu'il vivait là. Dans le quartier. A Eight Miles. Caleb cilla, franchement choqué pour le coup, et quand il eu sa main sur sa gorge l'instant d'après, il serra. Fort, mais pas assez fort pour causer de vrais dommages. Il savait, il maîtrisait. S'agissait de le faire bader, et de laisser passer assez d'air pour qu'il puisse parler. A moitié écrasé sur lui, Caleb ne le lâchait pas du regard, comme si ses dents menaçaient de remplacer sa main d'un instant à l'autre. Il le menaça de ce qui pourrait lui arriver s'il en parlait aux Crows et Caleb resserra ses doigts un peu plus fort. Le petit con, pour qui il se prenait? Il aurait sans doute encore augmenté la pression si une lame apparu du mince espace qui existait encore entre eux pour s'appuyer contre sa carotide. Il ne pouvait pas la voir, mais il savait parfaitement de quoi il s'agissait, pas besoin d'être un génie. Son nez se fronça légèrement, traduisant la fureur qui l'envahissait en constatant qu'il ne maîtrisait plus totalement le game. Il détestait ça, même, et ça se voyait. « Sois intelligent. » Ah le bâtard. Le fils de pute. Il crevait d'envie de lui foutre un coup de tête en plein dans la sienne, mais pas comme ça, avec cette putain de lame sur son artère. Il était pas suicidaire, pas comme ça en tout cas.

Avec un grognement mécontent, il lâcha son frère corbeau et recula un peu, lentement, jusqu'à retomber sur le sienne conducteur, hors de portée. « C'est l'taf, connard. T'es vraiment le dernier des cons, pourquoi t'habite là, sérieusement ?! Et me sors pas un truc comme quoi faut être proche de ses ennemis ou je t'éclate la gueule. »

Il pris une nouvelle cigarette, mais ses gestes étaient nettement plus nerveux à présent et il du s'y prendre à trois fois avant de parvenir à l'allumer. Et puis, il rejeta légèrement la tête en arrière pour souffler sa fumée, sans le regarder.

« Si moi j'm'en suis aperçu, y en a d'autres qui en seront capables aussi. Tu peux pas rester là, putain, tu piges ça ? C'est pas notre territoire, bordel. Putain, tu sors d'où pour pas savoir un truc aussi basique ?! Sois intelligent mon cul ouais, en attendant c'est pas moi qui vais crever dans mon appart en train de brûler quand un gars du BBG t'auras tracé jusqu'ici depuis les docks, pauvre tête de con ! » Presque de l'inquiétude. Presque.

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Vassily Koniachev
Vassily Koniachev
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sanctuaire : physiquement, un petit appartement à Eight Mile Road. Dans son âme, bien loin de cette terre.
ombres et névroses : Tout ce qui façonne son corps ou son âme est de beauté effrayante, attirant dans les Ténèbres. - Une croix à l'envers sous l'oeil gauche, le nombre XXII sous l'oeil droit. Le mot "Invictus" à l'encre noire sur un côté de la main. Le reste n'est qu'un reflet, une couverture. Toute la vérité réside dans son âme.
cicatrices : 160
crédits : ellaenys — signa.

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▬ Mer 23 Fév - 18:33 ▬
Here motherfucker Russia Soul.
Caleb & Vassily.




Il lui répéterait bien la vérité, si seulement il savait qu'elle ne risquerait pas d'entrer dans une oreille et de sortir par l'autre. Face au manque total d'informations que Caleb voudrait bien posséder pour prouver par un A imaginaire et un B totalement inexistant qu'il était en train de trahir les irlandais, il était en train de vriller.  Il aurait été entièrement compréhensif, si seulement il ne l'avait pas pratiquement agressé au coin d'une rue pour une simple discussion de banalités dans une bagnole verrouillée. Peu à peu, la pince se referme et Vassily rattrape les poignets de Caleb, tout juste prêt à l'étrangler dans sa caisse, au milieu des quartiers rivaux. Il n'avait jamais imaginé sa mort comme ça ; mais c'est en sentant que l'air continuait pourtant un peu soit tant de passer qu'il capta que son allié corbeau n'avait pas l'intention imprudente de l'achever à cause d'une supposition paranoïaque. Il en connaissait un rayon en matière de techniques d'auto-défense. En tant que combattant des Blacks Crows, il se devait bien ça, mais cogner Caleb, c'était prendre le risque d'un aller sans retour dans le bureau d'Isaiah.

Il ne put dire depuis combien de temps les étoiles avaient commencé à tournoyer en tourbillon devant ses yeux, mais aucune manoeuvre du plus âgé n'avait le pouvoir d'en venir à bout du regard qu'il lui portait à présent. Il se savait, à moins d'un miracle, à moins d'en devenir fou, d'une agaçante ténacité. Des rétines aussi sombres que ne pouvaient l'être les cavités de l'Enfer, un regard abyssal à en crever des âmes, à en déraciner des êtres.

Difficile de croire que Caleb n'essayait pas de le tuer. Il sentait le cuir du fauteuil frotter rageusement son dos tant le corps qui l'écrasait était lourd et dur. Le russe sentit le canon de son arme s'appuyer contre le bas de son dos. Il y pensa, un instant. À l'éventualité qu'arrive le moment où il en aura marre de voir sa vie disparaître en pointillés sans capacité de ne rien faire.

Il n'eut pas à y réfléchir très longtemps. Le corbeau décida de se montrer plus intelligent qu'il n'en avait eu l'air jusqu'à maintenant. Quand il le relâcha enfin, Vassily se redressa comme si de rien n'était dans son siège, la mine parfaitement calme bien que déformée par la pression exercée par ses mains.

Même avait d'avoir rejoins les Blacks Crows, j'vivais ici espèce de bouffon, qu'il réussit à prononcer dans un souffle étranglé.  Passe une clope, tu m'dois au moins ça. Il tendit sa main sans le regarder non plus.

Désormais, les regards avaient du mal à se croiser. Ils savaient tous deux que si ça arriverait, ils allaient se sauter à la gorge. Se déchirer. Le russe passa le cap pour finalement le faire. Il le dévisagea un long moment avant de rétorquer.

J'comptais bientôt m'barrer. Tu crois que je sais pas que je risque ma vie à rester ici ? J'les vois. Tous les jours. Ils me donnent envie de gerber.

Il eut un silence durant lequel, toute la tension remonta en flèche et il sut, par il ne savait quels miracles, se retenir de lui cracher sa haine naissante à la gueule. Tous, putain. Le murmure ne fut sans doute pas entendu mais il en avait rien à battre. Il lâcha amèrement un rire jaune en secouant la tête, sidéré.

Si t'avais pas essayé d'me tuer y a quelques secondes, j'aurais presque cru que tu t'inquiètes pour moi, Caleb.

Et si...
Il se pencha sur le côté pour le narguer du regard, un sourire sardonique sur les lèvres. Il en fallait beaucoup pour le tuer, le russe. D'autres s'en étaient déjà occupé par le passé. Caleb perdait son temps.

Tu t'inquiètes vraiment, en fait ? N'est-ce-pas ?
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▬ Dim 27 Fév - 18:33 ▬


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Vassily Koniachev & Caleb Morgan

◊ ◊ ◊

Sa fureur se calme lentement. C'est aussi ça qui est sympa, quand les forces dissuasives sont à peu près égales de chaque côté. On est obligé d'accepter, de laisser tomber ou en tout cas de faire avec sans pouvoir dérouiller totalement le type en face. Pourtant il l'aurait mérité ce petit con, rien que pour sa façon provocante de le regarder, comme s'il savait tout mieux que tout le monde. Mais il lui fera ravaler son insolence un jour s'il continue comme ça, il a aucun doute là-dessus.

Le russe lui balança qu'il avait déjà prévu de se barrer, mais Caleb pris surtout ça comme un aveu de faiblesse. Ben voyons. Facile à dire, maintenant qu'il l'avait trouvé ici. Mais bon, il doutait pas vraiment qu'il le fasse pour de bon, cela dit ; après tout, y avait toujours le risque que Caleb aille raconter ça à un mec comme Padraig par exemple, dont les connections neuronales allaient toujours au plus court, et le petit Vassily il pourrait toujours chialer pour retrouver la confiance des siens après que le gros irlandais l'ai chassé du gang à coups de pied au cul. Ou pire.

« J'ai pas essayé de te tuer abruti, tu serais déjà mort, sinon. » Il le prenait vraiment pour un connard, celui-là. Ça le chauffait, et ça, c'était pas bon. C'était pas le moment ni l'endroit pour se mettre à gueuler, il était déjà garé le long de ce trottoir dégueu depuis bien trop longtemps et il craignait sérieusement que quelqu'un soit déjà en train de les observer. C'est ce moment que choisit Vassily pour en rajouter une couche, jouant à nouveau les petits cons avec son sourire aussi rare qu'insupportable. Caleb serra les dents en le dévisageant, tentant de ne pas répondre à la provocation, mais c'était déjà trop tard – vu la gueule qu'il tirait, le plus jeune devait pertinemment savoir qu'il avait touché juste.

« Ferme ta gueule, putain. Et dégage allez, rentre chez toi. » Sinon il allait à nouveau se jeter sur lui, ça faisait pas un pli. Il posa une main sur le volant sur lequel il se mis à pianoter avec impatience en attendant que l'autre lui obéisse. « J'dirais rien, mais toi, tu vas la jouer discret, t'entends ? Et je m'inquiète pas, fils de pute, j'en ai rien à foutre de ta gueule, j'pense aux autres et à Isaiah. Dégage, sors de là.»

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